Restaurant cinq étoiles ? Réservé. Costume hors de prix ? Ok ! Limousine ? Parée ! Wyatt avait mit les bouchée double pour faire de ce rencard le plus parfait qui soit. Elle ne voulait pas être une fille comme les autres ? Alors elle serait servie. Il avait réservé pour April le meilleur restaurant de la ville. Hors de prix, inabordable pour une bourse autre que al sienne, et qui nécessitait normalement des mois d'attentes. mais quand on s'appelle Wyatt Every et que son visage est placardée sur la façade du restaurant en question, rien n'est impossible. Un simple coup de fil au gérant qu'il connaissait bien, et son apparaissait soudainement en haut de la liste. Tenue correcte exigée, il avait prit soin de mettre son plus beau costume noir, sa chemise blanche mais avait laisser sa cravate au placard. Véritable instrument de torture à son humble avis. La limousine aussi l'attendait, pour être certains de ne pas conduire ne ayant trop bu. Parce qu'il comptait bien faire péter le champagne et repartir sur de bonnes bases avec elle.

Elle qui l'avait arrêté quelques jours auparavant. Elle qu'il avait lâchement abandonné il y'a plus de quinze ans, figé devant une scène qui l'avait traumatisé à vie. Vivant avec la culpabilité depuis son adolescence, il se permettait enfin d'oublier cet épisode tragique, tentant son possible pour obtenir le pardon de la petite blonde. La garde à vue s'était bien terminée, alors qu'il avait finalement gagné son pari et obtenu ce rencard tant espérer. Mais il ne l'avait pas prit sur le même ton. Si au départ il en jouait, la draguait pour simplement l'avoir dans son lit comme une énième conquête, il avait finalement revu sa proposition. Un vrai rencard. Non pas qu'il aspirait à ce que ça débouche sur une relation, plutôt crever. Non mais il espérait simplement que cette soirée se passe bien, qu'ils puissent oublier le passé l'espace d'un instant, renouer. Si tant est qu'ils avaient déjà nouer quelque chose.

Quittant le manoir d'un pas assuré, il entrait dans la limousine et checkait une dernière fois son portable. Il donnait l'adresse au chauffeur, un quartier de Brooklyn bien loin des paillettes de sa vaste demeure, mais qu'importe, il s'adapterait. Et puis il n'avait longtemps à s'adapter puisque la belle blonde profiterait du monde de l'acteur l'espace d'une soirée. Le chauffeur s'arrêtait devant un immeuble, tandis ce que Wyatt lui demandait de sagement l'attendre, descendant du véhicule. Il montait les escaliers, trouvait le palier de la demoiselle pour frapper à la porte, le sourire charmeur aux bords des lèvres. Sourire qui s'effaçait aussitôt qu'elle ouvrait la porte. Un jean, un petit pull jaune. Elle était mignonne, il ne pouvait pas dire le contraire, mais la tenue n'était clairement pas adaptée à un établissement comme celui dans lequel il l'emmenait. ".. T'es sérieuse là ?" Une question posée d'une voix douce, arquant un sourcil. Every soupire, secoue la tête. "April, on va dans un cinq étoiles, pas au McDo." Il fronce les sourcils cette fois, se cale contre l'encadrement de la porte. "Va te changer s'il te plaît, on va être en retard."

@April Sawyer

Tu avais accepté ce rencard proposé sans réellement savoir à quoi t'en tenir. Une chose était certaine, tu l'avais bien compris alors que tu te retrouvais avec lui au commissariat: tu lui plais, considérant toutes les tentatives de charme qu'il t'a mis à la figure. Ou du moins, tu lui plaisais assez pour qu'il tente de t'amener dans son lit pour peut-être mieux sortir du poste de police.Tu ne sais pas exactement les raisons, ce qui s'est passé dans son esprit à ce moment-là, avant qu'il réalise qui tu es. C'est peut-être mieux de ne pas le savoir, de te faire croire que c'est simplement qu'il t'a trouvé de son goût et que ce n'était pas une façon idiote de mieux filer entre tes doigts. Pourtant, le résultat est le même: tu as accepté ce rencard. Et te voilà là, dans un ensemble de sous-vêtements agencés, à t'observer devant cette glace plein pied qui se trouve dans ta chambre. Te voilà à vérifier si c'est le bon ensemble à porter, si c'est celui qui te mettra le mieux en valeur juste au cas que les choses ne dérapent. Tu replaces doucement la bande élastique légère contre tes hanches, délicate dentelle bleue ciel posée à ton corps parfaitement entretenu.

Puis c'est le regard qui dérive vers la jolie robe de soirée. Tu n'en possèdes pas beaucoup, que quelques-uns qui attendent avec désespoir que tu les portes de nouveau après un évènement unique. Tu dérives vers l'ensemble que tu as mis au gala, de cette chemise banche et veston noir. Tu te mords un peu la lèvre inférieure, en véritable hésitation de simplement porter ce que tu es plus habituée ou si tu fais des efforts. Finalement, le tissu délicat se pose sur ton corps, la robe de soirée enfilée alors que tu quittes vers la salle de bain pour te maquiller et faire tes cheveux. Tu as du temps devant toi, tu aimes prendre ton temps pour te préparer. Tu as rangé ton appartement, toujours au cas où les choses ne dérapent, pris une bonne douche bien chaude, fais tes cheveux et te voilà à la dernière étape. Rouge cerise sur les lèvres, eyeliner classique sur les paupières, mascara, tu refais tes cheveux une dernière fois, parfume ton corps juste assez. Et là, viens l'attente, les talons aux pieds, le tissu soyeux glissant sur le divan. Tu prends ton téléphone en attendant, fouine sur les diverses applications.

Et c'est là qu'un article relativement apparaît dans ton fil d'actualité. Le titre se veut clair: Wyatt se démontre avec une femme de plus au bras. Le tombeur de ces dames, le casa nova des temps modernes. Le bad boy qui fait craquer toutes les filles. Tu serres les dents. Ton esprit se met aussitôt en fonction alors que tu réalises, peu à peu, la situation. Si tu files à ce rendez-vous, c'est automatique. La popularité de Wyatt fera que tu seras vue à ses côtés et tu tomberas dans la même routine que toutes les autres. Qu'une fille de plus à son bras pour se pavaner devant la presse. Et si en soit il n'y a rien de mal car ce n'est qu'une connaissance du passé... l'idée te déplait. Horriblement. Tu changes aussitôt d'application sur ton téléphone afin de composer le numéro sur le petit écran et l'apporter à ton oreille.

« Bonsoir, c'est pour une livraison. Deux pizzas moyennes, j'vous pries. »

Oui, tu avais changé les plans. Tu n'allais pas annuler ton rencard avec Wyatt pour autant, cependant. Non, loin de là. Mais il était hors de question qu'il t'amène dans un restaurant pour se montrer au bras d'une fille de plus. Tes talons claquent doucement au sol alors que tu ajoutes de la bière à ton frigo, ainsi qu'une nouvelle bouteille de vin rosé. Puis une bouteille de champagne aussi, tiens. Le meilleur que tu possèdes dans ton appartement, juste au cas que ce Wyatt soit trop luxueux pour se contenter de bière et de vin. Heureusement, tu as des goûts de luxe toi aussi, bien que le salaire ne soit aucunement en compétition avec l'acteur. Ça ne devrait pas être de trop mauvaise qualité pour lui, tu espères.

La robe retourne dans ton garde-robe et finalement, c'est un jeans et un pull en tricot jaune foncé qui recouvre tes délicats sous-vêtements. Les talons retirés, tu te retrouves bêtement avec des bas simples pour couvrir tes orteils. Une dernière retouche et voilà qu'on cogne à ta porte. Tu te dépêches un peu pour répondre, te maudissant de cette réaction, ouvrant la porte rien que pour voir son sourire s'éteindre. Le tien, lui, s'agrandit alors qu'il te demande si tu es sérieuse. Tu hausses un sourcil faussement innocent pour ensuite hausser les épaules. « Non, changement de plan pour ce soir, Every. J'ai pensé que l'on pouvait rester ici, regarder des films peut-être. » Tu t'appuies un peu contre ta porte dont tu tiens toujours la poignée. « La pizza est en chemin, tu peux la payer si tu y tiens tant que ça. Promis, j'ai choisi la meilleure pizzeria en ville. » Un clin d'oeil amusé, référençant à ce qu'il t'avait dit au poste: t'amener au meilleur resto' de la ville. Sourire joueur, tu te décales finalement de la porte d'entrée afin de le laisser passer, de le laisser entrer ton appartement qui n'est pas si banal que ça, bien que ce ne soit en rien comparable à la demeure de l'homme, sans doute. « Puis pour la réservation... Il suffit d'annuler, non? Le grand Wyatt Every sait se sortir de n'importe quelle situation, n'est-ce pas? » C'est finement moqueur, sourire flottant aux lèvres, attendant sa réaction. Et au fond de toi, malgré tout, tu espères qu'il ne se fâche pas de trop. Qu'il ne décide pas de tout simplement partir et annuler la soirée parce que tu avais changé les plans. Au fond de toi, il y a cette petite nervosité qui se creuse à ton ventre sur ce geste audacieux. Parce que mine de rien, tu avais bien envie de passer une soirée avec lui, apprendre à le connaître un peu, rattraper le temps perdu. Et l'idée qu'il parte en colère, te confirmant que ce n'était que pour t'afficher à son bras, t'attriste réellement. Alors tu as beau te tenir droite, faussant les apparences d'un geste assuré, à l'intérieur de toi, tu es horriblement stressée.

La mine déconfite, il observe la petite blonde derrière sa porte. Elle semble fière, mais lui l'est beaucoup moins. Les mains dans les poches de son pantalon, il fixe la demoiselle, fronçant les sourcils. Il l'écoute, elle dont le sourire ne la quitte plus, ne prêtant pas la moindre attention au décors, trop concentré sur ces habits absolument pas adapté à la situation. Il l'écoute pourtant docilement, se mordant la joue pour ne pas éclater. "Regarder un film...?" Il répète, perturbé, surpris aussi de ce changement de plan si soudain. "Tu va me faire annuler le resto le plus cher et le plus branché de la ville - peut être même du pays- pour regarder un film en bouffant une pizza ? T'es sérieuse ?" Il reste là, sur le pas de la porte, alors qu'elle se décale en l'invitant à entrer. Il a dû mal à réaliser. Pense à une blague, d'abord, pénétrant l'appartement sans la quitter des yeux, grimaçant sans comprendre. "Elle annule un resto pour une pizza..." Il murmure, se répétant cette phrase pour lui même. Il s'attendait à tout sauf à ça. Il pensait même qu'elle annulerait, qu'elle le planterait pour lui faire regretter son geste. Mais non. Elle privilégiait un moment intime à un dîner sous le feu des projecteurs. Il secouait la tête, inspirait profondément, sortant le portable de sa poche. "Très bien..."

En temps normal, il aurait probablement fait demi tour, serait parti manger seul ou bien aurait invité une mannequin sur la route pour ne pas se pointer là bas sans personne à son bras. Mais il tenait à ce rencard, à ce nouveau départ. Alors puisque la jeune femme avait décidé de changer tous les plans, qu'il en soit ainsi ! Il composait le numéro, refermant la porte de l'appartement derrière lui, combiné sur l'oreille. "Ouai, c'est Every. Tu peux partir. Je me débrouillerais pour rentrer. Annule Benny's pour moi." Et sans un mot de plus, il raccrochait, laissant le chauffeur sans plus d'informations. Le portable de nouveau à sa place, il s'approchait de la jeune femme. "Très bien Sawyer. Je comprends pas bien pourquoi tu veux bouffer une pizza devant un film plutôt que de manger du foie gras, mais allons y."

Il enlevait sa veste, la posait sur un petit porte manteau, presque comme s'il était chez lui. Il était bien plus à l'aise, il ne pouvait pas le nier, mais ce n'était absolument pas ce qui était prévu. "Dis moi que t'as de la bière au moins." A peine avait-il finit sa phrase que la sonnerie retentissait. Wyatt s'approchait de la porte, sortant son portefeuille en ouvrant. Le petit livreur avait le nez plongé dans ses papiers. "Une végétarienne et une reine ?" Wyatt arquait un sourcil. "Ouai...? Je crois. Sûrement." Il tourne le regard vers April, la questionnant du regard. Le livreur relevait le regard, les yeux écarquillés. "V-Vous,... Vous êtes ... ?" Wyatt secouait la tête, se pinçant les lèvres en récupérant les cartons. "Pas du tout. Rien à voir. Juste un ... Cousin éloigné." Il payait le garçon, figé devant la porte avant de lui asséner un "Bonne soirée." et de lui claquer la porte au nez.

Le regard déviant sur la blonde, il regardait le ticket de commande. "Comment t'as su ?" Arquant un sourcil il déposait les cartons sur la table à manger. "Je suis pas certain d'avoir dit à qui que ce soit que je prenais végétarien... T'es flippante là." Sa pizza favorite, un choix peu commun alors que les autres privilégiaient les trois fromages et autres savoyardes. Il mangeait de la viande, bien sûr, mais ne disait jamais non à de bons légumes, surtout sur une pâte à pizza. Il croise les bras, approchant de Sawyer, jusqu'à s'arrêter à quelque centimètre d'elle. "Très bien. Alors qu'est-ce que t'as prévu d'autre ?" Il pointe son doigt vers le haut, la sommant de ne pas répondre avant d'ajouter. "Attends, d'abord, je picole. Ca me fera oublier que je rate Benny's pour toi." Cherchant la direction de la cuisine pour s'y engouffrer, totalement sans gêne.

