Dans le cadre de sa formation, Nina ainsi que d’autres étudiants de sa promo avait reçu une invitation pour une conférence de presse à Miami. Ryota Sakamoto donnait en effet sa première conférence et Nina, plutôt admirative de son talent et de ce qu’il avait pu faire dans sa carrière fut réellement ravie de cette nouvelle.

Au-delà du fait qu’elle allait pouvoir changer d’air et être loin, spatialement, de Tino, son ex, elle allait rencontrer, une nouvelle fois, une célébrité dont elle appréciait le travail. La coïncidence faisait qu’elle avait rencontré Misha, un autre membre de l’ancien groupe de Ryota, quelques semaines plus tôt.

Observatrice pour cette conférence, Nina n’en perdit pas une miette, prenant des notes sur les manières d’interviewer de chaque journaliste présent et écoutant aussi les réponses de l’artiste. Malgré cette première expérience, elle le trouvait plutôt à l’aise dans cet exercice, exercice auquel elle n’aurait pas voulu être confrontée elle-même. L’heure fila et la conférence se termina. Par la suite, les étudiants furent inviter au restaurant où ils purent débriefer sur cet après-midi très enrichissante. Comme souvent, lorsqu’elle travaillait, Nina arrivait à faire le vide sur sa vie perso mais, à la fin du repas, quand tout le monde parla de rejoindre leur hôtel pour partir tôt le lendemain, Nina sentit sa gorge se serrer. Elle n’avait aucune envie de se coucher, seule dans le grand lit de la chambre qui lui avait été réservée.

De retour à l’hôtel, et bien moins enjouée qu’auparavant, elle arpenta les couloirs pour rejoindre sa chambre. Chambre 257, deuxième étage, elle avait parfaitement retenu son numéro, du moins, c’est ce qu’elle croyait puisque, visiblement, sa carte ne semblait pas d’accord. Au bout d’une dizaine d’essais, Nina se mit à fulminer, pestant contre la porte, avant que cette dernière ne finisse par s’ouvrir sur elle… Se rendant compte de son erreur, la blonde se recula, posant une main sur sa bouche en réalisant qu’il s’agissait de la chambre de … Ryota. Elle leva alors les yeux au ciel, apercevant une nouvelle fois le numéro… 275.

« Oh, je… je suis désolée, je me suis trompée de chambre. Je ne voulais pas vous déranger. » s’excusa-t-elle se sentant horriblement gênée.

Treize heures trentes à sa montre. Face à la porte d'entrée de son nouvel appartement fraîchement acheté quelques mois plus tôt, Ryota fût d'abord nostalgique d'y voir une si grande différence entre ce dernier et son précédent. Son ancien appartement comprenait beaucoup de touches japonaises, notamment les portes coulissantes et le sol typiquement nippon. Toutefois il avait eu le coup de cœur pour la vue que lui offrait ce loft New-Yorkais et l'avait choisit sans la moindre hésitation. Il était spacieux et les quelques meubles qu'il avait acheté avaient déjà été livré, œuvre de l’ancien propriétaire -l'avantage d'avoir de l'argent. Déposant ses valises sur le grand lit, l'acteur émit un large soupir, soucieux de pouvoir se faire à cette nouvelle vie. Pour autant il l'avait décidé, c'était son avenir et pour rien au monde il ne changera d'avis. Fatigué du trajet, il s'était écroulé sur le lit, posant alors son regard sur le plafond. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il se redressa d'un bond, l'heure n'était pas au repos! Il avait bien trop de choses à régler avant de se mettre à l'aise, notamment sa conférence de presse à Miami pour son nouveau film. Ryota était habitué aux conférences mais cette dernière sera la première depuis son déménagement et avec le décalage horaire important, il craignait n'être pas au mieux de sa forme.

Alors il avait réglé la paperasse, s'était acheté les derniers meubles et de la décoration pour son appartement. À peine avait-il terminé son installation qu'il devait déjà réorganiser sa valise pour se rendre à Miami. Dépourvu de cernes -grand exploit, Ryota avait rejoint l'équipe du film qui comprenait alors le réalisateur et trois acteurs, y comprit lui. Le petit groupe avait, après plusieurs heures de vol, débarqué à l'hôtel pour s'y installer. Ils n'avaient eu qu'une petite heure devant eux pour grignoter quelque chose avant de rejoindre la salle de conférence. Avec une petite appréhension tout de même, le nippon avait rejoint l'une des chaises face aux journalistes. Sur la table une petite bouteille d'eau et quelques fiches. Devant lui des dizaines de caméras et une bonne quarantaine de personnes n'attendant que le feu vert pour poser leurs multitudes de questions. Ryota se sentait étrangement bien plus à l'aise et bien moins fatigué qu'il ne le pensait.

Lui qui redoutait des questions compliqués, il n'avait eu à faire qu'à de simples questionnement sur sa capacité à parler anglais correctement ainsi qu'à celle de s'acclimater à la vie américaine. Comme il l'avait prédit, très peu concernaient réellement le film mais il en avait été vaguement briefé plus tôt, rien de bien étonnant en soit. La conférence avait néanmoins duré assez longtemps pour qu'il ait enregistré certains visages. Notamment les féminins, il n'en laissait rien paraître mais il est vrai que parfois, son regard se posait malencontreusement sur la poitrine de ces dames. Pourtant il avait tenté de ne pas s'y attarder, après tout il était anéanti par sa récente rupture et bien que très intéressé par la chose, il ne se voyait pas encore dans le lit d'une autre femme. Mais voilà, chassez le naturel, il revient au galop comme on dit.

