Besoin de bouger, de s'aérer. D'oublier, surtout. Oublier cette nuit, oublier ce sang, oublier ces cris. Oublier - surtout - cette part de lui qui l'effraie. Cette part qui s'est délecté du moindre son, de la moindre souffrance du maire de New York. Non, il ne regrette rien, Crane. Il sait pourquoi il l'a fait, il sait que personne d'autre n'aurait rendu justice à Lisbeth, que personne d'autre n'aurait vengé Lou. Il sait qu'Aiden s'en serait tiré, même si quelqu'un d'autre avait découvert la vérité. Il ne regrette pas d'avoir achever cette ordure, cette pourriture. Mais il a peur. Peur parce qu'il a aimé ça plus que de raison, peur de devenir l'un de ces monstre froid, sanguinaire. Même le sang sur ses mains, sur ses vêtements, ne l'ont pas choqués. Il s'est simplement douché, à brûler ce qu'il portait. Rien ne l'atteint, si ce n'est cette ombre dans son coeur. Elena le couvre, elle lui offre un alibi. Il ne lui cache rien, pas à elle, jamais. Mais quand il ferme les yeux, ce n'est pas Rosenbach qu'il observe dans ses cauchemars, c'est lui même. Lui qui devient fou, lui qui devient sans pitié, lui qui tue à tour de bras comme si c'était facile. C'est lui même qu'il redoute.

Alors il s'en va, Crane. Comme presque tous les soirs où il est libre. Le garage marche bien, et Alex n'a pas besoin de lui ce soir. Il ne veut pas rester chez lui à tourner en rond. Il a besoin de boire, de se défoncer, de tout oublier. Alors quand un ami l'invite chez lui à une petite fête, il n'hésite pas un quart de seconde. Elena reste chez eux, et lui ne la retient pas. Ça lui offre le champs libre pour profiter pleinement de cette soirée, peut être même pour ne pas rentrer seul. Pour ne pas rentrer tout court, d'ailleurs. Un tee shirt blanc, un jean troué sur l'un des genoux et sa veste en cuir dont il ne se sépare jamais sur le dos, il rejoint en moto la maison de son ami. La fête bat déjà son plein, la musique est assourdissante, l'alcool coule à flot et Crane - En pénétrant dans la maison- jette déjà un œil à toutes ces courbes qui se déhanches au rythme de la musique. Il se faufile à l'intérieur, saluant son ami avant de se servir un verre, puis un autre, puis un autre. Jusqu'à ce que tout s'arrête. Tout devient noir, silencieux. Ça surprend la totalité des invités, mais le brun se persuade que ce n'est qu'une petite coupure. Il est bien loin de se douter que ça touchera toute la ville, que le courant ne reviendra pas avant le petit matin. Quelques invités partent déjà, vidant la maison alors que Daryl - déjà bien alcoolisés- se décide à reprendre un verre en attendant que la lumière ne revienne. Il tentait de rejoindre le bar, avant que quelqu'un ne le bouscule. Il râle, Crane, fronce les sourcils en entendant cette insulte qui s'échappe des lippes du garçon qui le percute. Mais il n'a pas le temps de le rattraper, marmonnant un juron dans sa barbe avant de trouver le chemin jusqu'au saint Graal. Verre en main, il se faufile de nouveau à travers la foule, atteignant le jardin. C'est plus calme qu'à l'intérieur, éclairé par la lune. Du coin de l’œil, il observe une silhouette contre le mur, celle qui l'a percutée et qui semble se délecter d'un joint après en. Prenant quelques gorgées de son whisky, il rejoint le garçon, prenant sans même un mot le tube qu'il à entre les doigts pour en prendre une taffe. "Vu l'insulte de tout à l'heure, tu me dois bien ça. Merci." Il fronce les sourcils, Daryl, en recrachant la fumée. "C'est de la merde ton truc." Puis il l'écrase au sol avant de sortir de quoi rouler le sien. "Je sais pas qui t'as vendu ça, mais on t'as arnaqué." D'un geste rapide, maîtrisé, il prépare de quoi fumer, portant le joint à ses lèvres avant de l'allumer de son briquet. Il prend quelques bouffées, puis le tend au brun face à lui. "Et sinon à part bousculer les gens et les envoyer chier, tu fais quoi ici ?" Crane tourne la tête derrière lui, observant cette vue imprenable sur la ville qu'il a depuis le jardin. Il se stop un instant, parce que bien que bien atteint par l'alcool, il se rend compte que la ville paraît sombre, inexistante. "...Je rêve ou... Tout est éteint ?"