Hors de la zone de confort habituelle, loin des projecteurs, loin de la grande scène de la célébrité. Voilà ce que tu avais imposé à Wyatt ce soir. Il ne fallait pas déconner: tu étais persuadée qu'il avait sans doute déjà fait dans l'option film et pizza. Probablement avec une conquête précédente ou peut-être même une ex-petite amie. Du moins, c'est ce que tu étais persuadée. Il n'avait tout de même pas été célibataire toute sa vie, non? Enfin, t'en sais rien. Puis, rien à foutre, sa vie amoureuse ne t'intéresse pas. Tout ce que tu sais, ce sont les faits: t'amener au restaurant avec lui, c'était être l'une de ses idiotes de plus et ça ne te faisait guère envie. Tu hausses de nouveau un sourcil en l'écoutant te faire un résumé, puis tu soupires légèrement. « Oui, c'est ça. Puis si ça se passe bien, t'auras qu'à te reprendre une autre fois, c'est pas comme si t'avais du mal à faire réservation, non? » Une autre fois. Oui, tu proposais presque déjà un second rencard avant même que celui-ci soit passé, dévoilant sans réfléchir l'envie que ce ne soit pas fois unique. Ça pourrait, pourtant. Si ça se passait mal, aussi, ça le serait obligatoirement. Mais voilà, le chat est sorti du sac tout seul: Tu ne dirais pas non à pouvoir le revoir une autre fois. Tu étais déjà là, après tout, plutôt que d'avoir fait annuler la soirée. « On fais livrer le resto', c'est pas la même chose. » Que tu lâches sans vraiment le regarder, refermant la porte pour la barrer. Parce que tu avais entendu son murmure, tout simplement.

Il entre et empoigne son téléphone, appelle ce que tu présumes être son chauffeur alors que toi, tu t'amuses à l'observer, curieuse, découvrant chaque trait toujours un peu plus défait tu as l'impression. Benny's. Ton coeur rate quasi un bond en constatant le restaurant choisi. Ce n'est pas rien, cet endroit. Tu sais que ça coûte une fortune. Pourtant, l'idée de la pizza te semble toujours aussi séduisante, mieux que cet endroit où tu devrais sans doute retenir tes élans d'émotions pour parler de cette voix basse afin que personne ne se dérange. Puis... C'est peut-être mieux ainsi. Si au final vous ne vous vous entendiez pas du tout? Tu n'avais pas envie de faire une scène dans le plus grand restaurant de la ville et te ridiculiser à jamais. « Pour ne pas être une de plus. Ces nanas que t'affiche à ton bras comme une fille trimballe un sac à main. » Tu admets dans un élan de franchise, le laissant prendre ses aises sans réellement te soucier. Tant mieux, tu détestes jouer l'hôtesse après tout.

Tu vas pour parler, mais on cogne à la porte déjà afin de dévoiler le livreur qui annonce la commande de la livraison. Les bras croisés, ravie au fond de toi que l'acteur ne soit pas parti en courant, tu offres un petit sourire en guise de confirmation lorsqu'il te questionne sur la commande apportée. Sauf que tes sourcils se froncent de questionnement alors qu'il renie sa célébrité. Comportement inhabituel tu as l'impression, considérant qu'il n'a pas hésité à jouer sa carte d'acteur lorsque tu l'as arrêté. Peut-être même qu'il aurait pu s'en sortir avec une pizza gratuite. Pourtant... Rien. La porte se claque et tu hausses de nouveau les sourcils. « Bah alors, elle est où ta vantardise ? J'm'attendais à ce que tu lui offres un autographe, une selfie et que tu te barres avec la pizza. » Tu te moques gentiment, tandis qu'il observe le ticket de livraison, sans rien dire d'abord.

T'es pas même certaine si il t'a entendu en fait, parce que le voilà qui te questionne sur le sujet des pizzas. Comment t'as su quoi? Ah-... Les saveurs de pizza. Tu pinces un peu des lèvres, un brin déçue d'avoir eu tout faux en bout de ligne. Le mélange de jambon, de champignons et de fromage avec cet oeuf au plat sur le dessus semblait pourtant être une combinaison assez classe pour l'homme dans ton appartement. Sauf que non, il préférait largement la végétarienne, contre toute attente. Pire encore: Il se demande comment tu as fais pour deviner. « C'était pour moi, en fait... » Tu admets, haussant encore une fois un peu les épaules. « J'croyais t'aurais plutôt été du type reine... La végé' est ma préférée. J'savais pas que c'est ce que tu prenais. » Petit sourire aux lèvres, le voilà qui s'approche de toi. À quelques centimètres à peine, alors que tu gardes ton regard braqué dans le sien. Respire, April. Il est encore là, il n'est pas parti. Il n'a pas décidé de prendre la fuite. Peut-être que finalement, il voulait vraiment te connaître. Ou se faire pardonner, t'en sais rien. Si ça se trouve, il se fera pardonner ce soir et il va disparaître de ta vie ensuite. Pourtant, cette finalité ne te plaisait pas. Tu vas pour ouvrir les lèvres encore une fois, mais incapable de répondre sur ce coup-ci, il te fait signe d'un doigt afin de ne pas répondre pour fuir vers ta cuisine. Un petit rire t'échappe. « Tu vas me faire le reproche toute la soirée ? » Tu le rejoins en cuisine et te coince une place au frigo en passant sous son bras, avant même qu'il puisse toucher la bière, agrippant ta bouteille de vin pour reprendre le même chemin, profitant de ta petite carrure pour t'incruster. Puis, la bouteille s'ouvre et tu te verses à boire dans des gestes automatiques. « En soit, je n'ai pas prévu grand chose. Seulement manger, boire et voir si y'a un truc bien à regarder. T'aimes quoi comme film, au fait? » Et tu te retournes finalement, le verre servi, afin de presser ton dos au comptoir et l'observer, prenant une gorgée du délicieux liquide.

Il secouait la tête aux dires de la demoiselle. Elle pensait sincèrement que c'était si facile ?!...Elle avait totalement raison. Il lui suffisait d'un coup de fil pour tout annuler, faire repartir le chauffeur dans l'autre direction. Il s'arrangera avec le gérant plus tard, obtiendra probablement une nouvelle réservation quand la petite blonde aura changé d'avis. "Non t'as raison, ça n'a rien à voir." Champagne hors de prix contre de la bière, Foie gras contre pizza, Caviars contre film. Rien-à-voir. Mais Wyatt faisait un effort, en soupirant, acceptant sa défaite. A quoi bon lutter, il ne pouvait pas la forcer à sortir, ne voulait pas la voir aller au resto dans cette tenue, et puis au fond c'est lui qui cherchait à se faire pardonner. Every n'était qu'un pantin, une marionnette qui se laissait docilement embarqué dans un Netflix & Chills improvisé, puisque tel était le désir de sa flic préférée. Il s'arrête sur ses dires, le sourire aux lèvres, avant de souffler. "Donc, tu veux me revoir !" Il arque un sourcil, laissant un léger rire s'échapper de ses lèvres. Elle s'est trahis, et lui case ça dans un coin de son esprit. "Je te fais déjà cet effet là ?"

La question se pose sans réellement se poser, mais April y répond quand même, prenant de court l'acteur qui pose ses yeux sur elle. Il reste figé, une fois de plus. Il murmure, simplement, un semi sourire se dessinant sur les lèvres. "J'emmène personne chez Benny's." Il calait cette phrase le plus simplement du monde, marquant une pause en haussant les épaules. "A part Emma, mais c'est mon agent, et quelques réalisateurs pour les affaires." Mais une de ses conquêtes, jamais. Pas une fois une de ces blondes peroxydées n'avait fouler son sol à ses côtés. "Mais puisque c'est ton choix, pas de problème." Il récupérait les pizzas, refusant d'admettre sa célébrité devant un livreur médusé, et reportait son attention sur la jeune femme. "On en aurait eu pour une demie heure, crois moi. Je doute que tu ai envie de passer trente minutes à me regarder prendre des photos avec un boutonneux pré pubère."

Posant les pizzas sur la table, il s'interrogeait. Par quelle magie avait-elle deviner sa pizza préférée ? Elle avouait que cette dernière lui était réservée, un léger sourire apparaissant sur le visage de l'acteur. "Ouai, mais tu me connais très mal chérie. Et bah on partagera." Il ne lui demandait pas son avis, en faite. Aucune envie de manger une reine, et il était assez "galant" pour la laisser prendre une partie de son plat. La reine resterait sans doute sur le côté, mais qu'importe. Il se dirigeait vers la cuisine, bien rapidement rattrapé par April qui se saisissait de vin avant qu'il n'ai eu le temps de rejoindre le frigo. Il se calait contre le plan de travail à côté d'elle, l'observant les mains dans les poches. "Oui je vais te le reprocher toute la soirée. Et je vais aussi te rappeler que... Tu veux me revoir !" Il riait légèrement, prenant l'un des verres préparés par la jeune femme, sirotant quelques gorgées avant de secouer la tête. "Pas un dans lequel je joue, par pitié." Non pas qu'il n'en était pas fier, mais il ne supportait plus de voir son visage à la télé. Perfectionniste, éternel insatisfait, il y voyait le moindre défaut. Elle calait à son tour son dos contre le comptoir alors qu'il se décalait le sien, faisant face à la demoiselle, réduisant la distance entre eux. "Tu choisis Blondie. Je me plierais à ta volonté." Il trinquait avec elle, doucement. "A la tienne." Avant de boire le verre avec une rapidité déconcertante. Son penchant pour l'alcool le tuerait probablement un jour.

Tu oses confronter et mettre fin à cette illusion qu'il s'est créé sur le chemin: t'amener dans un restaurant hors de prix, sans doute pour pouvoir se montrer à tes côtés et repartir ensuite, faire comme si tu n'existais pas. Alors tu confrontes son monde, son étalage monétaire afin de le rabaisser à un simple rencard au plus classique du Netflix and chill, sans connotation sexuelle contrairement à certaines utilisations. Pas encore du moins. Peut-être pas du tout. Tu n'en sais franchement rien: normalement tu ne couches pas au premier rencard. Tu embrasses et c'est tout, rien de plus. Tu aguiches un peu, puis tu fais en sorte que l'on veuille te revoir. Sauf que ce soir, ce rencard n'était pas dans les même règles que les élans de séduction que pouvait amener ce mot. Non, ce soir, c'était un rencard d'amitié, de temps perdu autrefois afin de le rattraper. Afin de tenter de comprendre, un peu, ce qui s'est passé et voir où ça vous mène. Enterrer la hache de guerre, en bout du coup, tandis qu'il aura été assez sincère dans ses excuses ce soir-là, au poste. Tu ne réponds pas alors qu'il réplique sur le fait que ça n'a rien à voir. En soit, ce n'était pas le même luxe, mais c'était tout de même du resto'. À la différence, vous n'étiez pas sur les lieux, qu'importe comment tes goûts luxueux sont attristés envers ton esprit pour avoir changé les plans. Une autre fois, peut-être. Et ça, ça ne passe pas dans l'oreille d'un sourd. Loin de là, même, tandis qu'il réfute automatiquement sur cette phrase. Si tu vas pour ouvrir les lèvres, le voilà qu'il te parle d'effet. De l'effet que lui te fais, plutôt. Un soupire d'agacement tandis que tu relèves la main pour lui pincer le nez. « J'ai dis "si ça se passe bien", idiot! Te fais pas d'idées, à tout coup tu feras le connard de service comme tu sembles toujours faire et j'voudrai plus te revoir. » Tu parles un peu plus vite, autant pour qu'il ne puisse pas t'interrompre, mais aussi parce qu'il est hors de question que tu le laisses dans cette idée qu'il te fasse de l'effet. Tu tentes de réparer ta bêtise aussitôt avec une défense. Non, vraiment, tu as mis de jolis sous-vêtements, mais ça ne veut rien dire. C'est seulement préventif!

Tu t'arrêtes presque dans ton mouvement alors qu'il te répond trop simplement, trop naturellement. Une part de toi se méfie face à tout ce qu'il y a pu être dis à son sujet. Tant de phrases qui se seront mises à l'affiche des journaux et divers médias afin de le faire passer pour un salaud, un bâtard. Quelqu'un que l'on ne veut pas fréquenter et pourtant, dont on ne sais cesser de parler, admiratifs du succès qu'il détient. Admiratif de ce côté bad boy qui dépasse parfois -pour ne pas dire souvent- la limite permise. Sauf que le voilà à te dire, en toute pseudo franchise qu'il n'amène jamais qui que ce soi à ce lieu sauf son agent. Emma, celle que tu avais croisée au poste et que tu trouves bien courageuse de travailler avec lui. Tu sais bien que d'être à sa place, tu aurais fais plus d'une crise et serait partie bien rapidement. « Je ne savais pas. » Tu admets, la voix un peu plus douce, moins sur la défensive pour le coup. Ça te touche, un peu, juste assez, qu'il t'amène quelque part où il dit n'avoir jamais amené qui que ce soit d'autre. « Mais je reste tout de même sur mon choix, oui. » Hors de question de quitter vers ta chambre pour enfiler cette robe. Non, c'est mort. La pizza était déjà là, de toute façon. Plutôt, un petit sourire mesquin s'amène à tes lèvres, haussant légèrement les épaules. « Je n'aurais pas dis non à te voir à l'oeuvre si ça pouvait lui faire plaisir. » Ça t'aurais peut-être permis de voir autre chose, de le voir en contact avec un fan. De le voir comme quelqu'un d'autre que ce gamin qui est resté là à te regarder dans le placard. Le voir dans son élément, de voir ce en quoi consiste sa vie désormais. Une certaine curiosité qui te pousse à voir, à visualiser son mode de vie. Mais tant pis, c'est trop tard de toute façon, il a déjà éloigné la situation d'un revers de la main invisible en refermant la porte sur le gamin.

