– Monsieur, est-ce que c’est possible pour moi de changer de partenaire ?

Dans sa main, se trouvait un document rameutant toutes les informations pour leur prochaine mission. Luca était chargé de surveiller les cibles et la planque était un vieil appartement abandonné, juste en face de l’endroit où allait se dérouler le fameux deal que les autorités attendaient. Rien de bien compliqué en soit. La DEA était même censée collaborer avec eux. Si le FBI était dans le coup, c’est parce que ces personnes faisaient partie d’une organisation criminelle et que c’était leur job d’agir contre eux. Son supérieur releva ses yeux d’un dossier qu’il lisait, observant Luca, intrigué.

– Pourquoi ?

La question fatidique tomba. Se sentant bête, Luca se redressa pour paraître professionnel.

– C’est euh… mon ex qui est mon partenaire, monsieur.
– Oh. Je vois.

Il y eut un petit silence. Impatient, l’italien attendit tout de même sagement. Son patron semblait faussement réfléchir, vu comme ça. Et étant donné que cet homme était d’une sévérité sans nom, il ne fut pas étonné de voir qu’il refusa sa demande : comme quoi, le travail était le travail et qu’il ne fallait pas mélanger les sentiments avec ce qu’ils faisaient. Ce qui était vrai, en somme. Avec un sourire quelque peu forcé, il se retira du bureau et souffla lourdement. Il s’attendait déjà au pire à l’appartement… Joan allait sûrement faire la tête et c’est sans surprise qu’il allait lui rétorquer quelque chose : dispute obligée, donc.

Le jour J arriva bien trop vite. Chaque équipe était prête : il y avait le SWAT qui n’attendait qu’un appel pour agir, la DEA qui était éparpillée avec le FBI. Les armes et les gilets pare-balles pour tous étaient aussi de mise. S’ils attrapaient ces vendeurs, ils allaient forcément remonter la trace du chef du trafic. Une famille espagnole en gérait la charge, apparemment. Pour la deuxième fois, Luca vérifia la chambre de son Glock, jetant de temps en temps des coups d’œil vers le porche en-dessous d’eux – là où ils étaient supposés arriver. Il évitait soigneusement de regarder Joan qui était avec lui. Ça faisait à peine cinq minutes qu’ils étaient là et pourtant il avait l’impression d’être ici depuis des heures. L’appartement était petit, vieux, poussiéreux et il avait l’impression que le sol en parquet risquait à tout moment de péter sous son poids conséquent. Il bougeait donc doucement. Ne supportant pas le silence, malgré son envie de ne pas regarder et parler à Joan, il craqua tout de même et parla d’une voix basse :

– Alors… c’est qui ce Tino ?

Un jour, il avait jeté un coup d’œil sur son Instagram par curiosité et était tombé sur des photos d’elle avec cet homme. Frustré d’être jaloux, car il tentait désespérément de faire sa vie sans penser à Joan, il s’était demandé qui était ce mec. Un copain, peut-être. La pensée l’agaça.

– Une camionnette s’approche, fit la voix d’un collègue dans les oreillettes de tout le monde.

« Je pense que tu vas apprécier le type avec qui tu fais équipe il est hyper canon, tu vas bien t’amuser » l’américaine relève son regard de l’écran de son téléphone, adressant une belle grimace à son collègue. Pourquoi est ce que tout le monde aimerait qu’elle ait un rendez vous au juste? C’était le mois de février avec la Saint Valentin qui rendait les gens à fleur de peau au juste? Elle a lu le dossier qu’en travers, la DEA ayant fait appel au FBI pour cette affaire sur laquelle ils enquêtaient en ce moment, elle allait se retrouver en planque, ce vieil immeuble se situait juste en face du lieu de l’échange, tout le monde se trouvait sur les nerfs, cette affaire était un gros poisson, qui leur permettrait de remonter sur plus grands, plus gros, plus intéressants encore. « j’suis là pour coffrer un type pas faire des plans de mariage. » vissant une casquette sur sa tête, elle sort de la voiture banalisée, elle attrape le gobelet entre ses doigts. Prenant la direction de l’entrée de l’immeuble, elle passe devant un de ces types qui est sous couverture à l’entrée. Elle lui adresse un signe de tête, alors que son collègue la suis de près. Elle finit par entrer dans l’appartement qui servait de planque, scrutant rapidement les différentes personnes présentes, son coeur manquait un battement. Elle se figea dans l’entrée, cette silhouette elle la reconnaitrait entre milles. La brune failli lâcher son gobelet de café. « p*tain » soupire-t-elle, elle devait clairement avoir un très mauvais karma, ou une poisse monumentale. Entre les deux, elle ne saurait que choisir. Son collègue fronce les sourcils, en voyant la mine déconfite de Joan. Elle lui fait un signe de main, pour lui demander de laisser tomber. « je me tire, à plus » la brune acquiesce, alors qu’elle enlève enfin sa casquette. Sur la vieille table en bois, se trouve toute sortes d’artilleries donc des gilets pare-balle. L’appartement finit par se vider petit à petit, pour qu’ils ne se retrouvent que tout les deux. Elle grimace la brune, elle ne sait pas quoi faire, ni quoi dire. Leur dernière entrevue. La dernière fois qu’il se sont vus, ils ont décidés de ne plus se voir ou du moins s’éviter le plus possible, pour le bien de tout le monde. Resserrant le scratch du gilet qu’elle vient d’enfiler, elle attrape également une oreillette pour être au courant du déroulée des équipes qui se trouvait dispersés dans la rue, elle finit par s’installer juste à côté de Luca, elle se concentre sur la fenêtre, elle ne veut pas lui jeter un regard ni même lui parler, parce qu’elle sait que ça terminera mal. « Alors… c’est qui ce Tino ? » elle se fige, sérieusement, elle quitte son observation de la ruelle, pour dévisager l’italien.

« Pourquoi ça t’intéresse ma vie maintenant ? » elle croise ses bras sur sa poitrine, le fusillant du regard par la même occasion. Elle ne saurait même pas quoi lui répondre au juste. Il ne s’est pas passé grand chose entre eux, quand elle y pense. Ils sont amis avant tout, avant qu’ils ne s’embrassent une ou deux fois. Mais à croire que le destin ne les veut pas ensemble, alors Joan elle a abandonné. Elle ne veut pas avoir le coeur brisé, pas comme elle l’a déjà eut avec Luca. Rien que d’y penser ça lui fait toujours aussi mal, elle pensait qu’en partant elle oublierait, elle oublierait tout. Mais c’est comme un boomerang, ça lui revient en pleine tête sans qu’elle ne sache quoi faire. La voix dans l’oreillette qu’elle porte la fait sortir de ses pensées. « tu ferais mieux de te concentrer sur notre mission, Castelli. Ma vie amoureuse ne te regarde pas. » elle fit une courte pause, avant de reprendre. « et depuis quand tu me reparles toi ? »

Installer le matériel avait pris plus de temps prévu. Les armes, les gilets pare-balles et les oreillettes distribuées, il suffisait d’attendre que les vendeurs arrivent à l’endroit prévu. En-dessous de l’appartement, un coin tout de même facilement observable. L’inquiétude qu’avait Luca par rapport à l’état délabré du domicile où ils se trouvaient l’inquiétait un peu plus que la mission en elle-même. Il y avait aussi Joan dans l’équation, mais comme avait dit son patron : le travail avant tout… pas vrai ? Concentré sur sa tâche qu’était de temps en temps vérifier la rue, ce fut avec retard qu’il entendit des pas arriver près de lui. Lorsqu’il se retourna, ses sourcils s’affaissèrent. Son ex et colocataire, un cocktail assez étrange. La jeune femme ne semblait pas avoir été mise au courant de sa présence. Au moins, Luca n’était pas celui qui était surpris. Il avait beau la voir presque tous les jours étant donné qu’ils vivaient sous le même toit, il ne pouvait s’empêcher de la trouver toujours aussi jolie. Malgré son air peu jovial, elle avait ce charme qu’il aimait tant… et qu’il n’admettait pas, bien sûr. Le silence était pesant, maintenant qu’ils n’étaient qu’à deux. Les équipes étaient éparpillées, chacune attendant le signal. Snipers sur les toits au cas où, le SWAT dans les ruelles un peu plus loin et la DEA coltinée avec le FBI. Autant dire que c’était une mission importante et qu’il ne fallait pas tout ruiner.

Le blanc l’oppressait et Luca questionna la vie privée de son ex. Ce n’était pas un début de conversation enclin au calme et à la paix, mais il avait ce besoin pressant de lui demander qui était ce Tino. Ce type qui était -trop- souvent dans les photos d’Instagram. Après tout, leur relation s’était terminée sans qu’ils ne le veuillent vraiment. Luca avait encore des sentiments et il se demandait bien si c’était la même chose du côté de Joan. Maintenant que cette dernière avait assimilé la nouvelle, il avait envie de faire un pas vers elle pour se remettre en couple : mais à chaque fois qu’il tentait quelque chose, ça partait en dispute à cause de leurs caractères enflammés. La réplique cinglante de Joan fit tourner sa tête vers elle.

– J’ai pas le droit de m’intéresser à ta vie ? rétorqua-t-il par une autre question, le permettant d’éviter de répondre à la sienne.

Il lui rendit son regard noir, avant de détourner son visage vers l’allée. La voix dans l’oreillette le ramena à la réalité tandis qu’effectivement une camionnette suspicieuse s’approchait. Celle de Joan retentit, l’agaçant. Génial, ça commençait bien. L’automobile ralentissait et Luca fut content que la jeune femme lui demanda autre chose. S’il répondait, ça risquait très clairement de partir en dispute – pour ne pas changer.

– Tu viens pas me dire de me concentrer, Hawking ? répliqua-t-il en lui jetant un regard frustré. Tu ferais mieux de faire la même chose, ajouta-t-il en reprenant le même air qu’avait pris Joan pour lui dire ça.

Déjà sur les nerfs, il s’approcha discrètement et les personnes qui sortirent de la camionnette avaient l’air d’être effectivement les vendeurs. Cependant, ils attendaient. Probablement les acheteurs qui étaient en retard. Appuyant de temps en temps sur son oreillette pour transmettre les infos, il se détendit.

– Surtout ignore toutes les fois où j’ai essayé de te parler et que tu as préféré me faire chier.

C’était un peu faux. Luca aussi avait tendance à lui lancer des piques comme réponses, mais il préférait faire semblant qu’il était celui qui tentait de faire un pas en avant. Un peu pour rassurer son conscient. Il se rendit compte que Joan avait utilisé le terme « vie amoureuse » et se retourna vivement.

– Attends. Vie amoureuse ? C’est ton copain ?

« J’ai pas le droit de m’intéresser à ta vie ? » la brune hésite à répondre, s’il n’était pas aussi borné il lui taperait peut être moins sur les nerfs. Elle se mord la lèvre, soudainement cette voix dans l’oreillette la ramène à la réalité sans qu’elle n’ait le temps de répondre quelque chose de cinglant, ou même un pique bien placé.

