La mi-temps

Since : 25/10/2019

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Sasha & Ezra

Elle a emménagé à New York il y a quelques mois à peine, la grande dame juchée sur ses talons hauts. Si elle pensait que la vie quotidienne à Paris était pressée, celle à New York est complètement folle. Bien que déjà visitée plusieurs fois, la ville la plus populaire des Etats-Unis mérite facilement son surnom de ville qui ne dort jamais, ce qui tombe bien car Sasha non plus ne dort jamais. Lorsqu’elle ne travaille pas, elle fait la fête jusqu’à pas d’heure, soit chez elle, soit ailleurs. Elle se fout de faire du bruit, de déranger le monde. Elle vit la nuit, dort le jour et engueule son voisin de palier lorsqu’il claque la porte d’entrée à sept heures et demi du matin, la réveillant alors qu’elle vient à peine de s’écrouler dans son lit. Son voisin, ce grand con avec qui elle n’a de cesse de se disputer pour des raisons plus ridicules les unes que les autres. Sasha fait trop de bruit quand elle rentre à cinq heures du matin ? Dispute. Il claque la porte en partant, probablement faisant exprès de la réveiller ? Dispute. Elle met la musique trop fort le soir pendant qu’il essaye de travailler ou de passer un moment de calme avec la grande gigue blonde qui doit lui servir de copine ? Dispute. Il a le malheur de la croiser sur le palier ? Dispute. L’un comme l’autre est incapable de l’expliquer. Entre eux, c’est quasiment physique. Ils ne se supportent pas.

Pourtant, ils se croisent peu. Comme souvent, ce soir-là, Sasha rentre chez elle à quatre heures du matin en riant à gorge déployée dans le couloir, se tenant au bras d’un homme rencontré à l’after party d’une grande marque de haute couture. Le gars est grand, beau et musclé, c’est tout ce qu’il faut à la grande dame pour être convaincue de le ramener dans son lit. Longs cheveux noirs, lèvres rouges, robe au ras des fesses et talons aiguilles, Sasha marche à grands pas sans se soucier d’être discrète pour ne pas réveiller son unique voisin de palier. Une petite voix au fin fond de sa conscience lui dit que de toute façon, il doit sûrement être déjà réveillé et prêt à lui tomber sur le coin de la gueule. Alors cette petite voix, elle l’étouffe, clés en main, bras enroulés autour de l’Apollon dont elle ne se souvient pas le nom. Il l’a plaquée contre sa porte, l’empêchant de la déverrouiller, et une de ses mains et déjà partie en exploration sous sa robe tandis qu’elle essaye de la retenir en ricanant, prétextant que non, quand même, ça ne se fait pas, alors qu’elle a fait bien pire. La main se glisse entre ses jambes, la faisant sursauter, mais c’est lui qui fait un pas en arrière. T’es un gars ? Sasha fait la grimace et lève les yeux au ciel. Tu veux un Prix Nobel ? Mais celui qu’elle espère bien mettre dans son lit, ce soir, sourit et se rapproche à nouveau d’elle, marmonnant que c’est encore mieux. Elle éclate de rire, beaucoup plus fort cette fois, et déchante immédiatement quand la porte de son voisin s’ouvre.

Elle repousse avec force le bel Apollon et se redresse. La robe retombe sur ses jambes. Elle rajuste ses cheveux autour de son visage. Qu’est-ce qu’il veut encore, lui ? Ezra – parce que visiblement, c’est son prénom – est bien le seul de l’immeuble à oser lui reprocher le boucan qu’elle fait constamment. Même ses voisins du dessous ont trop peur d’elle et de ses sautes d’humeur pour lui faire la remarque. Son jouet passe un bras autour de sa taille mais d’un regard noir, elle le fait reculer puis s’approche d’Ezra qui n’a pas l’air dans la meilleure humeur qui soit. Quoi ?

@Ezra Rosenbach

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Ezra & Sasha

Il était trois heures du matin lorsqu’Ezra rentra à son appartement, la fatigue le faisant traîner des pieds. Le travail devenait une source de stress, surtout pour la partie illégale. Plus il y avait d’emmerdes, moins il dormait. Alors, rentrer à cette heure, c’était un réel exploit. Il espérait simplement que son voisin dont seul le nom lui était connu, De Lorenzi, ne fasse pas le moindre bruits. Il était prêt à sauter à la gorge de ceux qui le dérangeaient, en ce moment. Le manoir familial était un endroit qu’il ne visitait plus énormément à cause de ça, il passait ses nuits dans cet appartement à Manhattan. Et il fallait le dire, son voisin était un vrai casse-pieds. C’était plus que ça. C’était un connard. Personne ne lui remettait les idées en place, alors l’héritier s’en chargeait. Il n’existait pas de politesse entre les deux jeunes gens : pas de bonjour, pas de « comment allez-vous ? », simplement des « vous allez la fermer, oui ? ».

