A défaut de savoir qui participera, je ne fais intervertir que mes personnages pour le moment. Je ne sais pas s'il y a d'autres personnes dans la pièce, c'est pourquoi Momo ne voit "que" Terrence car il ne fait pas attention. A votre guise !
Promis, je me retiens de faire de grands posts interminables !!! 

Le cœur de Julian bat encore la chamade. Il est à la fois encore tremblant de s’être tant donné sur scène mais aussi choqué de ce qui s’est passé lorsqu’il a quitté ladite scène. Cette main attrapant son bras, la chaleur d’un corps qu’il n’arrive pas à oublier, et des lèvres qui viennent s’écraser sur les siennes, comme pour avoir le dernier mot. Plusieurs minutes plus tard, après la performance de Maria et même bien après celle de Mohamed, Julian ne peut se détacher de tous ces sentiments qui se bousculent dans son esprit. Il s’est un peu isolé, dans le calme et le silence — relatif évidemment — mais reste un peu en état de choc. Il a beau creuser, il n’arrive pas à se sortir ce baiser de la tête. Ce n’est qu’en comprenant qu’il reste seul dans les coulisses immédiates qu’il commence à s’acheminer doucement vers la salle de repos.

Mains dans les poches, le pas lent, il semble parfaitement détendu lorsqu’il entre dans cette salle fourmillant de vie, occupée par les autres candidats et quelques membres du staff, mais cette expression neutre n’est qu’une façade. A l’intérieur, il bout de milliers de sentiments sur lesquels il n’arrive pas à mettre des noms. Au bout de la pièce, occupant un bout du canapé, Mohamed, un bras passé autour des épaules de Terrence. Devant cette vision, il sent quelque chose se révolter à l’intérieur de lui et fronce les sourcils, perplexe face à cette émotion qu’il ne parvient pas à identifier. Mohamed, appelle-t-il après s’être frayé un chemin jusqu’à lui et ignorant royalement Terrence car ne se sentant pas capable de lui adresser un quelconque mot aimable. De même, il tente de parler le plus bas possible pour que personne d’autre ne les entende. On peut parler s’il te plait ? Julian pince les lèvres suite à sa requête, tout d’un coup hésitant.

Terrence trouvait plus sympa de s'installer dans une salle commune que dans sa loge individuelle, c'est pourquoi il avait gagné cette dernière quelques minutes seulement avant l'arrivée de Mohamed, le petit protégé de Sasha. Il espérait y trouver un écran pour suivre l'émission en live et s'était donc installé confortablement sur le canapé. Quand le français fait son entrée et vient se poser à côté de lui, Terrence ne peut que le laisser faire sans animosité - même s'ils ne se connaissent pas, l'Italien a l'impression de savoir énormément de choses à son sujet... Et cela semble être réciproque. Et moi donc. Dit-il en riant à la vue de ce petit clin d’œil. Si Sasha était son animal de compagnie ? Plutôt l'inverse non ? Mohamed est un genre de petit chien qu'on veut prendre sous son aile, si bien qu'il imite le gosse pour le regarder, étalant sa tête sur le dossier du canapé afin de contempler le plafond également.

Il avait entrouvert la bouche en croisant son regard pour le rassurer, mais c'est une nouvelle voix qui vient l'interrompre. Mohamed. Terrence manque d'exploser de rire à nouveau en entendant le gamin lâcher un "putain" discrètement en français avant qu'ils ne se redressent tous les deux en même temps, faisant désormais face à @Julian Miller. Celui-ci semble demander une audience avec le gamin, sans même prendre la peine de regarder Terrence. Ah ouais ? Il a senti Momo tressaillir à côté de lui. Il n'a clairement pas envie de lui parler. Sasha tu me revaudra ce sauvetage, Pense alors Terrence, levant discrètement les yeux au ciel.