« Tu viens pas me dire de me concentrer, Hawking ? » lui fit il en lui lançant un regard aussi tueur que ce qu’elle venait de faire, elle se contenta d’hausser les épaules, il n’était pas sourd à ce qu’elle ne sache.. « Tu ferais mieux de faire la même chose » elle lève les yeux au ciel, elle a envie de lui hurler dessus, c’est lui qui commence et elle doit se concentrer, c’est l’hôpital qui se fout de la charité. Elle ce qu’elle aimerait c’est Claquer la porte, et de partir aussi vite qu’elle était arrivée. Cependant elle s’exécute quand même, pour une fois elle écoute ce que Le Brun lui dit de toute façon ça ne ferait qu’empirer les choses si elle rétorque quelque chose. Les yeux rivées sur la camionnette qui vient de faire son apparition. Ils sont au nombre de trois les vendeurs. Ils devaient encore attendre, attendre que les acheteurs fassent leur apparition. Et la ils pourraient passer à l’action, ils tenaient un très gros poisson, ça les ferait vraiment avancer dans leur enquête pour faire tomber plus gros..

« Surtout ignore toutes les fois où j’ai essayé de te parler et que tu as préféré me faire chier. » l’américaine détourne son regard de la camionnette blanche, une air médusée puis légèrement agacée sur le visage. Elle n’en revenait pas de ce qu’elle venait d’entendre.  Il se foutait d’elle, elle n’avait pas d’autres explications. Elle soupira bruyamment. « t’est vraiment.. » un goujat. Un goujat canon mais goujat quand même. Mais elle se tait, elle cherche ses mots, elle qui pensait que ce serait facile comme mission, elle voulait juste tout annuler. Prendre ses jambes à son coup et se barrer loin d’ici. Loin de toutes ces conneries. Mais ils sont tous les deux dans cette mission, si seulement elle lisait les rapports papiers, elle l’aurait su. Elle se serait préparer, ou aurait tenter de changer de partenaire. Avant elle aurait adoré partir en mission avec lui, bien que cela a dut se produire à une seule reprise.  « T’est vraiment mal placée pour dire ça, Monsieur mauvaise foi. Faut être deux dans une dispute! » elle  recroise ses bras sur sa poitrine, elle boude à présent comme une gamine de quatre ans. Elle est aussi un peu blessée par ce que l’italien vient de lui dire. Les yeux braquée en direction de la fenêtre elle fulmine Jo, si elle pouvait avoir de la fumée qui s’échappe de ses oreilles il y en aurait à l’heure actuelle. « Faut que je te rappelle qui a vendu la mèche au bar, tout aurait bien put se passer si tu avais pus te taire. »

« Attends. Vie amoureuse ? C’est ton copain ? » le visage de Luca se tourne assez brusquement vers elle, elle vient probablement de toucher la corde sensible, un minuscule sourire se dessine sur ses lèvres, elle ne sait pas trop si elle est contente d’avoir suscitée une réaction de ce genre chez lui. Elle y peut rien Jo, faut toujours qu’elle cherche la petite bête. Elle se prend quinze secondes de réflexion, que doit elle dire au final? « On sort pas ensemble, si c’est ça que tu veux savoir. On est.. amis. » faisant volontairement une pause avant de prononcer le mot amis. La brune elle jubile un petit peu. Son regard passant de cette camionnette dans la rue, au visage de son ex petit ami. Elle le trouve toujours aussi mignon, voir son visage lui avait manqué. Ses jolis yeux bruns aussi, puis la phrase de son collègue lui revient en mémoire, si seulement il savait ce qui s’était passé entre eux. « tu vas pas me faire croire que tu n’as personne dans ta vie, sortir avec un super héros ça doit être tellement fun.. Superman et Lois Lane. » elle se mord la langue, elle aurait mieux fait de se taire, Joan. Les souvenirs de sa dernière soirée avec lui lui remonte en tête, elle est soudainement mal à l’aise. Elle sait qu’elle ne devrait pas parler de ce genre de chose ici mais le filtre du tact a encore une fois été oublier. Elle se penche en avant ses coudes sur ses cuisses, les chaises où ils sont installés sont assez loin de la fenêtre pour éviter de se faire repérer. Plissant les yeux elle écoute attentivement ce que ses collègues disent chacun leur tour dans leur oreillettes. « Comment t’a su pour Tino ? » ses iris se déposent sur Le Brun, le détaillant avec attention. Elle ne s’est jamais vraiment étalée sur sa vie depuis qu’elle est rentrée, elle n’en parle que très rarement d’ailleurs.  « Tu m’espionnes maintenant ? c’est nouveau. » elle lui adresse un regard en biais, alors qu’elle tente de se concentrer sur la camionnette blanche il ne se passe pas grand chose dehors, la brune elle soupire. L’heure n’est pas encore arrivée. « Je sors pas avec Tino. »

La tension était palpable. Luca, posté dans un coin, tentait bien que mal d’être poli. C’était difficile de l’être lorsque la jeune femme à côté de lui était son ex et que c’était une personne au même tempérament que lui. Il est vrai qu’il avait essayé de discuter avec elle, mais il omettait certains détails concernant son propre comportement envers Joan. Celle-ci semblait offusquée de sa réplique, mais il ne le vit pas, préférant se concentrer sur l’allée. Les voitures partaient et revenaient, mais aucune n’appartenait aux acheteurs. Il n’écouta pas son début de réponse et tendit à peine l’oreille quand il l’entendit qu’il fallait être deux dans une dispute. L’ignorant tout bonnement, bien trop agacé par cette situation, il tourna la tête qu’après. Vendre la mèche… bien sûr, songea-t-il.

– Je préfère ça que jouer les hypocrites.

Il se rappela ensuite des mots qu’avaient prononcé l’américaine. Vie amoureuse… ce qui signifiait qu’elle et ce Tino étaient… ? Il attendit de longues secondes pour entendre une réponse, impatient. L’observant, l’air soudainement sérieux (et frustré), Luca fit une petite moue. Amis, hein ? La pause était suspicieuse. L’italien analysa son visage, avant de répondre, tentant de paraître le moins jaloux possible :

– C’est chouette. Vraiment.

Ce fut au tour de Joan de jouer les curieuses, lançant une pique au passage. Superman et Lois Lane. C’était une imagination admirable. Luca se retint de lever les yeux au ciel et pour une raison qui était totalement immature (ainsi que puérile), il eut un sourire en coin. Il voulait un peu s’amuser avant que les cibles n’arrivent.

– Pour l’instant, ma Lois Lane ne s’est pas plainte. C’est qu’elle doit trouver ça effectivement fun.

A vrai dire, il n’était sorti avec absolument personne depuis la rupture. Tinder était un peu devenu son meilleur ami lorsqu’il s’ennuyait. C’était un mensonge fabriqué en dernière minute et à vrai dire, il ne savait même pas pourquoi il faisait ça. Sa fierté l’empêchait probablement de lui dire la vérité. Il n’était pas si sarcastique habituellement : en réalité, il ne l’était quasiment jamais. Les informations fusent dans les oreillettes tandis que son attention se dévie à nouveau sur la rue, entendant de justesse ce que disait Joan. Elle lui demanda s’il l’espionnait et il se retourna en faisant une moue.

– Je te suis toujours sur Instagram, je suis juste tombé sur les photos, c’est tout.

Joan lui répéta, de manière plus déterminée, qu’elle ne sortait pas avec Tino. Luca haussa légèrement un sourcil.

– Tu n’as pas besoin de me « rassurer », tu sais. Tu fais ce que tu veux.

Malgré la jalousie rampante qu’il avait ressentie, il était sincère. Luca voulait que Joan soit heureuse et si sortir avec un autre homme que lui la permettait de l’être, alors qu’il en soit ainsi. Alors qu’il s’apprêtait à dire quelque chose d’autre, on leur indiqua qu’une voiture s’était ralentie près des vendeurs et que les passagers étaient assurément les acheteurs. Furtivement, Luca s’était approché pour mieux voir ce qu’il se passait. Des personnes sortirent de l’automobile. L’italien avait imaginé des hommes en costard, mais ces gens-là ressemblaient plus à des gangsters. Désormais, les chuchotements étaient de mise. Chose difficile, surtout avec ces deux-là. Par précaution, Luca attrapa son glock. Dans l’oreillette, les supérieurs ordonnaient d’attendre tant que le deal ne se faisait pas.

« C’est chouette. Vraiment. » Luca se tourne vers elle, elle continue cependant de regarder par la fenêtre, elle mentait plutôt mal en général, mais ce qui l’a rassurait c’est que l’italien mentait aussi bien qu’elle. Un fin sourire se dessinant sur son visage, plutôt satisfaite de sa réplique. « Chouette, vraiment. » répéta-t-elle après lui, alors que l’américaine tourna la tête vers l’italien. Se prenant quelques seconde pour détailler son visage sans pour autant passer pour une sociopathe. Il était toujours aussi beau, ses traits toujours aussi fins, ses lèvres aussi qu’elle avait souvent embrassé. Elle se décida à dévier de sujets incapable de rester plus de cinq minutes concentrée sur la même chose.

« Pour l’instant, ma Lois Lane ne s’est pas plainte. C’est qu’elle doit trouver ça effectivement fun. » elle resta la pendant cinq secondes, elle ne bougeait plus interdite. Lui qui avait mit tellement de mal à lui cacher cette situation, elle l’avait découverte d’une manière des plus originales. Enfin surtout musclée, avec ce type qui s’était attaquer à eux, dans cette ruelle. Elle croisait les bras sur sa poitrine, presque vexée. « Tu l’as aussi prévenue qu’elle risquait de mourir, j’espère, en général ce genre d’information te fait réfléchir à deux fois Superman. » elle faisait preuve de mauvaise foi Jo, si elle n’avait pas décider de le suivre et de mettre elle même sa vie en danger. Si elle n’avait pas eut peur peut être qu’elle serait rester ? Peut être qu’aujourdhui ils seraient encore ensemble? Mais avec des si, on peut refaire le monde.  

« Je te suis toujours sur Instagram, je suis juste tombé sur les photos, c’est tout. » sourcil arquée en sa direction, elle avait réactiver son compte Instagram quelques semaines plus tôt. Ces photos était récentes pour certaines surtout celles avec Tino. L’américaine finit par préciser une seconde fois qu’elle ne sortait pas avec Tino, pour se rassurer ou pour rassurer Luca, elle ne savait pas trop. Elle qui pensait faire sa vie avec Luca elle s’était royalement trompé, c’était elle qui était partie. Ce dernier semblait surpris de cette nouvelle prise de parole de la part de la brune.

