RETOUR DE GUERRE

@Nina Leroux & @TINO RAMÍREZ

Il était encore tôt dans la matinée, quand l’avion qui rapatriait la fine équipe de choc, se posait sur le sol New-Yorkais. Ils arrivaient de là où ils étaient partis, mais bien moins nombreux. Josh et Redfly manquaient à l’appel, étant tombé sous les balles. Deux morts que Tino allait avoir du mal à digérer. Josh, il ne le connaissait pas, mais ce gars-là, il était comme Redfly. Il s’était engagé juste pour payer plus de confort à sa famille. Du Salvador, il avait appelé la femme de Redfly. Ou l’ex-femme, il ne savait plus vraiment. Ils se séparaient, mais au fond, ils s’aimaient encore. Il n’en doutait pas. Elle était tombée sous le choc, incapable de parler. Des morts, il en avait annoncé souvent aux familles de ses camarades. Il avait l’habitude. Mais ça n’enlevait pas la douleur des mots. C’est donc brisé, qu’il reprenait le chemin de son appartement, après avoir salué ses camarades. Son sac sur l’épaule, une cigarette en bouche. Il espérait que la nicotine le détende, mais ça n’avait plus le même effet que dans le passé. Il devrait pourtant être fier. Alvarez n’est plus. Sa mission est terminée. Alors pourquoi est-ce qu’il lui restait une impression de mal fini ?  

Soupirant, d’un pas lent, il passait le pas de sa porte d’entrée. Son sac, il le laissait à ses pieds, non loin, et sans faire un bruit, il scrutait l’appartement. Rien n’avait changé là-dedans. En même temps il n’était parti que trois jours. Trois jours qui lui semblaient avoir été une éternité. Doucement et en silence, il se dirigeai vers la chambre. La porte est encore ouverte, et le jour commence à filtrer à travers les rideaux. L’épaule contre la porte, il pose ses yeux sur la fine silhouette de Nina, endormit dans ses draps. Un petit sourire se dessine enfin sur ses lèvres. Qu’est-ce qu’elle peut bien foutre avec un type comme lui ? Elle se met en danger. Ou... N’est-ce pas plutôt lui qui la met en danger ? Elle est si jeune, si naïve. Parfois, il en vient à se sentir tellement égoïste. Cette fille-là n’est pas pour lui, et pourtant, il n’essai même pas de la mettre dehors. Parce que ce qu’il y en entre eux, c’est comme un champ magnétique. C’est physique, et plus encore. D’un mouvement lent, et délicat, il ferme alors la porte de la chambre pour qu’elle ne soit pas dérangée. Il se dirige vers le frigo, et se prend un jus de fruit, avant de venir s’affaler dans le fond du canapé. Il est fatigué, à bout de nerf. Posant ses pieds sur la table basse, il lève la petite bouteille de jus d’orange jusqu’à ses lèvres. Il réfléchissait à toute cette aventure, se demandant s’il devait passer voir la femme de Redfly.

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Le weekend avait été long, plus que d’ordinaire. Du moins, depuis le samedi soir, quand Tino avait fini par me répondre, que j’avais compris qu’il était parti faire sa mission au Salvador, pour le père de celui qui m’avait enlevé. J’étais toujours inquiète quand il avait des journées plus longues, mais là, voyant les 48h dépassées et sans nouvelles je n’avais même pas eu le cœur à me rendre au festival des lanternes, rendez-vous que je ne manquais pas depuis mon arrivée ici. J’avais passé la soirée à manger des glaces devant Netflix, mon téléphone toujours dans la main. J’avais fini par m’endormir autour des 4h du matin, du moins d’après la dernière heure que j’avais vu sur mon téléphone.

Aux alentours de 7h je fus cependant réveillée par un bruit de porte. Mon sommeil n’avait, de toute manière, cessé d’être entrecoupé par mes inquiétudes ou des impressions de bruit. Seulement là, ce n’était pas une impression. Les yeux ouverts, je pus constater que la porte de la chambre était fermée. Le cœur battant d’un seul coup à cent à l’heure, je crus d’abord à un cambriolage. Regardant autour de moi, je n’avais rien pour me défendre. Je me levai doucement du lit, sans bruit, avant d’entendre un verre se poser sur la table.