L'alcool coulait à flot, la musique était bonne, tout comme l'ambiance. Les filles se déhanchait sous le regard de Crane. Bref, la soirée ne faisait que commencer et le brun ne se gênait pas pour enchaîner les verres et se rapprocher un peu plus de cette petite brune qu'il a remarqué dès son arrivée. Il ne veut pas rentrer, mais il ne veut pas être seul. Il cherche à oublier, à s'abandonner entre les différents produits qui circulent dans son organisme et les draps qu'il compte bien partager avec la jeune femme. Mais l'électricité se coupe. la maison se plonge dans l'obscurité, et il perd la brunette des yeux. Elle s'en va, très probablement, comme la plupart des invités de la fête. Le silence règne déjà, alors que les autres s’affairent pour illuminer quelque peu l'endroit. Daryl, lui, cherche de quoi rendre son état encore plus lamentable qu'il ne l'est déjà. Sur le chemin, il se fait bousculer, et n'a pas le temps de répliquer, si ce n'est ces petits mots qu'ils murmure dans sa barbe avant de prendre son verre. Il a besoin d'air, il fait bien trop chaud à l'intérieur et l'ambiance tamisée n'a jamais été son truc. Et puis il observe cette silhouette, le garçon qui l'a poussé. Doucement il s'en approche, prenant son joint entre ses doigts sous les protestations du garçon.

D'un ton calme, sans même poser les yeux sur lui, il répond. "Ta soeur." Levant les yeux ciel. C'est lancé dans un soupir, d'un dédain sans nom, alors qu'il critique déjà ce qui foule ses lippes. Un léger rire s'échappe de ses lèvres en écoutant la question de son interlocuteur alors qu'il pose enfin son regard sur lui. "Pas loin, ouai. En tout cas je m'y connais mieux que toi." S'il savait d'où partait Crane, il n'oserait même pas poser une telle question. Le brun s'en amuse, écrasant le mégot à terre en râlant lorsqu'il entend de nouveau la voix du garçon. "A part te plaindre, tu sais faire quelque chose ?" Il lève une énième fois les yeux au ciel avant de reprendre. "C'est pas de ma faute si t'es un pigeon." Puis il s'affaire à son tour, roule un nouveau tube, le tendant à son collègue. "Évidemment que c'est mieux. Je prends pas de la merde, moi." Et puis finalement, entre deux taffe, il lui demande la raison de sa présence ici. Ils ont tous une excuse pour être là, entre ces lieux. Hochant doucement la tête, Daryl souffle sa fumée avant de reposer ses iris sur l'inconnu. "A peu près la même chose..." Et il avait bien trop de choses à oublier. Finalement, c'est l'obscurité qui plane sur la ville qui obtient toute l'attention du garçon, alors qu'il se tourne vers la vue que lui offre la maison. Il envoie immédiatement un message à sa boss et à sa meilleure amie pour s'assurer qu'elles vont bien, et en reçoit un dans la foulée de sa femme, Elena. Les yeux rivés sur l'écran, il peine à croire ce qu'il lit, avant d'annoncer tout bas. "C'est pareil dans toute la ville..." Il tourne son regard vers le garçon, reprenant une taffe de son joint avant de le lui tendre. "Ouai, j'espère. C'est quand même chelou..." Puis il range doucement son portable dans la poche de sa veste. "Et donc...? T'arrive à oublier ?" Il revient doucement à leur conversation. Mais au fond, c'est lui qui essaye de détourner sa propre attention.

