Tu l'as bloqué, ça y est. C'est fait, c'est terminé, tu peux passer à autre chose. Du moins, tu crois. Ça devrait être la suite logique, n'est-ce pas? Tu ne crois pas qu'il viendra jusque chez toi pour une simple raison: Il est déjà passé à autre chose, lui. C'est ce que tu persistes à croire, que tu te dis sans cesse. Parce qu'il t'a trompé, parce qu'il est déjà dans les bras d'une autre. Tu as discuté avec Sejin, avec Luca, puis tu es allée prendre une douche parce que tu en avais franchement besoin. Décompresser, prendre soin de toi, passer à autre chose. Pourtant, à peine tu termines de crémer ta plaie, ton visage, que l'on tambourine à ta porte. Tu enfiles les vêtements que tu avais sorti; un teeshirt et un pantalon de pyjama, terminant d'essuyer tes cheveux courts quand tu ouvres finalement la porte... sur Wyatt.

Lui. Là, face à toi. Ton coeur manque un battement, mais ton visage est impassible, presque froid, sur le bord de la colère qui s'effleure lentement. Ton bras retombe avec la serviette entre tes doigts et ta main libre claque la porte aussitôt que les paroles surgissent hors de ses lèvres. Tu n'as pas le temps de barrer la dites porte cependant. Non, il l'ouvre aussitôt sans se gêner et tu en fais un pas de recul pour éviter de te prendre le bois à la gueule. Il s'approche vers toi, quasi dangereux, énervé, alors que tu t'étais reculé comme pour mieux l'éviter alors qu'il entrait dans ton appartement. Pour garder la distance entre vous deux qu'il ne semble pas respecter. « Plutôt convaincue que les mots, c'était "Va te faire royalement foutre et supprime mon numéro". Non, j'veux pas te parler, Wyatt. » Tu l'observes droit dans les yeux alors qu'il t'écoute à peine, tandis que tu restes droite devant lui.

Il te contourne et se remet aussitôt à parler, à râler, alors que tu serres la serviette entre tes doigts. Sauf que tu relâches prise aussitôt, la laissant tomber au sol. Tant pis pour le fait qu'elle soit mouillé contre le bois par terre. C'est le moindre de tes soucis à l'immédiat. Le coeur palpite, panique, tandis que tu croises les bras à ton tour. « Oui. » Que tu lâches d'abord froidement, faisant quelques pas pour t'approcher sans pour autant t'assoir sur le siège à ses côtés, celui qu'il a désigné. Un rire court et sec s'échappe de tes lèvres. « Oui, Wyatt, je sors de ta vie si je le veux, merde! » Tu lèves d'abord la voix, qu'un peu. Ça tambourine dans la poitrine, palpite à tes tempes. Tes bras se décroisent et atteignent l'appui-bras opposé à Wyatt, celui à côté de la place libre, celle où tu devrais normalement t'assoir. Tes mains prennent appui pour mieux te pencher, mieux le regarder, mieux le fixer avec cette colère grandissante. « Faire une croix sur quoi, Every? Sur nos prises de tête? Sur tes mensonges que tu me balances sans arrêt? Sur ta tromperie, ton mariage, ton comportement de lâche pour me larguer par message en blâmant que t'es pas en ville? Oui, je veux faire une croix sur tout ça ! » Le timbre de voix s'élève à ton tour, les mots fusent hors de tes lèvres alors que tes doigts serrent le tissu du divan. Tu déglutis un court instant, incapable de quitter ses iris des tiens. « De quel droit tu t'imposes chez moi comme ça pour encore une fois agir en parfait connard, Wyatt? Tu ne crois pas que tu m'as assez fait de mal comme ça?! Tu n'en as pas eu assez? Qu'est-ce que tu attends, putain?! » Tu te redresses finalement, un poing qui se serre par automatisme. « C'est quoi le jeu, cette fois? Me raconter plein de vérités pour que je t'apprécie de nouveau, que je ne parvienne pas à passer par-dessus mes sentiments pour toi et que dès que ce sera fait, tu vas te remettre à faire tes conneries, à dire tes saloperies de mensonge pour me briser le coeur?! Encore?! Puis ce sera quoi ensuite? Tu viendras pleurer à mon chevet quand j'serai à l'hôpital pour de bon cette fois, par ta faute?! » Les paroles sont tremblantes de rage, incapable de contrôler la force de ta voix, toi non plus. La nausée s'apporte à tes lèvres sous la colère trop fort, trop violente, trop soudaine. Ton bras blessé se redresse et pointe la porte de ton appartement. « Dégage de chez moi, Wyatt. » La respiration est un peu plus rapide, le regard visiblement blessé, fatigué, de tout ce qui s'est passé « DÉGAGE! » Tu le lui cris, cette fois, de toute ta voix. Les pupilles brillent un peu, par l'émotion, par la douleur de toute la situation. Mais tu ne pleureras pas. Pas cette fois. Tu l'as dis: Tu as assez pleuré. Et tu attends. Tu attends qu'il quitte sans savoir s'il le fera, comme il semble bien borné à vouloir rester là et discuter, avouer la moindre vérité et répondre à tes questions. Le problème? C'est qu'à l'immédiat, tu n'en as aucune qui te vient à l'esprit, trop énervée.