Je compris alors qu’il ne s’agissait pas d’un voyou. J’ouvris alors la porte, me posant mille questions sur le fait qu’il ait une journée de retard. J’avais peur de l’état dans lequel je pouvais le trouver. N’entendre aucune parole me rassura tout de même, il avait été capable de passer la porte seul. J’avançai alors, me rendant compte que j’étais encore en jean et t shirt, jusqu’au salon. Alors, je le vis… Tino était là, sur le canapé, et malgré le peu de lumière ambiante je percevais ce visage sombre. « Tino ! » ne pus-je m’empêcher de presque crier, ayant eu tellement peur de ne pas le voir revenir ou bien à l’hôpital ou je ne sais où. Je m’agenouillais sur le canapé à côté de lui, et posai mes mains sur ses joues, le forçant à me regarder avant de l’embrasser. « Ca s’est mal passé ? » lui demandai-je alors. Je ne savais pas vraiment quoi dire sur le moment, je voulais surtout savoir comment lui allait. J’aurais voulu lui en vouloir de ne pas m’avoir dit où il partait mais il m’avait au moins épargné une journée à me ronger les sangs en le sachant dans une mission aussi importante et dangereuse.

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« Tino ! » Il ne s’attendait pas à ce qu’elle se lève aussi tôt. Peut-être avait-il manqué de discrétion ? Surpris, il détournait les yeux dans la direction de Nina, qui visiblement, s’était endormie toute habillée. Il la suivait des yeux jusqu’à ce qu’elle vienne s’agenouiller à ses côtés, sur le canapé. Il tentait un petit sourire, un peu forcé. Il était heureux de la revoir, de la retrouver, de laisser son parfum enivrer ses barines. Mais il était si fatigué, et déçu de la tournure de sa mission, qu’il ne parvenait même à en profiter pleinement. « Ça s’est mal passé ? » Demandait-elle calmement, l’embrassant doucement, comme pour le réconforter. Avait-elle compris que quelque chose c’était mal passé ? Il fermait ses paupières, savourant cet instant de tendresse, avant de laisser reposer sa tête sur le dossier arrière du canapé. Rouvrant ses yeux, il parcourait le visage de sa jolie blonde, souriant plus tendrement. D’une main, il venait repousser une petite mèche de ses cheveux, qui tombait sur ses yeux. Elle était toute décoiffée, pas très réveillée, mais elle en était encore plus belle.  

« Ça aurait pu être mieux. »

Répondait-il simplement, n’ayant pas vraiment l’envie de lui faire un résumé complet de cette catastrophe. Heureusement que pour une fois, il n’avait pas traîné Megumi avec lui. Elle n’en serait certainement pas revenue. Il inspirait légèrement, puis il se levait du canapé pour se diriger vers son sac. Il farfouillait à l’intérieur, quelques secondes, puis il revenait vers Nina, une petite boîte à la main.

« Je devais revenir avec énormément d’argent, cette mission était plus que bien payée. Mais.. Ça n’a pas très bien tourné, et j’ai préféré donné mon gain à quelqu’un qui en aurait plus besoin. J’en ai juste gardé un peu pour toi. »

Il laissait son popotin retomber dans le sofa, puis près de Nina, il ouvrait le petit écrin. A l’intérieur, une jolie bague en argent, ornée d’une topaze impériale, très réputée au Brésil et au Salvador (voir). Il avait pris le temps d'aller chercher un petit cadeau pour elle, avant de rentrer. Il sortait la petite bague, et la tendait délicatement à sa dulcinée, d’un petit sourire attendrissant. Il était peut-être légèrement inquiet à l’idée qu’elle ne lui plaise pas.  

« S’il y a un souci de taille, ou qu’elle ne te plais pas, on pourra sûrement voit avec un bijoutier. »

Ho qu’elle n’aille pas penser que c’était une demande en mariage, loin de là. Leur relation était bien trop naissante pour ça. Non, il voulait juste lui faire plaisir. Lui faire un cadeau. Etre romantique, après ce qu’il venait de vivre, il en avait bien besoin.