Après la coupure de courant, après que ce garçon l'ai bousculé, Daryl ne se fait pas prier pour rejoindre l'extérieur. Il a besoin d'air frais, de s'éloigner du groupe, de fumer - aussi-. Alors il sort, rejoignant le jardin où il revoit cet inconnu. Sans aucune gêne, sans aucun mot, il s'empare du joint du garçon, sous les complaintes de ce dernier. Il esquisse un léger rire à l'entente de sa réponse, arquant un sourcil. "Insuffisant ? Tu m'as regardé ?!" Il le prendrait presque de haut, tant Crane à confiance en lui, en sa prestance, en son physique. Lui, pas assez sexy ? Connerie. "Tu t'es pris pour qui, sérieux ?" Ce n'est pas une réelle question, plutôt une remarque des plus condescendantes, levant les yeux au ciel. "Ca fait longtemps que je fais plus ça." Longtemps qu'il a joint Alex, longtemps qu'il ne se contente plus d'être ce petit dealer de pacotille. Lui est bien au dessus de ça. Lui a bien plus important à gérer que des ados en manque de fun. Et puis il écrase ce mégot sous ses lourdes chaussures, sous ses Docs qu'il a payé une fortune et dont il est fier. Il roule à son tour, concentré dans ses gestes en écoutant distraitement les garçon. "Laisse moi en douter." C'est soupirer, encore une fois sur un ton condescendant.

Il le termine enfin, le portant à ses lèvres avant de le tendre au garçon. Évidemment qu'il est mieux, il sait d'où vient sa came, il sait que c'est de la bonne qualité. Qu'il ne vend et n'achète pas n'importe quoi. "Sûrement plus de choses que toi." Daryl relève son regard, un fin sourire provocateur au coin des lèvres alors qu'il récupère son bien. Il prend son pic, utilise ses propres mots contre le brun. Ça l'amuse, Crane, de le faire tourner en bourrique. De jouer avec les nerfs des gens en général. Et puis soudainement, le calme, la noirceur de la ville attire ses prunelles. Elena le prévient que c'est pareil dans toute la ville. Chez eux, à Brooklyn, à Manhattan, dans le Bronx... Partout. Ca l'inquiète, Crane. Parce que de mémoire, ça n'était encore jamais arrivé. Pas quelque chose avec autant d'ampleur. Il a l'impression de rêver, les yeux perdu dans l'obscurité. Ou alors c'est peut être l'alcool qui lui donne cette impression. Il faut dire qu'il n'a pas lésiné sur les verres, et qu'il termine d'ailleurs d'une traite celui qu'il avait emmené avec lui dehors. Les yeux portés sur l'inconnu, il hoche la tête lorsqu'il lui répond, murmurant en guise de réponse. "Ouai... Je compatis." Quoiqu'il fasse, il peine lui même à oublier ses démons. C'est probablement le cas de tout le monde, d'ailleurs. Le brun se tourne, tandis ce que Crane lui prend le tube des mains pour le porter à ses lippes. Il fixe un instant le garçon qui se présente, haussant les épaules en crachant sa fumée. "On s'en tape... ?" Peu importe qui il est, ils ne se reverront probablement jamais. Comme la plupart des gens qu'il a croisé dans cette soirée. Il n'a pas l'envie de se présenter, pensant perdre son temps. William l'oubliera, comme tout le monde, alors à quoi bon ? Finalement, c'est tout autre chose qui capte son regard, alors qu'il contourne le garçon, tube calé entre les lippes. D'un geste maladroit, manquant de tomber, il s'avance en enlevant ses chaussures sur le chemin, rejoignant la piscine dont l'eau lui donne terriblement envie tout à coup. Il n'y plongera pas, il a simplement besoin d'y tremper un peu. Alors calmement, il s'assoit sur le rebord, les yeux fixé droit devant lui, laissant ses pieds et ses chevilles glisser dans l'eau fraîche. "Daryl." Il tourne doucement la tête vers William, reprenant une dernière taffe de son joint avant de reprendre. "Je m'appelle Daryl. Mais encore une fois; On s'en tape."

