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Faut que je te parle.

Cinq mots qui décrivaient totalement mon état d’esprit actuel, sortant d’une discussion - dispute, vu que cela avait toujours était notre manière de nous expliquer ensemble  - avec Ezra. Tremblante, j’avais sorti mon téléphone pour envoyer ces cinq mots, ce simple message à Tino. J’oscillais entre rage, incompréhension et envie de tout casser. Le côté le plus sombre de ma personne ressortant, ce côté que je n’aimais absolument pas ressortir. Je devais de toute façon le voir plus tard dans la soirée. Ce matin, en me réveillant, je n’avais qu’une seule envie, le voir, pouvoir le serrer dans mes bras.. Mais à présent, je doutais de tout, tout ce qui le concerne.. Tout ce qu’Ezra avait bien put me dire, je n’en revenais absolument pas. Je sentais ma gorge se serrer rien qu’en y pensant.. Serrant la ceinture de mon trench, je descendis les escaliers où m’attendait le chauffeur. Ce dernier était adossé à la voiture ses lunettes de soleil vissé su son nez, il m’adressa un petit sourire, sympathique, mais professionnel. Il fait gris en ce mois de mars, et presque encore trop froid. Comme ce qu’aurait dut être mon cœur, mais il faut croire que je me laisse avoir beaucoup trop facilement quand on parle de sentiments..

Il finit par m’ouvrir la porte pour que je puisse m’engouffrer dans la berline noire, renfermant la porte, je croisai les bras sur ma poitrine. Posant ma tête contre la vitre froide, je soufflai un long moment. Je me récapitulais la scène qui venait de se passer devant mes yeux, Ezra qui me parlait, mais dans ma tête tout devenait sourd. Je m’étais lever brusquement, quittant rapidement le manoir familiale. « Madame.. », je tournai la tête vers le chauffeur. « Madame, il me faut une adresse.. » Finit-il par me demander d’une voix toute douce, n’ayant aucune envie de lui parler, je me penchais pour lui tendre mon téléphone avec son adresse. Ce dernier hochait la tête, avant de tapoter rapidement sur le GPS. Je posai a nouveau la tête contre la vitre froide, sentant que la voiture se mettait en route, je pris une grande inspiration la gorge toujours nouer, et les larmes me montant aux yeux. Je m’emparerai rapidement de la paire de lunettes de soleil que j’avais dans mon sac, cacher la misère comme on pouvait dire à cet instant.

Une demi-heure plus tard, alors perdue dans mes pensées, ce fut encore une fois la voix du chauffeur qui me sortit de mes songes. « Madame, nous sommes arrivés. » Un regard dans sa direction, je hoche la tête. Il finit par s’arrêter, alors que j’enlevais ma ceinture de sécurité, ce dernier vint m’ouvrir la porte. « Je vous attends Madame.. » Finit-il par conclure tenant la porte, et me tendant sa main pour que je sorte plus facilement de la berline noire. « Merci.. » lui fis-je d’une petite voix, alors que je m’avançais sur le trottoir. Je poussais la lourde porte d’entrée, prenant mon courage à deux mains. Je montais les quelques marches qui me séparaient de son appartement. Arrivé devant la porte, je soufflais un instant, sentant mes mains trembler, je toquai deux fois afin d’être sûre qu’il m’ait entendu, et posa la main sur la poignet de porte. D’un geste rapide, je finis par l’ouvrir n’attendant pas qu’il m’ouvre. Croisant les bras sur ma poitrine, je m’avançai doucement vers la pièce principale.

« Salut.. » Finis je par articuler, un peu plus fort pour qu’il puisse m’entendre, vu que je n’avais pas la moindre envie de le chercher dans l’appartement, ouvrant la ceinture de ma veste, je la déposai le canapé. Je ne savais toujours pas comment je devais réagir à ce qu’Ezra m’avait annoncé. Je finis par m’asseoir sur le canapé juste devant moi, croisant les jambes, en scrutant mon téléphone. Ezra qui venait de m’envoyer encore un message. Me demandant où est ce que j’avais disparu, je l’envoyais balader, je crois qu’il en avait assez fait pour aujourd’hui..

