Si Domi semblait se terrer pour se faire oublier, des suites du scandale ayant éclaté entre eux, c’était loin d’être le cas pour Misha. Les rumeurs, les on-dit, il y était habitué. Il les affrontait sans même s’en rendre compte, finalement. Plus personne ne le jugeait sur ses faits et gestes, tant il était impliqué dans tout et rien à la fois. La plupart des gens civilisés, et ayant un peu de jugeote, savaient bien qu’on parlait sur son dos juste pour faire le buzz. Depuis le début de sa carrière, au Japon, il avait toujours été la cible préférée des potins. Si parfois il s’en fatiguait, il ne pouvait que reconnaître qu’au moins, grâce à ça, il avait gagné en notoriété. Les gens semblaient friands de ses conneries, sans qu’il ne comprenne vraiment pourquoi. Mais il ne crachait pas dessus, ça lui permettait de vendre des disques et des DVDs, sans avoir l’angoisse qu’à chaque sortie, il ne trouve pas de publique.  

C’était donc relativement serein que ce soir, il se rendait à une fête étudiante ou il avait été invité par une connaissance. Pas un grand ami, non, mais le jeune homme semblait insistant, en assurant que grâce à lui, s’il venait, sa fête serait réussie. Ayant fuit les soirées ces derniers temps, pour cause de passage en désintoxication, il avait accepté afin de reprendre une vie sociale et animée. Tout ça lui manquait. Il avait promis qu’il changerait, qu’il mûrirait, mais sa vie, c’était la nuit. Il s’en rendait bien compte.  

Mains dans les poches de sa veste, et bien apprêté, il passait la porte de la maison de “son ami” en banlieue. Fils de producteur, le gars avait les moyens. La maison était pleine de monde, tant que finalement, son entrée passait presque inaperçu. Quelques jeunes filles s’approchaient timidement, pour lui demander un selfie, un petit mot, une accolade. Il se prêtait au jeu, attrapant un verre au passage. Il échangeait quelques anecdotes, faisait quelques connaissances. En moins de deux, il se retrouvait déjà très entouré, alors qu’il ne connaissait personne. Et puis plus tard dans la soirée, il s’excusait et s’éclipsait pour s’approcher du bar afin de trouver quelque chose d’autres à boire. Posant son verre sur le comptoir, il scrutait les bouteilles, prenant un très bon Whisky pour en remplir le fond de son verre. Le gobelet de nouveau entre ses doigts, il s’apprêtait à quitter son tabouret, quand ses jolis yeux bleus s’arrêtèrent sur une longue chevelure blonde, non loin de lui. Installée au bar, les yeux rivés sur son téléphone, et étrangement seule. Nina. Il l’avait rencontré quelques mois plus tôt, à un rendez-vous arrangé par Mary-Kate. Ils avaient bien compris le piège, et finalement, ils en avaient bien rit. Ils s’étaient quittés après le dîner, et il ne l’avait jamais revu, bien qu’elle lui ait filé son numéro de téléphone. Il n’avait surtout pas eu le temps en fait, avec tout ce qui s’était passé depuis. Silencieusement, et tourné vers elle, il l’observait un petit moment. Elle avait l’air ailleurs, ou triste. Est-ce que c’était toujours à cause de son flic ? Mary-Kate lui avait expliqué qu’elle sortait d’une histoire douloureuse, avec un type bien plus vieux qu’elle. Abandonnant finalement son siège, il s’avançait doucement vers elle, étirant un petit sourire sur ses lèvres. Compatissant, ou charmant. Puis il se permettait de s’asseoir sur le tabouret voisin au sien, posant son verre devant lui. Les bras posés sur le comptoir, il se penchait légèrement vers Nina pour imposer sa présence.

« Nina ? »

Lançait-il de son joyeux sourire inébranlable, tentant de croiser et capter son regard.

« Ça fait un bail. Ça va ? »

Si d’habitude il pouvait poser la question par simple politesse, ici, c’était plus curieux. Il la trouvait étrangement amer, et seule, pour une soirée. Il y a des tonnes d’étudiants autour d’elle, que faisait-elle toute seule à broyer du noir ?

Une soirée étudiante, quelle bonne idée pour paraitre contente et prétexter de la fatigue pour s’isoler un peu. Nina avait passé sa soirée adossée au comptoir ou aux WC. Depuis une semaine, elle n’arrivait même plus à faire la fête. Les retrouvailles avec Tino l’avaient complètement anéantie. Elle se sentait réellement nulle et, au-delà du fait qu’elle souffrait de ne plus être avec l’homme qu’elle pensait aimer pour toute sa vie, elle se sentait incapable de pouvoir être heureuse en amour un jour. Elle ne cessait de broyer du noir dès qu’elle quittait son stage. Son seul moment d’évasion avait été la conférence de presse de Ryota quelques jours plus tôt. « Nina ? » Perdue dans ses pensées, un verre à la main et son téléphone dans l’autre, scrutant instagram, notre étudiante réagit à peine à cette interpellation. « Ça fait un bail. Ça va ? »

Un bail ? C’est alors qu’elle réagit à la situation et tourna son regard. Misha se tenait à côté d’elle. Ils s’étaient rencontrés par le biais de Mary-Kate qui avait voulu leur arranger une rencontre quelques semaines plus tard. Une bonne soirée mais le chanteur ne l’avait jamais rappelé. Elle comprenait très bien qu’une pauvre fille comme elle ne devait pas être au cœur de ses intentions. Le revoir ici la surprenait vraiment en revanche.

« Oh Misha ! » lança-t-elle. « J’étais perdue dans mes pensées, qu’est-ce que tu fais là ? » lui demanda-t-elle, esquivant la prise de nouvelles. Non elle n’allait pas bien mais cela devait bien se voir étant donné le maquillage qui avait coulé une fois de plus. Qu’est-ce que Misha pouvait bien faire dans une soirée étudiante. Est-ce qu’il allait chanter ici ? Elle n’en avait pas du tout entendu parler. S’essuyant rapidement le visage avec un mouchoir, elle se redressa ensuite sur son tabouret pour paraitre un peu moins, pitoyable.

« J’étais perdue dans mes pensées, qu’est-ce que tu fais là ? » Elle n’avait pas répondu à sa question, mais d’un simple regard arrêté, il savait pourquoi. Elle n’allait pas bien. Elle tentait de cacher ses larmes, mais ces dernières avaient laissé de petites nuances foncées sous ses yeux. Il étudiait ainsi ses traits, discrètement, tout en lui offrant un sourire encourageant.

« Tes pensées n’ont pas l’air très réjouissantes. »

Murmurait-il, penché vers elle. Son sourire s’élargissait doucement, alors qu’il attrapait une serviette sur le comptoir. Il la tendait à Nina, poliment.

« Elles ont ruiné ton makeup. »

Laissant la serviette entre les doigts fins de la jeune femme, il levait son verre à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. Un peu d’alcool fort lui faisait le plus grand bien, après en avoir été privé des mois entiers. C’était mal, il le savait bien. Mais il n’en culpabilisait même plus. Il avait repris un train de vie en adéquation avec son métier, bien moins avec sa santé.

« J'aime pas trop me mêler de ce qui ne me regarde pas. »

Bon ce n’était que pure mensonge, parce qu’il n’était qu’une fouine indiscrète, et ce depuis sa naissance. Mais comme il ne s’en rendait pas compte, ça ne l’était pas tant. La curiosité est un vilain défaut. Or lui ne se considérait pas vraiment comme tel. Il avait plutôt l’impression de venir en aide aux gens, juste, maladroitement.

