– … monsieur Rosenbach ?

Ezra releva la tête, sortant de sa transe. Le silence soudain dans la pièce le mit mal à l’aise, le poussant à se redresser pour paraître professionnel. Ce n’était pas dans ses habitudes d’être dans la lune, il s’était clairement perdu dans ses pensées et les médicaments contre son anxiété ne l’aidaient pas à rester concentré. Il toussota, reprenant un air terne.

– Continuez.
– Monsieur, je vous conseillerai de prendre des jours de repos, vous me parais-
– Je vais bien, trancha-t-il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.

Il est vrai qu’il était pâle (plus que d’ordinaire), mais il tentait d’être un bon CEO. C’était un rôle difficile, son père était doué en la matière – ayant toujours endossé ce métier depuis des années, ça l’aidait. Ezra était frustré, mais sa colère rampante était étouffée par son anxiolytique. Il décida alors de reprendre les choses en main et participa correctement à la réunion mensuelle de Rosenbach & Sons.

Depuis quelques temps, Ezra persistait à essayer de dissocier l’entreprise des trafics illégaux et il fallait le dire, ce n’était pas une mince affaire. Ils offraient l’import/export pour la drogue et les diamants, sans ça le trafic ne pouvait pas survivre. Sa relation avec son grand-père s’en retrouvait entachée (déjà qu’elle l’était depuis un moment). Son retour soudain n’était pas parvenu aux oreilles de sa famille, du moins il avait fait attention à ce que personne l’apprenne. Il voulait s’établir à nouveau dans le calme et non dans le drame, les problèmes récents étaient de trop ces derniers temps.

S’il avait repris un certain calme et un esprit clair, il restait tout de même agacé et pris de crises d’angoisse. Seuls les médicaments contrôlaient ses tremblements et ses sanglots, il faisait toujours semblant que rien de tout cela ne lui arrivait et donc, personne n’était au courant de sa situation actuelle. L’Italie lui avait été bénéfique (et douloureux, pour certaines raisons), mais ça n’avait peut-être pas été… assez. Cependant, son côté bourreau du travail l’avait forcé à revenir, effrayé à l’idée que Tino et ses amis renversent le trafic. Une fois de retour, il constata avec surprise que son père avait décidé de léguer le trafic à Alex et qu’il attendait Ezra pour lui donner l’entreprise.

Ce dernier ne savait pas vraiment s’il voulait gérer toute une compagnie. Il souffla, se disant que c’était pour le bien de sa famille. En parlant de ça, il songea à Lou et Lisbeth. Ses sœurs ne savaient probablement pas qu’il était revenu et alors qu’il désirait que ça reste comme ça, il se retrouvait à parler à sa cadette. C’était son anniversaire récemment, elle avait eu 29 ans. Tourmenté entre le fait d’aller lui offrir un cadeau chez elle ou alors de l’ignorer, il s’était dit que ça ne lui ferait pas de mal s’il allait la prévenir de son retour. Après tout, c’était impossible qu’il reste dans l’ombre toute sa vie, même s’il en avait terriblement envie.

La réunion terminée, il partit rapidement, presque en courant. Sa journée étant finie, il vagabonda dans les magasins de Manhattan, ne sachant pas quoi offrir comme cadeau. Un bijou… il ne savait pas si Lou aimait l’argent ou l’or. Des vêtements… non, elle en avait sûrement trop et ce n’était pas symbolique. Son regard s’attarda sur un magasins de vins. L’alcool, forcément ! Il se demandait bien pourquoi il persistait à vouloir lui prendre le cadeau parfait, peut-être que c’était un pardon dissimulé : mais même ça, ce n’était pas son genre. C’étaient sûrement les médicaments qui l’empêchaient de réfléchir normalement. Il acheta donc une bouteille de vin rosé, chère et âgée.

Le trajet vers Lou fut assez difficile. De temps à autre, il se demandait si ce n’était pas mieux qu’il fasse demi-tour, puis il songea à sa mère qui risquait de faire un AVC en apprenant qu’il n’avait pas souhaité l’anniversaire de sa petite-sœur. Il soupira et se gara dans le parking de l’appartement de Lou, s’y traînant mollement. Ezra arriva enfin devant la porte, étonnamment stressé et sonna. Il attendit… et attendit… jusqu’à ce que la porte s’ouvre et que pour la deuxième fois de la journée, ses yeux s’écarquillent.

Dansant dans le salon, vêtue uniquement d’une chemise d’homme et d’un boxer. La brune patientait comme elle pouvait de l’arrivée de son.. petit ami. Enfin si on peut appeler ça comme ça. Rien qu’a cet pensée un sourire niais se dessinait sur ses lèvres, la musique repartant de plus belle, elle tournait sur elle même. Elle était différente, plus calme. Elle s’arrêta au niveau des placards de la cuisine, continuant de se déhancher au rythme de la mélodie. Elle en sortit deux verres, parce qu’il ne devait pas tarder à arriver. Jetant un rapide coup d'œil a l’horloge qui se trouvait sur son four, elle attrapa une bouteille de vin blanc dans son frigo. L’américaine avait rangé tout l’appartement, laissant sa femme de ménage prendre quelques jours de vacances. Cette soirée s’annonçait plutôt pas mal, un peu de vin et Arthur, et une soirée à se cacher ça ne pouvait être que bien. Elle voulait le plus longtemps possible préserver sa relation, enfin elle ne savait pas vraiment comment qualifier tout ça.


La sonnette finit par retentir, fronçant légèrement les sourcils, étonnée il n’était pourtant pas encore vingt heures, et il était clairement en avance. La brune se servit rapidement un verre, prenant la direction de la porte d’entrée, faisant glisser ses chaussettes contre le paquet, afin d’être plus rapide pour lui ouvrir la porte. Pas la peine de se changer de toute façon, elle n’avait pas prévu de sortir ce soir. Elle finit par ouvrir la porte après l’avoir déverrouiller, buvant une gorgée de son verre. « je ne t’attendais pas de si.. » lui fit-elle, un petit sourire amusée se dessinant peu à peu sur son visage. Quand elle releva enfin la tête, elle buguait complètement, son sourire disparaissant presque instantanément. « Ezra.. » la bouche en forme de o, son visage trahissait sa surprise de voir son ainé juste devant elle. Lui qui avait disparu depuis quelques semaines, elle s’attendait à tout sauf à lui. Lâchant son verre sous la surprise, ce dernier finit par se briser, sur le paquet de l’appartement, elle eut un mouvement de recul, marmonnant quelques jurons dans sa barbe, ses chaussettes étaient à présent trempés. Elle passa nerveusement sa main dans ses cheveux, jetant d’abord un coup d'œil à la silhouette en face d’elle, à sa tenue pratiquement dénudée, de sa main droite elle attrapa le tissu de la chemise pour se couvrir un minimum, et au verre cassé sur le sol. Le chien voulut courir en direction de l’invité. « Marley, Non.. » pointant son index en sa direction, il ne manquerait plus que le chien se coupe et qu’elle soit obligée de l’emmener chez le vétérinaire pour du verre dans le coussinet. s’accroupissant pour ramasser les plus gros morceaux, elle était chamboulée par le brun qui se tenait toujours devant son entrée.


