Tu regardais ton amie en haussant les sourcils, l’écoutant argumenter pour que tu acceptes de l’accompagner à la « soirée de l’année » même si, à vrai dire, c’était souvent ce qu’elle disait pour chaque fête où elle voulait te trainer. Tenté de refuser, tu buvais ton café en hochant la tête de temps en temps pour lui montrer que tu l’écoutais toujours alors que tu étais plutôt concentré sur autre chose. Tu avais pu prendre quelques jours de congés, jouant sur la corde sensible en disant vouloir passer un peu de temps avec ta famille pour qu’on accepte de te laisser quatre jours totalement libres de rendez-vous. Sauf qu’elle te tendit un piège, ayant remarqué que tu hochais la tête régulièrement. Alors elle te demanda si tu voulais bien venir au moment où tu hochas la tête. Et tu compris, après avoir remarqué ton erreur, qu’il était trop tard pour revenir en arrière maintenant qu’elle affichait un grand sourire. Soupirant, tu fis une moue boudeuse.

« T’es un démon Ali, le pire des démons. »

C’est à cause de cette erreur que tu te trouvais devant ton dressing, hésitant entre deux tenues afin d’être « parfait » au cas où tu serais surpris en chemin par des paparazzis se baladant tranquillement et innocemment dans New York en pleine soirée. Mais, comme dirait Ali, c’est les risques du métier donc tu étais tout le temps prêt à devoir te confronter à un photographe cherchant à avoir le moindre petit scandale. Heureusement pour toi, ils avaient que très rarement l’autorisation de pénétrer dans les fêtes à part quand elles étaient données par des personnes célèbres. Finissant par te décider sur le choix de ta tenue, tu enfilas ton jean noir favori et une chemise noire quasi transparente, complétant le tout par des bracelets et des bagues. Tes cheveux, ayant légèrement repoussé, se trouvaient attachés en un petit chignon. Assis dans ton canapé, tu jouais sur ton téléphone en attendant le message d’Ali pour savoir à quelle adresse te rendre. Le message arrivant enfin, tu enfilas ta veste et récupéras tes clés pour t’y rendre le plus rapidement possible. N’aimant pas être trop en retard.

Tu t’y trouvais depuis environ une demi-heure, ayant passé d’un groupe à l’autre pour saluer tout le monde, et tu étais maintenant posé dans un coin pour discuter avec Ali. Et, cette fois, tu participes vraiment à la discussion de peur qu’elle te fasse accepter autre chose pendant un moment d’égarement. Mais elle finit par te lâcher, allant rejoindre une amie souhaitant s’en aller mais ne voulant pas rentrer seule. Surveillant leur avancée dans la foule, ton regard par croiser celui d’une autre personne. Tu restes figé quelques secondes, te demandant pourquoi tu penses connaître ce regard avant de te rappeler des événements s’étant déroulés dans une fête quelque temps plus tôt. Conservant le contact quelques secondes, tu finis par t’en détourner afin d’aller te chercher à boire. Mais tes pas finissent par te mener à lui sans t’en rendre compte, finissant à ses côtés alors que tu avais décidé de ne pas l’aborder. Même si tu avais passé un moment plutôt agréable avec lui, tu te souvenais surtout de comment cela avait fini. Alors tu le regardes de nouveau avant de sourire doucement.

« Bonsoir Daryl… »

Tu le vois se figer et tu comprends rapidement que tu le surprends. Sûrement s’attendait-il à que tu ne viennes pas le revoir mais c’était naturellement et sans y penser que tu avais finit par laisser tes pas te mener jusqu’à lui. Tu ne dis rien pendant qu’il finit son verre, en profitant pour prendre une bière. Mais tu ne le quitte pas du regard, t’attendant presque à ce qu’il finisse par te fuir une seconde fois. Tu hausses les épaules quand il te demande ce que tu fais là, ne sachant pas vraiment s’il te demande ce que tu fais à la fête ou à ses côtés.

« On m’a invité donc je suis venu, tout simplement. Et toi ? »

Ta voix est plus posée, plus neutre que la sienne et tu observes les gens autour de vous. Certains dansent, d’autres s’embrassent comme si leur vie en dépendait mais tu préfères te concentrer sur ce qui ressemble à une dispute entre couples. Mais du mouvement à tes côtés attire ton regard et tu vois Daryl qui baisse les yeux, te faisant par la même occasion froncer les sourcils. Et tu l’écoutes parler, l’hésitation se faisant sentir dans sa voix tandis que tu bois ton verre d’une traite, le déposant derrière toi sans te tourner. Si au début tu penses qu’il va parler du baiser, il finit par parler du coup que tu as reçu et tu fais une grimace, te rappelant que ta maquilleuse t’avait engueulé les jours suivants pour ton irresponsabilité et la charge de travail que tu lui ramenais en « étant tombé dans les escaliers ». Bien sûr, tu n’allais pas lui dire qu’on t’avait frappé après t’avoir embrassé car cela aurait rapidement fait le tour et tu n’en avais pas spécialement envie. Mais, malgré sa mauvaise humeur, ta maquilleuse avait fait du super-boulot parce que personne n’avait remarqué que quelque chose clochait. Te concentrant de nouveau sur ton interlocuteur, qui venait de s’excuser, tu lui fis un nouveau sourire avant de lever les yeux au ciel.

« T’inquiètes pas, j’ai juste eu mal sur le moment mais ça ne m’a pas gêné tant que ça. C’est surtout les gens avec qui je travaille qui se sont plaint de ça. »

Mais tu ne réagis pas au reste de ses mots, se demandant vraiment s’il était assez bourré pour ne pas se souvenir du reste. Pas que cela soit important pour toi, du moins c’est ce que tu aimes te dire, mais ce serait un peu blessant de savoir qu’un homme a oublié ça alors que toi tu t’en souviens de façon un peu trop vive. Soupirant, tu repris une nouvelle bière avant de t’accouder contre le comptoir, l’observant du coin de l’œil en te demandant dans quelle situation compliquée tu allais encore foncer. Mais tu voulais satisfaire ta curiosité et il n’y avait qu’un seul moyen pour ça : lui poser des questions.

« En dehors de cela… tu te rappelles autre chose ou pas ? Je veux dire, on a passé un long moment séparé des autres donc… »

Et, malgré toi, tu commenças à taper doucement ton pied contre le sol. Par inquiétude, très légèrement, car il se pourrait très bien qu’il ne se souvienne juste de t’avoir frappé ce qui serait vraiment triste.

La fuite. C'était clairement lâche de sa part d'inventer ce mensonge. Ca ne lui ressemblait absolument pas. Daryl était quelqu'un de franc, le genre à dire que rien ne lui fait peur, qu'il assume ses actes et ses mots. Pourtant il peine à assumer cette soirée, ce baiser qu'il à initier et qu'il a aimer bien plus qu'il ne voudrait l'avouer. Il regrette déjà son mensonge, se trahissant lui même. Si ses soeurs le voyaient... M'enfin, plus rien ne pourraient les choquées au vue de sa vie... Trépidante.

Bien sûr qu'il est là pour une raison, il n'est pas passer à côté de cette maison par hasard en se disant "tiens, j'ai bien envie de m'incruster !" Il soupire, lève les yeux au ciel à sa propre question avant de rétorquer. "Mon coloc m'a forcé la main" Et j'aurais sans doute dû rester chez moi. L'ambiance est pesante, gênante, lourde. Daryl ne sait plus où regarder, quoi dire, quoi faire. Alors il prend la peine de s'excuser de son geste, de cette violence qu'il ne sait contrôler.

Un réflexe qu'il n'a plus depuis de nombreuses années et dont William devrait se délecter. Il a perdu l'habitude de la politesse, des bonnes manières, des excuses. Il a arrêté de s'excuser, parce qu'à force de faire conneries, plus personne ne te pardonne. Pourtant c'est instinctif, il y tient, c'est plus fort que lui. C'est un geste qu'il n'aurait pas dû avoir, qui l'a autant surprit que celui d'avant. Comme si son corps avait agit contre sa volonté. Alors par principe, il présentes ses excuses que le garçon semble accepter avec douceur. Il devrait lui en vouloir, il pourrait le haïr, mais il lui sourit. Et ça ne perturbe qu'un peu plus le pauvre Crane qui ne se reconnait pas.

Le dos collé au bar, il fuit du regard le garçon qui s'accoude à ses côtés. Il réprimande ces prunelles qui ne cessent de chercher à retrouver un contact visuel, comme pour se sentir rassuré. Daryl hausse les épaules, les yeux rivés sur un verre qu'il vient de se resservir. Il n'ose pas tourner la tête, par peur de flancher, de se trahir. C'est un bon menteur, mais il n'a jamais dit qu'il aimait ça, mentir. Et ce mensonge là lui arrache le coeur. "Nan...Rien. Juste de la cuite... De mes pieds dans l'eau. Et du coup de poing, c'est tout." C'est tout. C'est surtout faux. Il a le coeur qui se serre, il se déteste, il se trahis et plonge les lèvres dans le whisky pour se rassurer, se consoler.

A qui veut-il faire croire ça ? Il serre les dents, serre les mains autour de ce verre qui semble le narguer. Alors que ses yeux trouvent à nouveau les siens comme pour attendre une réaction, il sent de nouveau cette gorge qui se serre. Qu'est-ce que tu m'a fais bordel ?! Daryl soupire, secoue vivement la tête comme pour signifier qu'il ment, qu'il se rappelle de tout. C'est bien ça le problème, il se rappelle du moindre détail, et ça le hante, jours et nuits. Il termine son verre, il oublie de les compter, pose un peu plus violemment son verre sur le comptoir avant de jeter un oeil sur la foule. C'est ce qu'il aime dans ce genre de fêtes; La musique est assourdissante, les gens sont en masses, et personne ne fait attention à eux. Pas un seul regard, pas une seule oreille ne traînent en leur direction.

Crane prend tout de même la précaution de se pencher vers William. Une distance réduite, un risque qu'il prend, simplement pour s'assurer que personne n'entendrait leur conversation. A quoi bon mentir, ça te ressemble pas, c'est pas toi. "T'en as parlé à quelqu'un ?" Son regard est plus dur, ancré dans le sien. Un mélange de colère et de peur, hors de question qu'il se fasse des idées, il est temps de remettre les choses au clair selon lui. Alors sans perdre un instant, il ajoute simplement d'un ton sec. "Que les choses soient claires, c'est jamais arrivé." Préciser serait inutile, il est certain que William sait très bien de quoi il parle.