« Mais... C’est à cause de ton gars ? »

Il y a certaines histoires qui sont difficiles à oublier. Il était bien placé pour le savoir. Sa nippone et Jimmy par exemple. La première, il y pensait même encore souvent. La page avait été plus que difficile à tourner. Il n’était passé à autre chose, que quand on lui avait sous-entendu qu’elle avait refait sa vie. Les médias ne parlant plus d’elle depuis son départ de son groupe, il en avait même déduit qu’elle était mariée, et que chacun devait écrire sa propre histoire. Des larmes, il en avait fait couler avec elle. Que ce soit pendant ou après leur relation. Oui, il savait bien ce que c’était. Alors sans plus attendre, il rattrapait la bouteille de si bon et fort Whisky, pour en servir un deuxième gobelet. Ce dernier, il le faisait doucement glisser sur le comptoir, vers Nina.

« T'as besoin d’un meilleur remontant que les réseaux sociaux. »

Ajoutait-il en posant doucement sa main sur le téléphone de Nina, pour le baisser délicatement, et capter définitivement son attention. Ce serait dommage d’être à une fête et de rester enfermé dans sa bulle, coupé du monde par l’éternel problème des smartphones. Frôlant sa main au passage, il laissait la sienne regagner son verre, tout en enfonçant le bleu de ses yeux dans ceux de Nina.

« Tu veux en parler ? »

« Tes pensées n’ont pas l’air très réjouissantes. » Misha lui tendit alors une serviette, expliquant que ses pensées avaient ruiné son maquillage. « Merci. » lui dit-elle en prenant le tissu et avant se de se le tapoter sur les yeux et les joues.

« J'aime pas trop me mêler de ce qui ne me regarde pas. » « Mais... C’est à cause de ton gars ? » L’étudiante reposa la serviette et esquissa un léger sourire nerveux. « Pathétique pas vrai ? » lança-t-elle. Il allait finir par croire qu’elle était la bonne poire bien trop fragile à ce rythme. « Mais oui, toujours la même histoire. » ajouta-t-elle, en murmurant presque.

Misha lui fit passer ensuite un verre de whisky. Ce n’était pas l’alcool que Nina préférait mais cela ferait très bien l’affaire. « T'as besoin d’un meilleur remontant que les réseaux sociaux. » Rangeant son téléphone dans sa pochette, elle répondit : « Oh oui je sais que c’est plus efficace… » Elle n’avait passé que peu de soirées sobres depuis sa rupture avec Tino et elle n’en était pas franchement fière.

Misha la regardait et Nina se demandait bien pourquoi il restait là plutôt que d’aller rejoindre les autres plus enclin à faire la fête. « Tu veux en parler ? » Après avoir bu quelques gorgées de son breuvage, Nina reposa le verre sur le comptoir.

« Pas vraiment, je l’ai juste revu et faut que j’accepte que c’est fini c’est tout. » C’est tout ? c’était bien pire que ça… Nina était juste incapable de faire une croix sur cet homme et leur histoire. Elle se ressassait leurs moments ensemble sans cesse et passait son temps à se flageller d’avoir fui quelques semaines plus tôt. « Tu connais quelqu’un ici ? Comment ça se fait que tu sois à cette soirée ? »

Un fin sourire aux lèvres, le chanteur l’observait se sécher les yeux, avec délicatesse. Nina faisait attention à elle, ça se voyait dans son style, son maquillage, ses cheveux bien coiffés. Mais ce soir, elle semblait bien plus fatiguée. Elle était amère, sentimental, mal dans sa peau. Il avait bien connu ça. Il se contentait donc d’élargir quelque peu son sourire à son remerciement, laissant le bleu de ses yeux vagabonder sur cette silhouette qu’il étudiait curieusement. « Pathétique pas vrai ? » Un léger petit ricanement s’échappait des lèvres de Misha, qui hochait négativement la tête. Non, ce n’était pas si pathétique que ça. On agit tous de la même manière, face à la peine. Surtout pour une peine de cœur. C’est comme si plus rien n’avait d’importance, comme si une partie de votre poitrine avait été brisé en mille morceaux. Il avait connu ça si souvent. Jimmy, Miya. Et le pire dans tout ça, c’est qu’à chaque fois, il en était le seul fautif. Jimmy, il l’avait fui, refusant d’accepter ce qu’il était vraiment. Miya, il avait déconné, et il l’avait perdu.

« Non ça ne l’est pas. Je crois qu’on passe tous un jour ou l’autre par là. On a l’impression qu’on va mourir. »

Son verre entre ses mains, toujours contre le comptoir, il rabaissait son visage et ses yeux vers son contenu. Son sourire ne quittait pas ses lèvres, mais son regard semblait tout à coup plus songeur. Misha se perdait quelque peu dans ses souvenirs. Ses deux ruptures les plus difficiles. Les larmes qu’il avait pu laisser couler. A cette époque, il avait passé son temps à chouiner, quand il y réfléchit bien.

« Mais on finit toujours par se relever. Tôt ou tard. Parfois c’est long, mais ça passera. »

Ajoutait-il, alors que son regard se reposait sur la jolie blonde. D’un sourire compatissant, il finit par relever son verre jusqu’à ses lèvres pour en boire quelques gorgées. Lui aussi aurait pu noyer sa peine ce soir. Avec tout ce qui venait de se passer avec Domi. Pourtant il prenait les choses bien plus facilement qu’il l’aurait pensé. Peut-être parce qu’au fond, il savait que même si cela se terminait mal pour eux deux, elle, elle était maintenant libre. Elle n’avait plus à jouer un rôle. Leur histoire n’était peut-être faite que pour ça. Pour la sortir de son enfer. En tout cas, c’était plus facile à vivre pour lui. « Pas vraiment, je l’ai juste revu et faut que j’accepte que c’est fini c’est tout. » Posant délicatement son gobelet, et avalant la dernière gorgée d’alcool qui venait réchauffer le fond de sa gorge, il acquiesçait doucement.

« Pour ça, il faut s’amuser, change-toi les idées. Y’a plein de monde pour ça autour de toi ce soir. »

D’un geste de la main, il lui désignait la foule derrière eux. La plupart des jeunes étudiants ne faisaient pas vraiment attention à eux, tous occupés à flirter ou rigoler en petits groupes. Seules quelques filles, précédemment avec Misha, jetaient de jaloux petits coups d’œil vers eux. Elles attendaient certainement que l’idole revienne passer le reste de sa soirée en leur compagnie. Or, il n'avait décidé autrement. « Tu connais quelqu’un ici ? Comment ça se fait que tu sois à cette soirée ? »

« Je connais juste le propriétaire. Il m’a invité, et je ne sais pas dire non à une fête! »

Répondait-il en riant légèrement, se tournant totalement vers Nina. Le visage légèrement penché vers son épaule, il tentait de la faire sourire en captant son attention, d’une de ses petites mines bien trop charmeuses. Le genre de minois qu’il arbore aux soirées trop arrosées, ou il aime flirter, et paillonner. Nina, il voulait lui redonner le sourire. Ils n’étaient pas amis non, juste de simples connaissances. Mais ça ne l’empêchait pas d’avoir de la compassion. Il ne savait que trop bien quelle était sa douleur.

