Elle l’embrassait. Là, sur ce parking, ses deux mains c’étaient posées sur son visage mal rasé, et ses lèvres s’étaient abattues sur les siennes. Son cœur avait bondi, tellement fort dans sa poitrine. Ce baiser, il l’avait tellement espéré, mais dans d’autres conditions. Pas ici, pas juste après qu’elle était kidnappée par un gamin paumé. Pourtant, c’était comme ça, et... Malgré la situation, son baiser était juste parfait. Le cœur battant, la respiration haletante, il n’avait pas pu se retenir. Sa main s’était posée sur la nuque de Nina, et il lui avait rendu son baiser. Ses lèvres pinçaient les siennes, avec un tel désir. Comme si ce baiser, il en avait rêvé depuis des jours et des nuits. Et c’était probablement vrai.  

Quand enfin, il s’était décidé à la relâché, Valentino et Rico avaient disparu. Heureusement pour eux. Le corps encore tremblant, il avait aidé Nina à se relever, puis il avait ramassé les armes restées au sol. Ils avaient regagné la voiture. Il lui avait ouvert la porte passager pour qu’elle s’assois. Lui pendant ce temps, il avait rangé les armes dans son coffre. Puis il s’était installé côté conducteur. Le retour, ils l’avaient fait sans dire un mot. De toute façon, ils n’avaient pas besoin de parler. Tino savait très bien qu’elle avait besoin de récupérer. Et lui, il avait besoin de calmer sa colère. Il s’en voulait tellement d’avoir été aussi stupide avec Valentino.

Une fois arrivé devant son immeuble, il garait sa voiture sur le parking, et il descendait, en même temps que Nina. Il cherchait ses clés, un peu maladroitement dans ses poches, tant il était nerveux. Il ne savait même plus si c’était les faits, ou le baiser de Nina qui le perturbaient autant. Sûrement un peu des deux. Toujours en silence, ils montaient les marches de l’immeuble, et il poussait la porte de son appartement, qu’il n’avait même pas pris le temps de verrouiller en partant à la hâte. Nina le suivant, il refermait derrière eux, puis il s’arrêtait, posant ses yeux sur la jolie blonde, qui ne sortait plus de ses pensées.  

« Nina. »

Commençait-il, la voix raillée par l’émotion. Il était tellement angoissé... Par tout. Tout ce qui venait de se passer, et ce qui risquait de se passer maintenant. Elle n’allait peut-être plus vouloir de lui, par peur que ça recommence ? Il tirait sur ses doigts, très nerveusement.

« Je suis... Je suis désolé. Tout est ma faute, j’ai pas imaginé qu’il irait... Jusqu’à faire ça. J’ai été tellement stupide, je suis désolé! Je sais même pas comment je pourrais me faire pardonner d’un truc pareil... »

Il serrait les dents de colère contre lui. Il grimaçait devant sa stupidité. C’était bien la première fois en vingt ans de carrière, qu’il faisait une bourde pareille. En même temps, il n’avait jamais laissé une femme entrer aussi sérieusement dans sa vie. Enfin, au point de s’installer chez lui. Parce que question relation sérieuse, ils n’en n’étaient quand même qu’à un baiser. C’était sûrement prématuré de parler de sérieux. Surtout qu’elle risquait fort de s’enfuir maintenant. Il avait perdu le game, à cause de ce crétinos de Salvadorien.  

On était bien loin des contes de fée ou de ce que j’aurais pu imaginer pour ce baiser et pourtant, je n’avais pas envie que cela s’arrête. Les deux autres n’étaient plus là et je ne les avais même pas entendus partir. Et puis, le silence. Un silence de plomb s’installa entre nous tout au long de la route pour rentrer chez Tino. Je n’aurais peut-être pas du l’embrasser ? Peut-être que ce n’était pas réciproque contrairement à ce que je pensais.