C’est avec un soupir qu’il se laissa presque tomber dans son lit, content de retrouver un minimum de confort après cette longue journée de travail. Mais, évidemment, les choses ne se passaient pas comme prévu. Un cauchemar venait de le réveiller, ses yeux s’attardèrent avec exaspération vers son téléphone. Quatre heures du matin… ne pouvait-il donc pas avoir une SEULE bonne nuit de sommeil ? Le karma s’acharnait vraiment sur lui. Ce ne fut pas seulement l’heure qui l’agaçait, mais aussi des bruits à l’extérieur de son appartement. Il maugréa dans son coussin. De Lorenzi. Encore et toujours. Des bruits de talons firent presque vibrer ses tympans et le rire du voisin, le plus exacerbé au possible, comme pour ennuyer Ezra, le firent relever de son lit. Non, ça n’allait pas se passer comme ça. Sa porte se referma brutalement et l’héritier attendit. Peut-être que son fichu voisin allait décider de baisser d’un ton- ou pas. A peine ces pensées prononcées, qu’un autre rire le poussa à grommeler. Il attrapa un t-shirt quelconque, s’en fichant de paraître présentable devant lui.

Lorsqu’il sortit, il vit la scène des plus… perturbantes. Contre la porte de son voisin, se trouvait une grande femme, plaquée par un homme. Ezra se figea quelques instant, l’incompréhension se lisant sur son visage qui paraissait de plus en plus fatigué – déjà parce qu’il ne comprenait pas ce que foutaient deux inconnus sur le pallier de Lorenzi, et parce que le rire de cette femme perçait ses tympans. Il reprit enfin ses esprits, s’approchant d’eux. Avant de leur demander de faire moins de bruits, il voulut toussoter, mais il n’eut pas besoin de le faire car la brune s’approcha, poussant brusquement l’homme qui avait l’air plus d’un idiot qu’autre chose, tout en marmonnant quelque chose. Elle lui gratifia d’un « quoi ? » sec, que l’héritier répondit par un regard sombre.

– Où est Sasha ? demanda Ezra d’un même ton, croisant les bras. Il est quatre heures du matin, je vous signale. Il serait peut-être… je dis bien peut-être, respectueux de faire moins de bruits.

Plus il parlait, plus l’irritation dans sa voix se démontrait. Ezra, tout en se plaignant, en profitait pour fixer la femme. Son visage était bizarrement familier, ses épaules larges... Ezra balaya vite ces pensées.

– Vous êtes qui d’ailleurs ? ajouta-t-il en la regardant de haut en bas, totalement acerbe et abrupt.

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@Sasha De Lorenzi

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Sasha & Ezra

Sa question laisse la grande dame complètement pantoise. Comment ça, où est Sasha ? se dit-elle, l’esprit embrumé par l’alcool et les quelques lignes blanches ingérées. Elle croise les bras et les jambes, oscillant légèrement sur ses talons aiguilles, et dégage ses cheveux noirs de son épaule. Pendant un instant, elle se dit que peut-être, son esprit s’est accidentellement séparé de son corps et s’est introduit dans celui d’une étrangère et cette pensée la fait ricaner, étirant ses lèvres rouges. Cependant, la pression exercée par le corset sur son ventre est bien présente et ne lui permet pas d’oublier qu’elle est bien dans son corps d’homme. Bordel. Il lui arrive bien souvent de se demander ce qu’il se passerait si elle décidait réellement de changer de sexe, si elle se sentirait mieux dans sa peau et dans sa vie, si elle regretterait quoi que ce soit, mais la question est très vite réglée. Elle regretterait tout. Bien que la plupart du temps, elle aille se coucher avec l’envie de pleurer, sa vie lui plait telle qu’elle est et elle n’en changerait pas. Elle reste Ivy. Elle reste Sasha.

Tandis que son voisin lui fait encore des remarques – qu’est-ce que ça peut bien lui foutre qu’il soit quatre heures du matin ? – elle garde les yeux fermés pendant un bref instant avant de les rouvrir et de les braquer sur lui. Et c’est vous qui parlez de respect… marmonne-t-elle d’un air exaspéré. Lui qui trouve absolument n’importe quel prétexte pour venir frapper à sa porte et se plaindre de tel ou tel comportement. Elle lui collerait bien son poing à la figure mais une brève vision d’un examen de police leur révélant combien elle était défoncée lui apparait et la fait renoncer à ce projet qui pourtant s’annonçait parfaitement bien. Sasha se force à se détendre, ce qui finalement n’est pas si compliqué. Sasha, je l’ai étouffée, elle est morte. répond-t-elle avec un soupire. Parfois, elle aimerait bien que ça arrive mais la seule fois où elle a bien failli finir comme ça, tout son corps s’est rebellé contre cette fin horrible.