— On l'aura bien mérité cette bière, à la votre! s'était exclamé le réalisateur, heureux d'être enfin débarrassé de l'évènement. Bon appétit tout le monde, profitez-bien, c'est moi qui paie!

Son côté japonais était très embarrassé de se voir offrir un repas par un ainé, ce n'était pas coutume chez lui. Pourtant il s'était découvert un autre côté, celui qui profite d'être choyé ainsi. Le repas simple mais délicieux, s'était passé dans la joie et la bonne humeur. C'était donc heureux et fier d'avoir été plutôt compétent à la conférence qu'il avait finit par rejoindre sa chambre d'hôtel. 275, bien, il était là. À nouveau posé sur le lit, le jeune homme se revoyait quelques jours plus tôt. Il aurait tout de même apprécié avoir plus de temps pour se reposer mais soit, en tant que nippon, il avait l'habitude de ne pas beaucoup dormir. Changeant ensuite son beau costume pour un pyjama simple -t-shirt col V et jogging, Ryota fût surpris par un bruit répétitif provenant de l'entrée. Pensant que cela devait être un acteur ou le réalisateur, il avait ouvert la porte. À la place il découvrit une petite tête blonde qu'il ne connaissait pas, plutôt mignonne...très jolie même. Cela n'expliquait cependant pas sa présence. « Oh, je… je suis désolée, je me suis trompée de chambre. Je ne voulais pas vous déranger.» D'un petit sourire qui se voulait rassurant, l'acteur émit un léger mouvement de tête.

— Ce n'est pas grave vous ne m'avez pas dérangé. Après réflexion, peut-être l'avait-il vu quelque part finalement. Oh! Vous n'étiez pas à la conférence tout à l'heure par hasard ? Votre visage me dis quelque chose.

Ryota Sakamoto, Nina avait trouvé le moyen de se tromper de chambre avec l’acteur. Quelle poisse tout de même. Gênée, elle s’était tout de suite excusée mais, l’asiatique ne sembla pas lui en tenir rigueur. « Ce n'est pas grave vous ne m'avez pas dérangé. » Il semblait plutôt sympas, Nina aurait pu être une de ces fans hystériques essayant de pénétrer dans sa chambre d’hôtel ou je ne sais quelle autre déviance. Ce genre de pratique la dépassait totalement d’ailleurs. Jetant rapidement un œil sur l’acteur, elle constata qu’il était en tenue confortable, s’apparentant presque à un pyjama et en fut d’autant plus mal à l’aise.

« Oh! Vous n'étiez pas à la conférence tout à l'heure par hasard ? Votre visage me dis quelque chose. » Il l’avait reconnu dans cette foule de journalistes alors que Nina n’avait pas énoncé un seul mot ? Nina en fut réellement surprise mais aussi flattée. Elle se dit qu’elle n’avait au moins pas pu lui faire mauvaise impression puisqu’elle n’avait pas pu poser de questions qui aurait pu le mettre mal à l’aise. Observant ensuite sa propre tenue elle prit conscience qu’elle avait une tenue bien BCBG pour une fille de son âge. Elle avait gardé son tailleur qu’on lui avait conseillé de porter pour la conférence et qui était bien loin de lui convenir.

« Hum oui, je suis étudiante en journalisme à New York, on a été plusieurs à être invités à votre conférence. » lui répondit-elle. Ses autres camarades de fac avaient d’ailleurs eux aussi apprécié cette expérience. « Mais je ne venais pas vous soutirer des informations ne vous en faites pas. » Elle avait aussi donné son lot en matière d’artiste arrogant qui se pense supérieur et pense que le monde est à leur pied. Elle se souvenait très bien de son entrevue avec cet Adrian Henrikson. Elle avait réellement halluciné face à ce mannequin dont elle n’était pas près de vanter les mérites.

« J’ai été vraiment ravie d’assister à votre conférence, je vous suis depuis le groupe avec Misha et Rin, j’aime beaucoup ce que vous faites. » dit-elle tout de même. Ils n’allaient certainement pas passer la nuit sur le palier alors, autant qu’elle lui dise directement qu’elle appréciait son talent.