« Tu n’as pas besoin de me « rassurer », tu sais. Tu fais ce que tu veux. » un petit rire nerveux s’échappe de ses lèvres, puis finalement elle secoue la tête. Surtout rester calmer et ne pas tout foirer, il l’agace. Laissant ses doigts tapoter sur son gilet pare-balle, elle se calmait tant qu’elle pouvait. Et puis pourquoi elle réagissait comme ça au juste, elle n’avait pas de compte à lui rendre à l’italien. Il finit par se diriger vers la fenêtre, la main posé sur son arme. Joan l’observe faire, pour finalement le rejoindre, sur le qui vive. Il suffit d’un mot, d’un ordre pour que les équipes se déploient. Caché sous la fenêtre, avec juste leur deux têtes jusqu’aux yeux qui dépassent. Elle jette un rapide coup d’œil à la fenêtre qui donne sur l’escalier de secours, si elle passe par la au moment de l’arrestation elle pourrait leur tomber dessus plus rapidement, s’ils tentent de s’échapper .  « Je reviens. » Ni une ni deux, poussée par son instinct -et/ou sa bêtise-, elle se dirige toujours accroupis vers la fenêtre. Déposant ses mains sur le rebord pour le soulever  cette dernière fait un vacarme de dingue. Eh merde, pensa la brune en jetant un rapide coup d’œil en direction de l’italien. Ils risquaient de se faire repérer avec ces conneries.

Luca ne savait pas pourquoi il mentait. D’un côté, c’était amusant de chercher la moindre réaction de la part de son ex. D’un autre, il se demandait si la jeune femme était… jalouse. Possessive. Le savoir allait un peu lui mettre du baume au cœur, lui confirmer qu’après tout ce temps, il existait encore des sentiments entre eux. Ils s’étaient quittés alors qu’ils s’aimaient, il voulait s’assurer que cette affection n’était pas vraiment partie. Alors, Luca l’observait. Du coin de l’œil, en espérant déceler quelque chose. Il se mordit discrètement l’intérieur de sa joue, oubliant le deal l’espace d’un instant. Son visage était aussi fermé qu’un livre, ses bras se croisèrent. Oh, il le savait. Luca s’attendait à une réplique cinglante et ne fut pas étonné d’en entendre une sortir des jolies lèvres de l’américaine. Le brun se tut pendant quelques secondes, se demandant bien ce qu’il pouvait lui dire. Avec l’ombre d’un sourire, le genre que l’on pouvait à peine remarquer, il lui répondit d’un ton pareil que le sien :

– Tu aimes toujours autant exagérer. Elle ne risque pas de mourir, parce qu’elle n’existe pas. Je rigolais.

Il ne voulait pas non plus amener le mensonge beaucoup trop loin. Luca était bien trop franc et honnête pour manipuler les gens. Joan, étant bien trop curieuse, lui demanda ensuite comment il était au courant de l’existence de Tino. L’italien haussa les épaules, lui expliquant alors qu’il la suivait encore sur Instagram. Comme pour rassurer quelqu’un, son ex lui prévint une deuxième fois qu’elle ne sortait pas avec cet homme. Luca détacha son regard de l’allée pour le déposer sur la brune. Il est vrai qu’il ressentait une certaine jalousie, mais elle n’avait pas besoin de répéter ça. Il n’allait pas lui crier dessus ou être déçu, ce n’était pas son genre. Il lui fit part de ça, poussant Jo à rire doucement. Le silence ne dura pas longtemps, entre les tapotements des doigts de Joan contre son gilet pare-balles et les voitures qui passaient dans la rue en bas, Luca devenait de plus en plus sur les nerfs. Il s’était dit « vivement qu’il rentre » mais il avait oublié que Joan allait venir avec lui à la maison. Le brun s’approcha de la fenêtre pour surveiller ce qui se passait, suivi de son ex. Cachés, ils attendaient. Joan déclara d’une voix basse qu’elle revenait, sous le regard suspicieux de Luca.

– Pas main-

Trop tard, Joan venait de soulever la fenêtre, un bruit sourd s’ensuivant. Luca maugréa dans sa langue natale et appuya son doigt sur l’oreillette. Les vendeurs et les acheteurs avaient relevé les yeux vers là où ils se trouvaient et ils commençaient à être impatients. Un des supérieurs demanda alors qu’il était temps de les arrêter, car ils commençaient à tout ranger et sans attendre, Luca accourut en dehors de l’appartement.

– Ramène tes fesses, Joan !

Se dépêchant dans les escaliers, car ce maudit ascenseur ne fonctionnait pas, le gilet pare-balles devenait de plus en plus lourd sur lui. La respiration déjà saccadée, il arrivait enfin tout en bas, ayant l’impression de peser des tonnes. Il courut à l’extérieur, dans l’espoir que Joan allait être plus rapide que lui.

« Tu aimes toujours autant exagérer. Elle ne risque pas de mourir, parce qu’elle n’existe pas. Je rigolais. » elle prend un air faussement offusqué, comment ça elle aime toujours autant exagérer? Elle le fusilla du regard, cependant la deuxième partie de sa phrase la perturba, il était célibataire. Intéressant. Ses doigts qui tapotent son gilet pare-balles, elle observe la rue sans broncher. Il faut qu’elle arrête de se concentrer sur son partenaire, et sur sa mission.

Le grincement de la fenêtre, les voix dans l’oreillette, tout se chamboule dans sa tête. Elle regarde l’italien, Alors que ce dernier se redresse pour s’approcher de l’entrée. L’ordre était donné il fallait agir avant que ces types ne se fassent la malle. « Ramène tes fesses, Joan ! » la brune le regarde partir avant que son cerveau ne prenne la decision la plus hâtive qu’elle n’ait jamais eut à prendre. Elle ouvre la fenêtre en un coup de main le grincement se reproduisit à nouveau. passant par la fenêtre pour atterrir sur l’escalier de secours. Elle frappe rapidement sur l’échelle pour la faire descendre. L’américaine emprunte l’échelle de secours, cependant l’échelle s’arrête de descendre à un mètre du sol. Dans un juron elle se laisse tomber sur le sol, le gilet pare balles est lourd, et elle grimace tant la gravité lui fait défaut sur ce coup là. Contrariée elle enlève rapidement le gilet pour le laisser tomber au sol, elle le récupérera plus tard. Elle se redresse rapidement, plus libre de ses mouvements maintenant , alors que Luca est déjà devant la porte, à l’attendre. La brune charge son pistolet, alors qu’elle s’approche du lieu de rencontre. «J’ai faillis t’attendre, Castelli. » elle fait une courte pause « à trois on y va.. » sauf qu’elle ne prend même pas la peine de compter jusque trois, elle fait toujours ça, ça l’empêche de réfléchir trop longtemps, elle fonce dans le tas. Comme d’habitude, les voix dans son oreillettes la perturbe, elle qui a travaillé en solo pendant trois ans, avoir autant de monde qui parle en même temps la perturbe« DEA ! LES MAINS EN L’AIR! JE TE CONSEILLE DE NE PLUS BOUGER ! » pointant son arme en direction d’un des acheteurs, elle s’avance doucement en sa direction. Ne le quittant pas des yeux, elle le fixe dans les yeux alors que ce type tient fermement le sac de sport qui doit contenir la marchandise qu’il vient d’acheter. Sauf que l’homme lui balance le sac dessus pour prendre la fuite suivit d’un deuxième acheteur. La camionnette étant rapidement immobilisé avec ses passagers par l’autre partie du groupe d’intervention « P’tain je vais le tuer » marmonne t elle dans sa barbe, avant de lâcher le sac au sol, rangeant rapidement son arme dans sa ceinture , prenant la suite de ce type qui devait pas avoir plus de dix huit ans. « arrête toi ! » continuait elle se crier dans la rue alors que les gens se poussaient sur son passage, le type finit par tourner la tête. Elle se maudissait, elle maudissait cette journée, elle maudissait surtout ce type qui avait détaler comme un lapin. Elle tenta une enième accélération, elle savait qu’elle ne tiendrait pas encore très longtemps à cette allure la. C’est qu’il était rapide le con. Dans un coup de chance, et après peut être énormément de prières silencieuses le type se fit subitement percuter par un taxi qui ne roulait pourtant pas à vive allure, le délinquant se retrouvait alors à terre. Joan arriva à sa hauteur, rouge à force d’avoir courut comme une folle à travers les passants. Elle sortit son glock pour le pointer sur le mec à terre, ce dernier encore sonné lève les mains en l’air. « J’espère que tu connais tes droits parce que pour m’avoir fait courir comme ça tu mérites que je te casse la gueule. » elle le chope par le col, alors qu’elle le fait se relever. Sortant une paire de menotte, elle l’attache rapidement puis le pousse dans la direction de leur lieu de départ. En quelques minutes, ils sont à nouveau de retour, alors qu’elle aperçoit son acolyte de la journée. Tenant fermement le jeune par le bras elle s’approche de l’italien. « Bien joué, Castelli » lui fit elle, un fin sourire se dessinant sur son visage, l’adrénaline et probablement son cœur qui battait encore trop vite dans sa poitrine. Elle était incapable de lui lancer une nouvelle pique. « on s’en occupe, Hawking » son vrai collègue avait finit par faire son apparition. « Faut que je récupère mon gilet pare-balles.  » finit elle par dire en posant ses mains sur ses hanches, alors qu’elle zieute l’endroit où elle l’avait abandonné.

La mission tourna vite au vinaigre. Entre la fenêtre qui venait de faire un bruit monstre, les cris dans l’oreillettes signalant qu’il était temps d’arrêter les malfrats, réagir rapidement était devenu la priorité numéro un. Luca n’attendit pas, accourant dans les escaliers, sortant son Glock de son holster. Son gilet pare-balles l’empêchait de faire de grands pas et sa respiration s’était vite saccadée, malgré lui. Il hurla en la direction de Joan, lui demandant de grouiller ses fesses, mais ne fit pas plus attention par où la jeune femme était partie. Luca atteignit la porte, la croisant en sortant de l’appartement. Il s’apprêtait à lui rétorquer quelque chose face à sa réplique piquante, avant de remarquer que la brune ne portait plus de gilet. Luca fronça les sourcils, serrant sa mâchoire.

– T’as jeté ton gil-

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase, car Joan venait de poursuivre un jeune garçon, n’attendant même pas de faire le décompte. Il la suivit, maugréant pour la énième fois de la journée et vint rejoindre la troupe de malfrats, pointant son fusil en la direction de l’un d’entre eux. Alors que tout semblait se résoudre, le sac que tenait le plus jeune s’envola sur Joan, qui s’était mise à courir derrière lui. Luca écarquilla les yeux et poursuivit le deuxième, malgré le poids conséquent du gilet. Traverser toute une floppée de gens dans les rues du Bronx, sachant pertinemment que les flics n’étaient pas du tout appréciés, c’était une vraie bataille. Luca repoussait tant bien que mal les personnes qui se mettaient en travers de son chemin et décidant qu’il en avait marre, il visa la cuisse du malfrat et tira. Le bruit résonna dans l’allée entière et certaines personnes se mirent à crier – dont l’acheteur. Ce dernier s’était écroulé par terre, le sang s’évacuant d’une rapidité impressionnante. Luca, voulant en terminer avec ça le plus rapidement possible, attrapa le bras de l’homme, le forçant à se relever (même s’il venait de hurler de douleur).