Pendant un instant, son regard se perd sur le bel Apollon qu’elle aurait pu ramener chez elle pour la nuit pour ne pas être seule. Mais en le regardant, à présent, elle n’a plus envie de lui. Il est beau mais ce regard de poisson rouge lui donne envie de le frapper. Un énième soupire lui échappe tandis qu’il l’observe l’air de lui demander ce qu’il doit faire. Clairement rien, surtout pas ouvrir la bouche pour la défendre. De sa pochette en cuir, elle sort quelques billets et les lui plaque sur le torse. Appelle un taxi, rentre chez toi. Elle a parlé d’un air las comme si elle lui faisait une faveur. Ne sachant que dire, il lui dépose un baiser sur la joue qui lui vaut un regard noir de la part de la drag queen, avant de s’éloigner et de descendre les escaliers. Les deux voisins restent seuls sur le palier, seuls locataires de l’étage. Le silence entre eux est pesant. Sasha ne sait pas quoi lui dire. Elle est trop épuisée, bourrée, défoncée, pour avoir réellement envie de se disputer avec lui mais d’un autre côté, ce n’est pas l’envie qui lui manque.

Je suis Ivy et je rentre chez moi. Elle agite les clés de l’appartement qu’elle tenait depuis tout se temps avant de se détourner de lui, se préoccupant peu de savoir s’il restait derrière elle ou s’il rentrait chez lui. Insérer la clé dans le verrou puis tourner la serrure et entrer, ce n’est pas si compliqué. En apparence, car Sasha se retrouve à tourner la clé avec résolution mais la serrure coince. Elle a beau recommencer cette opération plusieurs fois, elle a juste l’air de l’imbécile qui tourne la clé dans le mauvais sens sans s’en rendre compte et insiste en plus. Elle jure dans sa barbe et abandonne au bout de la cinquième tentative. Putain de porte ! Donnant un coup de rage dedans, elle se retourne et constate que c’est peine perdue, Ezra est toujours là. Quoi ? Vous avez rien de mieux à foutre à quatre heures du matin, comme vous le dites si bien ?

@Ezra Rosenbach

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Ezra & Sasha

Qu’est-ce qui lui prend à ricaner soudainement, celle-là ? songea Ezra en la reluquant discrètement, les sourcils froncés. Il attendit une réponse, pour savoir qui était cette personne farfelue en face de lui, mais… il n’eut rien. A la place, la femme se mit à ricaner. Il comprenait maintenant. Elle était saoule, clairement. Il leva les yeux au ciel quand il l’entendit maugréer des choses dans un murmure. De plus en plus irrité, à cause du manque de sommeil, il fut tenté d’abandonner l’affaire et de simplement lui demander de faire moins de bruits. Mais Ezra était… eh bien, lui. Trop fier pour juste reculer. Il eut un air surpris face à « Sasha, je l’ai étouffée, elle est morte ». D’accord, très étrange.

– Qu’est-ce que vous…

Sa phrase tomba dans un silence. Encore une fois, il l’observa, surtout au niveau du visage. Non, décidément, cette personne lui disait quelque chose, c’était frustrant à en mourir. Soudain, il eut un déclic. La fatigue se transforma en air dédaigneux.

– Oh. Tu es Sasha.

Il se sentait terriblement bête. Mais curieux, aussi. Il ne s’imaginait pas son voisin aimer se travestir, si le terme était bon. Pourquoi ne l’avait-il pas compris à sa voix grave ? Pour une des rares fois, il se retrouva à s’insulter intérieurement pour ne pas avoir fait plus attention. Il rejetait la faute sur les insomnies, il se sentirait moins con. Ezra la… le… vit sortir un portefeuille, pour en donner quelques billets au garçon. L’héritier, silencieux, regardait la scène, se réveillant enfin de ses pensées. Un silence régnait et le brun ne sut quoi dire, lui aussi. « Je suis Ivy ». Son voisin avait même un alter-ego, décidément il ne comprenait rien à ce délire. Il toussota et avant de partir, il prévint :

– La prochaine fois, je serai pas aussi-

Il se tut, car un bruit sourd le fit sursauter. Sasha venait de taper contre la porte, lui qui pensait avoir des soucis de colère, il avait trouvé pire. Alors que les tensions s’étaient libérées, il rétorqua quelque chose qui fit hérisser les poils d’Ezra. Là, il retrouvait bien son voisin. Agacé, mais surtout énervé, il répondit :

– Tu te fous de ma gueule ? Tu crois vraiment que je viens devant chez toi juste parce que j’en ai envie, De Lorenzi ? Il est putain de 4 heures de matin et j’ai dormi qu’une toute petite heure, alors tu vas pas me faire chier dès l’aube avec tes conneries !