Alors que les rues défilaient, j’avais replié mes jambes sur le siège, contre ma poitrine et je regardai par la fenêtre, revivant les scènes de cette matinée . Je ne tremblais plus mais j’étais toujours aussi perdue. Tout me résonnait dans la tête et, lorsque la voiture arriva au niveau de ce fameux banc, je me raidis. Ce van… ces types… C’était tellement incompréhensible. Tout était allé si vite et ils avaient lâché l’affaire d’une manière qui me dépassait même si, nous n’avions rien, physiquement parlant, nous allions bien. C’était ce à quoi j’essayais de m’accrocher. Le moteur éteint je me détachai et descendit de la voiture. Tino ne parlait toujours pas et les quelques étages furent très longs et douloureux à monter. J’étais si innocente en les descendant ce matin là…

« Nina. » commençait-il alors que nous étions dans sa pièce de vie et que je m’étais empressée de retirer ma veste et de la jeter dans l’entrée, ne supportant plus mes vêtements ni mon odeur corporelle. Je voyais son angoisse à travers sa respiration, ses yeux et ses mains. « Je suis... Je suis désolé. Tout est ma faute, j’ai pas imaginé qu’il irait... Jusqu’à faire ça. J’ai été tellement stupide, je suis désolé! Je sais même pas comment je pourrais me faire pardonner d’un truc pareil... » Jamais je n’avais pensé à lui en vouloir alors qu’en y réfléchissant si l’autre n’avait pas cru que j’étais la copine de Tino je n’aurais jamais été enlevée et je n’aurais jamais eu aussi peur. Je n’aurais aussi peut-être jamais compris que ma vie ne pouvait tenir qu’à un fil et la sienne aussi. Au fond qu’est-ce qui était plus important ?

« Je n’ai rien, ils ne m’ont rien fait... » commençai-je en posant mes mains sur son torse, espérant qu’il ne me rejette pas, que ce baiser n’était pas pour lui qu’un contre-coup d’une angoisse et d’une peur trop forte. « Il a cru que j’étais ta copine, j’étais la proie facile. » dis-je d’un calme qui m’impressionnait moi-même. Pour autant, c’était la vérité. Je ne savais pas comment j’allais vivre ces prochains jours ni ce que je ressentirai si je devais recroiser cet Alvarez mais je n’avais pas envie d’y penser à ce moment précis.

« J’ai rien à te pardonner, je suis incapable de t’en vouloir de quoi que ce soit. J’ai eu tellement peur... de ne plus te revoir, me laisse pas... » ajoutai-je avant de poser ma tête contre le creux de sa poitrine. Je craignais tellement que mes sentiments ne soient pas réciproque que je n’arrivais pas à aller plus loin ni lui dire que je l’aimais.  

« Je n’ai rien, ils ne m’ont rien fait... » Mais ils auraient pu. Coupé dans son élan, il se taisait, mais observait minutieusement chacun des gestes de Nina. Elle venait poser ses mains sur son torse, et lui, il ses yeux sur les siens, inquiet. « Il a cru que j’étais ta copine, j’étais la proie facile. » Le problème, c’est qu’à ses yeux, elle l’était, elle l’était dans sa vie. Et que n’importe quelle autre racaille pourrait recommencer à s’en prendre à elle ? « J’ai rien à te pardonner, je suis incapable de t’en vouloir de quoi que ce soit. J’ai eu tellement peur... de ne plus te revoir, me laisse pas... » La tête de la jeune femme s’enfonçait dans son torse, alors qu’il restait immobile, surpris de sa réaction. Il pensait qu’elle le rejetterait, qu’elle prendrait peur, qu’à ses yeux, rester avec lui était dangereux. Et pourtant, c’était tout l’inverse ? Ses sentiments étaient-ils donc sincères ? Loin d’une simple amourette d’après adolescence ? Son cœur s’emballait de plus belle dans sa poitrine, et délicatement, ses mains enlaçaient la taille de Nina qu’il venait serrer contre lui, fort, se rassurant de sa présence, et surtout, pour la rassurer elle aussi. Parce qu’il ne comptait pas partir, si elle acceptait de vivre à ses côtés, malgré ses défauts et surtout, malgré ce qui venait de se passer.  

