La mi-temps

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Woof ! feat. OdelineAujourd’hui était un jour de repos pour Julian. Il n’avait aucune répétition à faire et il n’avait pas de représentation non plus. C’était donc une journée tranquille comme il les aimait. Certes, il adorait son métier, il se sentait vraiment vivant sur scène, mais parfois, il fallait aussi se reposer ou avoir le temps pour d’autres occupations. Et l’une de ces occupations était le bénévolat. Lorsqu’il avait le temps, Julian aimait se rendre à des refuges pour animaux, afin de les aider un peu. Bien entendu, il les aidait aussi financièrement. Il avait les moyens et il n’était pas du genre égoïste. Du coup, pas mal de l’argent qu’il gagnait allait à des associations – que ce soient des associations de protection des animaux, des associations d’aide aux SDF, des associations pour les droits des enfants et d’autres encore. Autant que ça serve à une cause importante. Il ne comprenait pas tous ces gens blindés de thunes qui gardaient tout pour eux de la façon la plus égoïste qui soit. Mais finalement, chacun faisait ce qu’il voulait et il n’était pas non plus du genre à juger les autres. Enfin…ça dépendait des personnes et de ce qu’elles faisaient. Parfois, le jugement était inévitable. Mais là n’était pas la question. Il s’était levé de bonne heure et avait pris le temps de prendre un bon petit déjeuner avant de sortir de chez lui. On disait souvent que c’était le repas le plus important de la journée et pourtant, il le sautait bien trop souvent. Il voulait toutefois être en pleine forme pour s’occuper des chiens et des chats du refuge !

Il finit donc par prendre sa voiture pour se rendre à l’endroit en question. Non, il ne prenait pas les transports en commun, ou très rarement. Déjà, il n’avait pas spécialement envie d’être reconnu – ce qui arrivait tout de même régulièrement lorsqu’il mettait un pied dehors – et puis, il n’avait tout simplement pas envie de se faire bousculer de tous les côtés et de se retrouver dans un métro où on était serré comme des sardines. Quoiqu’il en soit, il arriva au refuge un peu plus tard et se gara sur le parking. On le connaissait évidemment là-bas. D’ailleurs, la première fois qu’il était venu, la gérante avait failli faire une attaque en le voyant. Manifestement, elle était un peu – très – fan. Néanmoins, avec le temps, il était tout simplement devenu l’un des bénévoles qui venait parfois donner un coup de main. S’il faisait ce métier, ce n’était pas du tout pour la célébrité. Il voulait juste faire ce qu’il aimait. Voilà pourquoi il n’accordait que rarement des interviews et qu’il refusait chaque invitation télévisuelle.
Quoiqu’il en soit, il fut évidemment accueilli avec le sourire, dans la joie et la bonne humeur. Ce qu’il aimait ici, c’était justement cette bonne humeur. Tout le monde semblait toujours content, joyeux, heureux de travailler ici. Les animaux le sentaient aussi. On voyait qu’on prenait bien soin d’eux. Avec les moyens du bord.

Aujourd’hui, il allait commencer par promener quelques chiens. On lui apprit qu’il ne serait pas seul et, en effet, il ne tarda pas à apercevoir une jeune femme, un peu plus loin. Tiens. Elle ne lui était pas inconnue. Julian fronça légèrement les sourcils, le temps de se rappeler de l’endroit où il avait bien pu la voir. Ah oui ! C’était cette jeune violoniste de talent qu’il aimait écouter. Il l’avait découverte en allant à un concert et depuis, il s’y rendait assez régulièrement. Elle était vraiment douée et sa musique dégageait quelque chose de personnel, de sincère, de touchant. Il s’avança donc vers elle, le sourire aux lèvres et lui tendit la main. « Bonjour ! Il semblerait que nous soyons de corvée de promenade, aujourd’hui ! » Il lâcha un petit rire. Il plaisantait évidemment. Il ne considérait pas ça comme une corvée du tout. « Je dois dire que je suis un grand admirateur. De votre musique. » Bon sang. Parfois, il manquait quand même un peu de tact. Balancer ça comme ça… il n’avait pas trouvé meilleure approche ?
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“Woof!

Julian & Odeline

Les répétitions s’enchaînent jour après jour. Le prochain concert a lieu dans quelques jours et l’on peut déjà ressentir la pression chez certain. L’angoisse de se louper le jour J. C’est le jour où il faut faire un sans-faute. Sinon les médias nous tombent dessus et peuvent ruiner des jours et des jours de répétition, juste pour une simple faute. Et pour le théâtre c’est la même chose. D’ailleurs, je n’ai jamais trop eu l’occasion d’aller au théâtre. J’ai vu quelques pièces mais j’avoue que parfois j’aime rester chez moi pour souffler un peu quand il n’y a pas de concerts le soir. Enfin il m’arrive de sortir aussi bien évidemment, mais juste être seule parfois ça fait du bien.