Il se penche un peu en avant. Julian, c'est ça ? Lâche t-il détendu, tentant une approche amicale en souriant pour détendre l’atmosphère. Sans s'en rendre compte, il a posé une main sur la cuisse de Mohamed, un moyen comme un autre pour le rassurer. Au fond, il espère que Momo comprend qu'il prend le relais, qu'il n'a pas à s'inquiéter. J'ai pas eu l'occasion de te voir avant, mais franchement chapeau... La tension est à son comble. Il a envie de fuir, de laisser les deux gamins régler leurs problèmes... Pourquoi fallait-il qu'il soit en pleine zone de guerre, maintenant, lui qui ne rêvait que de voir la tenue complète de Sasha ce soir. Ta prestation... Ton écart suspendu... J'ai pas les mots... C'était wow.  Il marque une pause, tentant d'attirer l'attention de Julian sur lui avant que Mohamed ne se fasse engloutir par le canapé dans lequel il s'est enfoncé un peu plus. Je fais pas le poids face à toi, clairement pas.  Il rigole alors doucement, resserrant discrètement ses doigts sur la cuisse de Mohamed pour l'inviter à le suivre dans son petit cinéma.

Sasha, where are you ?  

A nouveau, sur le plateau, le tournage s’étire. L’émission diffuse toujours plus de vidéos des coulisses et des répétitions de la semaine précédente mais c’est quelque chose qui intéresse très peu Ivy. Tandis que ses compères parlent entre eux des candidats, elle se lève, lissant sa robe sur ses hanches et s’excuse auprès d’eux. D’un pas rapide, elle se dirige vers les coulisses et traverse le long couloir qui mène aux loges. Celles-ci sont particulièrement vides mais la grande dame sait où trouver tous les candidats. Dans la salle de repos. C’est là qu’elle se dirige. Pas besoin d’ouvrir la porte car elle n’était pas fermée. Cependant, elle doit quand même se pencher légèrement du haut de ses deux mètres — entre les talons et la perruque — pour ne pas s’exploser dans l’encadrement de la porte.

Dans la salle, c’est la cohue. D’un côté Roselya, Tino et Dany qui discutent plutôt calmement ou presque car Dany a l’air beaucoup plus excitée que les autres, et de l’autre côté Terrence, Mohamed et Julian. A y regarder plus longuement, elle sent les mauvaises ondes émaner du côté des garçons. Terrence a une main sur la cuisse de Mohamed et Julian ressemble à une bombe à retardement. I’ll deal with this shit later, se dit-elle en roulant des yeux. Elle se dirige alors vers les trois premiers candidats, dont les deux jeunes femmes avec qui elle a été particulièrement dure. Ea, les gars ! qu’elle s’exclame joyeusement. Hors de son rôle de jury, Ivy ne se sent pas obligée d’être aussi froide et cassante. Je voulais juste vous féliciter tous et toutes. Regard entendu vers ces dames. Elle adresse un doux sourire à Dany. Bon, t’as pas l’air trop traumatisée. Tant mieux ! ajoute-t-elle avec amusement avant de se tourner vers Rose et passer un bras autour de ses épaules. Ça va, Roselya ? Malgré son joli sourire et son air doux, la jeune fille a comme l’air encore un peu fébrile.

La mâchoire crispée, Julian ne quitte pas Mohamed des yeux mais à son grand désarroi, ce n’est pas sa voix qui lui répond. Il s’agit bel et bien de l’autre danseur assis à côté de lui et le plus jeune est obligé de serrer les dents pour ne pas directement lui demander si quelqu’un l’avait sonné. Pourtant, il n’y a aucune animosité dans ses mots. Il semble même… gentil. Mais quelque chose tracasse l’américain. Voir cette putain de main qu’il a posé sur la cuisse de Mohamed. Et à cet instant précis, il ne sait pas pourquoi ça le rend fou à ce point. Dans d’autres circonstances, avec n’importe qui d’autre, il aurait clairement compris qu’il ne s’agissait que d’un geste un peu fraternel. Après un bref soupire, il consent enfin à regarder Terrence et lui sourit. Ne te rabaisse pas comme ça, enfin… mais bon… tu as sans doute raison. Un haussement d’épaules innocent. Julian ne ressemble pas à quelqu’un qui sait être mesquin et pourtant, c’est assez mal le connaître que d’assumer qu’il est complètement innocent. Mohamed, lui, le sait pertinemment.

Alors que les autres font leur entrée, Julian repose enfin les yeux sur Mohamed qui prend un malin plaisir à ne pas le regarder. Il les détourne brièvement à l’arrivée fracassante de Dany et ne peut réprimer un petit rire amusé à sa réaction. Au moins, elle ne le prend pas mal et ne se laisse pas décourager, c’est le principal. C’est normal, c’est Ivy. Tu t’attendais à quoi ? Il lui adresse un sourire taquin qui ne veut pas à mal. Je pense pas que ce soit une question de faire le poids, au final. On est tous tellement différents dans nos styles que c’en est presque pas une compétition, j’ai l’impression.