@William Wallace

Tu hoches la tête lorsqu’il annonce que son coloc l’a forcé à venir, étant dans une situation similaire avec Ali car, sans elle, tu serais sûrement chez toi devant un film ou en train de dormir. Make tu es plutôt heureux d’avoir « accepté » de venir sinon tu ne l’aurais pas revu. Ne répondant rien, tu continues de le regarder. Et, malgré toi, tu t’amuses du fait qu’il cherche à éviter ton regard alors que, en temps normal, c’est toujours toi qui te retrouves à fuir l’autre et son regard. Mais ton sourire disparaît lorsqu’il dit ne se souvenir de presque rien, du moins pas de ce que tu espérais. Mais ton sourire revint, un sourire de façade pour ne pas perdre face devant lui et montrer que tu es touché par le fait qu’il ne se souvienne pas d’une grande partie de la soirée. Sûrement avait-il bu beaucoup plus que toi ce soir là.

« Je vois, en même temps l’alcool était très présent lors de cette soirée en plus. Et j’étais beaucoup moins bourré que toi si je me trompe pas. »

Même si tu réponds de manière plutôt joyeuse, tes yeux peuvent facilement te trahir alors c’est à ton tour de fuir son regard. T’empêchant par la même occasion de voir son comportement. Mais, si tu l’avais regardé, ça aurait pu t’empêcher de sursauter lorsqu’il dépose son verre de façon plutôt violente sur le comptoir. Et tu le regardes de nouveau, te figeant lorsqu’il se penche vers toi. Et tu comprends qu’il a menti lorsqu’il te pose la question. Affichant un sourire amusé, tu te penches aussi pour qu’il entende complètement tes mots, ne le quittant pas du regard.

« Ouais. Ma mère a même très hâte de te rencontrer même si c’est sûrement pour t’engueuler d’avoir osé abîmer mon beau visage. »

Tu mima des guillemets lorsque tu parla de ton visage, sachant très bien que ta mère pourrait vraiment dire ça. Buvant rapidement ton verre, tu hausses un sourcil.

« Vu que tu semblais avoir oublié, je pensais partir sur le fait que rien ne s’était passé lors de cette soirée mais c’est moins marrant vu que tu as menti. »

Et tu te redresses pour de bon, ton verre vide finissant sur le comptoir alors que tu plonges ton regard sur la foule. Si vous étiez un peu plus bourrés, tu aurais tenté de le convaincre de venir danser avec toi. Mais tant pis, tu iras danser seul. Lançant un dernier regard à Daryl, ton sourire amusé ne te quittes pas une seule seconde.

« A tout à l’heure peut-être… »

Et tu te faufiles parmi les gens sur la piste de danse, te laissant aller au son de la musique et contrôler par l’alcool dans ton sang. Tu pourrais tenter tellement de choses pour qu’il comprenne que ça ne sert à rien de faire semblant. Mais le brusquer serait sûrement une erreur donc tu vas attendre sagement que quelque chose arrive pendant que tu te déhanches sur la piste, t’amusant à danser avec tout le monde. D’une danse sage avec les femmes, tu te laisses aller quand un garçon s’approche de toi pour danser.

Crane voulait être certain que le secret serait bien gardé. Lui n'en avait parlé à personne, il tentait d'enterrer ses actes au plus profond de lui, de les oublier, pour ne pas les assumer. Mais si William parlait, c'était autre chose. Il avait besoin de savoir, d'être certain de ne pas avoir à affronter ce baiser. Parce que s'il doit l'assumer, il devra aussi se poser la question, savoir si c'était simplement sous l'influence de l'alcool ou si c'était son cœur qui avait parlé à cet instant précis. En réalité, il connaissait déjà la réponse, et ça l'effrayait au plus haut point. Il avait tenté un coup de bluff, un mensonge gros comme une maison, se rendant compte que mentir serait se trahir. Il était bien trop franc pour ça, et Will avait cette emprise qu'il n'expliquait pas, ce petit quelque chose qui l'empêchait de lui mentir.

Alors quitte à en parler, autant être directe et poser la question. Le garçon semblait s'amuser de la situation, mais Daryl serrait les dents, agacé de sa réponse bien trop joueuse pour la situation. "Te fou pas de ma gueule putain."Il sentait déjà cette colère, cette haine incontrôlable s'emparer du moindre de ses muscles. Colère qu'il réprime, qu'il enfoui aussi loin que son secret. Parce qu'il sait, il se connait, et si la colère reprend le dessus, il ne sera plus maître de ses actes. Il regrettera très vite de l'avoir laissé le succomber, mais il sait aussi qu'il n'arrivera pas à s'arrêter. William lui faisait remarqué que s'il avait été honnête, ce souvenir aurait pu s'oublier. Mais en avait-il seulement envie au fond ? Daryl approchait un peu plus son visage, se rendant à peine compte de la maigre distance entre eux avant d'ajouter, le regard noir. "Rien ne s'est passé. C'est clair ? Je suis pas comme toi moi."

Une phrase lourde de sens, remettant en avant ce côté détestable de sa personne, ce côté homophobe. Ironique maintenant que tous ces sentiments l'envahissent à la vue du jeune homme. Pourtant, William ne se laisse pas impressionner par la colère de Daryl. Il s'éloigne déjà, le sourire aux lèvres, et Crane le déteste autant qu'il aimerait le rejoindre. Son regard ne se détache pas une seconde, perdu, aimanté, comme si le reste du monde n'existait pas. Il secoue la tête, soupir une nouvelle fois avant de murmurer un "putain" et de se resservir un verre.

Son regard se perd de nouveau sur la piste. Il n'a aucun contrôle sur ses prunelles qui n'ont visiblement aucune envie de se détacher de Wallace. T'es pas comme ça, t'es pas comme lui. T'as juste trop picolé. Pourtant il serre bel et bien les poings lorsqu'un jeune homme s'approche d'un trop près. Foutu possessivité et jalousie.... Il s'apprêtait presque à bouger, à dégager le mec de là, mais se fait rapidement surprendre par une voix qu'il ne connait que trop bien. "Hey Daryl !" L'instant se brise, le faisant retourner durement à la réalité alors que son colocataire le rejoint. Crane réprime ses pupilles fugaces, se concentrant sur son ami et cette petite brune qui l'accompagne. "Daryl je te présente Nikkie, Nikkie, Daryl." Le sourire du jeune homme revient sur ses lèvres alors qu'enfin sa nature reprend le dessus. Il a de nouveau l'impression d'être lui même, ou en tout cas cette version de lui qu'il a toujours montré. Luke s'enfuie de nouveau, le laisse un instant seul avec la jolie brune alors que Daryl lui sert un verre.

Nikkie lui tend la main, qu'il serre dans la sienne bien volontiers, tandis ce qu'elle l'amène sur la piste d'un air séducteur. Crane ne peut nier qu'il est emballé par cette soirée qui s'annonce bien meilleure, mais son regard s'enfuie encore, croisant celui de William alors que son coeur tambourine dans sa poitrine. Il arpente la piste, se rapproche de la brunette, provocateur, pose les mains sur ses hanches alors qu'elle se colle à lui sans vergogne. Mais ses yeux ne cessent de chercher le jeune homme. Et au fond, Daryl ne sait pas si c'est pour lui signifier qu'il ne représente rien pour lui, ou pour provoquer le garçon. Et là, c'est marrant ?

Même si tu étais concentré sur la musique et sur tes pas de danse, tu ne pouvais t’empêcher de penser à ce qu’il avait dit avant que tu ne t’échappes. Tu avais déjà été face à des hommes qui te sortaient ça donc tu savais repérer quand c’était pensé sincèrement. Il y a quelques années, tu aurais été blessé par ce genre de remarque mais tu avais fini par passer au-dessus de ça. Tu sortis de tes pensées quand un homme vint danser avec toi, posant une main dans le bas de ton dos pendant que tu lui souriais. Tu oublies tout le reste pendant cette danse, faisant le vide dans ta tête pour juste profiter de l’instant. Mais la réalité te revient en pleine tête lorsque ton regarde tombe sur eux, sur lui. Il est entouré de deux personnes, un homme et une femme mais l’homme finit rapidement par partir tandis que la femme reste avec à ses côtés. Tu les regardes venir sur la piste tandis que tu te colles un peu plus au jeune homme dont tu ne connais même pas le nom. Et tu as envie de jouer, de voir s’il finira par craquer face à quelqu’un comme toi. Alors tu murmures à ton bel inconnu que tu reviens et tu te faufiles à la recherche d’un ami que tu as vu quelques dizaines de minutes plus tôt. Tu sais très bien que, malgré qu’il soit purement hétéro, il acceptera de jouer le jeu si tu lui demandes. Tu ne sais même pas pourquoi tu veux faire ça alors que Daryl t’as très clairement fait comprendre qu’il ne voulait plus entendre parler de ça. Mais tu veux tenter le coup, juste pour voir comment ça pourrait finir. Puis tu n’as pas grand-chose à perdre ni à gagner en tout cas.

Et tu le finis enfin par le trouver alors qu’il draguait une jeune femme blonde qui semblait être totalement sous le charme. T’en voulant pendant quelques secondes de l’empêcher d’avoir ton ami, tu t’imposes entre eux et murmures à l’oreille de Matthew. Celui-ci se tourne vers toi en fronçant les sourcils et tu lui fais un grand sourire. Tu le vois soupirer et aller murmurer à l’oreille de la blonde qu’il reviendra la voir dans la soirée. Et, dès qu’il revient vers toi, tu l’attrapes par la main et l’entraîne sur la piste de danse, lui expliquant ce que tu essayes de faire pendant que tu danses coller contre lui. Matt sourit et rigole en voyant ta petite moue vexée quand il te traite d’enfant en manque d’attention. Une fois que tu as fini de lui expliquer, tu souris quand il pose ses mains sur tes hanches et qu’il vient t’embrasser dans le cou alors que tu cherches Daryl du regard. Et tu le vois danser avec la jeune femme, te faisant froncer les sourcils tandis que tu serres encore plus contre Matt.