Je décide de passer à l’association pour me détendre et profiter de cette journée de repos pour penser à autre chose que boulot. Je salue les autres bénévoles présents et m’enfonce dans le bâtiment. Je vois au-loin les chiens heureux de voir quelqu’un. Je repère Félix, toujours en train de faire des bêtises celui-là. Mais il a une bouille trop mignonne qu’on ne peut lui en vouloir bien longtemps. Je prends le temps de leur dire bonjour tout en les caressant. J’avoue que j’ai une petite préférence pour les chiens que pour les chats. Je trouve qu’ils sont beaucoup plus solitaires et j’ai toujours un peu peur qu’il me griffe. Alors qu’un chien, je les trouve vraiment plus attachant. En tout cas ici, il ne manque de rien. Nous avons eu de la chance d’avoir de généreux donateur et j’apprécie beaucoup leurs gestes. Beaucoup n’oserait pas lever le petit doigt pour aider un animal. Mais ça fait plaisir de savoir que même des personnes célèbres participent et viennent même nous donner un coup de main. Car après tout il pourrait juste donner de l’argent et c’est tout. C’est ce que la plupart font. Mais certains se déplacent et je trouve ça vraiment sympa. Comme Clayton. Et c’est vraiment quelqu’un de très agréable.

Etant très concentrée, je sursaute quand j’entends une voix derrière moi. Je suis surprise de voir Julian Adams derrière. Je ne m’attendais pas à le voir ici. Mais je souris tout de même en entendant ce qu’il me dit.

- Bonjour. Je crois bien que oui.

Enfin ce n’est pas vraiment une corvée, mais j’imagine qu’il le dit sans le penser, surtout après avoir rigolé. Je me relève afin de pouvoir le saluer comme il se doit, mais je reste surpris en entendant ces paroles qui suivent. Fan ? De ma musique ?

- C’est très gentil… merci.

Je sens mes joues devenir légèrement rouges sous le coup du compliment. Je ne reçois pas tout le temps des compliments, mais ça me gêne toujours quand j’en reçois. Mais bien évidemment ça me fait très plaisir d’en entendre. Ça redonne un peu de confiance en soi.

- Ça me fait plaisir de savoir que vous venez aux concerts. Merci à vous. En tout cas je n’ai pas eu le temps de vous remarquer avant, je suis désolée. Mais j’apprécie votre travail aussi, même si je n’ai pas eu l’occasion de voir toutes vos pièces.

C’est la première fois qu’une personne me dit qu’il apprécie mon travail que je ne sais pas trop quoi dire. En revanche, j’ai déjà été une ou deux pièces où il apparaît et c’était vraiment sympa.

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Woof ! feat. OdelineC’était vraiment une très bonne surprise de tomber sur la jeune femme. Ça faisait un moment que Julian avait envie de la rencontrer et de lui dire ce qu’il pensait de sa musique, de son art, de sa façon de jouer et de transmettre les émotions. Comme quoi, pas besoin d’attendre à la sortie d’un concert, il suffisait d’aller au refuge ! En plus, le cadre était bien moins formel et plus détendu, c’était finalement parfait. Et puis, ça permettait de discuter tranquillement, sans des dizaines de personnes autour et sans d’éventuels paparazzi ou journalistes qui pourraient déformer la réalité. Dieu merci, Julian n’était pas le sujet préféré de ces gens-là. Il était discret, ne dévoilait presque jamais rien sur sa vie privée lors des rares interviews qu’il accordait. Il choisissait toujours avec le plus grand soin. De toute façon, il ne vivait pas pour la gloire. Le théâtre était sa passion et il le faisait pour lui et pour donner un peu de joie et de rêve aux spectateurs. Voilà tout. Il avait déjà refusé plusieurs rôles pour le cinéma ou la télévision car il ne voulait pas entrer dans cet univers-là et se retrouver dans un engrenage qu’il finirait par ne plus contrôler. Quoiqu’il en soit, il devina tout de suite que la violoniste devait le connaître vu sa surprise lorsqu’elle se rendit compte à qui elle avait affaire. Elle semblait tout aussi surprise lorsqu’il la complimenta sur sa musique. Ou alors, elle était tout simplement modeste. Comme lui. Bien sûr, il se disait qu’il devait avoir un certain talent puisqu’il avait réussi à vivre de sa passion et qu’on lui proposait souvent de grands rôles, mais il restait quelqu’un de modeste, qui avait les pieds sur terre. « Ne me remerciez pas, c’est normal ! Ça fait un moment que j’ai envie de vous le dire, mais je ne me voyais pas vous attendre parmi tous vos fans. » Il lâcha un petit rire en s’imaginant entouré d’une horde de fans en délire à la sortie d’un concert. Il exagérait bien sûr car ce n’était certainement pas comme ça que ça se passait. Mais c’était drôle à imaginer.