– Tu croyais que j’allais être aussi clément que ma collègue et te courir après dans tout le Bronx ? Cazzo.

Les menottes sur ses poignets, il le guida sans ménagement jusqu’au lieu prévu et croisa à nouveau Joan. Celle-ci, d’un petit sourire, venait de lui dire… bien joué ? Surpris, il eut lui aussi un mince sourire.

– Merci. Tu t’es pas mal débrouillée, toi aussi.

Leurs collègues s’occupèrent du reste et Luca en profita pour retirer son gilet, sentant déjà qu’il allait être secoué de courbatures le lendemain. En parlant de ça, il fronça les sourcils vers Joan, la regardant et se rappelant soudainement qu’il voulait l’enguirlander.

– Gilet pare-balles que tu n’aurais pas dû jeter, Joan ! Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça, merde ? Et s’il avait une arme, hein ? Tu aurais pu te faire tuer !

Il regarda autour de lui, discret :

– T’as de la chance que le supérieur ne soit pas encore là. Tu aurais pu avoir une sanction.

Luca soupira, la fatigue le poussant à passer une main dans ses cheveux. Il avait envie de se décontracter maintenant. Boire quelque chose, ou juste traîner à la maison… mais il est vrai que Joan habitait avec eux, maintenant. A cette pensée, il se retint de grommeler. Il posa ses mains sur ses propres hanches, la regardant, essayant tant bien que mal de cacher son début d’inquiétude.

– Tu n’es pas blessée au moins ?

« Merci. Tu t’es pas mal débrouillée, toi aussi. » prenant ça pour un compliment venant de l’italien, la brune sourit à son tour. Elle savait qu’elle se débrouillait bien, de toute façon, son égo était gonflé à bloc comme toujours. « Pas mal débrouillée ? » elle prit une grande inspiration, ses joues reprenant enfin une couleur normale. « j’ai pas eus à lui tirer dessus moi. » arquant un sourcil en sa direction, ce sourire taquin ne quittait à présent plus ses lèvres. Elle avait surtout eut beaucoup de chance que le taxi soit arrivé au même moment. Leurs collègues respectifs prenant à prennent la relève, alors qu’elle saluait le délinquant avec un petit sourire satisfait sur le visage. Luca finit par enlever son gilet pare balles, il se tourna à nouveau vers elle, fronçant les sourcils, à ce que Joan venait de dire. Venait elle de dire quelque chose de mal ? Se remémorant ses mots, elle cherchait juste son gilet rien de tres hors du commun. Et puis elle ne lui avait pas balancer de vacheries à la figure, il devait s’estimer heureux. Elle courrait moins vite avec le gilet pare balles. C’était lourd et chiant, et surtout pas la meilleure des excuses au monde. « Gilet pare-balles que tu n’aurais pas dû jeter, Joan ! Qu’est-ce qui t’a pris de faire ça, merde ? Et s’il avait une arme, hein ? Tu aurais pu te faire tuer ! » elle leva les yeux au ciel à sa réplique, il était entrain de l’enguirlander comme si elle avait quatre ans. Elle croisa les bras sur sa poitrine, regardant dans une autre direction. Elle avait peut être tord. Mais elle était beaucoup trop fière pour l’avouer. « T’as de la chance que le supérieur ne soit pas encore là. Tu aurais pu avoir une sanction. » elle se penchait alors pour récupérer le gilet qui gisait sur le sol. « C’était un gamin, superman, il n’avait pas d’arme sur lui ça se voyait. Puis tu cours moins vite avec ça, le type j’avais pas envie de le perdre. » fit elle en désignant le gilet d’un signe de tête, elle voulait avoir raison au final. Elle n’en démordrait pas, c’était une tête brûlée mais elle savait ce qu’elle faisait.

Observant son acolyte, ce dernier passa une main dans ses cheveux. L’américaine en fit de même, déposant le gilet à ses pieds, elle attrapa l’élastique qui était accroché à son poignet, pour finalement s’attacher les cheveux en une queue de cheval haute. Courir lui avait donner chaud. « Tu n’es pas blessée au moins ? » relevant ses yeux noisette en direction de son ex petit ami. Elle secoua la tête à la négative. « Faut bien une Wonder Woman pour botter les fesses de Superman. » plaisanta-t-elle, avant de reprendre son sérieux, tournant sur elle même, les mains levés pour lui montrer qu’elle était en un seul morceau.

« Hijo de puta! » cria une voix au loin. Puis un bruit sourd. Un bruit qu’elle connaissait que trop bien. Un coup de feu. Tout semblait s’être arrêter dans la ruelle à présent. Ou du moins pour Joan. Les cris lui semblaient lointain, le temps avait bizarrement ralenti. Elle baissa les yeux sur sur sa cuisse, son jean était rouge. « Luca.. » peinait elle a articuler, alors que son visage devenait blanc. Fronçant les sourcils, elle jeta un dernier coup d’œil en direction du brun, avant de s’effondrer au sol. Une douleur vive au niveau de sa jambe, elle qui ne supportait pas la vue du sang. Faisant une pression sur la plaie, elle sentait qu’elle allait partir d’une minute à l’autre.

L’espace d’un instant, la mission se déroulait à merveille. Et aussi étonnant que ça puisse l’être, Joan était même… agréable. Bien sûr, les piques et les sourires amusés subsistaient, mais ça ne changeait pas d’il y a des années. C’était toujours comme ça entre eux, de toute manière. Ce fut au tour de l’italien de ricaner.

– Moi au moins je sais courir avec un gilet pare-balles, rétorqua-t-il avec un clin d’œil pour l’agacer.

En parlant de ça, il le retira, soupirant de soulagement. C’était lourd pour n’importe qui, ces trucs-là. D’ailleurs, il en profita pour l’enguirlander. Oui, enguirlander. Luca trouvait que c’était immature de sa part d’agir comme ça, il avait eu peur en la voyant accourir derrière ce gosse sans aucune protection. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Il avait beau se montrer ennuyé de la présence de Joan, c’était aussi la femme qu’il avait longuement aimé par le passé (et le présent, mais encore fallait-il qu’il l’admette). Bien entendu, il s’attendait à ce que la jeune femme n’apprécie pas ses remarques. Mettre sa vie en danger juste pour ne pas perdre un gamin… Luca secoua doucement la tête, exaspéré.

– Armé ou pas, tu aurais dû lui tirer dessus. Avec ton gilet pare-balles.

Il la regarda s’attacher les cheveux et tenta de l’analyser, comme pour voir si elle n’était pas blessée quelque part. Il eut un petit rictus face à sa réponse. Quand saurait-elle dire les choses telles qu’elles l’étaient ? Jamais, probablement. Luca était trop sérieux pour chercher des piques à chaque fois qu’on lui demandait quelque chose. Il leva les yeux au ciel, tout de même amusé, avant que les choses ne tournent rapidement au vinaigre. Tout se déroulait bien trop rapidement. Une insulte en espagnol fusa, puis un bruit sourd. Luca eut à peine le temps de réagir, en fait c’était le cas de tout le monde. La petite voix de Joan le fit brusquement retourner, ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il vit une tâche rouge s’étendre sur sa cuisse. Son cœur se mit à battre rapidement, ce n’était pas un tir fatal, mais il sentait pourtant la peur l’envahir. Il reprit ses esprits et accourut vers elle, alors que son corps lâchait. Il avait oublié qu’elle n’aimait pas du tout la vue du sang.

– Merde, murmura-t-il en appuyant fortement sur la plaie pour empêcher une hémorragie.

Heureusement, ses collègues semblaient récupérer un peu de logique et l’un d’entre eux appela une ambulance. Luca se tourna vers le coupable, soudainement en colère. Il ne pouvait pas se lever pour aller le frapper et de toute manière, ses supérieurs s’en occupaient déjà, confisquant l’arme.

– Joan, reste avec moi, fit Luca d’une voix un peu tremblotante de colère.

Il était inquiet bien sûr. Mais surtout furieux.

– Je t’interdis de t’endormir, on a encore des comptes à régler toi et moi, dit-il en tentant d’utiliser un peu d’humour.

Au loin, les sirènes de l’ambulance se firent vite entendre. Un de ses collègues arriva, le repoussant un peu pour qu’il puisse faire les premiers soins. Luca essayait tant bien que mal de ne pas regarder ses mains ensanglantées, à vrai dire lui aussi il avait un peu du mal face à cette vision. Tremblotant, il fut rassuré de voir les lumières bleues et rouges arriver près d’eux.

« Moi au moins je sais courir avec un gilet pare-balles » ce clin d’œil que Luca venait de lui adresser la fit lever les yeux au ciel. Pourtant amusée par la situation à présent. Le concours de celui qui aura le dernier mot venait tout juste de débuter. C’est pas qu’elle ne savait pas courir avec un gilet pare balles c’est juste que ça la gênait au plus au point.

« Armé ou pas, tu aurais dû lui tirer dessus. Avec ton gilet pare-balles. » les yeux de l’américaine roulèrent face à cette réplique. « C’est ça la différence entre toi et moi t’est une brute. » elle fit une courte pause avant de reprendre « et puis, T’a eut une promotion pour faire du placement de produits ? Parce que là j’ai jamais autant entendu ce mot sortir de la bouche de quelqu’un. » attachant alors ses cheveux, face à un Luca bien trop sérieux pour elle. Cependant elle put entre apercevoir un sourire de la part de l’italien, elle aimait toujours autant le voir sourire d’ailleurs. Chose qu’elle n’avouera probablement jamais, même sous la torture.

Pourtant tout prit une tournure bien différente de ce qu’elle s’imaginait. Tout ce sang, comment pouvait on en perdre autant. Les yeux de l’italien s’écarquillèrent, alors que la brune rebaissait la tête sur cette blessure. Ses pieds ne tenant plus la cadence. Elle n’y comprenait plus rien, Joan. Luca se précipitant vers la brune, à présent au sol tous les deux . « Merde », cette insulte l’aurait fait rire en temps normal. C’était la signature de Luca, cette insulte qu’il balançait à tout bout de champs. Ses yeux rivés sur les mains de l’italien. Ces dernières appuyaient sur la plaie, arrachant une grimace, elle avait envie crier Jo. Mais aucun son ne sortait de sa bouche, elle était accaparée par ce liquide rougeâtre qui ne cessait de couler encore et encore. Elle avait envie de fermer les yeux Jo, son visage devenait de plus en plus blanc, livide et sans vie. Les fermer juste une toute petite minute, rien que ça, ses paupières se faisaient lourdes, puis elle n’avait pas tellement envie de lutter au final.

