"Je file sous la douche babe." Embrassant la joue de Manon, Daryl rejoint la salle de bain le sourire aux lèvres. Ces derniers jours ont été riches en rebondissement. Entre le mariage avec Lou, la dispute avec William que ça avait engendré, l'emménagement avec Manon, la réconciliation avec son petit ami... Une chose était sûre; Crane ne s'ennuyait pas. Mais sa vie semblait retrouvée un semblant de stabilité, de bonheur. Tout se passait pour le mieux désormais avec l'homme qui partageait sa vie, et la colocation avec sa femme se passait à merveille. Comment en douter, en même temps ? A Nevada City, ils habitaient déjà ensemble, Crane avait simplement retrouvés ses habitudes, quelques kilomètres plus loin. Et ça lui faisait un bien fou, de retrouver ce petit bonheur, ce petit bout de femme qui partageait sa vie, elle aussi. De retrouver ses sourires, dès le réveil, leurs bêtises, leur complicité. Et même si ce qu'il vivaient étaient bien loin d'une histoire d'amour, il l'aimait plus que tout au monde. Une relation indescriptible, un amour bien loin de celui que l'on imagine, un mariage bidon auquel il tient, malgré tout. Il n'arrive pas à expliquer ce qu'il se passe vraiment entre eux, mais il tient à cette relation si spéciale qui les animent.

Incapable de l'avouer, incapable d'annoncer à William ce qu'il se passe dans son dos. Le retour de Manon à ses côtés, leur mariage il y'a trois ans, et cet emménagement si soudain. Sans compter - surtout - sa plus grande erreur ces jours ci. Si Daryl était heureux de retrouver ses habitudes avec Delgado, toutes les habitudes n'étaient peut être pas bonnes à prendre. il avait tenté de lui résister, mais la colère de la jeune femme et sa curiosité avait mit en péril ce secret qu'il gardait pour le moment si bien. Et il s'était laissé aller, dans ses bras, dans ses draps, trompant l'homme qu'il aimait. Au fond, il sait bien que ce serait égoïste, stupide même, de dire que c'était pour le protéger. Mais encore une fois, il était incapable de dire la vérité. Manon ne savait rien de Will. Will ne savait rien de Manon. Et au fond de lui, il espérait sincèrement que ça resterait ainsi.

L'eau chaude sur sa peau lui faisait presque oublié tout ça. L'espace de quelques minutes, il se contentait de se détendre, de faire le vide dans son esprit. Il est chez lui, au chaud, en sécurité. Il sera temps de penser à tout ça... Plus tard. N'est-ce pas ? La douche s'éternisant, Crane se décidait enfin à sortir de la salle de bain, serviette autour des hanches pour seul vêtement, rejoignant Manon dans la cuisine. Il ne prêtait aucune attention au reste de la pièce, débarquant comme une fleur dans la pièce. Le sourire aux lèvres, il passait ses bras autour d'elle, débarquant dans son dos pour plonger sa tête au creux de son cou. "Fais moi penser à reprendre du gel douche bébé, on en a plus." Il adressait un baiser sur son épaule avant qu'elle ne se tourne dans sa direction. "Tu devrais t'habiller, je crois." Il arquait un sourcil, amusé, les mains posées sur ses hanches. "C'est bien la première fois que j'entends ça de ta bouche !" Riant légèrement, la jeune femme posait son regard derrière lui. Il en suivait la direction, sans se défaire de son étreinte. Et son coeur loupait un battement. S'il avait juste posé son regard derrière lui, s'il avait juste regarder autour de lui plutôt que de foncer tête baissée, il l'aurait vu. "Daryl, je te présente William Wallace, avec qui je travaille en ce moment. William, je te présente mon mari, Daryl." Crane se redresse, incapable de détourner le regard du jeune homme. Je suis dans la merde.

@William Wallace

Le mois de janvier semblait passer si vite à tes yeux, étant plus mouvementé que tous les autres mois qui précédaient. Entre ton job, ta relation avec Daryl qui oscille entre amour et dispute mais qui finit toujours par revenir à une stabilité plutôt banale. Vos disputes sont pourtant violentes, du moins verbalement, surtout les deux premières qui pouvaient compter que pour une seule dispute maintenant que tu y pensais. Mais l’idée de revivre ces deux semaines de séparation vous permettez de rester calme, de ne jamais aller trop loin et ça t'allait. Même si tu avais dû lui parler d’un de tes secrets, l’un des seuls que peu de gens connaissent en dehors de ta meilleure amie et de ta sœur. Mais c’était l’une des seules solutions pour ne pas le perdre, pas une seconde fois. Et tout était revenu à la normale, enfin si on pouvait considérer que tout avait été normal un jour entre vous. Tu étais heureux ainsi, c’est le principal non ? Il restait encore des zones d’ombres à éclaircir mais tu voulais prendre le temps de construire quelque chose d’assez solide pour résister à toutes vos tempêtes. Donc tu avais repris une routine de vie tranquille, refusant les quelques voyages qu’on te proposait pour passer encore un peu de temps à New York avant de reprendre la routine des grands défilés européens. Tu consacrais ton temps à ta relation avec ton petit-ami, à ton boulot et à ce début d’alliance avec la styliste que tu avais rencontré quelques temps plus tôt. Tu avais même pris le temps de passer aux studios pour tester ta voix, te décidant par la même occasion d’aller passer quelques temps à Londres pour entraîner ta voix à supporter les efforts qu’elle allait devoir subir dans les mois à venir. Mais tu n’en avais encore parlé à personne pour le moment, pensant le pour et le contre dans ton coin.

Puis, à force de travailler avec Manon, elle avait fini par te demander de venir diner chez elle pour te montrer ce qu’elle avait imaginé. Et si tu avais d’abord hésité, tu avais fini par accepter alors qu’elle te disait que tu allais sûrement pouvoir rencontrer son mari comme ça. Tu avais souris, lui déclarant que tu avais hâte de rencontrer l’homme qui partage sa vie. Mais si tu avais su, tu n’aurais certainement pas été si joyeux à cette perspective. Elle t’avait donné rendez-vous pour le soir-même, raison pour laquelle tu te tenais devant ton dressing en hésitant. Ce n’était pas un diner d’affaire donc tu pouvais laisser tomber l’idée de t’habiller de façon sérieuse. Et ton regard tomba sur un coin de ton dressing où tu avais rangé une tenue que tu aimais beaucoup, te faisant sourire alors que tu décidais de l’enfiler. Remettre cette tenue te rappelait de bons souvenirs et tu ne pouvais t’empêcher de jouer avec les manches de ton pull, revoyant les scènes de cette soirée dans ta tête ainsi que la nuit que vous aviez passés ensemble. Une paire de converses aux pieds, imaginant très bien Ali te disputer pour oser porter la paire que tu as choisi, tu récupéras rapidement ton téléphone et tes clés avant d’aller rejoindre ta voiture au parking. Et te voilà en route pour passer une bonne soirée, enfin tu l’espérais car tu ne savais pas grand-chose sur le mari de Manon. Avec un peu de chance, il sera aussi sympa qu’elle et la soirée ne pourrait qu’être bonne. Le trajet ne fut pas long, les routes n’étant pas très occupés pour une fois. Sûrement parce que les habitants de New York n’étaient pas assez fous pour oser se battre contre la température extérieure. Récupérant la bouteille de vin que tu avais emporté, tu rejoignis tout de même rapidement l’immeuble avant de monter jusqu’à l’étage indiqué par Manon dans son sms. Et elle t’ouvrit la porte, un sourire aux lèvres pendant que tu lui faisais rapidement la bise en lui tendant la bouteille. Ton regard se perdit sur l’appartement, fronçant doucement les sourcils en voyant que ce n’était pas trop rangé et que des vêtements trainait un peu partout. Sauf que tout le monde n’avait pas ton sens du rangement, qui est presqu’une obsession à vrai dire, alors tu ne dis rien. Échangeant quelques mots avec la belle brune pendant que tu souriais doucement en voyant un t-shirt que ton petit-ami possédait aussi.

« Merci pour l’invitation Manon, tu ne m’avais pas dit que ton mari serait là ? »

Ta curiosité, quelque peu maladive parfois, prenait le dessus sur tes pensées alors que tu lui souriais gentiment. Mais elle n’eut pas le temps de répondre qu’un homme débarqua dans la cuisine, une simple serviette autour des hanches. Si d’habitude tu aurais été gêné, là tu ne pouvais pas détourner ton regard de cet homme. Pas parce qu’il était à moitié nu, tu connaissais assez ce corps pour ne pas y prêter attention. Mais parce que tu voyais ton amant devant toi et il ne semblait même pas t’avoir remarqué. Alors tu perdis ton sourire, les observant sans rien dire pendant quelques secondes jusqu’à ce qu’elle lui fasse comprendre que tu étais là. Et ton regard se perdit quelques secondes dans le sien, laissant transmettre ton incompréhension et ta douleur, avant d’afficher un faux sourire et de t’approcher pour lui tendre la main.