Elle finit par s’excuser de ne pas l’avoir remarqué avant, enchaînant sur le fait qu’elle avait vu quelques-unes de ses pièces. Elle savait donc effectivement qui il était. « Ne vous excusez pas ! Vous étiez en charmante compagnie, après tout ! Je ne peux rivaliser avec ces adorables chiens et chats ! » Il esquissa un petit sourire, paraissant même un peu gêné face aux compliments de la jeune femme. On aurait pu croire qu’avec le temps, il y serait habitué, mais pas vraiment. Etant quelqu’un de modeste, évidemment qu’il n’allait pas commencer à se vanter ou à bomber le torse dès que quelqu’un lui faisait un compliment. « Oh, merci beaucoup ! Vous avez vu ma dernière pièce ? Si ce n’est pas le cas, je peux vous procurer une invitation. Ou deux, si vous voulez venir accompagnée. » Après tout, pourquoi pas ? Et puis, il aimait faire plaisir. « Et si nous allions faire cette promenade ? Je crois que nos amis à quatre pattes n’attendent que ça ! » Sans plus attendre, il attrapa une laisse dans le but de l’attacher au collier de l’un de ses chouchous – un magnifique berger allemand qui n’attendit pas bien longtemps pour littéralement lui sauter dessus en lui faisant la fête. « Moi aussi, je suis content de te voir, mon beau ! » Il ne comprenait d’ailleurs pas pourquoi ce chien n’avait pas encore été adopté. Tout comme les autres. S’il le pouvait, il les aurait tous pris ! Mais c’était impossible, surtout avec son boulot qui lui demandait bien trop de temps. De plus, il vivait en appartement et même s’il était grand, tenir un chien en appartement n’était vraiment pas idéal. Surtout qu’il avait une préférence pour les gros chiens.

Il finit par attacher la laisse au collier du chien, puis se tourna vers la jeune femme. « Prête ? » Il lui adressa un petit sourire tandis que le chien était tout impatient d’y aller. Une fois tous deux prêts, ils sortirent donc et commencèrent leur petite promenade. Les alentours du refuge étaient très agréables pour les chiens, c’était un petit coin de paradis pour eux. Un coin de nature juste à l’extérieur de New York. « Vous avez des animaux, au fait ? » Il allait de soi que s’ils étaient là tous les deux, ils aimaient les animaux. Autant commencer par là pour faire connaissance.
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“Woof!

Julian & Odeline

Pour une surprise, c’est une sacrée surprise. Si je m’attendais à voir Julian Adams à l’association. Je vais finir par croire que les stars se réunissent ici quand elles veulent avoir du temps libre et être tranquille. Mais je suis contente de le voir, et je le remercie des compliments qu’il me fait sur mon travail. Je ne suis pas habituée à recevoir des compliments et ça me gêne toujours un peu d’en recevoir, n’estimant pas avoir un grand talent dans la musique. Je pense que je défends bien et que je dois être douée dans mon domaine tout de même pour pouvoir jouer dans un orchestre.

En tout cas je lui rends son compliment car j’ai déjà eu la chance de le voir sur scène et c’était vraiment sympa, j’en garde un bon souvenir. Je ris légèrement quand il me dit qu’il ne voulait pas attendre parmi mes fans.

- Oh vous savez, vous auriez pu, je n’ai pas de fans qui m’attendent à la sortie d’un concert. Je suis sûr que beaucoup ne savez pas comment je me nomme quand ils viennent nous voir.

Et parfois nous faisons qu’accompagner des opéras, alors les gens ne nous regardent pas vraiment mais plus le spectacle devant eux. Même si un jour j’aimerais être mise un peu plus en avant, pour l’instant ça ne me dérange pas d’accompagner d’autres artistes débutant eux aussi dans leur domaine.

Je m’excuse en lui disant que je ne l’avais pas vu auparavant et je ris quand il me dit qu’il ne m’en veut pas et qu’il ne peut pas rivaliser avec les animaux. Les animaux sont importants mais je préfère tout de même communiquer avec des êtres humains, surtout si ceux si sont intéressants à écouter.

- Non je n’ai pas encore eu l’occasion de venir. Mais c’est très gentil à vous merci. Je prendrais une place, je ne suis pas sûr que mes amis soient très sortie au théâtre, même si je pense qu’ils loupent quelque chose.

J’ai toujours apprécié d’aller au théâtre, je trouve que ça apporte au niveau culturel, et puis j’ai le cliché des gens riches qui vont au théâtre alors j’ai l’impression d’être pendant quelques heures dans un autre monde, même si heureusement le théâtre est beaucoup plus ouvert aux personnes de toute catégorie.

- Oui allons-y. Je crois qu’ils attendent ça avec impatience.

Je prends une laisse et l’accroche à mon petit chouchou qui n’est autre qu’un Shiba Inu. En tout cas ça fait plaisir de voir que des stars ne font pas que donner de l’argent pour se donner une bonne image, mais qu’elles viennent également donner un coup de main de temps en temps. Ça fait plaisir à voir, et je ne suis pas la seule à qui ça fait plaisir quand je vois les chiens qui lui sautent dessus, ce qui me fait sourire.

- Je suis prête, on peut y aller.

Les alentours du refuge est vraiment agréable et les animaux adorent se dégourdir les pattes dans le grand champ à côté.

- Oh non malheureusement… Mon propriétaire ne veut pas. Mais quand j’aurais l’occasion, je prendrais un chien. Et vous, avez-vous des animaux ?