Ryota avait souvent été confronté à des situations problématiques avec ses fans japonaises. Parfois marrantes, parfois très énervantes. Dans le premier cas il n'en était pas toujours dérangé, il s'agissait surtout de photos prises sans son accord. Dans la plupart des cas cela se déroulait dans un lieu public, que ce soit dans la rue ou dans un magasin, il ne passait pas une journée sans qu'une personne ne le prenne en photo. Souvent les admirateurs n'étaient, à l'inverse de ce qu'ils pensaient, absolument pas discrets. Pourtant ça ne le dérangeait pas. Tant qu'il était seul il se fichait bien de paraître sur un cliché quelconque, ce qui aurait changé la donne c'est si quelqu'un de son entourage en avait fait les frais. Et c'est là que le deuxième cas intervient. Dépourvues de tout sens moral, certaines fans ont été jusqu'à le suivre jusque chez lui, à le stalker pendant des semaines et des semaines, à lui envoyer moultes lettres et à interroger chaque personne qui rentrait et qui sortait de son immeuble. Le jeune homme avait en fin de compte dû déménager, soucieux de subir encore cet harcèlement. Plusieurs autres cas similaires s'étaient déroulés  et dans l'ensemble même s'il en avait souffert, il avait toujours réussi à les gérer. Tout cela pour dire qu'en effet, il avait de quoi avoir certains doutes sur la version de la belle blonde. Cela dit il n'en était rien, elle lui semblait sincère et surtout, il n'avait jamais eu de problèmes avec les fans étrangers parce que, avouons-le, il n'en avait pas vraiment rencontré. Ryota se savait connu un peu partout dans le monde, de part son film Fullmetal Alchemist mais il n'avait été spectateur de sa popularité à l'étranger que dans certaines conventions. « Hum oui, je suis étudiante en journalisme à New York, on a été plusieurs à être invités à votre conférence. » Effectivement, il avait pu apercevoir un petit groupe de ce qui lui avait semblé être des étudiants. Ils devaient être venus en observateurs puisqu'aucun d'eux n'avait posé de question.

— Ah il me semblait bien avoir vu quelques étudiants...vous vivez à New-York comme moi donc. avait-il dit. Vous êtes venus en simples observateurs non ? Vous n'avez pas pu poser de question, j'ai trouvé ça plutôt dommage.

Car oui c'est bien connu, c'est aussi en faisant qu'on apprend. Ryota n'avait que faire de la théorie, à vrai dire et sans vouloir s'en vanter, il était doué pour ça et s'en était rapidement ennuyé durant ses études. Le japonais aurait donc trouvé plus normal de laisser leur chance à ces futures recrues du journalisme. « Mais je ne venais pas vous soutirer des informations ne vous en faites pas.» Se voulant rassurant, il lui avait adressé un autre sourire. Tant que cela n'endommageait pas sa vie privée et certains points professionnels non divulgables, il ne voyait aucun inconvénients à ce qu'elle lui quémande quelques informations, bien au contraire.  

— Oh je ne m'en faisais pas. la rassure t-il. Mais si vous avez envie de me poser des questions n'hésitez pas, on ne vous en a peut-être pas donné l'autorisation tout à l'heure mais moi je vous la donne.

De toutes manières mis à part un somme il n'avait rien de spécial à faire. Une petite interview non prévue au bar de l'hôtel n'était pas de refus, surtout qu'il avait peu côtoyé les New-Yorkais et qu'il était très curieux d'en savoir plus sur leur façon de vivre et leur manière de penser qui, comme on le lui avait dit bien souvent, était totalement différentes au Japon. « J’ai été vraiment ravie d’assister à votre conférence, je vous suis depuis le groupe avec Misha et Rin, j’aime beaucoup ce que vous faites. » Si la conférence lui avait plu alors tant mieux. Quant à la seconde information, elle avait laissée notre nippon sur le postérieur. Alors elle le connaissait depuis bien plus longtemps qu'il ne le pensait! La plupart des autres étudiants avaient dû l'avoir découvert que très récemment, mais elle non, comme quoi les coïncidences existent vraiment.

— Oh, sérieusement ? On m'avait encore jamais dit ça ici, ça me fait vraiment plaisir, merci. répondait-il, sincèrement heureux. Ça vous dit une petite interview improvisée au bar de l'hôtel ? Je ne vous drague pas hein, je ne voudrais pas être sur les tabloïds américains dès mon arrivée à New-York. Plaisantait-il. Je suis juste curieux de savoir ce qui vous a poussé à suivre notre groupe, c'est pas très répandu par ici, du moins j'ai jamais eu l'occasion de m'en apercevoir.

« Ah il me semblait bien avoir vu quelques étudiants...vous vivez à New-York comme moi donc. Vous êtes venus en simples observateurs non ? Vous n'avez pas pu poser de question, j'ai trouvé ça plutôt dommage. » Observateur c’était le mot, ils avaient juste le droit de regarder et se taire, tout ce qu’un journaliste avait du mal à faire.

« Oui, c’est assez frustrant mais c’est comme ça qu’on apprend aussi. » répondit la jeune femme en souriant. C’était aussi ce qui était ressorti avec ses autres camarades. Tous avaient eu des questions qui leur avait brûlé les lèvres et certains avaient même fini par trouver le temps long, assis sur leur chaise. Nina, quant à elle, avait tout de même apprécié, étant également une fan si l’on peut dire de Ryota. Elle le voyait plutôt comme une chance d’en savoir plus sur son métier et sur un artiste talentueux par la même occasion.

