Depuis sa “rupture” avec Domi, et le scandale qui l’avait précédé, Misha avait abandonné toutes ses bonnes résolutions. Depuis l’été, et sa désintoxication, il avait arrêté de sortir à tout va, il s’était instauré un régime drastique, sans alcool. Mais tout ça n’avait pas tenu longtemps. Depuis déjà plus deux semaines, il était aperçu à toutes les grandes soirées, bière ou Whisky à la main. Il ne fallait pas être trop sot pour avoir bien compris qu’il noyait sa peine. Les histoires d’amour, ce n’était pas pour lui, il se faisait une raison. Alors il s’était mis à papillonner, s’amuser, faire le pitre. Il n’avait plus l’envie d’être trop sérieux, ça faisait trop mal. Même à l’approche de la veille de ses trente ans, il agissait comme un gosse.

Une petite bouteille en verre, de bière, à la main, il vagabondait dans ce bar, où avait lieu une grande fête d’ouverture. Le bar choisissait sa clientèle sur le volet, alors on ne croisait ici, que de grands noms, du cinéma, de la musique ou du mannequinat. Seuls quelques inconnus avaient eu la chance de rentrer, s’ils avaient de bons contacts. Misha faisait partie des invités, mais il était venu seul. Avec qui s’incruster de toute façon ? Rin préparait son mariage, Ryota n’était peut-être pas le copain idéal pour ses soirées de beuveries. Quand à Jesse, il était sûrement mieux avec sa jolie blonde. Il croiserait bien une connaissance, de toute façon. S’adossant à un mur, levant le goulot de la bouteille jusqu’à ses lèvres, il laissait ses yeux bleus scruter la pièce, étudiant finement chacun des guest. Du haut monde, mais aussi beaucoup d’hypocrisie. On rigole, on se tripote, mais Misha le savait bien. Tous se crachent dessus par derrière. Ses lèvres libérant le haut de sa bouteille, il détournait finalement le regard vers une silhouette qui ne lui était pas inconnu. Grand, les cheveux bouclés, et une allure des plus stylées. William. L’un des meilleurs amis de Lizzie. Il l’avait rencontré à la convention de la jeune fille d’ailleurs. Ils avaient fait connaissances, assez pour que Misha s’intéresse de près au jeune homme. Il avait quelque chose de spécial. Le chanteur ne savait pas mettre de mots sur tout ça, mais le fils d’Arthur Wallace l’intriguait. Immobile, l’azure de ses yeux scrutait et étudiait le jeune mannequin au loin. Il discutait avec deux ou trois personnes au bar. Il avait l’air à l’aise, souriant, dans son élément certainement. Des amis peut-être. Hésitant, Misha mourrait d’envie de s’approcher, et de reprendre leur discussion, là où ils en étaient la dernière fois. En apprendre plus sur lui. Dans le fond, il était quelque peu admiratif de ce personnage. Inspirant doucement, il trouvait le courage de quitter son mur, pour s’approcher du modèle. Ses yeux restaient rivés sur lui, sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Et à sa hauteur, il s’accoudait au bar à ses côtés, lui lançant un sourire pour tenter de capter son attention.

« Salut! »

Lançait-il tout simplement, trop simplement à son gout. Il aurait aimé être plus original, comme l’était le William. Mais il n’avait pas encore assez d’assurance avec lui. D’un petit sourire plus intimidé, il reprenait, alors que leurs regards se croisaient enfin. Le troublant presque.

« Tu as abandonné Lizzie ce soir ? »

Ne sachant trop quoi dire pour lancer la conversation, il avait opté pour Lizzie, leur point commun, dans le fond. Ils s’étaient rencontrés grâce à elle. Un peu nerveusement, il passait sa main dans ses cheveux, avant de se tourner vers le barman pour lui réclamer une deuxième bière. Puis il se retournait vers William, tout près de lui.

« Tu veux quelque chose ? »

« Une soirée mondaine semblable aux autres ». Juste à l’entente de ces mots, tu avais su que tu avais été invité car on voulait te montrer avec une nouvelle tenue de luxe sortie récemment. Depuis ton récent contrat avec Gucci, tu étais de plus en plus invité car la marque était reconnue pour ses tenues agréables à regarder. Donc, en moins d’un mois, tu avais déjà assisté à une dizaine de soirées pour ton travail avant celle de ce soir. Et ton agent avait déclaré qu’il t’enverrait Elena pour t’aider à te préparer car tu y allais pour présenter une nouvelle tenue : un costume entièrement blanc. Pour casser le manque de couleur, Elena avait décidé de te mettre du vernis pour attirer l’attention sur autres choses que les tatouages que l’on voyait. Et tu avais pu l’entendre pester à cause de tes cheveux car ces derniers avaient légèrement repoussé et étaient de nouveau dans la période où ils deviennent problématiques à coiffer. Puis elle avait filé de chez toi, te rappelant que tu devais être un peu en retard pour qu’on remarque ton arrivée mais ne pas l’être trop non plus afin d’éviter une mauvaise publicité pour la marque. Et, pendant ce moment seul, tu te vidas l’esprit pour pouvoir mieux rentrer dans le personnage que tu affiches à chaque fois que tu travailles : un homme décontracté mais sûr de lui. Depuis le temps que tu fais ce métier, tu as de plus en plus de facilité à être toi-même mais il y a certains événements, comme celui de ce soir, où tu ne peux pas te permettre d’être toi.

Et l’heure de partir arriva enfin. Dans ta voiture, tu profitas d’être seul pour fumer la dernière cigarette de la journée. Tu savais que tu n’avais pas le droit à l’erreur, comme toujours en soi donc tu récupéras rapidement ta bouteille de parfum pour masquer l’odeur de la cigarette de façon à ce qu’on ne la sente pas à moins de rester assez longtemps à tes côtés. Mais puisque tu devais aller discuter avec plusieurs personnes différentes, il y avait peu de risques que quelqu’un s’en aperçoive. Et tu aperçus enfin le bar qui organisait la soirée. Laissant tes clés au voiturier présent, tu vis du coin de l’œil que des photographes étaient là donc tu affichas ton plus beau sourire avant d’aller te positionner devant leurs appareils. Quelques minutes plus tard, tu te trouvais à l’intérieur en train de remercier l’organisateur de t’avoir invité ce soir. Même s'il affichait un sourire hypocrite, sûrement pour cacher le fait qu’il ne voulait pas vraiment t’inviter, tu savais qu’il était reconnaissant que tu sois là car tu fais partie des invités qui représentent assez la jeune génération vue ton âge. Et après ce petit moment d’échange hypocrite de sa part, et beaucoup plus honnête de la tienne, tu vis que deux de tes amis et collègues se trouvaient au bar alors tu partis les rejoindre. Alison te serrait dans ses bras dès qu’elle te vit, heureuse de pouvoir profiter de ta présence ce soir puisque vous êtes que très rarement envoyés aux mêmes événements. Max, son petit ami ainsi que ton collègue, te fils un sourire avant de t’expliquer qu’ils étaient en train de débattre sur la décoration de leur appartement. Et tu écoutes Ali argumenter pour ses idées pendant que tu souriais, amusé par leur manie à toujours débattre alors que Max finit à chaque fois par être d’accord avec la belle rousse. Mais du mouvement à ta gauche, suivi d’une voix qui te semblait être familière, attira ton attention et tu tournas la tête pour découvrir Misha. Et ton sourire s’agrandit un peu plus, heureux de pouvoir voir une troisième personne que tu connaissais.

« Hey ! Comment tu vas ? »

Si tu faisais un peu plus attention à la presse à scandale, tu aurais pu savoir que ce n’était pas une question à poser mais tu ne faisais attention qu’aux articles concernant la mode. Puis tu préfères ne pas trop faire attention à ce genre d’articles car ils faussent souvent ce que l’on peut venir à penser d’une personne. Sa remarque sur ta meilleure amie te fis rire et tu secouas la tête négativement.