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« Ça aurait pu être mieux. » Je ne savais pas vraiment comment réagir. Habituellement, je ne savais rien de ses missions mais là, c’était différent, je savais qu’il était sur une grosse mission et j’avais bien pu voir qu’il y avait des risques. « Tu peux m’en parler… si tu as besoin, je dirais rien. » répondis-je simplement, et sincèrement tandis qu’il se levait du canapé.
Avais-je commis un impair ? Avait-ce été si dur que cela ? Le voyant sortir une boite de son sac je ne compris rien. « Je devais revenir avec énormément d’argent, cette mission était plus que bien payée. Mais.. Ça n’a pas très bien tourné, et j’ai préféré donné mon gain à quelqu’un qui en aurait plus besoin. J’en ai juste gardé un peu pour toi. » De l’argent ? Il pensait vraiment que je voulais qu’il ait plus d’argent ? M’apprêtant à prendre la parole, il tendit la boite, me faisant ainsi remarquer qu’il s’agissait d’un écrin.. Une bague ? Il l’ouvrit et je pus voir une bague, magnifique, surmontée d’une pierre précieuse. « S’il y a un souci de taille, ou qu’elle ne te plais pas, on pourra sûrement voit avec un bijoutier. » Mes yeux allèrent de la bague à son visage, puis de ses yeux à l’anneau. Je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait et j’espérais que cela n’était pas une demande en mariage. Je ne saurais sans doute pas lui dire oui à ce genre de demande. J’avais tout juste vingt ans, et nous étions tout juste ensemble. Même si je l’aimais follement et souhaitait que notre relation dure le plus longtemps possible, espérant même qu’elle ne prenne jamais fin, je ne me voyais pas encore en robe blanche devant l’autel.
« Elle est … magnifique » balbutiai-je, stressant un peu de le vexer. « Je… Tu n’avais pas besoin de me faire ce cadeau… Je ne suis pas avec toi pour ça tu sais. Et… comme tu n’as rien ajouté, je suppose bien que ce n’est pas une demande en mariage on est d’accord ? » finis-je par demander. Une fois de plus, je n’avais sans doute pas bien tourné ma question mais j’étais assez perturbée par ce présent. « Je t’aime hein… plus que tout même mais, je ne me vois pas encore devenir Mme Ramirez tu vois … » ajoutai-je avant qu’il n’ait pu s’exprimer à son tour.

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« Tu peux m’en parler… si tu as besoin, je dirais rien. » Il étirait un léger sourire, puis il hochait la tête, doucement. Perdant ses yeux dans les siens, il prenait le menton de la belle entre deux de ses doigts, et il rapprochait son visage pour venir l’embrasser. Tendrement, et avec douceur. Quand il reculait son visage, il se pinçait légèrement la lèvre, savourant le doux parfum de sa Nina, enfin présent sur sa bouche. Il lui avait tellement manqué.

« Ne te préoccupe pas de ça, c’est le boulot. Puis c’est terminé, enfin terminé, alors n’en parlons plus. »

Il espérait que par-là, elle comprenne que tout, absolument tout, était fini. Qu’elle n’aurait plus à craindre Valentino non plus. D’ailleurs, lui, il allait falloir que Tino lui parle. Il s’inquiétait de sa santé après tout ça. Tout comme pour Lonny. Ces deux-là avaient encaissé beaucoup trop lors de cette mission, et c’était en partie de sa faute. Alors il prendrait soin d’eux. Surtout de Lonny, il avait bien remarqué qu’il n’était plus vraiment le même. Préférant oublier tout ça au moins le temps de cette journée, il se relevait, et partait chercher quelque chose dans son sac. La bague. Il l’avait acheté à Nina pour se faire pardonner, mais aussi parce qu’il avait, il faut bien le reconnaître, envie de la gâter. Quand on a une aussi jolie et magnifique femme, on en prend soin. Certes, il avait souffert quand il avait voulu chérir autant Lou. Mais quelque part, il savait bien que ça ne servait à rien de s’empêcher d’aimer, par peur de souffrir. Ce serait stupide, il passerait sûrement à côté de la perle rare. « Elle est … magnifique. » Ce n’était pourtant pas l’impression qu’elle donnait. Tino l’observait un peu inquiet, et il avait bien remarqué qu’elle n’affichait pas cette bouille si ravie quand elle est heureuse. Il commençait à la connaître.