« Mais si vous avez envie de me poser des questions n'hésitez pas, on ne vous en a peut-être pas donné l'autorisation tout à l'heure mais moi je vous la donne. » La blondinette avoua apprécier le travail de l’asiatique et sa réaction ne se fut pas attendre. « Oh, sérieusement ? On m'avait encore jamais dit ça ici, ça me fait vraiment plaisir, merci. Ça vous dit une petite interview improvisée au bar de l'hôtel ? Je ne vous drague pas hein, je ne voudrais pas être sur les tabloïds américains dès mon arrivée à New-York. Je suis juste curieux de savoir ce qui vous a poussé à suivre notre groupe, c'est pas très répandu par ici, du moins j'ai jamais eu l'occasion de m'en apercevoir. » Nina rit légèrement à sa remarque et, sans même prendre le temps de la réflexion, enchaina :

« Avec plaisir ! Je ne suis pas une vraie newyorkaise, c’est peut-être pour ça ! » ajouta-t-elle en souriant tandis qu’ils avançaient jusqu’à l’ascenseur. « Je vous ai découvert, je vivais encore en France, mais c’est vrai que ce n’est pas le genre de musique le plus répandu par chez nous non plus. » La porte s’ouvrit et Nina s’engouffra dans la cabine avec l’acteur, consciente de la chance qu’elle avait de pouvoir échanger avec lui sans aucune pression. « Qu’est-ce qui vous a fait venir à New York, ça marchait bien à Tokyo non ? » lui demanda-t-elle alors que l’ascenseur descendait à peine, son débit de paroles revenant au galop.

« Oui, c’est assez frustrant mais c’est comme ça qu’on apprend aussi. » Elle n'avait pas tort sur ce point là. L'acteur en était le parfait exemple d'ailleurs, il avait lui aussi été à la fois si près et si loin de son but. Lorsqu'il avait été engagé comme backdancer des BAG il y a de cela quelques années déjà, il avait été très frustré de ne pas être sur le devant de la scène. Lui qui avait travaillé toute sa vie pour ce résultat, avait dû s'armer de patience pour réaliser son rêve qui au final, avait légèrement changé avec le temps.  Cependant à l'inverse de ce groupe d'étudiants, Ryota avait eu la possibilité de participer à diverses activités liées à son domaine de prédilection. Le jeune homme estimait donc qu'une simple question autorisée à chaque élève n'était pas exagérée et qu'ils auraient pu mettre ça en place.

— Certes. confirmait-il. Espérons juste qu'on vous laisse plus de liberté à l'avenir, je sais à quel point ça peut être très frustrant de ne faire qu'observer. continuait-il, nostalgique.

Puis il l'avait invité à boire un verre au bar, non pour lui faire la cour, le nippon n'avait vraiment pas le coeur à ça suite à sa rupture avec son ancienne collègue. Leur relation avait durée deux ans, il était tombé amoureux d'elle après avoir eu de nombreuses conquêtes et éloigné de son image de casanova au visage de poupon, le vingtenaire avait réussi à se caser non sans choquer ses fans. L'histoire avait fait le tour de l'Asie, les tabloïds s'étaient emparés de la rumeur et l'avait modifié à leur sauce à de nombreuses reprises. Pour autant le couple avait tenu et ces obstacles n'étaient rien face à celui qui s'était dressé devant eux cette année : son déménagement. Lui voulait se rendre aux Etats-Unis, elle voulait rester au Japon. Ryota avait dû faire un choix et même si ce dernier lui avait brisé le cœur, il ne se voyait pas refuser l’opportunité de sa vie pour une relation, bien qu'idyllique. Bref, il n'était pas là pour copuler avec la première petite étudiante venue, non, il avait plus de respect que ça pour la gent féminine et même si les rumeurs pouvaient parfois en affirmer le contraire, l'asiatique était du genre gentleman et courtois. « Avec plaisir ! Je ne suis pas une vraie newyorkaise, c’est peut-être pour ça ! » Tient, une autre expatriée ? « Je vous ai découvert, je vivais encore en France, mais c’est vrai que ce n’est pas le genre de musique le plus répandu par chez nous non plus. » Le jeune homme s'avançait vers l'ascenseur et après s'y être introduit, lui répondu d'un ton étonné.

— Oh vous êtes française ? Je suis allé à la Japan Expo il y a deux ans pour un film, je garde de très bons souvenirs de Paris! s'était-il exclamé. J'avoue avoir été très étonné des acclamations qu'on a eu en entrant sur scène, j'ai pas non plus cette image de la France qui écoute BAG, j'imagine que c'était surtout pour Fullmetal Alchemist.

Plusieurs fans du groupe devaient s'être glissés parmi le public mais Ryota, empli de modestie, n'en était pas venu à cette conclusion.  « Qu’est-ce qui vous a fait venir à New York, ça marchait bien à Tokyo non ? » Le dos contre la paroi de l'ascenseur, le japonais plongea son regard dans celui de son interlocutrice pour finalement lui adresser un sourire. Oui, ça marchait bien à Tokyo, ça marchait même dans tout le continent asiatique! Le jeune homme avait rêvé cette vie pendant des années et pourtant tout ce temps, il avait cette impression étrange qu'une chose manquait.

— Ça marchait du tonnerre dans tout le continent asiatique. confirmait-il. J'ai adoré faire parti de ce groupe et je dois avouer que ça me manque de plus chanter devant un public nippon mais j'ai eu l'opportunité d'élargir mes horizons, cette décision m'a coûté cher mais si je ne l'avais pas prise je l'aurais regretté.

L'idée de connaître un nouveau public et de découvrir de nouvelles choses l'emballait énormément et si vraiment cela ne marchait pas à New-York alors rien n'était perdu pour lui, avec sa notoriété au pays du soleil levant, Ryota savait pertinemment qu'il pourrait reconstruire une carrière là-bas.