Une longue semaine avait passé sans que je ne puisse le voir, une longue semaine qui peut être aller tout changer. Prières silencieuses de ma part pour qu’au final ce ne soit qu’un mauvais rêve. Que je me réveille d’un instant à l’autre. J’avais pris tout mon temps pour rentrer dans cette appartement où je logeais de temps en temps. Nos plannings ne nous permettait pas de nous voir aussi souvent que nous aimerions. Surtout qu’il partait souvent en mission, et que je restai ici à New York. J’aimais beaucoup mon appartement, mais le sien avait quelque chose de différents. Déjà parce qu’il était là, et parce qu’au final sa présence me rassurait. Depuis la première fois où je l’avais rencontré. Cette rencontre m’avait amusé à tenter de s’approcher de moi de la sorte. Il m’avait fait rire, et avait ce truc que je n’expliquais pas. A vouloir aller trop vite je me brûlais encore une fois les ailes.

Brooklyn avait quelque chose d’amusant, c’était bien différent de ce qu’on pouvait s’imaginer.  vivre à Brooklyn ne me dérangeait pas, j’avais une certaine satisfaction à ne pas me retrouver entouré de paparazzis à tout bout de champs quand j’étais avec lui. Ces derniers ne semblaient pas très contents quand j’arrivais à les semer. Mais c’était un jeu, et il faut dire que le cacher j’avais su le faire, cinq ans à se cacher avec Adrian, je pouvais vraiment me transformer en ninja. Et puis cette appartement même s’il était bien différent de ceux dans lesquels j’avais déjà mis les pieds, me faisait toujours un peu redescendre sur terre. Il était petit mais bien plus vivant que d’autres.. il dégageait un je ne sais quoi qui me donnait l’impression de respirer à nouveau et de sortir de la spirale dans laquelle je m’agglutinais à chaque fois. Déposant rapidement ma veste sur le canapé, je regardais autour de moi. « Hey, princesse. » sa tête passant par l’ouverture de la porte de cuisine, je ne pus l’empêcher de sourire, petit sourire alors qu’il s’approchait déjà de moi, pour passer ses mais autour de ma taille. Déposant ses lèvres sur les miennes je me laissais faire sans pour autant faire preuve de beaucoup de réaction.  « Ça va ma puce ? » ne tarda t il a me demander une de ses mains venant remettre un de mes mèches de cheveux derrière l’oreille. Je déposai ma tête contre son torse évitant de le regarder dans les yeux « J’ai vu Ezra aujourd’hui.. » finis je par lâcher au bout de quelques secondes. Je savais très bien que la simple évocation de mon frère risquait de l’énerver au plus au point, mais il fallait que ça sorte tout ou tard. Je n’avais jamais imaginer Tino de la sorte, les paroles qu’Ezra avait prononcer à son encontre, me torturait l’esprit.. je me les repassais sans cesse en boucle depuis que j’avais claquer la porte du manoir. Ezra mentait j’en étais quasiment persuader mais il fallait que j’en ai le cœur net. Il restait tout de même mon frère, et même s’il ne répondait pas aux normes du frère parfait parfois il avait raison.. « tu as préparé à manger ? » petit sourire sur les lèvres, aucun de nous deux ne faisaient à manger en général, ma simple présence dans une cuisine avait comme réaction immédiate de tout faire rater. Profitez de l’instant avec lui me semblait en générale bien plus important que de passer des heures à essayer de préparer quelque chose que je risquais de brûler. « Tu as quelques choses à me dire ? » petit sourire malicieux sur le visage, je relevai la tête pour fixer ses jolis yeux marrons, Lou ou comment amener les choses d’une manière douce et normal. Relevant la tête vers lui, je souris, mon corps restait quand même à l’exact opposé de ce que j’essayais de montrer, embrassant rapidement sa joue. Je me détachais de lui, pour me diriger vers la cuisine. A la recherche d’un verre. Sortant une bouteille d’eau du frigidaire que j’avais précédemment ouvert. « Tu as passé une bonne journée  ? Je meurs de faim, j’ai rien pus avaler depuis ce matin » rajoutais je alors que je bus une gorgée de mon verre d’eau.