« Je suis content de pouvoir enfin rencontrer le mari de Manon. J’espère que nous allons bien nous entendre. Par contre, Manon a raison. Ce serait mieux de porter des vêtements, surtout que ce sera le sujet principal de notre discussion ce soir, non ?»

Et tu souris à Manon, ne voulant pas qu’elle s’aperçoive que quelque chose cloche. De toute façon, elle ne devait pas être au courant de ta relation avec son mari sinon elle ne t’aurait jamais invité, non ?

Son regard se fige, son coeur loupe un battement alors qu'il croise les prunelles de l'homme qu'il aime. là. Chez lui. Chez Manon ? Il ne sait plus. Techniquement, c'est chez lui maintenant, mais il n'a pas eu le temps d'expliquer à son petit ami qu'il avait déménagé. Ou du moins, pas dans quelles circonstances. Il est perdu, désemparé, attendant patiemment sa sentence. William pourrait tout faire valser. D'une seule phrase, il pourrait tout ruiner. Leur relation à eux, et celle qu'il a avec Manon, d'un simple mot. Il n'a pas d'échappatoire. Il est perdant, quoiqu'il fasse, quoiqu'il dise. Il est au pied du mur, terminé, fini. C'est le moment qu'il appréhendait le plus depuis que Wallace fait parti de sa vie, depuis cet instant où Manon est arrivée dans la grande pomme. Il reste un moment, à observer le garçon, alors que sa femme fait les présentations. Le temps s'est comme arrêté, alors que Crane peine à quitter les prunelles du brun, que Manon passe sa main dans la sienne et qu'il la serre par réflexe. Il ne sait plus quoi dire, quoi faire, alors que Will s'approche, lui tendant la main. Il ne comprend pas, l'observe, avant de comprendre qu'il ne cherchera pas à faire de scène. Du moins pas pour l'instant. Il serre sa main, tente de reprendre une contenance. "E-Enchanté." Il secoue al tête, vire cette gêne, cette peine, cette peur de son esprit quelques secondes, se raclant la gorge. "Euh... Ouai, désolé. Je vais...Je reviens." Il s'éclipse, rejoint rapidement la chambre en se maudissant intérieurement. Prenant les premières fringues qui lui tombent sous la main. Ce jean et ce vieux tee shirt que Will connait si bien, avec lequel il avait dormi lors de leur première nuit ensemble.

Au fond, il n'a pas envie de remettre les pieds dans cette cuisine, d'affronter une nouvelle fois le regard de son petit ami, de devoir faire semblant devant Manon. Il faudrait lui explique,r il doit lui expliquer, mais comment ?! Comment est-ce qu'il était censé lui faire comprendre ce qu'il se passe ? Il revient, fébrile, tente de sourire en rentrant dans la pièce, les yeux posés sur la brune. "Tu m'avais pas dis que t'invitais quelqu'un ?" Elle arque un sourcil, haussant doucement les épaules. "Quoi ? Parce qu'il fallait que je demande l'autorisation peut être ?" Crane se cale contre le mur, souriant doucement, tandis ce que ce qu'il repose ses iris sur le jeune homme, inlassablement. "Will reste dîner ce soir. C'est cool, vous allez pouvoir faire connaissance !" Il sent que ça lui fait plaisir, qu'elle ne comprend pas encore l'étendu de la catastrophe qui se déroule pourtant sous ses yeux. Et puis elle s'éclipse, pour chercher ses travaux dans leur chambre. L-E-U-R chambre. Ou dans tout ce bordel, d'ailleurs, aussi bordélique l'un que l'autre. Daryl l'observe, attendant qu'elle ne change de pièce, qu'elle ne puisse pas les entendre avant de reposer son attention sur William.

Son coeur bat à 100 à l'heure. Il à peur, peur de sa réaction, de ce qu'il pensera. Peur de le perdre, parce qu'il n'a pas les mots. Il le sait, rien de ce qu'il pourra dire ne pourra arranger les choses. Il est foutu, obligé de révéler ce secret qu'il enfouissait si profondément. Lui qui avait promis qu'il ne cacherait jamais rien de plus. Il ne pouvait pas faire pire. Il s'approchait, doucement, murmurant pour être certain que la brune n'entendrait rien. "Bébé... Je peux t'expliquer." Non, il ne peut pas. Les faits sont là, et il ne peut même pas dire que ce n'est pas ce qu'il croit. Il est marié. Vraiment marié cette fois, et il ne peut pas le nier. Tout comme il ne peut pas nier ce qu'il se passe entre lui et Manon. Tout comme il ne peut pas cacher les marques de son passage sur son cou, preuve de ces nuits passées ensembles quand il n'était pas dans les bras de son amant. Il est foutu. Il soupire, la gorge serrée, retenant ses larmes. Parce qu'il sait très bien qu'au bout du compte; Il a déjà perdu William. "Laisse moi t'expliquer...."

Manon semble si heureuse de pouvoir te présenter enfin son mari alors que tu n’as qu’une envie : te barrer d’ici le plus vite ou bien te réveiller en comprenant que c’est juste un cauchemar. Que tu es dans ton lit avec ton amant et que c’est juste ton côté parano qui te fais imaginer des choses. Mais non, ton petit-ami est vraiment devant tes yeux. Et, pire, il est marié pour de vrai. Et c’est sûrement ça qui te fais le plus de mal actuellement. Tu aurais pu supporter pleins de choses, même qu’il te trompe « tout simplement » avec une femme. Mais pas ça, pas un mariage alors que votre première dispute repose justement sur le thème du mariage.  Sauf que tu ne fais pas de scènes, pas devant les yeux de Manon qui te souris un peu plus devant ton sourire. Et tu ne peux t’empêcher de t’en vouloir. Elle qui est si gentille, elle ne comprendrait sûrement pas comment son mari a pu la tromper avec une autre personne, un homme de surcroit. Alors tu conserves ce faux sourire pendant que Daryl part s’habiller, revenant avec ce t-shirt qui te fais grimacer car il te rappelle des souvenirs auxquels tu ne devrais pas penser actuellement. Et tu hausses doucement les épaules avant de regarder le brun.

« J’ai hâte d’en apprendre plus sur toi Daryl. »

Hypocrisie, douce amie que tu ressors bien trop souvent en sa présence. Et la brune s’éclipse pour aller chercher les travaux dont elle t’avait parlé, ne comprenant pas qu’elle vous laisse dans une situation que tu aurais préféré éviter. Et tu la suis du regard, cherchant à éviter celui du brun avant de baisser les yeux vers la bouteille de vin que la brune à poser sur le plan de travail. Si tu avais su, tu serais plutôt venu avec une bonne bouteille de whisky ou au moins un truc plus fort que du vin. Mais la voix de Daryl attire ton attention et tu pose ton regard sur lui, l’observant quelques secondes avant de remarquer les marques dans son cou. Tu les observes sans rien dire, ne comprenant même pas que tu te fais du mal en restant fixé sur elle, avant de remonter ton regard vers ses yeux.

« Ça te va bien les marques dans le cou, c’est con que je n’ai jamais eu l’idée d’essayer. »

Tu murmures comme lui, ne voulant pas attirer l’attention de la brune. Même si tu t’en veux de lui cacher ça, tu ne pourrais plus lui faire face si elle venait à savoir que tu es sorti avec son mari pendant plusieurs semaines. Mais ton regard se durcit alors que tu secoues la tête. Il n’a plus le droit de t’appeler bébé, plus le droit d’essayer de réparer la situation alors que tu lui avais demandé d’être honnête avec toi. C’est tout ce que tu lui demandais pourtant, l’honnêteté. Les mensonges avait déjà mis la pagaille dans votre relation. Mais il a préféré en garder un pour lui, te cacher qu’il était marié pour de vrai à quelqu’un.