Sa voix s’élevait à chaque phrase.

– T’es saoul, t’es… habillé étrangement, tu hurles de rire dans les couloirs et JE suis celui qui a rien de mieux à foutre ?! S’il te plaît, aie un peu de logique pour une des rares fois de ta vie…
– Mais vous allez la fermer, les deux-là ?! hurla une voix qui venait de l’escalier.
– … tu sais même pas ouvrir ta porte en plus ! continua Ezra en ignorant leur voisin et en pointant la serrure. Pousse-toi.

Il tenta de tourner la clé dans la serrure, mais sa main tremblait. Comme Sasha, il essaya une fois, deux fois avant d’abandonner. Il recula en injuriant. Le voisin d’en bas ajouta quelque chose qui fit écarquiller les yeux d’Ezra :

– J’VAIS APPELER LA POLICE SI VOUS FERMEZ PAS VOS GUEULES ! Hors de question de supporter encore plus ces deux connards.

Pendant un instant, Ezra se crut habiter dans un appartement quelconque au Bronx avec tous ces voisins insupportables. Mais non, ils étaient bien dans une penthouse qui coûtait un rein. C’était censé être un appartement reposant pour l’après boulot, mais ça ne l’était pas du tout. Ezra se pinça l’arête de son nez et soupira.

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@Sasha De Lorenzi

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Sasha & Ezra

Le ton quasiment condescendant qu’emploie Ezra lorsqu’il se rend enfin compte que la grande femme qui se tient en face de lui est bel et bien Sasha, sa voisine — ou son voisin, comme il dirait si bien —, a le don de la mettre en rogne mais c’est loin d’être comparable à la rage qui s’empare d’elle quand il ose lui reprocher de s’habiller étrangement. Jamais auparavant elle n’a eu autant envie de lui scalper la serpillère dégueulasse qui lui sert de chevelure. Il ressemble à Gollum en pleine transformation et il ose lui faire des commentaires sur sa tenue. C’est le comble. Dans n’importe quelles autres circonstances, Sasha aurait très bien pris la remarque. Bien sûr qu’elle veut choquer et étonner mais pas avec ce ton-là. Pas cette raclure. Sa bouche en tombe. Elle est tellement furieuse et aurait tellement de choses à lui répondre qu’elle n’en trouve plus les mots. Révoltée, c’est le mot. Comment ça habillée étrangement ? Tu vas voir si j’suis toujours habillée étrangement avec ma main dans ta gue- Impossible de finir ses menaces qu’il l’écarte physiquement de la porte et heureusement que le coin du mur est là pour l’empêcher de tomber. Il a raison sur un point, elle est complètement soûle et un peu défoncée qui plus est et dans le feu de l’action, elle a du mal à tenir sur ses jambes.

Voir Ezra galérer autant qu’elle à ouvrir la porte lui fait lâcher un rire sarcastique. Ah oui, j’vois que t’es beaucoup plus doué que moi, hein. Tu parles beaucoup, j’trouve. Pauvre petit, t’as dormi qu’une heure ? Tu veux que j’te pleure ? Pauvre con, va. Sasha se décolle enfin du mur et marche à grands pas vers la rambarde de l’escalier. Elle se penche en avant et croise ainsi le regard de leur voisin d’en-dessous qui les observe. Encore un con qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. Sasha ne comprend pas quel est leur problème, à tous. Lorsqu’elle vivait à Paris, ses voisins n’avaient aucun problème avec le bruit qu’elle faisait à pas d’heure – ses voisins du dessous étant une boutique de luxe ouverte en journée et les autres absolument jamais présents qui se contentaient de louer leurs appartements de temps à autres. Tu veux appeler la police ? Bah appelle-la, personne t’en empêche ! En se penchant, Sasha s’est révélée au voisin et elle a bien vu sa mine déconfite lorsqu’il a remarqué que son voisin n’avait pas la même tête que d’habitude. Elle voit son regard changer.

Qu’est-ce que vous ramenez encore, M. Rosenbach !? On supporte déjà le bruit que font vos conquêtes, mais des prostituées, maintenant !