« Rappelle-moi pourquoi tu fais ça Will ? »

« Je sais pas, j’ai envie de gagner ce défi que je me suis lancé à moi-même. Puis c’est excitant, tu ne trouves pas ? »

Et Matt soupire contre ton cou pendant que tu t’amuses à caresser sa nuque du bout des doigts. Parfois tu aimerais vivre des choses aussi simples que lui : il n’a qu’à sourire à une jeune femme et celle-ci finit rapidement dans son lit. Mais la simplicité semble être trop simple pour toi apparemment. Ton regard toujours fixé sur Daryl, tu finis par croiser son regard et tu le prolonges le plus longtemps possible avant de sourire, un sourire grandement amusé par tout cela même si, au fond de toi, tu préférerais être avec lui plutôt que de l’observer de loin.

Daryl se colle, laisse ses mains doucement se balader le long du corps de la demoiselle qui semble enclin à aller bien plus loin. Nikkie s'en amuse, sourit, provoque le garçon qui n'a de cesse de fixer derrière elle. Mais elle est bien trop concentrée sur son objectif pour le remarquer. Alors ils dansent, et Crane en profite, provoque du regard William qu'il voit déjà s'éloigner. Une part de lui à l'impression d'avoir gagné, mais gagné quoi au juste ? C'est ridicule, qu'est-ce que tu veux prouver ? Il tente de l'oublier, lui qui se perd dans la foule, serre un peu plus la jeune femme dans ses bras alors qu'elle lui promet déjà de passer une bonne soirée. Lui cherche déjà comment partir en douce demain matin.

Il aurait presque réussi à oublier Wallace si ce dernier ne refaisait pas surface, main dans la main avec cet inconnu qui attise la curiosité de Daryl. Ils sont proches, bien trop proches l'un de l'autre alors que Crane sent déjà ses muscles se tendre sans raison valable. Serait-ce de la jalousie ? Non...Non je n'en ai rien à foutre. Pour il aimerait sauter à la gorge de ce mec qui fourre sa tête dans le cou de Will. Il aimerait déjà lui péter les genoux rien pour avoir provoquer chez le jeune homme ce sourire qui l'angoisse.

Il le voit bien que ça l'amuse, que le jeu est lancé. Tu veux jouer ? On va jouer. Et c'est une partie ridicule qui se lance, à celui qui craquera le premier. Hors de question d'avouer ce qu'il ressent, hors de question d'avouer qu'il est en train de bouillir de l'intérieur à la simple vue de cette scène. Il va simplement le rendre aussi fou qu'il ne l'est, puisque tel est son désir. Il s'approche un peu plus de la jeune femme, alors qu'elle lui murmure une simple phrase qui fait sourire le garçon. Le regard planté dans celui de William, il le provoque, puis reporte son attention sur la petite brune qu'il dévore soudainement du regard. Une main posée sur sa joue, l'autre dans le creux de son dos, il entame un baiser d'une passion sans pareille. Aussi doux que sensuel. Un baiser assez long pour lui donner le temps de narguer une dernière fois du regard le jeune homme à quelques mètres de lui.

Puis, par pur esprit provocateur, il se détache de la jeune femme, lui prend la main et traverse la piste en direction des garçons qu'il séparent en passant "l'air de rien", le sourire aux lèvres. "Je ne fais que passer !" Il empêche ses pupilles de s'attarder sur Wallace alors qu'il serre un peu plus la main de la brune dans la sienne pour atteindre un buffet à l'autre bout de la pièce. Il s'adosse contre ce dernier, laissant le temps à la jeune femme de se servir tandis ce qu'il pose ses iris en direction du jeune homme, un sourire fier aux coins des lippes, lui adressant un dernier clin d’œil avant de reporter son attention sur Nikkie. C'est petit, c'est puérile, mais ça aura le mérite de la faire chier.

Tu sais qu’ils vous regardent depuis que tu es revenu sur la piste de danse avec Matt mais tu es trop concentré sur le fait que la jeune femme se collent un peu trop à lui pour t’en réjouir. Te mordant l’intérieur de la joue, tu te demandes s’il est encore temps d’arrêter avant que tu ne deviennes… jaloux ? Non, tu ne peux pas être jaloux d’une femme qui finira sûrement la nuit dans un homme qui te perturbe. Enfin, c’est ce que tu essayes de te dire lorsque tu plonges ton nez dans le cou de Matthew qui rigole en sentant ton souffle contre sa peau. Mais tu relèves les yeux pour observer Daryl sauf que tu aurais préférer ne jamais les lever puisque tu le vois en train d’embrasser la brune. Te figeant, Matt s’arrête par la même occasion et tourne légèrement la tête pour voir ce qu’il se passe. Tu vois dans son regard qu’il sait que tu es touché plus que tu ne le montres mais tu ne dis rien, te contentant de détourner le regard et de cacher ton visage contre son épaule. Mais Daryl ne semble pas de votre avis puisqu’ils vous séparent pour passer entre vous deux, tenant la main de sa conquête.

Et tu comprends. Il est entré dans ton jeu mais il a été beaucoup plus fort que toi sur le coup. Fronçant les sourcils, tu lèves les yeux vers ton ami et lui fait un sourire amusé. Et il comprend aussitôt que tu as repris ton esprit de compétition même s’il est plutôt destructeur. Alors tu le tires avec toi de l’autre côté de la salle pour prendre un verre d’alcool, juste pour avoir un peu plus de courage et, demain, mettre tout ça sur le dos de l’alcool quelque soit la façon dont ça finira.

« Tu es sûr de vouloir continuer Will ? Car on dirait qu’il a réussi à atteindre ton objectif avant toi ? »

« Quel objectif ? »

« Te rendre jaloux, ce n’est pas ce que tu voulais lorsque tu m’as demandé de t’accompagner sur la piste de danse ? »

« Oh… mais je ne suis pas jaloux, juste énervé de ne pas avoir réussi. »

Et sur ses mots, tu retournes danser sans l’attendre, te défoulant sur les différentes musiques qui passent tout en surveillant du coin de l’œil l’avancement entre Daryl et la brune. Tu ne seras pas le premier à craquer ce soir, tu te le promets au plus profond de toi. Alors, après un dernier regard vers Matt qui comprend rapidement que tu as changé de plan et s’en va retrouver sa blonde, tu sors de la pièce pour aller te réfugier dans le jardin et fumer une clope, cherchant le courage dans ce minuscule récipient de poison. Tu y restes le temps de trouver une idée pour gagner ce soir, ne faisant pas attention au temps que tu passes dehors

Crane se délecte doucement de sa petite victoire. William semble touché, il semble avoir gagné, même s'il n'est pas certain de savoir ce qu'il vient de remporter. Il déteste perdre, de toute manière, peu importe le jeu, alors autant y aller à fond. Et visiblement, le mec est atteint, cloué au sol sans possibilité de riposte. Il le voit déjà s'éloigner, picoler alors qu'il se concentre sur sa petite brune qui revient dans ses bras. Aller, fini de jouer. Il calme son esprit, il calme ses ardeurs, il essaye de faire taire cette envie omniprésente de plonger dans les bras du garçon. Il laisse son attention sur la jeune femme, laissant guider ses mains contre son corps, lui laissant volontiers le loisir de lui décrire les futurs événements de la soirée d'une voix un brin aguicheuse.

Il ne pense presque plus à Wallace, presque plus à cette piscine, à ce baiser, à cette soirée qui à bouleversée l'entièreté de ses codes et de ses convictions. Il ne pense presque plus à lui, et cet inconnu qu'il aurait aimé défoncer quelques minutes plus tôt. Il se perd un instant, l'alcool lui montant clairement à la tête alors que - sans aucune idée de comment - il se retrouve avec un énième verre à la main. Sans doute que Nikkie l'a resservie. Luke lui adresse un clin d'oeil, l'encourage, lui envoie même un petit message pour lui dire qu'il avait bien fait de venir. Parce qu'après tout, c'était elle, cette petite brune, la raison de sa venue. Cet élément déclencheur. Et c'est bien elle qui lui faisait rester, pas vrai ?

Pourtant l'alcool qui lui monte à la tête lui permet tout de même de comprendre que cette fille n'a rien d'intéressant mis à part la plastique. Qu'elle n'a rien d'enivrant, rien de transcendant, et qu'encore une fois elle ne restera dans sa vie que l'espace d'une nuit. Non pas qu'il s'en ne s'en plaigne, mais soudainement il se rend compte que ce n'est pas ce qu'il veut. L'éthanol joue son rôle, et demain il regrettera, mais il voit du coin de l'oeil Will rejoindre la sortie, et - presque contre son gré- ses pieds le suivent. Nikkie tente de le faire rester mais il lance un "Bouge pas, je reviens." sans plus d'explication avant de fendre la foule.

Il prend la porte, sent l'air frais et ferme même les yeux l'espace d'un instant pour en profiter. Ok, donc je suis bourré. L'air n'a jamais paru aussi revigorant, aussi doux, aussi indispensable que ce soir. Et puis il rouvre les yeux, observant ce dos qu'il reconnaîtrait maintenant entre mille. Barre toi Crane. Tu va regretter ça, et tu le sais. Il jette un dernier coup d'oeil derrière lui, assez longtemps pour se rendre compte qu'ils sont bel et bien seuls, que tout le monde est bien occupé à l'intérieur et que les maigres fumeurs sont de l'autre côté de la maison. Il n'y a qu'eux. Daryl et William. Rien de plus. Alors il s'avance doucement, s'empêchant de tituber, sortant un paquet de cigarette de sa poche pour s'en griller une. Il laisse son zippo se refermer, seul bruit dans l'air, avant de fendre le silence en se postant aux côtés du jeune homme. Il ne lui jette pas un regard, obnubilé par un point imaginaire devant lui. "T'as perdu."

Il secoue doucement la tête, laisse ses poumons ingérer le poison dont il s'alimente avant de reprendre. "Si tu crois que je sais pas à quoi tu joue..." Et enfin il daigne poser les yeux sur son interlocuteur, le sourires aux lèvres, l'air provocateur. "Ca ne marche pas avec moi. Tu perds ton temps." Il prend une autre bouffée de sa cigarette avant d'hausser les épaules. "Je sais pas à quoi tu t'attends en faite ?!"