« Rentre.. je ne vais pas te laisser dehors, ne te coupe pas.. » lui ordonna la brune détournant le regard sur le sol, alors qu’elle tenait le verre fendu entre ses doigts. Elle devait envoyer un message à Arthur, pour lui dire de ne pas venir la rejoindre, tout cela risquait de dégénérer. Ça faisait combien de temps qu’ils ne s’étaient pas revus ? Faisant rapidement le calcul dans sa tête ça devait faire au moins deux mois, entre le brunch, leur dispute au studio, la soudaine disparition d’Ezra dans la nature. Elle lui en voulait toujours beaucoup, pour ce qui s’était passer, elle tournait difficilement la page, mais il restait tout de même son frère. Malgré les paroles horribles qu’elle avait bien pu lui balancer à la figure. Laissant le géant passer la porte, l’américaine referma la porte derrière eux. Le laissant raisin prendre ses aises, elle jeta les morceaux de verres dans la poubelle, prenant du papier absorbant pour essuyer le reste. Le laissant ainsi tout seul avec un chien on ne plus surexciter d’avoir du monde à la maison. Quand elle revint enfin après avoir nettoyé ses bêtises, elle dévisagea son ainé. « qu’est ce que tu fais ici ? » finit-elle par lui demander le dévisageant peut-être qu’en le regardant comme ça, elle aurait des réponses à ses questions, Se détournant alors pour se diriger vers la cuisine, ouvrant le robinet pour se laver les mains suite à son aventure de verre cassé, alors qu’elle jetait toujours des regards en biais en direction de son ainé. Que faisait-il ici au juste? Pourquoi était il revenu ? Elle ne se l’avouera probablement jamais, mais dans le fond elle se sentait un peu coupable de son départ. « Je vais enfiler un pantalon je reviens » grimaça-t-elle, regardant son apparence, elle n’aurait jamais pensé accueillir son frère de la sorte, et au vu du regard qu’il lui avait jeter lui non plus ne pensait pas qu’une scène comme ça puisse se produire. en prenant la direction de sa chambre ou un jogging trainait dans son placard, elle ne le mettait pratiquement jamais sauf pour trainer à la maison, enfilant un survêtement pour le haut. Rejoignant alors la pièce principale de l’appartement là où elle l’avait laissé quelques minutes plus tôt, avec une tenue plus.. descente. « t’est rentré depuis quand? » lui fit-elle croisant les bras sur sa poitrine, sourcils froncés en attendant une réponse de sa part.

Le silence ne dura qu’un court instant, mais pour Ezra c’était une éternité. Il eut même l’impression que quelqu’un venait de mettre pause sur image : Lou qui était figée, son verre d’alcool à la main (pour ne pas changer), presque dénudée. Lui, son visage complimenté de deux gros yeux ainsi qu’une bouche entrouverte exprimant son choc. C’était la première fois qu’il la voyait habillée ainsi et ce fut le bruit de verres se brisant en mille morceaux sur le sol qui le ramena à la réalité. Toujours sans parler, il tenta de se baisser pour aider sa sœur, mais cette dernière fut bien plus rapide et entreprit de tout ramasser. Il était hors de question de s’accroupir aussi pour l’aider, c’était déjà assez gênant pour lui d’être face à elle. Son regard s’attarda sur le chien, qui avait couru, le forçant à faire un mouvement de recul : fort heureusement, Lou demanda au sac à puces de rester sur place. Une fois les morceaux ramassés, Ezra jeta un rapide coup d’œil vers ses mains, s’assurant qu’elle n’était pas blessée – selon lui, c’était juste un réflexe. Enfin, il osa s’exprimer, tentant de contrôler son ton. Il espérait ne pas paraître trop rude, ni shooté aux anxiolytiques. Il manqua de dire qu’il était temps qu’il entre, mais se retint de justesse. A la place, il déclara d’une voix basse :

– Merci.

Il évita le sol mouillé et le chien qui semblait surexcité, avant de se poster sur le côté, visiblement mal à l’aise. Il tortillait sa bouteille, la déposant finalement sur le comptoir sans prévenir qu’il avait apporté ça pour l’anniversaire de sa sœur. Celle-ci lui paraissait d’ailleurs… calme… trop calme. Était-ce suspicieux ? Oui, clairement. Enfin, il préférait ça à l’assassinat à vue. Il la regarda tout nettoyer, avant qu’elle ne vienne près de lui pour le dévisager. Il avait quelque chose sur le visage ou quoi ? Ezra fronça les sourcils.

– C’était ton anniversaire, répondit-il tout simplement, l’air un peu bête sur le coup. Je me suis dit que…

Sa phrase tomba dans le silence lorsque Lou s’éloigna, le laissant avec le chien. Ezra recula un peu, enlevant sa veste au passage. Pourquoi était-il si mal à l’aise ? C’en était agaçant. Il hocha la tête quand Lou lui prévint qu’elle allait s’habiller correctement. Il était temps. Le brun se permit de souffler le temps qu’elle parte, se remettant rapidement les idées au clair : cela faisait deux mois qu’ils ne s’étaient pas vus, ce qui était impressionnant à l’échelle Rosenbachien. Il en profita pour observer la décoration, c’était la deuxième fois qu’il venait ici. La première était une anecdote assez… peu flatteuse. Il n’entendit pas Lou revenir et encore une fois, il sortit de sa transe de justesse. Ces foutus médicaments le poussaient à être dans la lune.

– Hein ? Ah euh, il y a quelques jours. J’étais en Italie.

Il pointa la bouteille, décidant finalement de révéler le cadeau. Rien de bien exceptionnel.

– Je t’ai apporté une bouteille comme cadeau. Je sais pas si tu aimes la marque, si non… vends-la. Ou donne-la à un ami.

Il l’observa rapidement et fronça les sourcils.

– Tu attendais quelqu’un, non ?

C’était assez étrange de lui parler « normalement » (il était plus en train de surveiller ses paroles, ce qui risquait de s’arrêter dans peu de temps). Lou n’avait pas l’air de lui en vouloir, du moins en apparence. Ce n’était pas quelqu’un qu’on pouvait lire comme un bouquin ouvert et il n’était pas doué en la matière. C’était peut-être mieux de ne pas parler du passé, même si au fond de lui il avait envie de remette l’histoire sur le plateau. Le dernier brunch avait été désastreux, c’était probablement ce qui l’avait poussé à partir d’ici.

– Tu veux boire ? Sauf si je dois dégager parce que quelqu’un arrive.

Sa voix n’était pas douce, mais n’exprimait aucune rancune – car oui, selon lui il estimait toujours avoir raison. Il tentait bien que mal de ne pas paraître trop confus et abordait une expression qui aurait pu être confiante (mais Lou était sûrement maligne pour comprendre que ce n’était pas le cas). En buvant, il allait sûrement reprendre du poil de la bête, après tout l’alcool était devenu son meilleur ami.

La scène lui semblait surréaliste, son frère qu’elle n’avait pas vu depuis plusieurs semaines se tenait droit comme un piquet dans le couloir. Le verre cassé l’avait subitement ramener à la réalité. Elle l’avait invité  rentrer, peut être que ce n’était Qu’un rêve et qu’elle dormait profondément. Le questionnement concernant la raison. De sa venu dans ces lieux lui vint à l’esprit, la frappant comme quand on se prend une balle en pleine tête suite à un match de foot ça te donne et ça te donne l’impression d’être sur une autre planète les trente secondes suivantes.. « C’était ton anniversaire » il s’arrêta un instant alors que la brune le fixait se rendant compte de son apparence peu habituelle aux yeux de son frère, elle se sentie soudain gênée de se retrouver dans cette tenue face à lui  « Je me suis dit que… » elle n’était déjà plus la voix de son aîné se dirigeant rapidement vers sa chambre, un pantalon de survêtement et un gilet sur le dos, elle se sentait bien plus à l’aise. Elle lui faisait face, sa présence le perturbait elle ne savait pas depuis quand il était de retour, tout lui semblait différent, elle tentait de passer à autre chose. Elle n’exprimait moins de colère envers lui, juste de l’amertume. Elle était triste par rapport à ce qui c’était passer, pour tino, pour le couple qu’il formait auparavant. Triste de s’être sentie trahie par son propre frère, qu’il lui ait menti sans scrupules pour protéger ses arrières à lui.  Elle reporta alors son attention, un peu curieuse avec une pointe d’interrogation qui lui titillait. Elle lui demanda finalement depuis combien de temps il était de retour.  Ce dernier semblait ailleurs, elle eut l’impression de le sortir d’une sorte de trans, il devait être à mille lieux de cette endroit actuellement. Elle fronça les sourcils que lui arrivait il au juste? « Hein ? Ah euh, il y a quelques jours. J’étais en Italie. » haussant les sourcils face à sa réplique devait elle directement rentrer dans le vif du sujet, où allait elle encore tourner autour du pot? Il était parti sans rien dire et débarquait de nouveau comme une fleur. Dans sa tête tout se mélangeait, sa dernière altercation avec lui, ses paroles qui se voulaient bien plus blessantes que ce qu’elle ne pensait, ou du moins sous le coup de la colère elle avait dit des choses affreuses. « Maman sait que tu es de retour ? » le questionna-t-elle un interrogatoire digne de la matriarche. Elle ne l’avait même pas appeler foudre de zeus pour une fois.