« Tu veux danser ? T’oublieras ta peine plus facilement qu’en te morfondant avec toi-même. Si tu préfère un peu de calme on va prendre l’air. Reste pas là comme ça, t’es trop jolie pour ça! »

Rajoutait-il, espérant que son compliment lui redonne un peu le sourire. Puis c’était plutôt sincère. Elle avait tout pour elle cette fille. Il devait bien y avoir une dizaine voir plus, de gars qui avaient posé leurs yeux sur sa silhouette ce soir. Et elle n’en voyait rien, figé et scotché sur son policier, qui visiblement, n’en valait pas la peine.

« Non ça ne l’est pas. Je crois qu’on passe tous un jour ou l’autre par là. On a l’impression qu’on va mourir. » Et c’était exactement ça. Pensive, Nina but à nouveau une gorgée de whisky, tandis que Misha continuait de parler. « Mais on finit toujours par se relever. Tôt ou tard. Parfois c’est long, mais ça passera. » C’est ce que tout le monde disait de toute façon, mais, était-ce vraiment vrai ? Misha lui dit ensuite qu’elle devait s’amuser et se changer les idées. S’il savait combien de fois elle s’était changée les idées depuis sa rupture, et combien de réveils plus durs les uns que les autres elle avait connu… Elle acquiesça doucement de la tête tandis que son verre se vidait.

« Je connais juste le propriétaire. Il m’a invité, et je ne sais pas dire non à une fête! » Jetant un œil autour d’elle, elle esquissa un sourire en le voyant rire. Il n’était pas connu pour être le plus pantouflard c’était certain. « Tu veux danser ? T’oublieras ta peine plus facilement qu’en te morfondant avec toi-même. Si tu préfère un peu de calme on va prendre l’air. Reste pas là comme ça, t’es trop jolie pour ça! »

La blonde commença d’abord par un soupir mais, il fallait l’avouer son compliment lui faisait plaisir même s’il n’était pas le premier à le lui dire. Nina n’était pas le genre de fille à rester dans son coin et faire le pilier de bar ne lui ressemblait absolument pas. Posant son verre vide sur le comptoir, elle se leva de son tabouret, bien moins enjouée qu’à ses habitudes. Pour autant, il prenait le temps de lui parler, elle n’allait pas se morfondre sur son téléphone toute la soirée, il avait raison. Cela ne changerait rien à sa situation. « Tu sais qu’on peut difficilement te dire non à toi ? Je te promets pas d’enflammer la piste de danse mais je suis sûre que tu sauras m’y aider. » lui dit-elle, pas vraiment convaincue d’être une bonne compagnie ce soir-là. Il avait déjà réussi la dernière fois à lui faire passer une bonne soirée sans qu’elle ne finisse ivre et cette fois-ci, il la faisait même sourire alors qu’elle aurait pu se terrer au fond de sa couette pour devenir invisible.

« Tu sais qu’on peut difficilement te dire non à toi ? Je te promets pas d’enflammer la piste de danse mais je suis sûre que tu sauras m’y aider. » Laissait-elle entendre, en se relevant. Lui, la scrutait du bleu de ses yeux, d’une mine malicieuse, accompagnée de ce sourire satisfait, en coin de ses lèvres. Presque trop coquin d’ailleurs. Misha avait envie de s’amuser ce soir, faire le pitre, d’être lui-même. Alors s’il pouvait profiter de sa bonne humeur pour aider Nina à remonter la pente, autant faire d’une pierre deux coups.

« Je sais, j’obtiens toujours ce que je veux il paraît. »

Ça, c’était une affirmation de Domi. Il pensait qu’elle était à remettre en question, mais Nina allait peut-être le convaincre. Levant son verre à ses lèvres, il en avalait les dernières gorgées, avant de quitter son tabouret, posant le gobelet sur le comptoir.

« Voyons voir comment tu bouges, princesse! »

Délicatement, il venait prendre la main de la jolie blonde, pour l’entraîner vers la piste de danse, ou se trémoussaient déjà bon nombre des invités. Les filles qui avaient occupé son début de soirée, croisaient les bras en soupirant devant le spectacle. Elles allaient devoir se résigner, Misha Lukasz avait trouver une nouvelle proie, et elles n’en faisaient pas partie. Une fois en place, il lâchait les doigts de Nina pour lui faire face, et commençait à bouger au rythme de la musique. Misha n’avait jamais été un très bon danseur, c’était son point faible quand il était idole au Japon. Mais les cours intenses qu’il avait suivi, avec souvent, le leader des Arashi d’ailleurs, il était parvenu à atteindre un bon niveau. Il était le premier à se casser la figure sur scène, mais ça en faisait aussi son charme. Bons nombres des fans de B.A.G l’adoraient pour ça. Depuis, il n’avait pas vraiment pratiqué, mais son gout prononcé pour la fête lui avait permis de savoir bouger. Et puis il s’en amusait. Il ne cherchait pas à faire l’intéressant par ses pas de danse, tout ce qui l’importait, c’était s’amuser, et ce soir, rendre le sourire à Nina. Alors il faisait un peu le pitre, laissant ses yeux vagabonder sur la fine silhouette féminine qui ondulait ses jolies courbes. Nina était vraiment jolie, très attirante, et surtout bien sculptée. Il se demandait vraiment pourquoi son policier, l’avait délaissé. Un type de quarante balais qui gagne le cœur d’une midinette de vingt ans de moins, qu’est-ce qu’il attendait pour l’épouser ? Misha s’imaginait dans dix ans, avec une Nina dans son lit, jamais il n’aurait rebroussé chemin.

« Pas mal. »

Lui lançait-il avant de se rapprocher dangereusement. Qui dit avoir envie de tout faire valser, dit aussi jouer avec le feu. Misha avait envie de flirter, un petit besoin de tendresse, de chaleur, et Nina semblait en avoir besoin autant que lui. Alors il se permettait ce petit rapprochement, se faufilant derrière elle. Le torse collé au dos de la jeune femme, ses mains glissant vers ses hanches, il allait jusqu’à rapprocher ses lèvres du cou de Nina, pour chuchoter vers son oreille :

« Tu te débrouille bien. »

La complimentait-il, son souffle chaud percutant la fine peau de son cou. Il en souriait toujours du coin des lèvres, avançant ses hanches de celles de la jeune femme. Il ne réfléchissait pas vraiment à leur fin de soirée, pour être honnête. Il n’avait qu’envie de savourer l’instant présent, et cette douce sensation qui vous enivre, quand on peu flirter un peu. Et puis ça faisait longtemps qu'il n'avait pas dragué, tourné autour d'une jolie fille. Lui qui avait été écarté des soirées bien trop longtemps.

« Je sais, j’obtiens toujours ce que je veux il paraît. » Une phrase que Nina pouvait aussi dire aisément. Obtenir ce qu’elle voulait elle y était toujours parvenue. Même Tino elle aurait pu le récupérer si elle avait voulu forcer le truc mais, elle n’avait plus envie d’user de ces techniques avec lui. « Voyons voir comment tu bouges, princesse! » En à peine quelques secondes, notre apprentie journaliste fut embarquée sur la piste par le chanteur. Les yeux se rivaient sur eux et Nina comprenait facilement pourquoi. Elle remarqua d’ailleurs une de ses amies lui sourire, sans doute soulagée de la voir décollée de son comptoir enfin.

Misha se mit à danser en face de la jeune femme. A son regard et à ses gestes, Nina comprit très bien qu’il cherchait aussi à la faire rire et cela fonctionnait. La jeune femme quant à elle, dansait doucement, encore un peu assommée par les larmes qu’elle avait versées le reste de la soirée. « Pas mal. » lui lança-t-il tout en se rapprochant d’elle.