Les yeux de la grande dame s’écarquillent. Elle n’en croit pas ses oreilles. Ce vieux con a osé la traiter de prostituée. Un silence semble s’abattre entre les trois voisins. Sasha est bouche bée. Elle se tourne même un instant vers Ezra pour s’assurer qu’il a bien entendu la même chose qu’elle, qu’elle n’est pas complètement folle. Ses mains sont agrippés à la rambarde, les jointures de ses doigts devenues pâles. De quoi tu m’as traitée, espèce de fouteur de merde !? Enfin, comme poussée par un élan de rage et de haine, Sasha se décolle de la rambarde et fait un pas, puis deux, puis trois, en direction des escaliers, sans se soucier qu’elle ne pourra pas courir dans ceux-ci avec la taille de ses talons. Mais avant qu’elle puisse descendre coller son poing dans la mâchoire de leur voisin et lui faire goûter à ses gencives, elle se heurte à un torse fort et large qui lui barre la route et la retient par les épaules.

Lâche-moi ! Lâche-moi, putain !

@Ezra Rosenbach

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Ezra & Sasha

Ça y est. Sasha avait réussi à le mettre de mauvaise humeur, à quatre heures du matin. Il n’écouta pas ce qu’elle… il scandait dans son oreille. Probablement des conneries, pour ne pas changer. II tenta vainement de tourner la clé dans la serrure, comme si elle était bloquée. Dans un grognement, l’héritier recula et sentit son sang ne faire qu’un tour en entendant De Lorenzi l’engueuler. Oh, il allait lui en mettre une dans la gueule. Il attrapa son col, menaçant.

– Tu peux pas te taire UNE seule fois dans-

Ezra le lâcha d’un coup, le hurlement du voisin avait retenti et il observa son voisin se diriger vers la rambarde de l’escalier. Il leva les yeux au ciel, est-ce que cet idiot venait vraiment de dire au voisin d’appeler la police ? Avec son état actuel – c’est-à-dire saoul et enrageant – et Ezra qui avait déjà des soucis, ils risquaient de passer plusieurs heures à la police. Et ça, pas question.

– Tu vas la fermer, oui ?

Ezra échangea un regard avec son voisin, qui avait l’air d’atteindre le summum de sa colère. L’américain fut tenté de dire qu’il ne ramenait pas des cons dans son appartement, mais Sasha explosa avant qu’il ne puisse le faire.

– Oh non. Tu restes là ! cria-t-il en le voyant s’approcher des escaliers. Putain de… j’ai déjà assez de problèmes comme ça… fais chier, je vais le buter.

Il fut forcé de la suivre : pas de meurtres, c’est tout ce qu’il demandait. Au moment où De Lorenzi s’apprêtait à se bagarrer avec leur voisin du bas, Ezra, malgré sa fatigue, sut réagir au bon moment et attrapa Sasha pour l’empêcher de le faire. Il était lourd, ça devait être ses talons qui pesaient le plus. Il réussit finalement à le jarter sur le côté avant de remettre ses cheveux dans l’ordre. La respiration saccadée, l’héritier était en colère comme jamais. Il tenta de ne pas parler trop fort et pointa Sasha du doigt.

– Approche-toi et je vais t’en coller une. C’est Richards, putain, pas n’importe qui que tu peux frapper !

D’ailleurs, le voisin, un avocat de renommée (et donc à ne pas chercher), hurla « Eh bah alors, on a perdu ses couilles ?! ». Ezra soupira et fusilla Sasha du regard.

– S’il appelle la police, tu vas être coffré. Pas que je me soucie, mais je risque d’être avec toi dans le lot et je REFUSE d’avoir encore plus de soucis. La presse va m’embêter avec ça.

Il ajouta, pas par pure gentillesse, mais parce qu'il en avait marre :

– Alors, s’il te plaît, tu restes sage et tu… je sais pas moi, tu décuves. Ta porte a l’air défoncée, tu peux utiliser mon appartement – si tu te tiens à des kilomètres de moi, cela étant dit.

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@Sasha De Lorenzi

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Sasha & Ezra

D’ordinaire, Sasha n’aurait pas été surprise qu’on arrive à la soulever. Malgré sa grande taille, elle reste plutôt légère et les rares personnes qui doivent la porter en général sont soit ses danseurs – donc forcément entrainés pour ça – soit ses coups d’un soir judicieusement choisis. Elle aime les hommes grands et forts, la Sasha, pourtant, avec Ezra, ça ne passe pas. Ou alors ça passe sous un camion, au choix. Cependant, à ce moment-là, elle ne s’attend pas à ce qu’il la retienne d’aller casser le nez de leur voisin. Non seulement tous trois ne s’entendent pas, mais en plus, il serait sûrement trop ravi qu’elle finisse en garde à vue à cause de ça. Probablement qu’il lui dirait que ça lui servirait de leçon. La princesse enfermée dans une cellule miteuse. Tout aussi hilarant à voir de l’extérieur que Sasha en PLS dans le métro parisien. Une fois reposée sur ses pieds, elle dévisage Ezra pendant quelques secondes, son cerveau ayant du mal à assimiler les mots, puis, elle soupire et lève les bras en l’air avant de les laisser retomber sur ses hanches. Et quoi ? répond-t-elle sans la moindre honte. Tu crois que j’ai peur de ce pauvre con ? Elle n’a même pas peur de parler fort, suffisamment fort pour que ledit Richards l’entende s’il n’est pas déjà rentré chez lui.