Enfin, l’occasion qu’il attendait se présente. Distrait par quelque chose — peut-être une mouche —, Terrence se lève et lui laisse la place à côté de Mohamed. Bénissant tous les dieux qu’il connaît, Julian prend sa place. Le petit français ne daigne toujours pas le regarder mais peu lui importe. Il attrape son bras pour l’empêcher de s’échapper une nouvelle fois et se penche vers lui. À quoi tu joues, bordel ? murmure-t-il à son oreille, à l’abri des oreilles indiscrètes.

Bon en fait, Mohamed c'est pas un petit chiot qu'on doit protéger, mais plutôt un sale gosse en manque de sucre. Son attitude trahi un manque cruel de maturité par moment, c'est pourquoi l'arrivée de Dany Morgan est libératrice. Enfin un visage connu, enfin une personnalité un peu plus mature que ces deux gamins qui sont sur le point de se jeter à la gorge pour une raison qu'il ignore. Quoique, c’est peut-être tout simplement la faute de Mohamed, vu comment il qualifie Sasha de « Bestiole ». Il y a des limites.

Il abandonne le combat face à Julian. Il y a des guerres qu’on ne peut gagner. Ses yeux accompagnent chaque mouvement de la petite italienne jusqu’à ce qu’elle s’installe près d’eux. Je ne t’avais pas reconnu. C’est sympa en blond. Lui glisse-t-il en désignant ses cheveux blonds. Terrence s’apprête à plaisanter vis-à-vis de la remarque de Sasha sur sa danse, en lui proposant à Dany de l’aider avec la danse si jamais elle a besoin – sait-on jamais, son âme italienne ne peut laisser une compatriote en détresse – mais l’arrivée de Tino le coupe dans sa lancée… Ou du moins son regard, lorsque ce dernier vient s’assoir près d’eux. S’il croit pouvoir duper quelqu’un, ce ne sera certainement pas Terrence, qui sait reconnaître ce ces yeux remplis d’envies.  Lui aussi est un homme, et Dany ne laisse pas n’importe qui indifférent.

S’abstenant de tout commentaire, l’arrivée de @Sasha De Lorenzi a le don d’illuminer son visage et de le libérer du poids de sa responsabilité de « Papa Ours ».  Comme Tino l’avait fait plus tôt avec Dany, c’est au tour de Terrence de dévorer du regard Sasha, qui ne semble pas décidé à venir le voir. Vado a bere qualcosa. Souffle-t-il, comme pour se trouver une excuse et se lever. Il laisse enfin sa place au gamin face à lui. Terrence ne prend même pas la peine d’adresser un quelconque regard à Julian, bien trop absorbé par la silhouette que lui offre sa moitié. Il s’avance vers la table, frôle volontairement Ivy tandis qu’elle vient enrouler ses bras autour de la jeune fille. È la seconda volta che ti vedo così tesoro… Sei molto bella. Dit-il volontairement en italien, sans pour autant tourner la tête vers la principale concernée. Occupé à se verse un jus de fruit dans un verre en plastique, il écoute néanmoins la réflexion de Roselya et ne peut s’empêcher de sourire.  Terrence ne peut que remarquer sa combativité et sa volonté d’avancer.

Tu as raison totalement raison, il y a toujours du bon dans les critiques ! Dit-il posant sa main libre sur le bras de Roselya, comme pour la rassurer. Mais je pense que les gens s’inquiétaient simplement parce que tu t'es dirigée principalement sur les sucreries. C'est souvent suspect si tu veux mon avis. A nouveau, Terrence laisse un petit rire s'échapper.

Il s'écarte légèrement et porte son verre à ses lèvres, fixant à nouveau et avec toujours autant d’intensité Sasha. Il cache une partie de son visage derrière ce fichu bout de plastique, puis s’écarte pour laisser passer Mohamed, qui semble se jeter sur le buffet dans une tentative désespéré d’échapper à Julian. Il ne va pas s’en plaindre, car en voulant l’éviter, il s’est vu « contraint » de se coller à Ivy. J’espère que tu ne m’en veux pas... Dit-il sur un air innocent. Son sourire pourtant en dit long sur sa pensée. …D’avoir changé la chorégraphie sans ton accord.