« Même si j’avais la stupide envie de l’abandonner, ce qui n’arrivera sûrement jamais, elle m’en empêcherait en me menaçant avec les pires tortures du monde à coups de chatouilles ou autres. Mais non, on m’a juste ordonné de m’afficher seul ce soir puis c’est pas vraiment le genre de soirées que Lizzie aime. Et toi, tu es venu seul ? »

Pendant que tu parlais, tu te perdais dans ses yeux qui avaient réussi à t’intriguer. Mais le contact visuel disparu lorsqu’il se tourna pour demander une boisson. Et ton regard se perdit sur sa tenue avant que tu ne sois rappelé à la raison par sa voix te demandant si tu voulais quelque chose.

« La même chose que toi, merci. Qu’est-ce qui amène un beau chanteur comme toi ici ? L’organisateur a décidé que toi aussi tu pouvais attirer des clients ? »

« Hey ! Comment tu vas ? » Le sourire de Misha s’agrandit légèrement, en remarquant que William se souvenait de lui. Certes, la plupart des gens n’oublient pas Misha – qui n’a même pas besoin de se présenter - mais William faisant déjà parti du showbiz, il ne portait pas plus attention que ça à la notoriété du chanteur. Tout du moins, il se l’imaginais. Pour réponse, il hochait positivement la tête, cachant son mal être intérieur derrière ce sourire qui semble ne jamais quitter ses lèvres. Misha n’était pas du genre à se morfondre, ou alors quand il le faisait, c’était vraiment qu’il ne parvenait plus à se relever. Ce soir, il préférait oublier ses soucis, et ne pas en parler. Ou surtout, ne pas ennuyer qui que ce soit avec ses états d’âmes. Il savait à quel point cela pouvait être chiant de devoir écouter les malheurs des autres. Il n’était pas de ce genre à.

« Je vais bien. Et toi, tu as l’air en forme ? »

Il passait son regard rapidement, sur toute la tenue qu’arborait William. Originale, même très. Ce gars-là avait un style, un vrai style. Sûrement parce qu’il bossait dedans, ça aide. Misha lui, n'était souvent vu rien qu’en jogging et basket, bien loin de la classe de William. Ho il avait eu un bon style pourtant, du temps où il était idole au Japon. Il y avait des stylistes pour le groupe, qui soignaient leurs sorties. Mais depuis, il préférait s’habiller comme bon lui semble. Et la plupart des marques de sport lui offrant des tas de vêtements, il en avait fait son style - pour son côté footballeur raté. Un style qui changerait certainement. C’était comme tout avec Misha. Il ne gardait jamais rien. Son style de musique avait changé, ses fringues avait changé, ses amis avait changé, ses copines changeaient tout le temps. Même son pays change sans arrêt. Pologne, Japon, maintenant Etats-Unis. L’instabilité à l’état pure.

« Quelle classe. »

Lançait-il, le sourire en coin des lèvres, malicieusement, alors qu’il relevait sa bouteille à ses lèvres. Un compliment qu’il pensait bien évidemment, même si lui ne se voyait pas porter ce genre de fringues. William semblait fait pour ce style, cette originalité, cette classe. Alors que Misha savait pertinemment que sur lui, ça aurait l’air ridicule. « Même si j’avais la stupide envie de l’abandonner, ce qui n’arrivera sûrement jamais, elle m’en empêcherait en me menaçant avec les pires tortures du monde à coups de chatouilles ou autres. Mais non, on m’a juste ordonné de m’afficher seul ce soir puis c’est pas vraiment le genre de soirées que Lizzie aime. Et toi, tu es venu seul ? » Posant sa bouteille vide sur le bar, Misha laissait échapper un petit rire soufflé, discret, en songeant à Lizzie. Il l’avait traîné dans un bar après leur premier enregistrement, et il avait vite compris qu’elle ne sortait pas beaucoup. Ce genre de soirée pète cul, il ne l’y imaginait pas.

« Elle a l'air de beaucoup s’accrocher à toi. »

Enchaînait-il, tout en faisant signe au barman de s’approcher. Lizzie, elle l’intriguait beaucoup. Elle était assez mystérieuse. Elle ressemblait à une petite fille qui apprend la vie, et découvre le monde, alors qu’elle avait quand même plus de vingt ans. Peut-être qu’ils étaient ensemble, elle et William ? Il n’osait pas vraiment poser la question, qui pourtant, trottait sérieusement dans sa tête.

« Ouai, je suis venu seul. Mes amis n’étaient pas très disponibles, ou pas du genre de ce... »

Tournant les yeux vers la plupart des invités, tous là à se vanter de leur renommé, ou de leur argent ramassé, il reposait ses petits yeux bleus sur William, souriant plus ironiquement :

« Genre d'hypocrisie. Moi j’suis venu pour la boisson gratuite! »

C’était dit sur un ton des plus plaisantin, mais dans le fond, c’était presque vrai. Il s’ennuyait depuis qu’il jouait les enfants parfaits. Les soirées, les beuveries, tout ça lui manquait. Et puis ce genre de soirée, c’est toujours le meilleur endroit pour faire chier le monde, après avoir un peu trop bu. Tous ces types en costard, trop coincés, Misha prenait un malin plaisir à les malmener. Dommage que Jesse n’était pas de la partie, il était l’acolyte parfait pour ça. « La même chose que toi, merci. Qu’est-ce qui amène un beau chanteur comme toi ici ? L’organisateur a décidé que toi aussi tu pouvais attirer des clients ? » Misha ne put s’empêcher de rougir, sous le compliment. Baissant les yeux vers la petite bouteille de bière que lui tendait le serveur. Avant, quand il reniait catégoriquement sa bisexualité, il réfutait ce genre de compliment, ou il les ignorait, quand ils sortaient de la bouche d’un homme. Mais depuis quelques temps, depuis Clayton, il n’arrivait plus à cacher tout ça, plus autant qu’avant. Il avait la sensation de souffrir, à se cacher, d’étouffer. Et petit à petit, il se laissait aller. Doucement, mais sûrement.

« Bah faut croire. J’ai un bad buzz, mais ça reste du buzz. »

Ricanait-il doucement, tendant la deuxième bouteille de bière à William.

« J'suis plus connu pour mes frasques que pour ma musique, j’imagine qu’ils pensent que ça aide. »

Ses doigts autour de sa petite bouteille, il les tapotait légèrement contre le verre. Peut-être un peu nerveux, et il ne parvenait pas à savoir pourquoi. La présence de William, certainement. Il le trouvait mignon, attirant, et dans le fond, ça l’agaçait d’avoir ce genre de regard autant sur les femmes que sur les hommes.

« On est juste les appâts, faut s’y faire. »

Ajoutait-il toujours sur le ton de la plaisanterie – sans que s’en soit une -.

« Alors la vie de... Mannequin, c’est comment ? »

Tu remarquas que son sourire venait de s’agrandir mais tu ne dis rien, te contentant de sourire un peu plus à ton tour avant de hausser les épaules. Même si tu n’allais pas bien, tu n’avais pas le choix de faire semblant d’être en pleine forme donc tu secouas la tête positivement.

« Toujours, c’est ce qu’on attend de moi. »

Et tu lanças un regard derrière lui pour pouvoir sourire à un acteur qui était venu poser avec quelques mannequins, dont toi, quelques semaines plus tôt. Tu ne l’aimais pas vraiment, n’ayant pas apprécié ses remarques sur le fait que le mannequinat était un métier destiné aux femmes et aux efféminés mais pour le bien de tous, tu n’avais rien dit. Mais ton attention revint sur Misha lorsqu’il reprit la parole, te faisant hausser un sourcil avant que tu ne comprennes qu’il ne parlait de ta tenue alors tu lui fis un sourire amusé.

« Merci, t’es pas mal non plus. »

Et tu partis sur un petit monologue concernant ta meilleure amie. Si vous n’étiez pas si entourés, tu aurais pu te laisser aller dans un long monologue tellement tu étais en admiration devant elle et ce que vous avez vécu. Et tu fis un grand sourire lorsqu’il déclara que Lizzie semblait être accrochée à toi. Tu l’étais tout autant, elle était l’un de seuls piliers de ta vie sur lequel tu pouvais toujours compter.