Ezra finir par pointer la bouteille, les yeux bleus de l’américaine s’arrêta une seconde dessus relevant la tête pour à nouveau observer son frère. « Je t’ai apporté une bouteille comme cadeau. Je sais pas si tu aimes la marque, si non… vends-la. Ou donne-la à un ami. » étonnee du présent, un fin sourie se dessinant au coin de ses lèvres. Elle ne comptait pas le vendre, peut être même la boire avec lui s’il était partant. Dunn simple hochement de tête la brune le remercia, marmonnant un « merci » du bout des lèvres. Alors qu’elle examine déjà l’étiquette, elle ne le connaît pas et pourtant la cave des Rosenbach déborde de vins en tout genre.

« Tu attendais quelqu’un, non ? » quittant l’étiquette des yeux, un juron lui échappe si son frère est là mieux vaut qu’Arthur ne débarque pas au risque de créer le décès d’un de protagonistes. Lou le sait ils ne se supportent pas que ça en deviendrait presque physique. Elle se saisit alors de son téléphone pour envoyer un rapide message à Arthur, lui prétextant de la fièvre, qu’elle se sentait soudainement nauséeuse, et qu’elle préférait reporter leur tête à tête au lendemain. Au moins elle était sur qu’Ezra ne se pointerait pas deux soirs d’affilée, aucun des deux n’étaient masochistes à ce point là.  Verrouillant son téléphone après l’envoi du texto, elle se tourna dos à Ezra pour se diriger vers les placards. Pour en sortir un autre verre, la voix d’ezra la fit soupirer machinalement. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.. « Tu veux boire ? Sauf si je dois dégager parce que quelqu’un arrive. » haussant les épaules « pourquoi tu dois ramener d’autres bouteilles de vins pour un autre anniversaire? » elle se saisit de la bouteille, de penchant doucement sur l’îlot pour attraper le flacon entre ses doigts « il ne viendra pas, tu peux rester un peu si tu veux » son ton était plus froid, elle semblait que l’information était importante à préciser sans pour autant trop en dévoiler sur l’identité de ce il qui devait venir. Ouvrant le tiroir pour en sortir un sommelier elle entreprit l’ouverture du fameux breuvage que son grand frère avait ramené. Servant les deux verres, elle fit glisser sur le bois le deuxième en direction d’Ezra. son regard s’attardait à nouveau sur la silhouette d’Ezra, il semblait différent plus calme, moins nerveux, et pourtant elle le savait à quel point elle pouvait le faire sortir de ses gonds par Sa présence Lou. « C’était bien l’Italie, t’as pus te confesser sur tes actes  et du coup tu te sens mieux et plus en forme pour revenir à New York? » c’était sortit tout seule comme un boulet de canon qu’on  lance à pleine vitesse, son verre entre les doigts elle toisait son aîné, guettant toute réaction de sa part. Il semblait tout mou, pas vraiment son frère comme elle avait l’habitude de le côtoyer. « A mes presque trente ans.. » lui fit elle en tendant en direction d’Ezra son verre comme pour trinquer avec lui. Elle voulait éviter de remettre du feu sur la braise tant que son appart n’était pas encore considérer comme un no man’s land.  

« Maman sait que tu es de retour ? » Non. C’est ce qu’il fut tenté de lui dire, avant qu’il ne se morde la langue. Lou n’était sûrement pas le genre à accourir auprès de leur mère pour tout balancer, mais il avait tout de même un doute. S’il lui disait le contraire, au moins il serait tranquille – probablement. L’hésitation se faisant lire sur son visage, il ne prit pas plus de temps pour lui répondre, afin d’éviter de s’enfoncer dans les doutes déjà présents.

– J’ai prévenu papa et maman aujourd’hui.

En réalité, seul son père était au courant – ce dernier avait des oreilles et des yeux partout, alors il lui était impossible de l’éviter plus longtemps que ça. D’ailleurs, il fronça rapidement les sourcils : depuis quand Lou s’intéressait à sa vie ? « S’intéresser » était un grand mot, probablement. Il ne savait pas pourquoi elle l’interrogeait, elle qui semblait vouloir rayer Ezra de sa vie. Il n’oubliait pas les mots qu’elle lui avait dit, ils étaient peut-être dits sous le coup de la colère, mais… ça faisait quand même mal. Finalement, le CEO en profita pour changer de sujet. Il lui expliqua le cadeau, avant de marmonner et fut surpris d’entendre un merci sans remarques sarcastiques s’y suivant.

Soudainement curieux, Ezra lui demanda alors si elle attendait quelqu’un et manqua de soupirer. Il se disait bien que Lou n’était pas Lou sans ses piques. Il voulut lui rétorquer quelque chose de cynique, avant qu’elle ne continue, prenant le flacon. Il y eut un moment de pause… « il » ? Le brun toussota, s’approchant, faisant mine de ne pas paraître trop inquisiteur. Son côté protecteur ne s’en était pas allé, malheureusement. Le ton plus sec de sa sœur le ramena brutalement à la réalité.

– Il ? Tu es en couple ? demanda-t-il sans tourner autour du pot.

Ezra attrapa le verre que Lou lui avait tendu, se figeant à la question. Il fronça les sourcils.

– Qui te dit que j’allais mal ? répliqua-t-il, avant de souffler. Je vais très bien.

Il sut qu’être autant sur la défensive était suspicieux et se tut pour trinquer. Presque trente ans… le temps passait trop vite. Il revoyait sa sœur, enfant, qui était un vrai démon. La seule turbulente de la famille. Il manqua de maugréer et attrapa la bouteille pour remplir son verre presque à en déborder, sans se soucier de ce que pouvait penser sa cadette. Ezra ne put s’empêcher de tout boire d’une traite et se retint de reprendre la bouteille pour se déverser à nouveau l’alcool.

– … il s’est passé des choses en mon absence ? Je veux dire, par rapport à toi, la famille.

Il continua, s’affalant, se sentant un peu plus « lui » :

– Pas que ça m’importe ou quoi que ce soit… je demande juste parce que je veux être mis au courant. Papa m’a légué l’entreprise au fait, je sais pas si tu le savais déjà.

Il ne savait pas si Lou était au courant de l’implication d’Alex pour le trafic et de toute manière il était hors de question de lui parler de ça, même s’il en avait envie. Ezra était tenté de la prévenir qu’il ne trempait plus dans les affaires illégales, mais si c’était faux en soi. Il avait toujours une patte dans les choses sombres, comme s’il ne pouvait pas s’en empêcher.

« J’ai prévenu papa et maman aujourd’hui. » faisant tournoyer le vin dans son verre, elle jeta un rapide coup d’oeil au géant qui se trouvait en face d’elle, avant de redéposer ses yeux sur son verre, elle ne savait même pas pourquoi elle s’intéressait autant à la vie de son frère. Sa mère avait été triste pendant tout le temps où Ezra avait disparu de la surface. Elle n’arrêtait pas de la questionner sur Ezra, sur la raison de leur dernière dispute, elle avait finit par se sentir un peu coupable, en se rappelant ce qu’elle avait bien put dire. Parler d’Evan, elle l’avait blessé, ils se prenaient souvent la tête elle et Ezra, mais ce n’était jamais aller aussi loin. « d’accord, elle t’a dit quoi ? » un peu suspicieuse, elle continuait son interrogatoire. « enfin non je veux pas savoir ça me regarde pas. »

Elle observa Le Brun se rapprocher d’elle, elle posa ses mains sur le plan de travail délaissant son verre sur le comptoir, elle le regardai se mouvoir dans la pièce. Les sourcils froncés, elle trouvait sa démarche bien différente, moins assuré que celle qui avait auparavant.« Il ? Tu es en couple ? » une petite grimace se dessina sur son visage, elle venait de se vendre toute seule. Elle ne le savait même pas comment qualifier sa relation avec Arthur. Alors aller l’expliquer à son frère, ça s’apparentait à mission impossible. « Je suis pas en couple, j’attendais un ami pour.. une soirée télé et pizza. » bafouilla-t-elle en prenant  un air plus sérieux à son tour. Elle mentait comme une arracheuse de dents, et savait très bien qu’elle avait piqué au vif la curiosité de son ainé. Et elle ne parviendrait pas « Je nous commande une pizza ? » l’interrogea-t-elle en prenant un air plus décontracté. « ou tu as peur que je t’empoisonne ? » haussant les sourcil face à l’homme en face d’elle. Elle lui demanda s’il avait confié ses pêchés en Italie, en même temps, le vatican était en Italie, et l’Italie était l’un des pays les plus croyant du monde. Elle pouvait pourtant difficilement l’imaginer se confesser, lui arracha un sourire un peu moqueur.

