Lisa s’affairait dans la cuisine comme un vrai petit chef. Elle avait toujours eu un certain talent pour la gastronomie, bien loin d'un cinq étoiles, elle avait longtemps cuisiner pour toute la famille et personne ne s'en était jamais plaint après tout. Elle aurait presque pu se diriger vers cette filière, mais la jeune femme avait préféré se tourner vers la médecine, rendant son frère encore plus fier d'elle qu'il ne l'était déjà. Elle faisait attention au moindre détail, perfectionnait son plat, fouillait dans tous les placard de son frère. Ce soir elle ne cuisinait pas seulement pour Daryl et ses soeurs, elle avait invité un ami. William, un garçon qu'elle ne connaissait que très peu mais avec qui le courant était particulièrement bien passé. Elle l'avait invité à dîner, oubliant de mentionner qu'elle n'était pastout à fait chez elle.

Les soeurs Crane avaient décidées de faire une surprise à leur grand frère adoré, alors que le dit frère faisait tout son possible pour s'éloigner de tout le monde. Mais pouvait-il seulement leur en vouloir ? Elles n'étaient au courant de rien, et avait simplement voulu faire plaisir à leur aîné. Lui ne pouvait nier être heureux de pouvoir passer un peu de temps avec elles. Depuis quelques années, la fratrie ne se voyait que très peu. Lisa était à Harvard pour ses études et Violet parcourait le monde avec son sac et sa tente. Seule Nina restait dans les parages. Nevada City, elle ne quittait pas l'endroit, ne sachant véritablement quoi faire de sa vie. Petit boulot, petit appartement au dessus du garage de son père... Daryl se disait qu'elle avait encore le temps de se prendre en main et de voir autre chose.

Seule dans l'appartement, l'unique blonde de la famille vadrouillait entre cuisine et salle à manger. Son frère et ses cadettes étaient sorties, et elle avait également oublié de prévenir qu'elle avait invité quelqu'un.Mais Lizzie était spontanée, indépendante. Elle faisait les choses sur le tas sans se poser de questions, et mettait les gens sur le fait accomplis la plupart du temps. Elle savait pertinemment que Crane ne dirait pas un mot. Ou alors qu'il râlerait, qu'elle lui ferait les yeux doux et que ça passerait. Le garçon était bien trop fou de ses petites soeurs pour leur en vouloir, de vraies princesses. La sonnette de l'entrée sortait la blondinette de ses pensées et elle s'empressait déjà d'ouvrir, le sourire aux lèvres. "Salut Will ! Entre, je t'en pris !" Elle ouvrait grandement la porte, la refermant derrière le jeune homme avant de rejoindre la petite cuisine.

"Tu veux boire quelque chose ?" Elle sortait déjà un verre, attendant patiemment sa réponse avant de se remettre aux fourneaux. Elle pointait rapidement du doigt la table à manger déjà toute prête, animées de décorations de noël. Tout l'appartement avait été décoré par les trois soeurs qui trouvaient l'endroit beaucoup trop morne. Luke, le colocataire de Daryl s'était éclipsé pour voir sa famille, et Lisa se sentait, une fois encore, obligée de mettre quelqu'un sur le fait accompli. "Au fait, mes frangins vont pas tarder. On dîne en famille ce soir !" Elle souriait largement avant d'ajouter, comme pour le rassurer. "Tu verra, ils sont supers ! On est très proches tous les quatre."

A peine eut-elle le temps de finir sa phrase qu'elle entendait la porte s'ouvrir à l'autre bout de l'appartement, et quelques voix s'animées. "..Mais si ! Comment elle s'appelait déjà ?!" Daryl levait les yeux au ciel, refermant la porte derrière lui. "Alice." "Moi perso je l'appelais "pire erreur de ta vie", mais si tu te souviens de son prénom c'est bien." Le garçon éclatait de rire avant de poser ses clés sur le petit meuble. "T'exagère, elle était pas si mal." Violet haussait les épaules avant d'ajouter. "T'as perdu trois mois de ta vie." Alors que les deux soeurs entraient dans la cuisine. "Lizzie, tu devinera jamais ! Le frangin est monté dans une voiture. Un exploit !" Elle se stoppaient net devant l'invité surprise mais n'eurent pas le temps d'en placer une, que leur frère pointait déjà le bout de son nez. "Elles m'ont forcées, pour ma défense. Et je remonterait plus jamais dans ton cercueil !" Il ne prêtait pas attention autour de lui, avançant par automatisme jusqu'au frigo pour en sortir une bière, et se figeait en se retournant. Will... Lisa souriait, embrassant la joue de son frère alors que ce dernier était comme paralysé. "Les gars je vous présente mon ami William. Will, je te présente mes soeurs, Nina et Violet, et Daryl mon frère." Elle se tournait vers son frère, les paupières papillonnantes. "Je l'ai invité à dîner, j'espère que ça ne te dérange pas ?"



HJ : Daryl , Lisa, Nina, Violet


@William Wallace

Il était complètement figé sur place, incapable d'en placer une alors que son innocente petite soeur lui faisait les yeux doux. Elle avait totalement imposé la présence de ce qu'elle pensait être un inconnu, mais au fond elle se disait que, comme toujours, Daryl laisserait passer. Lui n'arrivait pas à décoller ses iris de William, incapable de remettre les pièces de puzzle dans le bon ordre, incapable de comprendre ce qu'il faisait ici. Incapable surtout de savoir comme se comporter en sa présence. Son coeur s'affolait déjà alors que Vee et Nina s'approchait du garçon, lançant en coeur un "Enchantée !" des plus cordial. "T'en fais pas, tu ne t'impose pas ! T'es le bienvenue à la maison. Pas vrai Daryl ?" Le garçon clignait des yeux plusieurs fois, revenant à la réalité, toujours aussi perdu. "E-Euh.. Oui. T'es le bienvenue. Pas de soucis." Je crois.  Il lançait un sourire des plus faux à l'aînée de ses soeurs. "Liz, je peux te parler ?"

Laissant les deux cadettes avec le brun, il s'éclipsait un instant avec sa soeur pour lui demander des comptes. Elle levait les yeux au ciel, prétextant qu'elle avait bien le droit d'inviter du monde. "Tu sais je suis une grande fille D, je pense pouvoir faire mes propres choix et mes propres invitations sans demander ta permission." Il jetait un coup d'oeil à la cuisine, discrètement. "T'es quand même chez moi, merde. Tu pourrais au moins me tenir au courant !" Il soupirait, hésitant à prévenir sa petite soeur qu'il connaissait le garçon. Mais une part de lui craignait qu'elle ne demande les circonstances de leur rencontre, et il n'aurait pas su lui répondre. " Tu sais quoi .. ? C'est pas grave, oublie. Mais putain préviens moi la prochaine fois !" Puis il rejoignait le reste de la fratrie alors que Lisa retournait aux fourneaux, lançant un clin d'oeil à son invité. Daryl récupérait sa bière pour en boire une gorgée et en sortait une autre du réfrigérateur pour la tendre à William. Il avait la gorge serrée et n'osait pas prononcer un mot, le regard planté dans le sien. "Et donc t'es remonté dans une voiture ? Waouh... C'est pas arrivé depuis, quoi ... ? 10 ans ?" Il avalait une gorgée de la bouteille avant de répondre. "13 ans. C'est la première et dernière fois. " Nina commençait déjà à se chamailler avec sa soeur alors qu'elle souhaitait à tout prix goûter à tout ce qui cuisait, tandis ce que Vee fondait littéralement dans les bras de son frère qui affichait le sourire le plus tendre qu'il n'ai jamais eu, la serrant contre lui. "C'est déjà un grand pas. Moi je suis fière de toi." Il embrassait son front avant d'ajouter. "Merci trésor."Nina râlait dans son coin avant de s’asseoir sur le plan de travail près de William. "Tu apprendra très vite qu'on est tous... Très naturels, dans cette famille." Vee secouait la tête. "C'est un autre mot pour dire qu'on est tous chiants. Bon courage pour ce soir, nous on a l'habitude."