« Je ne compte pas t’abandonner Nina. »

Murmurait-il doucement, posant ses lèvres contre le haut de la tête de Nina. Il y déposait un baiser, avant de reculer légèrement son visage pour pouvoir faire face au sien. Ses mains se détachaient de sa silhouette pour venir se poser de chaque côté du visage angélique de la jeune femme. Ses yeux observaient les siens un instant, avec une tendresse si franche. Et puis son cœur emballé, plus que jamais, perdant même le contrôle de lui-même, il s’avançait presque brusquement, ses lèvres rencontrant les siennes, pour les embrassait. Un vrai baiser fougueux, comme s’il avait été le dernier. Un baiser qui laissait ressortir tout ce désir qu’il avait d’elle, et qu’il gardait enfoui depuis trop longtemps. Ses lèvres pinçaient et caressaient les siennes, follement, manquant de lui en couper la respiration. Ce n’est qu’à bout de souffle qu’il abandonnait ses lèvres, collant son front au sien, et fermant ses yeux. Le gout de Nina sur les lèvres, il se les pinçait. Il était si bien là, comme ça, oubliant presque ce qui venait de se passer. Son souffle était haletant, essoufflé, bombant son torse à chaque inspiration.  

« J'ai eu si peur de te perdre... »

Ajoutait-il en chuchotant, avant de rouvrir ses yeux qu’il laissait s’enfoncer dans les siens. Qu’est-ce qu’elle était jolie... Trop jolie pour lui. Trop jolie, trop jeune. Et pourtant, il n’avait pas envie de la lâcher. Il avait envie d’être égoïste, de la garder rien que pour lui-même s’il ne la méritait pas. Il la voulait toute entière, même si c’était interdit. Il la désirait, comme jamais il n’avait désiré une femme. Ce désir commençait à le ronger de l’intérieur, et se réveillait furieusement aujourd'hui, là, contre elle, après seulement deux baisers partagés.  

« C’est toi, que j’ai peur de voir partir... »

L’une de ses mains glissait dans la nuque de la belle blonde, alors que ses lèvres retrouvaient les siennes, pour l’embrasser une troisième fois. Il n’allait plus pouvoir s’arrêter. Il la voulait, elle était à lui, et à personne d’autre. Autant que lui était à elle, et ce, depuis longtemps maintenant.

« Je ne compte pas t’abandonner Nina. » me rassura-t-il avant de poser ses mains sur mon visage, me regardant dans les yeux. Mes mains vinrent faire le tour de sa taille alors qu’il se rapprochait encore plus de mon visage avant de m’embrasser avec passion, une passion et une fougue que je lui rendis aussitôt. J’en avais tellement envie, depuis longtemps et, malgré ce qui m’était arrivé le désir s’enflamma assez vite. Mon corps avait visiblement lui aussi besoin de passer à autre chose. J’oubliais tout contre ces lèvres, ressentant des émotions que je découvrais mais qui me plaisait tellement. Je vins me hisser sur la pointe des pieds, mes doigts s’enfonçant un peu dans son dos, contre sa chemise que je lui aurais bien retirée.

« J'ai eu si peur de te perdre... » Je le sentais sincère et vint poser une main dans sa nuque.

« Je suis là. » répondis-je dans un murmure avant qu’il ne reprenne la parole. « C’est toi, que j’ai peur de voir partir... » Je ressentais sa crainte, j’avais la même que lui. Il aurait très bien pu me demander de partir, ne serait-ce que pour me protéger et je ne l’aurais pas supporté. Il m’embrassa à nouveau et, cette fois-ci, c’est moi qui l’arrêtais malgré moi, ayant besoin de le rassurer à mon tour.

« Je ne vais pas partir, je t’aime et je supporterais pas de ne plus te voir. » Les mots étaient sortis bien trop vite à mon goût. Des mots que je n’avais pourtant jamais dit mais l’adrénaline puis sa retombée me faisait prendre conscience que tout pouvait s’arrêter dans la seconde. Alors certes, j’avais toujours cette peur bleue de le perdre et qu’il me repousse mais il fallait qu’il connaisse la nature de mes sentiments, du moins c’est ce, à quoi j’avais pensé sur le coup. Moi qui avais toujours trouvé les films à l’eau de rose débiles et les filles niaises, j’avais l’impression d’en devenir une. Je me reculai alors, gênée, de Tino et balbutiai :

« J’ai besoin de prendre une douche... » alors que je commençai à me sentir à l’étroit dans ces vêtements dont j’avais l’impression qu’ils sentait l’essence et ces mecs. Je me sentis d’un seul coup perdue, perdue de m’emballer tellement dans un engagement que je m’étais toujours refusé alors qu’une heure plus tôt je ne pouvais pas parler à cause d’un tissu et mes mains étaient liées par une corde. Je me reculai vers la salle d’eau, honteuse de m’être autant livrée, si facilement alors que le moment était sans doute mal choisi.

