La mi-temps

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“ Triple Frontier, version Salvador

Les télétubies

C’était enfin le grand jour. Un voyage qui se devait d’être court, bref, rapide et sans encombre. Le plan était simple : Tous les six se retrouvaient à un petit aéroport privé, pour embarquer dans un gros hélicoptère. Ils voyageraient quelques heures jusqu’au Salvador, ou ils seraient débarqués. Là, une jeep leur est réservée. Ils n’avaient plus qu’à rouler à travers le Salvador, pour atteindre la jungle. La Jeep y serait abandonnée, et ils finiraient à pieds. D’abord une reconnaissance, pour s’assurer que tout est comme prévu. Puis Tino, Valentino et leur ami Pilote devaient s’introduire par devant, dans la grande maison d’Alvarez. Lonny, Tobias et Redfly, par l’arrière. Leur but : Assommer et attacher tous les gardes hors de la maison. Kidnapper la belle-mère de Valentino. Tuer Alvarez. De là ils n’auraient qu’une vingtaine de minutes pour remplir des sacs avec les liasses de billets qui traînent partout dans le manoir. Un van les attend devant, un ami de V. Ils doivent y larguer les sacs, puis s’enfuir au plus vite après avoir fait flamber le manoir. Récupérer la jeep, puis l’hélicoptère, qui les ramèneraient aux Etats-Unis. Le plan était ficelé, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il se passe comme prévu.

Le rendez-vous à l’hélicoptère, pour le point de départ, était très tôt. 4h du matin, pour être certain de ne pas attirer les regards. Personne n’est ici. Tino y était arrivé un peu plus tôt, prétextant à Nina qu’il devait travailler de nuit, pendant au moins 48h pour une grosse enquête. Il n’avait pas fait plus de précision, elle ne devait pas savoir. Sans quoi elle se serait invitée dans l’hélicoptère, et s’en serait suivit une dispute qu’il n’avait pas envie d’avoir. Dans l’hélicoptère, il avait déjà chargé bien des armes. Assez pour que chaque homme soit équipé d’une grosse arme, Un gilet par balle, un pistolet plus petit à la ceinture, et d’autres armements bien utiles, au cas où l’histoire devait mal tourner. Ce qui n’était pas prévu.

Lui, il était déjà armé en attendant la troupe. Les fesses contre l’entrée du gros hélicoptère, dont il avait déjà ouvert la porte, il attendait sagement tout en comptant et recomptant ses munitions. Vérifiant l’état de son arme aussi. Puis testant la réception des talkie-walkie qu’ils ne devraient pas quitter, lors de leur séparation à l’intérieur du manoir, et aux alentours.

(On va essayer de ne pas faire trop de gros romans pour que ce ne soit pas compliqué à suivre. On respectera aussi l’ordre de passage Tino – Valentino – Lonny – Tobias. Dans mes postes, je ferais intervenir Redfly (Il suffit d’y imaginer Ben Afleck mouhahaha) et Valentino jouera son pote Pilote (Pedro Pascal 8D, on pousse le vice jusqu’au bout!) AMUSEZ VOUS LES GARS!)

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« Je peux pas vraiment t’en parler en détails, mais c’est un truc important. Je reviendrai dans deux jours au max, promis. » C’est ce que Valentino avait dit à Ingrid, avant de partir. Ce n’était pas vraiment un mensonge, mais ce n’était pas la vérité non plus. Il ne savait pas s’ils allaient réellement rentrer dans deux jours, ou même s’en sortir. Rien n’était sûr, mais tout était prévu. Chacun avait un rôle exact et les minutes étaient comptées, de toute façon V était bien trop ponctuel pour laisser quelqu’un les mettre en retard.

Son sac préparé, son courage unifié, il était trois heures et demie du matin. Il enlaça Ingrid, lui souhaitant une bonne nuit avant de partir. Le trajet se fit plutôt rapidement, le stress montant peu à peu. Ce n’était pas dans ses habitudes de se laisser porter par ça, lui qui était d’un sang-froid exceptionnel durant les braquages. Là, c’était différent. Le salvadorien se gara, sortit et se dirigea vers l’endroit qu’avait indiqué Tino. Il vit ce dernier près de l’hélico et vint le rejoindre. Il était déjà occupé.

– Mes deux contacts vont arri-
– Oh, mais c’est le p’tit V que j’vois là ! s’exclama une voix bien portante qu’il reconnut immédiatement.

Muscle Man alias Josh Makoa, un hawaïen qui devait mesurer un presque deux mètres et qui était fait de muscles. Il donna une tape sur le dos du salvadorien, qui manqua de tomber, et fut rejoint rapidement par un discret Francisco, leur pilote. Les cernes sous ses yeux, il salua tout le monde d’une voix basse avant de vérifier le gros hélico.

– Il vous pose pas trop de soucis, le p’tit V ? demanda Josh à l’attention de Tino. C’est un bon gamin, mais il râle beaucoup ! On est pas tous au complet, non ?
– Josh... prévint V.

Il le voyait comme le père qu'il aurait toujours voulu avoir, mais il avait son caractère. C'était un homme trop jovial pour ce qu'ils faisaient.

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3h30 du matin... Et il était encore au bar, à picoler un dernier verre de Whisky avec sa bande du zoo. Il fallait bien fêter son congé, il avait posé des jours pour visiter le Salvador. Ouai, il avait dit à tout le monde qu’il partait en sac à dos pour visiter le pays, évitant d’avouer qu’il allait surtout braquer un dealer mondial. Avalant sa dernière gorgée, il jetait un rapide coup d’œil à sa montre. Il allait être en retard! Et il n’avait même pas dormi... Il dormirait dans l’avion! D’un geste rapide, il saluait ses amis, puis il renfonçait sa casquette sur sa tête. S’engouffrant dans sa voiture, il prenait la direction du vieil aéroport que lui avait indiqué Tino. N’était-il pas trop alcoolisé pour conduire ? Probablement, mais il était trop absorbé par le petit stresse de l’aventure pour réellement y penser. Soyons honnête, il n’avait aucune idée de l’ampleur de la chose dans lequel il s’était engagé. Et il venait presque à le regretter.

3h45, il se garait dans un emplacement sécurisé. Il préférait récupérer sa voiture en bon état dès son retour – si retour il y a. Claquant la portière, et enfonçant le bouton verrouillage de sa clé, il se dirigeait vers les pistes, un sac à dos sur le dos. Il n’avait pris que le nécessaire, comme demandé par le maître du plan. Sur le tarmac, il reconnaissait rapidement Tino, puis le gamin. En revanche, il y avait deux têtes inconnues. Il s’approchait en toute sérénité, ne montrant aucun signe de faiblesse.

« C'est ici la petite sauterie ? »

Il tapait joyeusement dans la main de Tino, alors qu’il adressait un regard en l’air au géant des glaces qui faisait facilement plus de dix centimètres de plus que lui. Alors que lui-même était déjà considéré comme très grand.

« Quand on te dis petit qu’il faut avaler de la soupe, c’est avec modération! »

Se moquait-il presque, tapotant le bras d’Hagrid, sans même se soucier de peut-être agacer le pauvre gars. Il serrait la main du moustachu aussi, qui semblait inspecter l’hélicoptère comme si sa vie en dépendant. C’était peut-être le cas ?

« J’suis Lonny. Enchanté. Y’a un problème avec ce truc ? »

C’était effectivement plus un “truc” qu’un vrai hélicoptère. Ça semblait un peu vieux et peu digne de confiance, mais le moustachu s’installait aux commandes, alors Lonny ne s’en inquiétait pas longtemps. C’est là que Redfly fit son apparition, mains dans les poches. Il saluait tout le monde, visiblement peu convaincu et motivé pour la mission.

« J’espère que vous êtes conscient qu’on aura peut-être pas tous un billet de retour ? »

Lançait-il d’ailleurs, en toisant le pauvre Lonny, à moitié ivre mort et tanguant sur ses jambes. Comprenant rapidement qu’il était visé, il arrêtait ses yeux fatigués sur le grand brun, tout en souriant en coin de ses lèvres, malicieusement.

« Si c'est mon cas, je considérerais que Dieu tout puissant avait trop besoin de moi là-haut. »

Redfly en roulait des yeux avant de se retourner vers Tino.

« Donc lui c'est le petit malin ? J’ai des enfants et un divorce sur le dos, et j’aimerais fort régler tout ça en revenant, et pouvoir offrir l’université à mes enfants. Alors tu serais gentil de ne rien faire foirer Zac Efron. »

Il disait pour sa bogossitude, sûrement ? Le prenant pour un compliment, Lonny passait sa main fièrement dans sa jolie chevelure, avant d’y replanter sa casquette, puis il venait prendre place dans l’avion, commençant à attacher sa ceinture.

« T'inquiète pas Zorro, moi aussi j’ai une femme qui m’attend. Quelqu’un sait comment on attache ce truc ? »

Les yeux rivés sur sa ceinture, il n’arrivait même pas à en trouver le bon sens.

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L'entretien de la dernière voiture était faite et Tobias pouvait enfin souffler enfin pendant quelques secondes vu que cette nuit il allait devoir partir vers le Salvador. Quand il y pensait, il en avait des sueurs froides. Bon sang, dans quoi son frère l'avait-il donc fourré ?! S'il ne l'aimait pas tant, il l'aurait planté au dernier moment. Et puis il y avait aussi Valentino, à qui il avait donné sa journée, mêlé à tout ça et pas qu'un peu. Même s'il ne le connaissait que depuis peu, il n'avait pas envie non plus qu'il lui arrive quelque chose. Après avoir fermé le garage et vérifier que tout était en ordre, mit un panneau signalant qu'il serait fermé pendant trois jours pour cause personnelle. A peine il venait d'ouvrir et il devait déjà prendre des congés, ça n'allait pas être bon pour les affaires tout ça enfin sauf s'il revenait vivant et avec l'argent qu'on lui avait promis. Bien que le fric était la chose qui le tracassait le moins, il faudrait déjà qu'ils reviennent tous vivants de ce road trip. Bizarrement, Tobias sentait bien que tout n'allait pas se dérouler comme prévu. Une fois rentré chez lui, il essaya de dormir un peu mais impossible, il ne faisait que de tourner et retourner dans son lit. Son regard se posa sur son réveil matin et il finit par se lever se disant que cela ne servirait à rien de dormir. Du coup, il se mit à préparer tout ce dont il avait besoin. Tout en regardant les armes, il avait presque l'impression d'être de nouveau dans un gang ce qui lui rappelait de très mauvais souvenirs. Passé 3h du matin, il se dit qu'il était temps de bouger et sortit donc de chez lui pour se rendre à l'adresse donnée par Tino. Il ne lui fallut pas longtemps pour arriver mais une fois sur place, il haussa un sourcil en voyant l'engin avec lequel ils allaient volé. On aurait presque dit un objet volant non identifié tellement c'était une antiquité. Dans un soupir, il sortit de sa voiture et alla rejoindre le petit groupe déjà réunis dans l'engin.

- Salut !

Dit-il d'une voix qui se voulait de mauvais poil. Qui serait ravi de partir dans la jungle du Salvador avec le risque de mourir pour quelques billets verts ?! Pas lui en tout cas ! Son regard se posa sur les autres personnes présentes. Il reconnaissait bien le flic, son employé mais pas les deux autres. Il se présenta alors.

- Je suis Tobias, le frère de l'autre abruti qui est pas capable de mettre une ceinture !

S'approchant de Lonny, il glissa une main dans ses cheveux nerveusement et lui attache cette ceinture comme s'il était un enfant et prit un malin plaisir de bien serré le tout. Par contre, l'haleine de son frère le titilla. Il n'avait quand même pas fait ça !

- Bordel Lonny mais t'es saoul en plus ! T'es sérieux la ?! T'es juste pas possible !