Les pizzas. Toi qui avait pris la végétarienne pour toi, te disant qu'un homme, ça mangeait bien de la viande, non? Alors tu avais pris une Reine pour lui, sauf que tu t'es visiblement trompée. Le voilà à se questionner, à se demander comment tu as pu deviner. Tu aurais pu lui faire une blague, lui dire que c'était écrit sur une page de fanblog histoire qu'il panique un coup et te prenne pour une fille vraiment flippante. Sauf que tu as joué la carte d'honnêteté: c'était pour toi, à la base. Puis, il offre de partager. Toi, tu ne peux empêcher un petit sourire en coin aussitôt. « Et si j'étais végétarienne, tu aurais fais quoi, me laisser mourir de faim parce que je ne peux pas piger dans la Reine si tu manges le trois-quarts de la végé? » Tu l'embêtes, volontairement. Tu es bien loin d'être végétarienne. Malgré ton amour des animaux, tu ne sais te passer de manger de la viande, en autant qu'elle soit bien apprêtée et de façon respectueuse.

Il quitte vers la cuisine et toi, tu te faufiles afin de prendre ton vin pour te servir à boire, présumant que celui-ci se jetait vers la bière. Après tout, c'était l'accord plus typique pour les pizzas grasses de restaurant, bien plus que le vin. Sauf que tu préférais cet alcool à celui de blé, malgré toi. Grande amatrice de vin, tu en avais choisi un de qualité. Pas aussi coûteux sans doute que celui qui aurait figuré à ce restaurant de luxe où il comptait t'amener, mais c'était tout de même dans les bonnes sélections. Tu te serres à boire, finalement, rien que pour voir la coupe s'envoler sous tes yeux lorsque celle-ci est remplie. Monsieur avait donc décidé qu'il buvait de ton vin également, sans prendre conscience du verre unique sorti sur le comptoir. Tu n'as pas le temps de dire quoi que ce soit, cependant. Pas le temps de lâcher une remarque sur la coupe de vin volée qu'il t'embête à son tour, te disant qu'il ne te lâcherait pas avec l'affaire du Benny's, mais surtout... que tu voulais le revoir. Que tu l'avais dis, plus tôt. Tu étais fichue, il ne cesserait jamais. Et toi, tu poses ton index contre le pied de la coupe quand il boit afin de soulever un peu plus, comme lorsqu'on taquine un ami pour qu'il boit davantage. Avec chance, il n'allait rien déverser sur sa chemise d'un blanc immaculée. « J'ai dis si ça se passais bien! Mais t'écoutes rien, j'te jure ! » Tu lâches, faussement boudeuse, faussement outrée, alors que tu relâches la coupe pour t'en servir une à ton tour. Dos calé contre le comptoir ensuite, il s'approche de toi, encore une fois, afin de te faire face. La distance de nouveau réduite, tu gardes tes iris clairs ancrés dans les siens. Pas un de ses films, qu'il dit? Une petite moue se forme sur tes traits, réduisant encore un peu plus la distance. Tu joues du charme, un peu, toi aussi. C'est à ton tour. « Pas l'un de tes films? C'est dommage, j'aurais bien aimé enfin regarder l'un d'eux. On aurait pu s'amuser à commenter. » La voix est douce, basse, terminant dans un sourire à nouveau. Tu trinques avec lui finalement, prenant une gorgée sur laquelle tu t'étouffes presque en le voyant ainsi caler son verre comme l'on boirait un alcool de mauvaise qualité pour mieux s'en débarrasser. Tu amènes aussitôt ta main à son avant-bras, comme pour tenter de l'arrêter. « Mais respire un peu, bon sang ! Prend le temps d'apprécier le vin, merde. J'comprend que tu rates un bon resto', mais ne va pas noyer ta peine dans l'alcool. Ou alors fais-le dans une bière, pas un vin coûteux ! » Tu soupires un peu, reprenant la bouteille de vin pour remplir son verre encore une fois, en espérant que celle-ci se boive à une vitesse moins hallucinante.

Il ne pouvait s'empêcher de la taquiner, de se moquer un peu d'elle, gardant dans un coin de sa tête le fait qu'elle souhaitait le revoir. La blonde niait en bloc, assurant que c'était seulement si tout se passait bien, arrachant un sourire au garçon qui grimaçait lorsqu'elle lui pinçait le nez, et se dégageait de son geste. "Ou peut être que même en faisant mon connard tu voudra quand même me revoir, parce qu'au fond, tu me trouve irrésistible ?" Every éclatait de rire, secouant doucement la tête avant d'avouer qu'il n'emmenait jamais personne chez Bennys, à part pour le travail. "Bah maintenant tu sais. T'aurais été la première." Un léger sourire, entre tendre et charmeur, au coin des lèvres, il fixait la jeune femme qui semblait camper sur ses positons. Il levait les mains, comme s'il se rendait, avant d'ajouter. "Très bien Blondie, je vois que j'ai pas le choix de toute manière." Le choix, il l'avait. Il aurait très pu repartir, faire machine arrière, et annuler ce rencard lui même. Mais il y tenait, sans vouloir l'avouer. Qu'il soit dans un restaurant de luxe ou dans l'appartement de la jeune femme, il tenait à ce que ce rencard ai lieu.

Couper dans leur conversation par un livreur de pizza, Wyatt assurait à ce dernier qu'il se trompait de personne. Il savait pertinemment qu'ils seraient bloqués pendant ce qui semblerait des heures. Et même s'il adorait être le centre d'attention, il n'avait pas envie, pas ce soir, de faire sa starlette. Les yeux de nouveau posés sur la blonde pendant qu'il déposait les pizzas sur la table, il haussait les épaules. "Et devoir me partager, vraiment ? Non et puis crois moi, il aurait eu sa photo, il aurait appelé ses potes, et au final tu serais partie te coucher avant même d'avoir pu manger un bout de pizzas. C'est interminable dans ces moments là." Souriant de nouveau, il s'approchait d'April, ajoutant. "Et puis ça ne se serait plus appelé un rencard." Lui adressant un clin d’œil avant de s'éclipser dans la cuisine, lançant une dernière phrase à son égard. "C'est censé être que toi et moi chérie, pas toi, moi et la moitié du quartier !"

Un léger rire envahis la pièce alors qu'elle parlait des pizzas. Il ne pouvait s'empêcher une nouvelle fois de la taquiner, prenant faussement son sérieux. "Exactement. Je t'aurais laissée mourir de faim. Mais la question ne se pose pas, on partage, pas vrai ? Aller, je suis gentil je te laisserais un peu plus de végé !" Haussant les épaules, il reprenait. "Et estime toi heureuse que je partage Blondie ! La nourriture c'est sacré chez les Every ! Ma soeur est un vrai chien de garde quand on parle de bouffe !" Piquer une frite à Yanah ? Impossible. A moins d'y perdre une main. Une énième taquinerie, tandis ce qu'il lui piquait un verre de vin qui ne lui était pas destiné. "J'écoute que ce que je veux, il paraît." Dérivant sur le genre de film qu'ils allaient bien pouvoir regarder. Wyatt grimaçait, fronçant les sourcils. "Non je t'assure, il en même pas question..." Il secouait doucement la tête, plongeant ses lèvres dans le verre, ajoutant en murmurant. "Je peux plus me voir en peinture là." Ou plutôt, il ne pouvait plus voir ses défauts. Il ne voyait plus que ça à l'image, et ça le détruisait. De plus, depuis cette pub de parfum qui passait constamment à la télévision et ornait les immeubles, il ne supportait plus son image omniprésente en ville.

Elle poussait son verre du doigts, alors qu'il en renversait quelque peu sur sa chemise, et qu'il écarquillait les yeux, posant son regard sur la jeune femme. "T'es sérieuse Sawyer ?!" Ce n'était pas agressif, mais le ton était monté. Il soupirait, observant cette tâche, avant de tourner la situation à son avantage. "Si tu voulais que je l'enlève, suffisait de demander tu sais. T'es pas obligé de ruiner une chemise à deux mille balle pour ça." Puis il enchaînait, terminant son verre à une vitesse hallucinante tandis ce qu'April l'arrêtait, posant sa main sur son bras. Un léger ricanement qu'il ne pu réprimer le trahissait. "T'appelle ça coûteux ?" Une phrase lancée comme un réflexe alors qu'il se pinçait les lèvre, hochant la tête en observant le verre. "Non mais... Il est très bien. Je t'assure." Tandis ce qu'elle le remplissait une nouvelle fois, et qu'il se promettait intérieurement de ne pas le siffler aussi vite.

Cette tâche, cette humidité le dérangeait au plus haut point alors qu'il mettait ses "menaces" à exécution, posant le verre sur le plan de travail pour l'enlever. Son regard sur la blonde, il arquait un sourcil. "Quoi ? Elle est ruinée de toute manière, et c'est ultra désagréable comme sensation. Je préfère encore ne rien mettre." Souriant de plus belle il ajoutait. "Fais pas comme si ça te dérangeait de me voir torse nu Blondie." Il posait sa chemise dans un coin, reprenant son verre en main pour revenir vers le salon. "Bon, et finalement, tu veux quoi comme film ?"

« Il n'y a aucune preuve que je te trouve irrésistible, Every. Et si tu fais le connard, ça n'aidera pas ta cause, sache-le. » Après tout, il est l'un de ces types qui a tout vu. Il a été témoin de ta douleur sans réagir. Il s'est excusé, bon nombre de fois d'ailleurs, sauf que les faits restent là. Et tu lui en veux encore à ce sujet, malgré tout, malgré toi. Ça reste au creux du ventre, au creux du coeur, qu'importe à quel point tu veux tourner la page. Puis, c'est hors de question que tu viennes admettre qu'il est ton genre de gars. Sauf que le voilà qui dérive, qui fait des confessions: qu'il te dit que dans la réalité, il n'a jamais amené qui que ce soit d'autres chez Benny's... et tu ne sais plus quoi penser l'espace d'un instant. Du faux, du vrai? Qui sait. Tu ne peux rien faire d'autre cependant que de lui dire que tu campes sur tes décisions, que tu n'allais pas abandonner et passer à autre chose. Que tu n'allais pas quitter la pièce pour aller enfiler cette robe qui n'attendait que ça. Et, enfin, il s'admet vaincu. Il dit qu'il n'a pas le choix, mais vous savez tout deux que c'est faux. Il pouvait très bien quitter, partir, se trouver une autre fille à trimballer là-bas. Mais il reste et il admet défaite, laissant tes lèvres s'étirer dans un petit sourire satisfait. « Non, en effet, t'as pas le choix, j'ai déjà commandé les pizzas. »

Parlant de pizzas, celles-ci s'amènent finalement et le voilà qui admet que, non, ça aurait été bien pire s'il avait avoué sa célébrité. Sauf que c'est plus fort que toi, un rire t'échappe. Rire franc alors qu'il admet que tu aurais été dormir avant même de pouvoir manger. « Ça aurait été du gâchis, c'est vrai, mais ça leur aurait fait plaisir! Puis j'aurais pu filer avec la pizza pendant qu'ils bavent devant toi. » Sourire malicieux aux lèvres, tu le maintiens pourtant collé au visage alors qu'il s'approche, la malice se remplaçant par un amusement un peu timide alors que tu dérives les yeux lorsqu'il précise que ce ne serait plus un rencard. Il n'avait pas tord, certes. Sauf que tu ne peux t'empêcher de l'embêter en retour alors qu'il parle que la moitié du quartier aurait été soi-disant invitée au rencard. « Raison de plus pour être qu'à deux ici plutôt que devant tout le monde chez Benny's, tu ne crois pas? » C'est doux, amusé à la fois, peut-être même un peu charmeur d'ailleurs.

Tu roules des yeux lorsqu'il se fait faussement sérieux, admettant que oui, il t'aurait laissé mourir de faim, rien que pour augmenter la mise en disant qu'il partagerait, qu'il était sympa. « Ma foi, la galanterie existe chez cet homme. » Tu le taquines encore un peu, lâchant un rire sincère lorsqu'il parle de l'obsession de la nourriture dans sa famille. Tu l'imaginais déjà à faire le chien de garde pour que tu ne touches pas sa part de pizza. Oui, tu t'imaginais déjà des moments agréables avec lui, et alors? « J'prend bonne note. » Tu t'amuses, encore et toujours, tandis que tu te rapproches de lui afin de tenter de le convaincre de regarder l'un de ses films. Tu lui fais du charme, mais il reste pleinement insensible. Moue boudeuse, tu remontes quelques doigts contre la chemise, glissant près des boutons, juste un peu, prenant une délicate poigne contre le rebord, les doigts descendant lentement. « Mais tu as dis que tu te plierais à ma volonté. » Et tu continues sur ta moue mi-boudeuse, mi-charmeuse, le laissant prendre à boire.