« Ne m’appelles plus bébé, je ne pense pas que ta femme serait heureuse d’apprendre que ce surnom ne lui est pas entièrement dédié. Et il n’y a rien à expliquer, je pense que c’est assez clair comme ça, non ? Au moins, j’ai eu la chance de pouvoir me préparer mentalement avec ton faux mariage. D’ailleurs, c’est parce que t’es vraiment marié que t’as pas pu épouser Lou pour de vrai ? Et elle était au courant de tout ça ? »

Tu lui lances un dernier regard avant de t’éclipser de la cuisine, annonçant à voix haute que tu vas dans la salle à manger pour que Manon puisse te rejoindre. Et tu n’as qu’une envie, partir d’ici le plus tôt possible pour laisser couler les larmes que tu retiens. Heureusement la brune revient assez vite, te présentant ses travaux que tu observes, te perdant dans le boulot pour oublier que ton cœur se brise au fil des minutes qui passent. Et tu relèves un regard admiratif vers la brune.

« C’est magnifique Manon ! Je ne regrette pas d’être venu ! »

L'hypocrisie de William le tue un peu plus. Ils se serrent la main, comme des inconnus, comme si la promesse qu'ils s'étaient faite n'avait plus d'importance. Comme si elle n'était pas d'actualité. Et Crane tente tant bien que mal de rester de marbre, d'agir comme si cette situation n'était pas complètement dingue. Comme tout ceci n'était pas un cauchemars. Manon s'éclipse, les laisse seuls dans cette cuisine, seule témoins de cette dispute à venir. Seule témoins de cette rupture, surtout, à venir. Il le sait, il le perd, quoiqu'il fasse. Il ne pouvait pas faire pire que ça; Lui cacher qu'il est marié. Rompre toutes ses promesses en un seul coup, tout exploser, tout envoyer valser comme avec une boule de bowling. Il avait eu tellement d'occasion de le lui dire, de lui avouer cette relation. Il aurait dû, dès l'instant où le sujet avait été lancé la première fois, dès ce moment où ses soeurs avaient parlé de Manon, lui avoué qui était pour lui. Il aurait dû être sincère, dés le début, mais il n'en avait pas eu la force, le courage. Trop peureux de perdre ce bonheur que personne d'autre que lui ne pouvait lui apporter. Non, même pas sa femme.

Il essaye de s'approcher, de lui expliquer, mais sa remarque le fige sur place, alors qu'il capte ces marques posées sur son cou. Ca non plus, il ne peut pas l'expliquer correctement. Les marques parlent d'elles même, a t-il seulement besoin de lui expliquer ? Le surnom le fait tiquer, ce même surnom si cher à leur coeur, que Wallace lui interdit maintenant de prononcer. Il ne peut pas placer un mot, et n'en a pas la force, incapable de détacher son regard du sien, réprimant ses larmes et ses mâchoire qui tremble. Il hoche simplement la tête, baissant le regard un instant lorsqu'il parle de Lou, de Vegas. Oui, elle le savait. Il le lui a dit, et c'est pour ça qu'il ne l'avait pas épousé. En un claquement de doigts, son amant avait tout compris avant même qu'il n'ai le temps de prononcer un mot. Et soudain il s'échappe, rejoint la salle à manger alors que Crane murmure un . "Will..." Comme pour essayer de le rattraper.

Mais c'est trop tard, il s'enfuit déjà, rejoignant Delgado dans l'autre pièce. "Putain de merde..." Il soupire, prend quelques secondes pour se remettre de ses émotions, pour retrouver une contenance. Il a besoin de plus de temps, besoin de lui expliquer. Alors il affiche un léger sourire sur le coin de ses lèvres, rejoignant Manon et William. Comme si rien ne se passait, comme si tout était normal, il jette un oeil sur Manon, pose sa main sur hanche. "Ma puce, ça te dérangerait de me prendre mon portable en haut ? Ma jambe me fait encore un peu mal." Il joue sur cette douleur, cette torture, cette jambe poignardée qui lui pose encore un peu problème. Et la petite brune s’exécute, montant les escaliers de l'appartement alors qu'il assure l'avoir laissée dans la salle de bain, probablement. Il la laisse partir, repose son attention sur le brun. Il n'attend pas, parce qu'il sait que le temps sera court, qu'ils n'auront pas beaucoup de temps avant qu'elle ne revienne. "Will, je sais que t'es en colère, mais je t'en pris, écoute moi..." Il jette furtivement un coup d’œil en haut, se rapprochant du garçon, murmurant une nouvelle fois. "Ecoute c'est... C'est compliqué." Encore, et toujours, n'est-ce pas ? "Je sais que j'aurais dû t'en parler, je sais que j'ai merdé mais je t'en pris bébé..." Il peine à trouver ses mots, sa voix fébrile trahit son émotion. "C'est pas... C'est pas ma femme. Enfin si, techniquement on est mariés, je te l'accorde mais..." Il soupire, reprend ses esprits, parle vite, très vite, trop vite. "Y'a pas d'amour entre nous, je te le promet. Je l'aime pas, elle m'aime pas. On s'est marié complètement bourrés y'a trois ans, ça s'arrête là, je te le jure !" Il entend la petite brune sortir de la pièce alors qu'il ajoute doucement. "Mon amour, je t'aime, je t'en pris... Laisse moi une chance de m'expliquer." Mais Manon revient déjà alors qu'il prend ses distances, et qu'elle lui tend son téléphone. "Merci..." Le dîner s'annonçait... Tendu.

Il ne répond même pas à tes propos, ou alors il n’en a pas le temps vu que tu le laisses en plan dans la cuisine pour aller attendre sa femme dans la salle à manger. Et tu te perds dans tes pensées, rassemblant petit à petit les morceaux du puzzle dans ta tête. La fois où il a fait en sorte que la discussion ne dure pas trop longtemps sur sa meilleure amie ou bien quand son colocataire t’as dit qu’il ne l’avait pas vu depuis quelques temps lorsque tu étais venu chez lui après votre dispute et votre séparation. Ou même ce t-shirt que tu as vu lorsque tu es entré dans l’appartement. Tout faisait sens dans ta tête maintenant et tu avais honte. Honte de t’être laissé avoir alors que tu aurais pu comprendre que quelque chose clochait depuis votre séparation. Mais tu penses surtout à Manon. Comment pourrais-tu continuer de travailler à ses côtés alors que tu es sorti avec son mari. Pire, que tu as couché avec lui en pensant être la seule personne dans sa vie. Mais ça ne semble pas vraiment poser de problèmes à Daryl si tu en juges par les marques dans son cou. Alors tu te concentres sur ton échange avec Manon, regardant ses créations en essayant d’oublier la bataille que se livrent ton cœur et ton esprit. Et le brun revient, demandant à Manon d’aller lui chercher son téléphone en utilisant sa douleur à la jambe comme excuse. Mais tu replonges ton regard sur les créations de la brune pendant qu’elle s’éclipse, sachant très bien qu’il va en profiter pour discuter avec toi. Et tu l’écoutes sans rien dire, relevant ton regard vers lui avant de froncer les sourcils.

« Je t’ai dit de ne plus m’appeler comme ça, Crane. »

Rien de plus, pas un seul mot pour trahir le fait que tu es totalement perdu dans cette situation. Mais il reprend la parole, t’explique ce qu’il s’est passé et pourquoi ils sont mariés. Et tu te retiens de le gifler, de lui dire tout ce que tu ressens et à quel point tu te sens trahi ou à quel point tu te sens mal par rapport à Manon. Toi qui pensais t’être trouvé une amie en elle, tu allais devoir tout casser à cause d’un mensonge qui venait tout détruire.

« Ça s’arrête tellement là que tu as des marques dans son cou. Et, à moins que tu la trompes avec une autre personne, je ne pense pas me tromper en disant que c’est elle qui les a faites. Non ? »

Et tu te retiens de rire, non pas par amusement parce que tu trouves ça tellement ironique qu’il te demande une chance de s’expliquer alors qu’il a cette chance entre les mains depuis beaucoup de temps maintenant. Alors ton regard devient froid pendant que tu le plonges dans le sien.

« Tu l’as déjà eu ta chance, tu l’as même eu plusieurs fois. Tu aurais pu choisir d’être honnête il y a longtemps et de m’avouer que tu étais marié. Tu aurais même pu me le dire avant qu’on sorte ensemble, je ne me serais pas laissé entrainer dans une relation qui était visiblement voué à l’échec. »

Mais Manon revient alors tu affiches de nouveau un sourire, l’observant avant d’échanger encore quelques mots sur ses créations. Puis elle vous annonce que vous allez passer à table et tu l’aides à tout amener sur la table, cherchant à t’occuper pour ne pas trop réfléchir à la situation. Mais c’est clair dans ta tête. Dès que tu auras passé la porte du logement, tout sera fini entre toi et Daryl. Tu ne pouvais pas supporter plus longtemps d’être l’amant d’un homme marié.