"Dégagez de ma cuisine, tous ! On est beaucoup trop nombreux et je vais servir de toute manière." Les filles quittaient la pièce alors que Daryl se tournait vers William. "Je vais fumer... T'en veux une ?" Il tendait une cigarette, se rapprochant déjà de la fenêtre qui menait à l'escalier de secours. "C'est pas mon mec, c'est pas la peine de jouer à l'homme de la famille D." Il éclatait de rire, enjambant le rebord pour sortir et allumait sa cigarette. "Je lui propose juste une clope Liz, tu te détends." Il refermait la fenêtre derrière eux, laissant un instant de silence s'installer entre eux. Puis finalement, après avoir prit une bonne bouffée de sa cigarette et s'être appuyé sur la rambarde, observant la ville, il brisait ce silence. "C'est... Bizarre. Pas vrai ?" Il ne s'attendait pas à le voir de sitôt, encore moins dans de telles circonstances. "Donc... Ma soeur t'as invité...?" Il tentait désespéramment de remettre tout dans l'ordre, en vain. "J-Je suis content de te voir.... Je m'attendais juste...Pas à ça." Il posait finalement son regard sur le garçon, tirant une nouvelle taffe de sa clope avant de poursuivre le sourire aux lèvres. "Je suis désolé que tu sois coincé avec mes soeurs...T'es pas au bout de tes peines, elles son insupportables." Mais putain je les aimes.

HJ : Daryl , Lisa, Nina, Violet

@William Wallace

La ville semblait tellement calme d'ici. L'escaliers de secours, c'était tout con, mais c'était peut être l'endroit préféré du garçon. Il était dans sa bulle, loin de tout, loin de tout le monde. Loin de l'agitation, en hauteur, surplombant la ville. Tout semblait si calme, si paisible. Les filles ne fumaient pas, c'était plus facile pour Daryl de se réfugier là lorsqu'il avait besoin d'être seul. Il avait beau adoré ses sœurs plus que tout au monde, il avait parfois besoin de faire un break. Trois petites sœurs qui se chamailles toute la journée.... Il avait déjà donné, pendant trop longtemps. Et ce soir, il partageait son petit coin de tranquillité avec William. C'était son moyen de s'assurer que rien ni personne ne viendrait les déranger. Tout semblait tellement étrange. Il n'aurait pas pensé le revoir si rapidement. Lui qui était parti de chez lui en lui promettant ne plus le revoir avant un long moment, lui qui voulait prendre ses distances avec le monde entier.... Il se retrouvait en période de Noël à dîner avec ses soeurs et l"homme qu'il voulait écarter de sa vie. Ca partait d'un bon sentiment pourtant. Il voulait protéger tout ce beau monde, ne pas risquer qu'il leurs arrivent quelque chose. Mais le destin le ramenait toujours vers lui.

Il secouait doucement la tête, les yeux rivés sur la lumière de la ville. "Tu ne t'impose pas. C'est juste Lisa qui..." Fait chier. Il supprimait cette pensée de son crâne avant de reprendre. "Elle fait toujours ça. Elle agit, et après elle réfléchit." Il haussait les épaules, posant ses pupilles sur le garçon. "Pour ce que ça vaut... T'es le bienvenue." Il aurait aimé le savoir, il aurait aimé que l'invitation vienne de lui, il aurait aimé pouvoir préparer cette soirée. Que les choses se passent autrement. Il riait légèrement à sa remarque, rajoutant. "Tu nous trouve entouré ? Sache qu'il manque encore mon petit frère et mon père !" Il riait une nouvelle fois, hésitant. Puis lâchait finalement. "Mais t'es pas prêt de les rencontrer." Jules ne voulait pas le voir, et leur père était à Nevada City, incapable de prendre des nouvelles de ses enfants. Daryl n'a jamais eu une grande estime pour l'homme qui l'a élevé. Malgré toutes les révélations, il continuait tout de même à affirmer que c'était lui son père.

Il prenait une énième bouffée de sa cigarette, pouffant de rire, et reposait son attention sur le garçon en se redressant. "Oh que si ! Elles sont bien pire que moi, et elles sont en surnombre. On est foutus." Il calait la rembarde dans son dos, fixant ses soeurs à travers la fenêtre. Elles ne faisaient absolument pas attention à lui, trop occupées à fixer l'écran de téléphone de Nina pour une raison inconnue. Laissant le temps à Daryl de se poser des questions. Tout son être était attiré comme un aimant vers lui, mais il savait que les petites pouvaient tourner la tête à n'importe quel moment. Il recrachait sa fumée, fixant la fenêtre comme pour vérifier que personne ne prêtait attention à eux.  " J'ai beau m'éloigner de toi... Tu reviens toujours dans ma vie..." Irrémédiablement, et ce quoiqu'il fasse. William apparaissait, popait là où personne ne l'attendait. "Elle savent rien Will..."

Il posait ses iris sur le garçon, le regard attiré par ses lèvres qu'il avait d'ors et déjà envie d'embrasser. Il secouait la tête, baissant les yeux un instant. "Je les ai protégées de tout. Elles ne sont au courant de rien." Pour ses soeurs, il s'était simplement battu dans un bar sur un malentendu. C'était plus facile de mentir et de rester à leurs yeux le grand frère protecteur qu'elles aimaient tant.  "Pour les blessures, pour le deal, pour le casier judiciaire... Pour toi." Ses yeux revenaient sur les lèvres du garçon qu'il fixait. Sans s'en rendre compte, il se penchait déjà vers lui, vers ces lippes qui l'appelaient littéralement. Avant d'être interrompu par Violet qui frappait à la fenêtre et s'empressait d'ouvrir. "Lisa va péter un câble si aucun de vous deux ne vient manger." Daryl souriait, portant sa cigarette à sa bouche en lançant un "On arrive trésor." avant que Vee n'enjambe le rebord de la fenêtre pour les rejoindre et balance la dite cigarette par dessus la rembarde. "Tu fume beaucoup trop." Il ne pu s'empêcher de sourire, se rappelant ce même geste qu'il avait fait à Will lorsqu'ils s'étaient revus la première fois. "Il paraît que j'ai encore besoin de mon frère quelques années. Alors tu me fera le plaisir d'arrêter." Crane arquait un sourcil. "C'est pas moi qui suis censé donner des ordres ?" Violet rentrait à l'intérieur, adressant un dernier mot à son frère. "C'est toi qui dis que je suis ta copie conforme. Donc techniquement je peux le faire aussi ! Tardez pas trop !" Avant de refermer la fenêtre derrière elle.

Daryl se tournait vers Wallace, se reposant contre la rambarde. Il hésitait un instant, les joues presque empourprées, remerciant l’obscurité de l'empêcher de le voir dans cet état. Il se rapprochait au possible du jeune homme, se penchant vers lui. "Si ça ne tenait qu'à moi... Il n'y aurait que toi et moi." Il ne pu s'empêcher de rire à la pensée qui venait de traverser son esprit. "Hey... Pour quelqu'un qui voulait pas se poser, ni s'engager dans une relation... Je te présente ma famille quand même !" Mieux valait prendre ça à la dérision après tout.