Tu pourrais sans doute faire quelque chose de plus. Lever la main, le poing. Le menacer à bout d'arme pour qu'il quitte. Appeler ton père, un collègue, quiconque dans tes collègues policiers pour le faire dégager de chez toi. Tu pourrais faire tellement de choses, April, mais tu ne le fais pas. Plutôt, tu veux gérer ça de toi-même. Tu te défonces les cordes vocales à force de lui cracher toute la vérité, tout ce qu'il a pu te faire ressentir depuis votre séparation. Depuis qu'il l'a imposé. Parce que jusqu'à cette soirée où tout a basculé, ce n'était pas toujours rose, mais tu étais prête à bon nombre de sacrifice. Prête à tout lui donner, de prendre une journée à la fois tel que vous aviez discuté. Les erreurs de la veille à oublier, un monde à apprendre à accepter. Sauf que non. Ça n'a pas été assez, il semblerait. 


Alors tu cris, lève la voix, préfère tout sortir d'un seul coup. Sauf qu'il te contredit, encore et encore. Un truc sans fin qui t'énerve toujours un peu plus. Comme si tu n'avais pas droit à ton opinion. Comme si tu ne pouvais pas décider de rayer quelqu'un de ta vie comme tu l'as si souvent fait par le passé. « J'ai essayé sans cesse que l'on se parle, merde! J'ai tenté, Wyatt! Sauf que chaque fois, ça se ramassait que l'on se prenait la tête, que l'on s'énervait, que tu cherchais à éviter des sujets encore alors que tout ce que j'ai fais, c'est être inquiète pour toi! Toujours à détourner les putains de conversations pour me cacher des trucs, t'énerver contre moi, me râler que je suis trop têtue parce que je sais que tu ne me dis pas tout! J'ai tenté de te faire parler, que l'on s'explique, mais tu avais sois aucune explication, sois tu te la jouais en enfoiré! » Tu détestes que l'on te dise quoi faire, que l'on t'impose des choses. Franchement, t'interdire de sortir de sa vie? Et le voilà à dire que c'est pour toi qu'il est parti. Qu'il ne sait que faire du mal. Comme s'il n'était qu'une mauvaise personne et que c'est là le fondement de votre séparation. Et ça t'énerve encore plus. « On aurais pu en avoir un, un avenir, si tu n'avais pas merdé! Tu ne m'as pas fais que du mal! Le pique-nique nocturne avant que tu partes à l'émission. Cette soirée film et pizza où tu as été toi-même. Cette nuit à ta chambre d'hôtel. Nos sms échangés pendant que l'on pouvait pas se voir à cause de ton agent. C'est sur ça que je me basais quand tu partais en soirée ! C'est sur ça que je basais ma confiance envers toi malgré les conneries que tu pouvais faire, Every! » 