« Je ne vais pas partir, je t’aime et je supporterais pas de ne plus te voir. » Il y avait comme un arrêt sur image tout à coup. Perplexe, Tino restait bouche bée, immobile, le cœur s’emballant dans sa poitrine. Les joues rougissantes. Elle venait vraiment de lui dire “je t’aime” ? Il était incapable de répondre, pris de court. Est-ce qu’elle le pensait vraiment ? Alors n’était-ce pas juste une amourette de jeunesse, un peu farfelue ? Une vague de chaleur envahissait tout son corps en réalisant cela. Elle ne pouvait pas mentir, pas maintenant. C’était sorti trop naturellement, et soudainement. La sincérité était là, il en était certain. Elle semblait s’en être rendue compte d’ailleurs, parce qu’elle se reculait, prétextant devoir prendre une douche. Elle disparaissait avant qu’il n’ait le temps de répliquer quoi que ce soit, perdu dans un tourbillon de pensées.

Il fallait qu’il se ressaisisse... Il ne pouvait pas la laisser comme ça, sans réponse. Elle lui avait quand même ouvert son cœur. Et même s’il ne se sentait pas totalement près à le faire à son tour, il le fallait. De toute façon, le serait-il un jour ? Parler de ses sentiments n’a jamais été une partie de plaisir pour lui. Alors ce serait toujours difficile. Se pinçant les lèvres, là où résidait encore le doux parfum de Nina, il se relevait et prenait doucement le chemin de la salle de bain. Délicatement, il poussait la porte, qu’elle n’avait pas fermé, n’ayant pas commencé à se préparer. Il toquait dessus malgré qu’elle soit déjà ouverte, mais c’était simplement pour prévenir de sa présence. Il était clairement mal à l’aise, gêné, et hésitant. Il ne savait pas par où commencer. Il venait alors s’assoir sur le rebord de la baignoire, les mains posées dessus, à chaque côté de ses cuisses. Puis il levait son regard vers celui de Nina.

« Tu pensais vraiment... Ce que tu viens de dire ? Ou bien... Est-ce que c’était... Le contre-coup ? »

Il sentait son cœur se serrer dans sa poitrine, il mourait d’envie de lui dire. Lui dire que ses sentiments étaient partagés, mais il avait peur que ce soit mal. Ils avaient quand même 20 ans d’écart. Beaucoup trop... Et peut-être que se rapprocher définitivement d’elle, allait lui causer des ennuis ?

« Ça ne te fais pas peur, de rester avec moi ? »

Malgré ce qu’elle venait de vivre ? Un petit sourire se dessinant en coin de ses lèvres, il se relevait, et faisait quelques pas vers elle. Il s’arrêtait face à face, et se pinçant la lèvre, il posait un doigt sous le menton de Nina pour qu’elle relève les yeux vers lui. Puis il rapprochait son visage du sien, frôlant ses lèvres avec les siennes. Il fermait ses paupières, savourant cette douce caresse entre leurs bouches, qui n’était pas encore un baiser, mais qui en disait déjà tellement long.

« Je crois que le jour où je suis venu, sur cet arrêt de bus, pour faire fuir l’abruti. J’ai... Ce jour là, je suis tombé amoureux. J’ai refoulé ça, j’ai repoussé ça, parce que... Parce que nos vingt ans d’écart résonnaient comme un interdit. Mais je ne peux pas lutter. J’ai pas envie de lutter. »

Et pour preuve, il laissait ses lèvres s’écraser contre les siennes, et il l’embrasser. D’abord doucement, tendrement, puis finalement, il s’avançait encore, l’entraînant avec lui. Il laissait le dos de Nina rencontrer le mur derrière eux, et il venait coller son corps au sien, pour laisser son baiser gagner en intensité. Plus fougueux, plus désireux... Il la voulait, plus que tout. Il avait envie d’elle, par-dessus tout. Il n’en ferait rien, pas sans son autorisation. Mais comme pour la demander, il laissait ses mains se poser sur les hanches de la jeune femme, et elles glissaient légèrement dans son dos, puis un peu plus bas. Tandis qu’il mettait fin au baiser par en haut, et que ses lèvres se faufilait dans le cou de la jolie blonde. Là, il venait pincer sa peau entre ses lèvres, remontant vers sa nuque, et juste sous son oreille. Il cherchait très certainement à la faire faiblir aussi, mais pour une fois, oui pour une fois, c’était lui qui prenait les choses en mains. Il ne voulait plus jouer. Il la voulait toute entière... Son bas ventre et ses reins la réclamaient atrocement.