Effectivement, ils étaient quittes tous les deux. Chacun avaient vu l'appartement de l'autre, dans un moment totalement inattendu, et s'était plus ou moins invité tout seul. Evidemment que Daryl ne lui en voulait pas. Peut être un peu à sa soeur, parce que ce n'était pas la première fois qu'elle lui faisait ce coup là. Mais en l’occurrence, comment pouvait-elle savoir ? Quel pourcentage de chances y'avait -il pour que William et Lisa sympathise et qu'elle l'invite chez elle. Chez son frère à vrai dire, mais... Il y'avait d'infimes possibilités pour que ça se produise, et pourtant, les voilà sur l'escaliers de secours à discuter alors qu'il avait tout fait pour s'éloigner de lui. Pourtant il était heureux d'être là. Heureux de l'avoir à nouveau près de lui. Il avait encore en tête le goût de ses lèvres, et la chaleur de ses bras. le souvenir de cette douche, de ces deux nuits passées dans les bras l'un de l'autre. Il ne pouvait s'empêcher de sourire, de rougir même, aux souvenirs de ces moments passés avec lui.

Il souriait d'avantage lorsque Will parlait de sa famille, secouant positivement la tête en prenant une taffe de sa cigarette. "Très proches. Ca a toujours été qu'elles et moi. On a perdu notre mère quand on étaient gosses... Et mon père... Disons simplement qu'il n'a jamais été très... Présent. C'était nous quatre, pendant des années, envers et contre tout." Au fil des ans, il était devenu bien plus qu'un grand frère pour elles. D'une certaine manière, il avait élevés ses petites soeurs, priant pour qu'elles ne deviennent pas comme lui. Et il ne pouvait qu"affirmer qu'il était très fier de chacune d'elles. "Elles sont géniales. Vraiment." Un léger sourire sur les lèvres, il fixait ses soeurs à l'intérieur de l'appartement. Leur fou rire - quel qu'en soit al raison - alimentait l'élargissement de ses lippes.

La phrase de William faisait écho en Daryl. Il reposait son attention sur le garçon, reprenant une mine plus sérieuse. "Je crois pas au hasard." Daryl provoque sa chance, ne croit pas aux rencontres hasardeuses. "Pour moi, tout arrive pour une raison." Sans s'en rendre compte, il se rapprochait de plus en plus du jeune homme, les yeux plongés dans les siens. "Il faut croire que t'es fais pour rester dans ma vie..." Au fond de lui, il espérait que le jeune homme n'en sortirait jamais. Violet les interrompait, jetant la cigarette de son frère par dessus la rembarde avant de s'engouffrer à l'intérieur. Crane ne pu réprimer un léger rire avant de reposer son attention sur Wallace. "Tu crois qu'elle tiens ça de qui ?" Il sourit d'avantage, se rapprochant du jeune homme. Il aurait aimé renvoyé tout le monde chez soi, profiter de cette soirée inespérée avec lui. Profiter vraiment, maintenant qu'il allait mieux, que ses blessures se résorbaient, que sa jambe le faisait moins souffrir.

Daryl haussait les épaules, ajoutant comiquement "Un mot de ta part et  je les vire, tu sais ?" Il riait légèrement, s'étirant avant de se rapprocher de la fenêtre. Il ne pu réprimer un sourire de plus au baiser que lui offrait William. Ce baiser avait clairement un goût de trop peu, et ses yeux fixait une nouvelles fois ses lèvres qu'il voulait de nouveau dévorer.  Il arquait un sourcil, prenant un faux air honoré avant d'ajouter. "Oh, tu voulais me présenter à tes parents ? Parce qu'on en est là ? Je suis touché !" Riant légèrement, il taquinait le garçon avec plaisir avant d'entrer dans l'appartement, enjambant le rebord de la fenêtre. Il arquait un sourcil, lançant une remarque assez forte pour que Lisa puisse l'entendre. "Tu dira pas ça demain, quand ton estomac te le fera payer !" Lisa lui lançait un regard noir, mais Crane n'en pensait pas un mot. Il prenait place à table, laissant une place vacante à côté de lui pour laisser William s'y asseoir.

Lisa servait le repas, se rasseyant à son tour, alors que les banalités fusaient dans tous les sens. Les filles se chamaillaient, riaient, et Daryl se sentait de nouveau revivre. Il avait l'impression de revivre dix ans en arrière, à Nevada City, quand tout le monde était à la même table. Le repas se passait mieux qu'il ne le pensait, il apprenait même à se détendre, montrant une nouvelle facette de sa personnalité. Bien plus tendre, plus joueur, plus rieur qu'à l'accoutumé. Le contact de ses soeurs faisait de lui un autre homme. Son sourire ne s'effaçait pas une seule seconde durant tout le repas alors qu'il aidait déjà la cadette à débarrasser la table. Il n'avait pu s'empêcher de dévorer l'invité surprise du regard durant toute la soirée, n'éveillant pourtant aucun soupçons. Comment en vouloir aux filles qui l'avaient toujours vus courir les femmes ? Comment pouvait-elles se rendre compte que leur frère n'était pas si hétéro qu'il le prétendait depuis toujours ?

"Au fait, Elena m'a demandé de te frapper parce que tu donne jamais de nouvelles et que tu lui manque." Il sentait son coeur louper un battement à l'entente de ce prénom. Elena, sa partenaire, sa meilleure amie et - accessoirement- sa femme... Il s'était bien gardé d'avouer à son entourage qu'il s'était marié à Las Vegas trois ans auparavant, et que sa femme était restée à Nevada City. Seules ses soeurs étaient au courant. Si au début la nouvelle les avaient perturbées, elles n'y prêtaient maintenant plus la moindre attention, s'amusant même de la situation. Il se raclait la gorge, le regard fuyant vers William dont il n'osait pas annoncer la nouvelle. Après tout, ça ne comptait pas pour lui, ce n'était pas comme s'il y'avait le moindre sentiments entre lui et cette femme, pas vrai ? "Si tu l'appelle pas elle va finir par venir te chercher elle même j'crois. Elle était vénère quand je l'ai vue." Nina riait légèrement, donnant un léger coup de coude à son frère tout en débarrassant la table. "Tu pourrais faire plus attention à ta f..." "Ouai ouai, je l'appellerais." Daryl s'empressait de la couper, se réfugiant dans la cuisine en coupant court à la conversation.

Finalement, les filles, épuisées, embrassaient tour à tour leur frère avant d'aller se coucher, tandis ce que -pour être certain que le garçon resterait- Daryl lui tendait une autre bière. La porte de leurs chambres fermées, Crane se laissait littéralement tombé sur le canapé en soupirant. "Elles m'épuisent..." Il riait légèrement, se décalant pour laisser de la place au jeune homme. "Ca va, t'as survécu à ce soir ?"

