Il faisait beau mais froid, environ 3 degrés, mais Lilia avait bien envie de sortir. C'était samedi et elle n'avait pas envie de réviser pour ses exams qui se rapprochaient. Elle avait bien sûr essayé, mais son esprit vagabondait beaucoup trop, elle se demandait ce que sa meilleure amie Rose faisait, elle voulait lui écrire pour discuter, mais elle s'en empêcha pour ne pas l'embêter, elle devait aussi être en train de réviser. Elle pensa ensuite à Allen, vivait-il toujours dans son immeuble délabré ? Il devait vraiment avoir froid, surtout les jours comme aujourd'hui. Elle aurait aimé le revoir, mais n'avait pas eu le temps ou pu trouver d'excuse pour s'éclipser plus de quelques heures. Vu que les élections de présidentielles approchaient, son père était sur le qui-vive et il était souvent à l'appartement en train de discuter avec des personnes importantes. Il était justement là aujourd'hui et Lilia devait se faire discrète. Elle soupira et lança un regard à son énorme chat, Toulouse, elle l'avait appelé ainsi parce que lorsqu'il était petit, il ressemblait au chat des Aristochats, aujourd'hui beaucoup moins, à part sa couleur orange, il faisait la taille d'un petit chien. Il se prélassait tranquillement.

Elle eut une idée et si elle emmenait son chat faire une promenade, elle le faisait parfois, où elle lui mettait un harnais et une laisse et ils allaient faire un petit tour à Central Park. Toulouse n'était pas vraiment fan de ça, il préférait sa vie d'appartement, où il pouvait observer les gens du haut de l'immeuble. Mais c'était décidée, Lilia voulait sortir et son chat allait l'aider comme excuse. Elle s'approcha de lui et commença à le caresser. Elle lui demanda s'il était ok pour faire un petit tour, évidemment, Toulouse ne répondit pas, on n'était pas dans un dessin animé. Elle alla chercher le harnais et commença à lui mettre. Il se laissa gentiment faire et alors qu'il s'étirait, elle lui mit la laisse. Puis, elle le souleva, il faisait 7 kilos et il avait pris l'habitude de prendre appuis sur l'épaule de Lilia pour répartir son poids. Elle s'habilla chaudement et laissa un mot au Garde du corps de son père, qu'il puisse lui dire qu'elle était seulement sortie promener son chat.

Son chauffeur attitrait la conduit jusqu'au parc et elle sortit avec Toulouse qui n'était toujours pas impressionné. Elle le tenait en laisse et il avançait tranquillement devant elle. Elle sentait les regards des gens qui trouvaient drôle de voir un chat en laisse, mais personne ne s'approcha. Sûrement parce que Toulouse envoyait des regards mauvais, surtout envers la gent masculine. Il avait toujours eu horreur des hommes, il tolérait à peine le père de Lilia, aucun homme ne pouvait s'approcher sans recevoir quelques morsures et griffures. Par contre, il aimait bien les filles, quand les amies de Lilia venaient lui rendre visite, il n'avait aucun soucis pour se laissé caresser et dorloter. Un chat bien étrange.

Lilia acheta un café à un vendeur ambulant du parc, puis, se trouva un coin tranquille où elle put s'asseoir sur un banc avec Toulouse à ses côtés. Elle était entrain de profiter des rayons du soleil quand elle remarqua que son chat s'agitait. Il semblait avoir repéré quelque chose dans les buissons. Il se leva et se prépara à l'attaque. Lilia n'eut pas le temps de retenir la laisse que Toulouse s'élança après la chose qu'il avait repéré.

- Toulouse !!

Elle se leva et suivi son chat comme elle pouvait, il n'était pas allé loin et elle vit qu'il courait après un écureuil. Ce dernier effrayait tourné en rond pour échapper au chat. Il réussit finalement à s'enfuir dans un arbre, mais Toulouse décida de le suivre, malheureusement pour lui, l'écureuil sauta rapidement dans un deuxième arbre, puis un troisième avant de disparaître. Tandis que le gros chat se retrouvait maintenant coincé dans cet arbre. Il était un chat d'appartement et monter dans les arbres n'étaient pas sa spécialité. Quant à Lilia, elle tenta de monter, mais il n'y avait pas assez de branches basses pour qu'elle puisse récupérer son chat. Toulouse se mit à miauler à la mort.

- Ah ben bravo ! Et maintenant je fais quoi moi ? Et tout ça pour quoi ? Un écureuil !