Sauf que voilà que tu fais une bêtise, ton index remontant un peu la coupe pour le taquiner, pour l'embêter, sauf que du vin tombe sur le blanc immaculé. Le voilà qui lève le ton, le timbre de voix se haussant tandis que tu t'excuses aussitôt. « Merde, désolée ! J'croyais tu savais boire. » Les excuses sont sincères, mais tu ne peux t'empêcher de rire un peu, lui pinçant légèrement le nez à nouveau lorsqu'il parle, avant qu'il ne se mette à boire. « C'est pas pour te voir torse nu, Every! » Que tu relâches aussitôt, tandis qu'il se met alors à boire. Boire. Boire. Vider sa coupe, d'un seul trait, comme ça. Comme une habitude, comme un verre d'eau. Vous étiez là pour prendre votre temps, apprendre à vous connaître, pas soudainement boire comme des trous. Alors ton bras s'appose à son bras pour tenter de l'arrêter et tu déclares que tu souhaites qu'il prenne temps d'apprécier le vin, plutôt que de tout boire d'un coup. Et la voilà, la réplique. La phrase qui te ramène sur terre. Qui impose cette crevasse entre vos deux mondes et te fait prendre conscience que c'est difficile de mettre un pied de l'autre côté, dans l'univers d'à côté. Le voilà qui lâche, tel un réflexe, un "t'appelles ça coûteux?"qui te vexe, te fais figer une petite seconde, la main glissant de son avant-bras. Tes iris se détournent vers les deux pizzas qui attendent sagement contre la table que vous les ouvriez, que vous vous régaliez. Sauf que là, maintenant, tu n'es plus certaine. Et si il ne les aime pas ? C'est sans doute loin de la pizza qu'il a l'habitude de manger, peut-être. Tu as pourtant pris une bonne pizzeria, ta préférée, celle où la pâte est cuite au four à bois et que les ingrédients sont choisis avec soins. Sauf que ça ne contiens ni foie gras, ni caviar. Ça ne coûte pas une fortune non plus, bien que ce soit parmi celles se voulant dispendieuses dans la région. C'est une pizza de Brooklyn et non de Manhattan. C'est... sans doute une pizza qu'il n'aimera pas, finalement. Peut-être que ça aurait été plus simple au Benny's, en bout du compte.

Tu ramènes tes yeux vers lui lorsqu'il persiste que le vin est bien, mais tu n'arrives pas à y croire sur ce coup-ci. Ça te sonne comme une phrase par défaut pour ne pas t'insulter, ne pas te porter outrance. Sauf que ça, c'est trop tard. « On a pas tous le même porte-feuille, Wyatt. » C'est doux, mais vexé, tandis que le jeune homme se met alors à retirer sa chemise, te laissant froncer les sourcils, t'écartant qu'un peu pour lui laisser de l'espace. Tu roules des yeux d'agacement cette fois-ci. « Tu fais ce que tu veux, t'en as l'habitude de toute façon. » Le moment précédent de rire et taquinerie semblait au point mort, de ton côté au moins. Tu reprends une gorgée de ton vin, un peu plus grande, déposant la coupe afin de t'éloigner, d'aller chercher une serviette blanche, entièrement. Aucune teinture, aucune tâche, complètement propre ainsi que ta bouteille de savon alors que tu prends la chemise au retour pour t'amener près de l'évier. Autant réparer ton erreur, au minimum. Tu te mets sur la pointe des pieds pour atteindre la boîte de sel et du déverse une bonne quantité sur la tâche, la chemise désormais étalée sur le comptoir. Et il te parle des films, encore une fois. Un soupire t'échappe. « J'te laisse choisir, y'a la manette sur la table. » Tu restes de dos, sans le regarder, étalant doucement le sel contre le tissus et pressant celui-ci avec la serviette blanche pour tenter de faire absorber le vin. Tu n'en es pas à ta première tâche, après tout. Et c'est plus fort que toi quand tu ajoutes la suite. « Ou va au Benny's si tu préfères. Fais ce que tu veux, Wyatt. » Tant pis. S'il voulait retourner dans son monde plutôt que d'être coincé ici, plutôt que d'être forcé à rester avec toi par culpabilité du passé, alors tu le libérais. Tant pis...

Les lèvres de l'acteur se pincent alors qu'elle lui rappelle subtilement que ce rencard n'est pas seulement un rencard. Il n'est pas là que pour flirter, il est aussi là parce qu'il l'a promis, parce qu'il veut se faire pardonner, parce qu'il culpabilise, aussi. En plus de vouloir apprendre à la connaître, sincèrement. Il essaye, Every, de bien agir, d'être quelqu'un de bien, ne serait-ce que pour rattraper, effacer ces erreur adolescentes, ces conneries qui le hantent depuis plus d'une décennie. Mais quoiqu'il fasse, sa nature le rattrape, alors qu'il charrie, taquine la blonde encore et encore. Mais elle a raison, il le sait; Agir ainsi ne rachètera pas ses fautes. Peut-il seulement racheter ses fautes, d'ailleurs ? Il pourrait partir, rentrer, ou bien profiter d'un repas luxueux, mais il reste, prétextant qu'il n'en a pas le choix. Arrachant un sourire communicatif à la jeune femme, que Wyatt tente de cacher tant bien que mal.

La pizza est déposée sur la table, tandis ce que l'acteur tente d'expliquer qu'il n'aurait pas voulu que ce moment intime rameute toue la ville. Un simple selfie aurait suffit à ce que le monde entier soit au courant de l'adresse exacte de la demoiselle, et il n'avait aucune envie de faire sa starlette, pour une fois. Il s'aproche, se veut taquin, mais elle rentre dans son jeu alors que son regard se perd dans le sien. Elle a ce côté attractif, comme un aimant. Un regard perçant, troublant, dans lequel on se plonge si facilement. Du moins lui y plonge sans hésitation, sourire au coin des lèvres, tandis ce qu'il murmure. "Touché." Ils étaient bien mieux là, que devant une multitude de paparazzis campant devant Benny's. Dès le lendemain, la blonde se serait retrouvée à la une des magasines, et, à vrai dire, il n'était pas certain qu'il en avait envie. Pas de s’afficher à ses côtés, mais plutôt de la plonger dans ce côté sombre de la célébrité. Lui connaissait ce monde mieux que personne depuis l'enfance, il ne souhaitait finalement ça à personne.

Et son rire transperce la pièce alors qu'elle parle de galanterie. "Ca m'arrive !" Il secoue la tête, rejoignant la cuisine, avant de se tourner vers elle, l'air faussement vexé. "Tu ose douter de ma galanterie ?! Je suis hyper charmant blondie, je te permet pas !" Il rit de plus belle, sachant pertinemment que sa réputation le précède. Prendre, jeter, ne pas rappeler. Voilà comment on le perçoit, quand on ne l'accuse pas de se taper une jeune chanteuse à peine mineure. La vérité c'est que la plupart de ces "relations" exposées aux médias, n'ont été que pure foutaises. Lui ne s'est jamais vraiment posé, même pas avec cette fille avec qui il est censé avoir vécu deux ans. De la pure connerie. Mais ça a fait vendre, pendant un temps. Emma savait bien y faire, après tout, et son talent d'acteur faisait le reste.

Elle le taquine, le tease, jouant avec les boutons de sa chemise alors que lui pose de nouveau son regard dans le sien. Puis il prend sa main, comme pour l'empêcher de descendre bien plus bas. Il serre sa main dans la sienne, sans violence. D'un geste presque doux, alors qu'il chuchote. "Alors considère que je retire ce que j'ai dis." Lâchant doucement sa main sans la quitter du regard, il s'empare du verre, reprenant du même ton. "A moins que tu ne préfère m'entendre râler pendant une heure et demi, deux heures; Je te le conseille pas. Je supporte plus voir le moindre défaut à travers l'écran, ça devient l'enfer." Prenant une gorgée de son vin, il ajoutait. "Soit compatissante, merde !" puis lâchait un léger rire, secouant doucement la tête.

Replongeant son nez dans le verre, April levait ce dernier, provoquant la chute du liquide rosé sur sa chemise plus blanche que blanche. Il haussait le ton, soupirait, s'attardant sur la blondinette lorsqu'elle l'accusait de ne pas savoir boire. Puis il enlevait sa chemise, prononçant des mots qu'il regrettait déjà amèrement. A peine avaient-ils parcourus sa bouche, qu'il savait déjà qu'il avait commit une erreur. Et le regarde de la jeune femme en disait long, alors que sa phrase lui faisait prendre conscience de la violence de ses propos. "April..." Et le gouffre se créer entre eux. Cette proximité, cette détente qui semblait les liés peu à peu, il venait de tout briser, par ces quelques mots.

Merde... Elle s'éloignait déjà alors qu'il posait le verre sur le comptoir. Il ne savait plus quoi dire, appuyé contre le plan de travail, se maudissant intérieurement. Il ne relevait même pas, observant Sawyer s'affairer sur sa chemise, alors que lui la considérait déjà comme ruinée. Il s'en fichait de ce bout de tissus, dans le fond. Et sa dernière phrase lui déchirait le coeur, alors qu'il soupirait. Elle ne lui adressait même pas le moindre regard. Il laissait le silence s'emparer de la pièce, se mordant l'intérieur de la joue avant d'oser approcher de la jeune femme. Il se postait derrière elle, passant doucement ses bras de chaque côté, posant ses mains sur les siennes pour l'arrêter dans ses gestes. Puis finalement, sans un mot, il l'enlaçait, gardant ses mains dans les siennes. La surplombait de sa taille, il n'eut aucun mal à poser son menton sur la tête de la blonde, avant d'enfin briser le silence dans un murmure. "Je suis désolé..." Qu'on note ça d'une pierre blanche, Every s'excuse. Sincèrement. "Je suis un con... Je sais."

Il relâchait son étreinte, lentement, incitant Sawyer à se tourner vers lui, alors qu'il posait ses mains de chaque côté d'elle, sur le plan de travail. "Je fais ce que je veux ? Bah je veux rester là, avec toi. A bouffer de la pizzas et à boire de la bière. Ouai, je m'auto prive de vin, ça te va ?" Un maigre sourire au coin des lèvres, il arquait un sourcil, tentant de détendre l’atmosphère. "Et je te laisse l'entièreté de la pizza végétarienne..." Une petite moue affichée sur les lippes il ajoutait. "Mais fais pas la tête... S'il te plaît."

Tu te perds un peu dans cet entre-deux. Dans cette ambiance de rencard et ce que c'est réellement. Tu te perds dans cette sensation de charme tandis que tu tentes tant bien que mal de lui rappeler qu'à la base, il est là en guise d'excuse, de façon à s'excuser d'avoir agis comme un connard par le passé et que désormais, vous partiez sur de bonnes bases. Pourtant, c'est étrangement facile que de se perdre dans ces regards qu'il t'offre ou ces sourires qu'il laisse paraître. Rapidement, tu te perds dans cette douceur et cette complicité, comme si tu pouvais suspendre le temps et ainsi voir qu'au fond, rien de tout ça n'est arrivé. Il arrive, l'espace d'un moment, à te faire rire alors que tu as l'humeur difficile ces derniers jours. Il arrive à te faire oublier ces marques contre tes avant-bras. Il arrive à te faire oublier les cauchemars qui sont revenus te hanter dernièrement. Tout est de sa faute, mais il est également la solution, te retrouvant coincée dans ce cercle vicieux sans fin. Pourtant, tu l'apprécies cet instant, ce moment où il est facile de vous entendre. Tu lui ramènes même le fait que c'est préférable d'être ici qu'au Benny's, là où vous seriez affichés sans fin. Là où, tu le sais, tu aurais des paparazzis au coin de l'oeil tandis que tu dégustes un verre de vin et un repas haut de gamme. Tu sais que en moins de deux, on t'aurais affichée sur les magasines à contre-coeur, te retrouvant plongée dans un univers que tu n'es pas prête d'affronter. Pas pour une seconde de gloire alors qu'il cessera peut-être de te rappeler une fois que ce sera terminé. Peut-être qu'il n'attend que ça, qui sait. Sauf que pour l'instant, tu te perds dans ce monde temporaire, parfait.