Un rapide baiser dans le cou ce dernier finit par rétorquer à ma question concernant le diner de ce soir « J'ai essayé, tu me diras si je mérite une médaille ou un éloignement juridique des cuisines! » il finit par se détacher de notre étreinte pour se diriger vers la cuisine, à vouloir goûter ce qu’il venait de préparer. « Un éloignement juridique.. Penses tu que ça soit suffisant pour que tu ne récidives pas, mon amour ?  » lui demandai je alors que je croisai les bras sur ma poitrine, sourire amusée sur la poitrine, au final nous n’étions ni l’un ni l’autre de très bon cuisinier, ayant toujours eus quelques pour le faire à ma place, je pensais de plus en plus à prendre des cours pour apprendre moi aussi à cuisiner, mais le temps me manquait cruellement ma carrière passait toujours avant tout ce que j’entreprenais.

« Peut-être, tu devras attendre la fin de soirée pour le savoir. » Sourire énigmatique sur le visage, je secouais la tête en gloussant un instant, j’adorais être auprès de lui, il me donnait plus de force, je pense que je n’aurais imaginé. Je pensais enfin avoir tourné la page d’Adrian, qu’est ce qu’on ne faisait pas quand on était amoureux d’ailleurs. Pour lui j’aurais pu déplacer les montagnes, même si ça allait me prendre quand même pas mal de temps. Et je me retrouvais là avec des phrases qu’Ezra avait prononcées. Il m’avait tellement énervé que j’avais fini par prendre tous les papiers qui se trouvait sur le bureau où il travaillait et de lui jeter dessus. Il avait mentir, il mentait tout simplement.. Je ne voyais pas d’autres solutions. Je finis par changer de discussion, peut-être fallait il mieux éviter de parler des choses qui fâchent directement. « Impeccable. Et toi, hormis Ezra, bien sûr. » je fis mine de réfléchir un instant, ma journée n’avait vraiment rien eut d’exceptionnelle, ou tout du moins ne serait pas classifié dans les meilleures. « Ezra m’a dit des choses..  » je me stoppai net, non pas maintenant pas comme ça, je me rétractai. « Il a le don de me pourrir la vie, je crois.. parmi ses talents cachés, celui-ci est l’un de ceux où il excelle le plus.  » finis je par conclure, en soupirant, discussion close pour le moment. M’attrapant par la main, il me rapprochait à nouveau de lui. Ce n'est pas que je détestai mon frère, mais il avait toujours cette manie de me pourrir la vie, à croire que ça lui faisait plaisir que je fasse de même et que je le rende dingue à la moindre occasion. Secouant la tête pour me chasser toutes ses pensées négativement, je me re concentrai sur Le Brun qui se tenait face à moi. Il s’approchant attrapant mes doigts avec les siens pour me coller à lui, petit sourire amusé, il m’avait tant manqué. Ses mains sur mes hanches. « Je t'aime. Les journées sont longues sans toi. » me murmurait-il alors que ses lèvres frôlaient les miennes, ce contact provoquait en moi des picotements partant du bas de mon dos pour monter le long de ma colonne vertébrale.. La fin de se baiser me parut bien trop prématurée pour que je puisse entièrement en profiter. « Veuillez-vous installez mademoiselle, que je m’occupe du reste. » faisant la moue, alors qu’il se trouvait à présent, derrière moi sentant ses lèvres se poser sur ma nuque, je fermais les yeux un instant. j’avais l’impression d’être dans une bulle, où le temps avec lui s’arrêtait et nous pouvions profiter des précieuses heures où nous étions tous les deux.