Au final, tu te redresses, lui demande de dégager. Lui demande de partir parce que tu ne supportes pas de l'avoir en face de toi. Tu n'y arrives pas. Tu préfères encore que vous vous preniez la tête par sms que de le voir là, te dire les même choses. Tu lui as dis. Tu lui as dis que tu ne voulais plus le voir, qu'il supprime ton numéro et pourtant, il ose se présenter chez toi pour s'assurer que tu n'y mettes pas fin. Il est là à présumer ce que tu penses, ce que tu as de besoin. Il se relève, il te fixe. Il ne porte même pas un seul regard à ta blessure à découvert et tu te sens ridicule de le comparer à Jericho. Parce que si Wyatt s'est inquiété par écrit, là il vient plutôt te dire ce que tu sais déjà, ce qu'il t'a déjà dit, en dehors de ce jeu qu'il contredit. En dehors de ces mensonges qu'il dit être prêt à effacer de ses lèvres pour ne jurer que la vérité. Mais pas un seul regard vers ce qu'il a causé et sans que tu ne saches pourquoi, tu hésites. À savoir si c'est par honte ou parce qu'il s'en fou. Le coeur est boosté à l'adrénaline, gonflé, sur le point d'éclater. « C'est nouveau ça, de dire ce que j'ai besoin, ce que je pense, ce que je ressens?! » Tu te mords l'intérieur de la joue une seconde, le temps de te ramener à la raison, d'empêcher les larmes de monter davantage. « Qu'une chose soit claire, Every. Oui au début, je voulais que tu me reviennes. Sauf que c'est terminé, ça. C'est fini, tout ça. Parce que tu as raison, t'es pas fait pour moi. Mais pas pour les raisons que tu crois. J'étais prête à accepter beaucoup, si tu savais. Prête à comprendre ton monde, prête à accepter le fait que du jour au lendemain, tu es disparu, que tu es parti, parce que ta maladie a fait flancher ton coeur. J'étais prête à vivre au jour le jour pour être à tes côtés! Sauf que c'est pas d'un mec "clean" que j'ai besoin. C'est juste un putain de mec fidèle! Non ça ne me plait pas que tu te poudres le nez un soir sur deux. Que tu cherches à faire exploser ton foie parce que t'as qu'une vie à vivre et tu ne sais pas quand elle se termine. Non, bien sûr que ça ne plait pas parce que je ne voulais pas que tu fasses la connerie de trop. Mais je ne t'ai pas empêché, que je sache! Je te disais seulement de faire attention! Tout ce que je demandais c'est que tu la gardes dans le pantalon pendant que j'étais pas là, merde! » Parce que finalement, c'est sans doute ça la plus grosse faute. Pas le mariage. Pas la remarque sur ton vin. Pas le fait qu'il faisait semblant de draguer Edward pendant The Artist pour exposer leur mariage. Pas le fait qu'il l'embrasse pour les caméras. C'est la tromperie, finalement, qui a fait le plus mal. 


Il s'approche, l'acteur. Il s'approche en te laissant clairement comprendre que non, il ne partirait pas malgré que tu lui cries dessus. Et le coeur se fend de l'entendre, alors qu'il s'approche, alors que ses yeux s'embrument. La respiration est tremblante et il dépose sa main à ta joue. Si douce, si tendre, comme il l'a déjà fait de nombreuses fois. Sauf que le coeur se serre, se tord de travers et le revers de ta main claque son poignet pour le dégager et tes mains trouvent son torse, son chandail que tu serres d'abord entre tes doigts pour mieux le repousser ensuite. Rien de violent, rien de trop, un demi pas à peine. « Arrête de dire ça. » La gorge est serrée, le regard l'empêchant de répéter ces paroles de nouveau. « Cesse de dire que tu m'aimes, bordel de merde, Wyatt! » Tu pinces les lèvres, les yeux plus humidifiées que tu le voudrais. « Si tu m'aimais réellement, tu ne m'aurais pas trompée. Tu ne serais pas tombé dans les bras d'Edward parce qu'on s'est pris la tête. Ou parce que tu as paniqué. Ou parce que tu avais trop bu, trop consommé. Tu n'aurais rien fait de tout ça parce que ton coeur aurait parlé plus que ta tête. » Ton index rejoint le coeur quand tu le mentionnes, pointant, tapant d'un coup sec qui fait reculer un peu le torse. Tu déglutis difficilement, amène tes mains contre ton visage en fermant les yeux. Un soupire, où tu tentes de te contenir. De te calmer. Tu restes silencieuse une seconde, puis deux. Finalement, tu te bouges afin d'aller dans ta cuisine et sortir une bouteille de tequila ainsi que deux verres que tu ramènes au salon. Tu t'assois sur le canapé, vers un fond dans chacun des verres. « Au premier mensonge, tu dégages d'ici. Et si je l'apprend plus tard, que tu m'as menti sur la moindre chose ce soir, je ne veux plus jamais te revoir. C'est compris? » Et tu lui tends son verre contenant la quantité d'un shot, sans le regarder, attendant qu'il en prenne possession.