Tu te perds dans tes pensées, ayant même le temps d’entamer une seconde cigarette, quand tu entends le bruit d’une porte qui s’ouvre. Et un sourire prend place sur tes lèvres car, au fond de toi, tu sais que tu as obtenu ce que tu voulais et qu’il est venu à toi finalement. Mais tu ne dis rien, tu ne bouges même pas à part pour fumer et faire tomber la cendre de ta cigarette. Tu as envie de lui faire croire que c’est lui qui a gagné. En fait, dans un sens il a gagné car il a réussi à t’agacer avec cette brune sortie de nulle part. Tu l’entends allumer sa cigarette pendant que tu finis la tienne, en reprenant une autre que tu conserves entre tes doigts lorsqu’il commence à parler. Et tu souris encore plus tout en regardant devant toi.

« Toi aussi. On a perdu tous les deux. »

Et tu tournes enfin ton regard vers lui, un petit sourire ayant remplacé le précédent. Même si tu as le goût amer de la défaite en bouche, tu sais aussi que sans cette défaite tu n’aurais pas pu gagner cette fois-ci. Tu as envie de dire pleins de choses mais tu préfère déjà l’écouter, réfléchissant ainsi à ce que tu pourrais répondre. Le jeu n’est pas encore terminé et tu le sais très bien donc chaque mot aura son importance. Amenant ta cigarette entre tes lèvres, tu l’allumes calmement avant de prendre une grande inspiration. Juste pour faire durer l’attente, pour titiller ses nerfs avant que tu ne prennes enfin la parole.

« T’y joues aussi à ce que je vois… finalement c’est que ça doit quand même te plaire sinon tu n’aurais pas répondu à mes signaux. »

Et tu laisses un silence prendre possession des lieux mais il ne te gêne pas vraiment car ça te permet de te poser des questions. Est-ce que tout ça vaut vraiment la peine que tu perdes de ton temps alors que tu pourrais être déjà dans le lit du bel inconnu de tout à l’heure ? Mais Daryl t’intrigue, t’attires ? Et tu as envie d’en connaître la raison. Soupirant, tu finis par le regarder de nouveau, plongeant ton regard dans ses pupilles.

« Je ne sais pas ce que je veux obtenir de toi mais je sais que t’es le seul qui réussit à me donner envie de jouer autant. Et je déteste ça car tu me pousses à faire des choses que je ne fais plus. Mais toi, à quoi t’attendais-tu en répondant à mon jeu ? »

Tu ne mens pas quand tu dis que tu ne fais plus ce genre de choses. Même en étant bourré, comme tu l’es un peu en ce moment, tu arrives toujours à garder le contrôle de la situation quoiqu’il se passe alors tu lui en veux tout en le voulant. Tu finis par t’asseoir au sol, calant ton dos contre le mur de la maison alors que tu joues distraitement avec les bracelets se trouvant à ton poignet gauche. Les dés sont lancés, il ne reste plus qu’à voir ce que Daryl en fera.

Toi aussi. Il serre les dents rien qu'en entendant ces mots. Parce qu'il a raison. Lui aussi à perdu, il s'est jeté corps et âme dans un piège qui se referme doucement sur lui. Un piège dans lequel il s'est jeté à pied joins, oubliant de vérifier les risques, oubliant de regarder plus loin, trop concentré sur son esprit de compétition. Ou bien peut être a t-il une autre motivation ? Hors de question. Il fourre sa cigarette entre ses lippes, fixe l'horizon, un néant total dans lequel il se réfugie pour éviter d'affronter le regard de l'autre. Le garçon le provoque, son sourire est sans faille alors qu'il affirme que Daryl doit trouver là dedans une certaine complaisance. Crane secoue la tête, crache sa fumée avant de rire légèrement. "Signaux ? Tu crois que je te réponds en plus ?! T'hallucine." Soudainement il préfère encore mentir plutôt que d'avouer la vérité. Avouer qu'il vient de passer une bonne partie de sa soirée à tenter de rendre dingue un mec. A tenter de le rendre aussi fou, aussi jaloux qu'il ne l'était. Parce que, bordel, c'était bien ça n'est-ce pas ? De la jalousie pure et dure, qui le consumait littéralement et l'achevait plus rapidement que le poison de sa cigarette.

"Je répondais à rien, je me foutais de toi." Mensonge qui lui serre le coeur une nouvelle fois, mais il ne daigne pas poser ses prunelles sur lui de peur de se trahir. Se contentant de fixer ses pompes une nouvelle fois. Il sait mentir pourtant, mais en sa présence il se comporte comme un gosse qui se fait chopper. Comme en présence de Lisa, sa soeur, celle qui a toujours été la plus mâture et la plus raisonnée de toute la famille. A elle non plus il ne sait pas mentir, parce qu'il en a honte, parce que ce serait de la pure trahison, et c'est ce qu'il ressent. l'impression de trahir quelqu'un qu'il connait à peine. Quelqu'un pour qui il n'éprouve rien, n'est-ce pas ?

Mais le jeune homme ne se démonte pas, demande à Daryl ce qu'il attend de tout ça. Mais la vérité c'est que lui même ne le sait pas. Il est totalement submergé, envahit par des milliers de sentiments, croulant sous les multiples réflexion qui se battent dans sa tête. Il n'arrive pas à répondre à la moindre question, trop occupé à s'en poser sans cesse de nouvelles. Il est perdu, Crane, et l'alcool ingurgité ce soir ne l'aide absolument pas. Il n'a pas les idées claires, la raison se battant continuellement avec son coeur. Il est hors de question pour lui d'admettre qu'il est tiraillé, qu'il est attiré par lui comme un aimant. Impossible d'avouer qu'il pourrait volontiers retenter l'expérience juste pour comprendre ce qui cloche chez lui. Peut être que c'est ça la solution... ?

L'alcool prend le dessus, combat sa raison d'une main de maître alors qu'il ne daigne pas répondre à la question du jeune homme. Il se contente de s'asseoir en silence à ses côtés, fixant toujours ce point invisible au fond du jardin. Il oublie l'espace d'un instant la musique, la foule, la fête. Il fume simplement, tentant de retrouver des idées claires, mais c'est un peu trop tard pour ça. Le silence semble durer des heures alors qu'il réponds finalement. "J'attends rien." Au fond, la réponse est plutôt qu'il ne sait pas exactement ce qu'il veut. Il hausse les épaules, dépose son crâne contre le mur de brique derrière lui, ferme les yeux et laisse parler l'alcool presque contre sa volonté. "J'attends que tu dégage de ma tête." Parce que pas un jour ne passe sans que tu y sois, omniprésent. Et il lance dans un murmure, presque pour soi même. "Pourquoi ça me prend autant la tête cette connerie ?!"

Tu sais que tu as touché là où ça fait mal lorsqu’il ne répond rien alors que tu viens de lui annoncer sa défaite et tu en souris encore plus, heureux de ressentir un goût de victoire. Mais ce dernier disparait vite lorsqu’il nie avoir réagi à tes actions. Tu hausses les sourcils avant laisser échapper un rire amer. Tu détestes qu’on te mente, que l’on te cache la vérité surtout quand tu sais que tu es concerné d’une façon ou d’une autre.

« Donc tu dis que je me trompe lorsque je pense t’avoir vu me fixer du regard lorsque je dansais avec un bel inconnu ? Ou quand Matt se collait à moi alors que tu ne regardais même pas la brune collée à toi ? Eh beh, je ne pensais pas me tromper autant un jour. »

Et ton rire reprend de plus belle, pendant que tu penses devenir fou et que tu fixes le ciel au-dessus de vous. Enfin, peut-être que tu es vraiment en train de céder à la folie ? Cela pourrait sûrement expliquer ton comportement de ce soir. Secouant la tête, tu lève les yeux au ciel quand il dit s’être juste moqué de toi. Sauf qu’il devrait savoir que son comportement était tout sauf moqueur lorsque tu croisais son regard alors que ton ami déposait des baisers dans ton cou juste dans le but d’attirer l’attention de Daryl, de l’agacer et le provoquer à répondre. Mais tu ne dis rien, préférant te concentrer sur le silence entre vous et la musique qui passe entre les murs. Tu ne dis rien non plus quand il finit par s’asseoir à tes côtés, te contentant de lui jeter un regard avant de regarder ta cigarette qui se consume entre tes doigts. Tu serais bien tenté d’en reprendre une nouvelle mais il reprend la parole au moment où tu allais sortir ton paquet. Alors tu relèves la tête et tu le regardes, cherchant à comprendre si c’est vrai ou non. Mais tu n’as pas le temps d’analyser son expression puisqu’il finit par déposer sa tête contre le mur et de fermer les yeux. Mais tu souris doucement, prenant le temps d’analyser le sens de ses paroles en sortant finalement une énième cigarette qui finit rapidement entre tes lèvres. Dans un sens, tu comprends un peu ce qu’il ressent. Enfin, tu le comprends s’il fait référence au baiser que vous avez partagés lors de votre première rencontre. Toi aussi tu étais perdu lorsque tu as embrassé un homme la première fois donc tu ne peux que comprendre. Mais tu n’es pas encore sûr qu’il parle de ça donc tu préfères garder ça pour toi.

« On me dit souvent que je reste longtemps dans l’esprit des gens… »

Et tu rigoles doucement, passant une main dans tes cheveux avant de défaire le petit chignon qui s’y trouve. Jouant avec l’élastique dans ta main gauche, tu continues de tirer sur ta cigarette régulièrement. Heureusement que tu ne fumes que rarement, qu’en soirée à vrai dire, sinon tu ne vendrais pas cher de ta peau si on apprenait que tu ruines ta santé avec ce poison. Mais c’est ce poison qui te permet de tenir face à tout ça. Puis tu décides de provoquer de nouveau ton compagnon de mur.