Le rire se fait entendre autour et toi, tes lèvres s'étirent, incapable de faire autrement que de sourire à ce rire si communicatif. Et la blague est là, malgré tout, dans une quelconque ironie car tu sais bien qu'il y a ces rumeurs à son sujet. Qu'il prend et jette. Pourtant, tu arrives à en rire parce que l'espace d'un moment, tu te sens légère et heureuse. À force de vous taquiner, vous embêter, vous charmer un peu aussi, la lourdeur des épaules se dissipe et te voilà à grimacer d'amusement. « Ah non, hein, permet-moi de douter! » Puis l'ambiance se calme, se réchauffe un peu alors que tu lui imposes du charme à ton tour. Les voix s'abaissent, les coeurs s'emportent -ou du moins le tiens s'est emporté- alors que tu te veux toute près de lui, dans ce côté aguicheur dont tu as l'habitude. La main se fait arrêter, doucement serrée, alors que tes lèvres s'étirent tendrement. Et tu sembles presque envoûtée l'espace d'un instant par le timbre de voix si doux, si bas, qu'il emprunte. Un rire léger, soupiré, en guise de réponse à ses paroles avant que tu n'ajoutes sur le même ton. « J'admets que tu râles déjà beaucoup, je vais me l'éviter. »

Sauf que tu gâches tout, April. Tu relèves la coupe et le vin se verse sur la chemise. Puis, c'est la descente aux enfers. Parce que tu l'empêches de boire le verre d'un trait et lui, il en profite pour te ramener sur la terre, creusant l'espace entre vous deux pour vous faire voir que tu n'appartiens pas à son monde. Tu ne te nourris pas sans cesse de produits dispendieux, tu ne bois pas du champagne sans arrêt. Tu n'es pas vêtue sans cesse de paillettes. Alors tu le dis, tu oses. Tu précises que vous n'aviez pas tous le même porte-feuille. Que vous n'êtes pas du même monde. Tu repenses à la pizza, ayant choisi ta préférée, la meilleure en ville selon toi. Repenses au fait que sans doute qu'il allait ne pas l'aimer, celle-là aussi. Comme le vin n'était pas assez dispendieux. Les idées se troublent facilement, te détachant de la scène pour aller chercher de quoi laver la tâche de vin, ignorant le prénom quittant les lèvres de l'homme.

Tu te diriges aussitôt à l'évier afin d'imbiber la tache, afin de tenter de la faire disparaître, faire partir la connerie et ainsi le laisser libre de choisir ce qu'il veut. Partir ou rester, qu'importe. Tu t'attends déjà à l'entendre te dire de jeter la chemise et la porte se claquer lorsque tu lui offres l'option de partir au Benny's. Tu entends déjà mentalement la porte se fermer et ton coeur se faire douloureux. Sauf que non, tu ressens plutôt sa présence qui se rapproche, des mains glissant contre tes bras. Si ça te fait d'abord frissonner, tu cherches à remonter les mains comme pour fuir, comme pour l'éviter d'atteindre les marques à tes avant-bras, mais au final il capture tes mains. Et il te fait prisonnière, s'assurant que tu ne le repousses pas tandis qu'il t'enveloppe de sa chaleur, tête pressée à ton crâne. Tu soupires légèrement, fermant les yeux. « Un vrai con, oui. » C'est murmuré, c'est boudeur. Il te relâche afin que tu lui fasses face, te gardant toujours aussi captive par les mains pressées de chaque côté de toi, tandis que tu croises tes bras. Tu l'écoutes, semble hésiter, incapable de regarder ailleurs que ce sourire qu'il étire, revenant ensuite dans son regard. Un soupire, de nouveau. « Sois pas idiot, ne te prive pas de vin ou de pizza végé' si t'en as envie. » Et tu baisses le regard, tes doigts jouant presque nerveusement ensemble à défaut d'avoir autour chose pour s'occuper à l'immédiat. « Je sais que c'est pas... le luxe... de chez Benny's. Ou ce que t'as l'habitude. Je sais tout ça. Mais j'espère simplement que l'on puisse passer un bon moment, rien que toi et moi, même si c'est pas ce que tu avais prévu. Même si au final c'est pas assez grandiose. » Et tu oses un regard sur lui finalement, après une petite inspiration. Tu oses lui faire face de nouveau, tes dents mordillant l'intérieur de ta lèvre inférieure.

L'ambiance était si légère. C'était si facile d'oublier, l'espace d'un instant, leur passé. D'oublier pourquoi ils étaient là, tous les deux, comment le destin les avaient réunis pour la seconde fois. Facile d'oublier qu'il avait merdé, facile d'oublier qu'il n'avait pas agit. Pour la première fois depuis des années, Wyatt réussissait à mettre ce cauchemars de côté, il réapprenait à oublier, à vivre avec ce fardeau. Pour la première fois, il se sentait lui même. Tantôt taquin, tantôt charmeur, il atteignait la blonde d'une certaine manière, créant entre eux une proximité revigorante. Elle avait quelque chose de spécial, quelque chose de différent. Hormis ce passé commun, il y'avait quelque chose en elle qui éveillait sa curiosité, qui l'intriguait. Il avait envie d'apprendre à la connaître, et encore une fois, c'était une première. Son rire est communicatif, étire les lippes d'Every qui semble se détendre au fur et à mesure des minutes passées à ses côtés. Il oublie un instant son attitude de connard. Laisse au placard son costume de vedette. Et pour la première fois il est juste ; Wyatt.

Mais cette légèreté ne dure qu'un temps. Une phrase, quelques mots, une blague très vaseuse et l'acteur gâche déjà tout. En l'espace de trois secondes, l'ambiance change, se charge d'électricité. En l'espace d'un court instant, il balaye toute cette soirée qui s'annonçait pourtant si agréable. Et il se maudit intérieurement, fixant la jeune femme alors qu'elle ne daigne même plus poser les yeux sur lui. Elle s'éloigne, elle s'efface, et lui s'en veut terriblement. Son naturel revient, il le sait, il le sent bien. Alors il s'approche, à pas feutré, enlace la demoiselle qui tente en premier lieu de se dégager. Mais cette étreinte, ces excuses, calme la blondinette qui acquiesce ses dires, alors qu'il ajoute, amusé. "Un Gros con." Avant de finalement de lui faire face.

Il l'écoute sagement, les yeux rivés sur Sawyer, se mordillant l'intérieur de la joue comme soudainement nerveux. Ses yeux trouvent les siens, tandis ce que la blonde se mord la lèvre, et qu'il aimerait en faire autant. Il défait son emprise, se redresse, lâchant le plan de travail des mains, il fait mine de réfléchir, les yeux au ciel. "C'est pas... Tout à fait ce que j'avais prévu, je te l'accorde." Un léger sourire au coin des lèvres, il repose ses iris sur la jeune femme, s'approchant un peu plus. "Mais, attends, laisse moi analyser... J'ai le choix entre... Un dîner avec des snobs dans un endroit remplis de paparazzis où on devra parler tellement bas qu'on s'entendra pas ... " Posant les mains sur les hanches d'April, son regard était toujours planté dans le sien alors qu'il ajoutait. "Ou bien passer une soirée seul avec toi, où je peux être moi même sans regarder derrière mon épaule toutes les deux secondes pour savoir si je suis filmé, à boire de la bière et manger de la pizza devant un film ?"

Son sourire s'élargit alors qu'il ne laisse pas le temps à la demoiselle de répondre. Question purement rhétorique, après tout. "Outre le fait que j'ai pas fais ça depuis des années... Ouai... Je te préfère toi." Un dernier sourire dans sa direction avant qu'il ne s'éloigne d'elle, ouvrant le réfrigérateur pour prendre une bière et la décapsuler. "Je maintiens, je suis puni. Je suis un con, j'assume." Il hausse les épaules, amusé, avant de prendre la main de la jeune femme dans la sienne et de l'attirer sans se retourner vers le salon. "Aller mon capitaine, oublie mes conneries ! Et choisis un film !" Il lâchait sa main pour s'asseoir sur le canapé, attrapant la manette pour la tendre à April.

Peu à peu, la vision se transforme. Si au départ, tu étais hésitante sur ce rencard, si tu te demandais si ce n'était pas plutôt mieux de tout annuler, tu es contente d'avoir accepté, mais aussi de changer les plans. Vous semblez être à l'aise, peu à peu, malgré son reproche de lui faire manquer ce restaurant dispendieux. Tu te sens bien, là, avec lui. Que tout les deux à l'appartement. Chose complètement insensée, toi qui n'aurait pas pensé être capable de l'être avec quelqu'un appartenant à ton passé. Soudainement, la vision se modifie et ce n'est plus le jeune homme qui est resté là à rien faire. Ce n'est plus cet acteur prétentieux qui agit comme si le monde autour lui était redevable parce qu'il s'appelle un tel. Non, tu as simplement l'impression d'avoir Wyatt devant toi. Juste Wyatt. Une personne autre, simple, banale. Avec des goûts de luxe, certes, mais quelqu'un de simple. Malgré les sujets qui sont sans doute peu communs pour d'autres, tu parviens à rire et presque te laisser charmer. Tu as l'impression, un instant, d'être dans un vrai rencard. D'avoir bel et bien ramené quelqu'un chez toi à des fins plus... poussées. Tu ne devrais pas t'emporter de la sorte, tu le sais bien. Tu ne le connais pas. Pourtant, ton esprit cherche à te contredire. Il y a ces quelques coups d'un soir que tu ramènes et si tu charmes plus que tu ne couches, il y en a certains que tu ramènes et que tu ne connais pas non plus. Peut-être même moins que Wyatt.

Sauf que ça ne dure pas, parce que Wyatt Every, la célébrité, revient faire surface. D'un seul coup, il te rappelle que tu ne fais pas parti de son monde et toi, tu culpabilises. Tu te mets à craindre que tout ça, ce n'est pas assez pour lui. Que le vin n'est pas assez dispendieux, que la pizza ne sera pas assez fraîche. Peut-être même que l'appartement ne lui convient pas, que le quartier n'est pas assez luxueux pour ce qu'il a l'habitude. Et ça te blesse, parce que tu y as cru. Tu as cru que peut-être, tout ce qui se disait et démontrait à la télévision, c'était des idioties parce que tu parvenais à rire avec lui. Et tu te sens bête, April, d'avoir ainsi baissé ta garde pour te laisser charmer par le bad boy de ces dames. Par le nouveau Don Juan qui se retrouve sur le tapis rouge avec une personne différente chaque fois. Tu es en train de te faire avoir comme toutes les autres, finalement. Sauf qu'il vient t'enlacer et s'excuse. Ça sonne sincère, au moins. Alors tu baisses les armes, tu relâches la chemise, tu te laisses enlacer. Tu le laisses prendre le dessus sur le moment. Le laisse gagner. « Le pire de tous. » Tu fermes les yeux un moment, profitant de sa chaleur sur une trop courte durée alors qu'il t'incite à te retourner, lui faire face.

Tu te laisses faire, laisse ton dos se presser contre le bord du comptoir et tu tentes de t'expliquer, tentes d'être franche. Tu essaies au mieux possible de lui communiquer l'effet que ça aura fait, la sensation qu'il aura provoqué. Tu tentes de lui dire ce que tu t'attendais de ce soir, à défaut que ce soit sa soirée de luxe au Benny's. Puis, lorsque tu as avoué, les doigts qui se tortillent ensemble, les mains parsemées de tatouages, tu oses le regarder. Il lève les yeux au ciel, cherche ses mots, te laissant là à triturer ta lèvre de tes dents. Pour finalement admettre que non, ce n'est pas ce qu'il avait pensé. Qu'il avait prévu. Les scénarios négatifs semblent se former dans ton esprit, inconsciemment. Là, en trame de fond. Un tout petit soupire discret t'échappe, si court et si bas qu'il est à peine audible, alors que tes sourcils se froncent légèrement d'inquiétude. S'il parvient à sourire, toi, tu n'es pas encore à cette étape. Il parvient seulement à s'étirer, d'un amusement des plus légers, alors qu'il parle de ce restaurant chez Benny's comme étant un endroit plein de snob. Et le palpitant se met en branle, s'accélère étrangement, tandis qu'il pose ses mains à tes hanches. Tu ressens tes épaules qui se relâchent, qu'un peu, comme si la tenson s'apaisait à son contact. Ou peut-être que c'est simplement ses paroles qui te rassure, tu ne sais pas encore. Tu ne sais pas si tu veux savoir. Normalement, c'est le moment que tu aurais choisi pour embrasser un inconnu que tu aurais ramené à la maison, sauf que ce n'est pas qu'un inconnu, c'est Wyatt. « Qu'avez-vous fait de Wyatt Every? Rendez-le moi. » C'est moqueur, mais surtout doux, bas, à la suite de ses confessions. Tu l'observes bouger, petit sourire en coin, soupirant par défait afin de prendre ta coupe ainsi que la bouteille dans la même mains et te laisser prendre par la main pour aller au salon.

« Si tu cesses d'en faire, je les oublierai peut-être. » Tu t'installes à ses côtés, prenant la manette, calant ton dos contre le dossier du canapé. Une gorgée de vin avant que tu n'annonces l'évidence: « T'as oublié les pizzas, au fait. Ne me laisse pas crever de faim. » C'est amusé, moqueur de nouveau, alors que tu commences à fouiller une fois sur l'application de films. Tu t'arrêtes un instant sur l'un de ses films à lui, quelques secondes, réfléchissant afin de le punir en échange de son commentaire, mais au final tu continues de fouiller, jusqu'à trouver un film d'horreur semblant intéressant. Tu aimes bien regarder, mais pas seule. Ça tombait bien; tu étais accompagnée ce soir. Tu t'étires un peu afin de toucher l'interrupteur sur le mur pour éteindre la lumière. « Sinon, on se met au clair: Si tu dis que ces pizzas ne sont pas assez bonnes, je te met dehors. » Et ça sonne faussement sérieux, le sourire amusé en grand sur tes lèvres, le cachant derrière ta coupe de vin pour une autre gorgée.