« T’étais pas obligé de faire tout ça, juste être avec toi et manger des pâtes ça me va très bien..  » lui fis je désignant d’un signe de tête tout ce qu’il avait préparé ; alors que je prenais place sur le canapé, lui s’installant juste à côté de moi. « Surtout, si j'ai un raté, dis le moi. On commandera des pizzas. » je finis par lâcher un petit rire, alors que je bus une gorgée de vin. Re-déposant le verre sur la petite table basse qui était bien garnie d’amuse gueule et autre apéritifs en tout genre. C’était absolument adorable, je sentais mon cœur se serrer un instant. Je plantais mes yeux dans ses jolies yeux marron, petit sourire amusé sur le visage. « Tu comptais m’empoisonner, c’est ça pour me garder avec toi plus longtemps, c’est ça ?  » Je finis par m’enfoncer dans le canapé, déposant ma tête sur son épaule. Je refermai les yeux. « je t’aime..  » Soufflais-je à mon tour. Embrassant rapidement son épaule, je me redressai. « J’ai vraiment envie de goûter ce que tu nous as fait.  »

Je bondis du canapé, enjouée, pouvoir goûter le plat qu’il avait fait me faisait oublier toute ma journée, et c’était un vrai bonheur de partager ça avec lui. Attrapant deux assiettes dans le placard, j’étais vraiment beaucoup trop petite. Je finis par me saisir de deux assiettes, déposant le couvercle sur le côté je nous servis rapidement, assez fière de moi, je revins rapidement. Une fois rassise à ma place, je me penchais vers Tino l’embrassant du bout des lèvres. Ça sentait très bon ce qu’il nous avait concocté là, prenant une bouchée, je souris tendrement, devant son air un peu perplexe face à sa réalisation. « c’est bon Tino, tu ne m’as pas empoisonné .. » reposant la fourchette, j’étais plus curieuse que jamais. « Je pourrais peut être deviner ce que tu veux me dire..  » lui fis-je alors que j’attrapai à nouveau, faisant bouger le liquide rouge dans mon verre, je regardais un instant.. « Est ce que ça me concerne ?  » lui demandai-je en prenant à nouveau une gorgée de vin, j’étais tellement curieuse que parfois certains pouvaient qualifier ça de maladif. J’étais capable de me rendre malade, juste parce qu’une information m’avait échappé..

« C’était quoi cette fois ? » je baissais la tête un instant sur mes doigts, avant de relever la tête. Jouant rapidement avec le bague que je portais à l’index. « Je.. » je savais très bien que si je me lançais la dedans, il n’y aurait plus de points de retours possible. Il semblait s’être donné tellement de mal pour cette soirée, tout semblait avoir été planifié au millimètre près. « Ezra quoi.. » lui fis je d’une petite voix, le fait que nous nous fâchions assez souvent à la simple évocation du prénom d’Ezra ne m’avait jamais fait tiquer. Préférant changer de sujet comme si de rien n’était. Installé tous les deux sur le canapé, il avait fini par me tendre un des deux verres de vin qui se tenait sur la table basse devant lui. Buvant rapidement une gorgée, installé confortable la tête sur son épaule.« J'aurais pu. Ce serait tentant. » me rétorqua-il alors qu’il se mordillait les lèvres, à ma réflexion sur la probable intoxication de la nourriture. « C’était mon job ça, ce soir! » l’entendis-je me dire alors que j’avais déjà disparue à la cuisine afin de nous servir. Repassant la tête a travers l’embrasure de la porte, je lui adressai le plus grand des sourires que je pouvais lui offrir. Attrapant deux assiettes et servant, de quoi nous rassasier tous les deux. Cette soirée était parfaite, je ne sais pas ce qui m’avait poussé à aller voir mon frère, chose que d’habitude, je prenais grand plaisir, à éviter avec beaucoup de finesse. Je ne pouvais m’empêcher de bouger dans tous les sens, revenant de la cuisine, assez fière de mon service. Déposant les assiettes sur la table en bois, je repris ma position. Jambes croisées, j’observais celui avec qui je partageai ma vie depuis quelque temps déjà.