La de suite, il avait juste envie de faire sortir son frère de l'appareil et de l'engueuler comme un gosse, à croire qu'il prenait réellement ce voyage pour des vacances. Bien que Tobias aurait préféré visiter le Salvador que d'aller se perdre je ne sais où. Il détourna son regard et le posa sur les autres hommes.

- Vous êtes certains d'encore vouloir le faire ? Je ne veux pas faire mon chieur mais l'état de mon frère ne va pas nous aider ! Il serait capable d'assommer un arbre en pensant que c 'est un garde.

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Les deux compères de Valentino arrivaient au même moment que ce dernier. Tino avait à peine eu le temps de serrer la main de son “acolyte” que le premier gars, une armoire à glace, manquait de lui écraser les doigts en se présentant. « Il vous pose pas trop de soucis, le p’tit V ? »

« Disons que j’ai ma liste... »

Répliquait le Policier, en fixant Valentino d’un air réprobateur. « C’est un bon gamin, mais il râle beaucoup ! On est pas tous au complet, non ? » Ho que non, il en manquait pas mal. Il se contentait néanmoins de hocher la tête, parce que ses yeux suivaient maintenant leur pilote, qui scrutait le vieil hélicoptère comme s’il n’était pas à son gout. Était-ce inquiétant ? « C'est ici la petite sauterie ? » Ha, il ne manquait plus que lui. Rien qu’à son intonation, Tino devinait que le boulet de service était encore ivre. Il en roulait des yeux avant de poser son attention sur le petit malin, qui semblait jouer des nerfs de l’armoire à glace.

« Putain Lonny, t’es pas sérieux... »

Le gamin ne l’écoutait même pas, absorbé par sa propre connerie. « Bordel Lonny mais t'es saoul en plus ! T'es sérieux la ?! T'es juste pas possible ! » Tobias en était rendu au point de devoir attacher la ceinture du plus jeune, le trajet promettait. Si Lonny ne semblait pas mesurer l’importance de la mission, Redfly le faisait pour eux. Et Tobias renchérissait. « Vous êtes certains d'encore vouloir le faire ? Je ne veux pas faire mon chieur mais l'état de mon frère ne va pas nous aider ! Il serait capable d'assommer un arbre en pensant que c'est un garde. » Il n’écoutait pas la complainte du concerné, il se contentait de venir se tenir debout, au milieu de tous les hommes, or Lonny, déjà installé et piquant du nez sur son fauteuil.

« Si l’un d’entre vous ne veux plus partir, il est libre de faire demi-tour, là, maintenant. »

Il arrêtait ses yeux sur Tobias avant de reprendre, et de laisser à nouveau son regard gambader sur l’assemblé :

« Mais si vous montez dans cet appareil, vous allez jusqu’au bout. Je ne dis pas qu’il ne vous arrivera rien. Cette mission est officieuse, on aura l’aide de personne. Alors oui, peut-être qu’il y aura des risques, mais on a un plan bien monté et ficelé. Si chacun se tient à son poste, correctement, il n’y aura aucune casse. Et dans 48h, vous reposez le pied ici, plus riche que vous n’auriez jamais pu l’imaginer. A vous de décider, moi je monte! »

Le Pilote s’était installé aux commandes, et commençait à mettre en marche la vieille machine. Tino s’empressait donc de prendre place, sur un fauteuil. Il tendait l’un des casques de communication à Lonny, et en enfonçait un autre sur sa propre tête, les traits du visage serré. Il était concentré, et surtout, déterminé à en découvre avec Alvarez. Restait à voir si aucun des autres gars encore au sol, n’allait se débiner.

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Valentino leva les yeux au ciel lorsque le flic affirma qu’il avait une liste. Ça lui arrivait de se décoincer, de temps en temps ? Enfin, le salvadorien disait ça alors qu’il était le plus sérieux de sa propre troupe. Il ne prit pas la peine de répondre, ignorant délibérément le regard réprobateur que lui lançait « son » policier. Il était devenu son indic, maintenant. Ô joie. Le reste du groupe arriva bien vite. D’abord Lonny, qui paraissait pas très sobre, ensuite Tobias. Josh ne semblait pas agacé par le comportement du fauconnier, et paraissait même amusé (pour ne pas changer). C’était un jovial de nature, rien ne pouvait le vexer.

Silencieux, l’hispanique suivait la conversation avec désespoir. Ça y est, la bande de bras cassés était enfin réunie et prête à partir. Si l’on enlevait l’autre bourré… Lonny dormait déjà tandis que Tino commençait son discours à la Captain America. Pour le coup, c’était Captain Guatemala. Une fois son récit motivateur terminé, Valentino fut bien obligé de monter dans l’avion. Le choix appartenait au reste, pas à lui. Lui, il devait suivre les ordres de Tino. Avant de s’asseoir, il se dirigea vers son ami pilote qui avait des cernes énormes sous les yeux.

D’une voix basse, il lui demandait :

– T’es clean ?
– Ouais, ouais. J’ai réglé le souci depuis longtemps, t’inquiète.
– J’espère, c’est pas une mission comme les autres fois.
– Je sais, amigo. Va t’asseoir avant que ce flic nous entende.

Avec un soupir, Valentino vint se placer devant le guatémaltèque et à côté de l’autre endormi. Il plaça le casque sur sa tête et se tourna vers Tobias, il ne manquait plus que lui. Josh était bien trop grand pour la chaise, mais il parvint tout de même à sécuriser son corps avec la ceinture. L’avion, dont V n’avait pas très confiance en la stabilité, se mit en marche. Il ne s’était même pas rendu compte que son cœur battait à tout rompre.

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Tobias n’avait pas tardé à venir l’aider à attacher sa ceinture. D’une mine satisfaite, Lonny le laissait faire comme un gosse, jusqu’à ce que le blond ne remonte des yeux assombris vers lui. Oups, avait-il senti l’odeur d’alcool qui s’échappait de son haleine ? « Bordel Lonny mais t'es saoul en plus ! T'es sérieux la ?! T'es juste pas possible ! »

« Tsst, je suis pas saoule! »

Assura-t-il malgré que même ses yeux semblaient loucher pour y voir plus clair.

« Juste un peu.. »

Murmurait-il alors que Tobias avait le dos tourné, pour venir cracher son venin aux autres participants du big bang de Noël. Ce à quoi le plus jeune n’avait rien écouté, fermant ses yeux, la tête contre le dossier de son siège. Il n’avait absolument rien suivit de ce qui se tramait entre Valentino et son Pilote, encore moins le discourt de son frangin. C’était à peine conscient qu’il sentait que l’hélicoptère décollait.

ACT II – La jungle du Salvador

Quand enfin il commençait à émerger, il était à l’arrière d’une grosse jeep. Le soleil venait lui brûler les yeux, qu’il ouvrait lentement en grimaçant. Ses idées se remettant en place dans sa tête, il scrutait le paysage à travers la vitre : Des arbres, des fougères, que de la végétation. Ils étaient déjà dans la jungle, apriori. Depuis combien de temps, il l’ignorait. Il ne se souvenait même plus de l’atterrissage de l’hélicoptère, encore moins d’être monté dans cette jeep. Au moins tout c’était bien passé, malgré qu’il régnait dans cette grosse voiture pour huit personnes, une sacrée tension. Se redressant sur son siège, il adressait un regard à Tobias, qui restait concentré. Ou fâché ? Ils roulaient une bonne heure encore, alors que le temps se gâtait dehors. Et quand Tino arrêtait le moteur, il commençait à pleuvoir des trombes d’eau.

« J’espère que c’est pour nous souhaiter bonne chance que le ciel pleure comme ça. »

Lançait le fauconnier, alors qu’il posait le pied sur le sol et claquait la portière derrière lui. Les yeux levés vers le ciel, il comprenait rapidement que ce temps de chien durerait. A peine arrivés, et déjà trempés. Tous se regroupaient au dos de la voiture, Tino en ouvrant le coffre. Il faisait une dernière distribution d’armes et de radio, pour que personne ne perde le contact.

« On est dans son jardin, si je comprends bien ? Détecteurs de mouvements, caméras... C’est là qu’on te suit Junior ? »

Balançant sa mitraillette sur son épaule, et écrasant sa casquette à l’envers sur sa tête, il posait le bleu de ses yeux sur Valentino. D’une mine toujours aussi amusée, comme s’il partait à une partie de Paintball.

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« Si l’un d’entre vous ne veux plus partir, il est libre de faire demi-tour, là, maintenant. » La phrase de Tino tentait bien Tobias si seulement son frère ne s'était pas endormi comme un vieux sac sur son siège. Donc sans rien ajouter, il s'assit à son tour, s'attacha et laissa le pilote faire le reste !
L'arrivée se fit donc sans encombre, c'est déjà ça car fallait le dire, il n'avait pas confiance en cet appareil du 18eme siècle.
Assis dans la jeep à côté de son frangin, Tobias ruminait silencieusement et quand celui-ci s'éveilla comme une fleur, il ne lui adressa pas un seul mot, ni même un regard ! S'il l'avait, ça aurait mal tourné donc il valait mieux qu'il se calme tout seul. Sortant enfin de la voiture, il soupira en se ramassant la pluie sur la tête !

- La pluie est la pour te remettre les idées en place surtout !

Dit-il en lui claquant la tête mais enfin avec un petit sourire ! Il allait quand même pas faire la tête à son frère pendant tout ce séjour et puis ça flinguerait tout les plans du flic. Tobias prit ce que Tino lui donna et inspecta le matériel. Ce n'était pas du chiqué en tout cas bien qu'il espérait ne pas devoir s'en servir du tout ! Il avait tué un homme une fois et ça lui suffisait bien !
Ecoutant la question de son frère, il se tourna vers le gamin pour voir si tout était juste ! Pas qu'il ne se souvenait pas du plan mais une remise en mémoire n'était pas de refus !

- Par contre j'ai une question ! S'il y a un soucis, on a un code ou quelque chose ?

Pas que Tobias pensait au pire mais c'était tout comme et vu qu'ils avaient des radios autant avoir un nom de code au cas où quelque chose ne se passerait pas comme prévu non ?!

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Les télétubies

Conduisant la jeep en silence, Tino était surtout concentré sur le plan qui se répétait dans sa tête. Il savait que tout pouvait mal tourner, n’importe quand. Alors il voulait être prêt à n’importe quel imprévu. Il cherchait à se préparer psychologiquement à la moindre entourloupe. Quand il arrêtait la Jeep, ils étaient hors de vue, entre les broussailles et arbres exotiques typiques du coin. N’écoutant guère les complaintes de Lonny, il se hâtait de filer à chacun, encore quelques armes.

« On est dans le jardin d’Alvarez, effectivement. Alors regardez bien ou vous mettez les pieds. »

Les détecteurs de mouvements entre autres, devenaient les plus gros risques qu’ils pourraient rencontrer. Parce qu’ils empruntaient le chemin qui d’après V, n’étaient pas jonché de caméra de surveillances. « Par contre j'ai une question ! S'il y a un soucis, on a un code ou quelque chose ? » Bonne question. Levant ses yeux sur l’aîné des deux frères, il hochait la tête en réfléchissant juste un court instant.

« J’veux pas un code, je veux le problème en court et bref. Qu’on ne s’affole pas pour rien, je sais que certains vont nous en inventer des problèmes... »

Étrangement, son regard se posait sur Lonny à ce moment là, avant qu’il s’avance.

« On avance! »

Armes sur le bras, il prenait les devants de la petite bande, les enfonçant dans la jungle humide et sombre. Ils marchèrent un bon moment, les pieds s’enfonçant dans la boue, avant d’atteindre le portail de la grande résidence. Elle se dressait juste derrière ce grand portail. Il s’accroupi derrière les fougères, posant ses yeux sur les télétubies.