Il se sent brisé, meurtri. Il voit déjà glisser cette relation entre ses doigts, il la voit se détruire petit à petit devant ses yeux, impuissant. Il ne peut rien faire pour arranger les choses, mais il refuse de baisser les armes, d'abandonner l'homme qu'il aime, d'abandonner ce bonheur qu'il touchait du bout des doigts. Il refuse de le laisser partir, de le laisser tout détruire. Alors que le seul destructeur ici, c'est lui, et seulement lui. "Crane". Will abandonne toute forme d'intimité, allant jusqu'à utiliser son nom de famille pour lui parler. Et il déteste ça. Il déteste cette distance qu'il met entre eux, avec cette simple appellation. Il se déteste d'avoir tout gâché, encore une fois. Et si jusqu'à présent il avait réussi à réparer la moindre de ses conneries; Celle ci était celle de trop. Il tentait, pourtant, de s'expliquer, de se rattraper, de lui faire comprendre qu'il n'y avait rien entre lui et Manon. Mais les marques ne mentaient pas, et Wallace les lui envoyaient en pleine figure. Instinctivement, il passait sa main dans son cou, soupirant.



"J'ai fais une connerie, je sais, je..." Mais il n'a pas d'arguments. Il a couché avec elle, il a trompé Will, il ne peut pas lui mentir. Il ne peut plus lui mentir. C'était le dernier de ses secrets, le plus gros, le plus destructeur. Celui qu'il aurait voulu enfouir au plus profond de son âme. Celui qu'il espérait ne jamais avoir à avouer. Il essaye de trouver les mots, de demander une chance de s'expliquer, mais William l'envoie valser. Ses larmes sont menaçantes, sa tristesse est sincère alors que ses yeux ne quittent plus les siens. "Vouée à l'échec ? Non, Will c'est pas-" Mais sa phrase, il ne peut pas la finir. Manon revient à leurs côtés, assurant que le repas serait bientôt prêt.



Et ils se retrouvent tous les trois dans la cuisine, alors que Crane sort "discrètement" son portable de sa poche. Il a ce réflexe, ce besoin de parler à Lou. De lui dire que c'est la merde. Mais Manon le connait par coeur, et sa jalousie ne tarde pas à se montrer. "Tu peux pas lâcher ta pute deux minutes ?" C'est froid, lancé dans le silence glaçant, alors que Crane lève les yeux vers elle. "... Sérieux ?" Tout aussi froid, tout aussi neutre. Ce genre de discussion, de disputes, il l'ont souvent. Ce n'est pas nouveau, alors que la possessivité de l'un et de l'autre embrase souvent leur quotidien. "C'est laquelle que je vais devoir détruire ? J'espère au moins qu'elle en vaut la peine."



Daryl lève les yeux au ciel, range son téléphone dans sa poche avant de contourner la jeune femme, atteignant le frigo. "J'ai pas de compte à te rendre Delgado." Parce qu'ils ne sont pas ensemble, pas vrai ? Parce qu'il n'y a pas d'amour. Pourtant il le sait, il est à elle, quoiqu'il fasse. Et si, jusqu'ici, ça lui convenait très bien; Aujourd'hui les choses avaient changées. Les yeux de la brune se posent sur Will, alors qu'elle affiche un sourire qui sonne faux, prenant la main de son mari en s'excusant, pour l'emmener dans la pièce d'à côté. Mais eux ne sont pas aussi discret dans leur dispute. "Je me fou de savoir qui c'est, je sais qu'il y'a quelqu'un, je te connais. Tu la balance ou bien je m'en charge." Un rire amer s'échappe des lippes du jeune homme alors qu'il fait face à la brune. "Premièrement; Y'a personne à "détruire", comme tu dis. Deuxièmement; Je suis pas ton mec. Je fais ce que je veux." Elle le sait, il le sait, les choses son plutôt claires entre eux. Pourtant il la connaît, sait bien qu'elle ne laissera pas passer, qu'elle ne lâchera pas l'affaire alors qu'elle empoigne doucement sa mâchoire pour plonger son regard dans le sien. Son regard est noir, autant que celui de Crane. "T'es à moi, chéri. Pour le meilleur comme pour le pire il paraît. Quitte la. C'est pas une question." Et sans un mot de plus, elle tourne les talons, et rejoint Wallace avec un sourire des plus lumineux. Daryl revient, le visage fermé, jetant un oeil à Will. Au fond de lui, il espère qu'il aura entendu, qu'il aura compris l'enjeu. Cette relation qui n'en est pas une. Au fond de lui, il espère avoir la chance de pouvoir lui expliquer. La brune lui tend les assiettes, alors qu'il peine à la regarder, retrouvant l'autre pièce pour mettre la table.

Tu l’écoutes à peine, sachant d’avance qu’il va chercher à réparer la situation, à réparer votre relation qui vient de voler en éclat dès ton entrée dans ce logement. Tu te revois penser le fait que tu pourrais tout lui pardonner, qu’il ne pourrait de toute façon pas faire de conneries plus grosses que ce faux mariage avec Lou. Et tu t’en veux d’avoir penser cela parce que c’est faux, tu ne peux pas tout lui pardonner. Et il a trouvé le moyen de faire pire que ce faux mariage. S’il avait au moins eu le courage de tout t’avouer dès le début, ou même pendant votre dispute, rien ne se serait passé comme cela. Tu ne te serais pas laissé entraîner dans cette relation qui, dans tous les cas, te fera ressorti détruit.

« C’est ce que tu dis tout le temps, faudrait peut-être essayer un autre discours ou essayer de ne plus en faire ? Mais tu sais le pire là-dedans, c’est que je t’ai confié ma crainte, je t’ai confié ce qui m’a le plus brisé dans la vie. Et tu sais quoi ? T’as réussi à faire pire que ce connard du lycée. Sois fier de toi, une de tes conneries t’as permis de prendre la place de quelqu’un d’autre. Maintenant, si tu veux bien, on va faire semblant que tout va bien devant ta femme puis je repartirai loin de tout ça. »

Un dernier regard avant que Manon ne revienne et te fasses afficher ce faux sourire qui veut montrer que tout va bien. Il y a une chose positive là-dedans, tu n’auras pas besoin de lui présenter ton petit-ami puisque, visiblement, votre relation était bâtie sur un mensonge pire que les autres. Et tu observes sagement à la scène, répondant aux questions que Manon te pose parfois avec un sourire avant que le brun ne sorte son téléphone. Et tu fronces les sourcils face à la réaction de la brune, l’observant en écarquillant les yeux. Mais tu restes silencieux, comme si tu assistais à une pièce de théâtre en cherchant à comprendre comme ça va finir. Mais la « pièce » ne reste pas longtemps devant tes yeux, Manon entraînant Daryl dans une autre pièce après s’être excusée auprès de toi. Mais, même si tu ne vois pas ce qu’il se passe, tu entends très bien les propos qu’ils échangent. Tu n’es pas sûr de comprendre, pas sûr non plus d’avoir envie de comprendre la situation. Alors tu attends sagement qu’ils reviennent vers toi, lançant un regard d’incompréhension à la brune en cherchant à avoir une explication. Mais rien ne vient alors qu’elle tend les assiettes à son mari. Et tu le suis, attrapant ce qu’elle te tend avec un sourire, sans rien dire alors que tu réfléchis. Si tu en crois ce que tu viens d’entendre, même s’il n’y a pas d’amour, Manon ne le laisserait pas avoir une relation avec quelqu’un d’autres au risque d’aller détruire cette personne. Et ça confirme ce que tu pensais, ta relation avec Daryl est vouée à l’échec même si tu ne lui aurais tout de même pas pardonner cet énième mensonge. Ton regard se pose sur lui quelques secondes, cherchant à analyser ce qu’il ressent avant de le reporter sur la table où tu déposes ce que tu tiens. La brune venant vous rejoindre rapidement.

« Tu nous a préparés quoi de bon Manon ? Parce que ça sent bon ! »

Une simple tentative pour essayer d’apaiser l’ambiance, de faire la conversation pour te retenir de quitter cet endroit sans même avoir goûter au repas qu’elle a préparé.