Elle regardait son chat impuissante, elle devait le faire redescendre, mais il ne voulait pas bouger de là. Elle soupira et même si ça la couté de faire un appel aussi cliché, elle téléphona à 911. On lui répondit rapidement et elle dut expliquer la situation. Son chat était coincé dans un arbre et elle n'arrivait pas à le faire redescendre. Elle avait besoin d'aide. Après avoir expliqué où elle se trouvait, l'opérateur téléphonique lui dit qu'une équipe viendrait l'aider sous peu. Après avoir raccroché, elle se rendit compte qu'elle avait oublié de demander à ce que ce soit une femme qui vienne... Elle se posa prês de l'arbre et attendit avec son café maintenant froid.

- T'inquiètes pas Toulouse, ils arrivent bientôt pour nous aider.

Shayn observait la ville depuis la fenêtre du premier étage de la caserne. Pour les besoins du service incendie de la ville, il avait été temporairement muté à Manhattan, près du mondialement connu Central Park.
De là où il était, il profitait d'une tout autre vue que celle à laquelle il était habitué dans le Queens.
Le ciel était d'un bleu incroyable ce jour-là et aucun nuage ne venait bousculer le décor. La journée s'annonçait radieuse bien qu'il faisait plutôt froid, le thermomètre indiquant moins de cinq degrés et ce, malgré la présence du soleil.
Les basses températures n'inquiétaient cependant pas le jeune homme, habitué aux vagues de grand froid que subissait Montréal en saison hivernale. Il pensa un instant à ses parents, partis profiter des magnifiques paysages du Yukon au Canada. Il ne les verrait probablement pas avant plusieurs mois, comme d'habitude.

-Le jeune, amène toi ! On va te faire réviser les techniques d'intervention sur les grattes-ciel.
Son collègue l'avait sorti de ses pensées et c'était une bonne chose, il ne tenait pas à devenir nostalgique en se remémorant le passé. Il le suivit donc jusqu'à la salle de cours où ils bouquinèrent pendant une bonne heure. Il tâcha de retenir le plus d'informations possible, sachant qu'il pourrait être confronté à une intervention de ce type dans la journée.

-Echelle 28, chat coincé dans un arbre à Central Park.
Shayn sortit de la salle au pas de course et se laissa glisser le long de la barre, descendant ainsi directement à la remise des véhicules.
Alors qu'il venait d'enfiler son surpantalon et qu'il grimpait dans l'engin, il entendit son lieutenant qui arrivait en râlant.
- Non mais je rêve ! C'est quoi ces conneries encore ? Un chat coincé dans un arbre, comme si il y avait pas des choses plus urgentes que ça ! Il va m'entendre celui qui a appelé !
Lui, ne comprenait pas pourquoi il réagissait de cette manière, se disant que certes ce n'était pas un départ pour feu mais que le requérant avait sûrement eu une bonne raison pour appeler les secours et qu'il ou elle devait être inquiet pour son chat.

Le camion sortit du garage, avertisseurs lumineux et sirènes en marche, signalant aux autres usagers de la route leur approche.
Sur le trajet, les plaisanteries ne cessèrent de fuser tandis que leur chef d'engin continuait de pester contre le propriétaire de l'animal.
- Hep le jeune, puisque c'est ta première intervention avec nous, c'est toi qui vas te coller à grimper aux arbres. lui dit son lieutenant en se tournant sur son siège, de manière à lui faire face.
Il hocha la tête et laissa ses collègues à leur bêtise collective, préférant de son côté rester professionnel.
Après tout un chat avait beau être un animal, il n'en était pas moins un être vivant et méritait d'être traité comme tel.

Ils arrivèrent devant une entrée et l'engin s'arrêta. Son lieutenant descendit et il l'imita, suivit à son tour par un autre pompier. Le reste de l'équipage ne bougea pas de la banquette arrière et il comprit que la plupart d'entre eux ne comptaient pas faire le moindre effort.
Se retenant de leur envoyer une réflexion, il préféra partir et se dirigea vers le lieu de l'intervention.
Son collègue avait attrapé une petite échelle à coulisse, moyen par lequel il accéderait aux branches les plus hautes.

Enfin, au détour d'un chemin de terre, il vit une femme qui semblait attendre près d'un arbre, un gobelet à la main.
Il comprit qu'il avait trouvé la bonne personne lorsque, en s'approchant, il entendit des miaulements provenants de l'arbre en question.
Ne tenant pas à ce que son lieutenant commence par faire une leçon de morale à la femme, il accéléra le pas et se décida à l'aborder lui-même.

- Bonjour, je suppose que c'est vous qui avez appelé  pour le chat ?

Elle semblait aussi jeune que lui et était très bien habillée. Il se sentit soudain un peu bête en imaginant l'impression qu'il devait lui donner de part sa veste de feu ouverte, dévoilant son t-shirt floqué des lettres "FDNY".
Croisant son regard pendant un court instant, il ne put s'empêcher d'esquisser un léger sourire.

- Bon, d'abord, dites moi ce qu'il y a à savoir sur votre matou.