La coupure ne l'inquiète pas plus que ça en premier lieux. La première pensée de Daryl est d'aller se prendre un verre, en observant toutes ces silhouettes qui se dirigent vers la sortie. De petites natures dont l'obscurité à coupé l'élan. Lui n'en a que faire, persuadé que ça reviendra, qu'ils pourront de nouveau s'amuser, profiter de la fête qui partait dans de bonnes directions jusqu'ici. Sur le chemin, pourtant, il se fait bousculer, et rejoint peu après cet énergumène qui a osé l'insulter. Il ne se gêne pas, Crane, il ne se gêne jamais. Il fait comme chez lui, s'armant de ce joint qu'il trouve bien trop fade, de piètre qualité. Et puis les répliques fusent de part et d'autres, tandis ce que le brun hausse un sourcil. "Pas assez bien regardé, à priori." C'est sec, presque froid, pourtant ce sourire qu'il réprime est amusé. Il à confiance en lui, Crane, confiance en son physique avantageux. il en a usé un nombre incalculable de fois, d'ailleurs. Et puis ce petit rire foule ses lippes tandis ce que l'inconnu reprend la parole. "C'est ça ouai..." Il lève les yeux au ciel, incrédule à ce qu'il lui raconte. mannequin, et puis quoi encore ? De toute manière il se fiche pas mal de savoir qui il est.

Les pics fusent encore et encore. C'est un jeu qui s'instaure, quelque chose de bon enfant, finalement. Ca pourrait partir en vrille. Ce garçon, il pourrait se mettre en colère, et amené Daryl dans cette colère. Mais non. Crane s'en amuse, puisqu'il n'a pas l'air de se vexer. mieux encore il y répond, et il y répond bien. Lui au moins n'a pas peur de se frotter à lui, sans pour autant aller trop loin. William. Il se présente à lui, tandis ce que Crane évite la question. Ce n'est pas important à son sens. Parce qu'il l'oubliera, le garçon, à un moment ou à un autre. Sorti de cette maison, ils ne se reverront pas, alors à quoi bon ? Le brun rejoint la piscine, se délestant de ses chaussures au passage pour tremper ses pieds dans l'eau glacée. Il ne prête plus vraiment attention au garçon, jusqu'à capituler et évoquer son prénom à son tour. Will prend place à ses côtés, arrachant un sourire à Crane qui hoche doucement la tête. "Tu vois ? Qu'est-ce que je disais ? On s'en tape." C'est répété, encore une fois, comme un comique de répétition. Ou alors ça le fait rire parce qu'il est un peu bourré. Et défoncé. En tout cas il commence doucement à sentir les effet de ce joint, et de l'autre qu'il a fumé plus tôt dans la soirée, surtout. Le garçon tend la main vers lui, alors qu'il la fixe sans vraiment comprendre. il capte son attention, remontant son regard sur le visage de son interlocuteur. "Tu rêves." Personne ne touche à ses affaires. S'il veut fumer, pourquoi pas, mais c'est Daryl qui se chargera de rouler. Fourrant les mains dans ses poches, il en sort de quoi se faire un nouveau tube, s'activant d'une main habile. Même avec de l'éthanol dans le sang et étant défoncé, il arrive à le faire sans aucune difficulté, bien trop habitué à effectuer les mêmes gestes encore et encore. Si ses sœurs savaient.. Le tube entre les lippes, il allume son briquet et tire quelques taffes, soufflant sa fumée avant de tendre le joint à son nouvel ami, silencieusement. Les yeux rivés sur l'eau, il y observe le léger mouvement qui la perturbe, et le reflet de cette pleine lune qui lui paraît plus belle que jamais. Et puis, distraitement, il regarde derrière lui, tandis ce que la plupart des invités rentre à l'intérieur. Les bougies éclairent l'intérieur et les invités restants s'y sont regroupés. "...J'ai pas envie de rentrer." Information des plus intéressantes... Il se sent obligé de l'annoncer, en les voyant là, tous les deux, tout seuls, alors que tout le monde semble préférer le confort de la maison plutôt que l'extérieur. Mais lui, lui il est bien là. A fumer, les pieds dans l'eau, dans le calme le plus total. Puis il pose son attention sur le garçon, récupérant son bien pour en prendre de nouvelles taffes. Hésitant, il brise finalement le silence. "Tu fais quoi toi ? Tu reste ?"