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Woof ! feat. OdelineJulian comprenait évidemment ce que lui disait Odeline. Souvent, les gens venaient à un concert, mais ne retenaient que les noms des solistes et non des musiciens qui les accompagnaient. C’était comme au théâtre, finalement. On retenait généralement les noms des comédiens principaux, mais pas des petits rôles et encore moins des figurants. Ça pouvait être frustrant, Julian en savait quelque chose car il était passé par là au début de sa carrière. « Je comprends, oui. Mais en ce qui me concerne, j’aime me renseigner sur chaque musicien ! Et puis, vous avez quelque chose de spécial qui a tout de suite attiré mon attention. Vous devriez avoir votre propre concert ! » Il lui adressa un petit sourire. Il ne disait pas juste ça pour lui faire plaisir ou pour se montrer poli, il le pensait vraiment. En même temps, elle était encore jeune, elle avait le temps de monter, de se faire connaître. Sans doute n’en était-elle qu’au début de sa carrière. « Vous jouez depuis combien de temps ? » La réponse l’intéressait vraiment. « Eh bien, la prochaine fois, je viendrai vous attendre à la sortie alors. Je vous prends au mot ! » Et quand il disait quelque chose, il le faisait !
En tout cas, il était persuadé que cette journée allait être bonne et agréable. Odeline semblait être quelqu’un de parfaitement sympathique et Julian allait certainement passer un bon moment en sa compagnie et en compagnie des chiens, évidemment. « Eh bien oui, vos amis ratent quelque chose ! Dites-leur que j’y suis tout nu, ça les incitera peut-être à venir. » Il lâcha un petit rire à sa connerie. Parce que non, il n’avait pas de scène tout nu dans cette pièce. Même s’il en avait déjà joué une lorsqu’il était plus jeune. Mais ça, c’était une autre histoire !

Finalement, ils choisirent chacun un chien et lui mirent sa laisse avant de sortir du refuge. « J’adore vraiment ces chiens ! » Ils étaient beaux et adorables. Le chien choisi par Odeline était vraiment mignon, d’ailleurs. D’un tout autre gabarit que le berger allemand, mais tout aussi intéressant. En plus, qui abandonnait des chiens de race comme ça ? Les shiba, ça coûtait cher. Les bergers aussi. Non, la question était : qui abandonnait des animaux, tout court ? Julian ne comprenait pas. Quand on prenait un animal, c’était pour s’en occuper jusqu’au bout. Les seuls cas compréhensibles étaient des cas de maladie et d’incapacité à s’en occuper. Pour le reste, il n’avait aucune pitié. Les abandons et les maltraitances devraient être sévèrement punis, mais hélas, la société avait encore beaucoup de progrès à faire en la matière. En tout cas, Julian aidait comme il le pouvait et si chacun contribuait un peu à sa manière, peut-être que les choses bougeraient enfin.
Il finit par demander à la jeune femme si elle avait des animaux et la réponse ne fut pas bien surprenante. Les propriétaires étaient souvent très chiants là-dessus. « Je vois. C’est bien dommage ! En ce qui me concerne, je pense que je pourrais, mais je ne veux pas. Je ne suis pas assez présent pour avoir un chien et puis, je vis en appartement. Ce n’est pas idéal pour un chien, du moins pas pour un gros chien. Je ne me vois pas avec un chihuahua ou un caniche. » Il laissa échapper un petit rire. Il considérait ces chiens comme des chiens de « mémère ». « Mais peut-être que j’envisagerai de prendre un chat un jour. »

En tout cas, les toutous avaient l’air très heureux de cette balade et gambadaient joyeusement devant eux en reniflant à droite et à gauche. Et bien sûr, ils laissèrent leurs marques un peu partout. « J’étais en train de me dire qu’il y aurait largement moyen d’organiser un événement de charité ici. Vous en pensez quoi ? Je pourrais soumettre l’idée aux responsables du refuge. Et puis, deux stars comme nous pourraient attirer du monde ! » Il bomba le torse en riant. Il ne se considérait pas du tout comme une star. Les seules fois où il y faisait référence, c’était justement en plaisantant. Il n’était pas mondialement connu et il n’apparaissait quasiment jamais dans les médias. Il n’était même pas sur les réseaux sociaux. Ce n’était plus de son âge. Et ça ne l’intéressait pas, de toute manière. Il serait toutefois capable de créer une page Facebook ou un profil Instagram pour les animaux. « Pardonnez ma question, mais êtes-vous originaire d’ici ? » Elle avait un nom assez atypique qui laissait penser qu’elle avait d’autres origines, en tout cas.

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“Woof!

Julian & Odeline

Je n’ai jamais eu de fans à la sortie des concerts. Les gens viennent soit pour les personnes qui étaient sur scène, soit pour le chef d’orchestre. Mais en aucun car pour une petite musicienne comme moi. Beaucoup passe à côté de nous sans vraiment savoir qui nous sommes.

- Et bien c’est très gentil à vous merci de vous intéresser à nous. Et je ne pense pas. Je ne suis pas encore assez expérimentée. Mais j’aimerais beaucoup un jour avoir mon propre concert.

C’est un de mes grands rêves. Mais je suis sans doute encore trop jeune pour pouvoir le faire. Cependant je ne perds pas espoir pour y arriver. Pour le moment mon poste me va, ça permet de m’entraîner à être sur scène.

- Oh non vous n’êtes pas obligé de venir vous inquiétez pas. Mais c’est tout de même très gentil de votre part. Je joue depuis très longtemps. Je devais sans doute avoir 8 ans quand j’ai commencé.

J’ai très vite plongé dans l’univers de la musique, en particulier le violon. Je joue également du piano, mais ça fait un petit moment que je n’en ai pas touché. La musique me permettait d’être dans ma bulle et d’oublier mes soucis d’écolière.