Sorti de l’ascenseur, ils se dirigèrent vers le bar de l'hôtel où il s'installèrent dans un coin de la salle. Le barman les avaient accueillis avec professionnalisme, peut-être l'avait-il reconnu puisqu'il paraissait plutôt guindé. L'acteur s'était contenté d'un cocktail sans alcool et sans attendre, avait demandé l'addition pour payer leurs verres respectifs.

— Alors comme ça vous connaissez Misha et Rin...ça fait une paye que je les aie pas vu, j'ai hâte de les retrouver! avouait-il. Vous avez des questions pour moi du coup ? je suis prêt à répondre à presque tout! continuait-il, lui adressant au passage un petit clin d'oeil amical.

« Oh vous êtes française ? Je suis allé à la Japan Expo il y a deux ans pour un film, je garde de très bons souvenirs de Paris! J'avoue avoir été très étonné des acclamations qu'on a eu en entrant sur scène, j'ai pas non plus cette image de la France qui écoute BAG, j'imagine que c'était surtout pour Fullmetal Alchemist. » Nina ne put qu’acquiescer, la plupart de ses propres amis de lycées n’avaient jamais entendu parler d’eux avant qu’elle ne leur fasse écouter leur musique. Elle lui demanda ensuite pourquoi être venu à New York alors que cela marchait bien à Tokyo. « Ça marchait du tonnerre dans tout le continent asiatique.. J'ai adoré faire parti de ce groupe et je dois avouer que ça me manque de plus chanter devant un public nippon mais j'ai eu l'opportunité d'élargir mes horizons, cette décision m'a coûté cher mais si je ne l'avais pas prise je l'aurais regretté. » Nina l’écoutait et, loin du journalisme était vraiment contente de pouvoir discuter avec lui, normalement. C’était sans doute idiot mais, elle n’aurait pas pensé pouvoir approcher des vedettes aussi facilement.

« Tout quitter c’est pas simple oui, mais vous avez des amis ici non ? Je n’ai jamais regretté d’être venue vivre dans cette ville personnellement. New York est tellement pleine de possibilités et de diversité. » ajouta-t-elle tandis qu’ils sortaient de l’ascenseur. « Et pour un artiste, je suppose que les opportunités doivent être énormes pour avancer. » Ils s’avancèrent jusqu’au bar de l’hôtel et Ryota évoque Misha et Rin ses deux ex co chanteurs. « Je ne connais que Misha, depuis peu. » répondit-elle tout en prenant son verre de soda. Elle n’avait pas osé commander d’alcool alors que le chanteur se contentait d’un cocktail sobre. « Vous avez déjà répondu à un tas de questions tout à l’heure, et, bizarrement là, je n’en vois pas d’autre tout de suite. » Et c’était vrai, il avait déjà parlé, vaguement de ses futurs projets à New York et venait de lui répondre au sujet de sa venue ici. « Vous avez pas envie de reformer votre groupe le temps d’une tournée ? » l’interrogea-t-elle. En tout cas, elle, elle irait les voir ce serait certain.

HJ: je suis désolée pour le délai de réponse et la qualité de ce post :/

« Tout quitter c’est pas simple oui, mais vous avez des amis ici non ? Je n’ai jamais regretté d’être venue vivre dans cette ville personnellement. New York est tellement pleine de possibilités et de diversité. » Oui, le japonais avait des connaissances ici qu'il voyait régulièrement. Misha et Rin étaient ses réels vrais amis présents à la grande pomme mais leurs occupations respectives étaient telles qu'ils n'avaient jamais le temps de se voir. Au final c'était comme repartir de zéro. Ryota avait cette impression de revenir plusieurs années en arrière quand il se battait pour avoir ne serait-ce qu'un peu de notoriété, pour que l'on reconnaisse son potentiel et tout le travail qu'il avait fourni toute sa vie. Non pas que cette nouvelle aventure lui fasse peur, mais il fallait bien avouer qu'il appréhendait sa nouvelle vie, il se posait régulièrement ces questions : est-ce qu'un petit japonais comme moi sera reconnu aux USA ? Subirais-je le racisme ? Gagnerais-je aussi bien ma vie qu'avant ? Mais surtout : serais-je plus heureux ainsi ? L'ex-idole n'avait aucune réponse à donner, il était dans le flou mais pour autant il refusait de ne pas tenter l'expérience, parce qu'il savait pertinemment qu'il le regretterait à l'avenir sinon.

— J'en ai très peu mais oui, j'ai quelques amis ici. affirmait-il. Oh ça je m'en doute! Même si parfois j'en viens à me demander si mon choix d'avoir quitté BAG était judicieux, je ne regrette pas pour autant être venu ici...même si j'ai encore quelques appréhensions. 

« Et pour un artiste, je suppose que les opportunités doivent être énormes pour avancer. » Là encore c'était compliqué d'en être tout à fait certain. Il aurait sans doutes plusieurs opportunités, à voir simplement si elles lui plaisent. Mais le vingtenaire était plutôt confiant de ce côté là, il s'était bien mit d'accord avec sa nouvelle agence sur ses futurs plans et ils n'avaient omis d'objection pour aucun d'entre eux. 

— Ça dépend des propositions qu'on nous fait, parfois certaines opportunités n'en sont pas vraiment mais si on essaye pas on ne peut pas savoir...alors parfois ça foire, parfois ça fonctionne...à moi de faire en sorte qu'on me remarque, maintenant. répondait-il. Après ça c'est dans un peu toutes les professions, je ne vous apprends rien. 