« Qui te dit que j’allais mal ? » souffla-t-il, alors qu’elle se retint de faire la même. « Je vais très bien. » ajouta-t-il comme pour se prouver quelque chose. Elle arqua un sourcil, peu convaincu par cette affirmation. « Si tu le dis.. » fit elle en désignant le verre qui débordait presque.  « … il s’est passé des choses en mon absence ? Je veux dire, par rapport à toi, la famille. » elle leva les yeux au ciel, machinalement « Pas que ça m’importe ou quoi que ce soit… je demande juste parce que je veux être mis au courant. Papa m’a légué l’entreprise au fait, je sais pas si tu le savais déjà. » elle soupira avant de prendre la parole. « Je sais.. félicitations pour ta promotion.. Grand père vieillit vraiment mal, et maman a fait une dinde pour noël mais une des cuisinières a fait bruler la dinde. J’ai jamais vu la vieille peau aussi rouge de toute sa vie… » elle sourit puis s’arrêta un instant, écarquillant les yeux comme des soucoupes, ouvrant la bouche. Elle risquait d’avaler les mouches à rester dans cette position. La brune finit par pointer son doigt en direction de son frère. «  t’as rien dis à maman ! » s’exclama-t-elle, elle tapa la paume de sa main sur son front. « Elle sait pas que t’est là, sinon tu ne m’aurais pas demandé ce qui c’était passé dans la famille ! » elle croisa les doigts sur sa poitrine, prenant son verre entre ses doigts elle en but une gorgée. « par contre l’Italie ne t’a pas changé t’est toujours un menteur.. » sauf qu’au même moment, son téléphone s’alluma affichant "Arthur Wallace" sur l’écran, avec une photo de lui sur son écran. Elle attrapa le téléphone à une vitesse impressionnante pour verrouiller l’écran. Bon elle était mal barrée. « C’est pas ce que tu crois.. » lui fit elle hésitante, elle paniquait légèrement, elle ne savait pas comment lui avouer, elle ne savait même pas, ce qui se passait entre eux.  

Était-ce un interrogatoire ? Il ne manquait plus qu’une pièce sombre avec une table placée au milieu, la seule lumière serait une lampe vacillante au-dessus d’eux. Lou lui faisait penser à Foudre de Zeus lorsque celle-ci se mettait à questionner chaque petite chose qui lui semblait suspicieuse. Fort heureusement, le géant n’eut pas à répondre quoi que ce soit, car la plus petite changea de sujet. Encore un peu et il soufflait, exaspéré. Pourquoi ne pouvait-elle pas être satisfaite d’un cadeau et d’une visite ? Ah oui, Lou lui en voulait encore. Tout simplement parce qu’il lui avait conseillé de rompre avec l’autre idiot. Il eut un mince sourire, ravi de parler d’autre chose. Cependant, ils discutèrent à présent d’un sujet un peu fâcheux. Le fameux « il ». D’après la jeune femme, ce n’était pas son copain. Ezra haussa un sourcil, peu convaincu, et l’observa dévier sur une commande de pizza avant d’ajouter une remarque sarcastique. Pour ne pas changer.

– Une soirée télé et pizza, tout en étant presque dénudée… répéta-t-il en ignorant d’abord sa question. Bien sûr.

Finalement, il accepta la demande :

– Une pizza me va. Pas d’ananas dessus, par contre.

Parler de l’Italie était aussi hors de question. Cela signifiait qu’il allait devoir lui expliquer sa rencontre avec son ancienne psychiatre, qui avait mis du temps à lui faire comprendre qu’il fallait qu’il prenne des médicaments s’il voulait aller « mieux » (même s’il se sentait juste fatigué mentalement, pas… malade). Il préféra contourner la question en lui répliquant une pique, puis remarqua qu’il n’était pas le seul méfiant face aux réponses données. Puis, il lui demanda ce qui s’était passé pendant son absence (quelle belle erreur) avant de lui expliquer qu’il avait été promu par leur père. Si Lou lui racontait un début d’anecdotes farfelus, elle termina par une expression surprise. Ezra haussa un sourcil.

– Qu’est-ce-

Il ne put terminer sa phrase, Lou avait tendu un doigt vers lui, accusatrice. Le terme « menteur » entra dans le discours agité, suivi d’une gorgée de vin. Ezra maugréa, levant les yeux au ciel.

– C’est dingue comme tu as l’accusation facile. Il ajouta, avec évidence : Ça me semble quand même évident que j’ai évité de prévenir maman de mon retour. J’avais peur que tu accoures pour lui dire étant donné que tu as sûrement soif de vengeance.

Il n’avait pas besoin d’expliquer le pourquoi du comment : Foudre de Zeus serait arrivée en trombes chez lui pour demander des réponses claires, il refusait de subir ça. Il était venu en espérant que tout se calme, pas pour être malmené par sa mère. Alors qu’il s’apprêtait à continuer, un téléphone vibra. Celui de Lou, posé sur la table. Si la jeune femme avait attrapé rapidement son mobile, elle n’eut cependant pas le temps de couvrir à temps une photo qui laissa Ezra perplexe. Et choqué. Il releva son regard, les sourcils froncés.

– Attends… pourquoi tu as le numéro de ce connard ? Il t’appelle, maintenant ?

Arthur. Une vraie histoire d’amour entre eux deux. Ezra le considérait comme un vieux con alcoolique qui avait besoin qu’on le remette à sa place, et cet idiot ressentait la même chose envers lui. Le brun tapota la table de ses doigts, avant de comprendre, un rire nerveux le secouant. Agacé, une pointe de colère le fit déverser le vin dans son verre, manquant une nouvelle fois de déborder.

– Me dis pas que… c’est lui que tu attendais ?

Il conclut, déjà fatigué d’être venu ici :

– C’est lui le « il », c’est ça ? De tous les gars, tu as choisi ce vieux crouton ?

« Une soirée télé et pizza, tout en étant presque dénudée… » répéta le géant, la brune relevant doucement ses yeux de son verre. « Bien sûr. » elle empoigna rapidement le verre afin d’en boire une gorgée, le déposant à nouveau sur le bois du comptoir. Elle arqua un sourcil. « Pourquoi il te faut un costume trois pièces pour manger des pizzas ? » Règle de base chez les Rosenbach, celui qui a le dernier mot gagne. Elle le fixe encore pendant quelques secondes tentant d’analyser à quel moment Le Brun allait se mettre en rogne, mais il ne le fit pas ou tout du moins pour le moment. Dérivant de conversation pour se lancer dans quelque chose de plus léger, ou tout du moins quelque chose qui leur remplirait l’estomac, et qui leur ferait peut être pour une fois passer une bonne soirée. « Une pizza me va. Pas d’ananas dessus, par contre. » elle soupire levant les yeux au ciel, comme si elle allait mettre des morceaux d’ananas sur une pizza. Disgrâce. Elle attrape son smartphone, pour compose rapidement le numéro de téléphone de cette petite pizzeria non loin de chez elle. Ce petit bouiboui qui ne paie pas de mine de l’extérieur, mais qui fait des pizzas absolument délicieuses. Les meilleures sur tout le pâté de maison. Une reine et une quatre fromages, ça devrait faire l’affaire. Redéposant rapidement son téléphone sur le comptoir, elle continuait de balancer des banalités, c’est au final comme ça qu’une relation normale devait évoluer non ?