Il me propose alors de prendre une place pour aller le voir et j’accepte en sachant qu’il y a de grande chance que je me retrouve seule à aller le voir, mes amis n’étant pas très théâtre, trouvant ça trop « bourge ». Alors je ris quand il me prévenir mes amis qu’il joue nu dedans.

- Je leur dirais, mais là ça serait sans doute beaucoup d’amies que je ferais venir. Cela fait longtemps que vous faites du théâtre d'ailleurs ?

Je pense que beaucoup de personnes viendraient voir la pièce juste pour le voir nu. Chose qui serait bien dommage car il joue vraiment bien sans avoir besoin d’être nu.

Nous amenons les chiens en balade et après que chacun ait choisi le sien, direction les alentours du refuge avec de très grands champs pour les chiens. Il me demande si j’ai des animaux chez moi et je lui explique que malheureusement mon propriétaire n’est pas d’accord. Il m’explique alors qu’il n’en a pas non plus car il ne serait pas assez présent, mais peut-être qu’un chat le tenterait.

- Dans ce cas, je pense qu’un des chats d’ici serait heureux d’avoir un maître comme vous.

Ça ne fait aucun doute même. Il a l’air de bien aimer les animaux et je suis sûr qu’il s’en occupera bien. Mais il est vrai que je ne le vois pas avoir un petit toutou. C’est plus un chien de mamie je trouve, mais certains sont tout de même mignon.

Tout en nous promenant, Julian me propose d’organiser un évènement de charité pour le refuge. C’est vrai que c’est une très bonne idée.

- C’est une bonne idée. Il est vrai qu’il y a de quoi faire ici. En revanche, je ne pense pas que les gens se déplaceraient pour moi, mais plus pour vous.

Je ne me considère pas comme une star. Je suis peut-être un peu connue, mais je n’ai absolument rien d’une célébrité. Je m’occupe de ma page Instagram et réalise des concerts mais c’est tout.

- Ne vous inquiétez pas, il y a pas de soucis. Non je suis française avec des origines japonaises mais un peu éloignées. D’où le fait que je n’ai pas les yeux bridés Cela s’entend à mon accent ?

Cela ne m’étonnerait même pas, je dois sans doute faire un peu de franglish par fois.

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Woof ! feat. OdelineJulian adressa un petit sourire à son interlocutrice. Oui, elle était encore jeune et manquait sans doute encore d’expérience, mais elle avait un énorme potentiel et il était convaincu qu’elle pouvait aller loin. « Je suis certain que vous réaliserez votre rêve un jour. Vous avez le talent pour ! » Il était parfaitement sincère. Et puis, même s’il n’était pas musicien professionnel, il était amateur et s’y connaissait pas mal. « Vous n’allez tout de même pas m’empêcher de venir saluer ma nouvelle musicienne préférée ! » Il lui adressa un petit clin d’œil taquin avant de poursuivre. « Huit ans ? C’est donc une véritable passion, en effet ! En ce qui me concerne, je joue du piano pendant mon temps libre. J’ai commencé très tôt aussi, mais je ne m’estime pas très doué pour autant. » Il était modeste. Trop modeste. Car il se débrouillait très bien et surprenait souvent les personnes pour lesquelles il jouait. Même si elles étaient rares. Puis, il plaisanta sur le fait qu’il était nu dans sa nouvelle pièce, se mettant à rire aux propos d’Odeline. Nul doute que l’entente était plus que bonne entre eux. C’était le genre de rencontres qu’il aimait, qu’il savait apprécier. De vraies rencontres, des rencontres sincères, sans le moindre artifice, sans le moindre faux-semblant. « Elles risqueraient d’être déçues, dans ce cas ! Elles auront juste une vingtaine d’années de retard ! » Il se remit à rire. Il y a vingt ans, il jouait dans une pièce dédiée à Oscar Wilde. Et il ne jouait pas n’importe quel rôle. Il avait interprété le rôle de l’amant d’Oscar Wilde et, forcément, il y avait eu une scène où il était totalement nu avec son collègue de l’époque. Il était évident qu’il ne se déshabillerait plus devant tout un public maintenant.

« Sinon… j’ai toujours fait du théâtre. J’ai commencé à jouer dans les petites pièces organisées par mon école. Mais je me suis réellement professionnalisé il y a 21 ans. Après mes études, en somme. » Non, il ne ressentait aucun coup de vieux, c’était faux. Absolument faux. De toute façon, tout était dans la tête, non ? La vérité était que, parfois, il se sentait totalement déphasé et ne comprenait pas grand-chose aux nouvelles tendances. Parfois, il ne comprenait même pas ce que disaient certains jeunes avec leur dialecte bizarre qui changeait tous les deux ans, voire moins. C’était pendant ces moments-là qu’il se sentait vraiment vieux. Mais bon, il n’allait pas déprimer pour autant. La vie était ce qu’elle était, on avait l’âge qu’on avait et on ne pouvait rien y changer.
Comme ils étaient tout de même dans un refuge, ils en vinrent à parler des animaux. Julian esquissa un petit sourire lorsque son interlocutrice affirma qu’un des chats du refuge serait heureux de l’avoir pour maître. Ça faisait toujours plaisir. « Je pense plutôt que ce sera lui, mon maître. Après tout, ne dit-on pas que ce sont les humains qui vivent chez leur chat et pas l’inverse ? » On disait aussi qu’un jour, les chats domineraient le monde et qu’ils comploteraient secrètement pour évincer tous les humains, en commençant par les tuer dans leur sommeil. N’importe quoi ! Ils étaient bien trop mignons ! Oui, Julian pouvait devenir complètement gaga devant un chaton. Odeline n’avait encore rien vu.