Les disputes sont habituelles entre eux. Ils passent par des moments d'accalmie, mais leur tempérament de feu s'entrechoquent beaucoup trop souvent. Pourtant l l'aime, d'une certaine manière. Tout comme elle l'aime, comme ils tiennent l'un à l'autre depuis ces dix ans. Dix ans à se chercher se trouver. Dix ans d'amitié, dix ans d'amour, dix ans d'engueulade. Il ne sait plus sur quel pied danser parfois avec elle, mais il ne la lâcherait pour rien au monde. Même pas dan s ces moments là. Comment expliquer ça ? Comment faire comprendre à Will qu'elle est son âme sœur, qu'elle fait partie de lui, qu'elle est sa moitié, mais qu'il n'en est pas amoureux ? Comment lui faire comprendre qu'elle est sa Reine, pour le meilleur comme pour le pire ? Qu'elle est possessive au point de détruire la moindre de ses conquêtes ? Qu'elle ne le laissera pas aimer, être heureux avec quelqu'un d'autre qu'elle ? Il en peut pas, il n'a jamais pu expliquer ce qui les animent. Même pas à ses sœurs qui n'y comprennent rien.

Le discours de William lui crève le cœur. Il aimerait hurler, pleurer. Meurtri d'être comparer à la pire des personnes que le garçon ai pu rencontré dans sa vie. Blessé de prendre la première place du podium des personne qui l’aurait détruites. Il n'a jamais voulu ça, jamais voulu lui faire de mal. il l'aime à en crever et il ne sait plus comment s'en sortir. Il ne peut pas répliquer, mais son regard, il tente de le masquer alors que la brune redescend à leur côtés. Il essaye de détourner ses yeux, de reprendre une certaine contenance. Comment pourrait-il expliquer à Manon qu'il à le cœur brisé ? Et sa jalousie reprend le dessus, tandis ce qu'elle affirme à huit clos détruire cette "fille" dans la vie de Crane s'il ne la quitte pas avant. Il espère, au fond, que la conversation ai été entendue par son amant. Il espère qu'il comprendra, qu'il aura une part de vérité sur ce qu'il se passe vraiment .

Revenant dans la cuisine, il prend ce que Manon lui tend, avec cette tension dans le regard. Sa mâchoire est contractée alors qu'il s'éclipse pour mettre la table, et que le brun le rejoint. Un moment, une seconde, où leur regards se croisent. il aimerait pouvoir lui dire qu'il n'a rien dit pour le protéger. Que Manon n'aurait reculé devant rien pour tuer cet amour dans l’œuf, mais il ne peut rien dire. Baissant le regard sur cette table, sur ses actes. La jeune femme revient près d'eux, alors que la voix de William résonne. Crane ne sait plus où se mettre, prisonnier d'une scène complètement burlesque. Il croit rêver, ou cauchemarder, au choix. Elle tente un rapprochement, posant une main sur son épaule alors que le garçon lève les yeux au ciel et se détache sans violence de son emprise. Mais elle ne relève pas, répondant simplement au garçon sur le repas qu'elle préparait finement.

Le dîner s'annonçait compliqué, insurmontable, tandis ce qu'ils prenaient place à table, Daryl face à Will, sans savoir où^poser les yeux. Manon s'éclipsait, une petite minute, le temps de chercher le plat alors que Crane se penchait vers le garçon."Elle t'aurais détruit." Un murmure, fébrile, alors qu'il reprend. "Je suis désolé, et je sais que tu t'en fou, que ça sera pas suffisant. Mais s'il te plaît... Laisse moi l'occasion de tout t'expliquer. Je te promet d'être honnête, je.." Et elle revient déjà alors qu'il sourit, qu'elle s'assoit à ses côtés comme si cette situation n'avait rien d'étrange. Elle pose fièrement le plat devant eux, servants les deux hommes en souriant. "Bon appétit !"

La tension entre le couple se fait sentir, beaucoup plus que celle entre toi et Daryl. Sûrement parce que tu tentes par tous les moyens de la cacher aux yeux de Manon, ne voulant pas qu’elle découvre ce secret, cette relation que tu pensais pourtant vivre aux yeux de tous avec ton amant il y a peine quelques heures. Pourtant te voilà, piéger dans cette situation sans avoir d’échappatoire auquel t’accrocher. Si seulement on pouvait t’envoyer un message te disant que tu es demandé quelque part le lendemain et que tu dois partir très tôt dans la nuit. Mais, bien sûr, ce n’est jamais quand il faut qu’on te contacte pour ce genre de choses. Alors tu es parti pour supporter ce diner, supporter de voir l’homme que tu aimes être marié à une femme. Même si tu comprends, face à leurs comportements, qu’il n’y a pas d’amour entre eux malgré la possessivité de Manon. La petite dispute qu’ils avaient eu dans une pièce à part te l’ayant prouvé alors que ton regard se posait sur Daryl lorsqu’il revint. Et tu le suivis, prenant ce que te tendais la jeune femme pour le déposer sur la table alors qu’elle vous rejoignait, répondant à ta question alors que tu lui souriais gentiment, hypocritement peut-être même. Mais tu continuais de faire semblant jusqu’à ce qu’elle se retire, allant chercher le plat alors que ton regard de pose sur l’homme en face de toi. Et tu hoches légèrement la tête, ayant finalement compris pourquoi elle n’est pas au courant de votre relation.

« Je… d’accord, tu pourras t’expliquer. Mais ça m’étonnerait que tu veuilles faire ça devant elle ? Alors trouve une solution pour qu’on s’éclipse et j’accepterai de t’écouter. »

Et Manon revient, vous servant alors que tu la remercie d’un hochement de tête. Ce sera sûrement l’une des dernières fois où tu verrais la jeune femme et, malgré la situation, tu l’apprécie quand même alors tu essayes d’être gentil avec elle. Votre relation ne sera sûrement plus jamais pareil le jour où elle apprendra. Et tu décides d’en prendre le tournant, de diriger la façon dont elle va tourner en balançant une bombe que tu voulais pourtant garder secrète encore quelques temps pour pouvoir en discuter avec ton amant lorsque tu avais pris ta décision.

« En fait Manon, je vais devoir m’absenter quelques temps. On a besoin de moi en Europe pour quelques défilés d’une grande importance. Mais je te promets de te trouver un mannequin de mon entourage pour me remplacer pendant mon absence ! »

Il n'y a jamais eu d'amour entre eux. Jamais cette petite étincelle, ces papillons dans le ventre, ce petit quelque chose de spécial. Bien sûr qu'ils avaient essayé, qu'ils avaient été un couple par le passé. Mais ça ne fonctionnait pas, ils le savaient. Pourtant, l'un comme l'autre, ils ne voyaient pas leur vies séparément. Comme une nécessité de l'autre, ce besoin constant d'être présent, et d'avoir cette présence à ses côtés, quoiqu'il arrive. Cette relation inexplicable, aussi toxique qu'indispensable dans la vie de Crane. Il tente de l'expliquer, profitant des maigres absences de la jeune femme pour obtenir un court instant avec son amant. Il a besoin de lui expliquer, d'être totalement honnête pour une fois. Il n'avait plus que ça a cacher, plus que ce mensonge enfouis profondément. Maintenant sous le feu des projecteurs, il n'a plus d'autres choix; Il se doit d'être honnête, sincère. Alors il lui demande, le supplie presque, de lui accorder un instant. Il s'attend à un refus, mais William accepte, lui demandant de leur trouver une excuse plausible pour qu'ils puissent parler librement. parce qu'il a raison, il ne peut pas le faire devant elle. Il ne veut envenimer les choses, hors de question. C'est bien assez compliqué ainsi, n'est-ce pas ?

La jeune femme revient, se rassoit aux côtés de son mari qui évite son regard, les yeux plongés sur son assiette. Il cherche un moyen de partir, une excuse, quelque chose qui expliquerait qu'il ne se retrouve qu'avec WIlliam. Mais son attention est happée, alors qu'il repose ses iris sur le brun qui lâche une bombe. Il écarquille les yeux, se stop net de tout mouvements, priant pour que la brune ne remarque pas son désarroi. Il s'en va. Will s'en va, et il ne le lui en a pas parlé. En Europe qui plus est, loin de lui en tout cas. Pas maintenant, pas comme ça. Pas alors qu'il risque de le perdre. Il reprend une certaine contenance, prenant quelques bouchées de son assiette, avec une idée soudaine.

"Sinon, William... Pour ce problème dont tu m'a parlé. Pour ta voiture..." Il soutient son regard, cherche à lui faire comprendre qu'il trouve là une façon de s'éclipser, espérant que le garçon le suive dans son idée. Se redressant, il passe son bras sur le dossier de la chaise de Manon. Plus par habitude que par proximité. "Je sais pas si Manon t'as dis mais... Je suis garagiste. Je peux peut être jeter un oeil après le dîner ?" Elle sourit, appuie ses dires. "Le meilleur des garagistes. Il te réparera ça en moins de deux !" Ponctuant sa phrase d'un baiser sur la joue qui, malgré tout, arrache un sourire au jeune homme. L'idée est placée, l'occasion en or. Manon ne les suivra pas, il en est certain. Et le dîner est des plus calmes, du moins pour Crane. Il ne sait pas où se mettre, trop perdu dans ses pensées pour réagir à moins d'être sollicité. Et vient enfin ce moment, cette occasion rêvée alors qu'il prend sa veste et invite le jeune homme à le suivre hors de l'appartement.