« Une amie m’a dit que pour se débarrasser de quelque chose, il fallait la revivre. Je dis ça, je dis rien… »

Le souvenir revenait sans cesse le hanter, se heurtant à son esprit comme une boule de démolition. Il se ressassait sans cesse cette scène, cette piscine, cette musique, cette foule, cette fête, la lune, le baiser... Presque tout, en y réfléchissant, était semblable à ce soir. La discussion au clair de lune, loin des autres, dehors. Il n'y aurait plus qu'un baiser à échanger pour se la refaire encore une fois. Peut être que c'est ça, au fond, qui le perturbe. Cette impression de revivre encore un moment des plus troublant, des plus pesant dans son existence. Il se sent perdu, démuni depuis ce simple baiser. Pourtant, il en a connu des lèvres, des corps. Il n'a jamais ressentit une telle électricité, c'est bien ça qui le dérange. Le baiser en soi n'a rien d'affolant, c'est la sensation que ça lui a procuré. Ce frisson dans la colonne, cette électricité le long de son corps. C'est cette envie fugace de recommencer, encore et encore, cette envie de coller sa tête contre son épaules, de foncer dans ses bras qui l'effraie. Il n'est pas comme ça, il n'est pas comme lui, il n'est pas attiré par... Les hommes.

Il n'a rien à voir avec William, n'est-ce pas ? Et son comportement de ce soir, c'est uniquement à cause de l'alcool et de son esprit de compétiteur. C'est uniquement cette envie de gagner, peu importe le prix. Rien d'autre. Pourtant il ne peut plus nier qu'il n'est pas dans sa tête. Will le piège, le fout au pied du mur. Lui pose les questions dont il n'a pas les réponses, brouille son esprit par sa simple présence. Il relance un "T'as halluciné" refusant d'admettre que son regard se perdait bel et bien vers lui. "Tu me fixe, c'est normal que je te regarde aussi. Nan ?" La petite brune, il l'a déjà oublié. Elle l'attends sans doute encore à côté du buffet, le regard porté vers la foule en espérant qu'il ne revienne. La pauvre petite l'attendra bien longtemps, parce qu'il n'avait aucune intention de revenir. Pour l'instant, il ne pensait pas à elle, trop concentré sur le jeune homme à ses côtés qui se rallume une cigarette et s'empoisonne les poumons. Lui ne peut pas dire grand chose, il a la sienne entre les doigts. Clope qu'il écrase déjà sur une pierre à côté de lui, fixant celle de son compagnon de soirée. Il approche ses doigts de cette dernière et déloge la cigarette d'une pichenette sans remord. "Tu fume beaucoup trop."

Avant de recaler sa tête contre la brique. Il rit à sa remarque, ne peut empêcher ce rire de s'étendre, secouant la tête. Pour une fois, c'est sincère, ce n'est pas provocateur ni moqueur. Il le prend par surprise et l'éthanol semble le détendre. L'effet whisky, sans doute, ou alors c'est le calme, l'air frais et cette lune qui semble bien plus brillante que la dernière fois. Il la fixe un instant, perdu dans ses pensées. "Je sais pas pourquoi j'ai fais ça." T'embrasser, te frapper... Un murmure, comme s'il se parlait soi même et qu'il laissait Wallace en profiter s'il le souhaitait. Sa tête se tourne lentement, son regard se pose sur le garçon qu'il distingue à peine dans la nuit. Et sa phrase revient dans sa tête. "Une amie m’a dit que pour se débarrasser de quelque chose, il fallait la revivre." Il soupire, fébrile, les mains presque tremblantes, posées sur ses genoux qu'il a ramenés contre lui. Au fond, ça répondrait à sa question. Il saurait si le choc électrique était dû à ce baiser, à ce mec là. Ou bien si c'était seulement un coup du sort, un moment improbable.

Alors il tente de capter son regard, laisse le silence s'installer entre eux avant de finalement piétiner toute la raison qui pouvait encore se battre en lui, approchant rapidement ses lèvres des siennes pour les capturer l'espace d'un court instant. Court mais révélateur alors qu'il se détache déjà aussi rapidement qu'il est arrivé, se levant d'un bon et s'éloignant de quelques mètres. Sa main trouve sa nuque alors que l'autre passe sur ses lippes du bout des doigts. "Fais chier...." C'est le mot. Parce que de nouveau, les frissons le parcourent, l'électricité le terrasse. De nouveau il se sent absorbé, de nouveau il à envie de réitéré l'expérience et il comprend que ça ne peut plus être anodin.

Tu le regardes, continuant dans sa lancée en disant qu’il n’a rien fait de ce que tu as dit. Mais tu sais la vérité, tu sais qu’il tente juste de se la cacher à lui-même. Mais tu n’as même plus envie de lui répondre. A quoi bon ? La discussion ne ferait que tourner en rond donc tu lèves les yeux au ciel et tire sur ta clope. Et tu grognes légèrement quand elle disparait de tes doigts tandis qu’il rigole, comme s’il était fier de lui alors que tu boudes faussement. Mais il a raison, tu fumes beaucoup trop en très peu de temps. Mais tu souris malgré toi à force de le voir rire et enregistre ce moment dans ton esprit, voulant sans t’en apercevoir le revivre autant que possible. Puis, d’une voix douce, tu finis par répondre à sa question.

« C’est vrai, je te fixais. Mais ne me mens, et ne te mens pas, en disant que tu ne fixais pas lorsque je ne te regardais pas car on sait tous les deux la vérité Daryl. »

Quand il reprend la parole, il te confirme sans le vouloir qu’il est perdu. Tu comprends aussi que tu as eu raison de l’affronter ce soir sinon il aurait gardé ça en lui sans jamais en parler à personne. Alors tu souris, ne le quittant pas du regard tandis que tu sors ton briquet pour jouer avec, à défaut d’avoir encore ta clope pour t’empêcher de tourner en rond. Ton regard est attiré par ses mains se trouvant sur ses genoux mais tu le remontes rapidement lorsque tu sens son regard sur toi. Tu laisses ton regard se plonger dans le sien, intrigué et te demandant ce qui lui arrive. Mais la réponse arrive rapidement lorsqu’il t’embrasse. Tu as à peine le temps de fermer les yeux que déjà il s’éloigne, qu’il fuit de nouveau. Rouvrant les yeux, tu le cherches dans le noir et finit par le distinguer debout à quelques mètres de toi. Tu décides de lui laisser quelques secondes pendant que tu touches tes lèvres avec un petit sourire. Finalement, ce n’est pas l’ivresse de la dernière fois qui t’avais permis d’apprécier le baiser mais bien celui qui te l’avais donné. Finissant par te lever, tu t’avances sans bruit vers lui avant de te figer devant lui. Tu l’observes, tu essayes de voir ses yeux comme tu peux, mais tu regardes surtout ses lèvres. Pesant le pour et le contre, tu finis par l’attirer à toi pour l’embrasser un peu plus longtemps avant de t’éloigner légèrement, gardant une main sur sa joue.

« Oses me dire que tu ne ressens rien Daryl et je m’en irais, j’oublierais tout cela. Mais réfléchis bien avant de répondre. »

Tes yeux se perdent dans les siens, cherchant la vérité dans le miroir de l’âme que vous possédez tous dans vos yeux.

Il s'éloigne tant qu'il le peut, tant qu'il en trouve la force, porté par la colère, l'incompréhension. Il s'éloigne, parce qu'il sait que rester trop près de lui serait dangereux. Qu'il succomberait aussi rapidement qu'il venait de le faire. Une soirée, de simples mots, et le voilà déjà se jetant de nouveau sur les lèvres de cet homme. Bordel, c'est un mec, merde. Il était complètement perdu, paumé, des milliers de question tournoyants dans sa tête. Encore une fois, il n'avait aucune réponse et était bien trop éméché pour réfléchir correctement. Son coeur l'avait emporté, le liquide ingurgité aussi visiblement, alors qu'il sentait encore le goût de ses lèvres entre les siennes. Du bout des doigts, il effleurait ses lippes, cherchant à savoir ce qu'il venait de se passer. Cherchant à comprendre cette vague, ce véritable raz de marée qu'il venait de recevoir en pleine tronche. Tous ces sentiments qui venaient de se mélanger dans sa tête.

William avait raison, il ne pouvait rien nier. Piètre menteur en sa présence, il n'arrivait pas à peaufiner assez ses mensonges pour les aire paraître crédible. Son attitude le trahissait, comme un gamin, incapable de tenir tête à ce garçon qui le perturbait au plus haut point. Evidemment qu'il le fixe, évidement qu'il a chercher son attention désespéramment, mais il refuse de l'admettre, de se l'admettre. Ce serait admettre qu'il lui porte de l'intérêt, qu'il a une certaine attirance. Pourtant, ça encore, il ne peut pas le nier. Pas après ce baiser, après ces baisers qu'il lui avait adressé. Il reste un instant seul, perdu, le coeur battant à une vitesse folle. Il a ce sentiment de colère mêlé à de l'angoisse, parce qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive, lui qui à toujours été certain de son orientation sexuelle. S'il y'avait bien une seule chose de stable dans sa vie, c'était ça. Et elle ne l'était plus. Quelle idée de venir à New York. Est-ce que c'était vraiment les hommes qui lui faisaient cet effet, ou bien seulement ce type ?

Parce qu'avant lui, jamais son regard ne s'était autant attarder sur un mec. Jamais il n'avait eu l'envie ni même la pensée - même furtive- d'embrasser un autre garçon. Et lui a tout dévasté, tout détruit sur son passage, laissant un gouffre derrière lui. Il entend de spas derrière lui, et se tourne doucement pour distinguer le jeune homme s'approcher de lui alors que ses bras retombent le long de son corps. Un léger silence s'installent entre eux. Daryl n'ose plus parler, n'ose plus parler, complètement figé par celui qui semble soudain tirer toutes les ficelles.  Pourquoi à t-il tant d'emprise sur moi ? Il se sent happé, peine à bouger alors que les lèvres de William se posent sur celles de Crane. Il se laisse aller, laissant même échapper un léger soupir entre ses lèvres.