Apparemment ce n’est pas le cas et à nouveau, la grande dame sent la rage monter en elle. Mais Ezra ne lui laisse même pas le temps de réagir. Au début, elle se dit que pour lui importe d’être arrêtée mais, à tout bien y réfléchir, non seulement elle ne supporterait pas de passer ne serait-ce qu’une nuit en garde à vue mais la médiatisation suite à ça serait désastreuse. Pauvre agneau. Elle lève les yeux au ciel. Si tu crois que la presse ne va pas me faire la misère… Sasha a enfin baissé d’un ton. Elle se laisse convaincre par la promesse du repos qu’impliquerait entrer chez Ezra. Elle soupire et s’adosse au mur, presque incapable de tenir sur ses jambes au point où elle en est. Aller, ça va… Même pas une once de gratitude dans la voix de la grande dame qui se décolle du mur. Il doit avoir raison. Sa porte est défoncée et elle ne se sent pas de trouver une solution au milieu de la nuit. Elle le suit jusqu’à sa porte, sentant déjà la tension et l’énervement retomber. Je m’en fous, j’veux juste rentrer et dormir… Sous-entendu qu’Ezra pourrait n’avoir aucun canapé ou fauteuil de disponible, elle dormirait à même le sol sans le moindre problème. Au moment où elle va pour le suivre à l’intérieur de l’appartement, elle entend, de loin, une dernière remarque de leur voisin l’avocat pas-n’importe-qui-qu’elle-puisse-frapper.

Elle s’est dégonflée, la tapette !?

Une dernière fois, Sasha se retourne, et lui hurle, mobilisant tout l’air de ses poumons, en français. Mange tes morts, sale fils de pute ! Et elle de fermer la porte derrière elle en la claquant.

@Ezra Rosenbach

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Ezra & Sasha

Ezra leva les yeux au ciel. « Ce pauvre con » … en soi, il ne demandait que du silence, mais il est vrai que demander ça comme ça, c’était un peu… exagéré. Lui-même il avait ressenti l’envie d’aller tabasser Richards, mais il s’était retenu. Mais quant à Sasha, c’était une autre histoire. L’alcool dans ses veines (et autre chose, hors de question de savoir quoi cependant) devait la… le pousser à perdre quelques neurones – et encore, ceux qui restaient ne devaient pas très bien fonctionner. Alors, au lieu de répondre à sa remarque puérile, il préféra se taire et lui proposer une solution tout à fait logique. Mieux que celle d’aller marave le voisin d’en bas. Sasha semblait réfléchir, du moins si son cerveau étriqué le lui permettait, et arriva à une conclusion plutôt… étrange. Comment ça, si la presse n’allait pas lui faire la misère ? C’était quoi son métier, au juste ? Il ne s’était jamais posé la question.

– Tu es une drag queen ? demanda-t-il finalement, comprenant ENFIN. Je pensais que c’était un mythe, ce métier.

… bon, d’accord, il pouvait parfois aussi se montrer un peu idiot. MAIS ! Il était fatigué. Rien ne fonctionnait comme il le voulait à ces heures sensibles. Sasha finit par accepter de venir dormir chez lui et Ezra manqua de soupirer de soulagement. Il allait pouvoir récupérer ses heures de sommeil avant que son alarme ne sonne à sept heures. Cette pensée le fit un peu déprimer. Au moment où Sasha était censé le suivre, le hurlement de Richards se fit à nouveau. Ezra eut un semi-grognement exaspéré.

– Il va arrêter oui ? murmura-t-il dans sa barbe, avant que De Lorenzi ne se charge de contre-attaquer en criant aussi.

La langue lui était étrangère alors il n’en comprit pas un mot, mais c’étaient probablement des insultes. Ezra soupira, ne voulant rien ajouter de plus. La porte fermée derrière eux, le silence fit plaisir aux oreilles d’Ezra qui s’affala sur le canapé. Il allait bientôt rejoindre le lit, il avait juste besoin de se reposer un peu mentalement.

– J’ai une chambre d’amis si tu veux, maugréa-t-il en pointant vaguement la pièce, il ajouta en voyant le maquillage de Sasha : Dylan… euh… une amie a laissé ses produits cosmétiques ici, je pense que tu peux les utiliser. Je la préviendrai.

Il ajouta rapidement :

– Ne pense pas que je fais ça par pure gentillesse, je suis juste crevé.