« Joan, reste avec moi » sa voix lui semblait lointaine à la brune, relevant enfin les yeux en direction de celui avec qui elle avait partager sa vie. Sa voix un peu grave, qui donnait un tout autre sens à son prénom. « Je t’interdis de t’endormir, on a encore des comptes à régler toi et moi » un minuscule sourire se dessine sur son visage. « Je suis fatiguée Luca. » sa voix était faible, elle ne faisait plus la maline à présent. Elle avait froid, vraiment froid à la différence de cette course poursuite quelques minutes plus tôt. « Je suis désolée.. » elle devait le dire, désolée pour quoi au juste? Pour tout. Pour son caractère à la con, pour être partie comme une voleuse, pour lui avoir fait du mal. Autant de chose qu’elle n’arrivait pas à dire. Autant de choses qu’elle n’osait pas dire, elle y pensait pourtant souvent, elle aurait voulut lui dire aussi sans jamais avoir le courage. Un autre homme repoussa l’italien, elle paniquait déjà à l’idée de ne plus l’avoir dans sa ligne de vision. Elle n’avait pas la force de lutter la brune, s’il n’était pas à côté d’elle. Sa tête touchant enfin le macadam, elle fixait le ciel, le ciel était beau, peu de nuage malgré cette froide journée de février, elle sourit à cette vision. Les bruits de l’ambulance se faisait lointain et pourtant si proches. Rapidement entourée par deux voir trois pompiers, elle se demandait toujours ce que ça ferait si elle s’endormait la maintenant. Elle avait cette drôle d’impression de se retrouver en dehors de son corps, spectatrice de tout ça. Son corps fut rapidement mit sur un brancard, alors qu’elle sentait déjà qu’on lui tapotait sur les joues, elle rouvrit difficilement les yeux. Pour apercevoir la tête d’un des secouristes la lumière de sa lampe de poche l’aveuglant légèrement, elle voulait râler Jo, se débattre mais tout lui demandait un effort considérable.

[..]

Des talons qui claquent sur le sol immaculé, la grande brune son sac griffé  sous le bras, elle s’avance vers l’accueil. Dévisageant par la même occasion l’infirmière. « Je viens voir Joan Hawking » elle en oublie presque la politesse, ses yeux bleus scrutent la pauvre femme en face d’elle, elle n’a jamais eut de patience Jill, surtout quand ça concerne sa petite sœur. Elle était là personne à prévenir en cas de besoin. Elle n’aurait jamais pensé que ça puisse arrivé. Elle était partagée entre la peur et la colère, un brin anxieuse. Elle avait abandonné mari et enfants dans les quarante secondes suivant l’appel. Son mari lui ayant rapidement demander son soudain changement de comportement. Elle a bégayé un « Jo. Hôpital. Je dois y aller » avant de disparaître sans un mot de plus. Se reconcentrant sur la pauvre femme qui lui faisait face. ses doigts à présent tapaient nerveusement le bois du comptoir. « vous parlez anglais  non ? » exaspérée, elle pose son sac sur le comptoir, fallait pas l’emmerder  « Bonjour serait de rigueur » fit l’infirmière, d’une petite voix, tentant de ne pas se laisser abattre par la grande brune. La quarantenaire passe une main dans ses cheveux, elle allait lui mettre la tête dans son ordinateur si elle continuait à ne pas répondre à ses questions. « est ce que quelqu’un peut me dire ce qui se passe avec ma soeur?!!! » lui crie-t-elle dans les oreilles tapant sa main contre le bois. Joan n’avait pas de patience mais Jill Hawking en avait encore moins.

En quelques secondes à peine, la situation vira au rouge. Littéralement. S’ils se taquinaient et rigolaient même entre eux, désormais Luca pressait la plaie sanguinolente sur la cuisse de Joan. Cette dernière risquait l’hémorragie tant le sang se déversait à une vitesse vertigineuse. L’homme qui avait tiré sur elle avait rapidement été maîtrisé et pour l’une des rares fois, l’italien avait peur. Pas pour lui. Pour son ex petite amie. Il la voyait devenir pâle, tourner de l’œil et son aversion pour le liquide pourpre n’arrangeait en rien les choses. Ce n’était pas un tir fatal, si la balle s’était logée dans son abdomen, elle serait probablement déjà morte. Mais tout de même, il comprit que ça risquait de l’être s’ils ne faisaient rien et fort heureusement, un des collègues eut la brillante idée d’appeler une ambulance. Luca releva sa tête, qu’il avait baissée pour observer les dégâts sanglants, lorsqu’il entendit Joan s’excuser. L’italien ouvrit la bouche pour lui demander de quoi elle parlait, avant de la refermer, se disant qu’elle délirait sûrement. Alors qu’il tentait de la garder éveillée en lui parlant, il se fit presque bousculer sur le côté. C’était un médecin, ce dernier déclara qu’elle perdait beaucoup trop de sang et entendre cette phrase figea Luca sur place. Son cœur s’était serré sur place, ses mains tremblantes. L’un des secouristes lui demanda s’il n’était pas blessé en voyant tout le sang sur ses mains, mais il ne put que secouer faiblement la tête. Il ne vit pas non plus son ex sourire, son regard au loin vers le ciel. Cette vision allait le briser à tous les coups. Déglutissant, il demanda pour entrer dans l’ambulance, baragouinant une excuse pour qu’on le laisse parmi eux. Pourtant, il n’osa pas jeter de coup d’œil vers la brune. Comme s’il avait peur de croiser son regard, de voir dans quel état elle était. Le médecin et un des secouristes tentaient tant bien que mal de la garder consciente, tandis qu’un autre nettoyait les mains de l’italien. Silencieux, sa jambe tressautait vivement. Le stress le rongeait de l’intérieur, le rendait sur les nerfs. Une fois le sang retiré de sa peau, il serra ses doigts en un poing.


Ils arrivèrent bien vite à l’hôpital et ne put rejoindre Joan dans la salle d’opération. Se laissant tomber sur un des sièges, son pied se remit à tapoter contre le sol à une rapidité ahurissante. Plongé dans ses pensées, l’attente fut très pénible. Des minutes se transformèrent en heures et rapidement la soirée vint. Il se souvint qu’il valait mieux prévenir Angelo et c’est ce qu’il fit, par messages, lui indiquant par ailleurs de ne pas venir. Un des médecins sortit, s’approchant de Luca qui se releva immédiatement.

– L’état de votre collègue est stable. Elle a perdu énormément de sang, elle se repose dans une chambre. Il baissa son masque : Vous pourrez la voir un peu plus tard.

Luca hocha la tête et sentit toute la pression de ses épaules le quitter. Fermant les yeux le temps de récupérer un peu d’énergie, il posa sa main sur son cou et essaya de se détendre. Ce fut des cris au loin, qu’il reconnût automatiquement, qui le firent rouvrir ses paupières. Sa mâchoire se serra un peu. Jill. La sœur de Joan, une quarantenaire absolument… eh bien, il fallait avoir du courage pour lui parler. Luca soupira, se dirigeant vers la source du bruit. Jill était occupée à hurler sur une pauvre réceptionniste. Une fois près d’elle, Luca toussota pour attirer son attention.

– Jill ?

Il continua :

– Joan vient de sortir de la salle d’opération, j’ai croisé le chirurgien. Son état est stable. J’imagine que tu veux des explications, mais étant donné que les trois quarts est confidentiel je peux juste te dire qu’elle s’est fait tirer sur la cuisse. Elle a perdu beaucoup de sang et…

Sa phrase tomba dans un silence. Luca avait beau user un ton calme, il restait tout de même sur les nerfs. Cette journée l’avait complètement éreinté et entendre Jill hurler, ça ne l’aidait pas.

– Elle va bien, maintenant. On peut aller la voir dans quelques minutes.

Tu avais eu l’appartement pour toi tout seul, tes deux colocataires partis travailler en te laissant tranquillement finir ta nuit avec Queen. Pourtant tu avais eu ce mauvais pressentiment, celui que tu as à chaque fois que Luca revient blessé des nuits où il part jouer au justicier. Ce pressentiment qui ne t’avait pas quitté un seul moment, te forçant alors à essayer d’en faire abstraction pour pouvoir travailler sans trop t’inquiéter sur ce que pouvait bien faire ton meilleur ami et Joan. Et la journée était passée rapidement alors que tu attendais leur retour, voyant les heures défiler sans y vraiment porter attention. Leurs travails étaient très prenant et tu le savais très bien donc ça ne t’inquiétais pas plus que ça. Mais tu aurais dû te souvenir que leurs boulots étaient tout aussi dangereux que la passion que Luca a de sauver des gens innocents en pleine nuit. Ce fut d’ailleurs un message de ce dernier qui te le rappela brutalement alors que tu n’allais pas tarder à sortir de quoi faire à manger. Tu étais resté figé devant ton écran, te demandant s’il ne se moquait pas de toi en te demandant de ne pas paniquer alors qu’il t’annonçait que votre amie avait reçue une balle pendant leur mission. C’était sûrement les pires paroles à te dire pour justement t’inquiéter. Mais tu lui avais répondu rapidement, lui déclarant que tu arrivais alors que tu n’étais même pas habillé pour sortir de votre logement. Tu avais enfilé les premiers vêtements que tu trouvais, piquant un sweat à ton meilleur ami et récupérant les clés de ta moto que tu avais, heureusement, pu récupérer quelques jours plus tôt.  