Ce dernier acquiesça alors que je lui demandai si cette surprise me concernait. Cette histoire me travaillait de plus en plus alors que les minutes défilaient. L’interrogatoire pour en découvrir plus que Tino essayait de me cacher avait commence, à croire qu’on échangeait les rôles cette fois-ci, je posais les questions et il devait me répondre. M’asseyant en tailleur, déposant rapidement le verre que j’avais en main, pour pouvoir me concentrer sur ce que le beau brun en face de moi allait pouvoir me dire. « Forcément, ça nous concerne tous les deux. » Ses jolis yeux plongés dans les miens. Mon esprit vagabondait, j’étais complètement ailleurs et cette idée de devinette devait être la pire que je puisse avoir. J’étais pris d’une irrésistible envie de tout dire, de lui dire tout ce qu’Ezra avait bien put me dire. Me mordillant rapidement la lèvre, je prenais un instant pour remettre mes idées en place. « Ça concerne, un “nous”. » Finit-il par murmurer, s’approchant un peu plus de moi, il finit par déposer ses lèvres sur les miennes. Douces et chaudes. J’étais tiraillée entre deux sentiments, celui qui me disait que je l’aimais comme une dingue, le deuxième était ce besoin de savoir la vérité, qu’il me confirme que mon frère avait juste un problème d’égo, ce que nous savions bien évidemment et qu’il mentait juste. Il avait été la raison de notre dispute de cette après-midi, Ezra me disait que toute ma relation avec Tino n’avait eut qu’un seul but, le rapprocher d’Ezra. Ce "nous" me fit tiquer à nouveau. J’avais besoin de savoir la vérité.

« Ce ‘’nous’’ dont tu parles, c’était avant ou après que tu te décides à m’utiliser pour atteindre mon frère ? » c’était sortit tout seul, sans que je ne puisse m’en empêcher. Comme si quelqu’un avait enlevé le filtre dont on dotait les gens à leur naissance, je pense qu’on avait oublié cette option chez moi. La tempête était à présent lancée, et je priais pour me réveiller de tout ce cauchemar. Fronçant légèrement les sourcils, plantant mes yeux dans les siens. A la recherche d’une quelconque réponse dans ses jolis yeux. Je m’étais éloigné de lui sans vraiment m’en rendre compte, augmentant la distance nous séparant à l’heure actuelle. Un fossé que je creusai de ma propre initiative. « Dis-moi qu’il ment... »gorge serrée, je soutenais son regard comme je le pouvais, je me sentais flancher pas maintenant pas comme ça. Avalant ma salive, je pris une grande inspiration. « et cette idée ne t’ai jamais frôler l’esprit.. » rajoutai-je sentant ma voix se brisée, baissant la tête sur mes mains que j’avais jointe quelques secondes auparavant. « Dis-moi juste que tu ne savais pas qui était mon frère avant de t’intéresser à moi.. » Relevant la tête, je sentais les larmes vouloir se frayer un chemin, les retenant tant bien que mal.