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@Sasha De Lorenzi

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Sasha & Ezra

Lorsqu’Ezra l’interroge sur son métier, Sasha se fige et lui jette un regard ahuri. Vous avez tous décidé d’être cons, ce soir, ou quoi ? Celui qu’elle espérait mettre dans son lit ce soir avait mis plus de quatre heures à le comprendre alors, à côté, Ezra avait le QI d’Einstein – si seulement. Si être drag queen était un mythe, ça faisait probablement d’elle un être mythologique, au même titre qu’une licorne, ce qui, à tout bien y réfléchir, n’était pas une mauvaise situation mais qui ne résoudrait pas ses problèmes, se dit-elle en marquant une pause dans le couloir d’entrée de l’appartement voisin. Elle n’observe même pas la décoration. Peu lui importe. A présent, privée de distraction, elle veut juste dormir, être au lendemain. Le lendemain aura lieu un photoshoot qu’elle attend depuis des mois, qui la fera figurer en couverture du prochain Vogue USA et qui, avec un peu de chance, propulsera sa carrière à encore un tout autre niveau. Alors en plus de tout, elle a hâte de faire passer les dernières heures de la nuit, comme un enfant excité pour Noël.

Etonnamment, Ezra lui propose sa chambre d’amis. Elle qui pensait dormir sur le canapé s’en trouve bien surprise et reste quelques instants sans voix, presque hésitante. Son regard dévie en direction de la porte de la chambre. Les mots n’ont quasiment plus de sens. Elle n’entend que la mention de Dylan, de cosmétique… Un marmonnement incohérent s’échappe de ses lèvres. Elle ne le remercie pas, faisant à peine sens qu’il lui propose de se démaquiller. C’est ta copine. Il n’y a pas la moindre hésitation dans ses mots. Elle se rappelle très vivement de Dylan. La grande, très grande, blonde qu’elle voit très souvent entrer et sortir d’ici. Son esprit embrouillé ne se rend pas compte de ce qu’elle dit et elle continue. Dylan, insiste-t-elle. C’est ta copine. Si elle est à peine passablement bonne en relations humaines, elle aime à se dire qu’elle a le flair pour ce genre de choses chez les autres. Par expérience, elle a déjà « prédit » plusieurs relations entre ses amis et d’autres personnes sans jamais se tromper.

Sans attendre de réelle réponse de la part d’Ezra, Sasha penche la tête en avant en ricanant dans sa barbe – façon de parler – et retire sa perruque, emportant avec elle le bonnet de maille qui retenait ses vrais cheveux. Ceux-ci tombent sur son visage en de longues boucles brunes avant qu’elle les écarte d’un geste de la main. Elle se lève alors, n’accordant même pas un regard à son hôte et se dirige vers le couloir. La salle de bain, elle peut bien la trouver toute seule, se dit-elle. Et elle réussit en quelques secondes en ouvrant la première porte sur laquelle elle tombe. Il n’a pas menti, tous les produits de beauté sont là et surtout le Saint Graal. Le démaquillant. Il lui faut plusieurs minutes pour se démaquiller complètement, pour qu’Ivy laisse place à Sasha, toujours en robe et talons hauts. Le pire ce n’est pas ça, c’est la couche de maquillage au bout de plusieurs heures qui devient fatigante à porter. Jetant un dernier coup d’œil au pot de crème démaquillante qu’elle vient d’utiliser, elle se dit brièvement qu’elle devra lui en racheter le lendemain. Avant de ressortir de la salle de bain, elle retire ses talons.

C’est en silence, uniquement accompagnée du frottement du tissu de la robe, qu’elle revient dans le salon, un tout petit peu plus sobre. Afin d’attirer l’attention d’Ezra, mais ne souhaitant pas briser le silence autour d’eux, elle s’éclaircit la gorge. La chambre est- Mais avant qu’elle ait pu finir sa phrase, son téléphone sonne dans son petit sac qu’elle a négligemment laissé tomber à côté du canapé. Elle s’y précipite et décroche sans hésitation.

Maman ? Tout va bien ? fait-elle en russe. Il est plutôt inhabituel que ses parents l’appellent à cette heure-ci car ils savent l’importance du décalage horaire.
C’est pas maman, c’est moi. Sasha soupire en entendant la voix de sa sœur et répond en français car elle sait que Moira n’aime pas parler la langue maternelle.
Qu’est-ce qu’il y a ?
Euh bah… maman veut savoir où tu seras pour Noël.
Passe-la-moi. Elle entend l’hésitation dans la voix de la gamine prise au piège et ricane. Qu’est-ce que tu veux ?
Baaaah… En fait, je voulais venir un peu à New York et maman veut pas me payer l’hôtel donc bah…
Oui, tu peux venir à la maison. Je peux te rappeler dans quelques heures ? On prendra les billets ensemble.
Ok ok. Bon bah bonne nuit.
Merci.