Il voyait bien la mine changeante du garçon à l'évocation de sa mère. Il souriait doucement, haussant les épaules comme pour le rassurer. "T'inquiète, ça fait treize ans maintenant." Il avait eu le temps, tout comme ses sœurs, d'en faire le deuil. L'accident en soi restait dans sa mémoire, parce qu'il était là, parce qu'il avait tout vu, tout ressentit. Parce qu'il y était resté, qu'il se sentait responsable de l'accident, responsable de sa mort. Il avait beaucoup de temps à accepter l'idée qu'il n'y était pour rien, qu'avec ou sans lui, sa mère aurait perdu le contrôle de la voiture et aurait fini au fond de l'océan. Il souriait plus largement à la remarque de William. "T'es pas objectif là !" Il riait légèrement, flatté de cette remarque. C'était ce qu'il aurait voulu être après tout; Un frère parfait. Être à la hauteur pour ses petites sœurs.

La discussion devenait plus légère et Daryl se faisait violence pour ne pas le prendre dans ses bras, pour ne pas l'embrasser. Les prunelles complètement absorbé par ces lèvres qui l'appelaient depuis leur premier regard. Mais Violet les interrompait, à son grand désespoir, lui donnant l'envie soudaine de virer les filles pour se retrouver seul avec Will. Ils rentraient finalement à l'intérieur, profitant d'un instant en famille. Daryl ne pouvait nier que ces moments là lui manquaient terriblement. C'était léger, c'était doux, c'était sa famille. Ils étaient tous éparpillés un peu partout et se voyaient de moins en moins. Et même s'il aurait aimé les prévenir, et leur dire de ne pas venir, de pas s'approcher de lui, que c'était trop dangereux... Au fond il se disait que de cette manière, il avait un coup d'avance. Qu'il pouvait les protéger, les surveiller de Snake qui menaçait comme une épée de Damoclès.

Les filles partaient se coucher, non sans embrasser leur frère au passage et saluer Wallace, alors que Daryl s'affalait sur le canapé aux côté du garçon, lui tendant une bière. Il riait à la question du jeune homme, calant sa tête contre le dossier en l'imitant. "Comme tu dis. Au bout de ma vie !" Il tournait légèrement la tête, posant son regard sur le jeune homme et ne pu s'empêcher de lui sourire. Le calme était revenu, il pouvait enfin profiter de l'avoir juste pour lui, sans mentir, sans faire semblant de ne pas le connaître. Sa phrase faisait écho, il n'avait pas tort, Daryl se rendait bien compte qu'il était différents avec elles. Il haussait les épaules, prenant une gorgée de sa bière avant de répondre. "Il y'a beaucoup de choses que tu ne sais pas sur moi..." Il n'était pas doué pour communiquer ou pour parler de lui. Alors il soupirait légèrement, avant de reprendre en riant. "Si t'as des question c'est le moment !" Il n'y avait meilleure occasion après tout.

Il hésitait un instant, fixant le couloir vide quelques secondes avant de reporter son attention sur William. Il connaissait cet appartement par coeur, reconnaissait le moindre bruit, savait parfaitement quelle latte du plancher grincerait, quel bruit ferait quelle porte... Alors il savait bien qu'il capterait si l'une des filles venait les déranger à l'improviste. Doucement il se rapprochait, posant presque machinalement ses lèvres contre les siennes. Ca lui paraissait presque normal maintenant, après ces deux nuits passées à ses côtés. Il détachait ses lippes des siennes, plongeant son regard dans le sien avant de murmurer. "J'ai envie de faire ça depuis que je suis rentré." Il lui souriait tendrement avant de se caler de nouveau contre le canapé, un peu de biais pour faire face au jeune homme, son coude contre le dossier et la tête y reposant. "Alors, des questions monsieur Wallace ?"

Enfin seuls. Il pouvait enfin profiter du temps qu'il avait avec William, sans faire semblant, sans risquer de se faire voir. Inutile de prétendre qu'il ne le connait pas après en, il pouvait se comporter avec lui comme il l'avait toujours fait. Mais Daryl se rendait compte que les deux jeunes hommes se connaissaient à peine au fond. Ils n'avaient pas prit le temps, ni l'un ni l'autre, d'apprendre à se connaître. Leur relation, quelle qu'en soit la nature, était hors du commun. Qui pourrait se vanter d'avoir vu débarquer chez lui la personne qui partage quelques unes de ses nuits, en sang et remplis d'hématomes après un passage à tabac par un gang quelconque ? Rien de tout ce qu'ils avaient vécus n'était normal, ça n'avait aucun sens, mais au fond, ça faisait bien rire Daryl. Lui qui n'aimait ni la routine ni la facilité, il était servit !

Il s'asseyait sur le canapé, invitait le jeune homme à faire de même et se permettait même de l'embrasser. Un geste devenu naturel à ses yeux, qui le rongeait de l'intérieur depuis la seconde où il l'avait vu chez lui. Un baiser presque libérateur tant la frustration était grande. Il se recalait sur le canapé, les yeux rivés sur William et avalait quelques gorgées de sa bière. "Vendu ! Une question chacun." Ils avaient toute la nuit pour apprendre à se connaître après tout. Crane réfléchissait déjà aux questions qu'il poserait au brun, mais Wallace se permettait de poser la première. Son cœur loupait un battement, et il sentait comme une vague de chaleur envahir la totalité de son corps. Il se raclait la gorge, se débarrassait de son pull pour ne laisser que son tee shirt blanc sur lui et reprit une longue gorgée de sa bouteille comme pour se donner du courage. Le regard rivés sur ce qu'il avait dans la main, jouant avec, il finit par répondre. "C'est une longue histoire... Tu veux la version courte ou la version longue ?" Il reposait son attention sur le jeune homme, un sourire nerveux au coin des lèvres. "Je sais que tu va vouloir la version longue, mais je t'assure que c'est très long. T'es pas au bout de tes peines !"

Il riait légèrement, soupirant en sachant pertinemment la réponse du garçon par avance. "Très bien... Souviens toi que c'est toi qui l'a voulu. Tu va en savoir plus que prévu sur moi...." Il riait d'avantage, se rendant compte qu'avec cette seule question, il devait répondre à un millier d'autre. Et donc expliquer la quasi totalité de sa vie au garçon. Ses yeux se reposèrent sur sa bouteille avec laquelle il jouait machinalement. Il fuyait le jeune homme du regard comme pour se donner un peu plus de courage. "Quand ma mère est morte, y'a treize ans, j'étais dans la voiture. Elle a perdu le contrôle, on a fini dans l'océan. Et aucun de nous n'a réussi à sortir." Il haussait doucement les épaules, la gorge serrée. "On est morts. Tous les deux." Lui, quelques minutes seulement, mais il avait encore le souvenir de la moindre sensation qui faisait frisonner tout son épiderme.

"La voiture derrière nous, c'était celle de mon oncle, 'fin le mari de ma tante. Il nous a vu tombés, il a plongé, il m'a repêcher. Et il m'a ranimé." Il lui avait sauvé la vie, et n'avait jamais pu le remercier assez pour ce qu'il avait fait pour lui. "Il a eu tellement peur pour moi qu'il m'a tout avoué. Tout ce qu'on me cachait depuis des années.... Que c'était lui, mon père." Il soupirait, secouait doucement la tête en buvant une gorgée de sa bière avant de reprendre. "J'ai gardé le secret pendant des années, parce qu'il me l'avait fait promettre. Mais j'étais très proche de son fils, Jules. On s'est toujours considéré comme des frères, et ... Un jour je lui ai tout dis. Je m'en voulais de lui mentir, de lui cacher qu'on était réellement des frères lui et moi." Il relevait le regard tristement vers son interlocuteur, hésitant à poursuivre tant il se sentait coupable. Soupirant une nouvelle fois, il passait une main derrière sa nuque. "On avait un peu picolé. Il n'a pas supporté la nouvelle, le fait de savoir que son père avait pu trahir sa mère. Il s'est barré, il a prit le volant.... Et il a eu un accident. Il a perdu un bras."