« Pas mal ?! C’est parce que tu ne m’as jamais vu quand je ne me suis pas vidée de toute mon eau. » rétorqua-t-elle alors que le chanteur vint se placer derrière elle. Elle n’était pas vexée mais bien amusée. Elle devait se laisser aller, elle savait très bien que c’était le seul moyen de laisser partir son angoisse. Les mains du polonais vinrent se placer sur les hanches de la jeune femme qui laissa son corps bouger de manière plus fluide et plus rythmée. Fermant les yeux, lorsque Misha chuchota à son oreille, un frisson la parcourut alors. « Tu te débrouille bien. » Glissant sa main sur l’une des siennes, Nina continua de bouger, un sourire sur les lèvres.
Une fois encore, elle se laissait aller avec un homme, cette fois-ci bien moins inconnu que d’autres. Etait-ce un jeu dangereux ? Elle n’avait pas envie d’y réfléchir, elle avait bien trop pleuré et crié pour s’empêcher de vivre, au moins le temps de cette soirée. Tino ? Elle y pensait encore, elle ne pouvait pas le nier, mais elle s’efforçait de penser à son partenaire et, surtout, à elle ce qui n’était pas simple.

« Je préfère ça. » murmura-t-elle avant de se détacher un peu de lui pour se retourner. Un serveur passa près d’eux, des shooters sur plateau. Nina en prit un au passage qu’elle avala bien rapidement, et en tendit un à Misha. Elle ne comptait pas finir à monter sur les tables ou vomir dans les toilettes mais, le visage de Tino revenait encore un peu trop, tandis qu’elle sentait bien qu’elle appréciait la compagnie de Misha. Après tout, à quoi bon culpabiliser, elle avait dit ses sentiments à Tino et lui était parti, méritait-il l’état dans lequel elle se mettait ?

Se rapprochant une nouvelle fois de Misha, tout en continuant de se déhancher au rythme de la musique, elle lui dit à l’oreille : « Merci. »

« Pas mal ?! C’est parce que tu ne m’as jamais vu quand je ne me suis pas vidée de toute mon eau. » Cette fois, c’est Misha qui échappait un petit ricanement, tout en se tortillant au rythme de la musique. C’était peut-être une expression Française ça. Il avait bien compris qu’elle parlait de ses larmes, versées probablement trop nombreuses ces derniers temps.

« Je ne demande qu'à voir. »

Rétorquait-il, d’un petit clin d’œil. Malicieux, charmeur, dragueur aussi, certainement. Il voulait passer du bon temps, il voulait s’amuser, et Nina en avait besoin autant que lui. Habituellement, il oublie tout ça dans l’alcool, mais ce soir, il préférait se jeter dans de jolis bras. Il en venait même à se demander comment il avait fait la dernière fois, pour ne pas s’arrêter sur la beauté de la jeune française. Peut-être était-il encore trop absorbé par Domi. Et elle par Ramirez. Ils passaient tous les deux par de moments difficiles, ça allait certainement les aider à se rapprocher. D’ailleurs, l’une des mains de la blonde venaient se poser sur la sienne, contre ses hanches. Le sourire satisfait de Misha se cachait en coin de ses lèvres, alors qu’il les rapprochait du cou de la belle. « Je préfère ça. » Elle se retournait, lui faisant face. Leurs regards se croisaient, et Misha en jouait, d’une moue et d’un sourire qui ne laissaient aucun doute sur ses intentions à flirter. Un serveur – ou plutôt un étudiant qui cherchait à faire boire la populace - passant près d’eux, elle attrapait deux shooters que le jeune inconnu tenait. Misha semblait bien épaté par la rapidité qu’elle avait d’avaler ça. Il prenait en main celui qu’elle lui tendait, l’avalant aussi vite pour que l’alcool brûle rapidement le fond de sa gorge. Même avec ça, il ne risquait pas de tomber par terre de sitôt. Il avait de l’endurance, et de l’expérience. En revanche, oui, il se désinhibait rapidement, avec un peu d’alcool dans le sang. Son petit verre entre les doigts, il laissait Nina se rapprocher sans broncher, au contraire. Elle cassait le peu de distance qu’il restait entre leurs deux silhouettes, pour venir murmurer à son oreille : « Merci. ». Lui aussi ne put retenir un petit frisson. Contrairement à elle, il n’avait plus eu de relation physique depuis bien des mois. Depuis le début de l’été, avec Domi. Son petit corps en réclamait certainement un peu, même s’il refusait de l’admettre vraiment. Alors ce simple rapprochement avait fait naître une petite chair de poule, le long de son cou et dans son dos.

« J’ai pas encore fait grand-chose! »

Le “encore” lui permettait de faire planer le doute sur l’avenir de leur soirée. Peut-être qu’elle, elle n’avait pas envie de se rapprocher d’un autre homme que Tino, ce serait compréhensible. Lui, il était passé par là, après l’engueulade avec Domi. Il ne voulait plus fréquenter personne. Chacun à sa façon de subir. Mais aujourd’hui, il remontait peu à peu la pente. Ou il préférait noyer ça. En tout cas, ce n’était pas de nouveaux draps qu’il cherchait, c’était tout le temps l’alcool. Plus efficace pour se sentir mieux. Ce soir en revanche, il pensait tout autrement. Se pinçant la lèvre alors que l’azure de ses yeux vagabondait sur le joli minois de Nina, il terminait de briser le peu de distance qu’il restait entre eux. Venant se coller à elle, il passait doucement ses mains sous les bras de Nina pour qu’elle les relève et il l’invitait alors à venir entourer son cou, sur ses épaules.

« Mais j'peux mieux faire! »

Il se laissait aller à danser avec elle, collés et serrés. Une demi-heure, ou plus, il ne cherchait plus à savoir l’heure qu’il était. Il était bien avec elle, il passait du bon temps, il se sentait mieux – au moins pour ce soir – et c’était tout ce qui comptait. Ce n’est qu’une fois la gorge asséchée, qu’il se décidait à abandonnait la danse, pour aller se rafraîchir. Sans dire un mot, il se contentait de venir glisser sa main dans celle de Nina, entrelaçant leurs doigts et fermant les siens contre ceux de la jeune femme. Et il l’entraînait vers le bar. Il attrapait deux verres de bières, commençant à en siroter quelques gorgées. Détournant un instant les yeux, il remarquait bien rapidement que les filles du début de soirée, les espionnaient toujours. Alors posant son verre entamé sur le comptoir, il reprenait la main de Nina, pour l’entraîner vers la sortie.

« J'ai besoin de fumer, tu viens ? »

Ou il voulait surtout plus d’intimité, mais la cigarette était un bon moyen de détourner cela. Avant de sortir il attrapait sa veste, qu'il tenait de sa main libre, puis il se faufilait vers la sortie, entraînant Nina avec lui. Une fois dans la cour de la résidence, il cherchait un petit coin tranquille pour être à l’abris des regards. Avec le froid de ce mois de Décembre, il n’y avait pas beaucoup de monde dehors. Et la piscine de la cour était bâchée. Misha s’avançait le long de ladite piscine, lâchant la main de Nina. Il fit alors volte-face pour se glisser derrière elle, et déposer sa veste sur les épaules de l'étudiante. Puis il s’avançait de nouveau, pour aller s’asseoir dans l’un des transats. Loin du monde, ils n’entendaient ici, plus qu’un bruit sourd émanant de la maison. Simplement assis au bord du transat, il s’allumait une cigarette avant de relever ses yeux vers Nina.