Organiser un événement ici serait vraiment génial. « Allons, ne dites pas ça ! Et puis, en-dehors du monde du théâtre, personne ne me connait vraiment. » Il haussa les épaules tandis qu’il regardait les chiens se défouler un peu. « Vous pourriez donner un petit concert et peut-être même que je vous accompagnerai au piano. Ce serait pas mal, non ? » Le voilà qui se mettait à rêver. Mais pourquoi pas, après tout ? Il ne disait pas seulement ça comme ça. Il le pensait vraiment et voulait vraiment le faire. Il disait rarement des paroles en l’air.
Finalement, il ne put s’empêcher d’interroger la jeune femme sur ses origines. Ah, la curiosité ! « Oh, je vois ! Et non, je me posais surtout la question à cause de votre nom. Votre accent est très bien, ne vous en faites pas ! » Il était vrai que cela s’entendait qu’elle n’était pas américaine, mais ce n’était pas choquant non plus. Et puis, Julian avait fréquenté et fréquentait tellement de personnes aux diverses origines qu’il n’y faisait plus vraiment attention. « Eh bien, moi… je n’ai pas d’origines aussi intéressantes. Je suis né ici, de parents américains. » Mais il avait épousé une polonaise. Néanmoins, il se garda bien de le dire. Cela remontait à longtemps, mais y penser était toujours douloureux. Surtout quand on se sentait responsable de la mort du seul amour de sa vie. La seule personne qu’il n’ait jamais vraiment aimée. Il réprima un soupir et préféra se concentrer sur les chiens. « Vous pensez qu’on peut les lâcher un peu ? » Il adorait voir les chiens courir en liberté, mais il y avait toujours un risque.

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Julian & Odeline

J’ai espoir qu’un jour j’arrive à faire mon concert en soliste. Ça serait vraiment une très bonne nouvelle. Mais pour le moment ce n’est pas le cas. Cependant travailler avec l’orchestre me permet d’appréhender la scène. Son compliment me fait très plaisir et ça me touche sincèrement qu’une personne m’encourage autant. Et d’ailleurs ça me fait plaisir qu’il veuille venir me voir à la fin d’un concert.

- Non vous serez le bienvenu. Et oui la musique a toujours eu une énorme place dans ma vie.

Quand ça se passait mal à l’école, je m’enfermais dans ma bulle en jouant du violon ou bien du piano. Ou tout simplement, je mettais un peu de musique en fond et je me laissais bercer.

- Oh vous jouez du piano ? J’en joue aussi mais ça fait un petit moment que je n’ai pas pratiqué. Je serais ravie d’entendre ça un jour.

Je suis sûr qu’il se débrouille très bien mais qui n’ose pas l’avouer. Mais faire un duo pourrait être sympa. J’en avais déjà fait un avec Rin et on avait réellement passé un bon moment. Bon c’était que des Disney, certes, mais je sais jouer d’autre chose qu’un Disney.

Puis nous parlons théâtre et je ris quand il me dit de prévenir mes amies qu’il joue nu dans la pièce pour qu’elle puisse venir avec moi. Il n’a pas besoin de cela en revanche, je trouve qu’il joue très bien.

- Une vingtaine d’année de retard ?! Vous avez déjà joué nu ?

Je reste surprise. Aurait-il déjà fait ça ? Je trouve cela tellement étonnant, il faut être bien avec son corps pour pouvoir faire ça devant un public. Je crois que je ne pourrais jamais le faire.

- Ça fait longtemps que vous pratiquez alors. Ça se voit sur la scène.

Je pense que c’est aussi pour cette raison qu’il est connu. Quand ça fait des années qu’on pratique, on a beaucoup plus d’expérience et on est très demandé en général. Et c’est la même chose dans n’importe quel domaine.

Nous parlons animaux, après tout nous sommes dans un refuge avec eux, il faut bien aborder le sujet à un moment. Il aimerait bien adopté un chat et je lui dis qu’il y en aurait sans doute un ici qui serait heureux de l’avoir comme maître.

- Je pense que ça dépend du chat et du maître. Mais il est vrai que parfois on a l’impression que c’est le chat qui domine.

Je souris. J’ai beaucoup de mal avec les chats, j’ai toujours l’impression qu’ils vont me griffer et ils sont moins facile à domestiquer je trouve qu’un chien. Cependant l’idée qu’il propose après est intéressante. Réaliser un évènement de charité pour le refuge c’est pas mal, même si je pense que ça ne sera pas grâce à moi que les gens viendront.

- L’idée me plaît bien effectivement. Je serais ravie de jouer avec vous.

Ça permettrait d’avoir une petite musique d’ambiance ça me plaît bien. Julian m’interroge alors sur ma nationalité. Je lui réponds, en pensant que mon accent français est trop prononcé. Mais il est vrai que mon nom de famille ne fait pas du tout américain. Je souris quand il me dit que lui en revanche n’a aucune nationalité différente. Ce n’est pas plus mal parfois.