Sasha raccroche, retenant un sourire béat. Elle lève les yeux et croise le regard d’Ezra, se souvenant enfin de sa présence. Pardon. Ma sœur. fait-elle avec un geste vers le téléphone. Elle ne sait même pas pourquoi elle trouve bon de s’expliquer alors qu’il n’a probablement rien compris à leur conversation. Elle vit loin avec mes parents et on se voit pas souvent…

@Ezra Rosenbach

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Ezra & Sasha

Ezra leva, pour la énième fois, les yeux au ciel en entendant son voisin le traiter de con. Quelle drôle d’idée d’être Drag Queen… surtout que Sasha ne paraissait pas être le genre de personne à se maquiller et s’habiller si étrangement. L’héritier n’avait jamais eu affaire à eux, en même temps. Malgré toute la haine du monde qu’il réservait à De Lorenzi, il le laissa tout de même entrer dans son appartement, le temps qu’il appelle quelqu’un pour la serrure. Le brun eut l’impression que ses cernes s’agrandissaient au fur et à mesure qu’il restait dans ce couloir, lui il avait qu’une envie : dormir. Tout simplement. Alors inviter LA personne qu’il aimait le moins dans ce quartier, ce n’était pas un gros problème.

Il se laissa tomber sur son canapé et proposa la chambre d’amis à son invité éphémère. La pièce n’était jamais utilisée, alors autant en faire l’inauguration pour aujourd’hui. Il en profita pour lui dire d’utiliser les produits que Dylan avait laissé dans la salle de bain – pour il ne sait quelle raison – et eut un air perturbé face à ce que lui répondit Sasha par rapport au terme « amie ». C’est ta copine, qu’il disait. Ezra l’observa un instant, avant de soupirer, agacé par les remarques incessantes de ce qui était à présent une grande dame. En plus, il insistait…

– Je t’ai entendu la prem- ah.

Il le vit partir dans la salle de bain, sans qu’il puisse ne lui rétorquer quelque chose. Il soupira, s’affalant correctement sur le canapé. Son corps refusait de bouger pour l’instant, la fatigue le faisant fermer les yeux pendant quelques minutes, jusqu’à entendre la porte se rouvrir. Ezra ouvrit un œil, puis l’autre et dévisagea Sasha. Ce n’était clairement plus la même personne. Il n’y avait que la robe qui avait encore l’air un peu bizarre sur lui. Il voulut lui demander ce qu’il avait à le fixer, avant que le bruit d’un téléphone manque de le faire sursauter. Ce n’était pas le sien. Il sortit le sien de sa poche pour voir s’il avait des notifications, ne sachant pas vraiment pourquoi il restait assis là à essayer de déchiffrer la conversation téléphonique de son voisin. Ça ne servait à rien, Ezra ne connaissait que l’anglais.

Oh. Il reconnut le « merci », mais ne sut pas quelle langue c’était. Il releva son regard lorsqu’il y eut un silence et observa Sasha qui… s’excusa, avant d’agiter son téléphone pour dire qu’il discutait avec sa sœur. Il prit même la peine de décrire sa relation avec. Encore un peu et Ezra allait lui demander ce que ça pouvait lui faire, mais autant éviter les disputes. Cette soirée-là était de trop.

– Je vois, répondit-il simplement à la place.

Un autre blanc le poussa à se relever, il était en train de s’assoupir sur le canapé. Il s’imaginait déjà en train de s’endormir dans son lit, loin des cris de ses voisins. Il se demandait même encore pourquoi il restait là, dans le salon, à écouter les conversations des autres. Comme si ça l’intéressait…

– Je suis complètement fatigué, je vais aller dormir.

Avant de partir, il s’arrêta et se retourna à nouveau vers Sasha.

– Si tu te réveilles avant moi, euh… tu peux te faire à manger si tu veux. Ou commander. Ou… il ajouta, en toussotant et d’une voix plus basse : faire réparer ta maudite serrure. Bonne nuit.

Il s’engouffra dans sa chambre et ferma la porte derrière lui, soupirant longuement. Enfin, un peu de calme. Il se sentait un peu embrumé par tout… ça. Comme tout à l’heure, Ezra se laissa tomber dans son lit, rampant difficilement sous la couette. Il régla l’alarme de son téléphone pour sept heures, déprimant déjà pour la journée qui l’attendait demain. En quelques minutes à peine, ses yeux se fermèrent et avant de plonger dans un sommeil profond, il maudissait une nouvelle fois Sasha.

(c) DΛNDELION

@Sasha De Lorenzi

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