« T'en veux une peut-être ? »

Espérons pour elle que non, il le savait bien, la cigarette nuisait à sa santé. Mais il en avait besoin, pour se relaxer. Chez une femme en revanche, il avait toujours trouvé ça moins sexy. Parce que ça abîme leur jolie peau, ça jaunit leur sourire. Sa cigarette allumée, il se relevait, tirant dessus. Puis il la coinçait entre deux doigts, pour se rapprocher de Nina. Il s’amusait à laisser ses yeux la regarder avec gourmandise. Peut-être pour la flatter.

« J’espère que ton maquillage a fini de couler, t’es tellement jolie quand tu sourie. »

Murmurait-il d’un sourire, se permettant de sa main libre, d’aller repousser légèrement une mèche de cheveux blonde qui venait cacher les jolis yeux de Nina. Son doigt frôlait légèrement sa joue, qu’il sentait douce, mais froide. La température n’était pas avec eux, mais il savait pertinemment qu’à l’intérieur, ils seraient espionnés. Et peut-être photographié. Or il en avait marre que ses amis et les gens qui l’approchent, pâtissent de son abonnement aux journaux à scandale.

« J’ai pas encore fait grand-chose! » Il jouait, c’était indéniable et Nina aimait ça. Leurs corps se rapprochèrent, se collèrent même et la jeune femme sentit une chaleur monter en elle. Flirter, sentir qu’elle plaisait, qu’on s’occupe d’elle, c’était tout ce dont elle avait besoin. Un contact plus franc, l’invitant à enlacer le cou de Misha, la surprit un peu. Laissant glisser ses doigts dans le bas des cheveux de son partenaire de danse, Nina l’écouta annoncer qu’il pouvait mieux faire. Il se serra encore plus et tous deux se laissèrent embarquer dans des danses corps-à-corps, ce qui permis à la jeune femme d’apprécier d’autres talents du jeune homme.

Cependant, au beau milieu d’une danse, Misha stoppa ce contact, sans que Nina ne comprenne pourquoi. Prenant sa main, il l’emmena plus loin, retournant au bar. L’étudiante remarqua alors le même groupe de filles qu’au départ les observer et murmurer entre elles. Elle crut même apercevoir un téléphone pointer sur eux et espéra se tromper. « J'ai besoin de fumer, tu viens ? » lui demanda-t-il après avoir commandé deux bières. « Oui ! » répondit-elle sans hésiter. Prendre l’air frais plutôt que de rester au milieu de tout le monde n’était pas de refus. Après avoir avalé une gorgée de son verre, Misha l’embarqua à l’extérieur, sans lui laisser le temps de se couvrir.

Une fois dehors, Nina se sentit un peu coupée par le froid. Il n’y avait que quelques personnes à côté de la porte, en train de fumer, sinon, tout était désert. Rien de surprenant aux vues de la météo, il n’était plus le temps des bains de minuit et des concours de tee-shirt mouillés. Misha la recouvrit rapidement de sa veste ce qui permit à la jeune femme de retrouver une peau un peu plus normale. Machinalement, Nina jeta un œil à son téléphone et constata qu’elle venait déjà de recevoir un SMS d’une de ses amies :

Code:

« Sérieux, Misha Lukasz ? Profite et raconte-nous tout, tu en fais rager plus d’une ! »

Ne répondant pas mais souriant tout de même, la jeune femme éteignit son portable et le rangea dans sa poche à nouveau alors que Misha s’installait sur le bord d’un transat, à côté d’une piscine bâchée. Elle ne savait pas comment allait se passer les prochaines heures mais elle avait juste envie de profiter du moment. Et, pour une fois, elle n’allait pas droit au but pour éviter de trop cogiter.

Le polonais alluma une cigarette avant de lui en proposer une. « Ca ira, merci ! » lui répondit-elle avant de s’asseoir sur le transat, à côté de lui. « J’espère que ton maquillage a fini de couler, t’es tellement jolie quand tu sourie. » lui dit-il tout en repoussant une mèche de cheveux, effleurant sa joue, faisant de nouveau échapper un frisson à la française.

« Je crois que pour ce soir en tout cas c’est bon. » murmura-t-elle, se tournant afin de poser une de ses jambes, repliée, sur le transat, prenant soin d’éviter que sa jupe ne remonte trop. « C’est bizarre de se sentir épié, tout le temps. » ajouta-t-elle, se doutant bien que c’était aussi pour ça qu’il avait tenu à sortir et se mettre à l’écart. Supporter ça à longueur de temps, Nina se demandait bien comment cela pouvait-il être gérable et pourtant, elle s’apprêtait à se lancer dans une carrière loin d’être appréciée des célébrités. « Moi aussi, j’avais envie d’être tranquille. » chuchota-t-elle presque, baissant la tête vers ses mains.

Il avait bien vu le petit regard qu’elle avait jeté à son téléphone. Et en toute honnêteté, il s’en était inquiété quelque peu, à la simple idée que ce ne soit que son Policier qui revienne à la charge. Il fut bien vite rassuré, étudiant sa réaction, de la voir sourire et ranger son téléphone. C’était sûrement des amis. Ou une amie. Peut-être même quelqu’un d’ici, qui l’avait vu sortir avec lui. Il savait bien quelles réactions avaient les filles, quand il tournait autour de l’une d’elle à une soirée. Il était un peu comme un trophée, la première qui parvient à attirer son attention, obtient la couronne de reine du bal. Et c’est sûrement pareil pour toutes les autres célébrités. Dans le font, la plupart de ces filles étaient aveuglées par la notoriété de leur partenaire, plutôt que par de réels sentiments.

« Je crois que pour ce soir en tout cas c’est bon. » Installés dans les transats, Misha l’observait tout en tirant sur sa cigarette. « C’est bizarre de se sentir épié, tout le temps. » Ouai, enfin, au début ça l’était. Mais tout ça, c’était devenu une habitude pour le Polonais. A chaque fois qu’il se montrait, on le suivait avec un téléphone en mode caméra. Ou alors, on l’épiait du coin de l’œil. On murmurait dans son dos. Si au tout début, il le vivait assez mal, il avait fini par ignorer tout ça. Tout ce qu’on pouvait dire sur lui, il s’en fichait pas mal. Ce qui l’agaçait, c’était plutôt que les autres, ceux qui l’entourent, prennent pour lui. Comme Domi par exemple. Il en était persuadé, si elle avait trompé son mari avec un autre homme, jamais le scandale n’aurait été aussi loin. Là, on en parlait, parce que c’était Misha. C’était le mauvais gars de la NY Studios. La cible préférée des potins.

« On s'y fait. »

Commençait-il, d’une petite voix, et tapotant sur sa cigarette pour que les cendres tombent par terre. D’un coup d’œil, il vérifiait que tout cela s’écroulait bien à côté de ses baskets toutes neuves. Puis bien vite, il reportait toute son attention sur la jolie blonde.