- Oui nous pouvons les lâcher.

Nous sommes dans le champ maintenant, les chiens vont être heureux de courir partout. Ils seront bien fatigués en rentrant au refuge.

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Woof ! feat. OdelineJulian était ravi. Car la jeune femme et lui avaient plusieurs points communs et en discuter avec elle était fort plaisant. Il lui confia d’ailleurs que, lui aussi, jouait du piano. Odeline montra un certain enthousiasme qui faisait plaisir à voir. « Un jour, peut-être, qui sait. » Il lui adressa un petit sourire. En réalité oui, ça lui ferait extrêmement plaisir de pouvoir jouer avec elle un jour. Il n’avait pas fait de la musique son métier, mais il en était réellement passionné. N’ayant pas souvent l’occasion de faire un petit duo avec quelqu’un de talent, ou quelqu’un tout court, il serait ravi d’être accompagné par la jeune femme. Néanmoins, ils n’en restèrent pas à ce sujet-là. Elle semblait plutôt intéressée par l’expérience « nue » de Julian. Il trouvait ça plutôt drôle, d’ailleurs. Surtout en voyant son air surpris lorsqu’il lui dit qu’elle avait juste une vingtaine d’années de retard. « Eh bien, oui. Quand j’étais encore jeune et fringant ! » Il lâcha un petit rire. Honnêtement, il n’avait pas à se plaindre et puis, quand on avait la quarantaine, on n’était pas si vieux que ça dans le monde d’aujourd’hui. « C’était pour une pièce retraçant la vie d’Oscar Wilde. » Il sourit doucement, toujours prêt à partager ses expériences passées avec les autres. Au début, ça pouvait paraître insurmontable, étrange aussi, mais une fois sur scène, on était tellement dans le personnage qu’on en oubliait le reste. Et puis, Julian n’était pas réellement pudique, de toute façon. Il observa la jeune femme d’un petit air amusé. « Ne mentez pas. Je suis sûr que vous êtes en train de m’imaginer sur scène, en tenue d’Adam, avec quelques rides en moins et quelques cheveux en plus. » Il se remit à rire. C’était n’importe quoi. Mais il fallait bien rigoler un peu !

Dans tous les cas, son compliment lui fit plaisir. « Merci beaucoup. Je fais de mon mieux. Le théâtre a toujours été ma passion, depuis tout petit. Je m’estime extrêmement chanceux d’avoir pu en faire mon métier et de pouvoir en vivre. » Il y avait de nombreux artistes talentueux dans le monde, mais seul un petit nombre réussissait à percer. Du coup, oui, il se considérait comme chanceux. Et jamais il ne prendrait son succès actuel pour acquis. Il savait pertinemment que ça pouvait s’arrêter du jour au lendemain. Il proposa ensuite à la violoniste d’organiser un petit concert lors de leur futur événement de charité. Il fut ravi d’entendre qu’elle était partante. Bien sûr, ils devaient encore en parler au refuge, mais il n’y avait pas de raison que ce soit refusé. « J’ai déjà hâte ! »
Et puis, ils décidèrent de lâcher les chiens pour qu’ils puissent courir librement. Julian espérait seulement qu’ils reviendraient. Finalement, sa crainte était infondée puisqu’à peine quelques instants plus tard, le berger allemand courut vers lui à toute vitesse et lui sauta dessus de tout son poids, renversant Julian qui tomba dans l’herbe. Le chien, lui, tout content, remuait la queue et se mit à lui lécher le visage. « Hé ! Non ! Arrête ! » dit-il en riant. Il aurait dû s’en douter. Il avait baissé sa garde et voilà le résultat ! « C’est bon ! C’est bon ! » Il attrapa une branche qui traînait juste à côté et se redressa en position assise avant de lancer ladite branche aussi loin que possible. Effet immédiat. Le chien se désintéressa de lui et courut après la branche à toute vitesse. Julian s’essuya le visage, puis se releva en s’époussetant les vêtements. « Bon sang ! Il est lourd, le bougre ! » Il se mit à rire doucement. « Mais je l’adore. « Il se tourna vers Odeline, un petit air pensif sur le visage. « Vous croyez qu’il est amoureux de moi ? Je veux dire, il vient de me couvrir de bisous, là ! » N’importe quoi ! D’ailleurs, il ne tarda pas à se remettre à rire à sa propre connerie.

A peine quelques instants de répit et le toutou revint avec la branche dans la gueule. « C’est un bon chien, ça ! » Il caressa l’animal, puis reprit la branche pour la relancer. « Plusieurs allers-retours comme ça et il sera vite fatigué ! » Du moins, il l’espérait. Il ne tenait pas à se faire renverser par un chien de près de 50 kilos toutes les cinq minutes !

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“Woof!

Julian & Odeline

Je suis plutôt étonnée de savoir qu’il a joué nu dans une pièce de théâtre. Il faut oser tout de même. Je crois que j’aurais du mal, n’étant pas à l’aise avec mon corps. Mais ça ne devait pas être désagréable à regarder en tout cas.