Ça t'épuise, April. Toute cette histoire, tout ces mensonges dont tu as tenté de décortiquer au mieux que tu le peux. Non pas que tu aimes tout savoir de la vie des gens: tu n'es pas comme ça. Les secrets, tu les comprends. Toi-même tu en as. L'histoire du placard, l'histoire d'être camgirl. Tout ça, tu ne veux pas que ça s'ébruite. Tu comprends que l'on ne peut pas tout savoir des autres et ça, c'est parfaitement normal. Sauf que lorsque tu te retrouves avec un petit ami qui hésite, qui te laisse clairement sous-entendre qu'il te ment. Quand les révélations sont quasi sous ton nez et qu'il veut simplement ne rien dire, alors oui. Tu creuses. Tu cherches. Tu n'as jamais demandé à savoir toute sa vie, tu ne voulais simplement pas qu'il te cache la vérité en pleine figure. Faux sur faux, tu t'es retrouvée à l'étape où tu as cherché s'il y avait la moindre trace de vérité dans votre relation. S'il t'a déjà réellement aimé. Tu n'as pas demandé à savoir pour son enfant. Tu n'as pas demandé à savoir pour Sofia. Sauf que son agent t'a lancé des informations, t'as fais sentir humiliée de ta relation avec Wyatt, jouant sur ta confiance déjà fragile de l'homme. Tu voulais simplement savoir s'il allait bien quand on t'a dit qu'il avait de gros problèmes. Mais plutôt, il a persisté à mentir, il s'est fâché contre toi. Encore et toujours alors que tout ce que tu as toujours voulu, c'était son bien. C'était de l'aider avec les difficultés dont il pouvait faire face. C'est ça, un couple, non? Se supporter mutuellement. « Est-ce que je suis allé voir Sofia, Wyatt?! Est-ce que je suis allée lui sauter à la gorge?! Non! Parce que tu m'as dis de ne pas le faire! Je comprend que tu voulais me protéger, mais tu aurais pu m'expliquer ça dès le départ au lieu de juste me blesser comme un pauvre sans coeur! » Tu es incapable de baisser le ton. Incapable de changer de comportement, pour l'instant. Parce qu'il te balance des excuses sur d'autres excuses. Persiste à présumer ton comportement, aussi.

Comme le reste de ses paroles, comme la suite qu'il te lance de plein fouet. Tu t'offusques plus qu'autre chose, avec raison. Tu t'insultes de son comportement parce que encore une fois, il fait sa diva à ainsi tenter de te dire quoi faire, de t'empêcher de mettre fin à tout ça et surtout présumer ce qui est mieux pour toi. Et tu es trop indépendante pour ce genre de choses, April. « Et qui te dit que c'est pas ce que je voulais?! Tu es tellement concentré sur tes propres problèmes, Every, que pas même un instant tu t'es rappelé de ce qu'on s'est dit à l'hôtel. Un jour à la fois. On se l'est dit, encore et encore! Ça ne me dérangeais pas, tout ça! Ça ne me dérangeais pas de vivre ainsi si je pouvais être avec toi! Ça ne me dérangeais pas de partager ce mode de vie avec toi! Mais évidemment, au lieu de t'assoir et réfléchir, t'as juste présumé que j'en voulais pas, que c'était pas pour moi! » Et tu serres les dents parce qu'il roule des yeux, Wyatt. Comme si tu l'embêtais une fois de plus avec tes paroles alors que tu lui as pourtant très clairement demandé -ordonné- de dégager.