Son coeur bat à cent à l'heure en descendant les escaliers de l'immeuble. Le couloir résonne de trop pour qu'il puisse s'y exprimer, alors qu'il atteint finalement la sortie. Faisant face à son amant, il perd soudain ses mots. Son coeur le lâche, son esprit aussi. C'est la fin de la partie, il le sait. Le point de non retour, ce moment où il foire tout. Il secoue la tête, ne sachant pas par où commencer. Il est perdu, et ses idées s'emmêlent, sortant les mots comme ils viennent. "Elle ne nous aurait pas laissés Will. Elle nous aurait brisés, toi comme moi, avant même qu'on puisse entamer quoique ce soit." Il le sait, jamais elle ne l'aurait laissé être heureux avec quelqu'un d'autre. "Et je sais, j'aurais dû t'en parler, t'imagine pas à quel point je m'en veux. A quel point je suis désolé. Je sais que j'ai tout foirer, mais je..." Sa voix est fébrile, ses yeux humides alors qu'il s'approche de lui. Il n'ose pas le toucher, il n'ose pas affronter un quelconque rejet, alors que son corps lui hurle de foncer dans ses bras. "Je t'aime putain... Je t'aime et j'ai tellement peur de te perdre bébé." Et enfin, il ose, posant une main sur sa joue dans l'espoir qu'il ne le rejette pas.

La bombe est lancée et tu vois qu’il a compris que tu es sérieux lorsqu’il se fige, ton regard se posant sur lui pendant quelques secondes alors que tu regrettes presque aussitôt de lui avoir apprit comme ça. Mais c’était un peu comme une vengeance, une façon de lui faire comprendre ce que ça fait de se retrouver sur le fait accompli sans avoir pu être préparé mentalement à vivre ce genre d’événements. Sauf que ça te fait mal car tu es loin d’être prêt. Il y a quelques heures, tu hésitais encore à partir car tu ne voulais pas être loin de lui. Même si tu savais qu’il t’avait promis de venir te chercher à l’autre bout du monde s’il fallait. Sauf que, avec cette soirée, toutes tes certitudes volent en éclats. Tu n’es même plus certains que vos moments passés ensemble étaient vraiment sincères. Pourtant tu veux y croire, tu veux croire en vos sentiments. Mais tu n’as pas la force de te battre une nouvelle fois. A quoi bon ? Il est marié à une femme qui ne le laissera jamais divorcer. Tu sens que votre relation a volé en éclat depuis que tu as pénétré dans le logement, n’ayant plus aucune chance de la réparer. Alors tu attends juste des explications. Les dernières d’une longue liste, de toutes celles qu’il y a eu entre vous depuis le début de votre relation. Et ton amant vient trouver une solution pour que vous puissiez vous éclipsez et tu l’observes quelques secondes avant de hocher la tête.

« Ce serait super, merci beaucoup ! Je commence à en avoir marre d’avoir des soucis avec elle. »

Et le diner reprend, animés par tes échanges avec Manon alors que le brun ne prend la parole que si elle s’adresse à lui. Mais tu ne fais aucune remarque, sachant dans le fond qu’il attend tout simplement que vienne enfin le moment où vous vous retrouverez tous les deux pour qu’il puisse dire ce qu’il doit t’expliquer, ce qu’il ressent même. Le moment vient enfin et tu le suis après un dernier sourire à Manon, n’étant pas sûr d’avoir le courage de remonter par la suite. Tu aurais peut-être dû lui dire au revoir mais ça aurait pu tout trahir. Et tu suis le brun dans le couloir puis dans l’immeuble avant d’atteindre l’extérieur, jouant inconsciemment avec tes manches. Tu t’appuies contre le mur derrière toi, l’observant pendant que tu luttes contre ton envie de fumer. Ça occuperait au moins tes mains mais tu veux rester concentrer sur lui, sur ses mots. Et il prend enfin la parole, ton regard s’ancrant dans le sien alors que tu l’écoutes sagement. Mais, quoiqu’il dise, ta décision est déjà prise même si elle te déchire le cœur. Tu veux juste lui laisser la chance de te prouver qu’il était honnête lorsqu’il disait t’aimer. Torturant ta lèvre inférieure, tu l’observes quelques secondes de plus avant de secouer doucement la tête.

« Alors pourquoi…. Pourquoi tu nous a laissé commencer cette relation en sachant cela ? Tu aurais fait comment le jour où elle l’aurait appris ? Tu m’aurais abandonné pour me protéger, c’est ça ? »

Mais tu ne veux même pas imaginer cette situation, ayant trop peur d’apprendre que tu as raison sur ce qu’il aurait fait. Et tu le laisses s’approcher, luttant contre tes larmes en apercevant que ses yeux humides. Mais tu ne veux pas craquer, pas devant lui en tout cas. Tu te dois d’être fort pour vous deux, juste le temps de tout finir et de régler le problème. Mais tes yeux se ferment automatiquement quand sa main vient se poser sur ta joue, profitant de ce geste que tu ne connaîtras plus après ce soir.

« Si tu savais à quel point je t’en veux Daryl, à quel point je souffre de la situation… »

Et tu rouvres les yeux, l’observant avant de te défaire en douceur de cette main posé sur ta joue. Ton cœur te crie de le prendre dans tes bras, de lui dire que tu l’aimes et qu’il ne te perdra pas. Mais tu sais très bien que tu ne pourras pas supporter la situation plus longtemps, pas en sachant que tu es l’amant d’un homme marié et que sa femme pourrait te détruire si elle apprenait pour vous deux. Alors tu soupires avant de t’approcher de lui, tes mains venant se poser sur ses joues alors que tu déposes un baiser sur ses lèvres avant de te reculer et de tourner en rond, cherchant comment lui dire que tout est fini sans le briser, sans vous briser encore plus. Et tu finis par t’arrêter devant lui, ton regard s’ancrant de nouveau dans le sien.

« Je t’aime aussi mais on ne peut pas continuer, on ne peut plus. On finira par se détruire entièrement si on essaye de survivre à ça. Je…. Je vais bientôt partir en Europe en plus donc… ça ne sert à rien d’essayer. On n’y survivra pas Daryl. Pas cette fois-ci. »

Si tu essayes de ne pas le briser, c’est toi que tu brises avec tes mots. Tu sens que ton cœur se déchire un peu plus à chaque seconde et à chaque mot que tu prononces.

Juste un moment, une accalmie, un petit temps rien que tous les deux. mais la tension est palpable. Il ne sait où se mettre, ne sait plus comment réagir face à cet homme qu'il aime et qu'il perd doucement. Il a peur de quitter les lieux, peur de remonter, peur de lui dire au revoir et de ne plus jamais croiser sa route. Il sait qu'au moment où il reprendra la route, ce sera fini, il le sent, mais il refuse l'éventualité. Une part de lui est persuadé qu'ils s'en remettront, qu'il peut tout arranger. Les mots sortent comme ils viennent, prenant à peine le temps dé réfléchir. Il parle vite, très vite, laisse l'émotion le submerger. Tant pis pour les larmes, il les assument pour une fois. Il assume cette douleur, cette tristesse qui le consume. Il essaye de lui expliquer, alors que William lui répond. Doucement il secoue la tête, répondant vivement, automatiquement. "Non... Jamais bébé." Le choix aurait été rapide, et tant pis pour les crises, il aurait choisit Will. Mais c'est ce qu'il voulait éviter. Cette guerre, cette crise qui menaçait depuis l'instant où Wallace avait croisé sa route. "J'ai pas réfléchis...J-Je savais que ça arriverait, je savais que tu finirais par la rencontrer mais je..." Il baisse le regard. Il a honte, mais il a promis d'être honnête. "J'ai espérer que ça serait le plus tard possible, le temps de trouver une solution..." De trouver le moyen pour que personne ne crise, pour s'en sortir. Pouvoir garder dans sa vie, et vivre pleinement sa relation avec William. "Je t'ai aimé... Si vite, si fort... Je voulais pas passer à côté de nous, je voulais pas..."

