« Fais attention à toi, s’il te plait. » Les derniers mots de Tino résonnaient encore dans la tête de Nina tandis que son meilleur ami la raccompagnait jusque chez elle. Elle était censée passer la nuit chez lui pour éviter d’être seule mais, bien qu’il n’y ait aucune ambiguïté entre eux, elle n’avait pas envie de passer la nuit avec un homme. Alors, quand elle arriva en bas de chez elle, c’est seule qu’elle prit l’ascenseur pour arriver à son loft. Là, elle s’affala sur son canapé et s’effondra enfin en larmes, rythmée par sa respiration saccadée par l’angoisse.

Son téléphone dans les mains, elle pianotait son clavier d’abord, prête à envoyer un message à Tino pour lui dire qu’elle aurait préféré ne jamais le revoir plutôt que de souffrir une deuxième fois mais elle se ravisa et effaça les quelques lettres. Tout cela ne servirait à rien. C’est alors qu’elle tomba sur le numéro d’une fille qu’elle avait rencontré alors qu’elle avait du être accompagnée lors de crise de panique. Charlie, cette ambulancière lui avait dit de l’appeler si elle avait besoin, qu’elle pourrait lui parler et la soutenir car, ce soir-là, Nina s’était totalement confiée à cette parfaite inconnue. « Charlie… C’est Nina, la paumée à cause de son ex de 40 ans… Je l’ai revu, et il n’y a plus aucun espoir. Je suis en pleine crise de panique, je te dérange sans doute, surtout vu l’heure, mais je ne sais pas quoi faire, et mes amis sont trop en colère contre lui pour que j’ai envie de leur parler… » Après avoir échangé quelques messages et sa crise d’angoisse ne passant absolument pas, Charlie lui proposa de la rejoindre chez elle. Bien que gênée Nina avait accepté, ayant réellement besoin d’aide. Elle ne pouvait plus vivre ici, dans les crises d’angoisse permanente. La peur de vivre sans lui, de vivre seule.

Au bout d’une vingtaine de minutes, elle frappa à la porte. En sanglots, et à présent en survêtement, Nina alla lui ouvrir. « Merci. » lui dit-elle en la laissant entrer. « Je suis désolée, j’y arrive pas. » ajouta-t-elle en tentant de tenir une respiration normale.

Je suis encore en service mais je m'apprête à rentrer à la caserne car j'arrive à la fin, ce qui tombe bien, car la nuit a été assez mouvementée. Entre les personnes bourrées qui vous mettent la main au cul ou celles qui ne veulent tout simplement pas se faire entendre raison. Il faut aussi avoir un peu de psychologie mais c'est un métier passionnant et pour rien au monde je changerai de métier. Il faudrait que l'on m'en empêche ou que je sois blessée pour que j'arrête de travailler.
Je suis avec Lukas quand mon téléphone sonne. C'est Nina, une jeune femme que j'ai rencontrée alors qu'elle était déjà pas bien. Elle en avait tellement gros sur le coeur qu'elle m'avait tout raconté. Je lui avais dit que si elle sentait que les crises revenaient qu'elle devait m'appeler. Je suis soulagée qu'elle l'aie fait. J'explique la situation à Lukas qui est au volant si il ne peut pas me déposer avant qu'il ne rentre lui. Je me débrouillerai pour rentrer car je pense qu'il y en aura pour un moment.
Lukas me dépose donc un peu à contre coeur, il n'a pas trop envie de m'y laisser seule, ce que je peux comprendre mais j'ai confiance en Nina, je sais qu'elle ne me fera rien,  elle appelle juste à l'aide.
Je descend de l'ambulance et je vais en direction de l'appartement de Nina, au pire je prendrai un taxi pour rentrer. J'entre dans l'immeuble et j'arrive à la porte de l'appartement de Nina.
Elle fini par m'ouvrir la porte et je la trouve en sanglots.

-Nina, qu'est ce qui se passe?

Je rentre et je me permet de fermer la porte derrière moi. Je vais d'abord tenter de la calmer avant qu'on puisse parler toutes les deux.

-Il ne faut pas être désolée. Respire tranquillement, tu veux boire un peu d'eau?

Je suis quand même soulagée qu'elle m'aie appelé, j'ai toujours peur qu'elle fasse une connerie. Ah les hommes, je vais commencer par maudire cet homme si ça continue.

« Nina, qu'est ce qui se passe? » demanda aussitôt l’ambulancière. Nina la laissa entrer dans son loft, tandis que Charlie reprenait la parole. « Il ne faut pas être désolée. Respire tranquillement, tu veux boire un peu d'eau? » La jeune femme acquiesça de la tête et se dirigea vers la cuisine.