Le trajet jusqu’à l’hôpital fut rapide, bien plus rapide qu’il n’aurait dû l’être si tu avais respecté les limitations de vitesse. Mais tu étais prudent et tu savais maîtriser cette moto depuis tant d’années que tu n’avais même pas pris la peine de rouler à la vitesse indiquée. Et tu arrivas rapidement à l’entrée du bâtiment, ayant garé ta moto à la première place que tu avais trouvé. Tu te préparais déjà à t’annoncer à l’accueil, ne sachant pourtant pas comment te présenter alors que tu étais persuadé qu’ils n’accepteraient que les visites de la famille, mais ton regard tomba sur Luca et une femme que tu ne connaissais pas. T’approchant d’eux, tu ne fis pas tout de suite attention à elle alors que tu venais enlacer ton meilleur ami. « Tu vas bien ? T’es sûr ? » Et tu t’écartes de lui pour l’observer avant de te tourner vers la femme qui se trouve à ses côtés. « Pardonnez-moi, j’aurais dû me présenter avant de débarquer comme ça. Je suis Angelo, l’un des colocataires de Joan. » Et tu lui fais un petit sourire, te demandant bien qui elle pouvait être. Sûrement une proche de la brune puisqu’elle ne portait pas de tenues appartenant à l’hôpital et que Luca était en train de discuter avec elle. Tu te tournais d'ailleurs de nouveau vers lui, fronçant les sourcils. « On pourra bientôt voir Jo ou pas ? Il s'est passé quoi ? Et c'est arrivé quand surtout ?! »

Elle tape à présent son poing contre la table, elle allait lui mettre la tête dans son ordinateur. Elle sentait la colère montée pour qui se prenait cette femme au juste ? « Madame.. calmez vous.. j’appelle la sécurité » bégaya la jeune secrétaire, alors qu’un rire nerveux s’échappait des lèvres de la brune. « Ma soeur est peut être entrain de mourir et vous me demander de me calmer, on est dans la quatrième dimension. »

« Jill ? » cette voix. La brune fit volte face, pour se retrouver nez à nez avec une silhouette qu’elle connaissait bien. Elle ne l’appréciait pas vraiment, de toute façon il y avait peu de monde qu’elle appréciait, l’américaine. Et l’italien n’en faisait pas partie. Joan l’avait envoyé récupérer ses affaires, et elle avait ensuite disparue de la surface pendant trois ans. Jill ne voulant pas vraiment se mêler de la vie privée de sa soeur, elle n’avait jamais demandé plus d’explications. La seule chose qu’elle savait c’est que ça avait rendue sa soeur triste, donc son animosité pour lui n’avait fait qu’accroître. « Joan vient de sortir de la salle d’opération, j’ai croisé le chirurgien. Son état est stable. J’imagine que tu veux des explications, mais étant donné que la mission est confidentielle je peux juste te dire qu’elle s’est fait tirer sur la cuisse. Elle a perdu beaucoup de sang et… » elle l’écoutait attentivement, son visage se décomposant peu à peu au fur et à mesure que son cerveau percutait les informations. Joan. Opération. Beaucoup de sang. Elle n’avait pas retenue grand chose d’autre, elle allait faire la peau à celui qui avait oser la toucher. Elle attendait la suite, elle voulait la suite. alors que l’homme face à elle reprit la parole « Elle va bien, maintenant. On peut aller la voir dans quelques minutes. » un profond soupir de soulagement sort de sa bouche, alors qu’elle avait sentie pendant un instant des larmes qui pointaient. Mais elle ne pleurait pas jamais. Jamais aussi longtemps qu’elle ne s’en souvienne, mais pour la première fois depuis de nombreuses années, elle avait eut peur pour sa soeur. une frayeur comme les Hawking savait faire. « Vous voyez lui au moins il sert à quelque chose. pour une fois.. » reportant ses yeux bleus  perçant en direction de l’infirmière qui semblait rapetisser à vue d’œil sous le regard froid de la quarantenaire. La femme se reconcentra sur son écran faisant mine de rien n’entendre. « Qu’est ce que tu fais là au juste? Je m’en fiche que cette mission soit confidentielle, c’est ma petite sœur. A moins que tu ne sois le responsable de ce qui lui arrive? » sourcil arquée, elle dévisage l’homme en face d’elle. Voulant en rajouter une couche, elle se retrouve prise au dépourvue, l’américaine. Une nouvelle silhouette faisant son apparition, elle l’observa un instant, alors qu’il enlaçait l’italien face à elle. Détournant le regard, elle soupira doucement, se demandant si elle allait pouvoir encore un peu traumatisée  l’infirmière « Pardonnez-moi, j’aurais dû me présenter avant de débarquer comme ça. Je suis Angelo, l’un des colocataires de Joan. » il lui adresse un petit sourire, alors que la quarantenaire l’observe plus en détails, elle n’avait pas le souvenir que sa soeur ne lui ait parler d’un nouveau colocataire, aux dernières nouvelles elle vivait toujours avec l’autre. Celui dont elle ne se souvenait jamais du nom. « Jill Hawking. » fit elle en fronçant les sourcils, elle savait que sa soeur ne lui racontait pas grand chose mais elle allait l’entendre tout de même. Il était passé où le type avec qui elle était à l’école? Ar.. machin là, elle est distraite, alors qu’elle observe les deux hommes discuter entre eux. « Armin n’est plus là ? » questionne-t’elle en direction des deux hommes si Joan ne lui dit rien peut être qu’un des deux le fera.

« Vous attendez quoi au juste pour me donner le numéro de chambre de ma soeur? » sa langue claque et ses ongles tabourinent contre le bois du comptoir. « Madame, vous devez encore attendre un petit peu. Prenez place dans les fauteuils on vous dira quand vous pourrez aller la voir. Et uniquement la famille. » tranche l’infirmière qui a reprit un peu de couleur, ses yeux se lèvent automatiquement au ciel. Elle est ennuyée Jill, elle prend donc son téléphone pour envoyer un sms à son mari le rassurer de son départ si soudain. Et pour lui demander une petite faveur. Son téléphone sonne, à nouveau. Un large sourire, comme le chat dans Alice au pays des merveilles, tellement peu rassurante dans ces moments là qu’elle ferait peur au chat lui même alors qu’elle lisait un message que son mari venait de lui envoyer. Elle avait reçue la confirmation qu’elle attendait. Dans les quinze secondes suivantes, le téléphone de cette pauvre femme sonne. Décrochant d’une manière peu rassurée, on entend un homme hurler au bout du fil, elle devient livide à force, c’était elle qui allait devoir se faire hospitaliser. Le combiné raccrochée, elle jette un regard en direction de la quarantenaire, indiquant de sa main droite la direction à prendre .  « chambre 209, ne restez pas trop longtemps elle doit se reposer » elle attrape son sac, y jetant son téléphone à l’intérieur. « après vous messieurs. » son sourire satisfait plaquée sur son visage.

Jill lui faisait penser à Bella avec ses grands airs et ses mimiques hautaines. C’est donc pour ça qu’il fallut quelques longues secondes à l’italien pour réfléchir à ce qu’il pourrait dire avant d’entreprendre une conversation. Se jeter directement à l’eau, avec cette femme, c’était risqué. Alors quand il s’approcha, le jeune homme tenta bien que mal de résumer la situation, évitant tout terme qui pourrait l’offusquer. Il termina son discours et eut un air un peu surpris de la voir si… désemparée. C’était sa sœur, il était donc normal que chacun réagisse de la manière pour un proche. Mais Jill, c’était… Jill. Cette dernière retrouva bien vite ses esprits, profitant au passage pour lancer une pique envers lui. Luca se retint de lever les yeux au ciel et ne releva pas la remarque, ne voulant pas se disputer maintenant (et surtout ici). Les accusations furent lancées. La sœur de son ex lui demandait s’il était responsable de tout ça, et avant qu’il ne sache lui répondre, la présence apaisante de son meilleur ami l’empêcha de rétorquer quelque chose de piquante face à la quarantenaire. Il se laissa enlacer, se sentant immédiatement un peu mieux.

– Ça va, t’inquiète, mentit-il doucement pour ne pas inquiéter encore plus Angelo.

Angelo se présenta à Jill, tandis que Luca se perdait dans ses pensées. Il était clairement marqué. Pourtant, il en avait vu des pires et des moins jolies durant sa carrière, mais là c’était différent. Voir le sang de Joan en grandes quantités sur ses mains, l’observer devenir de plus en plus pâle et sombrer dans une inconscience presque définitive, ça avait été de trop pour lui. Ce fut la voix de son meilleur ami qui le ramena à la dure réalité, se retournant avec un « hm ? ».

– Oh, euh, bientôt. Je t’expliqu-

La question de Jill le fit arrêter. Il fronça les sourcils. Armin ? Qu’est-ce qu’il venait faire dans la conversation, au juste ? C’était le meilleur ami de son ex, ce même type qui l’avait apparemment abandonné et qui avait, au passage, rendu Joan presque SDF. Sa mâchoire se serra.

– Non. Il n’est plus là depuis un bon moment.

Il la regarda menacer la réceptionniste, qui tenta bien que mal de calmer la sœur. Luca n’intervint pas, sachant pertinemment que la quartenaire était capable de tout pour voir Joan. Et d’un côté, il avait envie de la laisser faire si ça leur permettait d’eux aussi de la visiter. Après quelques coups de téléphones, ils purent enfin se diriger vers la chambre. Il se demandait bien quel sort avait jeté la sorcière pour qu’ils y arrivent, mais resta silencieux. Une fois à l’intérieur de la chambre, Luca devint discrètement plus pâle. Pour se rassurer un peu, il attrapa la main d’Angelo, la serrant dans la sienne. Il déglutit. Joan était sur le lit, entourée de machines. Son regard s’arrêta sur sa cuisse, là où la balle s’était enfoncée plus tôt. L’italien en profita pour faire les explications, brèves étant donné que ses supérieurs n’avaient cessé de leur dire que la mission était confidentielle.

– C’est un des hommes qu’on arrêtait qui a tiré sur sa cuisse. Je sais pas comment ça a pu arriver, étant donné que j’étais à côté d’elle au moment des faits.

Au moment où il voulut entrer dans les détails -qu’il pouvait- la porte s’ouvrit un peu trop brusquement, le faisant lâcher la main de son meilleur ami. Encore une fois, Luca se figea, mais pas pour les mêmes raisons. Leur supérieur venait d’entrer à la volée, un air furieux placardé sur son visage. Il passa devant Angelo et le salua (ils se voyaient de temps en temps, quand son meilleur ami flânait dans les bureaux du FBI). Puis, il se retourna vers Luca, décidant de libérer sa colère uniquement sur lui, le temps que Joan se réveille. Il attendait probablement dans les alentours et avait reçu l’autorisation de visiter Joan.

– Vous voulez bien m’expliquer pourquoi un des hommes a su tirer sur Hawking ?! Vous étiez tous les deux supposés arrêter les cibles en flagrant délit, pas les pourchasser dans tout le Bronx ! Par votre faute, on a un agent du DEA blessé et on va devoir expliquer ça en détails !

Sa faute ? Il se retint de faire toute remarque insolente, fronçant les sourcils face à l’accusation. Il risquait de recevoir une sanction s’il décidait de dire n’importe quoi.

– Monsieur, on n’avait pas d’autres choix, si on les laissait s’enfuir-
– Vous avez un flingue, Castelli ! Utilisez-le !
– C’est ce que j’ai fait, mais-
– Pourquoi Hawking est blessée, alors ?!