Inquiètes pour son chat Lilia avait essayé de le tenir occupé en l'appelant. Mais Toulouse était au bord de la panique, ou de l'ennui... elle ne savait pas trop avec ce chat, il avait toujours une expression "supérieure", mais lorsqu'il tentait de descendre, il changeait d'avis et se remettait à miauler comme si on le torturait. Les gens la regardaient évidemment étrangement quand ils entendaient les miaulements du chat, certains lui ont même proposé de l'aider, mais elle leur assura que les secours étaient en route et elle ne voulait pas que quelqu'un de non professionnel se risque à monter dans l'arbre et peut être se casser une jambe.

Elle était en train de décrire la situation à sa meilleure amie Rose quand elle vit arriver deux hommes vers elle avec une échelle. Elle devina que c'était les pompiers vu leur tenue. Un des deux était plus jeune que l'autre, mais ce fut le premier à la saluer.

- Bonjour, je suppose que c'est vous qui avez appelé  pour le chat ?
- Bonjour, merci d'être venu aussi rapidement ! Oui, c'est bien moi, désolé, c'est vraiment cliché, mais mon chat a poursuivi un écureuil et maintenant il est coincé là haut.

Elle pointa le doigt vers son chat qui était toujours en train de miauler, difficile de ne pas le voir avec sa couleur orange et sa taille. Elle sourit en retour au plus jeune des pompiers qui semblait plus sympathique que l'autre.

- Bon, d'abord, dites moi ce qu'il y a à savoir sur votre matou.

Elle réfléchit quelques secondes et répondit avec une voix inquiète :

- Alors, déjà, il s'appelle Toulouse, c'est un chat d'appartement, il n'est pas trop habitué à ce genre d'acrobatie, c'est la première fois que je le vois monter à un arbre. Ensuite, ce n'est pas contre vous, mais vous n'aurez pas une recrue féminine ? Il a tendance à être très agressif avec les hommes... et il aime bien mordre quand il se sent menacé...

Vu la situation, elle allait même proposer de monter elle-même sur l'échelle, elle ne voulait pas non plus que l'un de ces pompiers se retrouve borgne à cause de son chat. Elle proposa son idée :

- Si vous voulez, je peux vous emprunter votre échelle et je vais le chercher ?

Elle pouvait ainsi raviver ses qualités d'ancienne cheerleader, même si elle était un peu rouillée depuis le temps. Elle était aussi un peu déçue de peut-être casser ses vêtements.

- Bonjour, merci d'être venu aussi rapidement ! Oui, c'est bien moi, désolé, c'est vraiment cliché, mais mon chat a poursuivi un écureuil et maintenant il est coincé là haut.

Shayn regarda dans la direction indiquée par le doigt de la jeune femme et vit le fameux chat au pelage à la couleur orangée.
Il remarqua qu'il était équipé d'un harnais et d'une laisse; celle-ci s'était d'ailleurs visiblement emmêlée dans les branches. Elle le maintenait accroché à l'endroit où il était mais en même temps, elle risquait de l'étrangler voir de le pendre si il venait à tomber de son perchoir.

- Alors, déjà, il s'appelle Toulouse, c'est un chat d'appartement, il n'est pas trop habitué à ce genre d'acrobatie, c'est la première fois que je le vois monter à un arbre. Ensuite, ce n'est pas contre vous, mais vous n'aurez pas une recrue féminine ? Il a tendance à être très agressif avec les hommes... et il aime bien mordre quand il se sent menacé... lui répondit-elle.
Il sentit l'inquiétude dans sa voix, face à cette situation inhabituelle. En croisant son regard, il y vit la peur de perdre son animal. Après tout, c'était chose normale, il pouvait très bien représenter pour elle un meilleur ami, un confident, quelque chose de ce genre là.
Le jeune homme analysait l'intervention, voulant s'y prendre au mieux pour aller récuperer la boule de poils. Il savait qu'un chat agressif pouvait potentiellement devenir dangereux envers n'importe quelle personne, même son propre propriétaire. Il allait devoir rester prudent, surtout si le matou en question n'aimait pas les hommes.

- Si vous voulez, je peux vous emprunter votre échelle et je vais le chercher ? proposa-t-elle.
Cela le fit sourire. La plupart des gens n'auraient même pas songé à cette idée. Se souciait-elle qu'il puisse se blesser ou étais-ce une simple bienveillance ? Peu importait, cela restait gentil de sa part.

-C'est la meilleure celle-là. Elle appelle les pompiers et derrière, elle veut faire notre travail. On croit rêver ! pesta son lieutenant.
Il ne le connaissait que très peu, étant donné qu'il s'agissait de sa première garde à ces côtés. Cependant, plus le temps passait, plus il le trouvait aigri, comme s'il avait perdu sa passion du métier.
Il allait devoir le gérer lui aussi, pour ne pas qu'il s'énerve.