« En fait, j’y porte plus trop attention. Mais quand je suis accompagné, j’ai pas envie que des rumeurs débiles soient lancées. »

Il se coupait un petit instant, souriant à Nina, et polluant un peu plus ses poumons, avant de reprendre :

« J'ai pas envie qu’on vienne cracher sur toi, surtout. »

Avouait-il, glissant son regard sur sa cigarette qui se consumait petit à petit. « Moi aussi, j’avais envie d’être tranquille. » Son visage et ses yeux se tournaient vers Nina, qui fixait ses mains. Elle était nerveuse, ou mal à l’aise ? Bien décidé à ce qu’elle se laisse aller en sa présence, il coinçait sa clope entre ses lèvres, et quittait son transat. Délicatement, il venait s’installer dans celui de Nina, juste derrière elle, passant ses jambes de chaque côté de ses hanches. D’ici, il inspirait une dernière bouffée de nicotine, avant de laisser tomber son mégot dans un petit pot de sable derrière eux, visiblement prévu à cet effet – il était déjà plein de mégots. Les mains libres, il passait ses bras autour de la silhouette de Nina, tout en se pinçant les lèvres. Il venait la serrer doucement contre lui, rapprochant son visage de son cou, pour la seconde fois de la soirée.

« T’as pas trop froid ? »

Murmurait-il à son oreille, laissant ses mains glisser vers celles de Nina. Doucement, il laissait le bout de ses doigts frôler les mains de la belle en de petites caresses. Il cherchait à la détendre, et à faire naître chez elle, une envie de rapprochement. Il la draguait, il la flattait. Un petit jeu qu’il n’avait plus pratiqué depuis longtemps d’ailleurs, avec une fille. Trop occupé à tourner autour de sa patronne.

« On peut aller ailleurs si c’est le cas. »

Chez lui ? Il n’allait pas le proposer aussi vite, bien que l’envie soit là. C’était dans ce genre de moment qu’il regrettait de ne pas avoir le permis de conduire. C’est toujours plus simple pour ces mecs-là. Dans les films, ils finissent toujours sur la banquette arrière. Et lui, il n’a même pas une banquette avant. La laissant décider, il restait là, contre elle, son souffle chaud contre son cou. Son menton mal rasé posé sur son épaule, au-dessus de sa veste qui cachait ses bras. C’était doux comme moment, et tendre. Il en manquait tellement. Le bleu de ses yeux posé sur la fine peau de Nina, près de nuque, il mourrait d’envie d’y déposer ses lèvres. Mais il n’en faisait rien, préférant attendre qu’elle lui lance une petite corde, s’assurer qu’elle était assez à l’aise pour ça. Après tout, il espérait avant toute chose, qu’elle remonte la pente, qu’elle sourit, qu’elle oublie son Policier. Si lui devait en rester frustrer, ce n’était pas grave.

« En fait, j’y porte plus trop attention. Mais quand je suis accompagné, j’ai pas envie que des rumeurs débiles soient lancées. » « J'ai pas envie qu’on vienne cracher sur toi, surtout. » C’était vrai que Misha était souvent au cœur de rumeurs, fausses ou vraies, Nina n’en savait rien mais elle se doutait bien que cela ne devait pas être simple pour ceux qui n’avaient rien demandé et si elle pouvait éviter d’être au cœur d’un scandale, elle apprécierait. « Oui je comprends. C’est vrai que tu as ton lot en général. » dit alors sincèrement la jeune femme avant de s’installer différemment sur le transat.

Elle avoua ensuite avoir envie d’être tranquille avec lui et c’est alors que le jeune homme vint la rejoindre, se plaçant derrière elle avant d’enlacer son corps et de la serrer contre lui. Nina se recula alors un peu se laissant un peu plus reposer contre le chanteur. « T’as pas trop froid ? » demanda-t-il tandis que leurs mains se rejoignirent, du moins, s’effleurèrent.

« Ca va un peu… » commença-t-elle à répondre au moment où Misha reprit la parole. « On peut aller ailleurs si c’est le cas. » Nina n’était pas idiote et connaissait ses intentions, ayant également les mêmes, grandissantes au fur et à mesure de leurs murmures et contacts. Les flirts elle en avait l’habitude, sans doute trop mais là, c’était tout de même un peu différent. Misha était plus tendre, moins direct et, étonnamment, cela lui convenait parfaitement pour cette soirée. Sentir ses lèvres et son souffle aussi proches de sa nuque lui procurait une chaleur plutôt agréable en ce froid de novembre.

Nina laissa reposer sa tête contre l’épaule du polonais après avoir osé déposer un bref baiser sur la joue droite de Misha, tandis qu’elle repliait ses jambes contre elle. Elle se sentait bien malgré le froid presque glacial aux vues de la tenue qu’elle portait. Sa robe bien trop courte pour recouvrir la moitié de ses jambes, des cuissardes qui n’avaient rien d’apreski et enfin, une veste tout juste posée sur ses épaules qui ne lui appartenait pas. « Et tu me proposes quoi ? » le questionna-t-elle, curieuse et envieuse de savoir où il les imaginait. Car oui, elle ne comptait pas en rester là avec lui, elle avait envie de tendresse mais pas seulement. Elle pourrait lui proposer d’aller chez elle mais, était-ce réellement une bonne idée ? Un endroit neutre serait préférable. Elle s’était déjà dévoilée à plusieurs reprises avec lui, en pleurant, en parlant de Tino et de ses doutes, elle n’avait pas non plus envie qu’il découvre ce qui était censé être son nid. En réalité, son loft ne ressemblait pas à grand-chose. Heureusement qu’elle avait une femme de ménage sinon on aurait pu croire qu’un mec célibataire y vivait. Entre les boites de pizza, les lessives non rangées, les papiers de snickers et autres sucreries dans le lit… Aucune décoration ni plante car elle était bien incapable de s’en occuper. Un vrai appartement témoin finalement.

« Oui je comprends. C’est vrai que tu as ton lot en général. » La serrant contre lui, ses doigts flottant sur ses bras, il étirait un petit sourire en coin de ses lèvres. Elle lisait la presse à scandale pour être si bien informé ? Au moins, elle savait peut-être à quoi s’attendre en le fréquentant de trop. C’était comme jouer avec le feu, de se tenir au bras du Polonais.

« Madame est connaisseuse! »

Plaisantait-il pour la taquiner. Depuis l’arrivée de Radio New-York sur le marché de la presse à scandale, il savait bien que même sans lire ces sottises, la plupart des gens avaient vent des rumeurs. Ça passait à la radio, à la télévision, sur twitter. Misha était même souvent en top tweet avec ces conneries là. « Ça va un peu… » Répondait-elle alors qu’il voulait s’assurer qu’elle n’avait pas trop froid. Il pouvait bien proposer d’aller ailleurs, mais il ne voulait pas non plus précipiter les choses. Ce n’était que leur second rendez-vous, et même si l’un comme l’autre, semblaient chercher la même chose, il ne voulait pas perdre des points en agissant précipitamment et bêtement. A sa proposition d’aller autre part pour avoir un peu moins froid, elle ne répondait pas aussitôt. Elle se tournait légèrement, déposant simplement un baiser sur sa joue, puis elle se blottissait contre lui un peu plus. Rougissant légèrement, il ne put retenir un sourire ébahit. C’était mignon, et doux, ces petits instants de flirt. Même si ça ne les mènerait nulle part. Ça lui faisait du bien, ça chassait sa solitude pesante. « Et tu me proposes quoi ? » Là, c’était dangereux. Il fallait jouer le tout pour le tout. Alors inspirant légèrement, et laissant es doigts caresser plus franchement les bras de Nina, il reprit doucement, en murmurant. Les lèvres toujours si près de l’oreille de Nina, que la chaleur de son souffle réchauffait la peau de sa nuque et de son cou.