« Bon, Lonny, Tobias et Redfly, vous contournez la cour et vous entrez par derrière. Les autres, on passe par devant. Le moindre garde que vous croisez, vous les assommez, pas de mort. Les corps doivent être traînés dehors, n’oubliez pas qu’on réduira la maison en cendre avant de partir. Et si vous rencontrez Madame Alvarez, je la veux vivante. »

Il vérifiait que tous les soldats avaient un ou deux sacs sur le dos, pour l’argent qu’il faudra sortir. Puis ses yeux se reposaient sur le portail. Un van venait de s’arrêter devant le portail. Sûrement l’ami de V.

« Allez-y! »

Il surveillait Lonny, Tobias et Redfly qui s’éloignaient, avant de poser son regard sur Valentino, et ses deux compères.

« A nous. »

Il se relevait, puis commençait à se faufiler vers l’entrée de la cour, tout en se cachant derrière le van. Il faisait signe au pote de V de se sauver bien rapidement, il savait qu’il n’avait qu’à les attendre à l’hélicoptère. Puis discrètement, tous les trois traversaient la cour de la maison, en attrapant les gardes par l’arrière. Le géant des glaces usait de ses poings sur le haut des crânes, tandis que plus petit, Tino les étouffait de son bras autour de leurs cous. Ils tiraient les corps derrière les buissons, un peu plus loin, puis arme à la main, visière sous les yeux, ils entraient dans la grande bâtisse.

« On est entré. »

Murmurait-il dans la radio, pour prévenir l’autre groupe. Il y avait quelques bruits de télévision, mais visiblement, la maison n’était pas très remplie. D’un signe de la main, il faisait comprendre à V et ses amis, qu’ils faillaient explorer l'étage supérieur. Lonny, Tobias et Redfly allaient rentrer par la cuisine, ils s’occuperaient du rez de chaussée.

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La respiration irrégulière, une arme entre les mains, Valentino était, pour la première fois de toute sa carrière de malfrat, anxieux. Le stress lui rongeait les cotes, le faisait avancer avec tous les sens en alerte. Il ne savait pas vraiment ce qui le poussait à être comme ça. Peut-être que tuer son père n’était pas si simple que ça. Cependant, pour le bien du plan et de l’équipe, il ne se permettait pas d’afficher un air inquiet et gardait cette façade calme, maîtrisée.

Après la question de Tobias, il était temps de réellement commencer l’infiltration. V ne manqua pas de faire une grimace lorsqu’il sut qu’il devait être en équipe avec Tino. Ce dernier le faisait exprès, c’était certain. Sûrement pour le surveiller… il donna les instructions, que le salvadorien avait ancré dans sa tête depuis le début. Assommer, pas tuer, capturer la belle-mère, brûler la baraque. V lança un coup d’œil vers la maison, c’était celle où il avait passé son adolescence, avant de fuir le pays.

– Compris, dit-il dans un souffle.

L’arme en main, un gros sac sur le dos, V était prêt. Le van arriva bien vite et l’hispanique fut content de voir qu’Enrique ne s’était pas défilé en dernière minute. Il était même ponctuel. Une fois que le groupe un fut entré, c’était à leur tour de s’avancer. Le jeune homme hocha la tête et courut derrière Tino, suivi de Muscle Man. Fort heureusement, ce dernier savait se faire discret. Le pilote partit, il n’était plus utile et pas besoin d’être cinquante.

Tandis que Josh tabassait les gardes, le flic les étouffait. V vérifiait qu’il n’y avait personne d’autre dans les alentours. Il aida les deux à transporter les corps assommés dans les buissons, toujours aussi silencieux, et ils entrèrent dans le bâtiment.

– RAS, murmura V dans son micro en surveillant les pièces.
– Faut grouiller, fit doucement Josh, ce qui étonna le salvadorien.

Maintenant, au tour de l’étage d’être inspecté. Son gun à la main, qui commençait doucement à trembler, Valentino se sépara de son groupe, ainsi que Josh, pour entrer dans chaque endroit. Lent, mais efficace, il était tellement en alerte qu’il se retourna brusquement lorsqu’il entendit un bruit. Ce n’était que la télévision, il soupira. Toujours pas de belle-mère en vue, il espérait être celui qui tomberait sur elle. Pas à pas, il s’approcha d’un placard à balai. Et si…

De sa main tremblotante, il ouvrit la poignée et recula rapidement.

Avec un cri strident, son père venait d’en sortir, prêt à abattre qui que ce soit qui se trouvait en face de lui. Sans réfléchir, Valentino tira deux fois pour se défendre. Son géniteur avait attaqué, sans même vérifier qui il agressait. Ce dernier écarquilla les yeux en voyant que c’était en fait son fils.

– T-Toi… murmura-t-il, avant de cracher du sang.

Définitivement pris d’une crise de tremblements, Valentino tendait toujours son fusil devant lui, la panique le faisant perdre les moyens. Aucun son ne sortait de sa bouche.

– Merde…

D’un geste peu maîtrisé, il vint appuyer sur l’oreillette.

– Alvarez senior est… mort.

Devant lui se trouvait le corps à présent inerte de son père. Celui qui avait rendu sa vie un enfer, celui qu’il haïssait tant. Celui qu’il venait d’abattre sans le vouloir.

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Les télétubies

Est-ce que maintenant, il pouvait reconnaître avoir un peu les boules ? Accroupi devant cette grande maison, attendant les ordres de Tino... Une arme à la main, une autre à la hanche et une dernière cachée sous sa chaussette à sa cheville. Était-il réellement à sa place ? Absolument pas.

« Dommage qu’on ne puisse pas voler la maison non plus, ma femme s’y plairait. »

Lançait-il pour détendre l’atmosphère, s’attendant même à recevoir une claque sur la nuque de la part de Tobias. Tino lui, n’en riait pas, il restait figé, blasé, imperturbable, en leur ordonnant d’avancer. Roulant des yeux, exaspéré par trop de sérieux, Lonny s’exécutait, prenant la tête du petit groupe de trois qu’ils étaient. Tandis que le pilote lui, suivait le conducteur du van pour les attendre à l’hélicoptère. Pourquoi avait-il pris les devant, face à Tobias et Redfly ? Bonne question. Parce qu’il voulait rapidement en finir ? Comme les autres à l’avant, ils s’étaient faufilés par l’arrière de la cour, en assommant la plupart des gardes présents. Un seul avait été étouffé plus durement, par Redfly. Eux aussi avaient pris le temps de pousser les corps plus loin, avant de prendre leurs armes en main et d’avancer dans la maison. Ils commençaient par la cuisine... Les yeux valsant entre la visière de son arme et les lieux, ils scrutaient chaque recoin dans la pénombre. La pluie tapait sur les carreaux, rendant le tout encore plus lourd que ne l’était déjà cette situation. « R.A.S » entendaient-ils à la radio. Eux non plus visiblement. Jusqu’à ce qu’un bruit le fasse sursauter. Derrière eux, trois gardes étaient sortis de nulle part, accompagnés d’une femme. Les hommes prenaient chacun à parti les trois intrus. Lonny n’avait pas vraiment le temps de s’inquiéter pour Tobias ou Redfly, bien obligé de s’occuper de sa propre sécurité d’abord. Heureusement que Tino lui avait appris bien des choses ces dernières semaines. Un bon coup de coudes dans les hanches, puis un coup de pieds entre les jambes, et on finit par une prise de judo pars dessus l’épaule. Lonny infligeait de sérieux coups à son agresseur, avant de le propulser contre le bar de la cuisine. La tête de ce dernier s’y cognait, et il retombait au sol inerte. Assommé, du moins, Lonny l’espérait. N’ayant guère le temps de s’en inquiéter, il se tournait vers son frère, qui semblait avoir le dessus lui aussi, sur son garde attitré. Ce n’est que là qu’il remarquait que la femme, elle, s’était faufilée derrière eux, et visait maintenant, d’une arme de bon calibre, la tête de Tobias. Sans même réfléchir, envahi par une soudaine panique, il avait lui-même levé son arme vers elle. Pas le temps de viser, pas le temps de chercher à savoir qui elle était. Elle était à deux doigts de tuer Tobias, c’était tout ce qu’il retenait. Alors son doigt venait écraser la gâchette de son arme, et un coup de feu retentissait dans la maison. Puis un second. Et enfin un troisième. Lui pourtant, n’avait tiré qu’une fois. Le petit haut blanc que portait la femme se teintait de rouge, alors qu’elle s’écroulait au sol, inerte, et sans vie. Le deuxième coup de feu lui, c’était elle qui avait tiré après être touchée. Une balle était passée par le bras de Tobias, l’effleurant simplement, mais assez pour l’handicaper. Quand au troisième coup, il venait d’un peu plus haut, dans les étages. Visiblement, la mission tournait mal. Mais Lonny n’était plus là psychologiquement, pour le comprendre. Pas même pour s’inquiéter du bras de Tobias. Il restait figé, immobile, l’arme toujours braquée dans la direction de la femme, qui se tenait quelques secondes plus tôt, debout face à lui. La respiration haletante, la panique se lisant – enfin – sur son visage, il commençait à trembler de partout en comprenant ce qu’il venait de faire... Il venait de tuer quelqu’un. Et pas n’importe qui. Une femme. Certes, pour sauver Tobias. Mais il venait d’ôter la vie à quelqu’un...

« Putain de merde! »

Crachait Redfly, en se jetant sur le corps inerte de la femme, vérifiant qu’elle était morte. Autour d’eux, les trois gardes restaient assommés. « Alvarez senior est… mort. » Un petit silence prit place dans la pièce, alors que le regard de Redfly se levait vers Lonny, d’une mine désolée.

« C'était elle ou ton frère, allez, bouges! »

D’un bond, il rejoignait Lonny, tentant de le secouer un peu, alors que le fauconnier restait blanc comme un linge, les jambes en coton. Ses yeux bleus restaient rivés sur le corps sans vie de la jeune femme, à leurs pieds, dont le sang commençaient à recouvrir même le sol.

« Tino, je crois qu’on un problème avec la belle-mère. On a été obligé de la descendre. »

Annonçait-il dans leur radio. Il évitait de mentionner Lonny, peut-être par crainte que V lui en veuille, ou que Tino pense qu’il avait encore fait le con ? Pourtant, il avait simplement sauvé son frangin.

« On monte, on récupère le fric, et on se casse d’ici. »

Il tapait sur l’épaule de Lonny avant de s’éloigner vers les escaliers. Tremblant comme une feuille morte, ne parvenant même plus à ravaler sa salive dans sa gorge asséchée, Lonny lui, lançait un dernier regard au corps sans vie de sa victime, avant de se rapprocher de Tobias. Tentant d’effacer ça de sa mémoire, il vérifiait l’état de son bras. S’il semblait vouloir jouer les impassible, cette fois, il ne maîtrisait absolument plus ses émotions, et Tobias remarquerait vite le malaise chez son petit frère.

« Rien de grave, la balle est ressortie ? »

Demandait-il tout en aidant Tobias à se rapprocher des escaliers. La mission était loin d’être terminée. Il fallait récupérer le fric et se tailler d’ici le plus vite possible, avant que d’autres sbires ne se ramènent.