Nina se sentait un peu honteuse d’appeler quelqu’un à l’aide comme ça, quelqu’un qu’elle connaissait à peine en plus de ça. Elle sortit une bouteille d’eau ainsi que deux verres et reprit sa place sur son canapé et replia rapidement ses jambes contre elle. Regardant Charlie, elle parla de nouveau. « Comment on fait ? Je veux dire, j’ai beau tout faire pour l’oublier, chaque réveil est plus dur que celui d’avant…. » Elle devait apprendre à vivre sans lui, c’était ridicule de se rendre dans cet état non ? Et puis, il avait sans doute raison, ils n’étaient pas faits pour être ensemble, ils de disputaient bien trop souvent. Etait-ce leur couple qui était ainsi ou cela venait essentiellement du caractère impulsif et inconfiant de Nina ? De plus en plus, la jeune femme était persuadée que tout était de sa faute si leur relation n’avait pas fonctionnée.

Nina prit un verre d’eau et commença à en faire le tour avec son doigt. « J’étais avec mes amis mais ils ne font que me répéter que je dois tourner la page, que c’est qu’un enfoiré, et j’y arrive pas. »

Je suis contente qu'elle m'aie appelé. Ce n'est pas toujours évident d'appeler quelqu'un à l'aide même si on se connaît peu finalement. Je ne sais pas pourquoi, je me suis prise d'attachement pour Nina. Les hommes peuvent faire de sacrés dégâts quand ils s'y mettent et j'ai bien envie d'aller dire deux mots à ce gros connard qui lui a brisé le coeur. Ca me réconforte dans l'idée que je ne suis pas prête à tomber amoureuse, c'est sûr et certain.

-A vrai dire, je ne sais pas vraiment, il faut que tu sois prête toi même. Je ne vais pas te dire que tu dois l'oublier mais tu dois déjà arrêter de pleurer pour lui, il n'en vaut vraiment pas la peine que tu te rendes malade.

J'essaie vraiment de lui remonter le moral, la pente mais ce n'est pas évident, si elle ne va pas mieux, je devrais peut être la prendre chez moi pour qu'elle ne reste pas seule. Tient c'est peut être une bonne idée à voir selon comment va se dérouler la suites. Je ne vais pas juger, ça peut arriver à n'importe qui, ça peut m'arriver aussi. Ca me fait tellement de peine de la voir ainsi.

-Tu sais ce que tu devrais faire? Je sais que c'est plus difficile à ce qui ne parait mais tu devrais te relever la tête haute, lui montrer que ça ne t'atteint pas. Tu sais quoi? Prend des affaires, je t'emmène à la maison, ce n'est pas bien pour toi de rester là cette nuit.

Je ne serais pas tranquille de toute façon, je ne vais pas la laisser seule, j'ai bien trop peur qu'elle ne fasse une bêtise. J'espère qu'elle va accepté de venir. De toute façon, je ne lui laisse pas le choix que de venir. Je pourrais rester mais je veux juste la faire changer d'endroits. Puis je ne sais pas pourquoi, je me sens attachée à elle, je n'ai pas envie de la laisser tomber, pas maintenant.

-Allez vient, on se bouge.

J'espère sincèrement qu'elle dira oui. Chez moi, je serais plus à l'aise pour pouvoir m'occuper d'elle.

« A vrai dire, je ne sais pas vraiment, il faut que tu sois prête toi même. Je ne vais pas te dire que tu dois l'oublier mais tu dois déjà arrêter de pleurer pour lui, il n'en vaut vraiment pas la peine que tu te rendes malade. » Toujours inconsolable, Nina l’avait écouté pourtant mais, comme à chaque fois, tout cela lui semblait encore impossible. Ce qu’elle ressentait pour Tino, elle ne le ressentirait plus jamais, elle en était certaine. « Je sais, mais j’y arrive pas, c’est trop dur. Il me manque tellement ! » lâcha-t-elle entre des sanglots.

« Tu sais ce que tu devrais faire? Je sais que c'est plus difficile à ce qui ne parait mais tu devrais te relever la tête haute, lui montrer que ça ne t'atteint pas. Tu sais quoi? Prend des affaires, je t'emmène à la maison, ce n'est pas bien pour toi de rester là cette nuit. » Levant la tête, elle ne savait pas quoi lui répondre. Décidément, elle se sentait vraiment un boulot pour que cette femme l’invite chez elle. S’apprêtant à décliner, elle comprit bien, au regard de l’ambulancière qu’elle n’avait pas le choix.

Je ne serais pas tranquille de toute façon, je ne vais pas la laisser seule, j'ai bien trop peur qu'elle ne fasse une bêtise. J'espère qu'elle va accepté de venir. De toute façon, je ne lui laisse pas le choix que de venir. Je pourrais rester mais je veux juste la faire changer d'endroits. Puis je ne sais pas pourquoi, je me sens attachée à elle, je n'ai pas envie de la laisser tomber, pas maintenant. « J’ai ce qu’il me faut dans mon sac. » elle avait toujours sur elle un sous-vêtement et une brosse à dent. Pour ce qui est de la tenue, elle pourrait facilement dormir dans sa tenue actuelle, elle s’en fichait bien et n’avait aucune envie d’aller fouiller son dressing.