« On a vécu beaucoup d’événements ensemble et on a toujours été là l’un pour l’autre donc oui. Mais je suis heureux qu’elle t’ait rencontré, elle semble s’être ouverte un peu plus. »

Et un petit rire s’échappa de tes lèvres lorsqu’il décrivit la scène comme ce que toi-même tu pensais. Et ça te rassurais de savoir que tu n’étais pas le seul à ne pas apprécier ce genre de rassemblement où on doit faire semblant d’aimer tout le monde pour bien se faire voir. Mais vous n’avez pas le choix, votre carrière peut se jouer sur ce genre de comportement donc tu obéissais lorsque l’on te demandait d’être gentil et agréable, même quand c’était avec des personnes que tu n’apprécies pas.

« C’est vrai que la boisson gratuite est plus intéressante que tout cela. J’aurais aimé ne venir que pour elle mais on m’a envoyé pour montrer l’une des nouvelles créations d’une marque pour laquelle je travaille donc je n’avais pas trop le choix. »

Et un sourire fier prit place sur tes lèvres lorsque tu remarquas que ses joues prenaient une petite teinte rosée face au compliment que tu avais fait et tu attrapas la bouteille qu’il te tendait avant de hausser les épaules. Que ce soit un mauvais ou un bon buzz, vous n’êtes que des objets pour ceux qui dirigent cette société.

« C’est idiot parce que tes fans devraient plus s’intéresser à ta musique qu’à ce que tu fais de ta vie privée. Mais bon, ce n’est pas leur faute si des vautours nous tournent autour pour leur donner de quoi lire chaque jour. »

Et tu pris une gorgée de la boisson, ton regard se perdant rapidement dans la foule avant de revenir vers le chanteur pendant que tu hochais automatiquement la tête. Puis tu fis une petite moue, réfléchissant à sa question.

« Je ne sais pas trop comment expliquer mais on peut dire que d’une certaine façon c’est magique. Je n’ai jamais autant voyagé avant de devenir mannequin puis, quand tu adores la mode, c’est le meilleur métier pour être au courant de chaque nouveauté et même de les porter. Mais je commence à me sentir enfermé dans ce métier alors que je l’adore. Trop de restrictions, trop de règles à respecter. Mais c’est ma passion donc je fais avec. Et toi, ça fait quoi d’être l’idole de milliers de femmes et hommes ? »

« Toujours, c’est ce qu’on attend de moi. » Ce n’était pas très sincère, Misha l’entendait bien. Et il le comprenait, il pensait la même chose. Toujours faire comme si tout allait bien. C’est ça la vie d’un artiste. Personne n’a envie de suivre ou d’écouter quelqu’un qui va mal. Alors on fait comme si tout allait bien, on pleure intérieurement, jamais devant. Voilà maintenant 5 ans qu’il épousait la célébrité, il avait appris à faire depuis le temps. Il souriait alors doucement à William, espérant que ce dernier comprenne que Misha avait la même impression.

« Merci, t’es pas mal non plus. » Ça en revanche, c’était simplement de la politesse, du moins, le Polonais se l’imaginait. Parce qu’à côté de William, il avait vraiment l’air d’un sdf. Il ne prêtait pas autant attention à son look qu’avant, et encore moins pour une simple soirée dans un bar. Il savait faire les choses en grand pour des remise d’awards ou des tapis rouges. Mais pas pour des kékés persuadés d’avoir le bar le plus upé de la ville. - et qui ne l’est absolument pas, aux yeux de l’Européen. Alors encore, il se contentait de sourire, abaissant légèrement le regard par timidité.

« On a vécu beaucoup d’événements ensemble et on a toujours été là l’un pour l’autre donc oui. Mais je suis heureux qu’elle t’ait rencontré, elle semble s’être ouverte un peu plus. » Donc, il avait raison, elle n’était pas très sociabilisée. Curieux, Misha fronçait très légèrement les sourcils alors que son regard s’enfonçait un peu plus dans le bleu des yeux de William.

« Elle ne sort pas beaucoup j’ai l’impression ? »

Demandait-il, intéressé, ou s’inquiétant presque pour cette jeune fille si candide et adorable. Elle avait un charme fou Lizzie. Une bizarrerie certes, mais qui fait d’elle une personne si intéressante. Si elle n’avait pas été aussi “prude”, Misha aurait certainement été du genre à faire le paon autour d’elle. Mais face à la douceur et l’innocence de la Rose, il ne pouvait qu’être le bon protecteur, le grand frère. Il avait envie de l’aider, de prendre soin d’elle. Elle méritait plein d’attention, et de petites tendresses.

« C’est vrai que la boisson gratuite est plus intéressante que tout cela. J’aurais aimé ne venir que pour elle mais on m’a envoyé pour montrer l’une des nouvelles créations d’une marque pour laquelle je travaille donc je n’avais pas trop le choix. » Ho... Les yeux étonnés, Misha abaissait son regard une nouvelle fois sur la tenue de William. Donc, il était là pour travailler, finalement. Il minaudait légèrement, posant ses coudes sur le comptoir, et son menton sur l’une de ses mains, tout en continuant d’étudier le costume clair du jeune homme.

« La classe à un prix alors. Et j’ose pas trop l’imaginer. »

Il détournait le regard pour venir boire quelques gorgées de sa bouteille de bière. Les pièces de grands créateurs comme ça coûtaient les yeux de la tête. Et même s’il en avait les moyens, ce n’était pas vraiment son trip à lui. Il en restait encore aux joggings et aux baskets, de marques d’ailleurs, souvent aimées de la classe moyenne. Pour ça, il avait encore gardé les pieds sur terre.

« Donc, t’es coincé ici à pavaner le costume jusqu’au couvre-feu ? »

Misha lui, comptait bien s’éclipser avant la fin, dès qu’il aurait serré assez de poignées de mains, et qu’il aurait été assez photographié par les paparazzis et la presse. Il rejoindrait sûrement une vraie fête, ou alors il irait chez lui, continuer à faire grandir son club de football dans son précieux jeu vidéo. « C’est idiot parce que tes fans devraient plus s’intéresser à ta musique qu’à ce que tu fais de ta vie privée. Mais bon, ce n’est pas leur faute si des vautours nous tournent autour pour leur donner de quoi lire chaque jour. »

« Les fans veulent faire parti de notre vie. Et lire tout ça, ça leur donne l’impression d’en être. Je peux pas leur en vouloir. »

Expliquait-il, non pas tristement, mais quelque peu amer. Il trouvait ça dommage, or, il y était habitué et s’en était fait une raison. Au moins ici, on ne l’obligeait pas à se comporter comme un parfait fils à papa, loin des filles, juste pour que son publique ait l’impression de le posséder. Parce qu’au japon, c’était le cas. Il n’avait le droit de rien, il était à ses fanes et à personne d’autre. L’idoling là-bas était difficile, et il en avait beaucoup souffert. « Je ne sais pas trop comment expliquer mais on peut dire que d’une certaine façon c’est magique. Je n’ai jamais autant voyagé avant de devenir mannequin puis, quand tu adores la mode, c’est le meilleur métier pour être au courant de chaque nouveauté et même de les porter. Mais je commence à me sentir enfermé dans ce métier alors que je l’adore. Trop de restrictions, trop de règles à respecter. Mais c’est ma passion donc je fais avec. Et toi, ça fait quoi d’être l’idole de milliers de femmes et hommes ? » Sa réponse intriguait le chanteur. Ça semblait un peu chaotique dans la tête du bouclé. Alors les bras retombant contre le comptoir, Misha haussait les épaules, le visage légèrement penché vers son épaule.

« Des hommes, tu crois ? »

Riait-il doucement, passant sa main dans ses cheveux pour que ses doigts tentent de les ébouriffer un peu. Y avait-il réellement des hommes dans sa fanbase ? Sûrement un peu. Surtout que son hétérosexualité avait souvent été remise en doute, au Japon principalement. Il en avait beaucoup joué avec Ryota, on le leur avait demandé, pour le buzz, pour amuser les fanes. Aujourd’hui, c’était différent. On lui prêtait tellement de relations avec tant de filles différentes. Ce qui l’arrangeait bien, refusant d’admettre et d’assumer qu’en réalité, homme comme femme, il ne faisait plus aucune différence.

