Le Starbuck Coffee, c'est de loin l'un des meilleurs moments de ma journée, que je travaille ou non. Chaque matin, je me pose devant un Caramel Macchiato et je m'accorde quelques longues minutes pour le savourer car il s'agit en général du premier que je m'autorise à boire avant d'enchaîner sur ma très grosse addiction aux sodas zéro.

Ce matin, je ne manque pas à l'appel. Il est très tôt, j'ai mes habitudes et j'échange avec un habitué que je pensais sympathique jusqu'à ce que son regard dévie en direction d'un jeune homme, portant sur son épaule un magnifique raton laveur qui illumine mon regard instantanément, contrairement à mon compagnon de la table voisine qui s'indigne que l'on puisse se balader avec un animal de la sorte, en liberté, en pleine rue.

- J'comprend ton point de vue mais... quoi ?

Il peut lire l'incompréhension dans mon regard parce que si lui, ça le choque, de mon côté, c'est loin d'être le cas et mon amour pour les animaux se fait immédiatement ressentir quand je le plante en train de ruminer pour me lever et interpeller l'inconnu.

- Hey, l'inconnu à la jolie petite bête, attends-moi !

Il a l'air surpris par mon interpellation et au fond, je le comprend. J'ai un certain manque de tact qui fait que je ne sais pas vraiment comment m'y prendre pour aborder les gens ou leur parler. De ce fait, j'y vais naturellement, sans me poser de questions et ça marche à tous les coups, la preuve.

M'avançant vers ce jeune inconnu qui se montre du doigt, je hoche la tête de haut en bas pour lui affirmer que c'est bien à lui que je parle. Il me vouvoie alors que moi, je l'ai tutoyé immédiatement. Étrangement, je ne compte pas changer mon fusil d'épaule. Ce n'est pas un manque de politesse mais plus une façon d'imposer le dialogue de façon cool et relax, selon moi et comme pour mon manque de tact que j'expliquai un peu plus haut, ça ne concerne que moi.

- Évidemment. Qui d'autre à une jolie petite bête sur l'épaule à part toi ?

Je souris.

Arrivée à sa hauteur, je tombe complètement amoureuse de l'animal à la seconde où son propriétaire et lui échangent un regard et que ce dernier se met à jouer avec ses cheveux.

- Il est magnifique ! Comment s'appelle-t-il ?

Je me rend bien compte que je prend des renseignements sur son raton-laveur sans avoir pris la peine de me présenter moi-même.

- Oh, je m'appelle Naë, au fait et pardon de t'avoir abordé de la sorte.

Je souris de nouveau, un peu gênée avec le recul.