Cette journée avait mal commencé, le genre de journée où on se demande pourquoi on s’est levé ? Retrouver la brique de jus d’orange vide et plus de café, mon sang n’avait fait qu’un tour. Je venais à peine d’émerger que je sentais déjà la moutarde me monter au nez, j’avais finis par abandonner tout espoir de pouvoir boire un café dans cette maison. Ce qui me rendait potentiellement électrique. Trainant des pieds dans le couloir, je finis par me hisser au premier étage, d’un pas lourd, j’empruntais les quelques marches qui menaient au seconde étage. La maison était vide et les garçons étaient déjà partis avant que la tempête ne fasse rage. Une douche rapide, je finis par y passer une demi-heure tentant vainement de calmer ma mauvaise humeur qui avait prit le dessus. Une journée ne pouvait commencer sans café. Troquant l’eau chaude contre une serviette froide, passant la main sur le miroir embuée, je soufflais un instant. Un peu de poudre, et une couche de mascara plus tard. Je me dirigeai vers la chambre que j’occupais depuis quelques semaines maintenant. Ouvrant la penderie, je me dirigeai automatiquement vers les vêtements que je portais le plus souvent. Un jean de couleur bleu clair, un t-shirt simple noir en col V, je me coiffais rapidement, une pince dans les cheveux pour éviter d’avoir tout ça dans la figure.

Je me regardai rapidement dans le miroir, ça devrait faire l’affaire pour une journée de boulot. Je pris le sens inverse, descendre les escaliers, retourner à la cuisine pour avertir que j’irai faire des courses, vu qu’au final, il me semblait que c’était mon tour. Un crochet par le boulot me semblait obligatoire, une ou deux affaires en cours pour la forme. Je devrais peut-être penser à prendre des vacances. Les visites obligatoires, chez la psychologue du boulot, commençaient très sérieusement à me courir sur haricot. Et manque de pot, elle estimait que d’aller la voir, suite à mon expérience était primordiale, trois ans en infiltration à se faire passer pour quelqu’un d’autre il paraîtrait que ça puisse affecter quelqu’un. Enfilant une paire de bottines noires et une veste en cuir, parmi les nombreuses qui m’appartenaient.
Un rapide arrêt au stand café, pour espérer que cette journée puisse continuer d’une meilleure manière, qui se situait juste en face des bureaux. Une grande inspiration, mon gobelet de café en main, je regardais le building, avant de m’y engouffrer. Une heure plus tard, je me retrouvais à devoir déblatérer de mes sentiments et mes impressions. Cette dernière me fixait derrière les hublots qui lui servait de lunettes, a griffonner sur son calepin. Je ne comprendrais jamais qu’est ce qu’il y avait de tellement intéressant à noter, peut être qu’elle les ramenait chez elle et en faisait un autel. Le regard perdu, elle finit par me rappeler à l’ordre. Je tournais la tête pour la fixer un instant. Un petit sourire se dessinant sur mon visage, je m’excusais rapidement. Elle m’annonçait que le rendez-vous était enfin terminer, grand bien me fasse. Décroisant les jambes, je lui souris poliment avant de sortir le plus rapidement possible de ce bureau. Je finis par accéder au mien, enlevant rapidement la veste que j’avais gardé sur le dos tout le long de l’interview, un soupire de soulagement, je me jetai dans le fauteuil. Les dossiers devant moi me firent soupirer encore une fois à croire que c’était mon humeur de la journée. Je finis par ouvrir l’un deux, me penchant un peu plus dessus.

Deux heures plus tard, les coudes posés sur le bureau, toute cette paperasse me donnait mal à la tête. Il fallait faire des courses cela me changerait sûrement les idées ce qui en soit n’était pas une mauvaise alternative. J’attrapai la veste, pour l’enfiler. J’ouvris rapidement le tiroir pour en sortir mon arme, vieille habitude qui ne me quittait plus à présent. J’espérais juste pouvoir faire ça rapidement avant de retourner rapidement à mon occupation précédente. Me perdant rapidement dans les rayons, à la recherche de café, j’entendis un bruit qui m’était drôlement familier, un coup de feu puis des cris. Tous mes sens étaient en alerte, je finis par m’asseoir contre le rayon qui se trouvait derrière moi, caché de la vue des cambrioleurs. Tentant de compter le nombre d’assaillants premièrement, passant la tête dans l’allée principale, le plus discrètement possible. Je me remis à ma position initiale, levant les yeux au ciel. Il devait y avoir une vingtaine de personnes de présente en tout, mais je n’arrivais pas à identifier combien exactement.. Ils essayaient de tous se cacher tant bien que mal.