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Vu son passé, on pourrait croire que Tobias n'a pas peur, que c'est de la routine pour lui et pourtant c'est tout le contraire. Son coeur bat comme jamais, ses mains tremblent un peu mais il ne peut plus renoncer. C'est donc dans cet état qu'il suit son petit groupe même s'il ne comprend pas trop ce que Lonny fait en tête. Il aurait plutôt penser que cela serait ce fameux Redfly. Quelques gardes assomés plus tard, les voilà à l'intérieur mais sans qu'aucun d'eux ne s'y attendent voilà qu'une femme débarque avec trois monstres à ses côtés. Il s'agit sans aucun doute de la belle-mère du gamin ! Normalement, elle n'aurait pas du être accompagnée, merde ... Alors que chacun se débattait avec son garde, plusieurs coups de feux retentirent. Tobias ne prit pas le temps de réfléchir et se débarassa de ce garde en voulant lui faire la technique du dodo. Seulement un crac se fit entendre, est ce qu'il lui avait brisé la nuque ? Il n'en savait rien et à vrai dire ne s'en tracassait pas pour le moment ! Il devait savoir d'où étaient venus ces tirs ! Son regard balaya la pièce et il vit le corps de cette femme inerte sur le sol, recouverte de sang ! C'est pas vrai, la belle-mère de Valentino était morte. Son regard se porta ensuite sur Lonny qui ne bougeait plus les yeux rivés sur cette femme, son arme encore en position de tir ! Son frère venait de la tuer, sans doute pris dans la panique. Mais tuer quelqu'un n'est jamais une mince affaire ! Alors que l'adrénaline redescend doucement, il veut s'approcher de son frère mais une douleur aigue vient le lancer dans son bras. Ses yeux descendent vers la douleur et il voit qu'il a été touché ! Une grimace envahit son visage mais dans ce malheur, il a encore eu de la chance, la balle est entrée et ressortie de suite ! Tobias était tellement pris dans ce qu'il s'était passé qu'il ne s'était même pas rendu compte qu'on lui avait tiré dessus ! Alors que cela ne suffisait pas, la voie de V se dit entendre. Il venait de dire que son père était mort mais pourtant c'était à Tino de la tuer non ?! Toute cette mission prenait une sale tournure et le blond sentait qu'ils n'étaient pas au bout de leurs peines. Ho, il aurait pu balancer un « je vous l'avais dit « mais ce n'était pas le moment du tout ! Redfly les laissa la pour se rendre à l'étage et lonny bougea enfin pour aller vers son frère. Celui-ci lui fit un petit sourire !

- T'en fais pas ! C'est une égratignure !

Bon c'était un peu plus que ça mais il n'allait pas encore rendre plus mal son frangin ! Il n'avait pas l'air bien du tout, ce qui était compréhensible quand on venait d'ôter la vie à une personne ! Mais au vue des dires de Redfly, il lui avait sauvé la vie en faisant ça !

- Et puis tu m'as sauvé la vie ! T'es mon héros maintenant !

Dit-elle en le suivant pour qu'ils aillent à l'étage aussi ! Une fois au dessus, il regarda bien autour de lui mais tout les gardes avaient l'air assomés. Tant mieux ! Mais Tobias se demandait quand même si rien d'autres ne les attendaient ! Comme la demi-soeur de Valentino ! Après tout, elle pourrait aussi apparaître d'un coup sans prévenir ! Tobias chassa cette idée de sa tête et une fois qu'il avait rejoint les autres, il les regarda !

- L'argent est où ? Qu'on puisse se tirer le plus vite possible ? !

Le blond s'attendait à un coffre quelque part mais il ne voyait rien donc se demandait bien où pouvait se trouver cet argent !

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Les télétubies

Les escaliers craquaient sous leurs pieds, alors Tino tentait d’être le plus discret possible. A l’étage, rien, pas une âme qui vive. Ils se séparaient avec Josh et Valentino, chacun prenant une pièce différente. Quand tout à coup, un coup de feu, un second, puis un troisième, plus près celui-là. Le temps qu’il se retourne, il entendait la voix de Valentino dans l’oreillette. Alvarez était à terre ? Son cœur se mit à s’emballer à la simple idée que ce soit le gosse qui l’ait abattu, et non lui. Sans réfléchir, il accourait dans la direction qu’avait pris Valentino. Et sans surprise, il se figeait face à la silhouette pâle de Valentino. A ses pieds, le corps inerte de son père...

« V. »

Murmurait-il, pour la première fois, il ne l’affublait pas d’un surnom de gamin. Sérieux, et compatissant, il posait ses doigts autour du bras de Valentino pour le tirer vers lui.

« Viens, on ne reste pas ici. »

Puis c’était la deuxième couille. Dans son oreillette, il entendait la voix de Redfly qui annonçait la mort de la belle-mère. Lâchant V, il grimaçait en murmurant une injure en Espagnol. Puis se ressaisissant, il jetait un regard vers Valentino, tout en répondant :

« C’était toi ? Remontez, on prend le fric et se tire d’ici. On n’a moins de 15min maintenant. »

Il faisait signe à Valentino de le suivre, puis dans le bureau d’Alavarez, il commençait à tapoter les murs. Le but étant de trouver celui qui sonne creux. Celui dans le quel, peut-être, Alvarez avait planqué le fric. Et alors qu’il se concentrait là-dessus, Redfly apparaissait, suivit des deux frères, dont l’aîné semblait blessé.

« C’est quoi ça ? »

Grognait-il à son attention, en désignant Tobias du regard.

« La belle-mère. Lonny a été obligé de lui régler son compte, ou Tobias y passait. Y’a rien qui tourne comme prévu Tino! »

Ça il l’avait bien comprit. Jetant un regard vers Lonny, qui visiblement, tremblait comme une feuille morte, il s’empressait de reprendre son activité, tout en tendant à Redfly, un gros marteau.

« Les liasses sont dans les murs! Remplissez des sacs, et on se tire d’ici! »

Sans attendre, tous s’attaquaient aux murs de la pièce. Le plâtre tombant au sol, révélait des liasses de billets cachés contre les murs. Ils les arrachaient rapidement des murs, et les enfournaient hâtivement dans des sacs.

« Y'en a dans toutes les pièces! Trouvez plus de sacs! »

Hurlait Redfly, qui s’était attaqué aux mures d’une chambre.

« Si je ne peux pas me payer une place au paradis après ça, au moins, j’irais à Miami Beach! »

Crachait Lonny alors qu’il jetait un sac plein sur son épaule, et qu’il tentait d’aider son frère blessé, d’en faire autant. Non, il n'avait pas repris ses esprits, mais la plaisanterie semblait l'aider. Ils faisaient tous de nombreux allés et retour pour déposer des sacs dans le van dehors. Et une fois qu’il fut plein, Lonny s’installait aux commandes, tandis que les autres sortaient de la maison.

« On dégage, tant pis pour le reste! »

Ordonnait Tino, tirant même Valentino vers la sorti. Tout en inondant le sol avec un peu d’essence et d’alcool trouvé sur le tas. Il craquait une allumette, puis il laissait les flammes faire leurs boulots. Lui, il disparaissait avec les autres, dans le van. Lonny faisait ronronner le moteur, et ils prenaient la route vers la jeep. Sans encombre, ils arrivaient à l’hélicoptère, ou les attendaient déjà le Pilote et Enrique. Garant le van, ils se dépêchaient de sortir les sacs de billets pour les enfourner dans l’hélicoptère.

« Ce truc ne supportera jamais autant de poids. »

Marmonnait Redfly, les regardant faire.

« Tu ne suppose quand même pas de laisser autant de fric ici ? »

Répliquait Tino, alors que les autres s’excitaient autour des sacs.

« On traversera jamais les montagnes avec ce poids là. »
« On va essayer. »

Tino lui tapotait l’épaule, puis il se dirigeait vers le pilote. Les sacs avaient disparu du par terre, tous engouffrés dans l’hélicoptère.

« Tu pense qu'il va voler avec tout ça ? »

Lui demandait-il, septique, mais espérant sincèrement ne pas avoir à larguer autant de billets verts en chemin.

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Sa respiration était toujours saccadée. Ce corps, livide et terne, sur le sol… c’était réellement celui de son père ? Valentino avait l’impression de revoir le cadavre de sa mère, sur le canapé. Il déglutit, tentant bien que mal de retenir les larmes qui menaçaient de couler. Il fallait qu’il se reprenne en main, ce n’était pas le moment de foirer la mission juste parce qu’il avait… tué son putain de père. C’était tout de même celui qui avait rendu sa vie un enfer !

Le salvadorien manqua de sursauter quand il sentit la main de quelqu’un, avant de se retourner pour voir un Tino compatissant. Il se fit tirer et tandis qu’il marchait, suivant le flic comme un fantôme, il essaya de reprendre son attitude sérieuse. Mais alors qu’il commençait à doucement redevenir lui-même, il entendit une autre nouvelle qui le figea. Sa belle-mère était morte. Il fronça les sourcils lorsque Tino lui demanda si c’était lui.

– Quoi ? Non.

Une fois dans le bureau d’Alvarez, où V était assis dessus. Le reste de la troupe vint rapidement et c’est avec retard que le salvadorien vit que son patron était blessé. Génial… tout partait en couilles, c’était tout bonnement génial. V, de sa main toujours tremblante, vint appuyer sur l’arrête de son nez. Ce n’était pas le temps de s’apitoyer sur leur sort, il fallait qu’il reste fort jusqu’à la fin. Le dénommé Redfly justifia la mort de la belle-mère, Valentino n’avait même pas envie d’écouter plus. Il ne leur en voulait pas bien sûr, lui aussi il avait été obligé de tuer quelqu’un pour se défendre. Enfin, ce quelqu’un, c’était son père.

Le reste survint très rapidement. Les murs furent détruits et ils ramassèrent le fric. V, avec dégoût, remplissait les sacs et écoutait la petite blague qu’avait fait Lonny pour détendre l’atmosphère. Le salvadorien eut un petit sourire, il était doué pour ça. Les gros sacs lourds remplis, il était décidé qu’ils partent. Une fois dans la voiture, Valentino observait la maison prendre flamme, l’œuvre de Tino. De longues minutes plus tard, ils étaient enfin arrivés devant l’hélico, que V et les autres s’activaient de remplir. Même lui savait qu’autant d’argent allait poser problèmes pour l’hélico. Le pilote les regardait faire, une mine inquiète posée sur son visage. Il vint rejoindre Redfly et Tino.

– Ton ami a raison, fit le pilote à l'encontre de Tino. On ne traversera pas les montagnes avec tout ce fric… à moins que je vole à basse altitude. Mais au moindre choc, au moindre mètre de trop… on crashe.

Il posa une main sur sa hanche, réfléchissant à toutes vitesses. Deux sacs en moins, ce n’était pas beaucoup, pas vrai ?

– On vire ces deux derniers sacs, dit-il en les montrant. On les crame et on se barre d’ici, vous avez une mine dégueulasse.

V les laissa discuter tandis qu’il entrait dans l’hélico, complètement crevé et éreinté. Il s’affala sur un des sièges tandis que Josh essayait de le réconforter.

– Ça va, je vais bien, maugréa brutalement le salvadorien. Il faut plutôt s’occuper de Tobias, sinon la blessure va s’infecter. Lonny, tu sais soigner ça ?

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Les télétubies

« T'en fais pas ! C'est une égratignure ! » Ça n’en n’avait pourtant pas l’air. La mine déconfite de Lonny s’alliait maintenant à de l’inquiétude, alors qu’il aidait son frère à monter les marches. Malgré les embûches, la suite de la mission était à assurer. « Et puis tu m'as sauvé la vie ! T'es mon héros maintenant ! » Si en temps normal, Lonny en aurait sorti une réplique cinglante, et aurait ri de bon cœur, cette fois, il n’en faisait rien. Il se contentait de fixer ses pieds qui montaient les escaliers, tout en soutenant Tobias. Il n’avait plus les idées claires. Plus du tout même. Il n’arrivait pas à ôter le visage de cette femme de ses pensées. Aurait-elle vraiment tiré ? Tuer quelqu’un, il n’y était pas préparé. Tino lui avait enseigné la défense à mains nue, et certes, le tir, mais sans penser une seule seconde qu’il en aurait réellement besoin. “Vise les pieds” lui avait-il si souvent répété, pour blesser, et non tuer. Pourquoi est-ce qu’il n’avait pas pris le temps de réfléchir plus longtemps, pour tirer plus bas ? Il avait paniqué, il avait pris peur. Comme quoi, les missions comme ça, ça ne s’improvise pas. Et il commençait tout juste à en prendre conscience. Est-ce que vivre avec la mort de quelqu’un sur la conscience, valait les millions de dollars qu’on lui promettait ?