« Tu pensais vraiment... Ce que tu viens de dire ? Ou bien... Est-ce que c’était... Le contre-coup ? » me demanda Tino après avoir poussé la porte de la salle d’eau, alors que j’avais commencé par me rafraichir le visage. Je m’étais contenté de le regarder, ne sachant trop quoi répondre sur le coup. En réalité, je ne savais pas comment interpréter sa question. Avait-il peut que je ne l’aime pas ou au contraire que je l’aime réellement alors que lui non ? Partie pour être honnête, j’ouvris la bouche pour lui dire que je pensais ce que j’avais mais lui fut plus rapide avec une nouvelle question. « Ça ne te fais pas peur, de rester avec moi ? » me questionna-t-il avant de se relever.

« J’ai jamais eu aussi peur pour ne pas te mentir, … Mais j’ai encore plus peur de devoir vivre sans toi. » Je venais glisser une de mes mains sur son torse, à travers sa chemise, tandis que lui venait poser son doigt sur mon menton avant de venir effleurer mes lèvres avec les siennes, faisant monter un moi un désir brûlant. Je le voulais, ici et maintenant. Faisant glisser ma main gauche jusqu’à sa nuque et m’apprêtant à l’embrasser à nouveau je fus coupée par une nouvelle intervention. « Je crois que le jour où je suis venu, sur cet arrêt de bus, pour faire fuir l’abruti. J’ai... Ce jour là, je suis tombé amoureux. J’ai refoulé ça, j’ai repoussé ça, parce que... Parce que nos vingt ans d’écart résonnaient comme un interdit. Mais je ne peux pas lutter. J’ai pas envie de lutter. »

Il m’aimait donc… Et me le disait très clairement. Il rappelait aussi nos vingt ans d’écart, ceux que j’essayais d’écarter quand j’y pensais car, avec lui, je ne les ressentais pas. « Alors ne lutte pas ! » ajoutai-je avant qu’il ne revienne prendre possession de mes lèvres. Ma peau frissonnait à chacune de ses caresses, à chaque fois que son souffle effleurait ma nuque, mon oreille…. Quant à moi, je me reculai un instant de lui « Je suppose qu’on arrête le planning de la salle de bain… »

 

 

 

 

 

En seulement quelques mots, elle était parvenue à faire redescendre la température. « J’ai besoin de savoir. C’était qui ce type ? » Il espérait tant ne jamais avoir cette discussion. Se reculant d’elle, il éteignait l’eau de la douche, puis inspirait longuement avant de soupirer plus discrètement. Comprenant bien qu’il n’aurait pas droit à un deuxième round avant ses aveux, il attrapait une serviette et la lui tendait.

« C'est compliqué Nina. »

Il prenait une autre serviette pour lui, commençant à se sécher rapidement tout en sortant de la douche. « Il se vengeait de quoi ? » De tout... Posant la serviette dans un coin, il enfilait hâtivement un jogging, et un tee-shirt. Puis il croisait les bras en s’appuyant contre un mur, suivant de ses petits yeux, la silhouette de sa blondinette qui comme lui, se rhabillait.

« Valentino Alvarez. J’ai pour mission d’arrêter son père depuis des années. Mais j’ai beau courir, il court plus vite. C’est l’un des narcotrafiquants les plus recherché du monde. Il se terre au Salvador. Je cherche à savoir ou. »

Il se taisait un instant, avant de quitter son mur et se diriger vers le salon. Nina était habillée aussi, alors autant quitter la pièce embrumée. Il faisait trop chaud là-dedans. Peu motivé à parler de tout cela avec elle, il se laissait retomber dans le canapé, croisant ses pieds sur sa table basse. Il était très sérieux, le visage assombri. Il aurait vraiment préféré qu’elle ne sache rien de tout ça et qu’elle ne s’en inquiète pas.