« Oui bah, avertis d'avance la prochaine fois, ça évitera beaucoup de choses ! Comme ça je n'aurais pas dit oui, dans la chambre d'hôtel! » Parce que tu croyais que c'était une évidence, la fidélité. Que ça venait d'office avec un couple, avec une relation. Peut-être que tu aurais dû mettre les termes au clair, comme un contrat mal écrit. Peut-être que tu aurais dû faire des petits caractères, rajouter une clause, quelque chose pour qu'il sache. Parce que visiblement, ce n'était pas l'évidence pour tout le monde que ce soit logique. Et un rire amère quitte tes lèvres, court et acide, levant les yeux au ciel une seconde à ton tour. Tu secoues un peu la tête lorsque tu la laisses retomber et tu te pinces les lèvres. « Oui parce que bien sûr, le premier réflexe que tu as avec ton point de repère c'est de lui écarter les cuisses! Comme tu as cette fâcheuse manie de vérifier ses amygdales quand vous vous dites bonjour, merde! » Tu inspires, souffle tremblant, relève la tête vers lui. « T'es pas désolé! Arrête de t'excuser sur ça, merde! On sais très bien tout les deux que tu es loin de le regretter et que t'as probablement pris ton pied avec lui. Et que ton explication pour t'être autant amusé? Ce sera que t'étais défoncé et bourré. Sauf que réveille-toi, Wyatt. L'alcool et la drogue, ça n'explique pas tout. Ça ne justifie pas que tu agisses comme tu le fais! » Le coeur est serré, les paroles se jettent à coeur perdu dans l'océan de la tension qui habite la pièce. Ta voix est énervée, ton corps est tendu et le coeur palpite difficilement dans cette pression contre la poitrine. Tu lui en veux, terriblement. Tu lui en veux qu'au moindre coup dur, il s'est jeté sur Edward alors que c'était pourtant une évidence. Il n'a pas même hésité à l'embrasser le soir de la Saint-Valentin alors qu'il t'amenait dans ce rencard qui n'en était pas réellement un. Ça a toujours été McKenzie au lieu de toi, finalement. « Défaillant ou tout simplement absent? » Que tu demandes, craches presque alors que l'esprit tourbillonne. Pourtant, il confirme t'aimer malgré tout ça et c'est tel un pique au coeur alors que tu fuis vers la cuisine. Ça te semble si irréel. Si impossible, tel un clash entre deux mondes, entre deux réalités. Celle où il agissait plus doucement, plus tendrement malgré vos complications. Où tu avais l'impression qu'il n'y avait que toi malgré les autres. Puis d'un seul coup, il y a l'autre réalité. Celle où le gouffre s'ouvre sous tes pieds et c'est l'Enfer sur terre. Où la délicatesse, la tendresse, est totalement disparue. Où il n'y a que cet être, celui que tu voyais sur les panneaux d'affichage. Celui que tu avais appris à détester avec les années.

Tu t'assois sur le canapé, alcool en main. Tu tends le verre à Wyatt pour qu'il puisse boire et tu en fais de même, grimaçant un peu. Tu n'as plus cette habitude de boire autant. Il s'installe à tes côtés, son parfum frappant tes narines quasi aussitôt. Celui que tu as toujours apprécié, dont tu raffolais de pouvoir te réveiller tout contre, appréciant enfouir ta tête au creux du cou pour en profiter entièrement. Et ça fait mal, April. Ça fait mal parce que tu n'y as plus accès. D'un seul coup, tu te retrouves face au néant alors que tout juste avant qu'il te laisse, tu croyais pouvoir réparer cette prise de tête comme vous le faites toujours. Sauf que non, il avait décidé que ce ne serait pas ainsi. Il avait pris la décision que ça se terminait comme ça, soudainement, le moment où il aura retiré les vêtements du corps d'Edward. Dès cet instant, il avait pris la décision d'être célibataire. « Est-ce que Edward est la seule personne avec qui tu m'as trompé ou il y en a eu d'autres? » Tu demandes directement, le regard fixé dans le vide, incapable de ramener ton regard vers lui. Pas même lorsque tu retires ton bras de son emprise. « Tu veux savoir quoi, exactement? Tu sais pourquoi c'est là. » La voix est détachée, distante, la gorge serrée. Tu as envie de fuir, loin de ces problèmes, mais tu es chez toi et il ne veut pas partir. Et tu n'as pas réellement le coeur de le foutre à la porte, semblerait-il.