« La belle-mère. Lonny a été obligé de lui régler son compte, ou Tobias y passait. Y’a rien qui tourne comme prévu Tino! » La voix de Redfly le ramenait à lui, et apercevant Valentino derrière, il baissait la tête, fuyant le regard du plus jeune. Allait-il lui en tenir rigueur ?

Après avoir volé le plus d’argent possible, les intrus s’empressaient de quitter les lieux, le van remplit de sacs de billets verts. L’esprit ailleurs, le fauconnier regardait une dernière fois le manoir prisonnier des flammes, avant de s’enfoncer dans le fond de son siège. N’avait-il pas fait la plus grosse erreur de sa vie, en fonçant tête baissée dans un casse pareil ?

La pluie s’était arrêtée quand ils atteignirent l’hélicoptère. Sans même avoir à demander ce qu’ils avaient à faire, la majorité des gars commençaient à lancer les sacs à l’intérieur de l’hélicoptère. Seul Tino, Redfly et le pilote semblaient s’inquiéter d’autre chose. Lonny lui, n’y prêtait pas attention. Il lançait les sacs machinalement, toujours aussi perturbé. « Il faut plutôt s’occuper de Tobias, sinon la blessure va s’infecter. Lonny, tu sais soigner ça ? » Sursautant presque à entendre son nom, il lâchait un dernier sac et montait à l’intérieur du vieil appareil. S’écrasant sur le banc, à côté de Tobias, il l’aidait à ôter sa veste, tant bien que mal.

« J'ai une formation de soigneur animalier, je suppose que cette bête-là ne change pas grand-chose. »

Lançait-il un léger sourire en coin des lèvres. Il ne voulait pas inquiéter Tobias non plus, avec son mal être. Après tout, lui, il n’avait rien physiquement parlant, alors il ne risquait pas de mourir d’une septicémie, contrairement à son aîné, si personne ne s’occupait de lui. Une fois que Tobias fut en simple teeshirt devant lui, il remontait la manche du jeune homme et observait sa blessure en grimaçant.

« C'est pas jojo ça. Dis-toi que les blessures de guerre, ça aide à draguer les filles. »

Ouvrant l’une de leurs trousses de secoure, il désinfectait l’énorme plait, à l’entrée et à la sortie, avant de bander comme il le pouvait, le bras du blessé. Il aurait certainement fallu des points de sutures, mais ça, ça attendrait le retour sur le sol américain. Et encore faudrait-il trouver une bonne excuse à cette blessure... Tout en accrochant le bandage, il levait le bleu de ses yeux vers le pilote, Tino et Redfly. Ils semblaient se mettre d’accord sur quelque chose, et Tino allumait un feu avec les deux sacs d’argent restés au sol. Le gâchis... Les trois derniers gars rentraient dans l’hélico, et il s’envolait.

Une ou deux heures plus tard, Lonny apercevait les montagnes, face à eux. C’est le moment qu’avait choisi Tino pour se relever, et rejoindre le pilote en cabine. Il y avait là, une étrange tension qui régnait, entre le policier, le pilote et Redfly. Il y avait quelque chose qu’ils ne leur disaient pas. Les bras croisés contre son torse, il les suivait des yeux, sans entendre ce qu’ils se disaient, avant de vaciller son attention vers Valentino et sa montagne de muscles.

« Y'a un truc qui cloche non ? »

Questionnait-il le plus jeune. Au même moment, l’avion eu une secousse, provoquant une vague d’inquiétude à l’intérieur. Lonny s’était accroché au banc, tout en échangeant des regards inquiets vers Josh, V, et Tobias.

« On est trop lourd... »

Marmonnait-il presque en chuchotant, à l’attention de Tobias, assit à ses côtés. Est-ce qu’ils allaient s’écraser ?

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Tobias avait bien essayé de rassurer son frère mais ça n'avait pas fonctionné. Tuer quelqu'un n'était pas dans les plans et il avait du le faire à cause de lui. Il se disait même que s'il n'avait voulu accompagné son frère, cela ne serait pas arrivé. Mais il n'en dit rien et continua ce qu'il devait faire dans le silence. Malgré son bras qui le lançait, le blond essaya de mettre le plus d'argent possible dans les sacs et les importer au van. Tout allait très vite et sans s'en rendre compte, il était dehors alors que Tino mettait le feu à la maison. Il souffla un bon coup et son regard se tourna alors vers le van dans lequel il pénétra toujours sans un mot. Le trajet était lourd ... Bien trop lourd entre son frère qui avait tué la belle-mère et Valentino son propre père. Cette mission tournait à la catastrophe et ils n'étaient pas encore rentré ! Tobias priait pour que le reste se passe sans encombres et qu'ils puissent franchir le sol américain tous vivants. Arrivé à l'hélicoptère, il faisait comme il pouvait pour aider à mettre les sacs mais ayant trop mal il laissa les autres achever et se posa dans l'appareil. Il entendit une voix demander à Lonny de regarder sa blessure et haussa un sourcil vu que son frère n'était pas encore infirmier à ce qu'il sache. Néanmoins quand il s'approcha de lui, il le laissa faire.

- Tant que je ne fais pas piou piou après que tu m’aie soigné, je pense que ça ira.

Autant en rire que d'en pleurer après tout ! Le mal était fait dans tout les sens du terme. Maintenant, ils devaient tous se soutenir jusqu'au bout. Pendant que son frère s'occupait de lui, il serra les dents car bordel ça faisait un mal de chien tout de même. Une fois le pansement fait, il ferma un peu les yeux et ne vit même pas les sacs de fric cramé, dans tout les cas, il s'en foutait pas mal. Alors que le vol était déjà bien entamé, il rouvrit les yeux et tourna son regard vers où regardait son frère et n'aimait pas trop ce qui se tramait. Les trois avaient l'air de faire des messes basses et ce n'était sûrement pas bon signe. Un soupir sortit d'entre ses lèvres et il marmonna entre ses dents « Tout ça pour du fric « Tobias qui ne râle pas pendant cette mission ne serait pas Tobias après tout ! Ha bah voilà, la poisse continue ! Maintenant c'est l'hélico qui a l'air de leur dire merde. S'ils se crachaient, ils étaient tous morts et pour rien ! Il écouta son frère parler et à sa phrase il tourna son regard vers les sacs !

- On pourrait en larguer non ? Il y a déjà bien assez pour chacun ...

Certes, ils étaient venus pour cet argent mais si ce même argent devait les tuer alors autant s'en débarrasser. Et puis il ne parlait de tout l'argent mais de quelques sacs. Il y avait la des millions donc un ou deux en moins, cela ne changerait pas grand chose !

- Hey Tino, tu penses pas qu'on devrait s'alléger un peu ? J'ai pas très envie qu'on se crash et je pense que les autres non plus !

Autant lui demander directement à lui vu qu'il était un peu voire beaucoup le chef des opérations et il avait promis à chacun qu'ils rentreraient chez eux non ?!

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Les télétubies

Tino n’adressait même plus un regard à la maison, prise par les flammes. Il restait figé vers l’horizon, le visage aux traits graves. Rien n’allait comme il le voulait, et il enrageait au fond. Il aurait dû être plus prudent, et ne pas laisser le gamin tout seul. Ce n’était pas à lui d’appuyer sur la gâchette, c’était son job... Valentino comme Lonny, aucun des deux n’aurait dû à avoir à faire ça. La mission partait mal, et quelque chose lui disait qu’ils n’étaient pas au bout de leurs surprises.

Arrivés à l’hélicoptère, il s'était approché du pilote, pour vérifier son accord avec autant de poids. L’inquiétude se lisait sur le visage du mexicain, bien trop facilement. « Ton ami a raison. On ne traversera pas les montagnes avec tout ce fric… à moins que je vole à basse altitude. Mais au moindre choc, au moindre mètre de trop… on crashe. » Tino grimaçait, alors qu’il regardait les gars entasser les sacs dans l’hélicoptère. Se frottant le menton mal rasé, il réfléchissait. Devait-il vraiment prendre ce risque ? D’un autre côté, avec ce qu’il venait de faire endurer à Tobias, Lonny et Valentino, il ne pouvait pas non plus les laisser repartir sans la prime promise. « On vire ces deux derniers sacs. On les crame et on se barre d’ici, vous avez une mine dégueulasse. » Comme s’il avait laissé sa couronne de maître du jeu au pilote, il acquiesçait à son ordre, et s’empressait de mettre le feu aux deux derniers sacs, tandis que les autres prenaient place dans leur avion de seconde main. Moins de deux minutes plus tard, ils étaient dans les airs.

Contrairement à ce qu’il avait pu s’imaginer, le trajet semblait se passer tranquillement. Mais quand à travers son hublot, il apercevait la chaîne de montagnes dont avait parlé le pilote, il se levait et rejoignait la cabine avant.

« Tout se passe comme tu veux ?»

Au même moment, l’avion eu un bon coup de remoud, répondant à la place du pilote. Secoué, Tino s’accrochait à la porte de la cabine, tout en tournant des yeux vers le reste de l’équipe. La tension se faisait sentir, et les inquiétudes se lisaient sur les visages.

« Ça répond à ta question ? »

Crachait le pilote, dans son petit accent, avant de tirer sur une manivelle de commandes.

« On va bien voir ce qu’il a dans le ventre. »

Peu rassuré, Tino venait s’asseoir sur le siège du co-pilote, attachant sa ceinture par sécurité. Il se retournait vers l’arrière, pour prévenir le reste de l’équipage :

« Vous devriez vous accrocher...»

Le haut des montagnes approchait, le pilote se concentrait, tentant d’élever l’avion qui dès à présent, tremblait comme s’il crachait ses poumons, s’il en avait eu. C’était de plus en plus en inquiétant. « Hey Tino, tu penses pas qu'on devrait s'alléger un peu ? J'ai pas très envie qu'on se crash et je pense que les autres non plus ! » S'exclamait Tobias, porte parole des passagers. Tino lui adressait un regard, avant de se tourner vers le pilote, seul décisionnaire.

« Faut qu’on s’allège... »

Murmurait le mexicain. Tino se retournait alors, vers Lonny et Redfly principalement.

« J'vais vous ouvrir la trappe en dessous, il va falloir jeter quelques sacs, sinon on ne passera pas.»

Sans attendre plus d’explication, il voyait Lonny se lever, alors se penchant sur les commandes de l’appareil, Tino ouvrait la trappe. Lonny, Redfly et Josh jetaient alors chacun un sac, levant ensuite leurs yeux vers Tino pour savoir s’il fallait en larguer plus.

« On va rentrer bredouille... »

Grognait Lonny, un sac à la main, attendant de savoir s’il devait s’en séparer, à contre cœur. Le pilote ne semblait pas encore satisfait, alors Tino faisait un signe de tête vers les trois hommes, derrière, qui recommençaient un lâcher de sacs. Puis l’avion reprenait enfin un peu d’altitude... Jusqu’à ce qu’un bruit d’explosion retentisse. Puis l’appareil tanguait, faisant perdre l’équilibre aux garçons debouts. Si Redfly et Josh retombaient contre les bancs, Lonny lui, manquait de passer à travers le trou de l’avion, se rattrapant de justesse à l’un des câbles de la trappe.

« Lonny!!! »

Hurlait alors Tino, se jetant à l’arrière de l’avion pour tenter d’attraper le bras du fauconnier, qui avait à présent les pieds dans le vide. Un cri s’échappait d’entre les lèvres du jeune homme, qui tentait de se hisser, sans y parvenir.