Se tournant vers la demoiselle, il lui adressa un nouveau sourire et posa sa main sur son épaule, se voulant ainsi réconfortant.
-C'est très gentil de votre part mais je ne peux pas accepter. D'abord parce que c'est mon travail mais aussi et surtout parce que je ne voudrai pas que vous vous fassiez mal. Je vous promets que je vais faire attention à Toulouse, d'accord ? déclara-t-il en continuant à sourire.

Se dirigeant vers l'arbre, il dressa l'échelle lui-même, de façon à pouvoir accéder aux premières branches. Il grimperait ensuite par ses propres moyens.
-Shayn, règle moi ça rapidement. J'ai pas l'intention d'y passer la journée. décréta son supérieur en croisant ces bras.
Son comportement le fatiguait mais il ne devait pas lui répondre et risquer de prendre un avertissement ou un blâme pour mauvaise conduite.
-Lieutenant, je prendrai le temps qu'il faudra pour que ce chat revienne à sa propriétaire sans être blessé. Si vous voulez m'être utile, allez plutôt me chercher une scie à bois. répondit-il sans élever sa voix.
Il savait que sa réponse était justifiée et qu'il ne s'exposait pas à des représailles de cette manière.
Tandis que l'autre pompier partait chercher l'outil en question, il enleva sa veste de feu et entama son ascension. Il se hissa sans difficulté et, arrivant à deux branches de Toulouse, s'arrêta pour tenter un premier contact avec. Il l'appela deux fois mais n'obtint en retour que des feulements à répétition. Il monta d'un cran et entendit soudain le chat cracher. Un son grave montait de la gorge de l'animal tandis que son poil se dressait et qu'il lui montrait les dents.
- Ecoute moi Toulouse, va falloir être gentil avec moi. Je suis là pour t'aider. lui dit-il en sachant pertinemment que cela ne servirait probablement à rien.
Tentant une approche plus humaine mais moins sécuritaire, il enleva un de ces gants et approcha sa main du chat, paume de main vers le ciel. Il espérait qu'il comprenne ainsi la bonne intention avec laquelle il venait. Le résultat fut le même; Toulouse cracha, gronda et donna un coup de griffe sur la main tendue.
Cela ne marchait pas, il allait devoir aborder la situation autrement. Shayn descendit de l'arbre, attrapa sa veste de feu et la scie, puis, remonta. Il grimpa cette fois au dessus du matou avec une idée en tête. Il fit tomber délicatement sa veste sur Toulouse, le recouvrant ainsi totalement. Descendant ensuite à son niveau, il fit un noeud avec les manches autour de la branche sur laquelle l'animal était perché. L'effet escompté était là; il continuait à gronder mais ne bougeait plus. Il put ainsi couper la branche sans problème et entreprit de la descendre en prenant garde à ne pas faire de mal au pauvre chat.
Arrivant au sol, il enleva doucement la veste et vint saisir Toulouse par la peau du cou pour l'empêcher de bouger. Tandis qu'il l'immobilisait, il défit les noeuds de la laisse et la dégagea ainsi de la branche. Shayn le porta ensuite jusqu'à sa maîtresse qui attendait depuis le début sous l'arbre.
-Et voilà, tout est bien qui finit bien. Il aura besoin d'être câliné, il a eu peur le pauvre. Est-ce que de votre côté tout va bien ? lui demanda-t-il en caressant doucement la boule de poils.

Remarquant le gobelet qu'elle avait laissé au sol, il ne put s'empêcher de lui proposer en ignorant au passage les réflexions du lieutenant qui retournait à l'engin:
-Puis-je vous offrir un nouveau café ? Le vôtre a l'air d'être froid.

Alors qu'elle essayait d'être serviable en proposant d'utiliser leur échelle, le plus vieux des deux pompiers s'offusqua et parla d'elle comme si elle n'était pas présente. Il n'était vraiment pas une personne sympathique, c'était sur... Heureusement qu'il y avait le plus jeune, lui au moins semblait connaître la compassion. Justement, il posa sa main sur l'épaule de Lilia pour la rassurer et surement pour compenser du mauvais comportement de son collègue.

- C'est très gentil de votre part mais je ne peux pas accepter. D'abord parce que c'est mon travail mais aussi et surtout parce que je ne voudrai pas que vous vous fassiez mal. Je vous promets que je vais faire attention à Toulouse, d'accord ?
- D'accord, mais faites aussi attention à vous.

Elle savait que son chat était costaud, un Maine Coon n'était pas une petite nature, en tout cas, pas Toulouse. Elle espérait juste qu'il n'agresse pas les personnes qui sont venues l'aider à descendre de son perchoir. Elle observa le jeune pompier dresser l'échelle contre l'arbre, tandis que l'autre pompier continuait à râler dans son coin, sans l'aider. Elle observa sans commenter leur échange, elle apprit que le plus vieux était le lieutenant et bien, il ne se comportait pas comme un.