« Je sais pas trop. Je savoure pendant que ça marche. Ça fait 5 ans maintenant, je suppose que ma place est quelque peu gagnée, mais je sais que du jour au lendemain ça pourrait s’arrêter. Alors ouai, j’essaie de ne pas en perdre une miette. »

Il ne part pas beaucoup en vacances, de peur d’être oublié. Il enregistre tout le temps, pour enchaîné les singles et les albums. Il essaie d’être connecté et présent sur les réseaux sociaux, Twitter surtout. Se pinçant légèrement la lèvre, il rabaissait le visage et les yeux vers sa petite bouteille.

« J'adore ça, même si des fois j’ai l’impression que je voudrais que tout s’arrête, et que plus personne ne me reconnaisse. »

Avouait-il l’air songeur. Un peu perdu dans ses pensées. Il se rappelait bien trop de ses états d’âmes, quelques mois plus tôt. Quand il avait tout noyé dans la drogue. Il savait que son travail avait des parcelles bien dangereuses, alors il tentait de garder les pieds sur terre. Le sourire revenant, il se retournait vers William, croisant à nouveau son joli regard.

« Si tu étouffe, tu devrais essayer un peu autre chose! »

Lançait-il, d’un sourire plus malicieux. Il pourrait l’entraîner dans un studio par exemple, pour lui donner le gout de la musique. Ils ne se connaissaient pas vraiment, mais Misha avait la sensation qu’entre eux, le feeling était là. Qu’ils pourraient devenir de bons amis. Ils avaient l’air de se comprendre, autant se soutenir.

Le sourire qu’il affiche suite à tes propos te perturbais car tu n’arrivais pas à déterminer si c’était juste un sourire de compassion ou s’il était en accord avec tes mots. Mais tu avais envie de croire que c’était la seconde option. Après tout, si les mannequins doivent faire semblant, tu ne voyais aucune raison qui expliquerait pourquoi les autres célébrités ne feraient pas pareil. Et tu observas son comportement lorsque tu lui fit un compliment, amusé par le fait qu’il semblait être intimidé par tes mots que tu pensais vraiment. Votre style était peut être différer mais tu l’aimais bien sur lui. Puis ça changeait des hommes qui se sentent obligés de porter des costumes à chaque apparition publique. Pourtant tu fais, involontairement, partie de ces hommes là même si c’est pour le travail. Tu te figes quelque secondes à l’entente de sa question, torturant ta lèvre inférieure avant de hocher la tête. Tant pis si Lizzie te disputes lorsqu’elle apprendra que tu en as parlé, tu préfères être certain qu’elle soit entourée de personnes étant au courant que des personnes ignorantes. Alors tu affiches une mine sérieuse avant de prendre la parole.

« C’est compliqué… de ce que je sais, c’est depuis le lycée qu’elle est comme ça. Depuis qu’on a été harcelé à vrai dire. Je pense que c’est pour se protéger. Mais elle commence à s’améliorer, la preuve elle est venue à la convention. »

Et, sans y prêter attention, tu affiches un sourire fier en repensant à cette journée. Même si elle avait eu besoin de ta présence pour s’en sortir, elle s’était très bien débrouillée selon toi. Puis tu expliques la raison de te présence ici, continuant d’être honnête car tu ne pouvais pas mentir après avoir parlé du passé de Lizzie et du tien. Et tu l’observes, haussant un sourcil devant son comportement avant de rire à sa remarque. Tu n’osais pas imaginer les prix non plus, préférant les porter sans y porter attention car, même si tu as certainement les moyens d’acheter plusieurs tenues, tu te sentirais mal de savoir combien d’argent repose sur tes épaules.

« La classe a toujours eu un prix élevé, exagéré même, pour qu’on ne puisse pas oser l’imaginer. »

Et tu l’imites, buvant quelques gorgées de ta boisson avant de hausser les épaules. Personne ne t’avais dit si tu devais rester jusqu’à une certaine heure donc tu étais libre de rentrer chez toi dès que tu le souhaiteras.

« Non, apparemment je ne suis pas assez blond pour jouer la Cendrillon des temps modernes. Même si je me vois mal me faire poursuivre par un beau prince. »

Et tu secoues légèrement la tête en imaginant la scène dans ta tête. Ça pourrait limite ressembler à une publicité pour un parfum. Mais tu te concentre de nouveau sur le chanteur, écoutant ses propos sur les fans. Et tu es d’accord avec lui même si tu pars du principe que vous leur offrait déjà assez de votre vie avec juste votre métier. Pourtant, parfois ça peut vous permettre d’être proches des fans.

« Certes mais bon, il y a certaines choses qui devraient rester privées. »

Et tu répondus à sa question sur le mannequinat, te perdant dans tes propos à quelques moments avant de t’échapper en lui posant des questions. Et tu fronces les sourcils lorsqu’il sembla étonné que tu mentionnes les hommes. Alors, t’appuyant sur le comptoir pour le regarder en appuyant ta tête dans l’une de tes mains, tu affiches une moue amusée.

« Tu en doutes ? T’es beau, talentueux donc je vois pas pourquoi tu n’aurais pas d’hommes parmi tes fans. Après c’est mon point de vue. »

Et tu te redresses pendant qu’il répond à ta question et tu souris en l’écoutant parler de son travail. Il a raison quand il dit que ça peut s’arrêter du jour au lendemain, vos carrières sont sur une ligne fine qui pourrait se rompre au moindre faux pas.

« Je pense qu’on a tous cette envie de revenir à l’époque où on était pas encore connus et qu’on pouvait sortir tranquillement sans être surpris par des fans ou des paparazzi. Mais ça fait partie de notre boulot et ça prouve qu’on est reconnus pour ça. »

Et tu lui sourit lorsque vos regards se retrouvent. Et tu prends le temps de réfléchir lorsqu’il te dit d’essayer autre chose. A vrai dire, tu y penses déjà depuis quelques temps mais tu n’oses pas, cachant ton angoisse derrière l’excuse du manque de temps.

« Et tu me proposes quoi ? Moi qui n’a connu que les flash des appareils photos, qu’est-ce que je pourrais essayer ? »

Tu avais laissé un silence de quelques seconde s’installer entre tes questions, le sourire toujours prennent sur tes lèvres mais beaucoup plus amusé , moins doux. Tu as presque envie de le voir rougir de nouveau.

Le sourire de Misha face à William, était des plus sincères. Il se sentait à l’aise avec lui, presque comme s’il l’avait toujours connu. Pourtant, ils ne se connaissait qu’à peine. Croisés à une convention, rien de plus. Même s’ils avaient passés du temps ensemble ce jour-là, ils ne pouvaient pas se qualifier d’amis. Juste des connaissances. Des connaissances qui étrangement, sont sur la même longueur d’onde. Comme s’ils étaient fait pour se rencontrer un jour, et prendre le même chemin, au moins pendant quelques temps. Parce qu’après tout, les amis vont et viennent. La vie en fait le tri. « C’est compliqué… de ce que je sais, c’est depuis le lycée qu’elle est comme ça. Depuis qu’on a été harcelé à vrai dire. Je pense que c’est pour se protéger. Mais elle commence à s’améliorer, la preuve elle est venue à la convention. » Harcelé ? Le sourire de Misha s’effaçait légèrement. Inquiet, mais aussi curieux, ou interloqué. Il fixait le bouclé, laissant ses sourcils se froncer sous les questions qui le taraudaient alors.

« Harcelé ? Tu veux dire, vraiment ? »

Perplexe et surpris, Misha avait du mal à s’imaginer Lizzie et encore plus William, embêté à l’école. Qui aurait pu vouloir du mal à une aussi innocente petite fille – parce qu’il se l’imaginait toute petite au lycée - ? Et à se séduisant grand brun aux boucles pas d’or ? Misha n’avait jamais eu affaire au harcèlement scolaire. A l’école il n’était pas des plus impopulaires – encore plus au Japon ou il était carrément en tête de ce groupe qui avaient été désigné comme les “populaires” du bahut – et il aurait pu facilement être des harceleurs plus que des harcelés. Heureusement qu’il était bien trop innocent et candide à l’époque, pour ça. Déjà à l’époque, il avait un grand cœur, et jamais il n’aurait pu faire de mal à qui que ce soit. Il aurait pu y être confronté pourtant, surtout au Japon, où l’on voit ça si souvent. Lui il avait toujours eu la chance de vivre dans sa bulle au monde parfait.