« J'ai arrêté Valentino il y a quelques jours. Et il a accepté de me renseigner sur son père, en échange de sa protection. Il n’a pas digéré certaines choses, alors il s’en est pris à toi. Mais ne t’inquiète pas, ça ne recommencera pas. Il est paumé, il ne sait pas ce qu’il fait. Il veut se débarrasser de son père, il en a peur. Je crois qu’il a fait ça sous ses ordres. Tu ne risques plus rien. Je te le promets. Et Alavrez, je suis à deux doigts de l’avoir maintenant. Dès que ce sera fait, tout ça sera fini. »

Et lui il aura empoché un sacré tas de fric. Mais ça aussi il préférait ne pas l’avouer. Dès qu’il est question d’argent, on sait tous que les missions sont risquées. Il croisait donc sérieusement ses bras contre sa poitrine, se frottant nerveusement le menton mal rasé et grisonnant.

« Dès demain, j'aurais une sérieuse discussion avec lui. Je t’assure que tout ira bien maintenant. Mais si tu préfère, et que tu ne te sens pas en sécurité ici, tu peux retourner chez toi, juste le temps que cette histoire soit terminée. »

Posant son regard sur elle, il s’accoudait au dossier du canapé pour se retourner et poser ses yeux sur elle, tentant de la rassurer comme il le pouvait.

J’avais clairement cassé l’ambiance torride et surtout paisible qui régnait entre nous. Un moment hors du temps mais j’avais besoin de réponse. Je devais savoir pourquoi j’avais été pris pour cible, si je risquais encore quelque chose et lui aussi… J’étais inquiète d’éventuelles représailles d’un côté comme de l’autre. Il éteignit l’eau avant de me tendre une serviette. « C'est compliqué Nina. » Je n’aimais déjà pas le début et me séchait assez vite avant de prendre sur le sèche serviette le t shirt et le short que j’avais utilisé pour dormir la nuit précédente tandis que Tino reprenait la parole. « Valentino Alvarez. J’ai pour mission d’arrêter son père depuis des années. Mais j’ai beau courir, il court plus vite. C’est l’un des narcotrafiquants les plus recherché du monde. Il se terre au Salvador. Je cherche à savoir ou. » Alors qu’il s’avançait vers le salon je le suivais tout en réfléchissant à ce qu’il venait de dire. J’avais tellement de questions sur tout ça, tellement d’appréhension aussi. Il se vengeait pour son père, je pouvais le comprendre, j’étais capable de beaucoup pour protéger ce à qui je tenais réellement. Je m’asseyais à côté de lui, sur le canapé et n’aimais vraiment pas l’expression de son visage. Il avait un air de grave, qui ne présageait rien de bon. « J'ai arrêté Valentino il y a quelques jours. Et il a accepté de me renseigner sur son père, en échange de sa protection. Il n’a pas digéré certaines choses, alors il s’en est pris à toi. Mais ne t’inquiète pas, ça ne recommencera pas. Il est paumé, il ne sait pas ce qu’il fait. Il veut se débarrasser de son père, il en a peur. Je crois qu’il a fait ça sous ses ordres. Tu ne risques plus rien. Je te le promets. Et Alavrez, je suis à deux doigts de l’avoir maintenant. Dès que ce sera fait, tout ça sera fini. » « Dès demain, j'aurais une sérieuse discussion avec lui. Je t’assure que tout ira bien maintenant. Mais si tu préfère, et que tu ne te sens pas en sécurité ici, tu peux retourner chez toi, juste le temps que cette histoire soit terminée. » Je ne l’avais pas interrompu, trop de choses me venant à l’esprit mais quand il me parla de l’éventualité de rentrer chez moi, je sus que c’était à mon tour de prendre la parole. Je posai une main sur sur sa joue, sachant pertinemment qu’il culpabilisait encore.

« Merci… de m’avoir répondu. » Je n’étais pas franchement rassurée mais je le croyais pourtant quand il disait que je ne risquais plus rien, je ne savais pas pourquoi mais je me sentais vraiment en sécurité à ses côtés et en confiance. « Mon loft ressemble à tout sauf à un endroit habité en ce moment… Pour être honnête, c’est ici que je me sens chez moi… Et, c’est avec toi que je me sens en sécurité… Même avec ce qu’il s’est passé. » Je déposai un baiser sur ses lèvres, comme pour confirmer ce que je venais de lui dire et vins poser ma tête sur son épaule.