Avait-il finit par dire tout sourire. « Vous avez déjà répondu à un tas de questions tout à l’heure, et, bizarrement là, je n’en vois pas d’autre tout de suite. » C'est vrai qu'on l'avait beaucoup sollicité aujourd'hui, c'était sans doutes dû à son déménagement mais on lui avait effectivement posé beaucoup de questions. Parfois très professionnelles, parfois trop familières, dans les deux cas on s'intéressait à lui et c'était là tout le secret de la célébrité : même l'indiscrétion et les bad buzz sont indispensables dans ce métier. Le jeune homme s'était donc contenté d'affirmer d'un simple signe de tête. « Vous avez pas envie de reformer votre groupe le temps d’une tournée ? » Levant les yeux au ciel comme pour s'imaginer la scène, l'asiatique se surprit à ne pas en être totalement opposé, bien au contraire. La bonne ambiance qui avait régné tout le long de leurs innombrables tournées ne les avaient jamais quitté et Ryota était parfois nostalgique de ces moments-là. Après il n'était pas le seul à en décider et si lui n'était pas contre, le reste des membres le serait peut-être. 

— Tout ne dépend pas de moi mais oui, je n'suis pas contre l'idée. avait-il répondu. C'est pas ma priorité pour le moment mais un jour peut-être si on me le propose. 

Encore faudrait-il qu'il revoit Misha et Rin, après tout ce temps passé loin d'eux, le nippon craignait que leur relation ne soit plus aussi intense qu'avant, qu'ils ne l'aient non pas oublié mais mit dans un petit coin de leurs souvenirs. Il fallait dire que Ryota avait été très occupé ces dernières années, le rôle de leader avait été compliqué et énormément de choses avaient été reposées sur lui. Sa notoriété avait explosé d'un coup, le nombre de ses fans devenaient tellement impressionnant que lui-même en avait été dépassé. L'acteur ne trouvait donc jamais vraiment le temps de contacter ses amis. 

Bref, ce n'était pas le moment de rêver de sa gloire japonaise, là Ryota était en charmante compagnie et si elle était intriguée par lui, c'était également son cas. Son parcours avait dû être semé d'embûches, tout comme lui, elle était une expatriée et avait peut-être dû repartir de zéro, quelques conseils ne serait donc pas de trop. 

— Assez parlé de moi. s'exclamait-il en buvant sa boisson. Qu'est-ce qui a poussé une française à faire des études de journalisme à New-York ? Le fait de ne pas se donner de limites ? la questionnait-il. Désolé je suis un peu curieux mais comme je suis dans cette phase de nouvel expatrié ça m'intéresse de savoir comment vous avez pût gérer votre mal du pays...si tant t'es que vous en ayez souffert.

« Oh ça je m'en doute! Même si parfois j'en viens à me demander si mon choix d'avoir quitté BAG était judicieux, je ne regrette pas pour autant être venu ici...même si j'ai encore quelques appréhensions. » Nina ne pouvait que comprendre même si, être étudiante avait largement facilité les choses pour sa part. Elle enchaina sur le fait qu’à New York il ne devait pas manquer d’opportunités professionnelles. « Ça dépend des propositions qu'on nous fait, parfois certaines opportunités n'en sont pas vraiment mais si on essaye pas on ne peut pas savoir...alors parfois ça foire, parfois ça fonctionne...à moi de faire en sorte qu'on me remarque, maintenant. Après ça c'est dans un peu toutes les professions, je ne vous apprends rien. » Il n’avait pas l’air sûr de lui et cela la désolait un peu. Elle le trouvait assez pessimiste mais peut-être était-ce le fait de débarquer dans l’inconnu tout simplement.

« Oui c’est sûr mais, se planter quand on sait qu’on a dix autres possibilités derrière ou bien qu’il n’y en ait aucune autre c’est différent tout de même. Je suis sûre que vous arriverez à percer ici aussi, regardez la conférence, le nombre de journalistes qui étaient là. » sourit-elle. Ryota semblait vouloir continuer sa carrière solo même s’il n’avait pas l’air fermé totalement à l’idée de retrouver le trio sur scène.

Tout en buvant, ce fut au tour de la blonde d’être questionné. « Assez parlé de moi. Qu'est-ce qui a poussé une française à faire des études de journalisme à New-York ? Le fait de ne pas se donner de limites ? Désolé je suis un peu curieux mais comme je suis dans cette phase de nouvel expatrié ça m'intéresse de savoir comment vous avez pût gérer votre mal du pays...si tant t'es que vous en ayez souffert. » Nina esquissa un sourire à ses excuses, plutôt flattée qu’il s’intéresse aussi à elle, lui confirmant le fait qu’il n’était pas de ses artistes superficiels cherchant à tout prix à disperser des infos pour les unes des tabloïds. La jeune femme posa son verre sur la table avant de répondre.

« Moi c’est différent, je venais de finir le lycée et j’avais envie de quitter le nid familial. Je voulais travailler dans le journalisme et j’ai eu l’opportunité de pouvoir faire mes études ici. J’espère pouvoir rester ici après aussi. » commença-t-elle. « Je n’ai jamais été timide et je crois que ça m’a aidé à la fac. Après avec les études je me suis fait des amis et ça s’est fait tout seul en fait. Je suis retournée chez mes parents il y a quelques semaines et franchement, je me sens ici chez moi, j’espère que ce sera pareil pour vous ! » termina-t-elle avant de terminer son verre.