« Merci ! » ajouta Nina avant de se lever avec la jeune femme. « Je suis vraiment un boulet, je suis désolée… » dit-elle en prenant son manteau et des baskets. « Tu avais sans doute mieux à faire. »

Si je décide d'héberger Nina chez moi, c'est uniquement pour être sûr qu'elle ne fera pas de bêtise et je suis persuadée qu'elle sera bien mieux chez moi, ailleurs que dans son appartement. Je ne le ferais pas à tout le monde mais Nina me touche beaucoup et je n'ai pas envie de la laisser tomber alors qu'elle m'a appelé de l'aide. Les ravages de l'amour peuvent faire de sacrés dégâts et on ne prend surtout pas à la légère ce genre de choses. En tant qu'ambulancière, je suis confrontée à tout, que ce soit un chagrin d'amour, une vieille dame qui nous appelle à cause de la solitude... pour tout. Peut être que si j'ai besoin d'aide un jour, Nina me tendra la main.

-Ne me remercie pas, tu n'es pas un boulet. Tu es juste tombée amoureuse de la mauvaise personne. Alors si on peut y aller, on y va?

Je lui fais un sourire réconfortant. J'aime vraiment bien Nina, j'espère qu'on aura l'occasion de mieux se connaître du coup. J'attend qu'elle prenne son sac, on se chopera bien un taxi pour rentrer. On pourrait se prendre aussi un truc à manger.

-Je nous prends un truc à manger? Tu n'as sûrement rien mangé et il serait peut être bien que tu avales quelque chose. Qu'est ce que tu aurais envie?

Je lui souris, elle ne me dérange pas. Encore une fois, je préfère qu'elle m'appelle plutôt qu'elle fasse une bêtise. Je n'avais pas envie de la retrouver dieu sait comment. Je suis même soulagée qu'elle dans cet état enfin si je peux dire comme ça. Je préférerai la voir dans un état plus joyeux que ça, c'est sûr. Mais ce n'est pas si grave, je suis là pour aider les gens. Pas pour les juger.

-Tu ne me déranges absolument pas. Alors arrête de te mettre cette idée dans la tête ok? Je ne t'aurais pas proposée de venir à la maison sinon. Ne t'en fait pas, vraiment.

Une fois prêtes à sortir, je prend la main de Nina et nous nous dirigeons dehors. Je chope un taxi en levant la main, heureusement il est vide et nous nous engouffrons dedans. Je dis l'adresse de mon appartement au chauffeur et nous filons en direction de mon chez moi. Au bout d'une demi heure nous y arrivons enfin. Pendant le trajet, je fais en sorte de faire rire Nina et de la détendre. J'ai juste demandé au chauffeur de s'arrêter à un truc pour que je puisse prendre à manger. Heureusement que c'est ouvert assez tard, surtout les fast food. Nous voilà donc chez moi après avoir payé le chauffeur, je descend de taxi avec Nina et nous voilà toutes les deux chez moi.

-Voilà, bienvenue à la maison. Met toi à l'aise surtout, on se fait un chocolat chaud?

J'enlève ma veste, je suis quand même contente d'être chez moi car la journée a été bien longue. J'emmène Nina au salon.

-Voilà, c'est mon salon, je te montre après la chambre d'ami. Je nous prépare tout ça, je ne sais pas toi mais maintenant que j'ai la pizza, j'ai faim.

« Je nous prends un truc à manger? Tu n'as sûrement rien mangé et il serait peut être bien que tu avales quelque chose. Qu'est ce que tu aurais envie? » Nina sourit doucement, par politesse, n’ayant pas franchement le cœur de penser à tout ça. « Je n’ai pas faim je t’avoue, prends ce qui te fait plaisir. » lui répondit-elle alors que les jeunes femmes quittaient finalement le loft.

Montant dans le taxi, Nina restait silencieuse et gênée même si Charlie lui avait dit plusieurs fois qu’elle ne la dérangeait pas. Sur le chemin, l’ambulancière leur prit des pizzas. Aller chez une quasi inconnue, pour ne pas rester seule, c’était tellement pathétique et ridicule que Nina avait envie de faire machine arrière mais Charlie semblait sincère et sa présence avait tout de même réussi à calmer sa crise d’angoisse. Une demi heure de trajet, Charlie n’habitait pas tout près. L’ambulancière était plutôt joviale ce qui donna un peu plus le sourire à notre apprentie journaliste.
« Voilà, bienvenue à la maison. Met toi à l'aise surtout, on se fait un chocolat chaud? » Nina retira également sa veste tout en avançant. « Je ne dis jamais non à un chocolat chaud. » répondit-elle en souriant tandis qu’elle observait les lieux. « Voilà, c'est mon salon, je te montre après la chambre d'ami. Je nous prépare tout ça, je ne sais pas toi mais maintenant que j'ai la pizza, j'ai faim. »

« C’est sympas chez toi. Je piquerai peut-être un bout mais je n’ai vraiment pas faim. » dit Nina avant de visiter le reste du logement, du moins, la chambre d’ami où elle pu poser ses affaires. « Tu vis toute seule ici si ce n’est pas indiscret ? C’est plutôt grand. »