Le temps est ensoleillé aujourd’hui, ça fait vraiment du bien. Ça fait quelques jours que nous avons que de la pluie, alors le soleil est le bienvenu. Pour cette occasion, j’ai décidé de prendre un bouquin et de sortir prendre l’air dans le parc. Il est très agréable, et il y a des petits coins très sympas pour se poser et lire tranquillement, loin des enfants qui veulent jouer au ballon.

Je m’installe et commence à lire mon livre. Quand soudain, je vois un chien se diriger vers moi, suivi de près par un enfant. J’arrive à arrêter le chien et lui caresse la tête. Puis je rends la laisse au petit garçon devant moi.

- Tiens mon grand. Tiens bien sa laisse sinon il va encore s’enfuir. Mais tu es tout seul ? Où se trouve ton papa ?

Il me répond alors qu’il est venu avec son papa mais comme il a suivi son chien, il ne sait pas trop où il est, ni où se trouve son papa. Je lui propose alors de l’aider à retrouver son père, chose qu’il accepte avec plaisir. Il me confie le chien, au cas où il voudrait s’échapper. Je discute avec l’enfant et j’apprends alors qu’il s’appelle Adam. Il me raconte un peu sa petite vie.

Soudain il me montre son papa du doigt et effectivement il m’a l’air de chercher un certain Adam. Le petit cours dans les bras de son papa et je le rejoins quelques secondes après afin de lui rendre la laisse du chien.

- Bonjour monsieur. Je vous ramène votre fils et vote chien. Vous n’inquiétez pas ils ont rien, votre fils a été un grand garçon.

Je fais un sourire au garçon et rend la laisse au papa.

En voyant le petit garçon et son chien tout seul, j’en déduis qu’il y a un parent qui est sans doute en train de les chercher. Je les ai aidés à retrouver le papa qui semble vraiment paniqué. Le petit garçon court vers son papa et je souris en les voyants tous les deux réunis. Je n’ai pas d’enfant, mais je peux imaginer la peur qu’on a quand on a perdu quelqu’un qui nous ait très cher.

Je rends la laisse au papa en expliquant que le petit garçon va bien et qu’il a été un grand garçon. Il vient se mettre contre moi et j’accepte de lui faire un câlin avec grand plaisir. Je ne le connais pas trop, mais en discutant avec lui, j’ai senti que c’était un bon garçon.

- Mais c’est normal voyons. Je n’allais pas les laisser tous les deux.

Les rues ne sont malheureusement plus sûres de nos jours. Il aurait pu tomber sur une mauvaise personne et qui sait ce qu’elle lui aurait fait. Enfin heureusement pour eux ce n’est pas le cas.

- Oh non vous n’avez pas à me remercier, c’est la moindre des choses.

Non en aucun cas il ne doit me remercier. C’est normal, je n’allais pas laisser ce « petit monstre » avec son chien tout seul. C’est une chose tout à fait naturelle, enfin pour moi ça me paraît normal.

Je souris quand l’homme me remercie de lui avoir ramené son fils car c’est la personne la plus importante pour lui. Je peux comprendre, nos enfants sont comme la prunelle de nos yeux, on y tient énormément. On est toujours inquiet pour eux car on veut qu’ils aient une vie agréable et qu’ils réussissent dans la vie. Enfin j’imagine car je n’ai pas encore cette chance d’être maman. Mais j’espère bien le devenir un jour et si possible pas trop tard. Quand j’étais petite, j’imaginais que j’aurais des enfants à 27 ans, une fois que j’aurais un bon travail et qu’il soit fixe. Au final j’ai le travail, mais je n’ai ni le mari, ni les enfants. Si je peux plus en avoir, je pense que j’adopterais. Il y a plein d’enfants qui attendent d’avoir une famille. Alors si je peux en aider un, je le ferais.

Je ris en entendant le petit dire à son papa que c’est gênant. Puis il me demande comment il peut me remercier et je refuse car je ne l’ai pas fait pour avoir une récompense derrière. Cependant il insiste en me disant qu’il aimerait bien partir du parc, chose que je peux comprendre après les émotions qu’il vient d’avoir. Je lui souris.

- Bon … Dans ce cas je prendrais un thé.

Nous nous dirigeons vers un petit café non loin du parc. Nous nous installons en terrasse et le serveur vient directement nous voir. Chacun passe sa commande et le serveur repart aussi vite qu’il est arrivé à nous.