Un instant, son regard et son attention sont attirés par la voix de Mohamed — elle la reconnaitrait entre milles — qui parle encore de magie, cependant elle ne peut pas ne pas remarquer qu’il s’adresse à Julian d’un air espiègle. Que se passe-t-il entre ces deux-là, à présent ? A creuser, se dit-elle avant d’être ramenée sur Terre un frisson qui lui parcourt tout le corps alors qu’on l’effleure. Elle sait de qui il s’agit avant même de poser les yeux sur Terrence, car personne d’autre ne parvient à la faire réagir ainsi. Grazie, amore, ma, in realtà, è la terza volta che mi vedi così, répond-t-elle dans un murmure, incapable de s’empêcher de lui sourire avec de petites rougeurs apparaissant sur ses joues. Cependant, le répit est de courte durée car son attention est de nouveau happée par la voix de Roselya.

Loin d’être vexée par la réaction excessive de la blonde, Ivy laisse échapper un petit rire mais ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel comme elle sait si bien le faire, une réaction excédée quant à l’attitude de la jeune femme, tout en retirant son bras de ses épaules. Ça lui apprendra à essayer d’être aimable. Très bien, si tu le dis. J’espère que tu es prête pour la suite, réplique-t-elle nonchalamment en haussant les épaules. Si la Grande Dame ne comprend pas vraiment le coréen, n’ayant vécu là-bas que six mois et ayant largement profité de la capacité du peuple à parler anglais, elle comprend néanmoins suffisamment pour figurer la menace sous-entendue et lève un sourcil en la dévisageant quelques secondes un peu plus froidement pour la mettre en garde. Qu’elle ne s’avise pas de mettre ses menaces à exécution, quoi qu’elle ait dit.

Se détachant définitivement de la petite furie pour se relever, Ivy se tourne alors vers l’objet de toute son attention, bien qu’elle tente de ne pas trop le montrer. Elle ne sait pas si c’est elle qui le bouscule ou si c’est lui. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’ils se retrouvent alors proches. Beaucoup trop proches. Pourtant, cette proximité avec Terrence lui plait, la fait sourire. Elle aimerait pouvoir rester ainsi des heures mais impossible. Les rumeurs qui circuleraient à leur sujet risqueraient de tout gâcher, elle en a bien peur. Faisant un pas de côté pour retrouver un peu d’espace, elle lui sourit. J’ai dit ce que j’avais à dire. Si tu t’étais planté, ce soir, je t’aurais anéanti. Elle ricane malicieusement et se penche vers lui pour, en réalité, attraper un verre de champagne sur le buffet qui se trouve derrière lui. Eri molto fico, murmure-t-elle alors qu’elle se trouve juste à quelques centimètres de son oreilles. En italien, personne ne peut les comprendre. Ils sont à nouveau comme dans une bulle. Malgré tout, elle ne peut s’empêcher de poser une main sur son torse. Ta choré était géniale. Encore meilleure que ce qu’on avait fait. Je mentais pas quand je t’ai dit que j’étais fière de toi. Son regard, comme toujours lorsqu’elle le regarde, est beaucoup plus chaleureux qu’avec quiconque. Tu vas rendre le choix beaucoup plus compliqué pour les spectateurs. Entre Maria et toi, vous avez été incroyables.

Autour d’eux, plus personne n’existe pour Julian. Il ne voit plus que Mohamed et ce mouvement de recul qu’il effectue lorsqu’il tourne enfin la tête vers lui. Un mouvement de recul. Le danseur n’arrive pas à en croire ses yeux. Alors que, quelques semaines plus tôt, ils étaient incapables de rester séparés plus de quelques secondes, le voilà qui tente désespérément de l’éviter tandis que Julian ne demande qu’une chose : qu’ils parlent, qu’ils règlent cette situation que le jeune homme ne comprend pas. Pourquoi Mohamed nie-t-il toute la situation ? Déjà l’autre jour, par messages. Impossible de lui faire entendre seulement qu’il s’est bien passé quelque chose entre eux, au moins quelque chose de physique. Et quelle chose. Une attraction irrésistible pour l’un comme pour l’autre à laquelle ils n’ont même pas une seule seconde tenté de résister. Voilà que maintenant, Mohamed agit comme si rien ne s’était passé entre eux, comme si Julian n’était qu’un étranger, et pourtant, il n’a de cesse de répondre aux signaux de Julian, toujours décuplé. What the fuck ? Il fronce les sourcils en entendant le jeune français.