Elle essayait de ne pas se mettre au milieu lors de l'intervention, mais se déplaçait pour observer ce qui se passait. Elle vit que, comme à son habitude, Toulouse voulu attaquer le jeune homme quand il s'approcha de lui. Elle n'avait pas pensé à la technique de couvrir Toulouse d'une veste, ce n'était pas bête. Ainsi, son chat ne pouvait plus attaquer personne et peut être que ça le calmerait aussi un peu d'être dans le noir quelques secondes. Elle l'entendait toujours grogner, mais il ne bougeait plus. L'intervention se passait bien, Toulouse n'était plus dans l'arbre. Et on lui ramenait par la peau du coup, évitant ainsi à la personne qui le portait de se faire griffer. Lilia prit son chat dans les bras :

- Et voilà, tout est bien qui finit bien. Il aura besoin d'être câliné, il a eu peur le pauvre. Est-ce que de votre côté tout va bien ?
- Oui, je n'ai aucun problème, merci beaucoup pour votre aide !

Elle était reconnaissante envers le pompier, elle avait récupéré son chat, chat qui était encore secoué. Elle gronda Toulouse :

- J'espère que tu as bien compris que tu ne dois pas chasser les écureuils et surtout ne plus monter dans les arbres.

Elle caressait et embrassa quand même son chat pour le calmer. Elle récupéra son sac qu'elle avait laissé sur le banc le temps de l'intervention.

- Puis-je vous offrir un nouveau café ? Le vôtre a l'air d'être froid.
- Ça devrait plutôt être moi qui vous offre un café ! Grâce à vous j'ai récupéré mon chat sans avoir à me casser une jambe. Si vous voulez, je vous l'offre quand vous aurez terminé votre service ?

Elle devait d'abord rentrer chez elle déposer son chat, qui allait surement vouloir dormir pendant plusieurs heures.

- Je connais un petit café prêt de l'entrée ouest de Central Park, si vous voulez on peut se retrouver là bas ?  

L'intervention s'était bien terminée. Ni Toulouse ni personne n'avait été blessé et c'était bien là le principal.
Le chat était désormais de retour dans les bras de sa maîtresse qui semblait rassurée d'avoir récupéré son animal.
Malgré son inquiétude vis à vis de la situation, elle était restée bienveillante envers lui, lui proposant notamment son aide et en le mettant en garde contre le comportement du matou.

Il la regarda tandis qu'elle grondait Toulouse. Gronder était en fait un grand mot pour décrire cela. Elle avait juste eu peur et elle espérait ainsi qu'il ne recommencerait pas. Il le remarqua à la manière qu'elle avait de le caresser et de lui faire des bisous.
Cela le fit sourire, elle avait l'air d'être une personne plutôt attentionnée.

- Ça devrait plutôt être moi qui vous offre un café ! Grâce à vous j'ai récupéré mon chat sans avoir à me casser une jambe. Si vous voulez, je vous l'offre quand vous aurez terminé votre service ? lui proposa-t-elle en réponse à sa question.
Bien sûr qu'il allait accepter, il n'y aurait rien de mieux après une garde avec des pompiers grincheux que de sortir avec une personne enjouée, souriante et sympathique au premier abord.
-Ce serait avec plaisir. Je finis, en principe, à dix-neuf heures. lui répondit-il, un grand sourire sur le visage.
En tournant la tête, il remarqua que ses collègues étaient déjà partis, le laissant seul dans l'immensité de l'espace vert. Il soupira et baissa les yeux en pensant à la suite de la garde. Il était tombé pour une fois dans une équipe de garde tout sauf accueillante.
- Je connais un petit café prêt de l'entrée ouest de Central Park, si vous voulez on peut se retrouver là bas ? lui demanda-t-elle. Elle avait l'air de bien connaître le coin, ce qui n'était pas son cas étant donné qu'il venait du Queens. Il n'était pas contre sortir de sa zone de confort et découvrir de nouveaux lieux. C'était une excellente idée qu'elle lui proposait là.
-A vrai dire, je ne connais pas encore très bien Manhattan. Alors je vous fais confiance quant au choix du lieu...

Alors qu'il répondait à la jeune femme, sa radio se mit à grésiller.
-Echelle 28, accident de voiture, 9ème avenue. Cette fois-ci, il n'avait plus le choix, il devait y aller.

-Je m'excuse de devoir vous laisser mais on m'appelle ailleurs... lui dit-il en acquittant le message sur le petit boîtier noir. Il se rendit alors compte qu'il ne s'était même pas présenté.
-Au fait, je m'appelle Shayn. Ravi de vous avoir rencontrée mademoiselle. déclara-t-il, un peu embarassé.