Prisonnière dans ses bras, il sentait ses muscles se détendre, et les siens aussi. Il renchérissait, tentant tant bien que mal de détendre l'atmosphère, et de pouvoir lui assurer qu'il s'était rendu compte de son erreur. Parce que tout se passait si bien, avant ça. Avant qu'il ne foire, avant que sa langue ne se délie, ne parle plus vite qu'il ne l'aurait voulu. Le cerveau en berne, il à laissé son naturel prendre le dessus, une toute petite seconde. Une seconde de trop. Et il avait tout gâché, dans une claquement de doigt. Elle en rajoutait, lui rempilait dans l'auto insulte, avant de rire de sa remarque. "On peut aller très loin comme ça." La serrant un peu plus contre lui avant de rompre cette étreinte. Il s'en voulait, terriblement, d'avoir brisé cet instant, ce semblant de complicité qui semblait naître en eux. Comme de vieux amis, comme à un vrai rencard, finalement.

Elle se tourne, il s'excuse, une nouvelle fois. tente l'humour et se prive de vin et de sa pizza favorite pour essayer de se faire pardonner. Il est sincère dans son affaire, et c'est probablement la première fois. Elle a quelque chose de différent qu'il ne peut pas ignorer, mais il n'arrive pas à l'expliquer. En temps normal, son côté boudeur l'aurait sans doute fait partir. Probablement, d'ailleurs, qu'il n'aurait pas franchit la porte s'il s'agissait de quelqu'un d'autre. Qu'il serait parti, l'aurait quitter pour avoir osé changer ses plans à la dernière minute. Mais il était là. Il ne bougeait pas, et alors qu'elle lui proposait de partir, qu'elle lui donnait l'opportunité de s'en aller, il avait préféré l'enlacer, s'excuser, obtenir son pardon et la rassurer. Il sourit, arque un sourcil. "Tu veux vraiment le récupérer ? Certaine ? Moi je profiterais à ta place !" Puis il laisse échapper un petit rire, avant de se diriger vers le frigo. "Que ça reste entre nous. Manquerait plus que les gens sache que j'ai un coeur." Il l'ajoute sur le ton de plaisanterie, exagérant une grimace, comme dégoûté. Oui, Wyatt Every à un coeur. Dysfonctionnel, mais il est là, bien présent, et il lui arrive de l'écouter. Parfois.

L'acteur lui prend la main, l'entraîne sur le canapé en haussant les épaules. "Ah bah on a pas fini alors. Tu n'oubliera jamais..." Encore une fois une plaisanterie, mauvaise, mais présente. Il sait qu'il en fera encore, tôt ou tard, sans le vouloir. Qu'il s'excusera probablement plus d'une fois à son égard. Il se cale contre le dossier avant qu'elle ne lui fasse remarquer son oublie. Wyatt lève les yeux au ciel, râlant légèrement en se traînant pour se remettre sur pieds. Il contourne le canapé, rejoint la table pour y attraper les cartons et les posent sur la table basse. "Les pizzas de princesse Blondie sont avancées !" Un faux air snob dans le creux de la gorge, il reprend place à ses côtés, proche, trop proche peut être, de la jeune femme. Puis il lève les mains en l'air, comme tout bon innocent, portant son regard sur Sawyer. "Nan mais c'est les meilleures de la ville. De la planète !" Il rit légèrement, puis hausse doucement les épaules. "De toute façon tu peux pas me mettre dehors. Il fait froid et je suis torse nu à cause de toi. Tu voudrais pas que je choppe une pneumonie à cause de toi ?!"

Every se redresse, se penchant vers les cartons qu'il ouvre et prend une part de la Royale, comme promis. Avalant une bouchée il ajoute, le sourire en coin. "De toute façon, si tu veux me revoir - et tu veux me revoir -, mieux vaut ne pas me foutre à la porte. C'est pas compatible chérie." Se calant de nouveau contre le dossier du canapé, bière en main dont il avale une gorgée, il observe l'écran et le film qu'à choisit April avant de pointer la télévision du doigt. "T'as de la chance, je l'ai pas vu c'lui là !" Avant qu'elle n'éteigne les lumières, et qu'il affiche un sourire satisfait sur son visage. "Je vais commencer à flipper Blondie." Il pose ses iris sur la jeune femme, laissant sa phrase en suspend, puis les lève au ciel. "Non, pas à cause du film petit maline !" Every secoue la tête, puis poursuit - non sans avoir soupiré au préalable. "D'abord la pizza, maintenant les films d'horreur. C'est vraiment des coïncidences ou bien tu me connais si bien que ça ? " Un léger rire franchissant ses lèvres, il replongeaient celles ci dans sa bière, et ses prunelles sur l'écran.

Coincée là, dans ses bras, bien au chaud, confortable. La vexation se calme peu à peu. Faut dire, tu ne le connais pas, tu ne sais pas grand chose de lui. Personne n'a dit que c'était une bonne personne, encore moins les médias: pourtant te voilà à avoir accepté ce rencart ce soir, ayant opté pour rester chez toi plutôt que de te pavaner à ses côtés dans un grand restaurant. Tu es presque heureuse de ce geste, d'ailleurs: Autrement, il n'aurait pas critiqué de la sorte et tu aurais pu te faire aveugler par un pseudo-romantisme pendant longtemps avant de voir sa facette de diva. Sauf qu'il s'excuse, t'enlace, s'insulte tandis que tu surenchéris et qu'il en fait de même. L'esprit boudeur, vexé, se calme tandis que tu laisses la chaleur de ses bras se propager. Un petit rire soupiré t'échappe quand il te dit que ça pouvait aller loin: Il avait raison, tu aurais sans doute continué s'il avait rétorqué.

Au final, il dit qu'il va se priver de vin, de pizza, tandis que tu tentes de le convaincre de l'inverse.Tu taquines en lui demandant de te rendre le Wyatt dont tout le monde parle après lui avoir proposé de partir. Parce que s'il n'était pas heureux de cette situation, s'il était pour critiquer tout ce que tu avais à lui offrir par défaut de luxe, alors autant le laisser partir vers ce qu'il préfère plutôt que de le retenir, n'est-ce pas? Ce n'était peut-être simplement pas fait pour que vos mondes se rejoignent, en bout de ligne. Tu ne le connais pas, ce n'est qu'un type de ton passé, alors si ça se trouve... Ça n'allait jamais fonctionner. Mais il dit te préférer toi, préférer passer du temps avec toi, alors la taquinerie remonte toute seule et un rire quitte tes lèvres lorsqu'il suggère que tu es sans doute mieux avec le Wyatt actuel. « C'est vrai que maintenant que tu le dis... J'crois je préfère le nouveau! » Petit sourire moqueur, tu l'observes aller jusqu'au frigo pour se prendre une bière. Il persiste à se punir. « Promis, je garderai ce secret rien que pour moi. » Ça sonne presque tendre, sur ce coup-ci. Presque, parce que la malice persiste et il ne te connait peut-être pas encore assez pour voir plus loin, voir derrière la plaisanterie afin d'en comprendre la douceur des paroles.

Tu te laisses amener jusque dans le salon, sans rien dire. Du moins, au départ, parce que Wyatt n'a pas amené la nourriture et après cette insulte, tu ne comptais pas te lever pour le faire à sa place. Qu'il se bouge, qu'il se démerde, qu'il te fasse un peu plaisir, en bout de ligne. Tu grimaces un peu à ses paroles. « Jamais ? Merde alors... J'croyais que ce serait réglé. » Tu le laisses finalement râler quand tu annonces les pizzas oubliées, petit coup du revers de la main contre sa cuisse dans un petit « Allez! » pour le motiver à bouger. Puis, le rire s'échappe encore, s'enfuit de tes lèvres sous cet air de snob qu'il prend alors qu'il te qualifier de Princesse Blondie. Pseudo de merde et c'est bien ça qui ajoute à la blague. Sauf que tu ne parviens pas à ajouter des paroles, un commentaire quelconque, celui-ci se retrouvant si près de toi. Tu ne dis pourtant rien, tu ne le repousses pas et plutôt, tu voles une part de végétarienne. « Crois-moi, j'en suis bien capable et j'ai sans doute un chandail qu'un type a pu oublier ici à te faire mettre, tant pis pour la pneumonie ! Et attend de goûter, au moins, avant de commenter la pizza! » Tu croques dans ta pointe de végétarienne, dos calé au canapé. Une gorgée de vin puis tu te penches pour déposer le verre sur la table basse, reprenant place. Étrangement, la complicité revient rapidement. Tu n'oublieras pas, certes, mais tu reprends tout de même une quelconque aise facilement.

« Tais-toi, je peux encore changer d'avis. » Petit sourire amusé, tu éteins la lumière en ignorant sa remarque, reprenant une bouchée de la végétarienne. Sauf qu'aussitôt la lumière éteinte qu'il parle de flipper, ce à quoi tu hausses un sourcil d'incompréhension. Tu allais lui demander s'il avait si peur que ça à rien alors que tu n'étais sans doute pas mieux, considérant que tu n'oses pas les regarder seule, avant qu'il ne s'explique davantage. Un sourire en coin sur les lèvres, tu fausses d'abord. « Démasquée ! J'ai fais tellement de recherche à ton sujet... » Tu pouffes un rire finalement avant de secouer un peu la tête. « Non, c'est de la coïncidence pure. Même si les films d'horreur, je me les réserve pour quand je suis avec quelqu'un seulement. » Tu admets enfin, haussant un peu les épaules, sans pour autant le regarder alors que tu gardes tes iris sur la télévision. Le film se démarre, tu poses la manette de côté et... tu tends la pointe de pizza à Wyatt après en avoir pris une bouchée, pour qu'il ose la goûter. Pour qu'il cesse de se priver de cette merveille.

Il est bloqué, obligé de montrer cette part de lui même que personne ne voit. Obligé de montrer sa vraie nature à la petite blonde. Il a encore ces réflexe de starlette, de diva, baignant dans ce monde depuis la plus tendre enfance. mais cette partie de lui, cette tendresse qu'il à pour la jeune femme lorsqu'il la vexe. Cette part de lui qui le pousse à la prendre dans ses bras, à murmurer doucement, à tenter de se faire pardonner en se punissant lui même et en s'auto insultant dans l'espoir d'arracher un rire à April. Et ça marche, puis qu'elle s'amuse des bêtises de Wyatt, tandis ce que lui sourit doucement. Elle réplique et Every la pointe doucement du doigt. "Ah ! Tu vois ! Garde le celui là précieusement, il risque de très vite disparaître !" Il en rit, mais il sait lui même que sa nature finira par reprendre le dessus. Non pas qu'il joue un rôle avec elle, loin de là, mais il n'agit pas avec la blonde comme avec n'importe quelle autre... Personne. Il tente, tant bien que mal, de montrer le meilleur de lui même, mais ses habitudes ont une fâcheuse tendance à revenir au galop. Il lui fait promettre de ne rien révélé, comme choqué de lui même et pince doucement les lèvres à sa réponse. "Merci. Je me ferais harceler par un tas de nana après qui pensent que je suis capable d'être "gentil" et "aimant". N'importe quoi." Il lève les yeux au ciel en secouant la tête, alors que le ton de sa voix est exagéré.

Ils retrouvent le confort du canapé, tandis ce qu'April lui fait remarquer qu'il a oublier les cartons de pizzas laissés sur la table. Il râle, grommelle, mais se lève quand même, aidé par un tape sur la cuisse asséné par la jeune femme qui lui vaut un regard rieur de la part de l'acteur. "Abuse pas non plus." Mais il en rit plus qu'autre chose, se ramenant avec les pizzas en main, une énième bêtise parcourant ses lèvres. Il reprend place, bien trop proche de la blonde qui s'empresse de prendre une part dans le carton, alors que lui se jette sur sa bière dont il prend quelques gorgées. Il prend une mine offusquée, glissant son regard sur Sawyer. "Alors premièrement ; Tu oserais ?!" Puis son buste se tourne, son coude trouvant le dossier du canapé pour que sa main vienne soutenir sa tête. le regard plongé dans le sien, un léger sourire au coin des lèvres il ajoute. "Et deuxièmement; Je comprends mieux pourquoi t'as renversé du vin sur ma chemise. Tu garde des trucs des autres mecs, en faite. Fétichiste va." Et il en rit, reprenant place à ses côtés en ne lésinant pas sur les remarques concernant le choix du film.

Ca faisait un peu trop de coïncidence pour l'acteur qui n'hésitait pas à le faire remarquer à la jeune femme. Elle rentrait dans son jeu, lui arrachant un rire alors qu'il replongeait ses lippes dans la bière, murmurant un "Je le savais." avant de boire quelques gorgées. Lui adorait ça, depuis tout jeune. Avec sa petite soeur, il avaient prit l'habitude de regarder tous ceux qu'ils pouvaient ensemble. De la glace, du vin, et une ambiance bien sombre. Yannah était adepte elle aussi et plus rien n’effrayait la fratrie après ces nombreuses années de pratique. Il tournait le regard sur la jeune femme, une légère moue sur le visage. "Hanw, choupette !" Il se rapprochait de la jeune femme, calant son bras dans son dos pour que sa main atteigne son épaule. "Aller t'inquiète, je suis là pour te protéger Blondie !" Il se moque, mais son bras ne dérive pas, alors que son regard se porte de nouveau sur l'écran. Mais son regard dérive jusqu'à cette part de pizza qu'April lui tend. Il hésite un instant, et puis prend une bouchée, posant son regard sur la jeune femme en hochant la tête. "Ok, je m'avoue vaincu. Une tuerie." Un léger sourire sur les lèvres, se calant contre le dossier du canapé sans bouger ce bras des épaules d'April, il repose ses iris sur l'écran, alors que celles ci dérivent malgré lui de temps à autre sur la jeune femme.