- Vous n’êtes pas vieux non plus. Mais ça devait être intéressant. Il faut oser et se sentir bien avec son corps je suppose pour faire ça.

Je ris quand il me dit que je suis sans doute en train de l’imaginer nu, plus jeune et avec plus de cheveux.

- Non je n’oserais pas. Mais ça devait plaire à de nombreuses personnes de vous voir ainsi.

Mais je suis bien d’accord avec lui quand il se dit extrêmement chanceux de pouvoir vivre de sa passion car c’est la même chose pour moi. J’arrive à vivre de la musique et je peux être heureuse car ça a toujours été un truc que je voulais faire.

Puis nous partons avec les chiens et nous les laissons courir. Nous nous installons près d’un arbre et nous voilà à peine installé que le berger allemand revient à la charge pour faire des câlins à Julian. Je ris en voyant la situation tandis que le shiba inu revient se mettre à mes côtés afin d’avoir des caresses, ce que je lui donne avec grand plaisir. Julian arrive à se délivrer du chien en lui lançant une branche. Et je ris quand il me demande s’il ne serait pas amoureux de lui.

- Je ne sais pas s’il est amoureux, mais il vous aime bien.

Le mien n’a pas bougé de sa place, appréciant les caresses que je lui prodigue. Il me fait trop rire. Le berger allemand revient avec la branche, content d’avoir une personne pour jouer avec lui.

- Oh je ne suis pas sûr que ça va l’arrêter.

Non il lui faut plus pour l’arrêter. Mais il peut toujours essayer. En tout cas le chien sera content de jouer avec lui. Je le regarde s’amuser avec le chien et ils ont vraiment une belle complicité entre eux. C’est dommage qu’il ne puisse l’adopter, car je suis sûr que le chien aurait été le chien le plus heureux sur Terre.

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Woof ! feat. OdelineJulian lâcha un petit rire. Ils étaient vraiment en train de parler de son corps et du fait qu’il l’avait montré à des centaines de personnes, dans le plus simple appareil, voilà des années plus tôt. Et les paroles de la jeune femme l’amusaient quelque peu. « Oui, je suppose. Personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes avec ça. Mais je comprends que tout le monde ne s’en sente pas capable. » Il était à l’aise dans son corps et dans son esprit et c’était l’essentiel. Enfin…ce n’était pas tout à fait vrai concernant son esprit. Certains jours, ça allait moins bien que d’autres et malgré les années, il repensait souvent à ce fameux soir où son épouse était morte dans un accident. Un accident causé par sa faute à lui. La culpabilité l’avait longtemps rongé et parfois, elle revenait le frapper de plein fouet, mais il essayait d’oublier, de la balayer dans un coin de sa tête. Il s’était trop longtemps puni pour ce qui s’était passé, à présent, il devait penser à lui, il devait vivre, tout simplement. Et pour ça, il tenait aussi à retrouver son fils, ce fils qu’il avait perdu à cause de ses conneries, à cause du fait qu’il avait été trop lâche pour se battre. Mais il n’était jamais trop tard, si ? Dans tous les cas, il ferait son possible pour apprendre à le connaître, pour faire partie de sa vie d’une façon ou d’une autre. De toute façon, là n’était pas la question.

« Ah oui ? Attention à ce que vous dites, Miss Hiwamari, je pourrais mal interpréter vos paroles. » Il lui adressa un petit clin d’œil taquin. Il était comme ça, Julian. Quand il se sentait à l’aise avec quelqu’un et qu’il appréciait cette personne, il n’était pas rare qu’il sorte des conneries du genre. Quoiqu’il en soit, ils s’occupèrent donc un peu des chiens et celui de Julian semblait particulièrement joueur. Du coup, il lui lança plusieurs fois le bâton, dans l’espoir de le fatiguer un peu. « Ça tombe bien, je l’aime beaucoup aussi ! » Il aurait aimé pouvoir l’adopter, c’était évident. Mais on ne faisait pas toujours ce qu’on voulait dans la vie et surtout, il devait penser au bonheur de l’animal. Un gros chien comme ça ne serait pas heureux en appartement, même si celui de Julian était plutôt grand. Et puis, il n’était pas souvent chez lui non plus, sauf quand il se retrouvait un peu en hiatus, entre deux pièces. Au bout d’un moment, le chien semblait se calmer un peu et revint tranquillement vers eux pour se coucher non loin de l’autre chien avant de commencer à lui faire quelques léchouilles. C’était bien trop mignon. « En fait, je crois que la vraie histoire d’amour est en train de se dérouler sous nos yeux ! » Il sourit, attendri, puis se tourna vers Odeline. « Ça vous dirait d’aller manger un morceau quand on aura terminé ? Ou juste boire un verre. » Il avait conscience de ce dont ça pouvait avoir l’air, mais sa proposition était tout à fait innocente. « Bien entendu, je ne vous y obligerai pas si vous n’en avez pas envie ou si vous avez déjà prévu quelque chose ! »

Finalement, ils se mirent sur le chemin du retour, les chiens ayant eu leur dose d’exercice de la journée. Et Julian sans doute aussi. Et puis, ils pourraient peut-être aider à nourrir les animaux, ça leur donnerait l’occasion de passer un peu de temps avec tout le monde, histoire de ne pas faire de jaloux !

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