« On a passé des champs toute à l’heure, je tente de nous y poser le plus calmement possible. Accrochez vous! »
« Accrochez-vous tous, je m’occupe de Lonny! »

Ordonnait-il, surtout à l’attention du grand blessé, qui risquerait de tomber à son tour. L’avion chutait, sans même avoir à regarder par la fenêtre, ils le savaient. Et Tino le voyait surtout à travers la trappe. Sous les pieds de Lonny, le sol se rapprochait. Il tenait fermement le plus jeune jusqu’à ce qu’il juge que le sol en dessous, soit assez prêt d’eux. Lonny l’avait aussi compris, car après un bref regard vers le sol, ils échangeaient un regard, et le fauconnier lâchait prise, pour rouler dans l’herbe sous l’hélicoptère. L’appareil lui, venait brusquement s’écraser contre le sol du champ d’herbe verte, sous des éclats de débris qui se détachaient de cette vieille carcasse. Lonny, une fois debout, se reculait en se protégeant de ses mains, un peu plus loin, jusqu’à ce que l’appareil se stabilise. Il avait roulé comme un tonneau, et s’était arrêté à l’envers.

« Tobi! »

Hurlait la voix de Lonny à l’extérieur. A peine audible pour Tino, qui avait basculé dans tous les sens, ne s’étant pas attaché dans l’avion. Il était sonné, son dos et sa tête ayant plus d’une fois, percuté des bancs ou les parois de l’appareil. Étalé comme une crêpe contre ce qui devait être le plafond, il se redressait difficilement, sentant les douleurs à travers tout son corps.

« La vache... »

Marmonnait-il, détournant son regard vers le reste de la troupe, alors qu’il restait à quatre pattes au sol.

« Tout le monde va bien ? »

Le visage de Lonny apparaissait à la vitre du pilote. D’un coup de pied dans le pare-brise, il brisait la vitre et se penchait à l’intérieur, vérifiant que tout le monde bougeait.

« Personne n’est blessé ? »

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En un rien de temps, son patron fut bandé et soigné. Finalement, c’était une bonne idée d’emmener Lonny dans la troupe. Valentino, de son côté, ne parvenait pas à avoir les idées claires et pourtant, son expression faciale était toujours aussi déterminée. Il était hors de question de se laisser abattre, bien qu’il en eût très envie. Le reste de la bande – Tino, Redfly, et son ami pilote – vint les rejoindre dans l’hélico qui semblait mal en point. Le salvadorien se demandait vraiment s’ils allaient rentrer sains et saufs, sans crash… L’engin démarré, ils étaient partis dans les airs.

Au départ, si tout se passait bien, Lonny fut le premier à remarquer que quelque chose n’allait pas. Effectivement, ils étaient trop lourds.

– Dis pas ça, mon vieux, je suis sûr que tout ira bien, s’exclama Josh en riant. Faut pas être pessimiste comme ça.
– Non, il a raison, fit Valentino. On est trop lourds.

La décision fut prise. Ils allaient devoir ouvrir la trappe pour jeter de l’argent. Le salvadorien voulut se lever pour aider les autres, mais Muscle Man l’arrêta dans son geste, comme pour dire qu’il s’en occupait. Effectivement, l’homme était une armoire à glaces et il prenait deux sacs en un coup. Pas besoin de son aide, donc. Mais au moment où tout semblait se dérouler à merveille, un bruit inquiéta V. Ce dernier n’eut même pas le temps de dire aux autres de s’asseoir que l’hélico se mit à faire des mouvements bien trop brusques pour tout le monde. Lonny manqua de s’envoler à travers la trappe tandis que les autres tombaient sur les bancs. L’hispanique tenta d’attraper Josh, qui se tenait aussi bien qu’il le pouvait.

– Accroche-toi ! cria le jeune homme en la direction de son patron.

C’était l’apocalypse. Entre Tino qui essayait désespérément de remonter Lonny, l’avion qui dégringolait et l’argent envolé, cette mission était complètement foirée. La seule bonne chose qu’ils pouvaient en tirer : Alvarez Senior était mort. V vit avec horreur Lonny sauter de la trappe, pour s’écraser sur le sol. Cependant, ce ne fut pas le seul car l’engin, lui aussi, venait de tomber par terre. Le salvadorien sentit une douleur sur sa tempe tandis que Josh n’était plus en vue. La panique le faisait perdre tous ses moyens et c’est après de longues minutes que l’hélico se stabilisa. Du sang… il y avait du sang qui s’écoulait de sa tempe. De sa main, il vint toucher le liquide pourpre et maugréa, vérifiant si les autres allaient bien. Il se détacha de sa ceinture, basculant contre l’une des parois avant d’injurier dans sa langue natale.

Le pilote se réveillait en maugréant.

– Ne crie pas trop, petit… je vais bien pour ma part. V ?
– Oui, oui… maugréa-t-il en se relevant très difficilement.

Il sortit avec peine en dehors de l’hélico, rampant. Il cherchait activement Josh des yeux, n’écoutant pas ce qui se tramait derrière lui avec les autres. Ils semblaient aller bien, mais Muscle Man… où était-il ? Soudain, son regard s’abattit sur une silhouette un peu plus loin, inerte. Son cœur s’emballa, ce n’était quand même pas… non… il s’avança lentement vers le corps de Josh. Ce dernier ne bougeait pas, il était à peine reconnaissable à cause de tout ce sang sur son visage. Une plaie ouverte était sur son crâne, il avait dû se prendre un sale coup dans l’hélico et tomber par la trappe… non… il ne pouvait pas mourir là ! V le secoua, sentant la panique le ronger.

– Josh… réveille-toi… Josh, putain !

Sa voix s’était brisée. Il avait beau le secouer, il n’y avait rien à faire. Ses mains virent à nouveau pousser ses épaules une dernière fois et il s’arrêta, complètement perdu. Son père, sa belle-mère, maintenant lui… son mentor, celui qui avait été là pour tout le monde, le papa de la troupe. Celui qui ne cessait de sourire. Subitement, le salvadorien se releva, poussé par l’adrénaline. Il se dirigea avec colère sur le pilote et attrapa son col, prêt à se bagarrer avec lui. Ce dernier, qui était à présent debout, tentait de se défaire de son emprise, lui demandant ce qu’il avait.

– C’est à cause de toi ! hurla le salvadorien. Tu nous as amenés un putain d’hélico de deuxième main et juste parce que y a avait la blinde de fric, t’as accepté d’embarquer tout ça ! Tu savais qu’on allait se crasher ! Tu le savais et voilà où on en est ! Hijo de puta ! A cause de toi, un homme est mort, Josh avait des enfants, putain...

Il lui donna un coup de poing, qui le fit valser. Blessé, le pilote ne se releva pas. Il se sentait coupable, cela se voyait. Valentino se retourna vers le reste de la troupe, complètement furieux.

– On fait quoi maintenant, hein ?! On est au beau milieu de je ne sais quelle ville et personne peut nous aider !

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A peine avait-il lâché le harnais qui le retenait encore, que ses pieds rencontraient lourdement le sol. A peut-être trois mètres d’altitude, il n’était pas tombé dangereusement, mais assez pour rouler sur l'herbe. Se faisant à la volé, gifler par un débris, il tentait rapidement de se mettre à l’abri en se protégeant de ses mains, tandis que l’avion arrêtait sa course violemment contre le sol. Inquiet que ses amis, et surtout Tobias, ne soient blessés à l’intérieur, il accourait vers l’hélicoptère en morceaux, dès qu’il fut stabilisé. D’un bon coup de pied, il brisait la vitre du pilote, se demandant même comment celle-ci avait résisté à l’impacte. Le Pilote d’ailleurs, semblait sonné, mais bien vivant.

« Personne n’est blessé ? »

Il se faufilait machinalement vers Tobias, à l’intérieur de l’appareil. Les mains légèrement tremblantes, par la peur qu’il venait de ressentir, entre sa chute et le crash, il détachait la ceinture de son aîné, qui du coup, restait attaché la tête à l’envers. Il le réceptionnait pour l’aider à se remettre sur ses jambes. Derrière lui, Tino se relevait seul, n’ayant visiblement que quelques égratignures au visage. Comme la plupart d’entre eux d’ailleurs ; Lonny comprit. « Josh… réveille-toi… Josh, putain ! » Il n’eut pas le temps de demander à Tobias si tout allait bien, la voix paniquée de Valentino le faisait détourner son attention vers l’extérieur. Se hâtant de sortir d’ici, avec Tobias, il s’arrêtait à l’extérieur, ses yeux se posant sur la silhouette inerte de la montagne de muscles. A genoux à ses côtés, Valentino tentait de le secouer, sachant pertinemment que c’était inutile. S’angoissant face la mort de leur camarade, Lonny s’accrochait au bras de Tobias, le visage déconfit. Alors immobile, et figé, il ne put que suivre des yeux le Salvadorien qui se jetait sur le Pilote. « C’est à cause de toi ! Tu nous as amenés un putain d’hélico de deuxième main et juste parce que y a avait la blinde de fric, t’as accepté d’embarquer tout ça ! Tu savais qu’on allait se crasher ! Tu le savais et voilà où on en est ! Hijo de puta ! A cause de toi, un homme est mort, Josh avait des enfants, putain... » Ne sachant pas s’ils devaient intervenir, Lonny cherchait le regard de Tino, alors que le Pilote tombait à terre, frappé par Valentino. « On fait quoi maintenant, hein ?! On est au beau milieu de je ne sais quelle ville et personne ne peut nous aider ! » Là il marquait un point. Néanmoins compatissant, il relâchait Tobias après avoir échangé un bref regard avec lui, puis il se dirigeait vers le pilote. Sans rien dire, il se penchait vers lui et l’aidait à se relever. Valentino n’avait pas vraiment raison en lui attribuant toute la faute... Ils étaient tous fautifs. Ils avaient tous voulu emporter ce fric. Et maintenant, ils en payaient les conséquences.

« Est-ce qu’on est encore au Salvador au moins ? »

Le Pilote acquiesçait, tout en se massant le nez qui devait peut-être même être cassé. A ce moment-là, Tino qui était perché sur le haut de l’hélicoptère, sautait pour atterrir sur le sol, et sans rien dire de plus, il se dirigeait d’un pas tout aussi furieux vers Valentino. La mâchoire serrée, il empoignait le bras du plus jeune avec brusque, sans même se soucier de lui faire mal.

« Il n'y est pour rien, arrête de cracher ta colère sur lui! On est tous fautif, on a tous voulu emporter un maximum de fric! Tu les aurais brulé toi, les sacs ? On a tenté, on a perdu, maintenant au lieu de s’accuser les uns et les autres, on ferait bien de s’activer à se sortir d’ici! »

Crachait-il à la figure du cadet de la bande, avant de le relâcher, et de détourner son regard assombrit vers ses camarades.

« On l'enterre comme il se doit, et on se casse d’ici. »

Pendant que Tino faisait son joyeux discourt, Lonny lui, adossé à la carcasse de l’hélicoptère, avait jeté un œil à l’horizon. Des hommes, visiblement pauvres, avançaient vers eux, à travers le champ. Leur champ, probablement. Et bien vite, l’américain comprit que leur jardin n’abritait pas que des plantation licites. De la marijuana, entre autres.

« Patron... »

Murmurait-il pour avoir l’attention de Tino. Quand le basané tournait sa tête vers lui, Lonny lui indiquait la direction de leurs invités, d’un simple signe de son visage. Tino le suivait des yeux, réalisant enfin la présence des Salvadoriens. Ils étaient armés, alors Lonny le premier, remontait son arme entre ses mains, avant de s’avancer légèrement. Redfly prenait les devant, se postant à côté de Tino, qui de ses mains, leur faisait signe de ne surtout pas tirer.

« Heureusement qu’on a des hispaniques ici. »

Détournant son regard, il remarquait que le Pilote était parti se planquer derrière l’hélico, arme en main, surveillant les intrus et près à tirer si besoin est. Redfly l’était aussi. Alors jetant un œil vers Tobias, Lonny commençait à viser les pauvres paysans, attendant les ordres de Tino. Tout en espérant ne pas avoir à tirer... Il avait déjà tué une femme depuis le début de cette mission, et c’était trop pour lui.