« Si ca vous dit, on pourra aller boire un verre quand vous aurez un moment là-bas ? Je suppose que vous risquez d’être pas mal demandé mais, si ça vous tente ça me ferait plaisir. » proposa Nina, un peu hésitante tout de même. Elle espérait qu’il ne finirait pas par penser qu’elle était une de ses groupies finalement.

« Oui c’est sûr mais, se planter quand on sait qu’on a dix autres possibilités derrière ou bien qu’il n’y en ait aucune autre c’est différent tout de même. Je suis sûre que vous arriverez à percer ici aussi, regardez la conférence, le nombre de journalistes qui étaient là. » Certes, même si ses co-acteurs y étaient pour beaucoup pour la présence des journalistes à la conférence, il fallait bien avouer qu’il avait un peu été la coqueluche de l’évènement, notamment pour ses antécédents d’idole japonaise qui a travaillé avec le célèbre Misha Lukasz. Le japonais n’en faisait pas cas, il s’attendait à ce genre de réaction inévitables et comprenait parfaitement que la presse s’y intéresse. Toutefois il fallait être honnête, que l’on ne parle que de ça sans trop mentionner son rôle dans le film et ses éventuelles capacités d’acteur était très vexant. Ryota n’était cependant pas du genre pessimiste et se savait déjà très populaire pour son rôle d’Edward Elric dans Fullmetal Alchemist, il lui suffisait d’apparaître dans un autre blockbuster du même genre pour gagner en notoriété et le tour était joué! Non pas que le jeune homme ne fasse ça pour l’argent, à vrai dire et sans vouloir s’en vanter, il en avait déjà beaucoup de côté. Non, lui espérait tout simplement être reconnu pour son dur labeur, pour tout ce travail acharné qui l’avait mené jusqu’ici.  

— C’est vrai. Confirmait-il d’un sourire. De toutes manières je n’ai pas quitté mon pays pour faire du surplace aux USA, je compte bien percer!  

Car oui, ça lui avait beaucoup coûté de quitter sa terre natale, sa petite-amie –dont il est encore éperdument amoureux, sa famille, son confort. Ici tout était différent, à commencer par les coutumes qu’il ne comprenait pas toujours. Mais le changement était bénéfique, le nippon voulait voyager, découvrir autre chose, élargir ses horizons, et quoi de mieux que la grosse pomme pour se faire ? « Moi c’est différent, je venais de finir le lycée et j’avais envie de quitter le nid familial. Je voulais travailler dans le journalisme et j’ai eu l’opportunité de pouvoir faire mes études ici. J’espère pouvoir rester ici après aussi. » Effectivement, le contexte n’était pas tout à fait le même, la jeune femme avait quitté son pays pour réussir dans le milieu. Lui avait déjà réussi dans son milieu et au contraire de la jeune femme qui ne pouvait que progresser, le jeune homme partait d’une célébrité impressionnante –parfois étouffante sans trop savoir où sa décision le mènera...ce qui était sûr cependant, c’est qu’il allait être plus tranquille concernant les fans, aucune pour le stalker nuits et jours...du moins il l’espérait. « Je n’ai jamais été timide et je crois que ça m’a aidé à la fac. Après avec les études je me suis fait des amis et ça s’est fait tout seul en fait. Je suis retournée chez mes parents il y a quelques semaines et franchement, je me sens ici chez moi, j’espère que ce sera pareil pour vous ! »  

— Oh ça aide toujours d’avoir un peu d’assurance! Vous avez quand même été courageuse de déménager à l'autre bout toute seule à un si jeune âge, je vous en félicite. Avait-il dit. Je l’espère aussi, au début je doute que ce soit facile mais j’ai déjà beaucoup de relations amicales ici et je suis persuadé que ça m’aidera vraiment de retrouver mes ex-collègues.  

Il avait déjà hâte que ce soit le cas d’ailleurs! « Si ca vous dit, on pourra aller boire un verre quand vous aurez un moment là-bas ? Je suppose que vous risquez d’être pas mal demandé mais, si ça vous tente ça me ferait plaisir. » La proposition était très sympathique et même si le vingtenaire se méfiait souvent de ce genre d’attention, étrangement cette fois-ci, il sentait qu’il pouvait lui faire confiance. Il ne perdait de toutes manières pas à lui donner son numéro, Ryota avait appris de ses erreurs et avait donc deux lignes -toujours en avoir une de secours, les fuites étant monnaie courante dans le milieu du divertissement.  

— Ce sera avec plaisir, merci de la proposition. Avait-il répondu avant de siroter sa boisson en fixant son interlocutrice. Je ne réponds pas beaucoup à mes messages privés sur les réseaux sociaux, parce que sinon je n’en aurais pas fini. Plaisantait-il. Je suis plus sms. Du coup je ne doute pas de vous mais j’aimerais en avoir la confirmation. Commençait-il. Si je vous donne mon numéro, pouvez-vous me promettre de ne pas le divulguer ?  