Daryl s'était toujours senti responsable de ce qui lui était arrivé. Autant que pour l'accident de sa mère. "J'ai essayé d'être là pour lui mais... Il a finit par... Se volatiliser." Crane se redressait, croisant les jambes en tailleur sur le canapé face à William. "C'est mon petit frère. Avant même de le savoir, c'était déjà mon frère.... J'ai passé huit ans à le chercher partout... Et je l'ai retrouvé ici, à New York." Jules était la seule raison de sa venue dans la grande pomme. Il n'en avait pas d'autres. Maintenant que les filles avaient fait leurs vies, maintenant qu'il avait enfin réussi à trouver son petit frère, il avait simplement sauter sur l'occasion. Il reprenait une gorgée de sa bière avant d'hausser les épaules. "La famille, c'est ce que j'ai de plus chère...." Envers et contre tout, il se battrait éternellement pour chacun d'entre eux.

Daryl se raclait la gorge, passant une main sur son visage avant de pouffer nerveusement de rire. "Je pète l'ambiance ! Aller à toi, qu'on passe à autre chose, ça me déprime." Il riait d'avantage, réfléchissant à une question. "Pourquoi ce métier ?"

Il avait tout balancé comme si c'était facile. Son discours était fluide, il se livrait à coeur ouvert pour probablement la première fois de sa vie. Très peu de gens savaient ce qui lui était arrivé. A lui, à sa mère, à Jules. Très peu savaient qui était son vrai père, ce qu'il avait sur le coeur. Il n'en parlait jamais. Refusait de monter dans une voiture à moins d'y être forcé, bien trop traumatiser par son accident. Refusait d'admettre que rien n'était réellement de sa faute. Que c'était l'histoire improbable d'un concours de circonstances affreuses qui l'avait amené à cette conclusion. Refusait d'admettre qu'il n'aurait rien pu arrêter même en le savant par avance. Parfois, la vie est cruelle, injuste. C'est tout.

Il n'en parlait jamais, parce que c'était trop dur pour Daryl d'affronter ces souvenirs encore une fois. Pourtant quand Will le lui demandait, ça coulait de sources. Il avait envie d'en discuter, de lui partager son histoire. Que Wallace le connaisse mieux, qu'ils apprennent tout deux qui est l'autre ce soir, sans tabous. il voyait bien au regard du jeune homme qu'il se sentait coupable d'avoir posé la question et acceptait volontiers son étreinte en souriant doucement, le serrant contre lui. "T'excuse pas. Tu pouvais pas le savoir Will..." Il l'embrassait à son tour, posant une main sur la sienne. "Et puis j'avais envie de te raconter tout ça... Ca fait parti de moi après tout." Qu'il le veuille ou non c'était lui, son histoire, son vécu. C'était grâce, ou à cause, de ça qu'il était devenu celui qu'il est aujourd'hui.

Puis à son tour, Daryl lui posait une question. Il avait besoin de comprendre comment le brun en était arrivé là, à devenir mannequin. Il l'écoutait sagement, buvant de temps à autre quelques gorgées de sa bière qui se terminait assez rapidement. Il posait la bouteille sur la table, ne quittant pas William des yeux, un petit sourire malgré lui aux coins des lèvres. "Finalement t'as trouvé ta voie grâce à lui. C'est plutôt cool. Si tu exclus la prise de tête avec ton père. je suppose que ça n'a pas dû être facile." Mais au moins il avait eu le courage de se tenir face à lui et de défendre ses envies, ses convictions. De faire ce qu'il avait voulu faire de sa vie.

Il se levait, rejoignant la cuisine, non sans rire à la question du garçon. En effet, plus léger, il ne s'attendait pas à ça. Crane récupérait deux autres bière et en tendait une à William avant de le rejoindre sur le canapé. Il haussait les épaules, décapsulant sa bouteille et buvait quelques gorgées. "Le rouge. Toutes les nuances m'ont toujours attiré, je sais pas pourquoi" Il plongeait son regard dans celui du jeune homme, réfléchissant un instant. "Ton film préféré ?"

L'ambiance était détendue, et Crane se sentait bien. Finalement, il se sentait mieux dès qu'il était en sa présence. William avait quelque chose de rassurant, quelque chose de spécial qui mettait Daryl en confiance. Il avait besoin de ce calme, de cette douceur. Il a besoin de ses bras, de sa naïveté, de sa légèreté. William est tout ce qu'il n'est pas et il ne peut nier l'impact qu'il a sur lui. Il passe du plus parfait des connard, du Roi de Nevada City, celui qu'on ne veut pas affronter, celui qu'on craint, à un homme tendre, détendu. Tout ce qu'il n'était pas avant de le connaître. Un changement radical qui ne s'opère qu'en sa présence et qu'il n'arrive pas à expliquer.

Il l'écoute sagement, les yeux rivés, fixé sur le jeune homme. Il n'arrive plus à détacher son regard de lui plus depuis la première fois qu'il l'a aperçu de toute manière. Il profite de l'instant, de ce moment de complicité où il apprend à connaître l'homme qui occupe la totalité de ses pensées depuis bien trop longtemps. Lui qui veut l'oublier, lui qui voudrait pouvoir le rejeter pour le protéger... Il ne peut s'y résoudre. Il se rend bien compte que malgré tous les efforts, Wallace revient toujours dans sa vie d'une manière ou d'une autre. Alors, contraint d'être en sa présence, il profite. Parce qu'il n'échangerait finalement sa place pour rien au monde.

Il hausse les épaules, posant le coude sur le dossier du canapé, la tête collée à sa main pour la soutenir. "Et t'aimerais faire quoi ? T'as une idée de ce que tu ferais si t'arrêtais ta carrière maintenant ?" Il prenait les devants, modifiant les règles en posant sa question bien avant la sienne. Remarquant son "erreur", il riait légèrement, buvant une gorgée avant de reprendre. "Ca passera mon tour... T'aura double question." Pour reprendre ce jeu en bon et due forme. Il le laisse expliquer son film favoris. Daryl s'empêche de rire, ne peut réprimer ce sourire qui naît sur le coin des lèvres alors qu'il secoue la tête. "Pourquoi est-ce que je ne suis même pas étonné ?" Ca lui ressemble, il aurait pu parier gros sur ce choix de film après tout. Il le connait très peu, certes, mais sur ça, il aurait pu mettre sa main à couper.

Le nez dans sa bouteille, il détache ses pupilles un instant du garçon. Daryl manque de s’étouffer en entendant le prénom d'Elena. Il se racle la gorge, essuie d'un revers de la main les quelques gouttes de bières qu'il avait renversé, et fuit le jeune homme du regard. "Euh... C'est une amie..." Il hésite un instant. Il s'était promis d'être franc, mais il appréhende la réaction du garçon. Comment lui expliquer la relation qu'il entretiens avec Elena ? Comment lui expliquer la possessivité de la jeune femme ? Cet amour qui n'en est pas un ? Ce couple qui est, mais n'existe pas vraiment ? Ce mariage totalement burlesque et qui n'a aucun sens pour l'un comme l'autre ? Comment lui expliquer qu'il est à elle, mais qu'il ne l'aime pas. Pas plus qu'elle ne l'aime, d'ailleurs, et pourtant, elle est sa Reine. Une relation qu'il n'a jamais expliqué, plus fort que de l'amitié, mais qui n'a rien à voir avec l'amour comme on l'entend.