« Et bien... Soit on va boire un verre dans un endroit moins peuplé et moins scruté. »

Une option qui ne l’intéressait pas vraiment, mais ne sachant pas si Nina était prête à le suivre sous ses draps en un claquement de doigt, il préférait se la jouer fine. Il avait souvent n’importe quelle fille en un claquement de doigt, juste parce qu’il est Misha Lukasz. Nina elle, elle ne semblait pas être n’importe quelle fille. Elle le suivait depuis longtemps, certes, mais elle était bien amoureuse de son Policier. Alors allait elle se jeter dans les bras d’un type qu’elle connait à peine, aussi facilement ? Il en doutait.

« Ou alors... On peut aller chez toi, ou chez moi. J’ai aussi de quoi boire, et ce sera gratuit! »

Il émit un léger petit rire, arrêtant ses caresses pour la serrer un peu plus contre lui, sentant qu’elle frissonnait légèrement. D’un fin sourire, il coinçait son menton sur son épaule, et venait laisser ses lèvres frôler son cou, l’y embrassant presque.

« Sauf si tu n’as pas envie. »

Elle allait sûrement comprendre son sous-entendu. Il ne cherchait pas à parler de boisson, mais bien de tendresse plus profonde. Elle n’était pas sotte, elle devait bien savoir que s’il l’invitait chez lui, ce n’était pas pour faire de la pâtisserie. Il ne s’était pas adonné à ce genre d’amusement, au coup d’un soir, depuis bien longtemps. Trop peut-être. Or Nina était dans le même état que lui, ils se comprenaient, ils avaient besoin de se sentir aimé un peu, ne serait-ce qu’une nuit.

« Madame est connaisseuse! » Ou plutôt une étudiante comme beaucoup qui s’amuse des rumeurs sur la radio de NY ou d’autres magazines. Nina savait aussi pertinemment que tout n’était pas vrai et que la vérité pouvait facilement être modifiée. Misha lui demanda ensuite si elle n’avait pas trop froid. Croyant à sa question, la jeune femme avait commencé à répondre mais, très vite, elle comprit l’implicite de son interrogation. « Et bien... Soit on va boire un verre dans un endroit moins peuplé et moins scruté. » Elle sentait son souffle chaud dans son cou et se retournait un peu vers lui pour écouter la suite. « Ou alors... On peut aller chez toi, ou chez moi. J’ai aussi de quoi boire, et ce sera gratuit! » ajouta le polonais avant de venir poser son menton sur la jeune femme, ses lèvres se faisant encore plus près de sa peau. « Sauf si tu n’as pas envie. »

La jeune femme se redressa un peu. Oh que oui elle en avait certainement envie autant que lui, se laisser aller à des bras affectueux et oublier un moment ce qui la tourmentait, comme elle le faisait bien trop souvent depuis un moment. Cependant, là, c’était différent. Il en savait plus sur elle que la plupart des inconnus avec qui elle occupait ses soirées et nuits. Il en savait bien trop pour ne pas comprendre qu’il s’agissait de rapports pansements pour le moment. Resserrant un peu plus la veste contre elle, elle lui répondit : « J’ai aucune envie d’aller chez moi et… J’ai envie de la même chose que toi Misha mais… J’sais pas si c’est une bonne idée. » avoua-t-elle tandis qu’elle se retournait pour s’asseoir face à lui. « Tu serais pas le premier mec depuis ce qu’il s’est passé, mais, d’habitude j’ai beaucoup plus de verres dans le nez et ils ne savent absolument rien de moi. » Autant jouer franc jeu, Nina ne savait pas se taire de toute façon, c’était bien souvent le souci. Elle espérait surtout qu’il allait rester et l’emmener hors de cette fête. Elle n’avait aucune envie de retourner danser ou finirait sans doute une nouvelle fois dans un sale état ramenée par un ami chez elle. Et, loin de faire sa groupie, Misha lui plaisait elle ne pouvait pas le nier et l’idée d’aller se glisser sous des draps avec lui était loin d’être désagréable.

« J’ai aucune envie d’aller chez moi et… J’ai envie de la même chose que toi Misha mais… J’sais pas si c’est une bonne idée. » Si le début de sa phrase avait éveillé un sacré sourire au chanteur, la fin en revanche, l’avait doucement éteint. Sans trop comprendre, il la laissait s’échapper de ses bras, se retournant pour lui faire face. Assise en tailleur entre ses jambes à lui, elle semblait peu assurée. De quoi avait-elle peur ? De lui briser le cœur demain matin ? Il n’était pas en train de lui proposer une vie à deux, ni un engagement. Il pensait avoir été assez clair dans ses sous-entendus. Il n’attendait bien d’autre qu’un peu de tendresse, même passagère. Et même si Nina lui plaisait énormément, on ne va pas se mentir, elle entrait totalement dans le “type” de la femme parfaite du polonais. Elle n’en restait pas moins amoureuse d’un autre homme. Un homme qui la hante, et dont elle ne parvient pas à se détacher. Il savait bien que s’attacher à elle, ce serait comme se jeter du haut d’un pont. Même si effectivement, pour en être là avec elle, il y avait tout de même une certaine sorte d’attachement. Nina il connaissait des tas de choses sur elle, ils avaient bien discuté lors de leur premier rendez-vous. Elle s’était livrée à lui sur bien des choses, surtout sur Ramirez. C’était peut-être aussi pour ça qu’il s’était penché sur elle et pas sur une autre ce soir. Ils avaient les mêmes états d’âmes dans le fond. Ils ne pouvaient que se comprendre. Les yeux ronds, il la fixait intensément, alors qu’elle s’empressait de continuer, pour s’expliquer. « Tu serais pas le premier mec depuis ce qu’il s’est passé, mais, d’habitude j’ai beaucoup plus de verres dans le nez et ils ne savent absolument rien de moi. » Alors elle noyait sa peine dans des draps différents toutes les nuits ? Peut-être que certains en auraient l’image d’une fille facile. Lui il ne pouvait pas juger, il avait eu cette habitude bien trop longtemps. Quand il était arrivé ici, il avait profité de la vie qu’il n’avait pas eu à Tokyo. Enchaînant les histoires sans lendemain, souvent, trop souvent. Et puis d’un seul coup, il avait arrêté. Parce qu’il y avait eu Domi. Depuis, on ne peut pas le nier, il s’était enfermé dans sa bulle, et plus aucune femme n’avaient foulé le fond de son lit. Parce qu’il le savait, ça ne servait à rien de collectionner. Les journaux se font un plaisir d’en parler et de le qualifier “d’instable”. Tout ça il en avait marre. A l’aube de ses trente ans, il voulait autre chose.

« Tu sais, je suis pas là pour te juger. Y’en a qui noie ça dans l’alcool, d’autres dans les voyages. Chacun à sa façon de tourner la page. Tout ce qui importe, c’est que tu fasses attention à toi. Parce que tu sais, dans ce genre de soirée, y’a pas que des types propre sur eux. »

Le visage plus sérieux, il gardait ses yeux rivés dans les siens, espérant qu’elle comprenne là ou il voulait en venir. Se donner à n’importe qui, ça pouvait lui attirer des problèmes. Des maladies, et même une grossesse non désirée, qui sait.