« Pourquoi tu veux savoir où il est exactement… tu comptes aller là-bas ? Je n’ai peut-être pas le droit de savoir, mais, je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit et tu avais tellement l’air en colère contre lui tout à l’heure... » finis-je par lui dire, réellement anxieuse.

« Mon loft ressemble à tout sauf à un endroit habité en ce moment… Pour être honnête, c’est ici que je me sens chez moi… Et, c’est avec toi que je me sens en sécurité… Même avec ce qu’il s’est passé. » Alors qu’elle posait une main sur sa joue, il lui souriait, doucement, mais tendrement, ses yeux se perdant dans les siens. Et quand elle venait l’embrasser, il fermait ses yeux pour savourer cette tendresse, avant de se pincer les lèvres, quand elle se reculait. Son regard se reposait sur elle, avec inquiétude, à l’idée qu’elle puisse s’angoisser maintenant. Elle le pouvait. Elle avait une vie si paisible à côté de la sienne. Elle n’était pas habituée à autant de tumultes. Et elle pouvait le refuser. S’engager avec lui, c’était aussi prendre des risques, maintenant, elle le savait. « Pourquoi tu veux savoir où il est exactement… tu comptes aller là-bas ? Je n’ai peut-être pas le droit de savoir, mais, je ne veux pas qu’il t’arrive quoi que ce soit et tu avais tellement l’air en colère contre lui tout à l’heure... » Elle posait sa tête sur son épaule, alors il venait glisser un bras dans son dos, pour venir balayer de ses doigts, sa belle chevelure blonde. Il restait un moment silencieux, ignorant s’il pouvait vraiment lui en parler. Ses yeux se baladant sur son si joli visage, il étirait un peu plus son sourire.

« Parce que je dois l’arrêter. C’est mon travail. Son dossier est sur mon bureau depuis des années. J’ai arrêté bons nombres de ses sbires à travers l’argentine, le brésil et d’autres pays du sud. J’en ai marre de voir autant d’organisations malsaines à travers le continent. »

Il se penchait pour venir l’embrasser sur le haut de son front, avant de reposer lui-même sa tête sur la sienne, en soupirant légèrement.

« Ne t’inquiète pas, quoi que je fasse, c’est mon travail. Je sais ce que je fais. Et si je me rends chez lui, c’est ce que je sais que je peux l’arrêter. Tout est réfléchis. N’y pense pas. Ce sera comme ça longtemps tu sais. Jusqu’à ce que je me retire des services. Si tu t’inquiète maintenant, tu vas le faire jusqu’à la fin de ma vie. »

Il souriait plus amusé. C’était touchant, mais il ne voulait pas qu’elle s’empêche de dormir toute leur vie, parce qu’elle s’inquiète de son travail. C’est une routine pour lui. Les risques ne lui donnent plus autant d’adrénalines qu’avant.

« Donc... »

Ajoutait-il après un petit silence, alors que ses doigts étaient retombés sur l’épaule de Nina, qu’il câlinait doucement de son index.

« Toi et moi... On peut dire que c’est sérieux ? »

Étaient-ils vraiment engagés ? Pour de bon... ? Sans même qu’elle n’ait peur de le présenter à ses amis, parce qu’il pourrait être trop vieux ? Ou voulait-elle simplement s’amuser un peu, et advienne que pourra ?

Sa réponse, je m’y attendais, c’était son boulot et je le savais très bien. « Ne t’inquiète pas, quoi que je fasse, c’est mon travail. Je sais ce que je fais. Et si je me rends chez lui, c’est ce que je sais que je peux l’arrêter. Tout est réfléchis. N’y pense pas. Ce sera comme ça longtemps tu sais. Jusqu’à ce que je me retire des services. Si tu t’inquiète maintenant, tu vas le faire jusqu’à la fin de ma vie. » Et il avait raison. Je n’aurais peut-être pas du lui demander plus de détails, je me connaissais, j’allais me faire des films jusqu’à ce qu’il me dise que c’est terminé.

« Tu as sans doute raison, mais je n’y peux rien, je m’inquiétais déjà… avant aujourd’hui de toute façon, mais j’apprendrai à vivre avec. »lui répondis-je alors que ses caresses se faisaient douces et tendres. Je n’aurais pas imaginer ressentir cela un jour. La peur de le perdre à tout moment mêlée au bonheur d’être avec lui, à lui… Je me laissais aller vers l’inconnu, ce qui aurait pu m’effrayer et aurait peut-être du me faire reculer me donnait de plus en plus envie d’y avancer.