« C'est pas l'impression que j’ai... »

Répondait-il un peu gêné, presque raidi, se demandant s’il n’avait pas été trop vieux jeu pour elle ? Après tout, les jeunes rêvent peut-être d’autres choses que de bijoux maintenant. Et lui, il était habitué au romantisme de ce qui pourrait être pour elle, vieux. « Je… Tu n’avais pas besoin de me faire ce cadeau… Je ne suis pas avec toi pour ça tu sais. Et… comme tu n’as rien ajouté, je suppose bien que ce n’est pas une demande en mariage on est d’accord ? » Ho, mais, était-ce ça qui la rendait si nerveuse ? Maladroitement, il échappait un petit rire nerveux, se rendant compte effectivement, que la situation pouvait paraître bizarre.

« Non t’inquiète pas, c’est juste un cadeau comme ça. Je peux t’offrir des bijoux sans qu’il n’y ait de sous-entendu, tu sais ? »

Il l’embrassait furtivement, avant de poser ses yeux sur les doigts de la jeune femme, vérifiant que la taille était la bonne. Non, offrir une bague de fiançailles, ça, il n’était pas près de le refaire. La dernière qu’il avait achetée lui avait couté les yeux de la tête, pour finalement rester enfermée dans un tiroir de sa commode (et elle y était toujours). Pour Lou. Et il n’avait jamais eu l’occasion de la lui offrir, elle l’avait largué le jour même où il pensait se mettre à genoux devant elle. Ça l’avait pas mal refroidi. « Je t’aime hein… plus que tout même mais, je ne me vois pas encore devenir Mme Ramirez tu vois … » Son sourire s’agrandit, lui aussi était rassuré de l’entendre dire. Leur relation était trop naissante, et pour être honnête, même s’il avait l’impression de l’aimer comme jamais il n’avait aimé, il avait toujours peur de l’avenir. Parce que leur différence d’âge était énorme. C’était un problème, ou plutôt, ce serait probablement un problème un jour. Elle finira par se rendre compte qu’il est trop casanier. Ou lui il finirait par se fatiguer ? Il était aussi largement temps qu’il songe à faire des enfants, mais elle, elle était bien trop jeune pour ça. Toutes ces questions l’inquiétaient, et même s’il préférait ne pas y penser, et vivre l’instant présent, parfois, elles revenaient à la charge. Nina était pleine de vie, et dans le fond, elle méritait sûrement bien mieux que lui.

« Ça t’irait bien pourtant! »

Plaisantait-il pour la taquiner, l’embrassant sur le bout du nez. Puis il se redressait, s’avançant vers la cuisine pour fouiller dans les placards. Il avait faim. Il sortait un paquet de gâteaux au chocolat, habituellement, seule Nina y touchait.

« Tu as cours aujourd'hui ? »

Il croquait dans les gâteaux, s’appuyant contre son bar, et laissant ses yeux se reposer sur la silhouette de la blondinette, toujours sur le canapé.

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« Non t’inquiète pas, c’est juste un cadeau comme ça. Je peux t’offrir des bijoux sans qu’il n’y ait de sous-entendu, tu sais ? » Je lui souris alors avant qu’il ne m’embrasse et n’enfile la bague sur un de mes doigts. Elle était vraiment jolie et je me sentis obligée de me justifier à propose de ma réaction. Je l’aimais mais je n’avais que 20 ans et nous étions officiellement ensemble que depuis deux semaines même si nous avions vécu certainement plus d’épreuves ensemble que la plupart des couples de 20 ans de mariage.