Tout recommençait comme si jamais rien n’avait changé, comme s’il n’était jamais partit. Comme s’ils ne pouvaient pas avoir une relation saine entre frère et soeur. Elle pointait son index en sa direction, un regard réprobateur flanquer sur son visage. Il se foutait d’elle c’était pas possible. Le dernier mensonge ne lui avait donc pas suffit. La faire souffrir non plus. « C’est dingue comme tu as l’accusation facile. Ça me semble quand même évident que j’ai évité de prévenir maman de mon retour. J’avais peur que tu accoures pour lui dire étant donné que tu as sûrement soif de vengeance. »  râla-t-il alors qu’il levait les yeux au ciel. Son poing se serrait, ses jolies yeux bleus devenaient plus sombres. Elle soupira, avant de lever à son tour les yeux au ciel. Il se fichait d’elle, elle ne voyait que ça. « c’est dingue, comment tu penses être le centre de l’attention.. Pourquoi a elle aussi tu mens, et tu risque de la décevoir? » elle fit une courte pause, prenant une grande inspiration. « je pourrais lui proposer de faire un club, entre deux tasses de thés et des petits fours. Je suis sure qu’elle va adorer l’idée.. » sa voix se faisait bien plus sarcastique, la brune passant sa main dans ses cheveux, elle empoigna le verre entre ses doigts, pitre que l’alcool ferait au final redescendre la pression. Même si elle en doutait fortement.

Son téléphone vibrait, la photo s’affichait, le visage de Lou se décomposait. Aïe. Là elle était vraiment mal barrée. Elle l’attrapa comme si sa vie en dépendait. Bon ok pour le côté secret on repassera, elle n’avait jamais été très douée pour garder des secrets de toute façon, elle se faisait griller à chaque fois. Les sourcils froncés, l’ainé des Rosenbach reportait son regard sur elle. « Attends… pourquoi tu as le numéro de ce connard ? Il t’appelle, maintenant ? » elle se figea comme une enfant prise sur le fait. Elle savait la relation entre leurs familles respectives étaient compliqués, même voir digne des plus grands dramaturges de l’époque. La faute à qui personne ne le saura jamais. La seule chose à comprendre c’est que s’ils étaient dans la même pièce ils finiraient par s’entre-tuer. « Ezra.. » lui fit elle d’une petite voix, alors qu’elle se mordillait la lèvre. Elle qui assumait toujours tout, pour une fois elle n’assumait pas grand chose. Elle n’y pouvait rien cette homme, il l’attirait comme un aimant, elle aimait être avec lui. Elle aimait sa présence, ses bras, ses paroles réconfortantes. « Me dis pas que… c’est lui que tu attendais ? » il fit une courte pause. « C’est lui le « il », c’est ça ? De tous les gars, tu as choisi ce vieux crouton ? » Elle fronça les sourcils, le voyant se resservir un autre verre, restant statique à la recherche des mots qui ne seraient peut être pas trop durs à entendre. Pour une fois qu’elle y pensait, qu’elle réfléchissait à ce qu’elle allait pouvoir lui dire à Ezra. « que ce soit lui ou un autre ça change quoi? De toute façon tu ne supportes pas que je sois avec quelqu’un. Je l'ai bien vu avec Tino. » lui fit elle bizarrement calme, elle était un peu comme une cocotte minute, mais elle agissait en fonction de ses tords et pour le coup Ezra n’était pas le seul a avoir des secrets. « ça se choisit pas ce genre de choses, quand tu rencontres quelqu’un t’essaie.. puis je l’apprécie beaucoup.. » avoua-t-elle, en se mordant la lèvre à nouveau. Se sentant presque coupable d’éprouver ces sentiments qu’elle ne voulait plus éprouver parce que ça lui faisait trop mal. depuis Tino, depuis cette histoire, elle se sentait coupable. Elle avait eut le coeur brisée un peu par sa faute à elle même, si elle ne l’avait pas cru à l’époque. Elle serait peut être encore avec lui, dans une grande maison avec un bébé. « Leur dit rien, s’il te plait.. » continua-t-elle en reprenant la parole après quelques secondes d’un silence qui se voulait nécéssaire. « Je dirais rien à maman, je te le promets. » elle ne dira rien par rapport à son retour à lui, elle garderait le secret quitte à devoir utiliser ses talents d’actrice.

« depuis combien de temps tu bois autant ? » le questionna-t-elle priant pour qu’il ne remette pas le sujet Arthur sur le tapis.

Ezra hésitait à partir de là sans rien dire ou rester jusqu’au bout et supporter les remarques puériles de sa sœur. Évidemment que non, il n’avait pas besoin d’un costume trois pièces pour manger des pizzas, elle comprenait bien où il voulait en venir. Sa cadette aimait dévier les questions pertinentes en répondant sarcastiquement, pourquoi était-il encore étonné de ce fait ? Ça faisait bientôt trente ans qu’il la connaissait et il avait toujours la même réaction : soupirer. A la place, il lui répondit simplement qu’il voulait bien une pizza. Oui, ça ne servait à rien de chercher les embrouilles avec elle alors que ça faisait deux mois qu’ils ne s’étaient plus parlé. N’est-ce pas ? Si la soirée s’annonçait plus ou moins reposante, la suite fut… moins agréable. Entre Lou qui l’accusait de mentir (son don en comédie s’avérait moins bon) et son regard assassin, il fut servi. C’était sûrement le fait d’être défié et « crié » dessus qui réveilla Ezra, ou alors les effets de son médicament ne fonctionnait plus. Il fronça les sourcils. Le centre de l’attention… dit-elle.

– Tu me demandes vraiment pourquoi j’ai menti à maman, Lou ? répondit-il en haussant un sourcil. Lui dire que j’ai géré des… trucs pas nets… va l’anéantir. Et je n’ai pas envie de devoir m’expliquer sur le pourquoi du comment de mon départ.

Et qu’en plus de ça, il a foutu Alex enceinte. Oh, elle allait sûrement plonger dans le coma à la suite de toutes ces belles révélations. Ce fut au tour de sa sœur de boire, avant que son téléphone se mit à vibrer. Le regard d’Ezra fut plus rapide, il vit la sale gueule de Wallace. Fort heureusement, ils dévièrent la conversation sur Lou, ce que préférait l’aîné malgré son incompréhension vis-à-vis de l’appel. Sa sœur mit du temps avant de s’expliquer et Ezra se mordilla l’intérieur de sa joue, ne sachant que dire au début – chose inhabituelle de sa part. Le nom « Tino » l’horripila.

– C’est pas ma faute si tu choisis les pires, maugréa-t-il. Si tu sortais avec quelqu’un de bien, je n’aurais pas eu de problème.

Bien sûr, lui murmura ironiquement son for intérieur. Il voyait Arthur comme un vieux con qui pourchassait les femmes pour les mettre dans son lit. Pourquoi ne serait-ce pas pareil avec Lou ? Il ne voulait pas que sa sœur soit une conquête comme une autre, pour être ensuite jetée. Ezra était sur le point de lui demander pourquoi elle l’appréciait, mais il se retint de justesse, se disant qu’il allait paraître pour un frère trop oppressant. Il ne se doutait pas que Lou pouvait penser ça de lui, en réalité il ne savait même pas si elle le détestait. « Leur dit rien », Ezra releva son regard qu’il avait posé sur son verre, surpris. Il se tut et écouta la suite. Hésitant, il répondit tout de même.

– D’accord. Un deal est un deal.

Son côté commerçant reprit le dessus et alors qu’il comptait attraper la bouteille pour se resservir, la question de sa sœur le fit arrêter. Il fut tenté de lui demander ce que ça pouvait bien lui faire de connaître la réponse, mais se ravisa. Lou aussi était douée pour changer de sujet. Il espérait simplement ne pas croiser Arthur.