« Peut-être que c’est mieux quand t’es pas ivre. »

Ajoutait-il en un murmure, le sourire revenu en coin de ses lèvres, lui donnant une mine bien taquine, malicieuse et dragueuse. Ses yeux bleus plus pétillants, parcourant le si joli minois de la blonde. Se pinçant doucement la lèvre, il finit par se pencher vers elle, légèrement, rapprochant ses lèvres des siennes. Mais au dernier moment, il déviait, pour que sa bouche vienne frôler l’oreille de Nina, et venir y chuchoter :

« On n’a pas tous ses sens, sous l’alcool. »

Et il était bien placé pour le savoir, ayant eu une sale période avec les liquides salés. Reculant légèrement son visage, il abaissait ses yeux vers les lèvres de Nina. Il avait tellement envie d’arrêter de tourner autour du pot. D’y aller plus franchement, et d’accélérer les choses. Ils voulaient la même fin, pourquoi continuer à en discuter. Son cœur commençait à s’accélérer dans sa poitrine, non pas par sentiment, mais par excitation. Elle lui faisait de l’effet Nina, physiquement parlant. Ses courbes, ses longs cheveux blonds, ses jolis yeux clairs. Et ses lèvres.

« Moi en tout cas, j’veux pas oublier ça demain. »

Chuchotait-il encore. Il n’avait pas assez bu pour ça, et il n’avait pas l’envie de boire pour autant. Il voulait être éveillé, et parfaitement conscient de ses actes. Savourer, sentir, toucher, entendre, et ne rien oublier. Sur ses mots, il venait briser la distance qui restait entre eux. Tout doucement, et avec une vraie tendresse, il laissait ses lèvres rencontrer celles de Nina. Fermant ses paupières, son visage s’appuyait doucement contre le sien. Ses lèvres s’entrouvraient, puis se refermaient sur celles de Nina, les emprisonnant savoureusement, et si tendrement. C’était doux, et chaleureux. C’était bon. Depuis combien de temps n’avait-il pas embrassé quelqu’un ? Trop longtemps. Quand ses lèvres se détachèrent, il restait cependant là, le visage presque contre le sien, pinçant ses lèvres en souriant. Calmement, il rouvrait ses paupières, levant les yeux pour croiser ceux de Nina. Ce baiser était chaste, et pourtant, il avait suffi au Polonais pour éveiller tous ses désirs déjà bien titiller ce soir.

« On peut appeler un taxi. On va chez moi. Et... »

Espérant faire naître autant de désir chez elle, il se penchait à nouveau, et cette fois, vers son cou. Ses lèvres s’abattirent contre sa fine peau à cet endroit du corps, pour l’y embrasser, caresser sa peau, et laisser la chair de poule se dessiner sur son passage.

« Si on prend le temps de boire un verre, il sera sans alcool. »

Ses lèvres glissaient le long de son cou, atteignant son oreille. Tandis que ses mains elles, s’étaient faufilées sur ses cuisses. Il ne se permettait pas de se frayer un chemin sous sa jupe, certainement pas tout de suite. Ses doigts restaient paisiblement posés sur sa jupette, s’amusant à y opérer quelques petites caresses chastes et gentilles. Menaçantes néanmoins, qui sait quand elles deviendront plus sérieuses, divagant bien souvent près du bord de son vêtement.

« Mais je suis pas sûr qu’on en ait le temps... »

Ses lèvres continuaient de tout dévaster sur leur passage, contre sa peau, près de sa nuque, sous son oreille, contre sa mâchoire. Ses mains remontaient lentement, pour que ses doigts viennent épouser les formes de Nina, le long de ses côtes, effleurant son torse, et s’arrêtant finalement sur sa joue. Il la caressait de son pouce, tandis que ses yeux se nourrissaient de son visage, qui ce soir, lui semblait l’un des plus beaux qu’il n’ait jamais vu. Elle lui faisait tellement envie, qu’il désirait lui faire tant de bien. Incapable de se retenir plus longtemps, il capturait une nouvelle fois ses lèvres avec les siennes, et il l’embrassait, bien moins farouche. Ses doigts pressant un peu plus le visage de la jeune femme. Un baiser sensuel, qui traduisait aisément tout le désir qu’il avait pour elle. Tellement, qu’il en venait à se demander s’il était réellement capable de faire la route jusqu’à chez lui. Il avait bien envie de s’enfermer dans une pièce de cette baraque, et de commencer les hostilités ici, sans attendre. Ceci dit Nina n’était peut-être pas du même avis.

« Tu sais, je suis pas là pour te juger. Y’en a qui noie ça dans l’alcool, d’autres dans les voyages. Chacun à sa façon de tourner la page. Tout ce qui importe, c’est que tu fasses attention à toi. Parce que tu sais, dans ce genre de soirée, y’a pas que des types propre sur eux. » Sérieusement ? Il était en train de lui faire la leçon sur les préservatifs ? cela fit doucement rire Nina qui était vraiment très vigilante sur ce point.
« Je ne saute pas non plus sur tout ce qui bouge si c’est ce dont tu as peur. » répondit-elle. Pour ce qui était des façons de tourner la page, Nina était rassurée qu’il ne la juge pas parce qu’elle, elle mêlait l’alcool et le sexe et que l’un et l’autre ne semblaient pas suffire à panser sa peine.
« Peut-être que c’est mieux quand t’es pas ivre. » reprit le chanteur, un sourire qui en disait long sur ses envies. « On n’a pas tous ses sens, sous l’alcool. » « Moi en tout cas, j’veux pas oublier ça demain. » Il flirtait, il l’aguichait, et cela fonctionnait plus que bien. Le corps de Nina se réchauffait tout autant qu’elle frissonnait. Elle avait même la chair de poule. Ses murmures, ses lèvres proches d’elle, plus il parlait, plus elle avait envie de le faire taire et de passer à la vitesse supérieure alors, quand il vint enfin l’embrasser, elle se laissa faire. Une tendresse encore une fois, qu’elle n’avait pas connue depuis trop longtemps maintenant. Une douceur agréable mais aussi perturbante. Perturbante de réellement apprécier ce baiser alors qu’elle était au fond du gouffre encore une demi-heure plus tôt.
Le chanteur relâcha la pression de leur lèvre avant de rejoindre son cou. S’attendant à de nouveau baiser, Nina avait glissé une de ses mains dans la nuque du jeune homme. « On peut appeler un taxi. On va chez moi. Et... » Un nouveau murmure avant de chastes baisers, des baisers si doux que Nina sentait chaque parcelle de son cou, sous ses lèvres, devenir un peu plus chaude. « Si on prend le temps de boire un verre, il sera sans alcool. » « Mais je suis pas sûr qu’on en ait le temps... » Tandis que les mains de Misha parcourait le corps de Nina, celle-ci s’agenouilla avant de venir se placer sur le polonais. « J’ai pas envie de boire… » dit-elle avant qu’ils ne reprennent un baiser beaucoup plus fougueux, l’excitation des deux ne faisant que monter la température au bord de la piscine. Nina se cambrait un peu plus et ses mains glissaient dans la nuque du jeune homme pendant que leurs lèvres se découvraient. Elle avait envie de lui et n’avait aucune envie d’attendre.

« T’habites loin ? » lui demanda-t-elle tout en se mordillant la lèvre. Rester sur ce transat avec le monde qui pouvait sortir, quoi qu’assez grisant n’était pas envisageable mais, s’il lui annonçait une heure d’attente avant de rejoindre la demeure de Lukasz, Nina ne pouvait pas promettre d’être patiente. " Je suis pas la fille la plus patiente...." ajouta-t-elle avant de placer une main sur sa joue.