L'alcool lui monte à la tête, autant que toutes les substances qui traverse ses veines depuis le début de cette soirée. Il est bien, pourtant. Il aime cet état, ce sentiment de planer complètement, d'être là sans être là. Il se laisse guider par son instinct, par ses envies, sans réfléchir à la suite. Il profite, sans être certain de se rappeler véritablement de ce qu'il se passera ce soir au petit matin. Peut être qu'il mettra des heures demain pour s'en souvenir. Peut être qu'une grande partie de ses actions resteront floues, comme un véritable trou noir. Peu importe, il est bien, là. Il profite de l'air frais, Daryl, rejoignant cette silhouette qui l'a percuté quelques minutes plus tôt. Les répliques fusent, arrachant presque malgré lui un sourire au brun. "Apparemment non, tu ne sais pas." Il se vante, Crane, encore et encore. Il ne démordra pas sur son physique avantageux, il sait parfaitement ce qu'il vaut là dessus. Et puis c'est au tour du garçon de se vanter, prenant un véritable air de diva qui fait lever les yeux de Daryl au ciel en soupirant. Il se pince les lèvres, fixant le brun avant d'avouer, en murmurant. "Inconnu au bataillon. Je sais pas qui t'es et je m'en fou complètement."

Il n'a pas de tact, Crane, et il se fiche éperdument de vexer l'inconnu en face de lui. Il dit ce qu'il pense, roulant ce joint avant de le partager. Il se permet de répondre aux piques de l'autre, avant que l'eau de la piscine ne l'attire, ne l'intrigue. Les pieds dans l'eau, il laisse William le rejoindre, annonçant à son tour son prénom. Seule info qu'il veut bien lui laisser. Il perd ses prunelles sur la maison, sur tous ces invités à l'intérieur qui les ont laissés seuls. Il ne veut pas rentrer. L'air est doux, l'eau le calme, le silence le détend. Et même la présence de ce mannequin ne le gêne pas le moins du monde. Le garçon lui tend de nouveau le tube dont il s'empresse de tirer une taffe, arquant un sourcil en observant ses mouvements. Il ne détache pas ses yeux de cette silhouette, là, dans l'eau, qui revient rapidement à ses côtés. Après tout, plonger là dedans n'est pas une mauvaise idée. Alors à son tour, il se redresse, se baissant pour glisser entre ses doigts ce qu'il attend de fumer, puis se débarrasse de ses vêtements en trop avant de plonger. Revenant à la surface, il plaque ses cheveux en arrière, rejoignant à son tour le rebord contre lequel il s'adosse, aux côté de William. A son tour, il tend la main, piquant une taffe de ce joint, les yeux perdus sur la lune et ces étoiles qui captent toute son attention. La tête en arrière, elle est la seule rescapée, hors de l'eau, alors qu'il l'appuie sur le rebord fermant les yeux un instant. Il ne remonte sa main que pour tendre l'objet à son nouvel ami, sans prendre le temps de rouvrir les paupières. "Ca fait longtemps que je me suis pas senti aussi... Détendu." Un léger rire parcours ses lèvres, alors qu'il s'empresse de mordre l'inférieure. Même la panne de courant à cessé de l'inquiéter. Il est simplement bien, là. Et finalement, doucement, il se redresse, l'eau lui arrivant à la ceinture, passant une main dans ses cheveux avant de reposer ses prunelles sur le garçon. "...Quoi ? Pourquoi tu me regarde comme ça ?"