Tu l'apprécies malgré toi, cette part de tendresse. Celle où il démontre qu'il n'est pas que ce connard que tu vois aux nouvelles, sans cesse. Qu'il a un coeur, aussi surprenant cela pouvait-il paraître. À quel point c'est véridique, que ce n'est pas juste pour les apparences? Tu ne sais pas et tu tentes de ne pas te faire de réflexion à ce sujet. Plutôt, tu te bases sur ce qui se passe là maintenant, ce qui semble vrai et les insultes qu'il s'envoie lui-même afin de te faire rire. Et ça fonctionne, étirant tes lèvres, changeant l'étirement pour une moue alors qu'il te pointe et te dit de le garder précieusement, ce p'tit coeur tout tendre qu'il ose démontrer, cette facette de personnalité qu'il dégage soudainement. « Oui, j'me doute que ça ne restera pas. » Moue amusée qui change pour un rire encore une fois alors qu'il persiste sur l'idiotie. « C'est vrai. Tu serais vite envahis, ce serais dommage et je deviendrais jalouse. » Tu taquines, lance l'histoire de la jalousie en pure bêtise sans savoir s'il allait accrocher là-dessus autant que sur le fait que tu veux le revoir. Ce serait idiot qu'il croit que tu deviendrais jalouse en aussi peu de temps, alors que c'est votre première soirée. Pourtant... Est-ce que ce serait le cas? Tu ne sais pas, tu as peur de la réponse. Parce que jusque maintenant, il y a quelque chose de particulier chez lui qui te donne envie de bel et bien le revoir et ce, même s'il a attesté ton plus grand traumatisme d'enfance.

Tu tires la langue lorsqu'il te dit de ne pas abuser, suite à cette petite tape affectueuse sur la cuisse pour l'embêter, le laissant alors revenir avec les pizzas. Pizzas sur lesquelles tu te plonges quasi déjà afin de prendre un morceau de la végétarienne, éclatant de rire à ses paroles, portant si peu attention à sa proximité désormais. Au contraire, tu te sens... bien, là, comme ça. « Tout d'abord, oui, j'oserais. » Tu lui donnes un petit coup d'index sur le bout du nez avant de continuer. « Et j'y peux rien, c'est toi qui a voulu qu'on ait un rencard sans en savoir plus sur ma personne. J'suis une vraie cinglée et t'es coincé avec moi maintenant. » Tu exagères parce que, bien entendu, c'est tout sauf vrai. Tu n'es pas débile, tu ne collectionnes pas d'objets louches comme ça.

Un bras se passe autour de tes épaules, te prend par surprise, fait paniquer ton coeur un instant. Pas de peur, pas de crainte. D'autre chose, quelque chose de particulier, de nouveau. Tu as peut-être évité ses publicités pendant des années, ça ne change rien au fait qu'il a un charme fou, malgré toi. Pourtant, tu ne bouges pas, tu ne te dégages pas. « Ah, mon sauveur ! » Que tu exagères encore une fois, te calant correctement, l'incitant à prendre bouchée de ta pizza. Et il y a ce sourire satisfait qui se monte à tes lippes quand il confirme. Il y a un petit feu de joie, de bonheur, qui se forme au creux de ta poitrine de l'entendre ainsi parler. Parce que ça voulait dire que cette pizza était assez bien pour lui, finalement. Que c'était à la hauteur, que tu avais bien choisi. Malgré tout, tu as fais de bons choix et ça te fais plaisir de l'entendre.

Le film déroule sous tes yeux et les scènes s'intensifient, se font plus intenses, plus effrayantes également. Heureusement que tu n'es pas seule, tu ne sais pas même comment tu vas parvenir à dormir seule ce soir. La bouteille de vin a bien descendue et tu as terminé de manger depuis un bon moment déjà. Désormais, ce n'est que vous deux devant le film, avec ce qui vous reste d'alcool... collés l'un à l'autre. Et c'est pire quand tu sursautes sous un jumpscare apparaissant à l'écran. Tu jures puis tu te colles un peu plus, agrippant un bras autour de sa taille et vient cacher ta tête à son coup. « C'te saloperie... Nope. Nuh-huh. J'abandonne à regarder. » Tu marmonnes au creux du cou, observant que du coin de l'oeil la scène qui persiste, serrant le tissu du pantalon de l'homme contre toi pour désormais complètement cacher ta tête dans son cou. Fameuse relation d'amour et de haine pour ces films. Au moins, il est là, bien que tu passes sans doute pour ridicule d'avoir aussi peur alors que vous ne vous vous connaissez pas.

Il tente tant bien que mal de se faire pardonner. Tente de faire rire la blonde pour qu'elle oublie un instant ses bêtises, sa fâcheuse manie de se comporter comme une starlette. Il ne sait faire que ça, agir comme ça, depuis l'âge de six ans. Mais à ses côtés, il persiste, il essaye, d'être lui même. De laisser au placard l'acteur pour se concentrer sur l'homme qu'il est. Il essaye d'oublier la fame, les paparazzis, les restos hors de prix et les soirées des oscars. Il essaye de la laisser entrevoir la personne qu'il est vraiment et qu'on ne lui laisse pas le temps d’apprivoiser. Parce qu'il alimente ces ragots, ces rumeurs à son sujet. Ca le fait rire, ça fait parler, ça entretient sa célébrité, mine de rien. Il ne sait plus comment agir autrement désormais, après plus de quinze ans à jouer au con. Pourtant, ce soir, il s'abandonne peu à peu, se détend. Loin des projecteurs, des hurlements, des autographes. il réapprend à vivre, normalement, aux côtés de la blonde. C'est revigorant, rafraîchissant, et il ne veut pas que ça s'arrête. il veut en profiter, encore un peu, peu importe où ça les mènera. Alors il se rattrape, comme il le peut, prenant place sur le divan à ses côtés.

Il rit à sa remarque, secoue doucement la tête. "Hun-hun ! Je conteste !" Techniquement, il le lui avait proposé, pas le contraire. "Mais j'aurais dû me renseigner, ouai." Il rit, n'en pense pas un mot. Les pics fusent, mais ne sont plus aussi agressifs qu'à leur rencontre. Ils sont doux, amusés. Aucun ne pense ce qu'il dit de l'autre. Il oublie tout, comme si April était l'unique personne peuplant cette planète, que le monde s'arrêtait à cet appartement. Il la rassure, un bras calé autour de son épaule, se moque un peu alors qu'elle exagère sa réaction, arrachant un sourire à l'acteur qui ne détache pas son emprise autant qu'elle le laisse faire. Il a les yeux rivés sur l'écran, ramenant ses prunelles malgré lui de temps à autres sur la demoiselle malgré lui. Les verres et bières se vident, et il succombe bien vite à sa promesse en avalant quelques part de pizzas, non sans laissé précieusement ce bras autour d'elle, en gardant cette proximité qu'il impose. Il se sent bien, là, contre elle. N'a pas besoin de plus que ça, finalement, pour se sentir apaisé.

Sawyer sursaute, tandis ce qu'il hausse un sourcil et qu'elle se cale contre lui. Il sourit amusé, fixe l'écran un instant. Il se sent insensible, tout à coup, stoïc aux contraires de la jeune femme. Son bras l'enroule, serrant la jeune femme contre lui en retenant un rire. Il ne se moque pas, en faite, il trouve ça plutôt... Mignon ? Adorable même, alors que son autre main trouve la sienne. "Là c'est ma cuisse que tu défonce avec tes ongles blondie !" Il rit légèrement, tente de détendre l'atmosphère. Et au fond, Every remercie ce film pour l'avoir calée dans ses bras. Du bout des doigts, en tentant de bouger le moins possible, il attrape ce plaid calé sur le dossier, enroulant leur deux corps sous le tissus chaud, avant de la serrer un peu plus contre lui, posant son regard sur April. "Tu veux qu'on l'arrête ?" C'est murmuré doucement, sagement, caressant son épaule du bout du pouce comme pour la rassurer à sa manière. Il réprime un sourire, levant les yeux au ciel avant d'ajouter, taquinant la jeune femme; "Petite nature." Il rit légèrement, secouant doucement la tête avant de reposer ses prunelles sur la blonde. Prunelles qui se perdent dans les siennes un instant, un léger instant, souriant doucement, silencieusement. Hésitant, il ne la quitte pas des yeux alors qu'il murmure timidement. "Je devrais peut être..." C'est presque inaudible, perdu dans le regard d'April, ses gestes sont contraires à son discours. Calé contre elle, la serrant dans ses bras alors que son pouce frôle encore sa peau, et que son visage s'approche doucement du sien. "Rentrer..." Son coeur s'emballe, et l'espace d'un instant il se dit qu'elle le sentirait sûrement battre dans sa poitrine. Il hésite, fermant doucement les yeux alors que ses lèvres frôlent les siennes. Au fond, il craint qu'elle ne le repousse, mais s'il ne tente rien, il ne saura jamais. Alors il ose, posant finalement doucement ses lèvres contre les siennes pour se laisser bercer dans un baiser étrangement et inhabituellement tendre pour Wyatt Every.

Moquerie sur moquerie, taquine par-dessus une taquinerie supplémentaire, la bonne ambiance refait peu à peu surface. Les paroles sont moins violentes que lorsque tu l'as arrêté, le regard est moins blessé que lorsqu'il a insulté ton vin qui fait parti de tes préférés. Non, au contraire, tu passes étonnement un bon moment. Un très bon moment, même. Comme si c'était réellement un rencart, avec toute la surprise possible. Tu en as rarement, en fais si peu lorsque tu t'amuses à charmer des inconnus au bar. Tu en as rarement parce que tu t'éclipses toujours avant de sceller le baiser, avant de les laisser capturer tes lèvres. Alors ça te fais étrange, encore plus avec quelqu'un que tu auras passé autant d'années à détester. Loin d'être le connard de service qu'il démontre à la télévision, tu vois en lui quelqu'un de plus... humain. Et ça te parle, étonnement. Après ce petit coup de diva, le voilà à se faire plus posé, plus naturel. Comme s'il n'y avait aucune célébrité qui l'entoure. Comme si c'était un gars que t'as simplement ramené du bar après quelques rencontres hasardeuses. Tu rigoles à ses paroles, à cette pique inutile qui est bien loin d'être là pour réellement vous insulter l'un à l'autre. « T'aurais dû, ouais. » Le sourire en coin, tu t'amuses, tandis que l'inévitable se fait: vos regards se posent sur l'écran afin de regarder le film, vous plongeant dans un silence verbal qui, étrangement, se veut agréable. Là, à manger de la pizza, boire du vin, un bras autour de tes épaules. Tu pourrais presque prendre l'habitude. Et tu ne remarques pas son regard, ces petits coups d'oeil qu'il pose sur toi. Ton corps se tend par moment sous les scènes d'horreur, grimaçant parfois de peur, le regard ancré sur la télévision par la suite. Captivée, fascinée, complètement dans l'histoire.

Au final, c'est la scène de trop. La scène ultime, celle qui fait peur et terrorise. Celle qui te fait sursauter et te fais enfouir la tête dans le cou de l'homme. C'est presque cliché, ça pourrait l'être, si ce n'était pas que c'est toi qui a choisi le film plutôt que d'être un coup monté de la part de l'homme pour t'amener dans ses bras. Non, tu as choisi ton propre poison sur ce coup-ci. Mais tu ne t'en plains pas, pas lorsqu'il te serre davantage contre lui, lorsqu'il ramène cette couverture contre vous qui vous réchauffe peu à peu. « Désolée. » Tu marmonnes quand il te parle de tes ongles dans sa cuisse, relâchant le tissu de pantalon, la chaleur propagée par le plaid et le corps de Wyatt se voulant réconfortante. Tu es bien, comme ça, April. Tu en oublies le film d'horreur, tu en oublies tout l'espace d'un instant. Et que dire de son odeur ? Tu sais que ce parfum est là à cause qu'il s'est préparé pour ce dîner chez Benny's. Tu ne peux pas dire mieux: tu t'es toi-même parfumée alors que tu savais que tu allais rester chez toi, que ce soit avec ou sans lui. Sauf que cette odeur te vend un peu du rêve, mêlée à celle de son épiderme dévoilé. Ça te rend faible, l'espace d'un instant, cherchant à te ressaisir. Tu secoues la tête à sa question. Arrêter le film? Et puis quoi encore ? Tu pouvais très bien passer le reste du film là, comme ça, à ne pas le regarder, calée dans son cou et ses bras.