"C'est ma meilleure amie, à vrai dire. Ma partenaire... " Il reposait ses yeux sur le garçon, se rendant compte que ce dernier mot pouvait prêter à confusion. Il butait sur les mots, et savait bien que Will remarquerait ses mensonges. Définitivement, il ne sait pas lui mentir. "Enfin disons qu'on bossait ensemble." Il haussait les épaules. "C-C'est juste un amie." Se replongeant dans son breuvage comme pour se donner du courage, il repensait aux foudres de la jeune femme si elle venait à atterrir à New York. "Les filles l'aiment beaucoup. On se connait depuis quinze ans." Il reposait son attention sur lui, craintif de sa réaction avant de reprendre. "Tu peux reposer une question, du coup..." Qu'on passe vite à autre chose pour éviter de parler du mariage....

Il l'écoute attentivement, le sourire aux lèvres, buvant la moindre de ses paroles. "T'as de la chance, vraiment. J'adorerais voyager. Faire comme Violet, prendre mon sac et partir là où le vent me mène. Ou comme toi, être payé pour ça ..." Il admirait sa soeur pour son pari risqué mais réussi. Elle était partie seule, du haut de ses dix neuf ans, avec un sac à dos et une bonne dose de bonne humeur. Trouvant toujours où dormir, quoi manger. Travaillant ici et là et découvrant le monde qui est à ses pieds. C'était une crainte pour Daryl lorsqu'il l'avait vu partir, mais finalement, depuis plus d'un an, il ne pouvait nier que la jeune femme se débrouillait comme une chef. "Reprendre tes études ? Tu ferais quoi ?" Il avait du mal à imaginer le garçon dans autre chose que son métier actuel. Taquin, il ajoute. "Après, si tu veux bosser, je cherche quelqu'un pour le garage !" Il riait légèrement, imaginant déjà William essayant de réparer l'une des voitures qui trônait juste en bas de l'immeuble, dans son garage.

Puis Elena vint sur le tapis, déstabilisant complètement Crane. Elle avait ce don, Elena, même loin de lui. Il était totalement à sa merci, totalement à elle, même à des milliers de kilomètres de lui. Tu me fais chier jusque là Morgan. Alors il bafouillait, tentait d'expliquer à Will sans trop en dire ce qu'elle représentait pour lui. Mais il mentait mal, très mal, trop mal. Fuyant du regard le brun à ses côtés pour tenter de cacher au mieux ce mariage complètement absurde qui datait déjà de trois ans. Cette femme qu'il adorait plus que tout, mais qui pouvait être la pire des garces et des hystériques par moment. Comme la plus douce et la plus angélique.... Un instant, il la voyait là, dans la pièce, à hurler parce qu'il était beaucoup trop proche de Wallace, et que personne ne pouvait le toucher de la sorte. Rien que l'image de son énervement le faisait sourire. Il avait un problème avec ça, Crane, il adorait la voir s'énerver.

"On peut dire ça..." C'était un euphémisme de dire qu'elle faisait partie de son côté sombre. Il haussait les épaules, se dévoilant un peu plus. "Je la connais depuis mes treize ans. On a grandis ensemble. On a tout fait ensemble. Alors tu te doute bien que quand je me suis tourné vers... Le business... Elle m'a suivit." Il souriait doucement, se rappelant de toutes ces années passées à ses côtés, le regard rivé sur la bouteille, les souvenirs pleins la tête. "Elle ne recule devant rien, jamais. Une battante... Une sacrée chieuse aussi !" Il riait légèrement, prenant une gorgée de son breuvage.  Il l'aimait cette femme. Pas comme on peut l'imaginer, il n'en était pas amoureux. Mais dans sa voix, on sentait toute la tendresse qu'il avait à son égard. "On a monté un véritable empire là bas. Le Roi et la Reine de Nevada City...." Il soupirait, secouant doucement la tête avant de reposer ses yeux sur le garçon à ses mots. Jaloux... C'est vrai, après tout, que c'était bien sa crainte. Plus le temps passait, plus il se rendait compte à quel point William prenait de la place et de l'importance dans sa vie. Il le fixait, silencieux, jouant nerveusement avec sa bière entre les mains. Il aurait presque voulu lâcher la bombe. lui dire "Je suis marié, et elle ne me laissera jamais réellement faire ma vie." Mais c'était beaucoup trop. Beaucoup trop dur surtout de l'avouer.

Et il n'eut pas eu le temps, puisque le brun reprit la parole avec une question qui le déroutait. Des milliards de réponses dans la tête, mais aucune ne voulait sortir. Il se sentait nerveux, gêné, peut être pour la première fois de sa vie. Il ne savait pas comment l'exprimer, comment expliquer ce qu'il ressentait. Alors il détournait le regard, de nouveau rivé sur cette bouteille en verre qui se vidait bien trop vite à son goût. Daryl haussait les épaules avant de répondre presque faiblement; "Tu fais ressortir le meilleur en moi..." Il se sentait idiot, ça semblait bien trop cul cul à son goût, et il ne pu réprimer un rire , calant son dos contre le dossier du canapé. "J'ai l'impression d'être dans un de tes films niais là !" Il riait d'avantage, reposant son regard sur le garçon, sa main trouvant machinalement la sienne pour la serrer doucement, comme pour lui signifier que malgré sa plaisanterie, il était sincère. "Et toi ... Pourquoi moi ? Je suis le connard de service, le mec pas fréquentable... "

Crane avait émit son désir d'un jour voyager. ? Peut être pas de façon aussi peu organisée que sa petite soeur, mais voir le monde. Peut être revoir la France, savoir d'où il vient, d'où sa mère vient surtout. C'était le désir premier de Violet, c'était ce qui l'avait poussé à partir la première fois. Et puis Will lui proposait un plan fou; Partir avec lui. Daryl se figeait un instant, la proposition l'ayant pris au dépourvu. Est-ce que c'était lui, ou est ce que les choses commençaient à s'accélérer entre eux sans qu'il ne s'en rende compte ? "J-Je euh..." Ne sais plus quoi dire, là tout de suite. Il hésitait un instant, le cœur loupant un battement comme si le garçon venait de lui proposer de partager un appartement. "Ouai, pourquoi pas... Enfin faut voir. Avec le taf et... Tout ce qui a autour." Pour ne pas dire le deal, Snake et tout le bordel qu'elle engendre. Il bafouillait, se réfugiait rapidement dans l'alcool qu'il ingurgitait rapidement pour finir sa bouteille et la poser avec les autres.

Puis il changeait volontiers de sujet, se raccrochant à l'avenir de Wallace comme une bouée de sauvetage. Pourtant il n'avait rien proposé de dingue, c'était même une proposition qui attirait fortement Daryl. Mais il y voyait "un voyage en amoureux", et ça le terrifiait. "En droit ? L'art je veux bien, ça te correspond bien... Mais le droit ... ?" Il l'imaginait très mal dans ce domaine sans trouver de réelles raison à cela. Il avait simplement beaucoup de mal à se projeter, à le projeter lui surtout. Et Elena, encore et toujours, venait perturber ce qu'il y'avait de mieux dans sa vie. Jusqu'au moindre moment de complicité et de tendresse qu'il avait envers quelqu'un d'autre. Il grimaçait en entendant la remarque du garçon. Ensemble. "Ouai...Mais nan. Elle est pire que moi, en tout point..." C'est aussi ce caractère qu'il aimait autant qu'il détestait après tout. Mais il ne pouvait nier qu'elle avait toujours eu moins de limites que lui, toujours plus de caractère. "Par pitié, si par malheur tu la rencontre un jour, ne lui dit pas ça..." Parce qu'elle sera d'accord avec toi et que je vais en chier.