Il sourit, presque heureux de le voir sortir de ses gonds après la remarque qu'il lui a lancé. Il ne le connait pas, et il se fiche de qui est ce mec. Ça semble outré son interlocuteur, et ça c'est un point bonus pour Crane qui arque un sourcil, ce petit sourire au coin des lèvres. "Nope. Aucune. Jamais. Et je m'en fou complètement." Il se pince les lèvres, hausse les épaules comme pour dire "Sorry not sorry" et souffle sa fumée avant d'ajouter. "Nevada City, pour ta gouverne. Et je suis ici depuis septembre." Il n'a donc pas vécu dans une grotte. Il ne prête simplement aucune attention aux célébrités, si ce n'est Lou Rosenbach, parce que c'est sa meilleure amie. Le reste, il s'en fiche pas mal. Après quelques phrases échangées, Daryl se dirige finalement vers la piscine, bientôt suivit de son nouveau compagnon de fumette. Les pieds dans l'eau, les deux hommes ne restent pas bien longtemps assit là sur le rebord. Ils rejoignent tour à tour l'eau, se débarrassant de leurs vêtements au préalable.

Calé contre le rebord, Crane profite un instant du calme et de la sérénité que le moment lui apporte. Entre ce joint qu'il termine doucement, le silence, l'alcool qui coule dans ses veines, et l'eau qui le submerge. Il ne peut pas être mieux, là, souriant doucement en fermant les paupières, avant de se redresser, surplombant William. Ses yeux trouvent les siens, qu'il trouve trop insistants tout à coup. Arquant un sourcil, il interroge le garçon, observant ce dernier le rejoindre, réduire cette distance entre eux sans le quitter des yeux. Ses iris plantées dans les siennes, Crane est incapable de reculer, hochant doucement la tête, un léger sourire au coin des lèvres il finit par répondre doucement. "Je ne me posais absolument aucune question." Un léger rire parcours ses lippes, et, presque machinalement, il fait un pas de plus vers William, les prunelles toujours vissées dans les siennes. "Mais ravi de l'apprendre. T'ouvre enfin les yeux, c'est cool." Et puis un silence, léger. Un de ceux qui ne sont absolument pas gênants. Un de ceux qui fait soudainement palpiter son cœur, parce qu'il se rend compte de la maigre distance qui les séparent. Parce qu'il se rend compte, surtout, que ces infimes centimètres ne le dérange absolument pas. Peut être même... Qu'ils paraissent de trop. Mais Daryl n'a pas les idées claires, floutées par l'éthanol et l'herbe qui embrument son cerveau. Il a bien trop bu, il est bien défoncé, il n'y a que cette explication. Il n'y a que ça pour expliquer son regard qui vacille entre le regard du brun qu'il perçoit grâce aux reflets de la lune, et ses lippes qui attirent les siennes. Sans même s'en rendre compte, son palpitant s'est emballé, tandis ce que son visage se rapproche du sien, et que ses iris vacillent encore un peu plus vite d'une image à l'autre. S'il n'avait pas autant bu, il se serait reculé, il aurait rejoint les autres, et il aurait tourné le dos à William. Mais pour une raison qui lui échappe, il y'a quelque chose qui l'attire. Le mélange de toutes les substances ingurgitées et de la lueur de la lune, sans doute. Il ne voit rien d'autre. Finalement, après une hésitation et se rapprochement qui semble durer des heures, ses lippes trouvent les siennes, fébrilement, presque timidement. Un baiser qui ne dure pas plus de quelques secondes, puisque Daryl s'écarte déjà, rouvrant les paupières, portant son regard sur le garçon. Il est figé, Crane, pas certain de percuter ce qu'il vient de faire.