- Merci beaucoup pour le thé.

Je ne sais pas trop comment aborder la conversation, je suis toujours un peu intimidée quand je ne connais pas la personne.

J’accepte d’aller boire un thé avec la petite famille qui venait de se retrouver au complet. C’est d’ailleurs pour cette raison que le papa du petit garçon m’invite à aller boire une boisson dans le café à côté du parc. Le chien reste tout du long à côté de moi et ça me fait sourire. Mais je l’aime bien et je lui fais des caresses de temps en temps, qu’il n’a pas l’air de détester.

Nous nous installons au café à côté du parc et chacun donne sa commande. Je le remercie encore de m’offrir la boisson. Il n’était vraiment pas obligé. Le chien étant à mes côtés, je me permets de lui caresser la tête de temps en temps. Ne sachant pas comment commencer la conversation, je suis heureuse qu’il arrive à la lancer.

- Enchanté Lukas. Adams m’avait déjà dit son prénom mais je suis contente de te connaître.

Je lui souris. Il m’a raconté un petit bout de sa vie dans le parc pendant que nous étions à la recherche de son papa. Je pense que parler lui permettait de ne pas trop stresser durant la recherche.

- Je m’appelle Odeline. Que faites-vous dans la vie ?

C’est vrai que les questions basiques peuvent parfois engager la conversation vers un sujet en particulier. Et surtout elles permettent de découvrir la personne avec qui l’on discute.

J’ai toujours eu beaucoup de mal à engager la conversation, en particulier quand ce sont des personnes qui me sont totalement étrangère. Je ne sais pas comment elles vont réagir et comment apporter un sujet de conversation car nous ne nous connaissons pas. Enfin pour cela, les questions basiques sont bien pratiques pour remédier à cela. Et c’est d’ailleurs lui qui commence en me demandant mon identité tout en me donnant la sienne et celle de son fils. Enfin pour le coup, son garçon l’a devancé car il s’est déjà présenté à moi tout à l’heure.

- C’est bien vous avez l’air d’être un bon papa.

Je lui souris. Il m’a l’air d’aimer son fils énormément, et de lui apprendre les bonnes valeurs, choses de très bien car beaucoup de jeunes n’ont plus les bonnes manières. C’est bien dommage… Je lui demande alors quel métier il pratique et je découvre qu’il est pompier.

- Oh merci à vous pour tout ce que vous faites alors. C’est vraiment un très beau métier. Et je pense que ce chien fera un très bon compagnon.

Je ris légèrement quand je vois que le compagnon en question est allongé sur le dos et demande des caresses. Il fera une bonne mascotte je pense il y a pas à dire. Mais le métier de pompier est très dur et je remercie ces gens-là.

- Pour ma part, je suis violoniste. Ce n’est pas un aussi beau métier que le vôtre, même si ça permet à certaines personnes de se plonger dans un autre monde le temps du morceau.

Certes mon métier apporte moins de choses que le sien, mais je l’aime bien quand même car pour ma part la musique m’a beaucoup aidée dans la vie.

Nous discutons de nos métiers et je le remercie quand j’apprends qu’il est pompier. Ces personnes-là font un travail monstrueux et je trouve qu’on ne les remercie jamais assez pour tous ce qu’ils font pour nous. Cependant ça me fait rire quand il me dit que le chien va travailler avec lui alors que Monsieur est sur le dos pour quémander des caresses. Je lui en donne tout en souriant. Il fera un bon compagnon et une présence très agréable dans leur famille il n’y a pas de doute là-dessus.

- Je n’en doute pas. Il sera un bon compagnon.

Les animaux ont une énorme présence et on ressent un manque quand ils ne sont plus là. Ils sont vraiment pleins d’amour si on arrive à les aimer et s’en occuper comme il faut en retour. Et ce n’est pas le cas pour tous malheureusement quand je vois certains au refuge… Mais ce n’est pas le sujet.
Je lui explique alors mon métier, en lui disant qu’il n’était pas aussi bien que le sien. Il apporte peut-être un moment de calme, où l’on oublie ses soucis, mais c’est tout.

- Oh vous étiez destiné à reprendre l’entreprise familiale ? Il n’y a pas de catastrophe, ça s’apprend. Avec de l’entraînement vous y arriverez j’en suis sûr.

On ne peut pas être « nul » ou une catastrophe. Enfin pour moi et la cuisine si. Car même avec de l’entraînement, c’est pour la plupart du temps une catastrophe. Mais avec de l’entraînement et de la persévérance on peut y arriver.