Un putain de magicien. Un putain d’escroc, oui. Il resserre la mâchoire en l’entendant le narguer avec son petit sourire provocateur. Il lui faut quelques secondes pour comprendre et réellement analyser ce qu’il tente de faire. S’échapper. Fuir comme un lâche. Une première fois, Julian le retient. Tu— Interrompu au milieu de ses mots, Julian reste interdit devant le déni dont fait preuve le jeune garçon. Pas maintenant. Des mots prononcés avec un tel dédain qu’il en reste un instant abasourdi, incapable de bouger et de le suivre. D’un œil rond, il le fixe tandis que Mohamed se rue sur le buffet. Son sang ne fait qu’un tour. Comme monté sur ressort, il se jette à sa poursuite et lui laisse à peine le temps de se saisir d’un amuse-bouche qu’il s’empare de son bras, juste au-dessus du coude, pour l’entraîner à l’extérieur, espérant trouver un endroit calme. Au passage, il a du mal à éviter Maria qui entre à ce moment même dans la salle de repos. Excuse-moi, fait-il sans réellement se soucier de savoir si Mohamed a pu l’éviter. Il jette un bref coup d’œil à la jeune femme qui semble choquée mais ne s’en préoccupe pas. Chaque chose en son temps.

Il entraine le français à l’extérieur, dans le couloir. Un regard à gauche, un regard à droite. Personne dans le couloir. Pas de caméra. Sans relâcher son emprise sur le bras du jeune homme, il choisit néanmoins de le tirer encore un peu plus loin, derrière les deux immenses enceintes entreposées dans l’arrière-scène qui les avaient dissimulés un peu plus tôt. Là, il s’arrête et plaque sans regret Mohamed contre le mur, l’empoignant alors par les deux bras. Va falloir m’expliquer ton petit jeu, là, dit-il en ricanant jaune. Tes messages l’autre jour. Tu prétends qu’il s’est rien passé entre nous, alors c’était quoi, tout à l’heure ?

Le bonheur de mettre en bouche ce simple bonbon sera de courte durée. Comme un enfant qu'on vient attraper pour mettre au coin, Mohamed se retrouve tiré vers la sortie avant même de pouvoir continuer à taquiner la belle Roselya. Quand il tourne la tête et voit que ce n'est pas un agent de sécurité qui l'embarque mes bel et bien Julian, ses yeux écarquillées appellent à l'aide Terrence -auprès de qui il se sentait intouchable jusqu'à maintenant, puis Ivy. Tous deux semblent bien trop absorbés par cet échange de courtoisie. C'est le karma, se dit-il.

A la vitesse de l'éclair, il traverse la pièce et bouscule malgré lui la pauvre Maria. Elle n’a rien demandé, elle est déjà choquée par un élément perturbateur qu’il ignore et pourtant, c’est auprès d’elle qu’il jette sa bouée de secours en tentant de l’attraper pour qu’elle le retienne. Il sait pertinemment que s’il franchi la porte, il ne reviendra pas intact. Dans un ultime moyen de rester ici, il tend la main vers elle, cherchant à attraper son épaule… Mari- Trop tard. Trop loin. La seule prise qu’il a, c’est ses cheveux, sur lesquels il tire un peu trop brutalement à cause de la furie de Julian.  Il ne voit pas, Momo, mais il sent qu’il a fait une grosse bêtise. Merde ! La porte se referme doucement devant ses yeux, avant même qu’il ne puisse réellement voir l’ampleur des dégâts sur la perruque de la jeune fille. Dé-déso- Sa voix s’évapore et s’éteint à l’instant ou la porte se ferme devant son nez.

En quittant les couloirs, son pouls s’accélère quand il réalise que Julian l’emmène littéralement vers son petit coin secret où il avait bravé l’interdit. Putain, Julian, arrête, bordel, qu’est-ce que – Il est encore en train de geindre, le gamin, cherchant à raisonner le danseur pour qu’il le laisse tranquille. Ce n’est ni le moment, ni l’endroit et Mohamed ne comprend pas pourquoi il s’acharne autant.  Si seulement il pouvait croiser des membres du staff ! Mais pas un rat à l’horizon, probablement sont-ils occupés ailleurs.