« Oh ça aide toujours d’avoir un peu d’assurance! Vous avez quand même été courageuse de déménager à l'autre bout toute seule à un si jeune âge, je vous en félicite. Je l’espère aussi, au début je doute que ce soit facile mais j’ai déjà beaucoup de relations amicales ici et je suis persuadé que ça m’aidera vraiment de retrouver mes ex-collègues. » Nina sourit au début de sa remarque, de l’assurance c’est vrai qu’elle en avait rarement manqué, en ayant même parfois trop. A la voir à ce jour, aussi peu confiante en elle depuis sa rupture, on pouvait douter de la personne qu’elle avait été à son arrivée ici, pleine de vie, toujours le mot pour rire et surtout à ne pas se prendre la tête. Elle voulait profiter de sa jeunesse et ne pas penser à l’avenir. Aujourd’hui, même le présent avait un goût amer, même si elle s’efforçait à garder la face en dehors.

« Oui ça vous fera un bon soutien pour démarrer ici. » répondit-elle.
Un élan d’audace l’emparant, elle se lança à lui proposer de se revoir une fois à NY, pour boire un verre, sans aucune idée là-dessous. Nina avait apprécié la discussion et cela lui était venu assez naturellement à vrai dire. « Je ne réponds pas beaucoup à mes messages privés sur les réseaux sociaux, parce que sinon je n’en aurais pas fini. Je suis plus sms. Du coup je ne doute pas de vous mais j’aimerais en avoir la confirmation. Commençait-il. Si je vous donne mon numéro, pouvez-vous me promettre de ne pas le divulguer ? »
La française fut assez surprise de la réaction du jeune homme, il ne semblait pas vraiment méfiant alors qu’elle était vouée au journalisme et qu’ils se parlaient depuis moins d’une heure. « Je vous le promets, je vous dirai bien de demander à Misha si je suis fiable si vous avez un doute mais ce serait assez étrange quand même. » ajouta-t-elle en riant légèrement. « Si vous préférez je vous laisse mon numéro et à vous de voir quand ça vous tente ? » proposa-t-elle ensuite.

« Oui ça vous fera un bon soutien pour démarrer ici. » Effectivement, et il en aurait bien besoin de soutien justement. Car s’il avait construit une bonne carrière jusqu’ici, ce n’était pas uniquement grâce à sa bonne volonté mais bel et bien avant tout grâce au soutien de ses proches et d’autant plus de sa génitrice qui l’avait toujours encouragé. Cette dernière était également dans le milieu, célèbre actrice, elle s’était fait une place importante dans la cinématographie japonaise. Sans dire que cela lui avait facilité la vie, il avait néanmoins reçu de nombreux conseils très utiles que d’autres débutants n’avaient pas eu. Si sa mère n’avait pas été là, Ryota n’en serait certainement pas là aujourd’hui. Alors effectivement son absence se faisait ressentir mais le jeune homme pouvait trouver réconfort en ses anciens collègues qui, même bien avant New-York, l’avait déjà beaucoup aidé par le passé.  

Une entraide qui achevé de le perfectionner dans le métier et qui l’avait poussé à en faire davantage. S’il s’était bien plus consacré à ses concerts et à ses apparitions à la télévision, il en avait énormément négligé sa vie sociale. Mis à part quelques apparitions en boîte de nuit, quelques rendez-vous amoureux qui avaient été pour la plupart gâché par la presse à scandales, il ne sortait pas beaucoup et avait pour endroit favori son agence dans laquelle il pouvait s’entraîner à sa guise. « Je vous le promets, je vous dirai bien de demander à Misha si je suis fiable si vous avez un doute mais ce serait assez étrange quand même. » L’asiatique comprenait la surprise de la jeune femme mais considérait étrangement bien plus prudent d’échanger par appel que par messages privés sur internet. Il avait été spectateur d’énormément de piratage de comptes de ses amis célèbres et chacun d’entre eux -et il ne les jugeait pas, lui-même n’étant pas l’exemple même de la pureté, avait toujours été naïfs en envoyant des messages et des photos compromettantes. « Si vous préférez je vous laisse mon numéro et à vous de voir quand ça vous tente ? » Le vingtenaire lui avait adressé un sourire, elle semblait se poser des questions, sans doute tentait-elle de comprendre la raison qui poussait Ryota à lui faire autant confiance ? À vrai dire c’était davantage par instinct puis se sachant possesseur de deux lignes, il n’avait trop rien à perdre.  

— Je comprends votre surprise. Avait-il répondu. J’ai deux lignes téléphoniques du coup je ne crains pas la fuite de mon numéro. Puis le fait que vous connaissiez Misha me mets en confiance alors échanger avec vous par sms ne me gêne absolument pas.  

Le japonais n’était pas soucieux pour un sou, à vrai dire il vivait vraiment au jour le jour et si la demoiselle vendait son numéro aux tabloïds alors tant pis ! Il ne se priverait pas de créer des liens avec d’autres personnes hors célébrités pour des broutilles pareilles. Puis vraiment, il voyait mal cette jolie blonde dévoiler son côté obscur, évidemment nous ne sommes jamais sûrs de rien mais pour le coup, il ne croyait pas se tromper.  

— Vous savez, je n’veux pas avoir à me cacher H24 comme beaucoup de célébrités, je prends des précautions certes mais si ça m’empêche de vivre librement comme chaque humain normalement constitué alors ça ne m’intéresse pas...bon, ça m’a causé pas mal de problèmes par le passé à cause des tabloïds mais bon, j’m’en fout pas mal.