« La classe a toujours eu un prix élevé, exagéré même, pour qu’on ne puisse pas oser l’imaginer. » Le sourire du Polonais revenant à la charge, amusé, il hochait la tête, tout en s’accrochant à sa petite bouteille de bière qui se vidait bien rapidement.

« Tant que tu ne portes pas un lapin mort, moi ça me va! »

Ricanait-il, bien qu’il soit des plus sérieux. Très protecteur envers les animaux, engagé dans diverses associations pour ça, il se battait déjà corps et âmes contre les marques pratiquant encore la fourrure animale. Et il ne s’en cachait pas, taclant les dites marques sur Twitter, à chaque nouvelle collection.

« Non, apparemment je ne suis pas assez blond pour jouer la Cendrillon des temps modernes. Même si je me vois mal me faire poursuivre par un beau prince. » Encore un sourire, plus en coin des lèvres cette fois. Détournant son regard, il relevait sa bouteille pour la vider un peu plus, tout en s’imaginant William, poursuivit par un prince tout droit sorti d’un conte de fée. Ce n’était franchement pas aussi glamour que la version originale, surtout avec une chaussure passant du 36 au... 42, 44 ? Posant sa bouteille qui ne supportait à présent plus qu’un petit fond de bière, il détournait son visage vers William, croisant à nouveau le bleu de ses yeux.

« Tu peux imaginer une princesse alors! »

William était peut-être plus hétérosexuel en fait. Il avait beau lui lancer des compliments un peu sous-entendus, ce n’était peut-être qu’une habitude chez lui. Misha avait trouvé la façon parfaite pour sous-entendre la question, tout en évitant d’y paraître vraiment intéressé. De toute façon, ça lui donnerait quoi ? Il n’irait pas tourner autour de William, il en était incapable. Faire la cour à une fille n’était pour lui, plus un problème, mais avec le même sexe, c’était une toute autre histoire. Toujours aussi non assumée.

« Certes mais bon, il y a certaines choses qui devraient rester privées. » Pour seule réponse, il relevait sa bouteille en lui adressant un signe de tête en accord, et il la vidait totalement. Avalant sa gorgée, il reposait délicatement le récipient sur le comptoir, avant de reposer son attention, et l’azure de ses yeux, sur le visage du mannequin. Tous deux victimes des journaux à scandales, ils se comprenaient sans un mot sur ce point-là.

« Tu en doutes ? T’es beau, talentueux donc je vois pas pourquoi tu n’aurais pas d’hommes parmi tes fans. Après c’est mon point de vue. » Misha passait du sourire candide au visage dubitatif. Les joues rougissantes à nouveau, il détournait vite les yeux pour ne plus affronter ceux de William, qui venait de le dérouter avec son compliment. Encore une fois, de la bouche d’une fille, il rebondirait, mais avec un homme, il en perd ses moyens. Il avait presque l’impression de remonter le temps 7 ans auparavant, quand il n’était pas capable d’aligner deux mots à une fille lui faisant les yeux doux. - Miya en l’occurrence.

« Merci... »

Balbutiait-il, passant sa main dans ses cheveux, près de sa nuque, avec malaise. La chaleur recouvrant son visage, il espérait sincèrement ne pas avoir rougit trop facilement. Heureusement, la discussion vacillait sur la carrière de William, lui permettant de parler de toute autre chose. Dévier le problème, toujours sans assumer. « Et tu me proposes quoi ? Moi qui n’a connu que les flash des appareils photos, qu’est-ce que je pourrais essayer ? » Ignorant, Misha haussait les épaules, osant reposer son regard sur le sien. Il restait silencieux un court instant, étudiant William sans vraiment s’en rendre compte. Le visage sérieux et réfléchit - ce qui ne lui arrive pas souvent. Il avait rapidement l’image du bouclé, face à un micro. Il avait cette originalité pour en tout cas, restait à savoir s’il en avait la voix.

« Tu sais chanter ? »

Lançait-il subitement, après ce silence de réflexion. Jouant avec sa bouteille vide entre ses doigts.

« Tu pourrais t'essayer à la chanson. Faut voir ta voix quoi. T’as qu’à venir au studio un de ces quatre, j’te ferais faire un essai. »

Et lui se lancerait dans la production ? Honnêtement, Misha avait toujours rêvé de tenter un truc du genre. Lancer des gens, les propulser, les aider. Les produire. Peut-être que ce serait l’occasion. En espérant que William ait une belle voix, sans quoi il faudrait le lui dire sans le vexé, et Misha n’était pas des plus franc de ce côté-là. Toujours par crainte de blesser.

« J’ai besoin de nicotine, tu veux venir ? »

Farfouillant dans la poche de sa veste, il sortait son paquet de cigarette, son briquet, et il les montrait à William pour imager ses dires. Certes il fait froid dehors, mais la cigarette n’attend pas. Puis l’ambiance d’ici n’avait rien d’extraordinaire.

Tu hoches doucement la tête lorsqu’il semble perturbé par le fait que Lizzie et toi êtes des anciennes victimes de harcèlement. Tu savais que ça pouvait sembler impossible pour certaines personnes lorsqu’elles apprenaient que l’un de vous deux, souvent toi à vrai dire, était victime de cette torture au lycée mais pourtant c’était réel et tu en avais encore des marques. Tu pris quelques gorgées de ta bouteille, qui avait fini par être en-dessous de la moitié, avant de répondre à ses questions.

« Oui, le lycée a été une sombre période et le harcèlement est monnaie courante dans ces périodes-là. Lizzie et moi sommes justes tombés au mauvais endroit et au mauvais moment. Enfin, surtout elle car elle méritait pas du tout de vivre cela. Elle est bien trop gentille et adorable pour que des gens osent s’en prendre à elle pourtant ils ont osé. »

Et tu hausses les épaules, repartant sur le sujet de la mode avant d’afficher un air choqué à l’entente de sa réponse. Même si c’était dit sur le ton de l’humour, tu savais qu’il était sérieux car tu avais entendu dire qu’il défendait les animaux donc tu secouas la tête négativement.

« Je ne porterais jamais de vêtements fait avec animaux, je trouve ça trop horrible. On a déjà tenté de me faire porter de la fourrure animale au début de ma carrière et j’ai refusé car je trouve ça répugnant de faire ça avec des pauvres animaux. Mais après je veux bien porter tout ce que tu veux du moment que ça te plaît. »

Tu lanças ta dernière phrase avec un sourire amusé que tu cachas en vidant ta bouteille. Même si on lui avait prêté souvent des rumeurs sur une attirance pour les hommes, tu en doutais fortement alors tu t’en amusais légèrement. Puis tu ne faisais rien de mal, dans le pire des cas il te ferait comprendre qu’il est clairement hétéro et dans le meilleur des cas tu auras juste gagné une personne avec qui flirtait. Puis il avait réussi à égayer ta soirée et t’avais permis de t’échapper de la discussion entre tes amis qui allait sûrement virer en dispute donc tu préférais grandement sa présence. Mais tu haussas les sourcils lorsqu’il parla de princesse, secouant la tête. Même si tu trouves les femmes magnifiques, tu n’avais jamais réussi à être attiré par elle.

« Non, l’image d’un prince reste beaucoup plus intéressante quelque soit la beauté de la princesse. »

Et tu affichas de nouveau un sourire lorsqu’il rougit face à tes compliments, fuyant ton regard alors que tu étais tenté d’ébouriffer ses cheveux devant tant de mignonnerie. Mais tu ne le fis pas, ne le connaissant pas encore assez pour oser ce genre de chose alors tu te contentas de le regarder. Mais la discussion revint sur ta carrière et, après hésitation et avec amusement, tu lui demandas ce qu’il te conseiller. Mais ça sembla le perturber puisqu’il resta figer, sa mine ayant l’air de devenir plus sérieuse pendant qu’il te fixait. Et tu haussas un sourcil à l’entente de sa question.