Les enceintes, il les voit à des kilomètres. Cette fois, c’est lui qui est pris au piège. Il s’attends à ce que Julian relance la partie, qu’il se venge pour tout à l’heure, mais non. Plaqué contre le mur et contraint d’y rester, Mohamed est tout d’abord estomaqué par sa question. De quoi – Souffle-t-il. Il veut feindre l’innocence immédiatement, mais le regard de Julian le pousse dans ses retranchements. Nerveusement, il soupire, baisse les yeux vers ses pieds quelques secondes.  C’est toi qui me dis ça ? Sa voix est hésitante, il cherche encore comment justifier son comportement de tout a l’heure. Comment pourrait-il avouer avoir pêcher ? Mohamed se mord alors la lèvre avant de relever la tête pour planter ses yeux accusateurs dans ceux de Julian. Tu débarques dans mon dos, tu commences ton petit jeu avec moi et après tu te met en colère…. Si t’es mauvais joueur c’est pas mon problème.

Particulièrement nerveux, il dégluti difficilement avant d’entamer une énième tentative d’évasion. C’est bon ? t’es content, tu m’as parlé, on peut y retourner maintenant ? Apparemment pas. En tentant de faire un mouvement pour repartir, son dos se décolle temporairement. C’est sans compter sur Julian qu’il le contraint à rester en place. Agacé d’être toujours pris au piège, Mohamed ne peut s’empêcher de lever les yeux au ciel. Il soupire, encore une fois et change de ton, totalement désespéré. Bordel Julian, mais tu veux quoi à la fin ?

Ils ne devraient pas être comme ça, pas devant tout le monde. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui manque à Terrence de taquiner un peu plus Sasha. Dans le plus grand des calmes, il laisse la grande Dame prendre ses distances, sans cesser de sourire niaisement, amusé à l’idée de pouvoir l’embêter un peu plus s’il le voulait. « Si » je m’étais planté… Non succede mai. Ricane-t-il en haussant les épaules, jouant la carte de l’hyper confiance. A vrai dire, il n’avait rien à perdre avec The Artist, mais plutôt tout à y gagner. D’ailleurs, c’était déjà gagné. Sasha venait de lui avouer qu’elle l’avait trouvé particulièrement sexy sur scène. Son coup était réussi et il ne peut s’empêcher de sourire, bien trop fier pour cacher ce sentiment qui l’envahi.

Terrence tourne la tête en voyant Tino et Dany partir l’un après l’autre et ne peut s’empêcher d’arquer un sourcil en voyant la silhouette de l’italienne disparaître derrière la porte. Hasard ? Non, pas pour lui. On ne la lui fait pas. Un peu jaloux de ce moment d’intimité qu’ils semblent s’autoriser, la main de Sasha contre son torse le ramène à eux. Incapable de lâcher ce sourire qu’il n’affiche qu’avec la Drag Queen, il se permet un clin d’œil à sa dernière remarque. Tout le monde a déchiré. Il abandonne son verre vide pour se saisir d’une coupe de champagne à son tour, afin de trinquer avec Sasha. Maria … Mh si si… Lo so che sei venuto qui per me. Souffle-t-il sans la quitter des yeux, prétendant se gratter l'épaule pour trouver un court instant la main d'Ivy qu'il frôle et caresse du bout des doigts.

Du coin de l’œil, il voit la douce Maria faire son entrée. Quand on parle du loup. Maria ! S’exclame en levant son verre, l’invitant à les rejoindre, sans vraiment comprendre le sens de l’expression qu’affiche son visage. Terrence a le temps de voir Julian arriver du coin de l’œil, évitant ainsi à nouveau Mohamed qui se fait entraîner dehors malgré lui… Le temps d’un sourire à Sasha, il entend le français jurer et tenter de s’excuser avant que sa voix ne disparaisse dans l’oubli. What the f-- Ses yeux écarquillés ne peuvent camoufler la surprise qu’il a en voyant que quelque chose cloche désormais avec la chevelure de l’hispanique. C’est… Une perruque ? Maria ! Ça va ? Inconsciemment, il contourne Ivy pour rejoindre sa coéquipière cherchant un moyen quelconque de l’aider. Il pose une main sur son épaule. Qu’est-ce—que --- Sash-- Ivy ?! Dit-il alors, les yeux toujours autant écarquillé en se tournant vers la Grande dame, cherchant une réponse au problème qui se présente devant lui. Pourquoi une perruque ?? Elle a un cancer ? Il se mord la lèvre, retenant toute question indiscrète et implore du regard sa moitié de les rejoindre.