Ses larmes perlent finalement sur ses joues, alors qu'il caresse celle de son amant, son regard perdu dans le sien. "Pas autant que je m'en veux..." Sa voix se brise, et son coeur s'émiettes alors que William dégage doucement sa main. Son corps se détends finalement, lorsque le garçon pose ses lèvres contre les siennes. Un baiser d'un goût amer, alors qu'au fond, il se rend compte que ce sera probablement la dernière fois. Il le laisse reculer, passant une main sur son visage en se maudissant intérieurement, laissant sa peine se déverser sans complexe. Il se fou de montrer ses failles désormais. Mais Will revient lui faire face, tandis ce que Crane l'écoute, secouant la tête. "Non attends, fais pas ça..." Il est détruit par ces simples mots. Wallace signe la fin de leur relation, mais il ne peut pas l'accepter, pas sans se battre. "Bébé je vais arranger ça, je te jure...". Il pose ses mains sur ses joues, s'approche un peu plus de son amant, le regard ampli de larmes, la respiration s'accélérant sous le stress et la peine, la voix fébrile. "Je sais que j'ai tout foirer, je sais que je suis un enfoiré mais je t'en pris... Fais pas ça. Je te jure que je ferais... N'importe quoi pour tout arranger. Mon amour, laisse moi..." Une chance. Il ne le prononce pas, parce qu'il est conscient d'en avoir eu beaucoup trop. Que cette fois c'est trop tard, qu'il ne pourra rien faire pour faire revenir l'homme qu'il aime dans ses bras. Il soupire, ferme les yeux, posant son front contre le sien, une de ses mains glissant contre sa nuque. "Je t'aime Will...Je peux pas te perdre, je t'en pris. Me quitte pas..."

Tu souris légèrement face à sa réponse mais tu caches ce sourire, montrant simplement une moue sérieuse pour t’empêcher de craquer. Mais tu sais que tu craqueras à un moment ou un autre. Peut-être pas devant lui, et tu l’espères, mais tu craqueras lorsque tu seras seul ou loin de lui. Car tu n’as pas envie de tout ça, de cette séparation qui sera pourtant définitive. Mais il le faut, pour votre bien à tous les deux. Vous ne pouvez pas continuer comme ça à vous détruire, à vous faire du mal avec vos mensonges. Et tu baisses le regard, comprenant très bien ce qu’il a ressenti lorsqu’il déclare t’avoir aimé si vite et si fort. Car tu as ressenti la même chose à la même vitesse. Mais c’est peut-être ça qui va causer votre perte. Vous êtes allez beaucoup trop vite, vous avez grillé tellement d’étapes « traditionnelles ». Sauf que votre couple n’a jamais respecté les traditions.

« On… on a peut-être était trop vite Daryl. On aurait dû prendre du temps avant de se lancer dans tout ça, dans cet amour qui nous fait autant de bien que de mal. »

Ça te brise de l’intérieur de le voir dans cet état-là, de le voir pleurer alors que tu luttes pour ne pas pleurer à ton tour. C’est sûrement ça qui te fais craquer, qui te pousses à l’embrasser une dernière fois avant de dire tout ce que tu as sur le cœur, de mettre un point final à votre amour. Sauf qu’il ne le veut pas, qu’il s’approche de toi alors que tu fermes les yeux pour retenir tes larmes qui veulent couler sans ton accord. Et tu secoues doucement la tête, tes yeux se rouvrant pour venir rencontrer les siens alors qu’une larme finit par couler.

« Je le sais Daryl, je le sais trop bien que tu ferais tout pour arranger la situation…. Mais je ne peux pas, je ne peux plus. Ce ne serait que retarder l’inévitable bébé. »

Et tu laisses les larmes couler alors que ton cœur se brise et que tu caresse sa joue. Mais si tu es sûr de toi, tu ne veux pas le quitter là. Tu ne veux pas le perdre, pas en sachant que vous vous aimez toujours. Sauf que ta douleur face à la situation te pousse à t’éloigner. Alors tu te redresses et essuie ses joues avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres, le dernier baiser.

« C’est pour notre bien bébé. Je… je vais y aller. »

Et tu le regardes une dernière fois avant de lui tourner le dos, t’éloignant vers le coin de la rue en résistant contre ton envie de faire demi-tour et de lui dire que vous devez vous battre pour votre amour. Mais tu ne le fais pas, tu ne jettes pas ce dernier regard vers lui qui t’aurais poussé à perdre ta confiance et courir dans ses bras. Tes larmes sont les seules traces de ta douleur, seules traces de ta souffrance pendant que tu t’avances pour rejoindre ta voiture. Tu espère presque le voir débarquer derrière toi et t’empêcher de partir. Mais ce serait vous faire plus de mal que de bien.

Il tente par tous les moyens de revenir en arrière. D'effacer cette idée de l'esprit de son amant. Il a peur, si peur, du moment où William partira. De ce moment où tout sera bel et bien terminé. Il gagne du temps, il bafouille, il parle vite et laisse ses larmes couler. Il ne peut plus les retenir, c'est trop douloureux, trop dur d'encaisser cette rupture inévitable. Il le sait, c'est fini, c'est trop tard, mais il se bat encore, coûte que coûte pour faire changer Wallace d'avis. Il secoue la tête, refuse d'entendre les propos du brun, d'admettre qu'ils ont été sans doute été trop vite. Il le sait, il dit vrai, mais il ne peut pas supporter l'idée de le perdre. Il ne sait pas quoi répondre, se contente de secouer la tête, se mordant cette lèvre déjà tremblotante.

Le baiser de son petit ami à un goût amer, un goût d'"au revoir", difficile à encaisser, qui le brise un peu plus. Il promet de tout arranger, jure qu'il ferait son possible. Mais c'est trop tard, il a fait trop de mal sur son passage. Il a tout dévasté, tout brisé, avec l'impossibilité de recoller les morceaux cette fois. Cette fois, une étreinte et un je t'aime ne suffiront pas à ramener le garçon dans ses bras. Cette fois il sait qu'il n'a plus de solution, mais il refuse cette éventualité, encore et encore. Têtu plus que jamais. "Dis pas ça Will..." L'inévitable, il le voit arriver, si rapidement. Trop rapidement. Une larme perle aussi sur sa joue, serrant un peu plus son coeur alors qu'il tente de l'effacer, de l'essuyer de son pouce. Il s'en veut tellement de lui faire subir ça

William lui adresse un dernier baiser, avant de s'éloigner. Pour leur bien. Ca aussi il peine à l'accepter, restant figé quelques secondes, sans possibilités de se retourner pour le regarder partir. C'est bien trop dur, impossible à supporter pour Crane. D'un revers de la main il essuie ses larmes, comprenant enfin qu'il n'y a plus rien à faire. Que c'est terminé. Le coeur en miettes, brisé, détruit, terrassé, il s'approche de la porte d'entrée pour remonter dans l'immeuble, refusant de voir partir l'homme qu'il aime. Et pourtant... Pourtant il ne rentre pas, il n'ouvre pas la porte, se retournant pour rejoindre la voiture de son amant.

Il ouvre la portière, s'assoit à ses côtés, les yeux rivés sur lui. Et parle, avant même qu'il n'ai le temps d'ouvrir la bouche. "Ecoute, je sais que je suis con, que j'ai fais des conneries, que je te mérite pas..." Franc, honnête, il préfère devancer les paroles, les pensées de son petit ami avant de poursuivre, posant une main sur sa joue, le regard dans le sien. "Mais je sais aussi que t'as tord, en disant que ce qu'il se passe entre nous fait plus de mal que de bien. On l'a vu, bébé, on en a souffert de cette séparation... C'est CA, qui nous ferait du mal." Ces deux semaines interminables loin de l'autre. Ces deux semaines d'enfer, puis ces retrouvailles, cette promesse de ne plus jamais se lâcher. "Je t'aime, Will. Et je sais que tu m'aime ! Que ça vaut le coup, nous deux." Son autre main trouve sa l'autre joue, le regard embué, le coeur battant dans sa poitrine, il ne quitte pas le jeune homme du regard. "Et je comprendrais que tu me demande du temps. Je comprendrais que tu prenne tes distances. Déteste moi, frappe moi, je m'en tape... Mais ne dis pas que c'est terminé..." Son front contre le sien, il ferme les yeux, retenant ces dernières larmes. "Ca sera jamais terminé, mon amour. Parce que je t'ai promis de ne plus jamais te laisser partir. Et que je t'aime bordel, comme un fou. Je peux pas vivre sans toi." Malgré lui, une larme perle sur sa joue alors qu'il se redresse, reposant son regard sur lui. Doucement, il secoue la tête, murmurant, déterminé. "Je te lâcherais pas, Will. Je te l'ai dis, je viendrais te chercher jusqu'au bout du monde.... C'est une évidence, nous deux. Tu le sais." Il marque une pause, tente de retrouver une respiration normale, un rythme cardiaque stable, ses yeux plantés dans les sien, alors qu'enfin ses mains se décollent de ses joues. L'une d'elle venant se caler contre sa nuque pour l'embrasser de nouveau, intensément. Tentant par ce baiser de lui faire comprendre à quel point il l'aime, à quel point il à peur. "...Prends du temps. Je le comprends... Mais ne me dis pas que c'est terminé. Je le supporterais pas Will..."