« Je… je pense que je m’en sors pas mal mais de là à dire que je sais chanter, je ne sais pas. »

Et tu souris lorsqu’il te proposa de tester ta voix, hochant la tête avant de réfléchir. De toute façon, tu n’avais rien à perdre en essayant, ta vie et ta carrière ne se jouerait pas sur ça si on venait à découvrir que tu avais une voix horrible. Puis cela pourrait peut-être te permettre de devenir ami avec le chanteur.

« Bah pourquoi pas ? Fin, je n’ai jamais essayé donc ça pourrait être cool de tenter. Mais m’en veut pas si je te casse les oreilles car je n’ai pas suivi de cours de chant depuis le lycée, et encore c’était en option donc c’était rare. »

Ton attention se retrouva attiré quelques secondes par Ali qui venait murmurer à ton oreille qu’ils s’en allaient et tu déposas un baiser sur sa joue avant de saluer son copain. Mais Misha te posa une question qui attira ton attention et tu hochas la tête. Tu ne disais jamais non à ce petit tube de poison de toute manière.

« Oh que oui, s’échapper de cela pour aller fumer est sûrement l’une des meilleures idées que j’ai entendues ce soir. »

Et tu lui souris avant de te faufiler loin du bar et entre les personnes, repérant rapidement la sortie pour les fumeurs par laquelle tu filas loin de la chaleur du bar pour pouvoir t’échapper le temps de quelques minutes. Tu ne vérifias pas si Misha te suivait, te doutant qu’il avait dû le faire vu qu’il était celui ayant proposé l’idée, et tu t’adossas contre le mur en sortant ton propre paquet et ton briquet, coinçant une cigarette entre tes lèvres alors que tu relevais le regard vers le chanteur.

« Surtout, ne dis pas à Lizzie que je fume sinon je pense qu’elle serait capable de me torturer jusqu’à ce que je promette de ne plus toucher à une seule cigarette. »

« Oui, le lycée a été une sombre période et le harcèlement est monnaie courante dans ces périodes-là. Lizzie et moi sommes justes tombés au mauvais endroit et au mauvais moment. Enfin, surtout elle car elle méritait pas du tout de vivre cela. Elle est bien trop gentille et adorable pour que des gens osent s’en prendre à elle pourtant ils ont osé. » Misha l’écoutait attentivement, presque inquiet. Il se demandait ce qu’ils avaient pu subir comme type de harcèlement exactement, sans oser en poser la question. Ça ne devait pas être quelque chose dont il aimait se souvenir. Peut-être même qu’il préférait oublier. Alors silencieusement, il avalait le fond de sa bière, tout en lui adressant un regard des plus compatissant. Et quand sa bouteille, vide, eut rejoint le comptoir, il brisait le silence d’une toute petite voix :

« C'est la période méchanceté gratuite. »

Lui pour autant, il avait eu une enfance et une adolescence plutôt tranquille. Bien entouré, autant d’amis que de la famille. Devinant que le sujet n’était certainement pas de mise pour lui faire passer une bonne soirée, il détournait rapidement la conversation vers sa tenue, et son métier. Tout en y plaçant une petite pointe envers l’industrie du textile, souvent atroce avec les animaux. « Je ne porterais jamais de vêtements fait avec animaux, je trouve ça trop horrible. On a déjà tenté de me faire porter de la fourrure animale au début de ma carrière et j’ai refusé car je trouve ça répugnant de faire ça avec des pauvres animaux. Mais après je veux bien porter tout ce que tu veux du moment que ça te plaît. » Heureusement qu’il avait avalé sa dernière gorgée de bière, sans quoi il se serait probablement étranglé avec. Est-ce qu’il était en train de flirter ? Peu habitué à ce genre de situation avec la gente masculine, Misha restait figé un instant, anxieux, comme s’il était à son toute premier rendez-vous avec une fille. Les joues rougissantes à nouveaux, il se mit à sourire avec timidité. Les yeux fuyants ceux de William, cherchant quelque chose de nouveau à fixer, sans y parvenir. Rien n’était aussi intéressant surtout.

« J’suis pas très doué en mode, ce qui me plait, c’est pas forcément de bons goûts. »

Répondait-il, d’un ton plus bas, intimidé et hésitant. Le regard revenant sur le bouclé, alors qu’il sentait son cœur dans sa poitrine, se serrer sous la tension. La chaleur ne quittait plus ses joues, réalisant qu’il aurait préféré sauter sur l’occasion pour entrer dans son jeu, chercher à flirter aussi. Mais il n’osait pas, il n’y parvenait pas. Peut-être aussi parce qu’ils étaient en public, entourés de bien trop de gens qui savaient qui il était. Mal dans sa peau, il laissait ses doigts tapoter la bouteille vide devant lui, les yeux retombés dessus. Heureusement, ou pas, ils enchaînaient sur les ambitions de l’héritier de Wallace Enterprise. « Je… je pense que je m’en sors pas mal mais de là à dire que je sais chanter, je ne sais pas. Bah pourquoi pas ? Fin, je n’ai jamais essayé donc ça pourrait être cool de tenter. Mais m’en veut pas si je te casse les oreilles car je n’ai pas suivi de cours de chant depuis le lycée, et encore c’était en option donc c’était rare. » Fixant toujours le récipient en verre, Misha échappait un petit rire, léger et étouffé, avant d’oser retrouver le regard de William.

« J’suis sûr que t’es pas si mauvais que ça. Et il existe de super tuning pour la voix en studio. »

Plaisantait-il, avant d’ajouter :

« J'te passe mon numéro, comme ça, t’auras qu’à appeler dès que tu es dispo. Puis même si ça ne mène à rien, ce serait marrant. »

Il tendait la main pour avoir le portable de William. Ça c’était plutôt bien tourné, pour obtenir le 06 du jeune homme. Tout du moins, pour lui confier le sien, et espérer avoir de ses nouvelles rapidement. Une fois l’appareil en main, Misha s’empressait d’enregistrer son numéro personnel dans les contacts du top-modèle. Puis il lui rendait son bien, le sourire aux lèvres.

« T'auras plus qu’à! »

Pour ça ou pour autre chose. Mais il était bien incapable de le sous-entendre même. D’un regard curieux, Misha espionnait un peu timidement, les amis de William qui venaient le saluer. Échangeant un regard avec eux, il les saluait d’un signe de tête, et ils se mettaient d’accord pour sortir fumer une cigarette. Vérifiant que personne ne les suivait des yeux - paranoïa Radio New-York – Misha se relevait, et suivait William sans broncher. Mains dans les poches de sa veste, tête légèrement baissée, il scrutait le dos de son “ami”, un léger sourire aux lèvres. Même de dos, ce gars là avait une prestance de malade.

Une fois à l’extérieur, l’air frais venant fouetter son visage, Misha s’adossait au mur du bar, juste à côté de William. L’imitant, il sortait une cigarette, et après l’avoir coincée entre ses lèvres, il l’allumait de son briquet qui disparaissait aussitôt dans sa poche. « Surtout, ne dis pas à Lizzie que je fume sinon je pense qu’elle serait capable de me torturer jusqu’à ce que je promette de ne plus toucher à une seule cigarette. » Un léger rire encore une fois, puis après avoir tiré sur sa clope, il la coinçait entre deux doigts pour recracher la fumée, et pouvoir répondre au brun :

« Si tu veux mon avis, elle doit le savoir. Ça se sent. Et si elle te torturait, elle aurait raison. »

Il se coupait pour polluer ses poumons d’une nouvelle taffe, et il reprenait, le sourire amusé aux lèvres :

« C’est pas bien. Mais on est dans des métiers ou tout est bon pour espérer un peu de calme et de relaxation. »

Il détournait son regard vers la rue, songeur. Lui, il avait eu bien des écarts ces derniers temps, pour essayer de se relaxer, alors la cigarette n’était rien à côté de tout ça. La drogue, l’alcool, les dérapages. Ses souvenirs plein la tête, il vacillait son visage et ses yeux bleus vers William. La cigarette pincée entre deux doigts, il se frottait légèrement un sourcil de son pouce.