Prête à sauter sur le premier qui allait passer sa tête par le rayon, je m’accroupis comme une lionne sur une antilope, mon plan était si parfait d’abord le petit gros puis l’autre à côté et au final les deux qui pillaient la caisse, et qui avaient le dos tourné tout semblait s’enchaîner correctement comme une partition de piano. Accroupis je voulus me redresser, un geste brusque me fit redescendre immédiatement du film qui se déroulait dans ma tête, et il avait été coupé dans son élan, comme moi « Mais ça va pas ? C’est quoi votre problème ? Vous êtes suicidaire ou quoi ?! Ils sont nombreux et armés et vous êtes …. Et vous êtes toute seule. Faut trouver à se cacher et non pas foncer tête baisser. Le courage est intéressant quand il est analysé et réfléchit. » il se foutait de moi, c’est pas possible? Il me faisait la morale comme si j’avais quinze ans et que je venais de me prendre la pire gamelle de tous les temps. Ce mec me faisait la morale alors que j’avais autre chose à faire. « Qui vous dit que ce n’est pas réfléchi ? » Grincai-je entre mes dents, il ne me connaissait pas ce type et me parlait de courage comme on parle de légumes dans un marché. « Puis vous êtes qui vous, le samaritain de l’année ? » alors que je plantai mes yeux noisette dans les siens, on se retrouvait tout les deux face contre terre les mains sur la tête. Je détestais cette sensation d’infériorité. Je levais les yeux vers deux paires de chaussures qui faisaient des aller-retours dans l’artère principale du magasin. Mon cerveau bouillonnait déjà d’un nouveau plan, vu que le premier avait était évincé d’une manière un peu brusque. « Puis vous voudriez vous cacher ou derrière les boites de conserves? » Petit sourire en coin de la part, très légèrement moqueur soit dit en passant, je pris une légère inspiration. « Vous.. Vous restez là et moi.. je trouve une solution.. » Finis je par conclure, mais ce dernier ne semblait pas réellement convaincu par la dernière de mes propositions. Je pris mon téléphone, qui se trouvait dans ma poche, soufflant en levant à nouveau les yeux au ciel, et lui tendis « Appelez la police dites leur qu’il y a un hold-up, et quatre voir cinq assaillants.. »

« Dani, Pompier … le mois de Juillet sur le calendrier. » Arquant un sourcil, un air médusé sur le visage, il se foutait de moi ou quoi ? Je le regardai de haut en bas rapidement, avant de me résigner, un pompier manquait plus que ça, bon au final il allait peut-être me servir. Il avait peut-être raison et était plutôt canon, mais excessivement horripilant au final. « Vous emballez souvent les filles avec cette phrase non ? » Un petit rire moqueur s’échappait de ma bouche sans que je puisse le contrôler. « Joan, et je ne pose pas pour le calendrier. » Les présentations étaient ainsi faites, et ma décision de l’appeler juillet pour le reste de cette entrevue allait être définitive. Oubliant intentionnellement mon activité professionnelle, à la suite de ma réponse. Pensant passer relativement à côté de ce genre d’information pour le moment.

Ma réplique concernant le fait que nous devions probablement nous cacher derrière les boîtes de conserves le fit tiquer, dans une autre situation, je trouvais ça plutôt drôle ces petits piques de lancer, mais actuellement, il venait de réduire à néant mon plan de l’année, et cela m'énervait au plus haut point. « Non je pensais plutôt derrière les paquets de couches là-bas » le geste à la parole, il finit part me désigner d’un signe de tête la tête de gondole près de nous« ça amorti bien les balles et comme ça si j’pisses dans mon froc vous aurez de quoi me changer. » je ne pus m’empêcher de soupirer bruyamment, avant de nouveau lever les yeux au ciel. Secouant la tête à la négative. « ça serait bête pour le mois de Juillet ! Il risquerait de devoir vous remplacer..vos fans vont être déçues, d’apprendre ce qui vous est arrivé.. » ou sinon il aura encore plus de fans, et ça sera la folie à la caserne. Cette pensée me fit soupirer que quelqu’une se fasse tirer dessus était la pire chose qui puisse arriver, et il arrivait à faire de l’humour, quoi que je n’étais pas vraiment la mieux placée à lui balancer des piques.