– Depuis que j’ai commencé à avoir des problèmes à cause de Tino, répondit-il de manière étonnamment neutre.

Il se tut, tapotant ses doigts contre la table.

– Je prends aussi des médicaments.

Il ajouta, tenant à être autant clair que vague :

– J’arrive pas à gérer mon anxiété, alors j’ai demandé à une psychiatre de m’en prescrire.

Ezra s’affala contre sa chaise, renonçant à l’idée de boire plus. Pourquoi lui avouait-il tout ça ? Ce n’est pas comme si elle allait se sentir mal pour lui, à vrai dire il avait sorti ça sans réfléchir. Il toussota, voulant dévier le sujet.

– Ça fait combien de temps que tu vois Arthur ?

« C’est pas ma faute si tu choisis les pires. Si tu sortais avec quelqu’un de bien, je n’aurais pas eu de problème. » elle lui jeta un regard noir, et se retient de lui jeter son téléphone à la tête. « Je savais pas qu’on t’avait délivrer le prix Nobel de la paix. » elle soupire, elle sait qu’ils ne cesseront jamais de se prendre la tête. Surtout pour ses fréquentations, elle le sait si Ezra le pouvait, il l’enfermerait dans une tour à la manière de Raiponce.  Elle lui demanda de ne rien dire, lui proposant un deal. Elle ne dirait rien pour son retour, et lui ne dirait rien pour sa relation avec Wallace senior. Et ils seront couverts tous les deux sans avoir besoin de se justifier. « D’accord. Un deal est un deal. » Ezra accepta plutôt rapidement, les sourcils de la brune se haussèrent elle ne s’attendait pas a ce qu’il accepte aussi vite. Déviant rapidement la conversation pour éviter les sujets qui la mettait mal à l’aise se concentrant sur le nouvel intérêt d’Ezra pour l’alcool. Lui qui passait son temps à lui rapprocher de trop boire, il s’était servit plus qu’elle ce soir.

« Depuis que j’ai commencé à avoir des problèmes à cause de Tino » Elle arque un sourcil, elle a envie de rire, au final elle ne savait pas trop si elle devait s’énerver ou pas. Si elle devait s’énerver. Ce qui était fait est fait, on ne revient plus en arrière. Baissant la tête pour observer ses doigts tapoter contre la table, elle se sent légèrement stressée.« Je prends aussi des médicaments. » le verre de vin entre ses doigts, elle ne bougeait plus d’un pouce. Heureusement qu’elle était assise, elle serait probablement tombée de sa chaise face a ce genre de révélation. Elle était étonnée de la situation, son frère lui faisait une confidence. Il reprit la parole une seconde fois avant que la brune ne puisse répliquer. Croisant ses bras sur sa poitrine, elle écoutait attentivement la perche qui se trouvait face à elle. « J’arrive pas à gérer mon anxiété, alors j’ai demandé à une psychiatre de m’en prescrire. » la bouche entre ouverte elle s’imaginait un tas de truc mais alors son frère qui prenait des médicaments pour gérer son stress. Elle ne parvenait pas à le croire. Ezra s’affalait sur la chaise alors que sa soeur avait prévue de le bombarder de questions. Elle n’en eut malheureusement pas le temps. Ce dernier reprenant directement de la parole. « Ça fait combien de temps que tu vois Arthur ? » elle allait vraiment devoir répondre à cette question, elle le fixait pendant une petit minute laissant ainsi le silence prendre place dans la pièce. Elle finit par souffler, résignée. « Ça fait deux semaines un truc comme ça je dirais. Depuis le gala de noël.. » avoua-t-elle en tapotant distraitement sur le marbre, l’esprit ailleurs, elle sourit bêtement à cette aveux, elle l’aimait bien le cinquantenaire, bien plus qu’elle ne voulait l’avouer. Elle trouvait ça étrange de parler de ce genre de choses avec son frère. Peut être qu’elle faisait un rêve. Qu’elle allait se réveiller d’une minute à l’autre. Se pinçant rapidement le bras, non elle ne rêvait pas. « Tu sais que les médicaments et l’alcool ça fait pas bon ménage. » même elle le savait, elle était inconsciente mais pas à ce point là. La sonnette retentit pour la seconde fois de la soirée, faisant sursauter par la même occasion l’américaine. Elle se dirigea vers la porte d’entrée, attrapant un billet de vingt dollars qui trainait sur le buffet dans l’entrée. Elle ouvrit pour se saisir des pizzas, marmonnant un ‘’merci’’ rapide et bref, avant de claquer à nouveau la porte. Déposant les pizzas sur l’ilot de la cuisine, le fumet que les cartons dégageaient la faisait saliver. Elle mourrait de faim en fait, n’ayant quasiment rien avaler de la journée. Ouvrant rapidement les boites, elle chercha deux assiettes puis en tendit une en direction de son année.

« Mange un truc.. » fit elle en s’asseyant à nouveau sur la chaise haute, elle attrapa une part. « t’est aller faire quoi pendant ton voyage? a part ton penchant pour les médicaments? » lui demanda-t-elle curieuse de savoir ce que son frère avait finalement fait durant son voyage.

Qu’est-ce qui lui avait pris de s’ouvrir à sa sœur, comme ça ? L’atmosphère s’était transformée en confessions intimes, chose qui déplaisait fortement à Ezra. Pourtant, sans le vouloir, il s’était retrouvé à lui raconter ses problèmes. A lui dire qu’à cause des preuves de Tino, ça avait engendré une accumulation de problèmes. Et encore, Lou n’était même pas au courant du pire. Alex, enceinte. Ces deux mots firent grimacer intérieurement le CEO qui regrettait de plus en plus d’être parti en vacances avec elle. Armin lui avait dit, qu’il était idiot d’avoir accepté. Il avait eu raison. Ezra se retint de soupirer, s’empêchant de partir encore plus loin dans ses pensées moroses. Son regard s’était relevé sur sa petite-sœur, qui semblait choquée d’entendre toutes ces révélations. Pendant un instant, il se tut, la regardant reprendre ses esprits, le verre de vin entre ses doigts. Il y a quelques mois, il l’aurait accusé d’être une alcoolique, mais maintenant il n’avait plus la foi de le faire. De toute façon, il n’était pas mieux. Ezra décida de changer de sujet, espérant que Lou ne rebondisse pas sur les siens. Cette dernière était douée pour parler d’autre chose, alors il devait jouer au plus fort pour ne pas la laisser faire. Deux semaines. Elle sortait avec ce vieillard depuis deux semaines. Et ça avait commencé au gala. Vraiment… ? Comment s’était-elle prise pour tomber dans ses bras à ce genre de fêtes ? Pas à côté du Père Noël, ça, c’était sûr. Ezra leva les yeux au ciel, croisant les bras.

– Tu te rends quand même compte que tu sors avec le père du meilleur ami de Lisbeth, quand même ? Efface-moi ce sourire idiot de ton visage aussi, s’il te plaît.

C’était à peine maintenant qu’il se rendait compte qu’Arthur était le géniteur de William. Le garçon qui suivait Lisbeth partout. Ou le contraire. A vrai dire, il s’en était toujours foutu de ce garçon. Lou lui indiqua que mélanger alcool et médicaments, ce n’était pas bon ménage. Pour la défier, sans aucune raison valable, il termina les dernières gouttes de son verre de vin. Il n’eut pas le temps de lui rétorquer quelque chose, car la sonnette retentit, faisant battre son cœur à vivre allure. Quelle idée de mettre une tonalité pareille, n’importe qui sursauterait. Il fixa le fond de son verre, laissant Lou tout gérer. Même payer la pizza, alors que c’était censé être une fête improvisée pour son anniversaire. L’odeur de la nourriture plût à Ezra, qui regarda le paquet avec des cœurs dans les yeux. Lui qui n’aimait pas trop la malbouffe, il ne sut pas pourquoi il avait envie de sauter dessus. Se retenant de paraître pour un Gargantua, il attrapa une part lorsque sa sœur lui demanda de le faire et l’écouta pendant qu’il mâchait. Il avala, la fusilla du regard face au « penchant pour les médicaments ». Très drôle…

– Je me suis reposé, j’ai visité des musées et j’ai suivi les conseils de ma psychiatre pour aller mieux. Comme tu le vois, ça a à peine fonctionné.