Elle se présenta sous le nom de Lilia et semblait amusée de le voir aussi gêné, ce qui ne fit qu'empirer son état. Il lâcha un sourire en coin, s'amusant lui-même de ses propres réactions.

-Je vous dis à tout à l'heure alors, Lilia.
Il remit ensuite sa veste et fila en courant vers son engin.

-Ce serait avec plaisir. Je finis, en principe, à dix-neuf heures.
- C'est parfait, ça me laisse le temps de ramener Toulouse.

Elle tenait toujours son chat dans sa bras quand elle proposa un petit café qu'elle connaissait au alentour de Central Park.

-A vrai dire, je ne connais pas encore très bien Manhattan. Alors je vous fais confiance quant au choix du lieu...

Avant qu'elle n'ai pu ajouter quelque chose, la radio du jeune homme se fit entendre. Il semblerait qu'un accident de voiture ait eu lieu dans une partie de la ville.

-Je m'excuse de devoir vous laisser mais on m'appelle ailleurs... Au fait, je m'appelle Shayn. Ravi de vous avoir rencontrée mademoiselle.
- Allez y et enchanté, je suis Lilia et pour le café, il se trouve à...

Elle lui dit l'adresse, puis le laissa s'en aller en faisant au revoir de la main. Elle posa Toulouse au sol après le départ de Shayn en vérifiant qu'il n'y avait aucun écureuil en vu. Puis elle prit le chemin de son appartement. Quand elle fut chez elle, elle détacha son chat et le laissa se réfugier dans sa chambre. Quand elle y entra à sa suite, il était déjà en boule sur son lit. Elle passa son temps à réviser ses cours de Science Politique jusqu'à 18h30. Là, elle s'arrêta l'esprit en compote et se prépara à sortir. Il faisait toujours pas chaud et il allait faire nuit dans une heure. Elle prit se rhabilla donc chaudement et sortie de chez elle pour se rendre au café qu'elle avait indiqué à Shayn. Elle n'avait évidemment pas pris Toulouse avec elle cette fois ci. Lui, il allait rester dans cette appartement pendant plusieurs jours et ça ne le dérangeait pas plus que ça.

Elle arriva devant le café avec 10 min d'avance, elle aimait partir un peu plus tôt parce qu'il lui arrivait parfois de se perdre dans New York, elle n'avait pas un grand sens de l'orientation, ayant presque toujours vécu enfermé à l'intérieur des appartements de son père, elle n'était pas très forte pour trouver des repèrent en ville. C'était un petit café cosy avec une ambiance hipster, il restait encore des places assises à l'intérieur et les gens semblaient passer un bon moment. Elle attendit l'arrivé de Shayn devant l'entrée un peu à l'écart pour laissé les gens passer.

hors-jeu message :

Shayn s'en était allé, le sourire aux lèvres. Il avait rejoint son engin et n'avait pas prêté attention aux reproches de son Lieutenant. Plus la journée passait, plus il le trouvait aigri.
Il n'avait qu'une hâte, terminer la garde et pouvoir retrouver cette jeune femme qui avait tout d'une personne sympathique.

L'accident de voiture sur lequel ils étaient appelés ne s'avéra finalement pas sérieux, rien de plus qu'un petit carambolage. De la tôle froissée et des conducteurs choqués, c'était tout ce qu'il en ressortait.
L'engin échelle fut ensuite appelé pour assister une ambulance sur une évacuation, la corpulence de la victime nécessitant de la faire sortir de l'appartement par la fenêtre et non par les escaliers.
Enfin, la journée se termina par un départ de feu dans un immeuble mais leur intervention rapide permis de limiter les dégâts à une pièce seulement.

Rentrant à la caserne, le jeune homme constata qu'il était presque dix-neuf heures. Le temps de nettoyer son matériel et de se préparer, il risquait d'arriver en retard. Pas terrible comme entrée en matière.

Il se hâta et se mit en route avec déjà cinq minutes de retard. Il marcha rapidement et arriva dix minutes plus tard devant le café où l'attendait déjà Lilia.

- Je m'excuse pour le retard, j'ai vraiment fais au plus vite mais c'est toujours compliqué de sortir à l'heure. déclara-t-il, se sentant désolé de l'avoir fait attendre dans le froid.

- Je vous propose qu'on s'installe à l'intérieur, il y fera plus chaud et l'ambiance a l'air plutôt sympa. lui dit-il en balayant l'intérieur du café du regard.

Il s'apprêtait à passer un bon moment en sa compagnie, il n'avait aucun doute la dessus.