La drogue et l'alcool coulent dans ses veines. Il n'est plus tout à fait lui même, Crane. Embarquer dans le moment, dans le silence, dans ces pensées qui se floutent au fur et à mesure des minutes. Mais ça lui plaît. Il aime le fait de ne pas totalement avoir les pieds sur terre. De ne plus être lui même, de ne pas avoir à réfléchir. Il se laisse porter par la brise, par le silence qui l'entoure. Tout le monde est parti, ne laissant que Crane et son nouvel ami. Celui qu'il aurait -dans d'autres circonstances et dans un autre état - défoncé pour avoir osé l'insulter lorsqu'ils étaient à l'intérieur. Celui à qui il envoyait de spics. Il l'aimait bien, au fond, cet inconnu. Parce qu'il lui répondait, que ça restait dans la bonne humeur. Les pieds dans l'eau, le corps de Daryl ne se faisait pas prier pour rejoindre la piscine, profitant du rafraîchissement.

De nouveau, les répliques fusent les unes après les autres, arrachant un rire au garçon qui secoue doucement la tête, les yeux rivés sur William. "Et encore, t'as rien vu !" Sa confiance en lui était inébranlable. Daryl savait très bien ce qu'il valait, qui il était. Arquant un sourcil, il faisait mine de réfléchir avant de hausser les épaules. "Je me fou toujours de savoir qui t'es." Parce qu'ils ne se reverront probablement jamais. Et quand bien même ce mec faisait vraiment la une des magasines, ça ne le rendait pas plus intéressant aux yeux du garagiste. Soudainement, le temps semblait comme s'arrêter. Il ne sait plus où il est, Crane, ni même qui il est. Il n'a aucune idée de ce qui se trouve dans sa tête, son corps semble se guider lui même, sans qu'il n'en prenne réellement conscience. Ses yeux dérivent entre le regard du brun et ses lippes qui l'appellent avant qu'il ne cède finalement. Ses lèvres contre les siennes, son cœur s'est emballé. Le baiser ne dure que quelques secondes, alors qu'il se recule finalement, rouvrant les paupières complètement figé. Il n'arrive pas à comprendre ce qu'il vient de se passer, ce qui lui est arrivé. Pourquoi est-ce qu'il a embrassé ce garçon ? Et pourquoi lui ne l'a pas rembarrer ? Non, à vrai dire, cette réponse là il s'en fiche. Mais Daryl n'a pas le temps de réagir que William plaque déjà sa main contre sa nuque, l'entraînant dans une second baiser. A nouveau, il ferme les yeux, comme un automatisme, tandis ce que le garçon s'écarte déjà. Son cœur s'est affolé, il en sortirait presque de sa poitrine. Ca fait sourire Will, mais Crane lui est de nouveau figé, les yeux braqués dans les siens. Puis finalement, après quelques secondes, son visage s'endurcie. Il fronce les sourcils, se braque, pousse presque violemment au plus loin l'inconnu de lui. "Mais qu'est-ce que tu fou putain ?!" Il tente tant bien que mal de calmer son cœur, recule d'un pas, puis d'un deuxième. C'est un reproche qu'il lance, un regard ampli de colère. Pourtant c'est lui qui a fait le premier pas, mais son cerveau refuse de l'intégrer. Comme si tout était de la faute du mannequin. "Je suis pas comme ça bordel, t'es taré !" La voix s'élève, sans qu'il ne puisse détourner le regard du garçon. "Pour qui tu te prends sérieux ?!" Reproche sur reproche, il étale sa colère. Mais c'est contre lui même qu'il est en colère, alors que - comme pour se rassurer - il lance sa dernière carte en pleine face de William. "Je suis marié, merde." 