Toujours les mêmes frissons dans son échine. Toujours les mêmes sensations presque irréelles qui le parcourent. Il se sent démuni, Daryl, plongé dans son regard alors que la main de Wallace se pose sur sa joue. Il l'écoute sagement, perturbé, le souffle court, le coeur et le corps en ébullition. Il dégage sa main d'un coup sec, laissant le silence planer. parce qu'il n'a pas, plus, les mots. Ses prunelles restent figées dans le regard du brun. Son geste était violent, tout en lui aurait voulu reproduire la scène, jusqu'à la fin. Le frapper, s'en aller, ne plus jamais en reparler.... Mais il reste là, les pieds fixés au sol. Un bref instant à se demander quoi faire, et puis il éteint tout. trop de pression, trop de questions, trop de problèmes. D'un geste tout aussi brusque - parce que la douceur n'a jamais été son fort- il attrape d'une main le tee shirt du jeune homme pour l'attirer contre lui, plaquant de nouveau ses lèvres contre les siennes.

Improbable, incertain surtout de savoir ce qu'il fait, il serre un peu plus le poing et ce tissus dans sa main, intensifiant ce baiser qui sort clairement de nul part. Et puis il détache lentement ses lèvres des siennes, sans pour autant s'éloigner de lui, les iris posées sur les lèvres qu'il vient de dévorer. Il remonte doucement vers ses yeux qu'il capte comme il peut dans la nuit. "Je suis pas..." Gay. Mais le mot ne sort pas. il assume encore moins l'idée que le geste. Le corps collé contre le sien, sa main toujours vissé à ce tissus qu'il n'ose plus lâcher de peur de le voir s'enfuir, il rétorque quand même. "Je sais pas ce que tu m'a fait, mais putain sort de ma tête." Je ne suis pas moi même depuis que tu es là.

Tu savais que sa réaction ne serait pas aussi douce que la tienne, tu pensais même qu’il pourrait te frapper. Mais il se contente juste de dégager ta main brutalement pendant que tu continues de l’observer, te concentrant sur vos respirations. Et, bordel, tu as envie de recommencer, de lui prouver que tu lui fais ressentir quelque chose et, ce, même si ça le perturbe au point de le faire craquer. Mais tu as aussi envie d’avouer que toi aussi tu ne restes pas indifférent face à la situation, face à vos baisers qui foutent le bordel dans ta tête et dans ton cœur. Mais il ne te laisse pas le temps de parler, t’attirant à lui en agrippant ton haut avant de vous plongez dans un baiser beaucoup plus violent, intense. Et tu poses tes mains sur ses hanches, cherchant à le coller un peu plus contre toi et l’empêcher de s’enfuir quand il se rendra compte de ce qu’il vient de se passer.

Un soupir de déception s’échappe de tes lèvres quand il les abandonne mais tu rouvres les yeux pour découvrir les siens qui plongent aussitôt dans tes pupilles. Et tu rougis, remerciant la nuit de cacher la rougeur de tes joues même si la chaleur pourrait en témoigner. Tu lui souris doucement quand il s’entête à vouloir te prouver qu’il n’est pas comme toi et tu secoues la tête.

« Je sais Daryl, tu n’as pas besoin de l’être pour apprécier tu sais. Alors ne réfléchis pas trop, vis juste le moment présent. »

Et tu tires un peu plus pour qu’il se colle contre toi tandis que tes yeux partant à la recherche de leurs jumeaux. Tu ne sais pas combien de temps tu restes sans rien dire, te contentant juste de sourire une fois de plus lorsqu’il dit une fois de plus que tu es dans sa tête. Si seulement il savait que lui aussi s’y trouvait depuis votre première rencontre, votre premier baiser. Tu finis par remonter une main, venant caresser sa nuque du bout des doigts tandis que tu prends la parole, reprenant cette même voix douce que tu utilises pour qu’il comprenne que tu es sincère.

« Alors sors de la mienne aussi. Arrête d’hanter mes pensées lorsque je bosse, arrête d’être tellement là qu’on m’engueule parce que je suis distrait. Ou fait quelque chose pour que cela change, mais arrête de me fuir. Tu sais au fond de toi qu’on se recroisera si tu me fuis. »

Et tu ne lui laisse pas le temps de te répondre, repartant dans un baiser que tu ne romps qu’au moment où tu sens que vous allez finir par être à bout de souffle. Mais tu ne veux pas quitter ses lèvres, tu as trop peur qu’il te laisse en plan là pour aller finir la nuit avec cette brunette qui a pu profiter de ses lèvres avant toi. Donc tu fais une moue boudeuse, étant heureux que le tabac cache le goût horrible que son gloss devait avoir.

« Si tu m’en veux de te faire ressentir des choses, sache que je t’en veux aussi d’avoir réveillé mon attention ce soir-là. Mais, bordel, ne viens pas à regretter ça sinon tu ne feras qu’y penser. »

Crane ne contrôle plus rien, il est éteint. Bien trop alcoolisé, bien trop perdu, il se laisse guider par ses sentiments qui lui intimes de rester aussi collé à William que possible. Retrouvant ses lèvres une nouvelle fois avec brutalité, ressentant toujours cette électricité qui le perturbe tant. Il ne comprend toujours pas si c'est une généralité, ou bien s'il n'y a que lui qui lui fait ressentir ça. Il se persuade, insiste sur le fait qu'il n'est pas, et ne sera jamais, gay. Pour lui, ça a toujours été les femmes. Se retrouvant dans des draps différents, dans des bras différents toutes les nuits depuis plus de dix ans. Il n'avait qu'une seule certitude, et elle vient de s'éclater en mille morceaux. Profiter de l'instant. C'est probablement le conseil le plus sage qu'il recevra de sa vie. Conseil qu'il écoute volontiers, détendant ce poing qui agrippait la chemise du jeune homme. Il lâche le tissus, détends l'entièreté de ses muscles, réprimant la moindre question. Il sera toujours temps de se morfondre demain matin, mais pour l'instant, il a l'excuse de l'alcool. L'excuse facile, mais tellement utile.

Sa respiration s'emballe alors qu'il sent déjà ses joues s'empourprer dans l'obscurité, et son corps trembler. mélange entre la peur, la colère, et l'excitation. Un cocktail explosif qui brouille tous ses sens. Il n'est plus lui même, il se laisse guider, arrêtant de réfléchir l'espace de quelques instants. Il oublie la fête et les autres. Il oublie même cette musique assourdissante que l'on entends depuis dehors. Plus rien d'autres que lui n'existe dans ce petit monde. Il écoute sagement le garçon, dirigeant ses pupilles tantôt sur ses lèvres, tantôt dans ses iris, alors que sa main vient doucement, presque timidement, trouver sa hanche.

Daryl sait très bien qu'il a raison, qu'il ne peut pas le fuir éternellement. Et que -même s'il le fait- Will continuera à hanter ses rêves et ses pensées. Qu'il continuera à apparaître continuellement dans son esprit, le perturbant au moindre moment de sa vie. Il n'a pas le temps de lui répondre que le brun s’accapare ses lèvres une nouvelle fois, laissant seulement le loisir à Daryl d'intensifier un peu plus ce baiser qui le transporte une nouvelle fois. De sa vie, il n'avait souvenir de telles sensations. Soit l'alcool parle beaucoup trop, soit ce mec à quelque chose de spécial que Crane n'explique pas. A bout de souffle, les garçons se séparent, tandis ce que Daryl tente de reprendre une respiration correcte. Il secoue doucement la tête aux dire de Wallace avant de murmurer. " Pour ça c'est trop tard." Il le regrette déjà, parce qu'il sait que le réveil en sera brutal. Il sait qu'il sera toujours hors de question pour lui d'assumer cet acte, d'assumer ce qu'il ressent. Qu'il réprimera toujours toutes ces pensées, qu'il n'en parlera pas. A personne.

"Ecoute, je..." Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une porte s'ouvre déjà, laissant apparaître la silhouette de Nikkie. Daryl se recule aussitôt, remerciant l'obscurité de le cacher un minimum. "Ah t'es là ! Qu'est-ce que tu fais ?" La petite brune devait s'impatienter, alors qu'elle s'approche de lui pour se caler dans ses bras. Crane jette un oeil au jeune homme face à lui, hésitant, avant de racler la gorge et de répondre à la jeune femme. "Rien... Je fumais, c'est tout... J'arrive." Elle lui sourit, lui vole un baiser dont il ne se fait pas prier avant de s'éclipser. "Vraiment cette fois Crane !" Elle s'en amuse, disparaît derrière la porte, laissant Daryl reprendre un peu plus de contenance. Il reprend les rênes, fixe William avant de secouer la tête. "Oublie ça. Oublie tout."

Il fait quelques pas, s'éloigne de lui avec l'idée de rejoindre la fête mais se retourne au dernier moment, lui adressant un dernier mot. " Je ne suis pas comme toi. Et je serais certainement pas ton mec, ou j'sais pas quoi. Alors oublie ça. Parce que c'est de la connerie." Il ouvre la porte, faisant ressortir cette musique qui lui défonce les tympans. "Je vais retrouver Nikkie. T'as qu'à retrouver ton mec." Ce bel inconnu qu'il voulait défoncer, s'approchant bien trop près de lui tout à l'heure. Sans un mot de plus, le coeur serré, il pénètre dans la maison, rejoignant la jeune femme qui l'attire dans ses bras, décrochant à Daryl un sourire des plus charmeur. Une nouvelle fois il fait semblant, mentant d'une main de maître. Il sait bien que c'est elle qu'il ramènera, par dépit, et parce que ce sera bien moins étrange de repartir à son bras qu'à celui de Will. Il reste concentré sur elle, se détruisant de l'intérieur, se réprimant à tourner la tête, à chercher du regard celui qui - déjà- hante toutes ses pensées.

Tu sens qu’il se détend à l’entente de tes mots et tu souris, heureux d’avoir réussi à le calmer le temps de quelques minutes. Et tu t’accroches un peu plus à lui quand il répond à ton baiser car tu sens que tu en as déjà obtenu plus que tu aurais dû. Mais tu es gourmand et tu voudrais en redemander. Mais tu fronces les sourcils lorsqu’il répond que c’est trop tard, te demandant de quoi il parle pendant quelques secondes avant de te rappeler ce que tu lui a dit. Alors tu fais une petite moue mais tu n’as pas le temps de répondre car la porte de la maison s’ouvre. Et tu te retrouves éloigné rapidement de Daryl pendant qu’une jeune femme apparaît. Et, en la reconnaissant, tu la maudis de réapparaître et d’accaparer l’attention de l’homme à tes côtés. Puis tu sens ton cœur se briser, se détruire en mille morceaux lorsqu’elle vient lui prendre un baiser alors que c’est toi qui profitais de ses lèvres quelques minutes plus tôt. Mais tu ne le lâche pas du regard, le visage impassible quand il te dit d’oublier.