Il riait légèrement, nerveusement presque, en imaginant Morgan et Wallace dans la même pièce, avec lui. Deux mondes totalement opposés, bien trop proche de Crane pour s'apprécier. Elena bien trop nerveuse et sanguine pour ne pas lui sauter à la gorge et Daryl prit entre deux feux. l'horreur absolue. La situation à éviter à tout prix... Et puis il se calait contre le canapé, tentant tant bien que mal - à sa manière - d'exprimer ce qu'il ressentait alors que William se calait contre lui. Daryl passait son bras autour de lui, le serrant un peu contre lui, caressant son épaule machinalement, les yeux dans le vague. Il ne pu s'empêcher de sourire en entendant la réponse du brun. Même s'il peinait à comprendre les raisons, il était heureux de savoir qu'il intéressait William tout autant que lui. Il restait silencieux, refusant de briser ce moment alors que le jeune homme lui posait une énième question. "Ca se mange ? Bah voilà. J'aime manger." Il riait avant d'ajouter. "J'adore ça, sous toutes les formes possible et imaginable !" Souriant d'avantage avant de laisser un léger silence planer entre eux. Il calait sa tête contre la sienne, le regard sur la fenêtre qui donnait sur la ville. Il était simplement bien, là, dans ses bras. Mais cette idée de voyage, cette panique qu'il avait eu, ce battement de coeur qui avait décidé de s'abonner absent le faisait réfléchir. C'était à son tour de poser une question, non ? Hésitant, balbutiant, il murmurait finalement. "...On fait quoi...? "Nous" ?" Une question qui semblait vague mais qui donnait pourtant tout son sens. Au fond, qu'ne était-il de leur relation ?

Il panique, bafouille un instant comme si la demande du garçon avait été plus que solennelle. Pourtant il n'y a rien là dedans de bien extraordinaire, c'était même une occasion en or. Une occasion de voyager, mais aussi de le connaître un peu mieux. De pouvoir profiter d'un peu plus de temps à ses côtés sans se soucier du reste du monde. Là bas, personne ne les connaîtrait, alors qu'importe qu'il se montre tendre, doux, à ses côtés. Personne ne le saurait jamais réellement. là bas, ils s'en foutraient en tout cas. Une occasion de savoir si cette relation à un sens, peu importe où ça les menaient. Si elle valait le coup de se poser tant de question, de se faire autant violence. Si elle valait la peine de plonger un peu plus à l'intérieur. Il ne peut réprimer un rire lorsque William réagit à ses cafouillages. C'est vrai que de son point de vue, ça devait être bien ridicule. "Ouai j'sais... Je m'y attendais pas c'est tout." Il lui donnait un léger coup d'épaule avant d'ajouter. "Te moque pas toi !"

Puis le sujet dérivait, leur laissant le temps d'approfondir le sujet Elena. Le seul sujet qu'il ne voulait absolument pas aborder. le seul sujet où il ne pouvait pas lui dire l'entière vérité. C'était bien trop compliqué à expliquer, et il craignait fortement la réaction du garçon. Tout se passait si bien, il n'avait aucune envie de tout gâcher en la ramenant sur le tapis. Alors il évitait le sujet, mettait un point d'honneur à ce que les grandes lignes soient floutées. Il ne mentait pour autant, il lui cachait simplement la plus grosse partie de leur relation. Et il sourit à sa remarque. "Fais gaffe, elle en serait capable..." Torturer quelqu'un d'autre, ça ne l'étonnerait même pas. Parfois Elena dépassait les bornes, arrêtée à temps par un Daryl paradoxalement bien plus calme qu'elle. Parfois c'est lui qui abusait, comme lorsqu'il commençait à frapper sans savoir s'arrêter, et qu'elle s'interposait avant qu'il ne tue quelqu'un. "M'enfin... Tu peux lui dire ce que tu veux, je lui dis tout en face. Quitte à m'en prendre une !" Il riait légèrement, secouant doucement la tête.

Et rapidement, Daryl faisait rire le jeune homme sur sa vision de la nourriture. Un véritable ventre sur pattes ce Crane. Tant que ça se mangeait, il avalait absolument tout, et surtout s'il s'agissait de chocolat. Acquiesçant en riant à la réponse de Wallace, il se levait doucement et se tournait vers lui. "Une dernière bière ?" Il n'attendit pas vraiment sa réponse, déjà dans la cuisine pour revenir en lui tendant l'une des bouteilles. Il n'avait pas envie d'être bourré, juste de boire encore un peu plus en sa compagnie. Et il se posait contre lui, le serrant dans ses bras comme si la situation était des plus normale. Daryl, il se sentait bien dans ses bras, contre lui. Au fond, il n'avait pas besoin de plus que ça. Mais la question lui trottait dans la tête, alors innocemment, timidement presque, il osait demandé ce qu'il en était d'eux. Ca le travaillait, de ne pas réussir à poser de mots sur cette relation, de ne pas savoir ce qu'il se passait réellement entre eux. La question lui revenait alors qu'il fixait toujours la fenêtre, buvant quelques gorgées, puis haussait les épaules. "J'sais pas..." Il pensait qu'avec le temps, il saurait ce qu'il voudrait. Que les choses deviendraient plus claires. Du bout des doigts, il caressait l'épaule de William sans dériver son regard de l'horizon. "Je veux pas que tu quitte ma vie non plus... Mais je suis pas vraiment la personne la plus fréquentable du monde..." Il osait finalement reposer ses prunelles sur le brun, d'un regard des plus tendres. "Je veux pas te mettre en danger... C'est le bordel dans ma vie, tu sais ? Mais j'ai aucune envie de te voir partir."

Il soupirait, se dégageant doucement de son étreinte pour poser sa bouteille sur la table basse, se redresser et replonger son regard dans le sien. "Ce serait égoïste de te garder auprès de moi en sachant tous les risques..." Il ne pouvait s'empêcher de penser à ces menaces que sa patronne avait faites envers ses soeurs, envers les gens qu'il aimait. Tout ce qu'elle lui avait fait, aussi, lui rappelant qu'elle était capable du pire. "Mais si t'es conscient de ça et si... Enfin si c'est ce que tu veux... Je pourrais difficilement t'en empêcher. Même si j'en avais envie. Et c'est pas le cas..." Il s'embrouillait dans son discours, conscient que le sentimental n'était clairement pas son fort, accélérant son discours en lançant tout ce qu'il avait en tête avant de pouffer de rire. "Tu sais, faut m'arrêter quand je commence à raconter de la merde comme ça !" Il riait d'avantage avant de se rapprocher du jeune homme, passant une main sur sa joue, un léger sourire aux coins des lèvres. "Je crois que t'as raison. Je crois qu'on devrais juste... Profiter, et attendre de voir ce que ça donne ... ?" Il déposait doucement ses lèvres contre les siennes, fermant les yeux un instant avant de caresser sa joue, et de décoller ses lippes de quelques millimètres. "En attendant... Je veux que tu reste.. Dans ma vie, et ce soir... Cette nuit." Il reculait son visage, juste de quoi pouvoir fixer ses prunelles sur les siennes avant de poursuivre. "Je me débrouillerais pour les filles... N'y pense pas, juste... Reste."