Elle attendait toujours à l'extérieur du café, elle était arrivée en avance et il faisait assez froid pour qu'elle commence un peu à greloter. Elle envisagea d'entrer se réfugier à l'intérieur du café, mais elle avait peur que Shayn ne la trouve pas. Il lui avait dit qu'il ne connaissait pas encore bien la ville et étant elle même pas la plus forte pour trouver son chemin, elle se disait que c'était plus facile de trouver le café si elle restait dehors. Elle sortit son portable et commença à surfer sur les réseaux sociaux. Il y avait quelques jours, elle avait participé au casting de The Artist, une émission de talents et elle n'avait pas encore eu les résultats si elle était prise ou pas. Elle avait caché son identité, son père voulait qu'elle continue ses études en Science Politique et elle n'avait même pas osé lui expliquer qu'elle avait horreur de ces études. Elle s'était donc fait passer pour une espagnole du nom de Maria Gonzalez, elle espérait que son petit accent mexicain pouvait passer pour un accent venant d'Espagne. Elle vérifia rapidement ses mails pour voir si elle avait reçu quoi que ce soit, toujours rien. Elle regarda l'heure, il était maintenant 19h, mais elle ne voyait aucun Shayn à l'horizon. Elle espérait qu'il ne s'était pas perdu, ou pire que quelque chose soit arrivé avec cet accident dont il devait s'occuper. Elle aurait du lui demandé son numéro de téléphone pour pouvoir prendre contacte avec lui...

Elle s'assit sur une des chaises extérieures du café, personne n'était dehors et elle espérait qu'elle ne se ferait pas jeter par un des employés. Elle continua à parcourir les réseaux sociaux pour passer le temps, elle tomba sur une vidéo Disney sur Instagram, elle la partagea à sa meilleure amie Rose qui était une grande addict de la grande firme d'animation. Puis, elle passa sur une vidéo de Raton-laveur, ça lui fit penser à Allen et Meeko. Elle se demanda ce qu'il était bien en train de faire en ce moment... Peut-être qu'il travaillait ? Elle fut coupée dans sa réflexion quand Shayn arriva :

- Je m'excuse pour le retard, j'ai vraiment fais au plus vite mais c'est toujours compliqué de sortir à l'heure.
- Pas de problème, j'espère que rien de grave n'est arrivé !

dit elle, un peu inquiète, elle parlait évidemment de l'appel qu'elle avait entendu sur la radio du jeune homme un peu plus tôt dans l'après midi.

- Je vous propose qu'on s'installe à l'intérieur, il y fera plus chaud et l'ambiance a l'air plutôt sympa.
- Avec plaisir, si je reste plus longtemps dehors, je vais me transformer en glaçon.

Elle rit en disant les derniers mots. Ils entrèrent dans le café. Une table était libre prêt des fenêtres, vu que c'était un café où il fallait aller au comptoir pour commander, il n'y avait donc aucun serveur pour venir prendre leur commande. Elle accrocha sa veste, à sa chaise et posa son sac au sol. Elle attrapa un des menus sur la table et dit :

- Vu que c'est moi qui offre en remerciement pour Toulouse, que voulez vous commander ? Je commence avoir faim, donc je pense que je vais aussi prendre un de leur petit plat.

Ce n'était pas vraiment un restaurant, mais ils avaient des salades et des sandwichs, de quoi couper un peu sa faim. Elle parcourue le menu et choisit un café au lait et un Croque-monsieur, ça lui rapèlerait un peu son enfance, quand elle avait un peu habité à Paris. En attendant que Shayn choisisse, elle lui demanda :

- Vous avez dit que vous ne connaissez pas bien Manhattan, vous venez d'emménager ?

Le regard de la jeune femme ainsi que sa première phrase lui firent penser qu'elle était inquiète. Peut-être était-ce à cause de l'appel radio qu'elle avait entendu, un peu plus tôt dans la journée.
Tandis qu'ils allaient s'asseoir, après avoir ri de sa remarque concernant le froid qui régnait au dehors, il la rassura quant au fait que l'accident de voiture n'était pas sérieux et que tout le monde s'en était bien sorti.

Il était surpris qu'elle ai gardé en tête la nature de l'appel; il avait plutôt l'habitude du contraire, que les gens ne fassent pas attention à ce genre de détails. Rien que cela avait suffit à confirmer le préssentiment qu'il avait envers elle. Elle était une personne sympathique et qui en plus de cela, semblait faire attention à ce qui l'entourait.

- - Vu que c'est moi qui offre en remerciement pour Toulouse, que voulez vous commander ? Je commence avoir faim, donc je pense que je vais aussi prendre un de leur petit plat. lui demanda-t-elle. Sa bonté le fit sourire. Elle n'avait aucunement besoin de le remercier. Il avait simplement fait son travail, rien de plus.
- C'est très gentil de votre part, mais vous n'avez pas besoin de m'inviter. Un simple merci était suffisant. commença-t-il en lui souriant à nouveau. Il prit le menu, se demandant ce qu'il pourrait bien choisir. Habituellement, c'était l'heure à laquelle il s'apprêtait à manger mais il n'avait pas non plus l'intention d'abuser de sa gentillesse.
- Je prendrai un café, ce sera très bien. Merci beaucoup. lui dit-il en reposant la carte des choix. Il se contenterait ensuite du moment qu'il était en train de partager avec elle. Cela avait déjà bien plus de valeur que tout ce qui pouvait être acheté.