« Toi et moi... On peut dire que c’est sérieux ? » Sa question m’étonnait venant de sa part, c’était lui l’homme mature et responsable normalement, ce n’était pas à moi de dire si on s’engageait vraiment non ? Surtout que pour moi, c’était clair je n’avais dit je t’aime à qui que ce soit, ces trois mots valaient n’importe quel engagement à mes yeux. Je me redressai un peu pour le regarder.

« Si tu n’as pas peur de vivre avec une gamine de 20 ans, jalouse et possessive… Car je crois que je risque d’être comme ça. J’y connais rien aux relations de couple mais, ce que je sais c’est que je n’ai jamais ressenti ça pour personne et… Je crois bien que c’était déjà sérieux avant qu’on se le dise non ? » En y réfléchissant, nous avions tout d’un couple avant même d’en avoir conscience. Il n’y avait qu’à regarder nos réactions face à son ex, il avait été gêné et moi tellement en colère que cela ne pouvait pas être anodin.

« Par contre, je crois que mes parents vont faire une attaque quand je vais leur dire, ils ont à peine quatre ans de plus que toi ! » fis-je en souriant, tandis que mes doigts caressaient sa barbe naissante. « Mais je m’en fous. »

« Tu as sans doute raison, mais je n’y peux rien, je m’inquiétais déjà… Avant aujourd’hui de toute façon, mais j’apprendrai à vivre avec. » Il tentait un petit sourire, alors que ses doigts atteignaient la nuque de sa belle. Bien sûr qu’elle ferait avec. Chacune des femmes ayant traversé sa vie, a dû y faire face, comme ça. Certaines se sont enfuis à cause de ça justement. Est-ce que Nina en fera partie ? Parfois il se disait que ce serait sûrement mieux pour elle. Qu’elle méritait peut-être un type plus rangé, moins dangereux. Mais une partie de lui restait égoïste, et ne pouvait pas s’empêcher de vouloir qu’elle assure de ce côté-là, pour que jamais il ne la perde. « Si tu n’as pas peur de vivre avec une gamine de 20 ans, jalouse et possessive… Car je crois que je risque d’être comme ça. J’y connais rien aux relations de couple mais, ce que je sais c’est que je n’ai jamais ressenti ça pour personne et… Je crois bien que c’était déjà sérieux avant qu’on se le dise non ? » Elle avait raison. Elle avait toujours raison. Il souriait tendrement, approchant son visage du sien pour l’embrasser, sous ses belles paroles. Un baiser tendre, caressant doucement ses lèvres des siennes.

« Je ne crois pas en savoir plus que toi Nina. »

Murmurait-il, les lèvres toujours proches des siennes. Les yeux levés vers les siens. Ses doigts caressant ses cheveux, et les ramenant doucement vers son oreille.

« C'était sûrement le cas, oui. »

Il en souriait, presque amusé par la situation, peu anodine, il faut bien le reconnaître. Leur relation était originale, et sortait du lot. Un peu trop peut-être, pour certains. « Par contre, je crois que mes parents vont faire une attaque quand je vais leur dire, ils ont à peine quatre ans de plus que toi ! » Là, bien qu’amusé, il grimaçait en reculant, et allant s’enfoncer dans le fond du canapé.

« Va falloir que je prépare ma défense. »

Ricanait-il, alors qu’elle caressait son menton mal rasé. Il espérait quand même ne pas être confronté trop vite à la famille de Nina. Ils allaient le prendre pour un vieux pervers et ça ne le réjouissait pas vraiment. Sans compter que leur relation était récente. Mieux valait attendre de voir ce qu’il adviendrait d’eux, avant de se présenter mutuellement aux familles. Nina pouvait ne pas supporter le danger. Lui il pouvait s’agacer de sa jalousie. Leurs deux générations différentes pouvaient aussi ne plus s’entendre, dans peu de temps. Tout était possible, alors il fallait y aller doucement.

« Moi aussi. »

Il l’’embrassait une nouvelle fois. Et bien vite, leurs mains redevenaient un peu trop baladeuses. La journée, ils l’avaient passé sous la couette.