« Mais j’dirais rien. Du moins, j’essaierais. »

Il ajoutait ses derniers mots, d’un ton et d’une mine bien taquin, le sourire bien moins timide, en coin des lèvres.

Tu es rassuré lorsqu’il ne rebondit pas sur la question du harcèlement, même si tu t’étais préparé à répondre à d’autres questions au cas où. A vrai dire, tu ne parlais plus de cette partie de ta vie car les gens, avec leur curiosité maladive, te mettais toujours mal à l’aise car tu devais à chaque fois expliquer que, même si pour eux tu n’y étais pour rien, tu te sentais coupable de t’être fait avoir de cette manière. Alors tu hoches la tête, étant totalement d’accord avec lui, même si tu avais l’impression d’avoir cherché ce qui t’es arrivé. Mais vous changez de sujet bien assez rapidement, te sauvant de tes mauvais souvenirs et te permettant de le taquiner, t’amusant de le voir rougir et être si timide alors qu’il a l’air si confiant en temps normal. Et tu rigoles légèrement avant de secouer la tête.

« Je ne pense pas qu’il y ait de bons ou mauvais goûts en ce qui concerne la mode. Fin, du moment que tu ne te ramènes pas habiller avec des motifs du genre zèbres et compagnie sur tous tes vêtements, c’est que tu as des bons goûts. Puis tu te débrouilles pas mal de ce que j’ai pu voir. Puis je pars du principe qu’il faut tout tester dans la vie alors bon. »

Et tu hausses les épaules, ton regard attiré par ses doigts qu’il s’amuse à tapoter sur sa bouteille vide et tu te demandes si c’est parce que tu as réussi à l’intimider à ce point-là. Mais une fois de plus la conservation vient vous sauver et tu hésites quelques secondes quand il parle de chant et de studio. Mais tu te laisses tenter, ce ne serait qu’une expérience de plus et, après tout, tu es le premier à dire qu’il faut toujours tester le plus de choses possibles.  Et tu fais une petite moue lorsqu’il parle de tuning mais tu souris rapidement lorsqu’il te propose de te donner son numéro. Et tu sors rapidement ton téléphone, le déverrouillant avant de lui tendre. Et tu le couvres du regard pendant qu’il pianote sur l’écran, enregistrant rapidement son numéro avant de te rendre ton téléphone. Et, intérieurement, tu te félicitais de ne pas avoir mis l’une de tes coques Disney ce soir car tu aurais pu paraître plus enfantin que tu ne l’es lorsque tu travailles.

« Tu ne patienteras pas longtemps avant de recevoir un message mais je ne serais pas dispo avant un bon petit moment. »

Et tu lui souris avant de discuter rapidement avec Ali et son copain, captant l’échange de sourire entre tes amis et le chanteur avant de revenir à lui. Et sa proposition d’aller fumer te plait, t’intéresse même car tu auras la possibilité de fumer pour essayer d’échapper à l’ambiance hypocrite de la soirée mais, en plus, tu pouvais passer un peu de temps avec Misha sans être entourés. Et tu pourrais ainsi voir s’il était tout aussi timide en « privée » qu’en public. Alors tu te faufilas dans la foule, affichant un sourire désolé lorsque tu bousculais quelqu’un sans le vouloir, avant de réussir à atteindre le froid extérieur. Froid qui agresse tes joues, les rendant plus roses alors que tu allumes enfin le tube de nicotine en affichant un faux air choqué lorsque Misha approuva le fait que ta meilleure amie te torture.

« Je sais qu’elle devrait le savoir mais… je n’ai pas envie qu’elle soit déçue en pensant que j’ai fini par me faire pervertir par mes collègues en décidant de fumer. Mais la nicotine, bien que ce soit un poison, est sûrement l’un des seuls trucs qui peut me calmer quand je n’ai pas le temps pour autre chose. »

Et tu hausses les épaules, tirant sur ta clope et tu secouas la tête avant de faire semblant d’être menaçant, fronçant tes sourcils en le regardant.

« Fais gaffe, je suis aussi inventif que Lizzie, si ce n’est plus, niveau torture et je ne pense pas que tu souhaites te faire torturer. »

Et tu rigolas avant de placer la cigarette entre tes doigts, ton regard se perdant sur la rue en imaginant les tortures diverses que Lizzie pourrait utiliser sur toi. Et tu te rends compte que tu as les mêmes techniques qu’elle pour torturer les gens alors tu souris un peu plus avant de ramener ton regard sur Misha, l’observant quelques secondes sans rien dire alors que la cigarette revient entre tes lèvres.

« Pourquoi chanteur ? Fin, je veux dire que, vu ton physique et ta prestance, tu aurais pu faire aussi d’autres métier comme acteur ou mannequin. »

« Je sais qu’elle devrait le savoir mais… je n’ai pas envie qu’elle soit déçue en pensant que j’ai fini par me faire pervertir par mes collègues en décidant de fumer. Mais la nicotine, bien que ce soit un poison, est sûrement l’un des seuls trucs qui peut me calmer quand je n’ai pas le temps pour autre chose. » Quand il n’a pas le temps pour autre chose ? Curieux, Misha l’observait silencieusement, tout en fumant sa cigarette. Est-ce qu’il parlait de quelque chose de plus fort, comme de la drogue, de l’alcool, ou bien était-il plutôt un adepte des nouvelles méthodes si à la mode : Spa, yoga et tout autre trucs psychologique. Il avait du mal avec tout ça, Misha. Tout ce qui tient du spirituel, il n’y croyait pas beaucoup. Comme toutes ces médecines douces à base d’herbe. Si les gens mourraient tant aux anciennes époques, c’était bien parce que justement, ils n’avaient que ça pour se soigner.  

« Qu’est-ce que tu entends par autre chose ? »

Demandait-il finalement, après s’être battu avec sa conscience, pour savoir s’il pouvait oser ou non, cette question. Il avait la sensation d’être indiscret, mais sa curiosité était trop forte. Puis il n’y avait qu’eux, ils parlaient tout bas, autant en profiter pour en apprendre plus l’un sur l’autre. Si Will se tenait au courant des rumeurs du showbizz de toute façon, il devait savoir que Misha n’était pas un newbie dans le domaine. Bien qu’aujourd’hui, il soit totalement clean et loin de tout ça. « Fais gaffe, je suis aussi inventif que Lizzie, si ce n’est plus, niveau torture et je ne pense pas que tu souhaites te faire torturer. »

« J’suis curieux, tu sais. »

Répliquait-il, souriant malicieusement et amusé. Vu la gentillesse de William et Lizzie, il avait du mal à croire que leur torture soit si pénible que ça. Regarder des licornes, matter les Pokémon ? Il saurait survivre.  

« Pourquoi chanteur ? Fin, je veux dire que, vu ton physique et ta prestance, tu aurais pu faire aussi d’autres métier comme acteur ou mannequin. » Lui, mannequin ? Riant légèrement, tapotant sa cigarette pour en faire tomber les cendres, il se balançait légèrement sur la pointe de ses pieds, pour tenter de se faire plus grand. Surtout qu’à côté de William, il semblait encore plus petit.  

« Il me manque quelques centimètres pour ça. Et un peu de masse aussi, j’pense! »

La plupart des models pratique le sport bien plus intensément que lui. Et ils soignent leur train de vie, leur bouffe. Lui, il ne fait pas attention à grand-chose. Les cernes sous ses yeux l’en trahissant.  

« Je joue un peu, j’ai tourné une série au Japon. Fin, c’est du jeu japonais alors c’est plutôt médiocre. »

Il baissait les yeux vers ses pieds, le sourire aux lèvres. En souvenir de ce fameux temps japonais. Il avait aimé jouer dans cette série. C’était sa première expérience, et même si c’était certainement très différent des plateaux hollywoodiens, c’était bon à prendre.  