Il déposa sa part, se redressant. Légèrement hésitant, il demanda tout de même ce qu’il avait en tête, sachant pertinemment que Lou allait soit refuser, soit le regarder sous le choc – ou alors pas du tout, mais Ezra s’attendait au pire.

– Est-ce que je peux dormir chez toi aujourd’hui ?

Se rappelant que Lou avait payé, il sortit son portefeuille et prit le premier billet qui lui vint entre ses doigts et le lui tendit. Cent dollars pour de la pizza, c’était exagéré, mais Ezra n’avait pas la même notion de l’argent que les autres.

– Vu que c’est ton anniversaire…

Il ajouta rapidement :

– Crois pas que je me suis adouci, par contre. Je suis juste sympa pour ce soir.

« Tu te rends quand même compte que tu sors avec le père du meilleur ami de Lisbeth, quand même ? Efface-moi ce sourire idiot de ton visage aussi, s’il te plaît. »Les yeux de la brune s’écarquillent, son sourire disparaissant peu à peu, elle avait peut être omis ce léger détail. Son frère avait le don de casser l’ambiance, elle soupira un instant. Elle n’y pouvait rien, s’il lui plaisait après tout. Elle haussa les épaules, finalement elle n’avait rien de cinglant à lui rétorquer cette fois ci. « Oui merci, monsieur perspicacité. Puis personne n’était censé le savoir qu’on se voyait encore, on avait démenti la rumeur, mais il fallait que tu vois cet appel. » elle grimace, elle ne l’avait pas jouer fine pour ce coup là, se faire prendre comme une idiote avec son téléphone. Elle pensa pendant un instant à mieux cacher son téléphone, pour la prochaine fois où elle verrait son ainé. Ce qui serait probablement la meilleure idée, comme son besoin pathologique à faire la morte quand elle devait aller voir sa famille. Elle l'accusait aussi un peu d'avoir vu son téléphone. La conversation déviant sur le nouveau penchant d’Ezra pour l’alcool et les médicaments. La journaliste le toisant de haut en bas, tentant de desceller tous les changements que son frère avait put subir durant son séjour au pays des pizzas et du barolo. Maintenant qu’elle le remarquait, elle ne pouvait s’empêcher de le dévisager. Que pouvait-il cacher d’autres ? Sourcils froncés, la brune le détaillait. Puis la sonnette la sortie de ses songes, de cette conversation un peu étrange dans lequel la fratrie s’était embarqué. La pizza récupérée mise sous leur nez, l’odeur la faisait saliver. Une part entre ses doigts, elle le questionna sur son voyage, faisant comme si elle ne voyait pas ce regard noir que son ainé lui avait lancé. « Je me suis reposé, j’ai visité des musées et j’ai suivi les conseils de ma psychiatre pour aller mieux. Comme tu le vois, ça a à peine fonctionné. » l’héritier se redressa déposant sa part de pizza, alors que la brune était à présent hésitante, que faisait il, avait il complètement péter les plombs? « Est-ce que je peux dormir chez toi aujourd’hui ? » la question la fit hoqueter, ses yeux bleus braquer dans ceux de son frère, manquant de s’étouffer avec un morceau de poivron. Elle toussa rapidement devenant légèrement rouge, afin de se remettre les idées en place. Il voulait dormir chez elle. Elle prit un grand inspiration, oui il avait péter les plombs et définitivement. « Tu veux dormir ici ? » Répéta-t-elle une seconde fois, pour être sure d’avoir bien entendue, et que son cerveau n’avait pas complètement déraillé.

La brune ne réagit pourtant pas tout de suite, se demandant ainsi si ce n’était qu’un mirage auditif et qu’elle avait trop abusé sur le vin rosé. La soirée était de plus en plus bizarre, Ezra sortant son porte feuille. Déposant un billet de cents dollars devant son nez, l’américaine baissa le regard sur le billet vert qui était à présent poser sur le comptoir en bois. Un fin sourire se dessina sur son visage, elle avait envie de rire au vue de la situation. « Vu que c’est ton anniversaire… » cette justification lui arracha un sourire, c’était bien la première fois qu’elle voyait son ainé se justifier de ses actes. Il n’avait pas la notion de l’argent. Elle non plus mais, elle avait toujours voulut se débrouiller sans l’aide de ses parents. « Crois pas que je me suis adouci, par contre. Je suis juste sympa pour ce soir. » un petit rire s’échappa à présent de ses lèvres, la brune se leva pour ouvrir un des placards et en sortir une nouvelle bouteille. Elle l’ouvrit rapidement afin de se servir un autre verre.

« quel grand honneur ! Ezra Rosenbach qui est gentil.. » elle ne put s’empêcher d’ajouter. « en fait on t’a lobotomisé le cerveau en Italie.. » cette conclusion lui semblait bien plus logique, la seule qui pouvait tout expliquer à présent. Un immense sourire se dessinant sur son visage, coude posé contre le bois, elle place son menton aux creux de ses mains. « Y’a la chambre d’amis de disponible, je crois que tu connais le chemin si jamais. » Elle se redresse légèrement, elle n’avait pas prit la peine de répondre avant, mais maintenant elle le faisait, juste parce que ça l’amusait de faire durer le suspens et de voir son frère nerveux en attente d’une réponse. il avait dut mettre quelque chose dans cette bouteille. Elle aussi s’adoucissait ? Pas possible. Pas Lou Rosenbach.

Il avait fallu qu’il voie cet appel, qu’elle disait. En réalité, il n’avait pas vraiment besoin de ça pour comprendre que sa sœur sortait avec un vieux croûton, de toute façon les magasines allaient bien finir par les surprendre ensemble. Depuis qu’il s’était lui-même retrouvé dans les rumeurs, il prenait le temps de les vérifier de temps en temps. La fratrie Rosenbach était souvent criblée de ce genre d’idioties, c’était sûrement parce que leur cousin avait décidé d’être maire. Maintenant, plus que jamais, ils étaient encore plus sous les projecteurs. C’était ça, d’être une famille médiatisée. Il leva alors les yeux, ne cherchant même pas à rétorquer quoi que ce soit – alors que d’habitude il aurait pris un certain plaisir à répliquer quelque chose de cinglant. Le sujet dévia sur lui, malheureusement. Ils discutèrent de son intérêt soudain envers l’alcool et les médicaments, choses qu’il n’appréciait aucunement il y a quelques temps de ça. Il était celui qui engueulait Lou lorsqu’elle décidait de boire un peu plus que prévu et le voilà maintenant à apprécier les vins. Il lui expliqua brièvement ce qu’il avait fait en Italie, avant de demander à sa sœur s’il pouvait dormir chez elle. Oui, Ezra Rosenbach demandait à sa cadette s’il pouvait être hébergé dans son appartement le temps d’une nuit. Ça la choquait tout autant que lui, elle en venait à tousser et devenir rouge. Elle se répéta, l’agaçant.

– J’ai trop bu, se justifia-t-il en haussant les épaules.

Et il n’avait plus très faim. Il décida donc de ne plus prendre de part et attrapa plutôt son portefeuille avant de déposer un billet de cent sur le comptoir. Un peu pour la rembourser et parce que c’était son anniversaire. Un simple cadeau, rien d’extraordinaire. Le sourire qu’eut sa sœur l’irrita, il la fusilla du regard et ajouta qu’il ne s’était pas adouci. La remarque la fit rire et il la regarda partir vers un des placards, tandis qu’il maugréait dans sa barbe. Il la laissa remplir son verre, alors qu’elle décidait de reprendre son humour piquant. C’était rêver de croire que Lou allait soudainement devenir sympa, il l’avait tout de même manipulée pour qu’elle quitte son copain et l’avait découvert : ce n’était pas rien. Même s’il ne regrettait toujours pas son geste.