Les affaires familiales c’est toujours une mince affaire. Les parents sont heureux de construire leur boutique ou entreprise et ils ont l’espoir que leurs enfants reprennent du service un jour. Sauf qu’ils ne se rendent parfois pas compte que leur enfant n’a pas envie de faire ça comme métier plus tard. Je pense que les miens auraient aimé également mais ils savaient très bien que ce n’était pas mon genre et que je préférais la musique.

- Enfin si votre père ne vous en a pas voulu c’est le principal, surtout s’il vous a encouragé dans votre choix.

Puis nous parlons de musique et je lui dis que personne n’est nul et que c’est en persévérant qu’on arrive à s’améliorer.

- Dans ce cas je serais ravie de vous aider. Enfin si vous en avez envie bien entendu.

Ça me ferait plaisir de donner des cours. J’en donne parfois quand j’arrive à avoir un peu de temps dans mon planning.

- Et toi Adam, tu sais un peu ce que tu veux faire quand tu seras plus grand ?

Je me tourne vers lui avec un petit sourire pour essayer de l’intégrer dans la conversation et qu’il ne soit pas mis de côté.

C’est tant mieux si son père ne lui en a pas voulu s’il n’a pas repris l’entreprise familiale et surtout qu’il l’encourage dans ses rêves. Je sais que mes parents ne m’ont rien dit là-dessus non plus mais il y a des familles qui vont jusqu’à renier leurs enfants car ils ne veulent pas prendre la suite. Mais en même temps à quoi ça sert car ils feront un boulot qui ne leur plaît pas et ils seront malheureux. Je n’ai jamais compris ce principe mais bon…

- Votre papa a bien raison.

Puis il me dit qu’il n’est pas doué en musique et je lui propose de lui donner des cours. J’ai déjà eu l’occasion d’en donner et c’est quelque chose qui m’avait plu de faire partager ma passion pour la musique.

- Non je ne crains pas pour mes oreilles. Et je comprends je ne suis pas une grande sportive non plus.

Voir même pas du tout d’ailleurs. Le sport ça n’a jamais été fait pour moi, je n’aimais pas ça étant enfant et ça n’a pas changé aujourd’hui.

- En tout cas si tu veux faire de la musique je serais ravie de t’aider.

Je regarde le petit avec un sourire. Puis je lui demande ce qu’il veut faire plus tard, s’il a une idée bien sûr. Il me dit qu’il aimerait sauver des animaux.

- Vétérinaire ? Mais c’est une bonne chose en tout cas.

Je rigole quand il dit que sa maison va devenir une vraie ménagerie et quand j’entends tous les animaux qu’ils ont, je peux comprendre. Je demande juste à avoir un chien pour ma part.

- Effectivement ça fait pas mal de monde avec vous. Il doit y avoir de l’ambiance.

Je suis bien d’accord avec lui quand il me dit que la famille a ses bons comme ses mauvais côtés. Pour ma part, mes parents n’ont jamais été très présents pour moi, ce qui a été très compliqué pour moi. J’ai toujours eu du mal avec ma famille, sauf avec Nina qui a toujours été super avec moi. Je suis bien contente de l’avoir dans ma vie en tout cas.

- Je ne me fais pas de soucis pour ça. J’ai déjà donné des cours auparavant alors mes oreilles sont rodées.

Je lui souris avant de prendre une gorgée de ma boisson. Oui des fausses notes j’en ai entendu, mais c’est un apprentissage et au final il y en a qui se débrouillent très bien en tout cas.

Puis il m’explique quels sont les animaux qui se trouvent chez lui, une vraie ménagerie en tout cas. Moi je veux juste un chien, faut que je me renseigne davantage sur ça car Casey me disait qu’elle avait eu le droit.

- Oui c’est mieux effectivement.

En même temps je ne vois pas pour quelles raisons on peut en vouloir aux animaux, ils sont vraiment trop mignons. Il suffit d’en prendre soin et de les aimer comme il se doit.

- Je vous remercie pour la boisson en tout cas. Je vais vous laisser profiter de la journée avec votre fils. Bonne journée et encore merci.

Je me tourne vers le petit garçon et avec un sourire je lui dis.

- Et fait attention à toi.

Je me lève et prend mon sac à main tout en faisant une petite caresse au chien avant de quitter le café. Ça m’a fait plaisir de faire de nouvelles rencontres.