« Vous pensez que ça me plaît cette situation ? ! Vous croyez que j’ai la trouille et que je préfère rester planquer ? Ce n’est pas le cas … moi aussi j’aimerais faire quelque chose mais … si jamais ils tirent et qu’ils blessent ou pire tuent quelqu’un. Il y a une bande de gamines un peu plus loin, je ne sais pas si elles tiendraient le choc et resteraient calmes si jamais il y avait d’autres coups de feux. » Moment d’hésitation, finalement, je haussai les épaules. Les assaillants semblaient assez calme, même beaucoup trop, ils devaient déjà avoir fait le coup plus d’une fois sans jamais avoir été arrêtés. Mon frère n’en croirait pas un mot quand j’allais lui raconter toute l’histoire même mes colocs. « Vous êtes excessivement horripilant, on vous l’a déjà dit non ? » Finis je par trancher, me redressant pour finalement être assise, les jambes relevés vers moi, la tête baissée. Voulant me mettre en action d’une minute à l’autre. La position face contre terre n'était pas géniale, surtout pour réussir à échafauder mon plan qui a la réflexion était bien plus farfelue que ce que j’imaginais.

« J’hallucine j'croyais que c'était impossible mais pourtant ... vous êtes encore plus chiante que ma mère. » joignant le geste à la parole il rattrapa à nouveau ma main, pour me faire de rasseoir, soufflant sur la mèche rebelle qui s’était mit en travers de ma figure, je croisai les bras sur ma poitrine. « Bon oki super woman, on fait quoi ? Si vous agissez moi aussi j’ai un rôle dans votre plan. Et c'est pas négociable ! » j’oscillai entre l’énervement et l’amusement de cette situation, j’avais le clown de l’année en face de moi. « Je suis sure que votre mère est une femme très bien! » petit clin d’œil à son attention, deux du groupe d’assaillants passèrent juste à côté de nous, baissant les yeux et me disant subitement que si je pouvais, je leur sauterais à la gorge directement, ces derniers finirent par passer leur chemin pour s’arrêter au niveau du groupe de gamines. Serrant les poings si forts que l'on pouvait déjà voir les jointures de mes poings devenir bleu à force de serrer, les observant pouffer de rire comme des otaries. Les gamines semblaient terrorisées, mon sang ne faisait qu’un tour, et j’allais faire payer ces idiots pour le moindre cheveux qu’ils allaient toucher. Une des jeunes filles se mit à pleurer, d’un geste de tête, je regardai Juillet un instant, prenant une grande inspiration.

« Sérieux ?!!! Vous êtes toujours dans votre période d’adolescence ou quoii ? Aussi têtue qu'une gosse et ... vous comptez vraiment y aller toute seule ? » me chuchota-t-il alors que les deux types finirent par laisser les filles tranquilles. MA PÉRIODE D’ADOLESCENCE ? Damn ce mec avait vraiment un souci. Et ma psy avait peut-être raison, je devrais faire du yoga ou une connerie dans le genre, ma gestion de la colère et du stress approchait du néant. « Merci bien du conseil mais c’est déjà fait. J’ai envoyé un texto à un ami et collègue il a déjà dû prévenir la police. Alors … on fait quoi maintenant … CHEF ? » Il finit par me rendre mon téléphone, j’haussais les épaules. « J’ai une idée.. » je marquai un temps d’arrêt. « Juillet va gentiment s’occuper des demoiselles en détresse, et moi je sais ce que je fais de mieux… j’improvise. » Grand sourire plaquée sur le visage, je finis par me saisir de mon téléphone, pour envoyer rapidement un message à mon meilleur ami, et lui dire de se bouger et de faire intervenir un groupe de police, illico presto. « Si vous m’attrapez encore une fois la main, je leur demande de vous tirer dessus ok ? » regard noir sur le visage, le brun semblait tout aussi têtu que ma personne. Et ce n’était absolument pas le bon moment pour qu’on se prenne la tête tout les deux. « Promis, je vous achèterai un calendrier si vous êtes sage, Juillet.. » minaudai-je tout en battant des cils prenant grand soin de le fixer longuement, peut être que ça marcherait au final les mecs sont tous les mêmes non ?