Luca cherchait des réponses à toutes vitesses et se mit à paniquer intérieurement. Il espérait sincèrement que Joan allait se réveiller maintenant et avoir assez de force pour calmer son supérieur…

L’inquiétude circule dans tes veines alors que tu rejoins enfin ton meilleur ami, l’interrompant dans sa discussion avec une femme que tu ne connais pas alors que tu t’assures qu’il n’a rien. Même si tu doutes de la réponse de Luca, tu n’insistes pas trop. Tu savais que ça ne servait à rien de le forcer à se confier alors tu attendrais sagement qu’il veuille en parler de lui-même. Puis, gêné d’être débarqué sans prévenir et d’avoir coupé la femme dans ses mots, tu te tournes vers elle avec un petit sourire pour te présenter. Fronçant doucement les sourcils, tu l’observas quelques secondes avant de reprendre la parole. « Vous êtes de la famille de Jo ? » Te concentrant de nouveau sur ton italien, tu remarquas qu’il n’avait pas vraiment suivi ce que tu racontais mais tu ne fis aucun commentaire alors qu’il te répond. Coupé par Jill, tu te demandes où est-ce que tu aurais bien pu entendre le prénom de l’homme dont elle vient de parler. Luca vient répondre à sa question alors que tu te concentres une fois de plus sur lui, cherchant à comprendre ce qu’il peut bien se passer dans sa tête. Jill réussit à vous faire accéder à la chambre de Jo et tu t’y rends sans attendre, du moins tu les attends eux quand même. La porte à peine passé, tu te figeas devant l’image de ton amie reliée avec tous ces fils. Même si tu la savais sortie d’affaire, ça ne faisait qu’augmenter ton inquiétude alors que tu serras la main de Luca qui venait de se glisser dans la tienne. Tu écoutes silencieusement ses explications, ton regard ne quittant pas le corps endormie de Joan en tentant de te convaincre que tout va bien maintenant. « Je vois… mais tout va bien maintenant Lu’. »

Tu sursautes alors que vos mains se séparent, n’étant pas prêt à ce que la porte s’ouvre si brutalement mais ce n’est que leur supérieur. Tu le saluas poliment, te retenant de faire une remarque sur son manque de délicatesse avec cette pauvre porte que ne lui avait rien fait. Mais tu n’eus pas le temps de dire quoique ce soit, l’homme s’en prenant à ton meilleur ami alors que tu te figeais. Si tu étais sûr qu’il n’y aurait aucune répercussion sur lui, tu aurais sûrement répondu pour faire comprendre à l’homme que ça ne servait à rien de s’en prendre à lui du moment qu’il n’aurait pas toutes les informations nécessaire pour comprendre la situation. Alors tu conservas le silence alors que Luca tentait de répondre aux questions et accusations de son supérieur. Tu avais pourtant peur que ça finisse en dispute et que ça attire l’attention du personnel hospitalier alors, après avoir pesé le pour et le contre, tu pris la parole. « Monsieur…. Je ne veux pas vous déranger mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée de discuter de tout cela ici. De plus, Joan a besoin de repos… »

« Vous êtes de la famille de Jo ? » Jill hoche la tête à la positive. Elle le savait que Joan ne parlait pas beaucoup de sa famille, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi. « Sa soeur. » conclue-t-elle, elles avaient quasiment dix ans d’écart, la seule chose qui les reliait c’était leur caractère. Et encore Joan était un peu plus douce que Jill. Jill était bien plus brute de décoffrage, elle disait ce qu’elle pensait au moment où ça lui traversait l’esprit. Jill soit on l’appréciait, soit elle passait pour la méchante la plupart du temps. Mais elle s’en fichait ça ne l’atteignait pas le moins du monde. La question concernant Armin sortie toute seule, Joan n’ayant jamais eut l’idée de la prévenir du départ de ce dernier, elle ne voulait pas se retrouver à vivre chez sa soeur. Elle savait que Jill passerait ses journées à lui faire remarquer.  Luca s’interrompit dans la phrase qu’il était entrain de prononcer afin de froncer les sourcils. « Non. Il n’est plus là depuis un bon moment. » Jill finit par hocher la tête avant de se reconcentrer sur sa victime du moment qui n’est autre que l’infirmière de garde. Quelques échanges de sms avec son mari plus tard, Jill a ce sourire mauvais sur le visage, elle observe de haut en bas, oubliant complètement les deux hommes qui se trouvent juste derrière elle, jusqu’à que le combiné ne sonne. Elle sait qui est au bout du fil, alors elle jubile. Fallait pas être tout a fait fini pour dire de se calmer à Jill Hawking. Son mari a tellement de relations bien placés qu’en un coup de fil, il lui ouvre toute les portes. L’infirmière finit par se décomposer, en indiquant la chambre où la plus jeune se trouvait. Invitant les deux hommes à la suivre, elle pousse la porte de la bonne chambre. Ses talons claquent doucement sur le lino quand elle s’approche de lit où sa soeur est installée, cette dernière ayant tout un tas de machine autour d’elle. Luca finit leur décrire la scène un peu plus en détails. La quarantenaire continue de fixer sa soeur encore endormie. Elle a chaud Jill tout d’un coup, elle manque aussi un peu d’air. elle dépose son sac dans le fauteuil près de sa soeur, quand un homme tirée a quatre épingles débarque pour se mettre à accuser Luca, à lui hurler dessus sans gènes. La drama queen c’était elle et pas ce type. La brune le toise de haut en bas, mais qui est cet idiot qui braille comme si sa vie en dépendait? Elle commence à comprendre, ce type à l’air de bosser avec eux. « Monsieur…. Je ne veux pas vous déranger mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée de discuter de tout cela ici. De plus, Joan a besoin de repos… » la voix du jeune homme qu’elle ne connait pas résonne à ses oreilles, elle croise les bras sur sa poitrine. Elle l’aime bien au final ce garçon, même si elle a déjà oublié son prénom. « Monsieur ferait mieux de sortir, il a raison, vous en discuterez un autre jour. Ma soeur a besoin de repos pas d’un concerto en la mineur » fit elle, plongeant son regard dans celui de l’énergumène, en costume trois pièces. Ce dernier lui lance un regard noir, alors que l’américaine repose déjà son regard sur sa soeur. Luca n’y était pour rien dans cette histoire, ou du moins elle en saurait plus quand Hawking junior se réveillera. La porte claque. « quel crétin. » souffle-t-elle en commençant à faire les cents pas dans la chambre, son téléphone en main. Elle se mordille l’ongle du pouce, il faut qu’elle sorte elle aussi, elle ne peut pas rester encore longtemps ici à attendre. « Je reviens je dois passer un coup de fil. » fit elle en s’adressant aux deux hommes, claquant doucement la porte derrière elle.

(...Joan le retour)

Elle a cette terrible impression d’être passée sous un bus. Elle avait du mal à ouvrir les yeux. Ça cogne dans sa tête, et elle a cette désagréable sensation de fourmillement dans sa jambe. Elle entend une voix qu’elle ne connait que trop bien. Jill est là. La porte claque puis à nouveau du silence, elle tente tant bien que mal de faire le point sur ce qui lui était arrivée, où elle était à présent. Puis ça lui revient en un flash. Cette mission, le coup de feu, le sang. Le regard que Luca lui avait lancé. Elle ouvre les yeux brusquement, se redressant dans son lit. Ce geste trop brusque lui arrache un cri, elle se remémore la scène, elle la revis une seconde fois, la douleur vive que lui a procuré la balle en traversant sa chaire. Elle baisse les yeux sur ses mains qui étaient ensanglantée, elle voit des perfusions à ces bras, en plus de détester le sang, elle n’aime pas les aiguilles Jo. Et y’en a une énorme planté là dans son avant bras. Elle arrache la perfusion d’un coup. Elle est complètement perdue, déboussolée. il y encore quelques minutes elle montrait à Luca a quel point elle n’était pas blessée que rien ne pouvait lui arriver. Et elle se retrouvait maintenant dans un lit d’hôpital vêtue d’une blouse. Elle balaye la pièce du regard pour se stopper en voyant ses deux colocs juste la devant elle. « Luca, Angie.. »

« Tout va bien maintenant » ces quelques mots suffisaient à calmer Luca, qui s’était senti un peu idiot d’avoir exagéré la situation. Le visage de Joan était encore pâle, moins qu’il y a quelques heures, mais tout de même. Sa cuisse semblait presque… normale, comme ça. Ce n’était évidemment pas agréable de la voir comme ça. Il s’était même figé en entrant dans la pièce, toutes ces machines et ces perfusions l’avaient surpris. A quel point avait-elle perdu du sang pour en arriver là ? La présence d’Angelo le rassurait, mais au moment où il voulut soupirer de soulagement, la porte de la chambre se rouvrit dans un vacarme. Luca manqua de violemment sursauter, lâchant la main de son ami au passage – qui lui aussi semblait choqué par le bruit. Son supérieur. Luca, qui avait réussi à plus ou moins se calmer, sentit son cœur battre de plus en plus rapidement. Il n’avait pas peur de son patron, bien sûr. Mais il était paniqué, clairement. Les questions brutales s’enchaînaient et il lui était impossible d’y répondre, étant donné que Garcia, son supérieur, ne le laissait pas parler. Peut-être était-il ici pour déverser sa haine, il n’avait pas l’air très intéressé par les raisons que tentait de lui donner Luca. Fort heureusement, son ami intervint, lui rappelant que Joan avait besoin de repos. Pendant un instant, l’italien crut que son patron allait se mettre à engueuler Angelo (et là, il n’allait pas rester calme s’il le faisait). Ce fut au tour de Jill de renchérir, sa voix sèche semblait fonctionner sur Garcia qui lui jeta un regard noir. Avant de partir, il indiqua à Luca qu’ils n’en avaient pas terminé et ce dernier parvint enfin à libérer toute sa tension lorsqu’il vit son patron sortir de la chambre. Il regarda Angelo et le remercia, un mince sourire traversant son visage fatigué.

– Putain, murmura-t-il ensuite dans sa langue natale, en passant une main sur sa nuque serrée à cause de la tension ressentie.

Jill semblait préoccupée par quelque chose et surprit Luca, car elle venait de partir pour passer un coup de fil. Maintenant ? Alors qu’elle s’était donnée tout ce mal pour visiter sa sœur ? Bon après, Jill, c’était… Jill. Une femme imprévisible. Un cri le fit sursauter, celui de Joan. Il se retourna vivement pour la voir arracher la perfusion.

– Qu’est-ce que tu fais ?! s’exclama Luca, les yeux écarquillés.

Il s’approcha d’elle, posant ses mains sur ses épaules pour tenter de la rallonger dans le lit. Luca attrapa la perfusion qu’elle avait rejetée, ne sachant que faire de ça. Est-ce qu’il devait appeler une infirmière ? Probablement pas maintenant, Joan avait l’air trop déboussolée pour ça. L’italien échangea un regard avec Angelo, un peu perdu (il était d’ailleurs content qu’il soit là, sans lui il aurait clairement paniqué). Puis, il baissa ses yeux sur la cuisse de son ex.

– Tu viens de sortir d’une opération, ne bouge pas trop. Tu veux boire de l’eau ?

