New-York, la grande pomme. La ville qui ne dort jamais. Ici se croisent et se recroisent, des âmes de tous horizons, et des quatre coins du monde. La mixité de New-York en fait un rêve pour beaucoup d’entre nous, tandis que pour d’autres, elle n’est que leur quotidien, parsemé d’ennuis et de klaxons des taxis en pleine heure de pointe. Si l’on s’éloigne du tumulte et du brouhaha quotidien, prendrez-vous un peu de temps pour profiter d’une visite à travers ses rues ? Sur qui tomberez-vous au prochain carrefour ? Votre collègue de bureau, votre actrice préférée ? Oui, si la Grande Dame fait rêver monsieur tout-le-monde, elle est aussi le lieu de rendez-vous des plus grandes stars, qui délaissent Los Angeles pour de nouveaux studios plus attractifs, en plein New-York, dont N.Y Studios Inc, qui regroupe déjà les plus grandes étoiles du moment. Venez rêver avec eux, avec nous. Faites votre valise, l’aventure américaine n’attend que vous. Qui que vous soyez, venez comme vous êtes.Ce soir, Evie ne dort pas chez elle, non. Elle a prévenu sa maman comme quoi elle irait passer la nuit chez Sam. Parfois, elle hésite et elle culpabilise. Elle a l’impression de se servir de son amie lorsqu’elle se rend compte que l’une de ses principale motivation pour accepter l’invitation n’est autre que le père de son amie. En effet, elle a hésité. En voyant le texto, elle a réellement hésité. Oui, non. Peut-être. Je sais pas. Et puis finalement, ce fut un oui. Parce qu’elle n’a aucune envie de dire non, et probablement parce que c’est aussi compliqué pour de refuser. Pourquoi devrait-elle refuser, si on met de côté cette attirance ? Elle ne veut pas faire de peine à Sam, non. Alors elle s’est contentée de répondre affirmativement. Oui, elle sera là. Oui, elle dormira chez Sam. Et oui, elle est partagée entre l’appréhension et la hâte de poser ses prunelles sur le père de son amie. De la soirée, elles n’ont pas fait grand-chose, si ce n’est discuter de choses et d’autres. Elles se sont callées devant un film et puis finalement, ont décidé qu’il était temps de rejoindre les bras de Morphée. Ou presque.

Evie se tourne et se retourne depuis une demi-heure. Elle n’a pas chaud, pas froid. Elle n’a mal nulle part, elle se sent bien. Le lit est confortable, et son amie dort paisiblement. A poings fermés, même… et elle, elle tourne et tourne encore dans son lit. Finalement, c’est sur le dos qu’elle termine, les yeux vers le plafond. Sa tête est trop pleine pour parvenir à s’endormir, et puis elle en arrive même à se demander ce qu’il peut bien faire, lui, dans la chambre d’à côté. S’est-il déjà endormi ? Surement, vu l’heure. Alors elle soupire, et elle se sent seule. Ca l’agace, et finit par sortir délicatement du lit, puis se dirige vers son sac dans lequel se trouvent ses affaires. Elle en sort son cahier à dessin et ose s’échapper sans bruit de la chambre dans laquelle elle se trouve. Elle a besoin de dessiner, de se vider la tête et surtout, elle a besoin de lumière pour au moins voir où court son porte-mine. Evangeline s’introduit sans bruit dans la cuisine et s’installe autour de la table avec pour seule intention d’oublier l’heure qui défile et se concentrer sur ce qu’elle a envie de mettre sur le papier. Elle se laisse bercer par ses pensées, elle ne réfléchit même pas à ce qu’elle veut réellement dessiner, elle veut juste laisser son crayon dans sa danse, et le regarder, sans rien maitriser. Concentrée, elle ne fait attention à rien d’autre si ce n’est cette feuille de dessin qu’elle ne quitte pas des yeux. De temps en temps, elle passe ses doigts dans sa longue chevelure afin d’écarter l’une ou l’autre mèche rebelle et puis elle se concentre à nouveau. Petit à petit, ça prend forme, mais jamais elle ne décroche son regard de cette feuille, de ce porte-mine. Pas une seule fois, tant cette passion l’obsède, la possède.