– J’aurais aimé qu’on me lobotomise le cerveau, j’aurais pu oublier toutes les fois où tu étais chiante.

Elle se mit à sourire encore plus et lui proposa la chambre d’amis. Évidemment qu’il allait dormir dans un lit, hors de question de se tuer le dos dans le canapé et surtout avec le risque de voir son chien grimper sur lui. D’ailleurs, il lui jeta un coup d’œil sombre avant de reporter son attention vers la cadette. Il voulut lui dire merci, mais une question le poussa à la poser plutôt qu’à user des formules de politesse.

– Maintenant que j’y pense… tu ne sortais pas avec un autre, avant Arthur ? Adrian, c’est ça ?

C’était une simple rumeur, rien d’officiel. Pourtant, il avait envie de savoir. Pas pour aller martyriser cet acteur dont il ne connaissait que de nom, mais plus parce qu’il était curieux. Enfin, s’il s’avérait être un idiot, il allait finalement lui toucher deux trois mots, rien de méchant.

– Ou c’était un autre ? ajouta-t-il en faisant semblant de réfléchir.

Ezra, oppressant ? Un peu.

« J’aurais aimé qu’on me lobotomise le cerveau, j’aurais pu oublier toutes les fois où tu étais chiante. » Son sourire se fait plus franc, en fait quand Ezra avait but il pouvait avoir un peu d’humour. Elle le fixe un instant avant de prendre une grande inspiration d’un signe de main. Elle désigne la chambre d’amis cette même chambre d’ami ou Ezra avait déjà une fois dormi. Une soirée comme celle ci. Une de ces soirées complètement hors du temps. Une de ces soirées que ni l’un ni l’autre n’osera plus jamais parler. Parce qu’ils ne sont pas comme ça, parce ce sont des Rosenbach avant tout. Et que rien ne peut les faire avouer ce genre de rapprochement. Lou étant toujours énervée après son aîné pour ce qui c’était passer quelques mois auparavant. Elle l’observe, l’américaine son verre entre les doigt, la pizza entamée sur le comptoir. Ça lui fait toujours bizarre de voir son aîné ici, quand elle y réfléchit. Elle porte son verre à ses lèvres, en attendant la prochaine réflexion de Rosenbach.

« Maintenant que j’y pense… tu ne sortais pas avec un autre, avant Arthur ? Adrian, c’est ça ? » Et là c’est le drame. Elle manque à nouveau de s’étouffer.  Elle tousse une nouvelle fois, elle devient rouge par manque de souffle. Qu’est ce qu’il venait de dire au juste? Elle regarde le contenu de son verre. Y-a-t-il quelque chose dans son verre. Elle le dépose devant elle doucement. Plaçant se ses mains contre le bois du comptoir de part et d’autre du verre, elle hésite, Lou. Elle braque ses yeux bleus dans ceux plus sombres de son grand frère. Comment peut elle se sortir de cette situation? En faisant du Lou comme d’habitude. « Je te savais pas si enclin à lire la presse people. » elle hausse les épaules, Elle se mord la lèvre un instant. « Ou c’était un autre ? » elle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. Ezra avait toujours une manière de dire les choses. Il arrivait toujours à la titiller à la sortir de ses gonds en un claquement de doigts. Bien que Lou y arrive aussi de manière plutôt aisée.

« On va vraiment parler de mes histoires là, parce qu’il va me falloir beaucoup d’alcool.. » elle fait une courte pause désignant le verre devant elle. Lou avait déjà pas mal bu, cette bouteille de rosée était finalement descendue vraiment rapidement. Ses joues rougissaient a cause l’alcool. Pourtant ses yeux pétillaient, elle ne voulait pas parler ni d’Adrian, ni de personnes au final. Son but ultime pour les vingt prochaines minutes, avant qu’elle ne soit probablement trop alcoolisée pour faire quoi que ce soit de normal, ou de censée. Elle embêterait Ezra « il me faut un papier et un stylo. » déclare-t-elle en prenant son air le plus sérieux, elle se redresse, attrapant un stylo. La brune ouvre les tiroirs de la cuisine, à la recherche d’un morceau de papier. N’étant pas peu fière d’avoir trouvée elle dépose le papier et le stylo. La plus jeune reprend alors sa place initiale sur le tabouret. « Mais avant toute chose.. » elle se met à applaudir, tout est bon pour changer de sujet non ? « Je voulais te féliciter.. tu rejoins le clan de ceux qui font la une de la presse people, je suis tellement fière de toi grand frère.. t’est comme moi.. » elle fait mine de réfléchir « alors ça te fait quoi ? » elle dépose ses coudes sur le comptoir. Plaçant son menton dans le creux de ses paumes, elle bat des cils assez rapidement.  

C’était une soirée des plus particulières depuis son retour à New-York. Passer du « bon temps » avec sa sœur cadette, juste après l’incident du brunch, se déroulait de manière un peu plus naturelle que prévu. A vrai dire, il s’attendait à du mépris et de la froideur. Encore pire, il s’imaginait même rester devant la porte sans jamais pouvoir entrer dans l’appartement. Alors le fait qu’il ait pu poser les pieds à l’intérieur, qu’il en venait à discuter avec Lou autour d’un verre de vin, c’était clairement un exploit inattendu. C’était mentir, s’il affirmait que ça ne lui faisait pas du bien. Il en avait vraiment besoin. Ezra n’était pas non plus masochiste, mais entendre les piques venant de sa sœur lui procurait un sentiment un peu agréable. Il avait une justification pour ça : ça lui donnait l’impression de reprendre sa vie d’avant. Celle avant que Ramirez ne gâche tout. Celle avant qu’il… ne pète les plombs. « Enclin à lire la presse people » L’héritier haussa un sourcil.

– Disons que je m’y intéresse un peu plus depuis que j’ai fait la une, répondit-il d’un ton neutre, cependant un peu désabusé par l’ancienne rumeur qu’il y avait eu sur lui et ses fréquentations louches.

Il changea de sujet, préférant discuter de l’entourage masculin de Lou. Entre Ramirez, cet acteur prénommé Adrian et bien d’autres, il avait envie d’en savoir un peu plus. Entre la curiosité et ce sentiment protecteur qu’il avait toujours ressenti envers ses sœurs, il s’attendait à recevoir une réponse claire. Mais évidemment, les Rosenbach n’étaient pas doués pour parler de leurs sentiments et elle préféra dévier les choses en voulant un peu plus d’alcool. Alors qu’il s’apprêtait à ajouter quelque chose d’autre, il observa, les yeux écarquillés, sa sœur partir pour chercher… un stylo et un papier ? Hein ? songea-t-il, clignant des paupières. Silencieux, il la suivit du regard et se retint de justesse de soupirer quand elle se mit à applaudir, avant de jouer les journalistes. Qu’est-ce que ça lui fait d’avoir rejoint le clan de ceux qui font la une de la presse people… il n’en savait rien, à vrai dire. Et il n’avait pas très envie de faire la comédie, pour l’instant. Pourtant, Ezra s’était redressé, comme s’il était réellement interviewé.

– Ce que ça me fait… ? répéta-t-il, faisant semblant d’être perdu dans ses pensées. Il ajouta : C’est un événement regrettable, vraiment. Ce ne sont que des rumeurs, mais ma réputation en a pris un coup.

Il prit une mine faussement déçue, avant d’abandonner cette facette, reprenant un air sérieux. Sa tête tournait, il avait un peu trop bu.

– Bon. Je vais aller dormir, moi.

Il se releva, un peu difficilement, et avant d’entrer dans la chambre d’amis, il se retourna vers Lou.

– Bonne nuit. Bois pas trop, l’alcool c’est pas bon pour la santé.

Il ajouta dans un murmure, presque en maugréant :

– Déjà que t’es alcoolo…

Alors il finit par s’engouffrer dans la pièce, fermant la porte derrière lui. Ezra se débarbouilla rapidement, sa motivation le quittant et se jeta presque dans le lit dans un léger grognement. Qu’est-ce qui lui avait bien pris de venir ici, franchement…

Mais en même temps, ça lui avait manqué.