« Crois moi Crane, de nous deux je suis sûrement celui qui aura le moins de difficulté à oublier. »

Et tu retournes vers le mur, reprenant ta place au sol pendant qu’il sort des idioties. Tu ne fais même plus attention au fait que ce soit vrai ou faux, de toute façon ton cœur a décidé de lâcher avant ton esprit. Tu ne lui accorde même pas un regard quand il retourne à l’intérieur, te contentant de sortir une cigarette et d’arracher toutes les herbes à porté de mains. Il veut que tu retrouves ton mec ? Alors tu le feras, juste pour lui faire comprendre qu’il n’est rien pour toi. Et, ce, même si c’est le pire mensonge de ta vie. Même si le bel inconnu de tout à l’heure n’est plus là, tu trouveras quelqu’un d’autre avec qui défouler ce que tu ressens. Mais tu restes encore quelques minutes dehors, laissant retomber toutes tes émotions sauf la frustration et la colère qui se battent ensemble pour prendre possession de tes actes. Pendant que tu insultes dans ta tête cette fichu brunette qui a tout gâché en plus d’être la première de la soirée à avoir pu embrasser Daryl.

Soupirant, ta cigarette finissant écrasée contre le sol, tu te lèves et retourne dans la maison en cherchant directement le bel inconnu sans même chercher à trouver Daryl. Tu espères juste que lui te regardera quand tu feras la plus belle, et sûrement l’une des plus douloureuses, connerie de ta vie. T’approchant vers l’inconnu, te faufilant entre les danseurs, tu finis par arriver derrière lui et pose tes mains sur ses hanches avant de venir murmurer à son oreille.

« Désolé pour tout à l’heure, j’ai juste eu une connerie qui m’a perturbé le cerveau… j’espère que tu m’en veux pas. »

Et sans attendre sa réponse, alors que tu le vois sourire, tu le retournes pour l’embrasser. Mais tu ne ressens rien dans ce baiser, du moins rien d’aussi puissant qu’avec celui qui te perturbe. Mais tant pis, sur le moment tu te fiches de ressentir quelque chose. Tu veux juste calmer ta frustration et… ta jalousie ? Puis tu relèves la tête, le cherchant dans la foule avant de lui lancer un sourire amusé. La partie ne se finira sûrement jamais.

Il se fait clairement violence pour ne pas porter le regard sur la foule, pour ne pas le chercher, pour ne pas aller le rejoindre. Parce qu'il ne peut pas nier la puissance de ce qu'ils venaient de vivre, là, dehors, à l'abri des regards. Et probablement que les choses auraient terminées autrement s'ils avaient été seuls. Mais la foule était là, et Luke, et Nikkie. Nikkie qui était venu le chercher, le sortir de là, le ramenant sur Terre lui qui était parti si loin. Il réprimandait ses yeux, les posant sur une petite brune bien trop aguicheuse. Au moins elle n'attendait rien de plus de sa part qu'une nuit, il en avait la certitude. Il n'aurait aucun mal à s'en débarrasser le lendemain matin. Il avait encore en tête les mots de William, sans comprendre s'il avait laissé parler sa colère ou bien s'il pensait vraiment ce qu'il avait dit. Qu'il l'oublierait bien plus facilement. Lui passait son temps à enfouir ces souvenirs, ces sensations, ces baisers échanger dans un coin de sa tête, tentant de reprendre le cours de sa vie. Essayant tant bien que mal de redevenir ce coureur de jupons, ce dragueur, ce séducteur invétéré et d'oublier les sentiments ne serait-ce que pour ce soir.

Demain, quand il aura décuvé, il aura tout le temps de regretter, de s'en vouloir, de se morfondre et de se poser toutes les questions du monde. Ce soir, il ne voulait pas lui offrir ce plaisir. Il se calait contre le bar, la jeune femme dans ses bras, posant malgré lui un regard sur la piste, sur une scène qui le glaçait sur place. Il joue, encore, toujours. Il sait qu'il tente de le mettre en colère, d'éveiller une certaine jalousie. Mais je m'en fou, pas vrai ? Après tout, il se persuade qu'il ne représente rien pour lui, qu'il ne sera jamais rien d'autre qu'une erreur. Pourtant sa mâchoire se contracte malgré lui alors que la brune pose une main sur son menton, l'oblige à baisser le regard dans sa direction. "T'as l'air distrait." Il secoue al tête, efface sa colère en surface et sourit des plus faussement, collant le corps de la demoiselle au sien. "Non. Je suis tout à toi." Avant de capturer ses lèvres une nouvelle fois.

Il n'y a rien, aucun sentiment de comparable avec ce qu'il vivait quelques minutes plus tôt. Mais il lui mentira sans doute en affirmant qu'il a passé l'une des meilleure nuit de sa vie. Simplement pour flatter l'égo de la jeune femme qui perd déjà ses mains sous le tee shirt de Crane, arrachant un sourire à ce dernier. Il se penche légèrement, jusqu'au creux de son oreille, perdant ses iris qui se posent encore une fois sur le garçon dans la foule avant de murmurer. "Ca craint ici. On pourrait peut être s'éclipser ? Luke m'a assuré qu'il y'avait de la place pour nous cette nuit." Alors sans un mot de plus, mais pas sans sourire de sa part, la brune lui prend la main, l'entraînant à travers la foule pour atteindre les escaliers qu'elle commence à gravir.

Daryl la suit, serrant sa main dans la sienne avant de jeter un dernier coup d'oeil à William, lui adressant un clin d'oeil provocateur avant de disparaître à l'étage. Au fond, il n'attend qu'une chose; Qu'il monte aussi, qu'il l'arrête, qu'il vire cette inconnue qu'il ne reverra plus jamais de sa vie. Sinon pourquoi le provoquer autant ? Mais hors de question de l'avouer, et s'il ne devait pas monter, il sait pertinemment que c'est avec elle qu'il finira la nuit. Que c'est avec elle qu'il se réveillera demain matin. Et qu'il aura brisé deux coeurs ce soir.

Tu sais que tu as capté son regard alors ton sourire s’agrandit encore plus tandis que l’inconnu vient t’embrasser dans le cou pendant que tu continues de danser coller à lui. Un sentiment de culpabilité te prend quelques secondes quand tu te rends compte que tu ne connais même pas son prénom et que tu l’entraînes dans une guerre qui ne le concerne pas. Mais ce sentiment disparait rapidement quand tu vois que la brunette, elle aussi dans cette situation, attire le regard de Daryl, te coupant alors dans ton observation. Et ta mâchoire se crispe quand, alors que tu n’as toujours pas détaché ton regard d’eux, ils s’embrassent et qu’elle glisse ses mains sur son corps. Et là tu finis enfin par accepter que c’est la jalousie qui coule dans tes veines et non pas une simple envie de gagner à ce jeu stupide. Mais ton attention est récupérée par l’homme dans tes bras qui commence à s’attaquer un peu trop à ton cou. Et tu le repousses, comprenant que tu ne veux pas de lui, même juste pour te calmer. Tu lui lances un regard noir et part te chercher à boire pendant que tu vois le couple s’éloigner vers l’étage. Tes yeux continuent de les fixer tandis que tu vides d’une traite ton verre de whisky, en ayant marre de la bière. Sentant une présence à tes côtés, tu tournes quelques secondes les yeux pour voir que c’est Matt avant de regarder de nouveau les escaliers.

« Tu sais que si tu n’agis pas, il va passer la nuit avec elle et que tu auras fait tout ça pour rien ? »

« Qu’il couche avec elle, je m’en moque là. Façon il m’a bien fait comprendre qu’il n’était pas comme moi. »

Tu mimes des guillemets pour le « comme moi » tandis que tu vois Matt exploser de rire, te faisant froncer les sourcils avant de lui foutre un coup dans les côtés, n’appréciant par trop qu’on se moque de toi ainsi. Lorsque son rire se calme enfin, il te lance un regard amusé.

« Qu’il se mente on s’en moque, mais ne te mens pas à toi-même Will. Il y a quelque chose entre vous sinon vous n’auriez pas passé la soirée à vous lancer des piques pour attirer ou blesser l’autre. Donc va le récupérer avant que l’un de vous fasses une connerie ce soir. »

Et tu soupires, sachant très bien qu’il a raison. Alors tu déposes ton verre et part vers les escaliers sans regarder derrière toi car tu sais très bien que tu ne le feras pas si tu laisses ton regard se balader dans la foule. Tu espères juste qu’il ne soit pas trop tard. Grimpant rapidement les marches, du moins aussi rapidement que tu le peux avec tout l’alcool circulant dans tes veines, tu arrives à temps pour les voir en haut. Et tu leur lance un regard, captant son regard dans tes yeux. Et, en quelques pas, tu te trouves devant lui et l’attrape pour l’embrasser violemment. Tous tes sentiments négatifs passent par ce baiser et tu t’écartes de lui avec un grand sourire avant de te tourner vers la brune.

« Bonne soirée à vous deux. »

Une petite révérence plus tard, tu pars à la recherche d’une chambre vide et tu pénètres dans celle-ci avec un sourire fier de toi. Daryl a maintenant les cartes entre les mains, à lui de choisir la suite. T’allongeant sur le lit, tu sors ton téléphone pour répondre à quelques messages et jouer en attendant la suite des événements.

Crane joue à un jeu dangereux et il le sait pertinemment. L'alcool qui prend possession de lui est assez maigre pour qu'il soit tout à fait conscient de ses actes à présent. Il gravit ces escaliers, une marche après l'autre, sentant son cœur se serrer à la moindre marche. Plus de retour en arrière s'il ne monte pas le rejoindre, et au fond, il s'en veut à lui même. Arrête de te mentir, c'est pas elle que tu veux. Ils trouvent l'étage, main dans la main alors que Daryl hésite déjà à poursuivre cette soirée. A passer la nuit avec elle et à se faufiler dehors en douce le lendemain pour ne plus jamais la rappeler. Parce qu'il sait très bien que c'est ce qu'il va se passer, qu'il se rappellera à peine de son prénom, et qu'elle s'en foutra éperdument. Elle n'a clairement pas l'air du genre de fille à attendre le grand amour, du moins pas tout de suite, et ça lui convient très bien. En temps normal ça fait bien longtemps qu'il l'aurait ramené en haut, bien longtemps qu'il se serait engouffré dans une chambre vide, et qu'il aurait fini par s'endormir dans ses bras.