Les dernières lumières s'éteignent alors que Dawn tourne une dernière fois la clé dans la porte. C'était l'heure de fermé le café, de dire bonne nuit à cet établissement qu'il chérissait au plus haut point. Un rêve éveillé, un projet qu'Iris avait toujours voulu concrétisé et qu'il réalisait. Pour elle. Dernière chose, avec son alliance, qui lui restait de sa femme, de celle qui avait partagé sa vie depuis toujours, de celle qu'il avait épousé, aimé, de celle qui avait donné la vie aux trois plus belles choses qu'il avait faites. "Sinooon...." Une petite voix le sortait de ses pensées, alors que son regard se portait sur la petite rousse à côté de lui. "Je me demandais, mon cher papa adoré." Dawn ne pu réprimer un léger rire. Sam avait toujours été partante pour lui donner un coup de main au café, mais depuis quelques jours elle se montrait particulièrement présente. Elle aidait en tant que serveuse, aidait ses sœurs pour les devoirs, faisait à manger. Forcément, elle avait quelque chose à demander. Le sourire angélique, la gamine lui demandait simplement d'inviter quelqu'un chez eux. Une jeune fille qu'il connaissait bien, qu'il voyait régulièrement dans les couloirs de la maison. Une amie très proche de sa douce Samantha, toute aussi adorable que cette dernière d'ailleurs.

Il passait un bras autour des épaules de sa fille, marchant pour rejoindre la voiture, le sourire aux lèvres. "Tu sais, tu n'es pas obligée de faire autant d'efforts me demander ça." Elle haussait les épaules, portable en main, questionnant déjà son amie. "Je mets toutes les chances de mon côtés, c'est tout." Il levait les yeux au ciel, raccompagnant l'adolescente jusque chez eux. La question ne se posait même pas. Evangéline avait toujours été la bienvenue chez Henry. Il l'aimait bien, cette gamine. Un peu plus âgée que sa fille, il trouvait qu'elle avait une bonne influence sur elle, qu'elle prenait en maturité à ses côtés.  Et elle redonnait le sourire à Sam lorsque lui n'y arrivait plus. Les jours passent avant qu'enfin n'arrive l’événement tant attendu par la rousse. Dawn s'était toujours promis de ne pas interférer, de ne pas imposer sa présence auprès d'elles, laissant sa fille profiter de ce moment entre amies. Il n'avait aucun envie de lui foutre la honte, elle qui lui avait déjà reprochée d'avoir danser avec Evie au bal de fin d'année. Lui n'avait vu qu'un geste gentil, qu'une invitation à retrouver le sourire, la petite blonde ayant soudainement perdu le sien ce jour là.

Il s'était éclipsé, avait terminé tard au café et était rentré silencieusement, rejoignant sa chambre en s'étant assuré au préalable que les deux plus jeunes dormaient profondément. April avait tendance à attendre que son père ne rentre, perturbée de son absence. Mais elle dormait comme un loir, arrachant un sourire à ce père plus que comblé. Il rejoignait son lit, s'y affalant sans préavis après s'être débarrassé de ses vêtements, privilégiant un vieux jogging gris et un tee shirt noir tout ce qu'il y'a de plus banale. Mais allongé dans son lit, les yeux rivés sur le plafond, il tardait à trouver le sommeil. Bien trop éveillé, il persistait encore un peu avant de résilier. Inutile d'insister, il n'arriverait pas à dormir, pas tout de suite tout du moins.

Alors il se levait, s'étirant avant de descendre les escaliers. La lumière de la cuisine l'intriguait, et il s'y avançait instinctivement. La petite blonde était là, les yeux rivés sur ses croquis. Elle n'avait pas fait attention à lui, et il l'observait un instant, le sourire aux lèvres, calé contre l'encadrement de la porte. "Insomnie ?" Sa voix était douce, il tentait de ne pas parler trop fort pour éviter de réveiller qui que ce soit d'autre, alors qu'il s'avançait vers le frigo, contournant la jeune fille. "Moi non plus je n'arrive pas à dormir." Il ouvrait la partie congélateur, sortant un gros pot de glace, saisissait deux cuillères et se posait sur la table, face à la Evie. Les yeux rivés sur elle, il lui tendait une cuillère avant de désigner le pot devant lui. "Quand j'étais plus petit, je faisais énormément d'insomnies. C'était la seule chose qui m'aidais à dormir. J'ai jamais compris comment ça marchait, mais ça marche encore aujourd'hui alors..." Haussant les épaules, il laissait la part protectrice de lui parler.  "On dit que quand on ne dort pas, c'est qu'on réfléchit trop. Quelque chose ne va pas ?" Il plongeait sans retenue sa cuillère dans la glace, prenant quelques bouchée avant de poser les yeux sur les croquis de la demoiselle. "Qu'est-ce que tu dessine ?"