Tu sais que tu vous fais du mal, que tu pourrais tout aussi bien accepter de prendre du temps pour y réfléchir correctement et essayer de sauver votre couple. Mais tu sais aussi que ce ne serait que reculer la fin de quelque chose, mettre un pansement sur une blessure avant de le retirer d’un coup sans prévenir. Et vous avez déjà assez souffert comme ça, que ce soit lui ou toi. Alors tu t’éloignes de lui, espérant malgré toi qu’il vienne te faire changer d’avis. Et c’est ce qu’il fait, c’est ce qu’il tente de faire lorsqu’il grimpe à son tour dans ta voiture. Ne te laissant même pas le temps de parler alors tu le regarde simplement ta joue se reposant contre sa main. Tu ne tentes même pas de retenir tes larmes, sachant qu’il est bien trop tard pour faire croire que cela ne t’atteint pas. Alors elles coulent librement pendant que tu luttes contre ton envie de tout envoyer bouler et de ne rester qu’avec lui. Tu pourrais dans un sens, tu pourrais lui laisser cette dernière chance de sauver votre relation et de ne penser qu’à votre amour. Mais tu ne peux pas revenir en arrière, pas maintenant après avoir dit que vous deviez arrêter tout ça, tous les dommages. Alors tu secoues doucement la tête avant de murmurer, ton regard s’ancrant dans le sien alors que tu souris doucement quand il dit que vous vous aimez. Et tu essayes de te convaincre que c’est justement parce que tu l’aimes que tu fais ça.

« Bébé… c’est fini. »

Ta main vient trouver sa joue, caressant timidement sa peau pour effacer cette larme qui coule alors que tu ne prêtes même pas attention aux tiennes. Mais tu sais que tu ne tiendras pas longtemps s’il pleure de nouveau alors tu essayes de faire de ton mieux pour l’en empêcher. Mais tu t’en veux de vous faire subir tout ça, tu t’en veux de ne pas être assez fort pour tenter de résister à cette tempête qui s’abat sur votre relation. Mais tu as peur de ce que Manon pourrait faire, pourrait lui faire. Au fond, tu t’en moques de ce qu’elle pourrait te faire à toi mais tu ne veux pas que Daryl souffre de ta faute. Tu souris doucement lorsqu’il te rappelle l’une de ses promesses, ayant souvent dit que tu aimerais bien le voir venir te chercher à l’autre bout du monde. Mais vos lèvres se retrouvent avant que tu n’ais pu trouver tes mots et tu te perds dans ce baiser, dans ce qu’il transmet alors que ça te serre le cœur. Et tu passes tes bras autour de son cou, te rapprochant instinctivement de lui en oubliant le reste. Et, quand vos lèvres se séparent, tu enfouis ta tête contre son cou en pleurant silencieusement. Tu sais que tu prends la bonne décision, peut-être pas sur le long terme, mais il faut la prendre. Alors tu te serres un peu plus contre lui, déposant un baiser dans son cou en tentant d’oublier qu’une autre l’a marqué à cet endroit. Puis tu te redresses, tes mains venant se poser sur ses joues.

« Mon cœur…. Je sais que c’est douloureux, crois-moi j’en souffre tout autant que toi, mais il faut qu’on arrête tout ça. Et tu le sais au fond de toi, tu sais qu’on continuera de se faire souffrir si on continue comme ça. Nous donner du temps ce ne serait que mettre un pansement sur la blessure. Tu sais, si on est vraiment une évidence, on se retrouvera un jour ou l’autre. Peut-être dans six mois, trois ans ou même quinze ans. Mais on se retrouvera. »

Tu souris légèrement, collant ton front contre le sien alors que tu fermes les yeux. Tu restes ainsi quelques secondes, prenant une dernière dose d’amour et de tendresse avant de te redresser et de t’éloigner de lui.

« Alors, s’il te plait bébé, laisse-moi partir. Laisse-moi mettre fin à cette relation qui nous fait du mal et m’en aller d’ici. Je t’aime bébé, tu le sais ? Alors fais-moi confiance… »

Fini. Ce mot lui fait l'effet d'une balle en plein cœur, alors qu'il s'était précipité dans cette voiture, dans l'espoir d'obtenir de William une énième chance. Une chance de pouvoir reprendre de zéro, d'oublier son passé, de se rattraper. Il voulait lui laisser du temps, il était prêt à n'importe qu'elle concession, tant que le jeune homme faisait toujours parti de sa vie. L'idée de le perdre lui était insupportable, inacceptable. Il refusait cette éventualité, tentant le tout pour le tout. Il tente une dernière fois, déclarant tout ce qu'il a sur le coeur, sans laissé à William la possibilité de lui répondre. Parce que la réponse, il la connait. il sait qu'il parle dans le vide, au fond, que ça ne changera rien aux faits. Demander une autre chance est d'un égoïsme sans faille. Lui qui ose prétendre l'aimer, et finir dans le lit d'une autre. Crane en a conscience, il se sait impardonnable, il sait qu'il l'a perdu à la seconde où il avait mit les pieds dans cet appartement. Que c'était déjà bien trop tard. Mais il persiste, prend cette lueur qu'il voit encore au fond de ses yeux. Prend cet amour qui ressent dans son baiser, cette tendresse, cette douceur qui est encore là, que le brun ne peut pas cacher. L'étreignant un peu contre lui quand sa tête trouve le creux de son épaule. Fermant doucement les yeux, la main dans sa chevelure, avec la peur au ventre.

Pourtant le garçon finit par se redresser, par parler à son tour, rompre ce silence que Daryl aurait préféré embrasser. Parce que ses paroles sont douloureuses, bien trop dures à entendre. Il retient de nouveau sa peine, sa douleur, gardant son regard ancré dans le sien. Il a raison, à quoi bon tenter de réparer quelque chose de si brisé ? Rien n'y fera, pas même du temps. Mais il le sait, Daryl, il le sent; Sa place est à ses côtés. Alors instinctivement, il secoue la tête à mesure que Wallace ne parle. Il ne veut pas être d'accord, il ne veut pas acquiescer ses dires. Il refuse d'être d'accord avec quelque chose d'aussi... Illogique. Une dernière fois, il profite de son contact, de ce front contre le sien, silencieux, docile. Fermant les yeux à son tour, caressant la nuque de l'homme qu'il aime avec douceur.

Will se redresse, lui demandant de le laisser partir, alors que Crane déglutit difficilement, la lèvre tremblante. Il détourne le regard, cale son dos contre le siège passager, fixant cette route sans vraiment la voir. Il soupire, se mord la lèvre pour l'empêcher de trembler, et doucement il murmure, plus pour lui même que pour le garçon. "Si tu m'aime... Et que je t'aime... Pourquoi est-ce qu'on se ferait tant de mal ...?" La question est douce, douloureuse, lui brise le coeur. Il peine à comprendre l'utilité de cette rupture si tout deux en souffrent. Mais il l'accepte, malgré tout. A t-il seulement le choix ? Sans un regard, il trouve une dernière fois sa main, la serrant dans la sienne, silencieux. Restant quelques secondes à serrer ses doigts, juste une dernière fois, avant de rouvrir la portière et de la refermer derrière lui, rapidement. C'est dur, trop dur, pour jeter un dernier coup d'oeil. Trop dur pour que le pas soit lent, alors il l'accélère, rejoignant rapidement l'immeuble. Il l'a perdu, c'est terminé. Il s'arrête net en haut des marches, là où ni Will, ni Manon ne pourrait le voir, laissant éclater sa peine juste quelques minutes. Parce qu'il va devoir rentrer, sécher ses larmes, se forcer à sourire. Trouver une excuse, aussi, pour le départ de William. Il calme sa tristesse, ce cœur meurtri, enlève sa douleur de son regard, et rouvre la porte de l'appartement pour y rejoindre sa femme.C'est fini....