Voyant son sourire, je sus qu’il n’était pas vexé et me comprenait. Soulagée, je l’embrassai à mon tour, ses lèvres, sa peau, son odeur, sa voix m’ayant tant manqué durant ces trois jours interminables. Trois jours où j’avais vraiment dû lutter pour ne pas le harceler de messages tant j’étais inquiète pour lui. Je n’avais même pas réussi à me rendre à ce festival de lumières, laissant Matt y aller avec son ami du skatepark. « Ça t’irait bien pourtant! » Je savais qu’il me taquinait et alors qu’il se levait, je lui rétorquai.

« Garde ça pour plus tard alors… » Je n’avais jamais pensé au mariage et à la vie de famille, je ne savais même pas si lui voyait aussi loin pour nous. Je craignais n’être qu’une passade. Il pourrait vite se fatiguer de mes frasques, ma flemmardise et mes sorties. Sur ce point, nous étions si différents et j’avais peur qu’il ait besoin de trouver une femme avec les mêmes centres d’intérêt, et surtout une maturité sans doute plus grande que la mienne, moins jalouse aussi sans doute, me rappelant la scène avec son ex.

« Tu as cours aujourd'hui ? » me demanda-t-il alors qu’il grignotait un gâteau, lui qui faisait tant attention. Etait-il stressé ou baissait-il sa garde sur ce point aussi ? Je me levai du canapé et m’avançai vers lui, entourant sa taille de mes bras. « Seulement cet après-midi, mais, je peux rester ici, mes amis m’excuseront. » S’il avait besoin qu’on se retrouve alors je resterai avec lui, même si je doutais qu’il me le dise clairement. « Ce ne sont plus des cochonneries finalement ? » fis-je, riant légèrement en désignant du regard la boite de cookies.

Me hissant sur la pointe des pieds, je vins déposer un baiser sur sa joue. « Ca fait du bien de te retrouver, tu m’as manqué. » lui glissai-je alors.

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« Garde ça pour plus tard alors… » Il émit un léger petit rire étouffé, avant de se tourner vers les gâteaux. Il n’avait pas l’habitude de grignoter, mais ces trois jours avaient été fatigant, et il avait du mal à se rassasier depuis. Concentré sur le sachet qu’il essayait d’ouvrir, il eut là, une pensée pour cette bague, qui prenait la poussière dans le tiroir de sa commode. Il faudrait peut-être qu’il songe à la vendre. Il n’allait pas l’offrir à Nina, alors qu’il l’avait acheté pour une autre. Et à l’évidence, il ne l’offrirait pas à Lou. Pas maintenant, pas après plus de huit mois de silence. Ce serait stupide. Il revenait à lui, la questionnant sur sa journée. Il n’avait pas prévu grand-chose de spécial, mais si elle était libre, il préférait profiter de sa présence, que d’autre chose. Il n’avait pas besoin de passer au bureau, pas aujourd’hui. Avec Alvarez rayé de la carte, il pouvait respirer un peu. « Seulement cet après-midi, mais, je peux rester ici, mes amis m’excuseront. » Elle l’avait rejoint dans la cuisine, passant ses bras autour de ses hanches, tendrement. Lui, il avait baissé ses yeux vers elle, lui lançant le même regard.

« Nan, ne flanche pas tes études. On peut profiter un peu avant tes cours, et ensuite, ce soir, ce ne sera que toi, et moi. »

Il penchait doucement son visage vers le sien, pour lui voler un très léger baiser sur le bout des lèvres. « Ce ne sont plus des cochonneries finalement ? » Il lançait un léger regard vers la boite, avant de reposer ses yeux sur Nina, d’un fin sourire. Ho si ça l’était, mais après une mission aussi tumultueuse, il se permettait un écart de conduite.