Il est figé Daryl, sans comprendre ce qu'il vient de se passer. La minute d'avant, il riait et envoyait de spics à cet inconnu qu'il vient de rencontrer. Il fumait, il buvait, il profitait de l'air frais et du silence que les autres invités avaient bien voulu lui accorder. Et le voilà maintenant, ses lèvres contre les siennes, sans comprendre ce qui l'a poussé à faire ça. Il est perdu, et il renie surtout. La colère le gagne lorsque William prends les devants et l'embrasse à son tour. Pourtant, ce baiser, il en profite. Il ne l'a pas repoussé, il ne s'est pas défendu. Il ne s'est reculer qu'après coup, dans le déni total de ses actes. Crane rejette la faute sur le garçon, hausse la voix, le pousse au plus loin de lui. William à beau affirmer que c'est Crane qui a fait le premier pas, ce dernier secoue la tête au moindre de ses dires. Il n'a pas la même vision des choses, ou plutôt il refuse de l'admettre. C'est impossible, improbable. C'est de sa faute à lui, ça ne peut être que ça. Un léger rire s'échappe de ses lippes malgré lui alors qu'il rétorque immédiatement. "T'hallucine !" Son cerveau refuse l'information et il n'en démodera pas; C'est de la faute de William.

Le garçon sort déjà de l'eau, laissant Daryl complètement figé, perdu. Ses rétines le suivent presque malgré lui, alors qu'il lance sa dernière carte. Il ne sait même pas pourquoi il lui parle d'elle. C'est plus pour se rassurer lui même que pour envoyer un  énième pic au brun. Elena. Comme si ce mariage avait une quelconque importance, comme s'il devait se justifier. Et il a raison, le mannequin. Déjà qu'Elena ne supporte pas l'idée qu'il puisse s'approcher de trop près d'une autre... Si en plus elle savait pour ce baiser, elle disjoncterait. Il reste là un moment, Crane, passant une main dans ses cheveux, les paupières fermées à essayer de remettre les pièces du puzzle à leurs places. Son cœur se calme doucement, et c'est seulement quand son rythme cardiaque se radoucis qu'il se décide à sortir à son tour. Il enfile son jean, ses chaussures, et garde son tee shirt en main avant de pénétrer dans la maison. Il se fiche pas mal de savoir si les regards se tournent dans sa direction, traversant le salon pour rejoindre le bar. Il prend la première bouteille qu'il voit pour se servir un verre qu'il boit cul sec, avant de s'en resservir un autre. Verre à la main, il traverse de nouveau la pièce. Sa vue est trouble, sa tête lui fait un mal de chien surtout et il trouve le propriétaire des lieux pour lui demander s'il a quelque chose contre la douleur. A l'étage, qu'il lui dit, dans la salle de bain. Daryl ne se fait pas prier, montant les escaliers jusqu'à trouver la pièce indiquée. Éclairé par son portable, il rentre dans la pièce. Il aperçoit une silhouette, mais sa vue est bien trop floue, et la lumière trop faible pour qu'il puisse mettre un visage sur cette ombre. "Je fais que passer." Il bouscule presque le garçon, ouvrant l'armoire à pharmacie, et dépose son portable sur le lavabo au passage, la porte refermée derrière eux. Son tee shirt encore dans la main, la libre trouve à tâtons les antidouleurs qu'il avale sans se poser de question, s'appuyant sur le rebord du meuble en fermant les paupières. Ce n'est qu'en les rouvrant qu'il fixe le miroir, observant se visage partiellement éclairé en soupirant. "Oh putain... Sérieux ?!" Comme un reproche dans le ton de sa voix, il se tourne vivement vers le garçon. "Tu peux pas me lâcher ?" Complètement irrationnel dans ses propos, Daryl à la tête bien trop en vrac pour se rendre compte que c'est lui qui est entré ici, et pas l'inverse. Il ne voit que sa colère, que son incompréhension, reportant toutes ses émotions négatives sur le pauvre jeune homme.