- - Vous avez dit que vous ne connaissez pas bien Manhattan, vous venez d'emménager ? lui demanda-t-elle.
Il repensa à la manière dont il avait présenté les choses. On aurait pu croire qu'il n'était pas New-Yorkais, ce qui était pourtant le cas.
- A vrai dire, je vis dans le Queens. Mais je ne suis pas de nature à beaucoup sortir... avoua-t-il, se rendant compte du ridicule de ce qu'il disait. Il ne connaissait même pas Manhattan, qui faisait pourtant partie de sa ville puisque s'en était même le quartier principal. Mais c'était sa faute, à lui, le casanier, celui qui ne faisait que rarement la fête. Il n'avait jamais réellement pris le temps de sortir découvrir le monde, à commencer par ses propres origines.
- C'est un de mes plus gros tort. Et je viens de m'en rendre compte. termina-t-il en secouant la tête. Il se sentait idiot, devant elle.

- Et vous, venez-vous de New-York ? lui demanda-t-il en retour.

Elle fut rassurée d'apprendre que l'accident n'avait pas été très grave et qu'il n'avait rien eu. Elle connaissait pas vraiment les métiers de secouristes et s'imaginait toujours des situations graves, alors qu'elle avait elle-même prouvé avec son histoire de chats, que parfois, ce n'était pas si grave que ça. Ils entrèrent dans le café et s'installèrent à une table. Elle aimait bien ce petit restau, il était calme et il avait une jolie décoration. Elle insista pour payer pour Shayn, de toute façon, ce n'était pas comme si ça allait lui faire un gros trou dans son compte bancaire, entretenu par son père. Mais elle avait compris que ça le gêné un peu.

- C'est très gentil de votre part, mais vous n'avez pas besoin de m'inviter. Un simple merci était suffisant.

Elle n'allait pas se laissée faire comme ça, elle avait décidé de lui offrir un café, elle allait réussir.

- Je prendrai un café, ce sera très bien. Merci beaucoup.

Elle reprit la carte et la posa devant elle. Attendant qu'un serveur vienne prendre leur commande. Elle demanda à Shayn s'il venait d'emménager à New York.

- A vrai dire, je vis dans le Queens. Mais je ne suis pas de nature à beaucoup sortir...

Beaucoup sortir ? Peut être qu'il jouait aux jeux vidéos chez lui ? Elle non plus n'avait pas vraiment pu sortir souvent depuis son arrivé dans la capitale, son père avait un peu limité ses déplacements, mais depuis peu, elle pouvait se balader un peu où elle voulait, du moment qu'elle ne se mettait pas en danger. Et elle en profitait. Par contre, elle ne connaissait pas du tout le Queen, elle connaissait un peu Brooklyn, Manhattan et un tout petit peu le Bronx. Mais elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de se rendre dans le quartier de Shayn.

- C'est un de mes plus gros tort. Et je viens de m'en rendre compte.

C'est vrai que vu qu'il pouvait sortir comme il voulait, elle avait du mal à comprendre pourquoi il n'était pas parti explorer la ville. Mais elle ne le jugeait pas, chacun avait ses propres raisons. Un serveur vint leur prendre leur commande, elle laissa Shayn dire sa commande, puis elle dit la sienne, un café latte et des tapas, ainsi, ils pourraient partager.

- Et vous, venez-vous de New-York ?
- Non, je viens du Mexique, mais j'ai beaucoup voyagé, mon père est l'ambassadeur du Mexique, donc je l'accompagne toujours où il va. Mais ça fait 6 ans qu'on est installé à New York. Mais je connais principalement Manhattan, j'ai pas vraiment eu l'occasion de visiter les autres quartiers, j'ai aussi le sens d'orientation d'une moule, donc ça aide pas vraiment.

Elle rit un peu embarrassée, elle avait un peu honte de ne pas savoir trouver son chemin, mais elle avait toujours été conduit par des chauffeurs... et ça ne l'avait pas vraiment aidé à comprendre comment une ville était faite.

- Donc finalement, je peux rien dire non plus.

Leurs cafés arrivèrent accompagnés des tapas, ils étaient rapide ici. Elle prit une gorgé de son café après avoir un peu soufflé dessus, puis elle montra les tapas à Shayn :

- Hésitez pas à en prendre, c'est un plat à partager. Alors, si vous ne sortez pas, que faites vous de votre temps libre?