Un fou rire la secoue lorsqu’elle entend Terrence susurrer ces mots doux en italien, rien que pour elle. S’il savait comme il a raison. Bien sûr qu’elle est venue pour le voir, en majeure partie. Une petite partie d’elle est venue pour saluer tout le monde et les encourager mais vu la réaction de Roselya, l’envie lui est passée très vite. Rester avec Terrence, qui la rassure et la fait sourire lui a paru une bien meilleure option. È questo che pensi? Elle ne manque pas de sentir la caresse de ses doigts sur le dos de la main. Comme elle aimerait pouvoir la prendre cette main, et la tenir juste un instant, mais elle pense aux rumeurs qui ont déjà circulées sur eux. Terrence l’aurait corrompue. Ils sont amants. Ses joues virent au rouge à cette pensée. Amants ? C’est ce qu’ils sont ? Probablement, oui, mais tellement plus que ça. Et tellement mieux. Alors que la porte qui s’ouvre pourrait distraire Ivy, celle-ci en profite pour rapidement serrer les doigts de Terrence entre les siens avec un petit sourire de satisfaction.

Mais tout s’arrête trop vite pour le goût de la Grande Dame. Terrence la contourne comme s’il ne la voyait plus et s’éloigne d’elle. Outrée, elle se retourne. La scène derrière elle est d’un chaos absolu. Elle a tout juste le temps de voir Mohamed disparaître par la porte de la salle de repos en leur lançant un regard désespéré. Terrence a couru vers Lilia mais quelque chose cloche quand elle observe son amie. Experte ayant l’œil, elle remarque immédiatement que c’est la perruque blonde que la jeune femme porte en se faisant passer pour Maria qui ne tient plus en place. Sans un mot, Ivy se poste devant Lilia et se penche sur elle, attrapant délicatement les bords de sa perruque pour la ramener par-dessus ses vrais cheveux bruns. T’en fais pas, ma douce, ça va. Que Lilia porte une perruque n’est pas spécialement le souci. Ce sont les conséquences de la voir sans cette perruque qui seraient dramatiques. Comme si son père ne l’avait pas reconnue même avec cette perruque — la vie n’est décidément pas un film. Mais tu colles mal ta perruque, aussi… marmonne-t-elle avant de lever les yeux vers Terrence. Amène-la aux toilettes, s’il te plait. J’arrive. Et c’est ainsi que, déchaussant ses talons aiguilles et perdant ainsi quinze centimètres, la Grande Dame se précipite vers sa loge privée pour y chercher tout le nécessaire pour recoller et fixer une perruque.

Contrairement à Mohamed, qu’il entraine toujours sans la moindre pitié, Julian n’a pas remarqué le désastre qui s’est déroulé dans la salle de repos, probablement par leur faute. Il n’a pas vu Mohamed s’accrocher désespérément aux cheveux de la jeune femme comme s’il était entraîné dans les ténèbres par le monstre sous le lit. Monstre qui ne remarque rien et se dit que le jeune garçon pourrait sans problème se détacher de lui sans grand effort. Il suffirait d’un coup sec. Mais Julian parvient tout de même à l’amener à l’abri des enceintes derrière lesquelles le petit français les avait entraînés un peu plus tôt et le plaque contre le mur. Clairement, Mohamed est frustré. Regarde-moi, putain. Il ne supporte pas cette manie qu’a le jeune garçon de baisser les yeux quand il se sent pris au piège. Il préfère qu’on le regarde dans les yeux, qu’on lui fasse face. Mauvais joueur ? Je suis mauvais joueur, moi ? Dans un élan de colère, remarquant que l’autre garçon tente encore de fuir, il plaque cette fois une main sur sa poitrine pour le repousser contre le mur. Tu restes là. Aucun espoir de compromis présent dans sa voix. Il est un peu rude, il s’en rend bien compte mais pour l’instant c’est plus fort que lui.