« Et puis je joue dans mes clips, c’est notable non ? »

Ses yeux, pétillants de malice, se relevaient vers William, alors qu’il rajoutait :

« Et j'ai doublé une licorne. »

Avec Lizzie, ça il le savait déjà.

Tu semblais avoir perdu Misha en parlant de l’une des raisons qui te poussaient à fumer et tu haussas un sourcil, l’observant en te demandant ce à quoi il pouvait bien penser derrière son air plutôt calme. Mais il reprit la parole, venant justement te demander ce que pouvait bien être cette autre chose que tu remplaçais par le tube de poison. Et tu affichas un sourire en coin, voulant t’amuser un peu de la gêne que tu avais réussi à percevoir plusieurs fois depuis le début de la soirée.

« Crois-moi, tu n’as pas envie de savoir… »

Et tu laissas échapper un petit rire avant de tirer une nouvelle fois sur ta cigarette et, une fois la fumée s’étant échappée, tu secouas la tête avec un sourire plus simple.

« Non, plus sérieusement, je parlais de faire du sport ou d’autres activités du genre qui fatiguent bien le corps. Pour évacuer le stress, c’est souvent une bonne technique. »

Et tu haussas un sourcil lorsqu’il répliqua par rapport aux tortures en ayant l’air amusé. Peut-être qu’il s’attendait à ce que tu sois aussi gentil que Lizzie mais tu pouvais quand même t’en différencier alors tu te contentas de sourire et de pencher légèrement la tête sur le côté.

« On peut t’organiser une séance de torture si tu le veux mais c’est à tes risques et périls. »

Puis tu dérivas sur son choix de métier, ta curiosité prenant le pas sur le reste. Et tu rigolas lorsqu’il tenta de se grandir en se mettant sur la pointe des pieds, secouant la tête devant sa réponse par rapport au mannequinat. Si la taille avait bien une importance, c’était souvent plus strict chez les femmes que chez les hommes.

« Moi je trouve que ça pourrait t’aller, ils ne sont pas si regardants que ça sur la taille des hommes. Puis, pour ce qui en est de la masse, suffit de faire un peu de sport par semaine et c’est bon. Et, si tout va bien, tu ne serais même pas obligé de surveiller ton alimentation. Moi je n’y fais presque plus attention maintenant, après je ne prends pas beaucoup de poids de base donc ça aide aussi. »

Et tu affichas une mine surprise lorsqu’il annonça avoir tourné une série au Japon, ne t’y attendant pas vraiment. Tu n’en avais pas entendu parler mais, en même temps, tu ne prenais que très rarement le temps de regarder la carrière des gens avec qui tu pourrais t’entendre. Sûrement par peur d’être influencé par les médiais puisque ces derniers adorent mettre des idées dans la tête de leurs lecteurs.

« Sérieux ? Faudrait que tu me donnes le nom que j’aille voir comment tu te débrouilles. Même si je suis certain que tu as dû gérer. »

Et tu rigoles lorsqu’il parle de ses clips, hochant la tête. C’est vrai que ça pouvait être considérer comme un jeu d’acteur, du moins selon toi. Et tu ramenas ta cigarette à tes lèvres, en prenant une taffe, avant de l’écarter et de la regarder se consumer lentement. Tu profitais du calme de la rue, loin des commérages circulant dans le bar, et tu avais une personne intéressante avec qui discuter donc tu étais bien. Et tu souris lorsqu’il parle du doublage de la licorne.

« Ça je le sais, Lizzie m’en parle beaucoup et souvent. Elle est heureuse d’avoir vécu cette expérience puis elle a l’air de t’apprécier en plus. Ce qui est une raison de plus pour que je t’apprécie aussi. »

« Crois-moi, tu n’as pas envie de savoir… » C’était bien mal le connaître. Un léger sourire en coin des lèvres, plus timide, hésitant cette fois-ci. Il ne savait pas vraiment s’il pouvait confier à William, que peut-être, il avait eu les mêmes sales habitudes. Parce que oui, la première idée qui lui était venue à l’esprit, c’était que le bouclé parle de drogue. Heureusement, il avait tourné sa langue sept fois avant de parler, et le mannequin avait enchaîné, ne laissant guère le temps à Misha d’ouvrir la bouche. « Non, plus sérieusement, je parlais de faire du sport ou d’autres activités du genre qui fatiguent bien le corps. Pour évacuer le stress, c’est souvent une bonne technique. » Bêtement, réalisant qu’il s’était complètement fourvoyé, et que William était bien plus clean que lui - même cent fois -, il hochait positivement la tête, rapidement, chassant tout ce qui venait de lui traverser l’esprit.

« Bien sûr le sport. J’en fais un peu aussi. »

Du football, ça ne comptait pas vraiment. Une carrière qu’il avait hésité à prendre pourtant. Misha était doué dans le domaine et il avait été plutôt loin dans sa jeunesse. Mais une petite blessure l’avait éloignée des stades, et finalement, il s’était tourné vers la musique après que sa chaîne YouTube lui ait permise d’entrer dans le monde des paillettes.

« Enfin quand j'ai le temps... »

Ce qui se fait rare. Surtout en ce moment. Ça se voyait que William était du genre à faire attention à lui, contrairement à Misha. Plus baraqué, et bien moins cerné que le Polonais dont la vie n’avait rien de seine. Alcool, cigarette, et jusqu’à l’été dernier, drogue. Un cocktail parfait pour filer droit vers la mort. « On peut t’organiser une séance de torture si tu le veux mais c’est à tes risques et périls. »

« Laisse planer le mystère, mais je reste persuadé de votre inefficacité à tous les deux dans le domaine! »

Levant sa cigarette jusqu’à ses lèvres, il tirait une nouvelle fois dessus, cachant encore un sourire bien trop fier. Ils n’étaient pas les meilleurs amis du monde avec Lizzie, mais il avait bien compris que cette dernière était bien incapable de faire de mal à une mouche. Quant à William, il ne semblait pas plus méchant qu’elle. Tous les deux vivaient dans un monde des plus rose. Ça lui rappelait lui-même, quand il vivait encore au Japon. Avant de tomber dans toutes les merdes occidentales, comme la drogue. « Moi je trouve que ça pourrait t’aller, ils ne sont pas si regardants que ça sur la taille des hommes. Puis, pour ce qui en est de la masse, suffit de faire un peu de sport par semaine et c’est bon. Et, si tout va bien, tu ne serais même pas obligé de surveiller ton alimentation. Moi je n’y fais presque plus attention maintenant, après je ne prends pas beaucoup de poids de base donc ça aide aussi. » Misha avait aussi cette chance, toujours trop maigre à son gout d’ailleurs. Il aurait bien aimé gagner en masse musculaire, mais il était trop frêle pour que cela se voit énormément. Alors il lui souriait, tout en écrasant son mégot sur le sol.

« Chez moi c'est plus un souci qu’un avantage. »

Assura-t-il en ricanant légèrement, et enfournant ses mains dans ses poches. La fraîcheur le faisait légèrement frissonner. « Sérieux ? Faudrait que tu me donnes le nom que j’aille voir comment tu te débrouilles. Même si je suis certain que tu as dû gérer. »

« Je t'enverrais le lien. C’est loin d’être du grand art. »

Bien que son visage gardait ses traits amusé et malicieux, il roulait des yeux pour se moquer de lui-même. Les dramas Japonais ont quand même la fâcheuse tendance à être inregardable pour les vrais fans de télévision et de cinéma. Le jeu y est trop abusé. Mais Misha lui, avait vraiment adoré.

La discussion était retombée sur Lizzie, qui fut d’ailleurs le centre de leur attention, tout le reste de la soirée. Ce après quoi, Misha avait fini par s’éclipser, tout en rappelant à William, qu’il attendait de ses nouvelles. Pour la musique bien sûr, bien qu’au fond, seule la présence de William l’intéressait vraiment. Il avait quelque chose d’intéressant, et il espérait bien pouvoir le garder dans son entourage.

( HJ : Je clôture le sujet ici, pour qu’on enchaîne sur le gala et le retour de Will )