« Ho si, ça l’est toujours. Mais je suppose qu’un petit écart ne devrait pas faire de mal. »

Quand on voit la taille de guêpe de Nina et toutes les cochonneries qu’elle avale, nul doute qu’un petit cookie ou deux, ne devrait pas ruiner son travail acharné sur sa silhouette. Profitant du petit baiser qu’elle lui donnait, puis de son étreinte, il la serrait contre lui, laissant ses doigts câliner son dos. « Ca fait du bien de te retrouver, tu m’as manqué. »

« Toi aussi. Rassure-toi, je ne devrais plus avoir de mission à l’autre bout du continent avant un bon moment. »

Voir même plus du tout, qui sait. Là, il avait pas mal de petit cartel à faire tomber, à New-York même. Puis les embrouilles dans le sud, elles étaient souvent redonnées aux plus jeunes maintenant. Il n’avait certainement plus l’âge de se maquiller pour le carnaval de Rio par exemple. Se détachant de Nina, il rangeait les gâteaux, puis il se dirigeait vers la salle de bain, tout en commençant à détacher sa chemise, sur le devant.

« J’ai besoin d’une douche, t’as mieux de prévu ? »

Lançait-il, devant la porte de la salle de bain, un petit regard et un sourire bien coquin sur le visage. Trois jours sans la toucher, trois longs jours, il espérait bien avoir droit à un peu de tendresse coquine.

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« Nan, ne flanche pas tes études. On peut profiter un peu avant tes cours, et ensuite, ce soir, ce ne sera que toi, et moi. » me répondit Tino avant de m’embrasser brièvement. Je souris, bien que l’idée d’aller en cours ne me plaisait pas vraiment. Le weekend avait été éprouvant pour moi aussi. A force de m’inquiéter je n’avais que peu dormi et passer l’après-midi au calme n’aurait pas été de refus. Je le sentais différent, triste peut-être ? Je n’arrivais pas à le savoir et quand je tentai une touche d’humour au sujet des gâteaux mes doutes se confirmèrent. Il répondit assez sérieusement alors que, franchement, je n’allais pas le blâmer de craquer sur des cookies ou autre chose.

« C’est pas moi qui vais te dire le contraire. » lui lançai-je en souriant, tendant de le détendre si mes soupçons s’avéraient vrai. Je lui avouai ensuite qu’il m’avait manqué et que j’étais heureuse de le retrouver. « Toi aussi. Rassure-toi, je ne devrais plus avoir de mission à l’autre bout du continent avant un bon moment. » Mes doigts vinrent caresser sa barbe de trois jours et mes yeux se perdirent une nouvelle fois dans les siens. Je ne savais pas si je devais être rassurée, doutant qu’ici il n’y ait pas de mission aussi périlleuse et dangereuse qui l’attende. Mais c’était son travail et j’allais faire avec, ne me permettant jamais de l’empêcher de faire un métier qui lui plaise. Je n’aimerais pas non plus être bridée si j’étais amenée par mon travail à faire des reportages plus ou moins compliqués. « Je sais que j’me répète mais je vois bien que ça va pas, je suis là… » lui dis-je une nouvelle fois, sincèrement. Je ne connaissais rien à la vie de couple mais, selon moi, et d’après ce que j’avais entendu, la communication et la confiance étaient la base pour qu’un couple fonctionne. Je voulais qu’il se sente assez en confiance avec moi pour me parler, même si j’avais l’âge d’être sa fille ou du moins sa nièce.

Cependant, Tino se détacha de notre étreinte et, une nouvelle fois, je ne savais pas vraiment comment réagir. Je le regardai alors ranger la boite puis partir vers la salle de bain, tandis que, pour ma part, je baissai la tête. « J’ai besoin d’une douche, t’as mieux de prévu ? » Je me redressai alors et le vit, la chemise déboutonnée et le regard ainsi que son sourire ravivés ce qui me firent doucement rire. Cela n’était pas compliqué de comprendre ce qu’il voulait et puis, la douche sonnait comme le symbole des fins de moments difficiles. C’était là que nous avions fait notre première fois, après mon kidnapping. Bien évidemment depuis, les autres pièces de l’appartement avaient essuyé les traces de nos corps.

Je m’avançai alors jusqu’à lui, posant une main sur le bas de sa chemise. « Je crois que cela nous ferait à tous les deux, le plus grand bien ! » dis-je avant de me hisser sur la pointe des pieds pour l’embrasser une nouvelle fois. Pour dire vrai, j’avais bien besoin aussi d’une bonne douche, câline ou non, si je voulais rester éveillée toute la journée.