Tu avais en face de toi la grande sœur de ton amie, grande sœur que tu avais coupé en débarquant d’un seul coup. Heureusement pour toi, elle ne semblait pas vraiment t’en tenir compte vu qu’elle était plus occupée à s’en prendre à la réceptionniste que de faire attention à vous. Mais ça t’arrangeait car tu n’avais pas vraiment envie de te mettre la famille de Joan à dos. L’attente, raccourcie pas on ne sait quel miracle, pour se rendre dans la chambre de votre amie fut moins longue que ce que tu aurais pu croire. Mais tu n’aimais pas le spectacle devant tes yeux, tu n’aimais pas voir la brunette allongée dans ce lit d’hôpital avec toutes ces machines qui s’assurent que tout va bien. Luca commença à vous expliquez ce qu’il s’était passé mais la porte qui s’ouvrit d’un seul coup l’empêcha de continuer. Si d’habitude tu appréciais son supérieur, ce dernier s’étant habitué au fait de te voir flâner dans leurs locaux lorsque tu venais rendre visite à ton meilleur ami, tu commençais à être agacé par son comportement. Tu avais l’impression qu’il rejetait toute la faute sur Luca, qu’il l’accusait d’avoir fait en sorte que sa coéquipière se retrouve dans ce lit alors qu’il aurait très bien pu se faire tirer dessus lui aussi. C’est après avoir hésité que tu lui expliquas que ce n’était pas le bon endroit, et encore moins le bon moment, pour déverser ce flux de colère. Et Jill vint appuyer tes propos, finissant par faire partir Garcia de la chambre. Un soupir de soulagement s’échappa de tes lèvres, bientôt suivi par un froncement de sourcils lorsque la grande sœur de Jo quitta la chambre. « Ça ira avec ton supérieur ? Je n’aurais peut-être pas dû intervenir mais ça m’agaçait qu’il s’en prenne à toi alors que ce n’est pas toi qui a utilisé une arme pour tirer sur elle… »

Tu aurais pu continuer de parler mais un cri te fis sursauter en même temps que Luca, Luca qui fut plus rapide que toi pour intervenir et se rapprocha d’elle pour essayer de l’empêcher de bouger. Tu te rapprochas à ton tour, observant la perfusion que tenait l’italien sans savoir quoi en faire non plus. Mais tu préférais t’inquiéter de l’état de ton amie que de cette perfusion qui pourrait très bien lui être réinstallé par la suite. Ton regard se pose sur la visage de la brunette, lui faisant un petit sourire. « Tu nous a fait une belle frayeur miss, enfin surtout à Luca puisqu’il m’a prévenu qu’il y a peu. Tu te sens comment ? » Et tu attrapas l’une de ses mains, la serrant doucement alors que tu étais rassuré de la voir réveillée même si le réveil avait été plutôt mouvementé.

« Qu’est-ce que tu fais ?! » la voix de l’italien résonnant, ses mains se posant sur les épaules de la brune, pour la faire se recoucher, mais elle résistait un petit peu, elle n’y comprenais pas grand chose. Elle fronçait les sourcils, elle était flippée, apercevant la perfusion qu’elle avait quelques secondes plus tôt planté dans son bras droit. Elle mordillait nerveusement sa lèvre, ses yeux noisette fixant tous les faits et gestes de son ex petit ami. Tout lui revenait par brides, elle grimaçait après le choc, elle se souvenait de ses mains ensanglantés. Elle devenait un peu plus livide. Ça faisait énormément de sang au final, le sien en plus. Elle a mille questions qui se battent dans sa tête, elle aimerait pouvoir toutes les poser en même temps. Elle n’avait rien vu venir, elle faisait l’idiote a embêter Luca, puis plus rien. Elle se souvient de la tête qu’il a fait, de ce trottoir qui lui semblait bien trop froid. Elle a ses brides de lumières qui l’aveuglent une fois dans l’ambulance, elle sent les larmes lui monter aux yeux à nouveau. Elle soulève rapidement le draps pour y découvrir une énorme bandage qui entoure toute sa cuisse, elle beugle complètement elle a envie d’hurler elle fait un cauchemar? Elle a envie de se pincer, mais la mine qu’arborée Luca, lui prouve qu’elle ne rêve pas. Puis il reprend la parole, une seconde fois l’italien, elle relève ses yeux, vers elle alors qu’il venait de jeter un rapide coup d’oeil à Angelo. « Tu viens de sortir d’une opération, ne bouge pas trop. Tu veux boire de l’eau ? » elle hoche la tête à la positive. Elle se rend compte que sa bouche est sèche et pâteuse, elle regarde autour d’elle. « oui..  » elle se faisait toute petite. Angie finit par se rapprocher. « Tu nous a fait une belle frayeur miss, enfin surtout à Luca puisqu’il m’a prévenu qu’il y a peu. Tu te sens comment ? » la main de l’américain vient attraper la sienne, elle lui sourit doucement. « J’ai fais peur à Superman vraiment? » elle sourit doucement en direction de Luca, elle était vraiment contente de les avoir tous les deux là à son réveil, chose qu’elle n’avouera probablement jamais en présence de Luca évidement, elle avait un caractère à tenir, et ne voulait sûrement pas se transformer en guimauve. Elle était forte, têtue, et terriblement casse pieds quand elle s’y mettait, puis elle adorait faire sortir Luca de ses gonds, comme elle l’avait fait quelques heures avant l’incident. « J’ai l’impression d’être passer sur un bus. » fit elle d’une petite voix, elle ne sent pas encore la douleur mais se sent vaseuse, les médicaments de l’anesthésie lui donnait cette drôle d’impression de flotter enfin pour le moment. Elle sert doucement sa main. « les médicaments doivent encore faire effet.. » fit elle en haussant les épaules. Puis elle se souvient qu’elle avait entendue une voix qu’elle ne connaissait que trop bien. Jill. Elle n’était pas dans la chambre actuellement, mais son manteau était posée, elle avait envie de se faire toute petite, priant pour qu’elle n’ait pas fait trop de scandales. Sinon les infirmières allaient probablement la détester durant son séjour à l’hôpital. « Jill est aussi là je suppose? » sans qu’elle ne puisse dire un mot de plus, la porte s’ouvrit en grand, laissant apparaître la quarantenaire. Joan grimaça se laissant tomber sur le lit alors qu’elle était assise quelques secondes plus tôt remontant un maximum la couverture sur sa tête laissant juste encore apparaître ses yeux.  

« TOI » fit la quarantenaire, suivit de très près par un homme en blouse. « Tu perds rien pour attendre Hawking ! » Joan grimace sous sa couette, sa soeur est une hystérique notoire, et elle n’est pas prête a l’affronter maintenant. « Jill.. je.. » bégaya la brune en se redressant finalement sur son lit. « tu te tais. Tu as fais peur à tout le monde ! Même à l’autre là.. » fit elle en désignant l’italien d’un signe de main. « Tu recommences encore une fois et c’est moi qui vient t’achever.. » elle jeta un rapide coup d’oeil a ses colocataires, murmurant un petit désolé muet face à la furie américaine. « ça c’est ton médecin attitrée tout ce que tu veux tu lui demandes.. » ok sa soeur avait perdue la tête, elle allait devoir être interner en section psychiatrie de l’hôpital.. Le médecin faisant aussi une petite moue, s’approchant de Joan pour l’osculter, il fit les gros yeux en direction de Luca quand il s’aperçut qu’il tenait entre ses doigts la perfusion. « J’ai fais un don à l’hôpital t’est dans l’aile Jill Hawking maintenant. » les yeux de la plus jeune s’écarquillent, elle allait retomber dans les pommes d’une minute à l’autre avec les conneries de la plus âgée.

Clac. La porte venait de se refermer, faisant presque vibrer les murs. Le silence dura quelques longues secondes, mais ce fut assez pour que Luca reprenne plus ou moins son calme. Pendant un instant, il eut même l’impression que l’on pouvait entendre son cœur battre rapidement. Le stress n’était jamais bon, surtout pour un impulsif comme lui. Il souffla, passant vaguement sa main sur son visage. La voix de son meilleur ami l’interpella, il avait toujours ce don de l’apaiser. C’était peut-être le timbre de sa voix qui faisait ça. Un faible sourire traversa le visage de Luca, qui répondit à sa question.

– Ça ira, il doit juste se calmer. Et tu as bien fait d’intervenir, je peux être tranquille-

Plus pour longtemps, car le cri de Joan le fit presque sursauter. Les yeux écarquillés, l’anxiété revint à la charge pour le secouer. Accompagné d’Angelo, ils accoururent près d’elle. Il attrapa la cruche d’eau pour en verser dans le gobelet, la mine plus qu’inquiète. Il le lui tendit, écoutant ses deux amis discuter. Superman… Luca ricana.

– A peine, taquina-t-il.

Joan se sentait (et paraissait) passée sous un bus. Un tir par balle, ça n’était jamais très chouette. Et surtout dans son cas, elle qui avait perdu beaucoup de sang. Maintenant qu’il y songeait, l’italien se rendit compte qu’il avait sûrement dramatisé la situation, mais sur le coup il avait eu terriblement peur. La voir si livide, tout ce sang… il ne voulait plus jamais assister à ça. Lui aussi voulut attraper sa main, mais il ne le fit pas. Après tout, ils étaient supposés se « détester » et Joan allait encore lui lancer des piques. Elle demanda si Jill était là, mais à peine que les mots furent prononcés que la porte s’ouvrit à la volée, comme tout à l’heure. Est-ce qu’ils allaient enfin être tranquilles ou cette pauvre porte allait céder à force d’être ouverte brutalement ? Agacé, Luca fronça les sourcils en voyant la sœur de son ex débarquer en furie. Celle-ci faisait un discours moralisateur et Luca manqua de lever les yeux au ciel à sa mention. Une vraie crème cette femme, vraiment… se taisant pour la laisser parler, ne voulant pas qu’elle lui crie dessus, il écarquilla cependant les yeux en la direction de Joan, qui fit de même.

– Toujours dans l’abus, Jill, tu n’as pas changé, osa dire Luca.

Il se retourna vers le médecin, fronçant les sourcils. Autant changer vite de sujet pour éviter le massacre. Sa sœur et lui ne s’étaient jamais vraiment entendus. L’homme semblait nerveux d’être à côté de Jill et il le comprenait, il y avait de quoi avec cette hystérique.

– Quand est-ce que Joan pourra sortir ?
– Dans cinq jours, le temps de vérifier que tout aille bien. Elle a perdu beaucoup de sang et il faut aussi une consultation avec un spécialiste pour voir si ça ne l’a pas affecté mentalement. Si vous voulez bien m’excuser…

Il ne termina pas sa phrase, s’approchant de Joan pour l’ausculter brièvement. Luca s’écarta, le laissant faire et s’approcha d’Angelo, espérant y trouver du réconfort rien qu’en étant à ses côtés. Le médecin fit toute une petite panoplie de vérification et une fois fait, il se tourna vers Jill.

– Pour l’instant tout va bien. Elle a besoin de repos, vous devriez rentrer.

Une moue déçue traversa rapidement le visage de Luca, qui reprit vite ses esprits. Si Joan le voyait faire ça, elle en parlerait pendant des semaines. A la place, il hocha vaguement la tête et laissa le médecin partir. Avant de partir à la maison avec Angelo, il déclara à Joan :

– Envoie-nous un message si t’as besoin de quelque chose.