“Never expect the unexpected

ft. @Ezilian Caliero

Hey, regardez où vous marchez !
Oh oui, oui pardon !

Dylan se répand en excuse devant l’homme courroucé puis continue son chemin, frissonnant dans le froid de ce début décembre à New York. Ce n’est pas la Dylan habituelle qui se dirige vers le lieu où elle va passer la nuit, mais elle fait de son mieux pour avoir l’air normale. Ses grands yeux d’ordinaire si bleus ont viré légèrement plus gris et son pas est plus trainant alors qu’elle est généralement très énergique. Elle ne sait rien de l’enfant qu’elle doit garder ce soir ni même de la famille dont elle doit s’occuper. C’est la sœur du petit qu’elle a eu au téléphone, quelques jours plus tôt, qui l’a apparemment trouvée grâce à une vieille annonce qu’elle avait posté sur un site spécialisé et qu’elle a complètement oublié de retirer lorsqu’elle a été embauchée par ses employeurs à plein temps. A sa voix, la sœur semblait déjà adulte mais ce détail n’a pas plus perturbé Dylan. Elle a l’habitude des familles recomposées ou avec de gros écarts d’âge et c’est ce qu’elle s’est dit en ayant la jeune femme au téléphone.

Elle a l’adresse exacte, apparemment un appartement en plein milieu de Brooklyn. Pas exactement le quartier le plus aisé de la ville mais pas non plus un endroit qu’elle redoute. Du haut de son mètre quatre-vingt, il n’y a pas grand-chose qu’elle redoute – à part peut-être les araignées mais là encore, qui aime ces bestioles ? Arriver devant l’immeuble la sort de ses pensées. C’est un immeuble comme bien d’autres dans le quartier. Un immeuble de briques rouges devant lequel il faut gravir quelques marches pour atteindre la porte d’entrée. Devant le tableau des noms, elle cherche celui qu’elle s’est notée sur un bout de papier. Caliero… Cali… Ah ! Elle appuie sur le bouton et attend que quelqu’un décroche. Hey. Je suis Dylan. Vous m’avez appelée pour cette nuit. Une voix féminine qu’elle croit reconnaître lui dit d’entrer et elle entend le bruit de la porte qui se déverrouille. L’appartement n’est pas difficile à trouver et elle est bien vite en train de frapper à la porte. Quand celle-ci s’ouvre, elle offre à la personne son plus beau sourire. Bonsoir ! Désolée, j’arrive un peu en avance pour faire connaissance. Elle se permet de faire un pas en avant pour entrer et, de derrière la jeune femme qui lui a ouvert, remarque un homme peut-être légèrement plus âgé, en fauteuil roulant. Elle s’incline sur le côté pour mieux le voir et lui adresse un signe de la main, toujours avec ce même sourire. Bonsoir, monsieur.