Tu relèves finalement les iris clairs vers lui alors qu'il te taquine, répliquant quasi aussitôt. « C'est faux. » Sauf que l'ambiance semble changer sans même que tu ne réalises ce qui se passe. Le regard de l'acteur reste coincé au tiens, profond, hypnotisant. Tu ressens ton coeur qui s'accélère, comme s'il savait prédire la suite alors que toi, tu n'en as aucune idée encore. Tu déglutis discrètement, accrochée à ses iris plus que jamais. Tu te mords presque la lèvre inférieure, le corps fébrile sans même comprendre pourquoi. Et bêtement, tu hoches légèrement la tête alors qu'il mentionne finalement la fin de sa phrase. Alors qu'il te dit qu'il devrait entrer. Tu hoches la tête, mais ton corps ne le relâche pas, tes bras restent là, tu gardes cette proximité. Tu ne recules pas lorsqu'il s'approche, gestes contraires à ce que tu sembles lui démontrer en approuvant ses paroles. Non, plutôt, ton coeur s'emballe de plus en plus et que déjà ton souffle semble se raccourcir, se faire plus difficile. Parce qu'il effleure tes lèvres et tu fonds, ton esprit cesse de répondre. Tu ne penses même pas au fait qu'il cherche peut-être à tirer son coup avec la fille du placard pour t'abandonner ensuite. Rien ne traverse ton esprit si ce n'est que de te laisser envahir par toute la douceur dont il fait preuve. Et tu presses tes lèvres aux siennes lorsqu'elles se rencontrent, ton corps se rapprochant encore un peu tandis que tu t'agrippes plus doucement à sa hanche. Et tu te fais langoureuse dans l'échange, terriblement douce. Sans savoir où ça allait mener, sans savoir si tu dois te laisser envahir par cette sensation. Tu te laisses pourtant faire, l'échange tendre prenant peu à peu de l'ampleur jusqu'à ce que tu oses bouger, jusqu'à ce que tu oses te déplacer sous la couverture pour laisser tes jambes s'installer de chaque côté de Wyatt, assise sur lui désormais. Tu ne manques pas de tendresse dans tes gestes, remontant tes mains afin de les amener à ses joues, afin de le garder près de toi, comme si tu avais peur qu'il brise soudainement l'échange, mais aussi pour l'intensifier, osant effleurant ses lèvres de ta langue pour aller découvrir la sienne, pour laisser les jumelles s'amuser, se découvrir, et embarque dans une danse plus intime, plus sensuelle. Tu devrais sans doute t'arrêter, toi qui ne couche jamais au premier rencart, mais tu es incapable. Incapable de le lâcher, avide de découvrir jusqu'où cet échange allait vous mener.

L'ambiance se faisait de plus en plus chaleureuse, malgré les première erreurs de Wyatt. Il avait tenté, tant bien que mal, de se faire pardonner, se confondant en excuses à maintes reprises, et depuis, l'atmosphère semblait bien plus douce. Il n'avait pas l'habitude, était-ce vraiment de sa faute ? Il s'était perdu, depuis des années, dans cette vie de célébrité, en oubliant presque quel homme il était. Il laissait dans l'ombre cet homme derrière la fame, derrière les autographes, les regards caméras, les shootings, et autres interview. Il se réduisait lui même au rang de célébrité, usant de sa réputation d'acteur oscarisé à maintes reprise, et ce depuis l'âge de six ans, oubliant comment se comporter face aux autres. Il ne savait plus, en faite, qui il était, qui il pouvait être, et les réaction de Sawyer le déstabilisait. Petit à petit, à son contact, il réapprenait, il poussait l'homme derrière le masque, apprenant doucement à connaître la jeune femme. ils s’apprivoisaient au fur et à mesure  de la soirée, tandis ce que l'atmosphère se voulait bien plus tendre.

Petit à petit, il se laissait bercer par ses gestes, ses mots, usant de taquineries pour faire rire la blonde autant qu'il s'amusait des siennes. Ca fusait dans tous les sens, mais ça créait chez eux une certaine proximité dont ils ne prenaient pas encore conscience. Et puis la scène de trop, l'escalade de violence qui amenait d'un geste brusque April dans les bras d'Every. Il se laissait enveloppés dans cette tendresse, la gardant contre lui, usant d'une douceur dont il n'avait pas connaissance jusqu'ici. Il se surprenait lui même, dans ses gestes, dans ses paroles, sans pour autant que ça ne le perturbe ou ne le dérange. Au contraire. Il se sentait bien, là, dans ses bras. Perdant ses iris sur le film, ses papilles sur la pizzas. Il prend soin d'elle, lui propose même d'arrêter le film, alors qu'elle secoue la tête pour toute réponse. Il la taquine encore, posant ses prunelles sur elle alors qu'elle relève la tête à son tour.

Et le temps s'arrête, doucement. Il semble suspendu, autant que lui l'est de ses lèvres. Il devrait partir, c'est ce qu'il dit. Pourtant il ne bouge pas, il reste là, bien figé dans ses bras, le regard perdu entre ses lippes et ses yeux qu'il dévore autant l'un que l'autre. Et son cœur s'emballe doucement, alors qu'il se persuade qu'elle arriverait peut être à le sentir, tant il menace de sortir de sa poitrine. Son visage s'approchant doucement du sien, presque attiré comme un aimant. Elle ne bouge pas, pourtant, elle ne le repousse pas, alors que l'acteur jauge un instant la situation. Comme s'il avait peur qu'elle ne le rejette. Et puis finalement, il se jette à l'eau. Il pose ses lèvres contre les siennes, hésitant, tandis ce qu'il y répond. il s'abandonne, relâchant la totalité de ses muscles à ce contact, comme soulagé, comme s'il avait eu besoin de ce geste toute la soirée.

Il se laisse bercer par ce baiser qui s'intensifie doucement. C'est doux, c'est tendre, et c’est inhabituel pour le brun. Mais ça ne le dérange toujours pas, il s'enveloppe, plutôt, de toute cette douceur. Il n'ose pas bouger, passant une main sur la joue de la jeune femme alors que leur baiser se font de plus en plus intenses, pressants. Il n'ose pas bouge,r mais elle le fait à sa place, se postant au dessus de lui, posant ses jambes de part et d'autre de Wyatt qui se laisse docilement faire. les mains sur ses hanches, il reprend avidement ses lèvres apprivoisant la langue d'April de la sienne, laissant ses mains glisser doucement sous le pull de la demoiselle, effleurant sa peau du bout des doigts, sans se montrer trop oppressant.

Il profite, simplement, de cet échange, cette étreinte. Avide d'en découvrir plus, de ressentir plus. Avide d'elle, toute entière, alors que ses baisers se montrent bien plus pressant, mordillant la lèvres de la demoiselle. D'un geste rapide, mais pour autant brusque, il quitte ses lippes pour enlever ce tissus, ce pull, véritable barrière de sa peau qu'il veut contre la sienne. Le cœur battant, le souffle court, il dérive ses baisers jusque son épaule, sa nuque, son cou qu'il dévore. Il la serre contre lui, se lève en la portant presque comme un rien. Soulevant la jeune femme en lui laissant le loisir de s'accrocher à lui comme elle pouvait. Il capturait une nouvelle fois ses lèvres, avant de coller son front contre le sien sans la poser à terre. A bout de souffle, tentant de reprendre une respiration normal, il murmurait simplement. "Ta chambre ?" Parce qu'il n'avait aucune envie de faire ça sur le canapé. Elle qui se plaignait de ne pas vouloir être "une fille parmi tant d'autres", ne serait probablement pas ravie de s'abandonner dans ses bras sur son divan. Son cœur bat encore terriblement fort, mais il se félicite, quelque part, d'avoir oublié sa montre. Elle aurait sonné depuis bine longtemps, et aurait probablement détruit ce moment intense qu'il vivaient présentement.

Ça se répare, ça se console. Doucement, tranquillement. Comme si le temps faisait effet de lui-même et que soudainement, les commentaires blessants n'existent plus. Il ne faut pas se laisser avoir; tu n'oublies pas, April. Tu as bonne mémoire pour ce genre de situation, malheureusement. Mécanisme défense pour éviter de te laisser trop souvent piétiner dessus, pour te faire avoir une fois de trop. Mais pour ce soit, tu es bien prête à laisser ça de côté, à déposer les armes inutiles et te laisser bercer par ces airs de rencards. C'était sans doute pas réellement le but, d'ailleurs. Après tout, c'est la première fois que vous vous revoyez réellement après toutes ces années, sans que ce soit provoqué par le hasard des choses. Tu considères ça comme votre première soirée à tout les deux, soirée pour rattraper le temps et pourtant... Pourtant, ce n'est pas ainsi que les choses se passent. Les taquineries volent dans les airs pour remplacer les "Quoi de neuf depuis tout ce temps?" parce que vous n'en avez pas besoin. Tu sais qu'il est resté sur la trace de la célébrité même s'il a dérivé, même s'il est devenu un bad boy de première. Et toi, tu n'as pas besoin de tout lui dire, de ta dépression suite au viol qui t'auront menée à te dénuder sur caméra. Ce serait sûrement trop long, trop compliqué et trop personnel. Non, vous n'avez pas besoin de rattraper le temps perdu parce que vous l'avez déjà fait: Tu es devenue policière, il a grandit dans les pas de la célébrité, un point c'est tout. Pourtant, votre taquinerie, vos échanges, ont un naturel effrayant alors que l'on considère que vous ne vous vous êtes jamais vraiment parlé à l'école, jadis. Quelques regards peut-être des plus anodins, connaître les prénoms de l'un et l'autre au travers d'un cours commun, mais sans plus.

La douceur d'un rencard devient alors présente, enveloppante, tandis que vous vous calez devant un film d'horreur. Et tu te colles, il te serre contre lui. Ça sonne cliché, classique, pourtant vous tombez en plein dedans et ce n'est pas même volontaire. Il devrait partir, qu'il te dit. Partir chez lui, ailleurs et ton esprit est d'accord avec ça, laissant ta tête se hocher en guise de réponse. Pourtant, ce n'est pas ce qui se passe, ce n'est pas ce que ton coeur veut, désire. Non, loin de là, parce que lorsqu'il pose ses lèvres aux tiennes, tu ne le repousses pas. Au contraire, ton coeur s'emballe et ton corps abandonne, te donnant entièrement à cet échange. Échange si doux, si tendre... si bon. C'est loin d'être toi pourtant. Tu ne t'abandonnes jamais ainsi au premier rendez-vous. Tu préfères flirter et te laisser désirer, sauf que les choses ne se passent pas ainsi cette fois. Non, tu te laisses avoir et le baiser s'intensifie. Comme une attraction sans mot, chargée en émotions. La douceur devient passionnelle et vos langues se découvrent, hésitant qu'un bref instant avant que tu ne bouges finalement pour oser te redresser un peu et prendre place contre lui, jambes de chaque côté de son corps. Tes mains se glissent jusqu'à ses joues et tu frissonnes lorsque ses doigts atteignent l'épiderme de tes hanches sous le pull. Il ne fait rien de déplacer, rien de pressé et c'est sans doute ça qui te charme bien plus que le reste. Parce qu'il pourrait bâcler la situation, faire honneur à cette réputation de mauvais garçon et simplement te renverser sur le canapé pour un corps à corps rapide. Mais non, plutôt, il prend son temps et ton coeur ne fait que s'emballer plus vite encore. Tu mordilles sa lèvre, les mains glissants tendrement à son cou puis il en fait de même, réplique, mais va encore plus loin. Ton souffle est court lorsqu'il quitte finalement tes lèvres et ton regard est embrumé d'envie. Pour lui, rien que pour lui. Pour cet inconnu qui n'en est pas réellement un. Certains diraient que tu t'es laissée avoir parce que c'est une star, parce que tu as eu l'occasion de coucher avec une célébrité. Pourtant, il n'y aurait rien de plus faux. Parce que ce n'est pas la célébrité qui s'est présentée ce soir. C'est Wyatt. Simplement Wyatt. Et il est en train de retirer ton pull sans même que tu n'aies envie de l'empêcher. Sans même que tu ressentes le besoin de cacher tes marques à tes poignets. Normalement, tu aurais trouvé moyen. Ce soir, pourtant, tu les oublies complètement. Tu ne fais que te remercier intérieurement d'avoir pris soin de mettre un joli sous-vêtement de façon préventive. Tu veux qu'il te trouve belle, aussi idiot que la pensée puisse être.

Un gémissement se bloque à tes lèvres. Tout bas, trop tendre, alors qu'il s'attaque à ton cou après avoir osé goûter ton épaule et ta nuque. Tu rends pourtant les baisers là où tu le peux, contre son visage, près de son oreille que tu viens doucement happer entre tes lèvres, tes dents, collée à lui tandis que tes bras se resserrent naturellement autour de son cou lorsqu'il te soulève. Tes jambes s'enroulent à sa taille, le coeur affolé dans sa cage alors qu'il reprend possession de tes lippes que tu lui laisses avec joie, complètement à l'abandon. Les doigts se perdent un instant dans sa chevelure, le front se retrouvant appuyé au sien. Les sens sont en éveils et tu perds lentement la tête, enivrée de toutes ces sensations qu'il t'offre. Ce n'est pas la première fois, pourtant, que tu t'abandonnes à quelqu'un aussi intimement. Sauf qu'il y a quelque chose, dans cette tendresse, dans cette douceur et cet échange qui se passe à l'immédiat qui semble te rendre plus sensible. Peut-être que c'est parce que lui, parmi tout les autres, en sait davantage sur toi et semble te comprendre comparé à tout ces inconnus. Peut-être qu'il s'est taillé une place dans ton coeur plus rapidement que prévu. Tu ne sais pas, préfères ne pas savoir non plus. « Au bout du couloir. » C'est murmuré en retour et tes lèvres effleurent sa joue, happent le bord de sa mâchoire pour quelques baisers en remontant vers le lobe d'oreille qui lui, est kidnappé de tes dents. Sans forcer, sans douleur, juste le temps de mieux embrasser langoureusement son cou. Et tu en profites pour laisser ta marque sans trop réfléchir, mordillant et suçotant la peau tandis qu'il vous amène vers ta chambre, créant petit à petit une marque violacée.