Mais on n'était pas en temps normal et toute la soirée l'avait bouleversé, perturbé, au point où il ne savait absolument plus où il en était et ce qu'il voulait vraiment. Il était perdu, cette envie de se barrer le plus loin possible mêlé à cette envie de chopper Will au passage pour l'emmener avec lui. Contradictoire, perturbant, totalement délirant. Il n'aurait jamais pensé être aussi perdu à cause de quelqu'un, encore moins à cause d'un autre homme. Nikkie ne se démonte pas, le sourire aguicheur, elle l'aide à monter, lui serre la main et le guide à la recherche d'un endroit tranquille. Mais des pas se font entendre et Daryl a à peine le temps de se retourner qu'il sent des lèvres se plaquer contre les siennes. Un baiser assez court pour lui laisser sur les lèvres un goût de trop peu, mais assez long pour être significatif, pour qu'il ressente toute cette rancœur et cette colère qu’éprouve le jeune homme. A juste titre.

Nikkie lâche la main de Daryl, tandis ce que ce dernier ne quitte pas William des yeux, incapable de décrocher un seul mot, incapable de réagir. Le brun s'éloigne, disparaît de sa vue alors qu'il finit par porter son attention sur la demoiselle toute aussi choquée que lui. "Tu m'explique là ?!" Il ne peut empêcher un rire nerveux de s'échapper de ses lèvres alors qu'il répond simplement. " Franchement ? Non. Je peux pas." Il n'a aucune idée de ce qui est en train de se passer. Les événements de ce soir paraissent tellement fou, tellement irréalistes qu'il n'a aucune explication. La situation lui échappe complètement alors qu'il tente de calmer son rire. Crane passe une main derrière sa nuque, hésitant, avant de finalement brisé le silence. "Tu devrais descendre."

La jeune femme écarquille les yeux. "Pardon ?"  Il pose ses iris sur elle, croise les bras et hausse les épaules. "Ou te barrer j'en sais rien, fais ce que tu veux." Elle étouffe un rire, pense à une vaste blague. "T'es sérieux là ?" "Très. Casse toi." Et puis, en rage, elle tourne les talons avant d'emprunter les escaliers en lui hurlant un dernier "Connard !" avant de disparaître. Daryl soupire, en colère contre lui même, mais aussi envers celui qui l'attend de l'autre côté de la porte. Il traverse le couloir, ouvre la dite porte et la claque derrière lui. "J'espère que t'es fier de toi. Elle s'est barrée." Mensonge, mais il était hors de question d'avouer qu'il l'avait viré intentionnellement. Ce serait avouer qu'il lui a donné l'excuse parfaite, qu'il n'attendait que ça pour entrer dans cette chambre, pour se retrouver à nouveau seul avec lui. "Je croyais que tu pouvais m'oublier ?" Il secoue la tête, laisse sa colère s'emparer de lui, colère qui n'a pas lieux d'être. Au fond, il se défoule sur Wallace parce qu'il ne peut pas se défouler sur lui même, balançant tout ce qu'il a sur le coeur, tant pis si rien ne paraît logique. "Tu me fais quoi ? Une crise de jalousie ?! Mais putain je suis pas ton mec t'es au courant ?!" Il soupire, se cale contre la porte qui les isolent du reste du monde avant de lancer plus calmement. "T'attends à rien de ma part...."

Tu les entends parler même si tu ne comprends pas ce qu’ils disent, tandis que tu espères qu’il choisisse de te rejoindre plus que de rester avec cette fille qui ne veut sûrement que passer une nuit avec lui. Pas que tu veuilles plus, mais tu serais sûrement plus respectueux qu’elle envers lui. Tu entends aussi un rire, son rire. Et tu souris car tu sens que tu es en train de gagner la manche. Alors tu te redresses sur le lit, t’adossant contre le mur derrière toi sans pour autant quitter ton téléphone des yeux. Puis un « connard » résonne dans le couloir et tu sais que c’est fini pour la brune. Quelques secondes plus tard il débarque et tu lèves les yeux vers lui, ton visage rempli de fierté lorsqu’il annonce qu’elle s’est barrée.

« Si tu voulais qu’elle reste, tu lui aurais couru après au lieu de me rejoindre Daryl. »

Et tu rigoles quand il te rappelle les mots que tu as sorti avant qu’il n’aille rejoindre la brune tantôt. Bien sûr que tu étais sérieux lorsque tu disais ça mais tu n’y croyais même pas toi-même. Il t’attire trop pour que tu puisses tout oublier d’un coup. Secouant la tête, tu te relève du lit en t’étirant, faisant ainsi bouger ta chemise pour laisser voir quelques tatouages mais tu n’y fais même pas attention, trop concentré sur ta proie.

« Il faut croire que j’ai autant de mal que toi à oublier alors ? Ou peut-être que je veux juste m’amuser de toi avant d’aller passer la nuit dans les bras d’un beau mec ? »

Et tu t’approches de lui, assez pour voir clairement ses yeux tout en restant assez loin pour ne pas pouvoir le toucher pour le moment. Et tu hausses les épaules lorsqu’il parle de ta crise de jalousie que tu ne peux démentir puisqu’il est vrai que la jalousie a prit possession de ton esprit plusieurs fois dans la soirée avant que tu ne finisses par l’accepter. Mais tu ne réponds pas tout de suite, l’observant s’appuyer contre la porte pendant que ton sourire continue de trôner sur tes lèvres. Et tu t’avances de nouveau, venant lui prendre un baiser rapide avant de t’éloigner avec de nouveau un grand sourire.

« Je sais très bien que t’es pas mon mec mais, j’sais pas, y’a quelque chose. En tout cas, tu me surprends trop pour que je vienne à attendre quelque chose de toi. Maintenant, si tu veux essayer de retrouver ta brune, vas-y je te retiens pas. T’y perdras juste beaucoup. »

Mais tu restes contradictoire avec tes mots puisque tu viens poser tes mains sur ses hanches comme pour lui demander de ne surtout pas te laisser ici, de ne pas te fuir.

Il vient de ruiner ses chances avec sa jolie brune. De la laisser s'en aller en la laissant le haïr de toutes ses forces. Il ruine ses chances de passer une nuit avec elle, de potentiellement la revoir. Sans aucun état d'âme pourtant. Il ne ressent rien, pas une once de honte ou de regret en la regardant s'éloigner, l'insultant en hurlant dans le couloir alors qu'elle disparaît peu à peut dans les escaliers. Luke lui demandera sans doute ce qu'il s'est passé, il trouvera bien une excuse. Il lui dira qu'elle a tout inventé pour ce baiser qu'elle a aperçue. Qu'elle était trop bourrée, et Luke le croira. Il ne se fait pas réellement de soucis pour ça. Alors il al regarde partir, reculant doucement pour rejoindre la chambre. Le coeur tambourinant contre sa poitrine, se jouant de lui autant que le fait son esprit. L'entièreté de son corps lui fait du mal et il ne sait comment gérer toutes ces émotions, comment les accueillir, ou au contraire les faire fuir.

Il entre dans la chambre, observe le garçon qui se lève déjà, déchaîne sa colère. Refusant d'avouer qu'il a simplement sauté sur l’opportunité pour virer la demoiselle et passer un peu plus de temps avec lui, seul à seul. Il n'arrivera pas à l'admettre de toute manière, alors à quoi bon. Il déchaîne sa colère, sa rage contre le jeune homme, mais au fond, c'est contre lui même qu'il est en colère. Daryl croise les bras, se décale doucement de la porte aux dires du jeune homme, entrouvre la porte en gardant une main sur la poignée avant de lui lancer. "Bah vas y je t'en pris. Va le retrouver ton abruti. T'as quartier libre, je m'en fou." Mais à mesure qu'il s'approche, son esprit le contredit, l'obligeant à refermer cette porte d'un coup sec. Une façon pour lui de lui dire qu'il ne voulait pas le voir s'enfuir.

William s'approche, lui vole un baiser qui semble le libérer. Crane ne rechigne pas, il ne bouge pas d'un millimètre, se calant un peu plus le dos contre la porte. Il lui laisse la liberté de rejoindre Nikki, posant les mains sur ses hanches, décrochant un sourire sincère à Daryl qui secoue la tête, se mordant légèrement la lèvre. "La proposition aurait pu être intéressante... Si j'en avais eu quelque chose à foutre." C'est avec lui qu'il avait choisit d'être ce soir. Il n'en avait que faire de cette nana qu'il connaissait à peine et qu'il ne reverra probablement plus jamais de sa vie. Il se fichait éperdument de ses faveurs, d'aller la retrouver. Pour quoi ? Une nuit dont il aura à peine le souvenir ? Une nuit parmi tant d'autre ? S'il voulait s'envoyer en l'air, il n'aurait qu'un coup de fil à passer. Ce n'est pas ce qu'il voulait.

Il agrippe la chemise du garçon, le plaquant à son tour sans trop de violence contre le mur en plaquant ses lèvres contre les siennes, collant son corps contre le sien. Il l'embrasse jusqu'à en perdre haleine, une main froissant encore le tissus de sa chemise tandis ce que l'autre se perd dans la nuque de Wallace. A bout de souffle, il détache ses lippes, tentant de reprendre une respiration correcte. "Je te préviens... Personne ne sera jamais au courant de ça. J'ai rien à assumer, c'est clair ? Je suis pas gay. C'est juste toi qui..." Me fais cet effet là. Mais il se garde de finir sa phrase, se contentant de secouer une fois de plus la tête avant de perdre de nouveau ses lèvres sur les siennes. Sa main empoigne un peu plus la nuque du jeune homme pour intensifier ce baiser qui devient de plus en plus passionné, alors que l'autre cherche la serrure, refermant la porte à clé derrière eux pour être certains de ne pas se faire surprendre. De ne pas à trahir leur secret.