Daryl pouffait de rire, secouant doucement la tête. "Ce serait triste, en effet. Et elle s'en voudrait, et probablement qu'elle se ferait pardonner la seconde d'après. Et que je lancerais une autre remarque pour m'en rependre une...." Il levait les yeux au ciel. Leur relation avait toujours été ainsi. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où ça n'avait pas été conflictuel entre eux, mais il aimait ça. Il aimait cette relation si particulière qu'ils avaient. Ces disputes, ces chamailleries, ces taquineries, qui faisait souvent enrager Elena.... Mais qui souvent se terminait en réconciliation sur l'oreiller. Il riait légèrement, avant d'ajouter. "Sincèrement, elle me toucherait pas. A part peut être l'épaule. Elle me défonce toujours l'épaule, mais ça s'arrête là. Elle tient beaucoup trop à mon joli minois !" Secouant la tête une nouvelle fois, il désignait son visage de la main avant d'éclater de rire.

Puis la discussion devint soudain plus sérieuse. Daryl avait besoin de savoir où ils allaient, ou lui mettait les pieds avant d'aller plus loin. Il n'avait aucun mot à mettre sur ce début de relation, sur ce quelque chose qu'ils construisaient petit à petit ensemble. Il souriait largement au garçon, caressant sa joue à ses dires. Il haussait doucement les épaules avant de répondre. "De toute façon t'es trop dans la mienne." Depuis la piscine, depuis ce tout premier baiser échangé sous un clair de lune. Digne d'une comédie romantique, comme un de ces films que matait William. "Je me doute bien que même en le voulant très fort, j'en chierais pour te sortir de ma vie." Il éclatait de rire, passant un main derrière la nuque du jeune homme, caressant cette dernière. "De toute manière, je veux pas que tu sorte de ma vie... Quoique j'ai pu en dire auparavant..."

Ils étaient loin de leur premières discussions, de ce poings qui était parti tout seul, de ces insultes et mots lancés à contre cœur. Loin de tous ces "je ne suis pas comme toi" et compagnie qu'il s'était permis de lui lancer en pleine figure. Il n'en pensait plus un mot, pas le moindre. Loin pourtant d'assumer complètement cette attirance, il voulait simplement profiter de ces bras qui le rendait... Heureux. Profiter de tous ces instants, profiter de ce "lui" qu'il découvrait en sa présence. Parce que Will le rendait meilleur, faisait ressortir une facette de lui qu'il ne montrait jamais.

Il lui proposait de rester, sachant pertinemment qu'il devrait composer avec ses soeurs au petit matin. Mais pour le moment, il n'y pensait pas un instant, bien trop impatient de partager une fois encore sa nuit avec le garçon. Il le serrait contre lui, passant une main dans ses cheveux en lâchant un léger rire. "Je suis au courant, oui !" Il secouait la tête levant les yeux au ciel avant de reprendre. "Je suis même conscient de prendre mon petit dej avec toi demain !" Il restait figé un instant par sa remarque, arquant un sourcil avant d'éclater de rire. "C'est tout ce qui te choque ?! Mais si ce n'est que ça j'ai pleins de fringues moi j'te signale !" Il se levait, déposant sa bière sur la table basse avant de prendre celle de Will de ses mains pour en faire de même. "Tu m'épuise parfois !" Serrant la main du brun dans la sienne, il l'incitait à se lever, traversant le couloir sans lâcher sa main pour rejoindre sa chambre.

Un endroit où personne ne mettait les pieds, puisque Daryl avait l'habitude de partir avant le lever du soleil, et que chez lui... Il ne pouvait pas le faire. Il refermait la porte derrière eux, lâchant la main du jeune homme pour rejoindre sa penderie, non sans envoyer valser son propre tee shirt à l'autre bout de la pièce, machinalement. Il ne dormait quasiment pas vêtu, et prenait l'habitude d'envoyer ses affaires au sol en entrant dans sa chambre, par réflexe. Ne restait que son jean, rescapé, avant qu'il n'atteigne son armoire. Il fouillait dans ses affaires étonnement bien rangées, et en sortait un tee shirt à lui, le tendant à Wallace. "Ca t'ira ?"

Crane se pince les lèvres, sachant pertinemment que Wallace à raison. Il avait dû comprendre dès les premiers instants qu'il n'en pensait pas un mot. Parce qu'il cherchait la moindre excuse pour revenir à ses côtés, balayant le moindre obstacles qui se présentait entre eux. Envoyant valser la moindre personne qui se tenait devant lui, piquant des crises de jalousie, tentant d'éveiller la sienne. Le jeu du chat et de la souris, en beaucoup plus ridicule, amusant finalement le garçon. "Moi je revenais ? C'est toi qui venais me chercher !" Il taquine le garçon, mais ne garde pas son sérieux bien longtemps, parce qu'il sait qu'il à tort. Il sait qu'il a provoqué ces crises, ces pics lancés tout le long de cette soirée où ils avaient finalement dormis ensemble. Mais dans une dernière taquinerie, il lance quand même. "Tu veux qu'on appelle cette brune, merde comment elle s'appelait... Nikkie ! Tu veux que j'appelle Nikkie pour qu'elle tranche ? Savoir qui a cherché l'autre en premier ?" Cette fille qu'il avait envoyé bouler et qu'il n'avait plus revu, pour pouvoir passer la nuit avec le brun se tenant devant lui.

Il lui lance une dernière vanne, réveillant cette moue qui ne fait qu'alimenter le rire de Daryl qui secoue la tête. "Tu sais qu'elles s'en fichent ? Mes soeurs ne jugent personne, et d'après ce que j'ai vu, elles t'aiment déjà. Soit sans crainte, tu ne baissera pas dans leurs estimes pour une tenue !" Il riait d'avantage, se levant finalement pour rejoindre sa chambre, sa main serrant celle de William de peur qu'il ne s'échappe. Il n'avait aucune envie de le laisser partir, aucune envie de le laisser rentrer chez lui seul. Il composerait plus tard, il trouvera une excuse, peu lui importait, mais cette nuit, il voulait être dans ses bras. Quitte à avoir prit un risque en étant chez Daryl, autant en profiter et y rester, non ?

Il lui tendait un tee shirt que William s'empressait de mettre, alors que Crane le laissait faire, croisant les bras. Il ne dit pourtant pas un mot, le laissant s'approcher de lui et lui sortir une phrase emplie d'innocence qui fit s'étirer un sourire sur les lèvres de Daryl. Il passait ses bras autour de lui, répondant à ce baiser avant de prendre une mine faussement sérieuse. "Je suis pas sûr que t'ai compris...." Crane passait doucement ses mains de son dos à son torse, remontant le tee shirt que William venait d'enfiler jusqu'à l'enlever. "Ca... C'est pour demain." Il le jetait à l'autre bout de la pièce sans état d'âme, sans quitter des yeux les pupilles du jeune homme. Son propre regard avait changé, animé d'un feu qu'il n'avait jamais eu à son égard auparavant. "Et ça, c'est pour maintenant..." Sans lui laisser le temps de répondre il plaquait ses lèvres contre les siennes, l'embrassant aussi passionnément que fougueusement. S'il n'avait pas les mots pour exprimer ce que lui avait en tête, il était certain qu'avec ce baiser le garçon comprendrait aisément où il voulait en venir.