(HJ : Désolé je joue un peu mes deux persos dans chacun de mes postes! Laughing

)

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L'hélicoptère avait trop de poids, il fallait réellement s'alléger. Tout le monde l'avait remarqué mais personne ne disait rien ! Tobias le dit tout haut et Tino dit aux gars de balancer quelques sacs ce qu'ils firent. Certes, tout le monde était venu pour l'argent mais la vie valait plus que ces morceaux de papiers non ?! Le blond leva les yeux au ciel à la réflexion de Lonny, il aurait largement assez pour payer son divorce et c'était la raison de sa venue non ?! Il le pensa mais ne dit rien ! D'un coup l'appareil commença à tanguer, ce qui n'était pas du tout bon signe ! Alors qu'il était bien attaché et ne risquait rien, les yeux du blond se figèrent quand il vit son frère accroché à la trappe les pieds dans le vide ! Bordel, et bien entendu, il ne savait pas l'aider mais heureusement les autres le faisaient ! Alors qu'il croyait que le pilote allait récupérer le coup, il s'était mis le doigt dans l'oeil. Lonny a du sauter au péril de sa vie et eux se sont crachés. Sa tête avait quelque peu cogné dans tout les sens mais vu qu'il était bien accroché, il n'avait rien eu de plus ... Il entendit de dehors son frère s'inquiéter et après venir le détacher. Une fois ça fait, il sortit comme il le pouvait et vit son employé s'en prendre au pilote ! La tête encore dans les vappes, il ne comprit pas de suite, ce n'est qu'en voyant le corps de Josh qu'il comprit ... Il était mort ... Tobias ferma les yeux quelques secondes pour essayer de ne pas hurler qu'il leur avait dit que cette mission était du suicide ! Cela faisait maintenant trois morts et encore peut-être plus ... Après tout, des gardes pouvaient avoir succombé aussi si les pompiers n'étaient pas arrivés et sans compter celui qu'il avait tué sans le dire à personne.
Le regard de Tobias alla vers Valentino et puis le pilote à terre. Il ne dit rien du tout ... Il préférait largement garder le silence et laisser Tino s'occuper de ça, après tout, c' est SA mission tout ça !
Bien entendu, les ennuis n'étaient pas finis ... Ho non, ce serait trop beau pour ça ! Maintenant, c'était les paysans qui avaient après eux ... Fallait avouer qu'ils s'étaient écraser sur leur propriété aussi et pas des moindres vu ce qu'ils cultivaient. Il vit tout le monde prendre son arme et les lever vers ces pauvres gens. De son côté, il ne le fit pas et s'approcha d'eux pour se mettre entre son frère, et Tino, ce qui allait carrément empêcher son frère de tirer et de tuer une autre personne innocente.

- Hm Tino ... Tu crois que si on leur donne un sac, ils nous laisseront ? Au point où ça en est, un de plus ou de moins, c'est pareil.

Il savait que les autres n'allaient pas aimer sa proposition mais merde ... Il voulait rentrer vivant lui et se foutait pas mal de ces billets malpropres ! Mais alors qu'il venait de proposer ça, il tourna son regard vers les paysans et à leur tour, ils avaient sortis l'armurerie et visait tout le petit monde. Bon c'était mal barré pour le coup ...

- bon bah ils veulent peut-être plus qu'un sac en fait ...

Si ça ne tenait qu'à lui, il leur donnerait tout et en échange leur demanderait le chemin pour rentrer mais dans l'autre sens, avoir fait tout ça et avoir eu des morts pour rien, non ... Il ne voulait pas ça ! Hors de question que Josh soit mort en vain et comme l'avait dit Valentino, il avait des enfants alors sa famille aurait besoin de cet argent ! Donc à son tour, le blond sortit son arme et visa les paysans !

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poste perdu avec une mauvaise manip Crying or Very sad

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En colère contre tout le monde et surtout lui-même, Valentino tentait de se débattre de l’emprise du flic avec toute la fureur et l’adrénaline qu’il lui restait. Il n’avait pas envie d’entendre de discours moralisateur, c’était bien sa faute s’ils en étaient là. Il aurait dû refuser ce voyage, il aurait dû… non, c’était à cause de lui. Au fond de lui, le salvadorien ne parvenait pas à se dire que c’était la conséquence de cette mission, Tino voulait simplement capturer son père après tout. Une fois relâché, il se retourna, les larmes menaçant de couler à tout moment. Une nouvelle fois, il vint effacer ses larmes de sa manche d’un geste rageur. Il fallait enterrer Josh, c’est ce qu’il méritait et ses enfants allaient pouvoir se reposer en sachant ça. Tandis qu’il voulut s’y mettre, quelque l’empêcha.

Des gens venaient d’arriver. Valentino écarquilla les yeux vers les sacs, le crash de l’hélico avait sûrement attirer leur attention et s’ils voyaient tout ce fric – car c’était difficile d’imaginer ce que ça pouvait être d’autre, un bain de sang allait se déverser. Les salvadoriens étaient pauvres, surtout ici dans la campagne, ils étaient sûrement prêts à tuer pour ça. Le pilote se cacha derrière l’hélico tandis que Redfly était parti il-ne-sait-où. Lonny avait tendu son arme et Tobias faisait de même, tentant de voir ce que ça ferait si on leur donnait un sac. Valentino s’était approché pour lui dire à voix basse :

– Ils sont prêts à tout pour au moins un sac…

Puis, il se tut. Tino, bien évidemment, essayait de jouer Captain Guatemala pour apaiser les tensions. Mais il était à bout, tout le monde l’était. C’était impossible de gérer tout ça calmement. Valentino releva son arme et sans se rendre compte, il s’était remis à trembler. Un bruit, qu’il connaissait malheureusement, retentit dans ses oreilles, le figeant un instant. Le salvadorien se retourna brusquement. Un paysan avait été touché et il se dirigea vers la source, c’était Redfly.

– Putain d’enfoiré, murmura-t-il en espagnol.

Les cris des femmes le firent grincer des dents. C’était vraiment un truc d’américain de tirer avant de réfléchir. De quoi parlait Tino ? Quelles mules ? V fronça les sourcils, le regardant avec un air interrogateur.

– Mais… commença-t-il, avant d’être coupé.

Il perdit pendant un instant les moyens, puis se retourna vers le corps inerte de Josh. Cette vision le rendait presque tétanisé et alors qu’il avait presque oublié que son ami était mort, il reprenait conscience de ce fait. Il se dirigea avec Lonny dans le coin pour enterrer l’hawaïen qui avait perdu toute trace de joie. De ses mains tremblantes, il creusait, le teint livide.

– Je suis désolé pour tout à l’heure, s’excusa-t-il subitement vers Lonny. J’ai… pété les plombs. J’aurais pas dû.

A présent, ils tenaient le corps et lorsqu’il fut mis dans le trou, V se mit à remettre la terre aussi vite que possible. Il ne voulait plus voir le visage de Josh, c’était trop dur à supporter. Une fois enterré et que les autres chargeaient les sacs, ils purent enfin les rejoindre. Plus loin il était de Josh, plus il se portait mieux. Silencieux, il suivait tout le monde, ignorant les regards sombres que leur lançaient les villageois. Il faisait de son mieux pour ne pas se mettre à côté de Redfly, ce dernier marchait tranquillement. Trop pour le salvadorien qui le dépassa avec colère. La montagne atteinte, Valentino se demandait si Ingrid allait bien. Elle devait être inquiète de ne recevoir aucune nouvelle de sa part…

– Dis ça à ta mule, elle nous ralentit, maugréa-t-il en dépassant Tino.

Son côté leader avait tendance à resurgir et il le faisait encore. Il avança et à vrai dire, cette « randonnée » lui permettait de se vider l’esprit. Il devait se fatiguer et éviter de penser à tout ce merdier. Ses jambes brûlaient, mais il continuait. Les paysages salvadoriens étaient magnifiques, mais de près c’était une autre histoire. Ils continuèrent donc la marche. La nuit n’était pas encore tombée, mais le froid se faisait déjà ressentir. Cependant, à force d’escalader la montagne, V était réchauffé. Essoufflé, il s’affala par terre. C’était un bon endroit pour camper, ici. Il se tourna vers Tino, évitant de regarder la mule qui parvenait pourtant à les suivre, avant de déclarer :

– On devrait se reposer. La mule va clamser si elle continue et nous aussi.

D’un geste brusque, il attrapa sa gourde pour la vider. Putain, il fallait trouver une rivière sinon ils allaient avoir trop soifs… V reprit son souffle, assis contre le tronc d’un arbre.

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Si seulement les choses pouvaient mieux tourner à présent. Mais c’était trop demander. Ils perdaient tous patience. Redfly le premier. Un coup de feu, un sursaut et Lonny fermait un instant ses paupières, comprenant parfaitement ce qu’il venait de se passer. Dans ses oreilles, la voix de Valentino s’énervait, mais ils ne pouvaient pas se permettre de s’entre tuer eux même. Alors il reprenait son arme en main, près à protéger Tino qui tentait d’apaiser les tensions. Le brun avait eu gain de cause après quelques échanges avec le chef de la tribu. Et avant de passer à la caisse, il ordonnait aux gars de charger les mules, tandis que Lonny lui, devrait aider V, pour l’enterrement de Josh. La respiration happé, l’américain se tournait vers le plus jeune de la bande. Tristement, ils échangeaient un regard avant que le fauconnier ne détourne son attention vers leur leader. Ce dernier lui tournait déjà le dos, parti avec les salvadoriens. Lonny regrettait vraiment d’être venu... Il tapotait l’épaule de son frère, puis il se dirigeait vers le corps inerte de Josh. En silence, il commençait à creuser un trou avec quelques outils emprunté aux salvadoriens, qui les regardaient faire de loin. « Je suis désolé pour tout à l’heure, J’ai… pété les plombs. J’aurais pas dû. » Lonny hochait la tête, négativement, tout en pelletant.

« T’excuse pas. Pas au près de moi en tout cas. On est tous sous tension. Et ton pote le sait. C’est moi qui suis désolé... Pour lui, et pour... Ce qui s’est passé dans le manoir. »

Il s’arrêtait un instant, reprenant sa respiration. Et fixant un instant le trou qu’ils creusaient, il finit par relever ses yeux bleus vers Valentino. Ce gamin avait pris cher depuis leur arrivé. Obligé de tuer son père, savoir sa belle-mère décédée, et maintenant Josh. Allait-il être capable de s’en remettre ? Lonny lui... Il avait beau faire comme si tout allait bien, au fond, c’était loin d’être le cas. Il avait tué quelqu’un, et il n’allait même pas payer pour ça... Il devrait être jugé, aller en prison. Au lieu de ça, il allait rentrer innocent, avec de l’argent plein les poches... A cette pensé, il relevait les yeux pour chercher son frère, au loin. Il chargeait les mules.

« J’espère qu’elle n’avait pas d’enfant. »

Murmurait-il tristement, en reprenant sa pelle et s’activant à terminer le trou. Non, si elle avait des gosses, ce serait encore pire... Tous les deux terminèrent donc solennellement, l’enterrement de Josh. Lonny lui laissait quelques minutes de pensés, avant qu’ils ne referment le trou. Puis ils rejoignaient la bande. Accompagnés de mules, ils reprenaient leur chemin. Ils marchèrent longtemps, sous la pluie, sous la chaleur, sur une piste qui grimpait. C’était fatiguant, mais perdu dans ses pensées, et ses remords, Lonny ne ressentait même plus la douleur physique. Ce n’est qu’en entendant V maugréer, qu’il relevait les yeux. Tino et le plus jeune semblaient avoir des comptes à régler. C’est d’ailleurs le second qui commençait à prendre des ordres. Surveillant la réaction du Policier de loin, Lonny prenait rapidement les devants, tirant sa mule vers Valentino pour se mettre entre les deux hommes.