Je veux comprendre. Ses mots sont tranchants comme les lames d’un rasoir. Si Mohamed n’ose toujours pas le regarder dans les yeux, Julian ne se prive pas d’attraper son menton pour lui faire baisser la tête. Il a osé lever les yeux au ciel, en plus ? L’américain n’en revient pas. Comment ce gosse fait-il pour plonger encore plus dans le déni ? Peut-il s’enfoncer encore plus ? Je veux comprendre pourquoi t’as fait comme si rien ne s’était passé l’autre soir ? Par message. Alors que quand on a passé la nuit ensemble, tu disais pas la même chose. Recevoir ce message de Mohamed niant complètement qu’il s’était passé quelque chose entre eux, alors même que c’était un message privé qui n’était destiné à personne d’autre lui a fait un mal que Julian n’a pas encore su s’expliquer, comme un pieu planté dans la poitrine. Non loin, il entend des voix qui se rapprochent et se force à se taire, gardant le français piégé entre lui et le mur. Le cœur battant à tout rompre, il attend avec anxiété que les voix les dépassent et s’éloignent. Il n’a vraiment pas besoin du genre de drama qui surviendrait si des gens venaient à les surprendre. Mohamed est déjà une machine à drama, ça lui suffit amplement. Je veux que tu assumes, putain. Et que tu arrêtes de te comporter comme une girouette à la con. Tu peux pas continuer à prétendre qu’il s’est rien passé et ensuite m’attraper comme tu l’as fait tout à l’heure.

Julian marque une pause pour relâcher la poitrine de Mohamed, lui laissant le choix de partir ou de rester. Alors tu choisis, soit il se passe quelque chose, soit il se passe rien. Plus rien.

Il se prend un savon monumental, le gosse qui n'a rien demandé... Et ce n'est pas quelque chose qu'il apprécie tout particulièrement. Acculé de toute part, Mohamed est dans l'incapacité totale de trouver une solution, une réponse à donner pour calmer la colère de Julian. Le danseur veut une explication de la part du magicien, qui lui est dans l'incapacité totale de se justifier. " Désolé, j'ai merdé, j'agis sur des coups de tête dans je panique "... Il va vraiment passer pour un con.

Contraint de regarder Julian dans les yeux, son cerveau tourne à mille à l'heure. Oui il a nié, parce que ce n'était rien, ou du moins, Mohamed voulait s'en persuader après avoir pris la fuite ce matin là. Pourtant, à l'audition, il l'avait vu et ne pourrait nier avoir été un tant soit peu heureux de le revoir au cours de l'émission. Il se mord la lèvre, gêné par l'insistance de ce garçon qui le pousse dans ses retranchements en le sortant délibérément de sa zone de confort. Lorsqu'il entend les pas non loin, Mohamed a les yeux qui s'écarquillent. L'idée d'appeler à l'aide lui traverse l'esprit, jusqu'à ce que la raison lui intime de se taire.

Non, il ne peut pas continuer de nier ce que son cœur lui dit, mais en revanche Mohamed est tout a fait capable de ne pas céder à la tentation cette fois. Surtout quand la peur le prend aux tripes quand il est question de créer quelque chose de sérieux. Il ne connait pas, ne veut pas connaître pour l'instant. Son chaos est confortable, il n'a pas besoin d'attirer Julian avec lui dans cette boucle autodestructrice.

Alors tu choisis, soit il se passe quelque chose, soit il se passe rien. Plus rien.

Droit comme un piquet, les paroles de Julian ont l'effet d'une douche froide. Le ton employé et l'ultimatum ne lui plait pas, si bien que le Français fronce les sourcils. Le visage de Mohamed est figé, malgré son cœur qui perce ses tympans. Alors ce sera plus rien. Finit-il par dire, sur un ton plus froid qu'il ne l'aurait voulu. Il ne peut pas. C'est impossible. Il n'y a pas de futur possible pour l'instant.

Conscient d'avoir probablement mis KO le danseur par l'expression qu'il affiche, Mohamed soupire et décide de contourner Julian. Il voudrait s'excuser, se justifier, mais il en est tout bonnement incapable. Ses pas le guident vers un exutoire, sans qu'il prenne la peine de se retourner, abandonnant alors Julian comme il l'avait fait avant son passage sur scène. Son cœur est lourd, hurle à l'injustice, mais Mohamed s'oblige à garder la tête froide.

Hors de question de retrouver toute la clique. Momo va directement à la sortie de secours pour fumer une autre cigarette, histoire de ruminer seul dans son coin.