« C’est parfait ici, j’ai mal aux pattes, et j’ai pas envie d’avoir un procès pour maltraitance animal. Ça ferait tâche sur mon cv pour le coup. »

Il attachait la mule comme il le pouvait, et s’asseyait par terre, près de Valentino, prêt à se reposer. Mais la trame de l’histoire, n’était pas du même avis. Alors que Redfly s’approchait d’eux, un coup de feu retenti. Les gars commencèrent à paniquer, et tous eurent au moins le bon réflexe de se planquer derrière des rochers. C’est là que Lonny réalisait qu’il avait été touché. Une brûlure au bras, la balle ne l’avait qu’éraflée, mais il s’en était fallut de peu. Passant ses doigts contre la plaie, il grognait en grimaçant, la douleur commençant à se faire sentir.

« Merde j’suis touché! »

Gueulait-il en chargeant son arme, le dos collé au rocher.

« Ils sont la haut! »

Hurlait la voix de Tino, non loin, lui aussi planqué, mais l’arme braquée que une silhouette perchée beaucoup plus haut dans la montagne. Lonny l’apercevait rapidement.

« J'crois que c'est moi qu’il vise! »

Lançait Redfly, qui effectivement, était le plus visé. Les coups de feu partaient sans arrêt dans sa direction.

« Lonny vient avec moi, faites diversion vous! »

Tino faisait signe à Lonny de le suivre, et tous les deux se glissaient à travers les rochers, pour escalader ladite montagne, afin de se rapprocher le plus discrètement possible des tireurs. Ils étaient deux. Séparés chacun de quelques mètres. Plus proche, Lonny les reconnaissait rapidement, et Tino aussi, certainement. C’était des habitants de la tribu qu’ils avaient dérangés. Sûrement des membres de la famille du gars qu’avait descendu Redfly. Ce qui expliquait le pourquoi ils en avaient après lui. Tino, d’un signe de la main, faisait comprendre à Lonny qu’il devait s’occuper du tireur de gauche, tandis que lui, prenait la droite. Le cœur battant, et la boule dans la gorge et la poitrine, Lonny se postait, répondant aux ordres du meneur. Non, il n’avait pas envie de faire ça. Caché, il visait le tireur, sans oser appuyer sur la gâchette. Il avait déjà une mort sur la conscience, pas deux... Et puis il y eu un coup de feu, et un second. Le premier venait du tireur de droite, le second, de Tino. Le tireur de droite tombait alors raide mort, d’une balle en pleine tête. Le tireur de gauche lui, s’empressait de viser Tino, maintenant à découvert. Sans réfléchir plus longtemps, comprenant très bien qu’à présent, c’était le tireur ou le policier, Lonny appuyait sur la gâchette. Le second et dernier tireur tombait à terre, sans vie. Lui, il restait immobile, dans la même position de tir, les mains tremblantes, la respirations forte et saccadée. C’est Tino qui vint vers lui, l’aidant à abaisser l’arme. Une main sur le fusil, le guatémaltèque le fixait avec insistance. L’air un peu désolé, oui, mais plus dur aussi.

« J'suis désolé. »

Il ouvrait la bouche pour rajouter quelque chose, mais ses yeux se posèrent sur le groupe en bas, qui accourait tous dans la même direction. Vers un corps inerte au sol. Celui de Redfly, il le devinait d’ici. La panique se lisant dans son regard, Tino poussait presque Lonny pour descendre à toute vitesse. Le fauconnier, encore sous le choc, lui emboitait le pas. Redfly était inerte, sur les rocher. Le dernier tir du tireur abattu par Tino, était arrivé en pleine tête de l’ancien militaire. Père de famille, et homme rangé. Il était venu ici pour offrir l’université à sa fille. Face à ça, s’en était trop pour Lonny. Arrachant sa casquette de sa tête, il la serrait entre ses doigts, alors que ses yeux rougissaient. Les larmes, de colère, s’échappaient de ses prunelles, alors qu’il respirait de plus en plus vite pour tenter de contrôler sa crise. Il était à bout.

« Tout ça pour du fric, putain! »

Crachait-il, en fixant Tino avec colère. Ce dernier évitait son regard, tombant à genoux devant la silhouette sans vie de son ancien camarade. Il était habitué à tout ça, le Tino. Il savait y faire face, contrairement à Lonny. Il fermait les yeux de son camarade, mais il ne versait même pas une larme. Il était touché, cela se voyait sur son visage. Il cachait juste ses émotions, mieux que personne, certainement. Lonny lui, il contrôlait plus rien. Jetant sa casquette à travers les rochers, il donnait un bon coup de pied dans une pierre qui valsait non loin du pilote, avant de s’affaler comme une merde contre un rocher. Repliant ses jambes vers son torse, il posait son front sur ses genoux, pour pouvoir pleurer sans être vu. Discrètement, retenant son souffle saccadé et fatigué. Il voulait rentrer chez lui, rien d’autre. Il voulait juste oublier tout ça, si encore, c’était possible...

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Son arme entre les mains, le blond visait les villageois en espérant de tout cœur ne pas devoir tirer. Mais un bruit retentit et un homme était à terre. Bordel, qu'est ce qui avait pris à Redfly de tirer alors que Tino essayait de faire ce qu'il pouvait sans qu'il n'y ait plus de morts. Cet enfer n'allait donc jamais finir. Les voilà maintenant à traîner des pauvres mules Heureusement, enfin si on peut dire ça que le flic a su apaiser la situation et s'est arranger avec le chef du village contre un beau paquet de fric. Les voilà maintenant parti du village et ce n'est pas plus mal vu les regards qu'ils avaient reçus, ce que Tobias comprenait totalement. A leur place, il ne sait pas ce qu'il aurait fait. Les voilà maintenant, occupés de grimper avec ces pauvres mules, le blond ne pétait plus un seul mot, tout ce dont il avait envie, était de rentrer chez lui. En plus de ça, ils savaient que son retour ne serait pas de tout repos vu qu'Amélia avait été menacée ! S'il n'était pas parti, elle ne serait pas dans cette putain de situation et par sa faute encore une fois.
Le chemin n'était réellement pas sur et si Tobias n'avait pas rattraper sa mule à temps, elle serait tombée. Pour certains, ce n'était qu'un animal sans importance mais depuis qu'il faisait ses heures de travaux d’intérêts généraux avec des animaux, il les considérait presque mieux que des êtres humains. Il souffla doucement et s'arrêta avec les autres pensant pouvoir enfin faire une petite pause.
Mais c'était trop beau. Des bruits de tirs se firent entendre et de suite il fût sur la défensive et attrapa à son tour son arme. Quand il entendit que Lonny était touché, son regard dévia de suite vers lui mais il souffla en voyant que ce n'était qu'une égratignure.
Il entendit ensuite Tino balancé l'endroit des tireurs. Il se bougea et alla se mettre derrière un roche pour essayer de protéger sa peau et celles des autres. Il avait beau tirer, il ne touchait personne, à croire qu'il visait dans le vide. Faut dire aussi que c'est Redfly qui était visé avec ce qu'il avait fait au village. Alors qu'il avait un mec dans le viseur, il n'eut pas le temps de tirer qu'il le vit s'écrouler. Haussant un sourcil, il se tourna et vit que c'était son frère qui venait de l'abattre ! Merde ... Lonny n'allait jamais se remettre d'avoir tuer deux personnes et ça même s'il était obligé. Mais la n'était pas encore le pire, Redfly était mort. Le mec était juste venu pour pouvoir envoyer ses gosses à l'université et ... Bordel ! Cet enfer n'allait donc jamais finir !
Tobias laissa les autres aller près du corps inerte de Redfly et de son côté se rendit auprès de son frère. Il s'assit à ses côtés et sans un seul mot passa son bras autour de lui. Il savait ce qu'il ressentait actuellement et il n'y avait aucun mot qui pourrait le réconforter. Il allait devoir vivre avec ça toute sa vie, il y aurait des jours avec et des jours sans. Tout en restant la, son regard se porta vers les autres.

- Encore combien de temps avant d'arriver à destination ?

On pourrait croire que Tobias se foutait des morts mais ce n'était pas du tout le cas ! C'est juste que s'il commençait à dire réellement ce qu'il pensait, ressentait depuis qu'ils avaient posé le pied sur le sol Salvadorien, il ne serait pas du tout sympathique et c'est peu de le dire. En ce moment, il voulait juste en terminer et ramener son frère en vie ...

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Les télétubies

« Encore combien de temps avant d'arriver à destination ? » La voix de Tobias résonnait légèrement dans sa tête, mais il n’avait aucune réaction. Il était resté là, à genoux face au corps inerte de son ami, mort bêtement ici. Qu’allait-il bien pouvoir dire à sa femme et à ses filles ? Qu’il était mort en héro ? Ça ne les consolerait pas. Pire encore, quand elles apprendront qu’il s’est sacrifié pour leur offrir plus de confort. Et le pire dans tout ça, c’est qu’ils ne pouvaient même pas rapatrier son corps. Embarqué avec un macabé dans un avion, avec de faux passeports, ouai, le bon plan.

« On va dormir ici, et on sera en ville demain. »

Avait-il simplement répondu à Tobias. Sans même se retourner, sans affronter le regard de quiconque ici. Il se relevait simplement, et tirait délicatement le corps sans vie de Redfly, vers un espace plus vert. D’un simple signe de tête, il faisait comprendre au pilote qu’il avait besoin d’un peu d’aide. Il préférait laisser les trois autres survivants tranquilles. Valentino et Lonny avaient besoin de digérer. Tobias serait probablement à la hauteur pour s’occuper d’eux. Alors en retrait, il creusait une petite tombe pour Redfly, aidé du mexicain qui ne disait rien.

« Je suis désolé pour votre ami, au village. »

Avait simplement murmuré le basané. Ce à quoi le pilote ne répliquait rien, se contentant d’hausser les épaules. Est-ce qu’il était très attaché à Josh, ou non, Tino ne le saurait probablement jamais. Une fois le corps de Redfly sous terre, ils revenaient doucement et en silence vers le groupe. Passant devant Lonny, il lui tapotait légèrement l’épaule, puis ils établissaient leur “camp” de nuit.

Au petit matin, ils reprenaient la route aux premiers rayons du soleil. Beaucoup plus silencieux. Les traits fatigués, le moral dans les chaussettes. Lonny semblait à mille lieux d’ici, et V n’était pas dans un meilleur état. Tino gardait un œil sur eux, bien qu’il ait pris les devants de la petite troupe. Une troupe bien amaigrie. Ils passèrent donc les montagnes, comme l’avait promis Tino. Une seule petite ville fut compliquée à traverser, parce qu’elle abritait encore des sbires du narcotrafiquants. Mais Tino parvint à éviter leurs yeux, en traînant ses camarades dans de petites rues parallèles. Ainsi, en fin de journée, ils atteignaient San Salvador, la capitale du pays. Là où l’attendait son agence. L’avocate qui gérait cette affaire en particulier, reçu aussitôt Tino pour un résumé des faits, invitant ses camarades à aller se doucher et se changer aux vestiaires pendant ce temps. Tino y passait rapidement après eux, afin que tous se retrouvent autour d’une table, afin de départager les gains de la mission. L’agence gardait une part non négligeable, mais les garçons avaient encore de quoi revenir, les poches pleines d’or. Mais tout en s’asseyant près du pilote, face aux deux frères, Tino écoutait les dires de son agence avant de se redresser, les coudes sur la table.

« Ma part, je veux qu’elle soit versée à la famille de Redfly. »

Lançait-il alors, rendant le papier que la femme de l’agence, lui avait donné pour que son argent lui soit versé.

« Pour les études de ses gosses. »

Il émit un petit soupir, puis adressant un dernier regard désolé à Valentino, il se relevait. Passant derrière le pilote, qui fut probablement l’un des plus courageux et endurcit de la mission, il posait amicalement sa main sur son épaule au passage. Puis il quittait la pièce. Arrivé dehors, mains dans les poches, il attendait sagement que ses camarades prennent leurs décisions et le rejoignent. Il avait en main, les passeports pour que tous puissent rentrer chez eux, en parfaits inconnus.

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Triple Frontier, version Salvador. (Tino, Valentino, Tobias & Lonny)