Je n’y étais pas allée avec le dos de la cuillère, j’avais balancé tout ça le plus normalement possible, tachant de garder mon sérieux, mais bien vite les larmes s’étaient faufiler un chemin, que je leur interdisais d'habitude. Je m’étais promise de ne plus pleurer pour quelqu’un plus pour un homme, depuis Adrian. J’avais ramassé à cette époque-là mon coeur en morceau, et je lui avais confié, me jetant peut-être trop vite dans cette relation. J’aurais peut-être dut attendre, mais cela m’avait tout m’avait sembler beaucoup trop évident. Les œillères que j’avais en place ne l’étaient plus, et je me retrouvais confronter à la triste réalité. Je lui avais demandé si tout ça au final était vrai, si je m’étais plantée encore une fois. « C'est lui qui t’as dit ça ? » me demanda-t-il alors que je continuais de l’observer, observant ses moindres faits et gestes, les paroles d’Ezra me revenaient sans cesse en tête. Il m’avait manipuler pour obtenir plus d’informations par rapport à Ezra, et ça tournait, et retournait en boucle, comme un jukebox défectueux qui rejouait sans cesse la même musique, je voulais le faire taire, arrêter tout ça une bonne fois pour toute, j’avais craqué je lui avais demandé. Je respirais plus difficilement, mon cœur se serrant dans ma poitrine, j’avais l’impression qu’il venait d’exploser en mille morceaux. Donc il avait raison, Ezra avait raison et ça me tuait de devoir l’avouer. Comme à chaque fois qu’il avait raison d’ailleurs, mais je ne pouvais rien y faire parfois il fallait équilibrer la balance. Essuyant rapidement les larmes qui coulaient sur mes joues, d’un revers de main. « Tu doutes ? Tu penses que j’aurais fait ça ? » comme un murmure, je replantai mes yeux dans les siens, le voir comme ça me faisait mal, mais j’avais besoin de savoir. Besoin de savoir s’il m’avait menti depuis le début. Détournant rapidement le regard pour baisser la tête, tentant de calmer ma respiration qui se faisait de plus en plus saccadée, je manquais d’air. Je ne savais plus qui je devais croire ou non. Ezra ? Il restait quand même mon frère, au final et si pour une fois il voulait juste me mettre en garde contre tout ça. Je ne lui parlais pas de mes relations amoureuses, ça valait mieux pour tout le monde. A en juger de la situation actuelle, je ne le ferais plus jamais. « Je sais pas si je te connais réellement.. » finis je par avouer, dans un murmure, larmes salées et amères. « Je t'en prie... J’enquête sur Ezra depuis longtemps, oui, avant même de t’avoir rencontré. Peut-être que je t’ai croisé à cause de lui, ou grâce à lui. Mais jamais je ne me suis servi de toi. Même si j’en avais eu l’idée à l’époque, je t’en prie Lou, on ne se connaissait pas, on n’était rien l’un pour l’autre! Aujourd’hui tout est différent! Tu es le centre de mon monde, j’aurais décroché la lune pour toi si j’le pouvais, et tu viens me dire, droit dans les yeux, que tu crois tout ce qu’il va te raconter sur moi ?! » il semblait agacé face à ma réaction. Mes muscles se tendaient, je ne savais plus quoi faire au final. « Je sais plus Tino, je te faisais confiance, je pensais que tu serais le seul qui ne me décevrait pas. » Il s’était levé faisant les cents pas juste derrière le canapé où nous étions tous les deux précédemment installés. Je fixais absente un instant la table où jonchait déjà ce qui devait s’annoncer comme une soirée romantique. Et mon illumination, et ma connerie venait de tout gâcher.« Quel salaud. » finit il par marmonner passant une de ces mains dans ses cheveux, faisant les cents pas dans la pièce, je n’osais pas bouger d’un pouce, restant assise sur le canapé.

« Je t'en prie. Il sait que j’enquête sur lui alors il va t’inventer tout ce qu’il veut pour m’éloigner de toi! Oui je t’ai vu parce que j’ai fouiné sur son entourage, mais j’me suis pas servi de toi! Dès que je t’ai vu, dès qu’on s’est croisé, je savais que j’en aurais jamais le courage. Je savais que mes yeux s’étaient posés sur toi pour ne plus s’en défaire! Ouvre les yeux sur lui Lou! Il n’a qu’un masque sur le visage! C’est un enfoiré, un manipulateur, un menteur. Il est hypocrite, il manigance, il n’y a rien d’officiel dans ses rentes! Et tu vas le croire lui ? » Sentant le sang battre dans mes tempes, la colère montant en moi, je sentais que je perdais totalement le contrôle de la situation. Je n’étais plus maîtresse de ce que j’allais dire. J’avais relevé la tête, pour l’écouter parler, se justifier, m’expliquer peut-être. Une petite voix intérieure m’ordonnait de me calmer, et de partir. ça allait finir beaucoup trop mal. Je me sentais blessée, blessée par celui que j’avais aimé je lui jetai un regard noir, à l’écoute de ses paroles. Si mes yeux pouvaient balancer des éclairs je crois qu’ils le feraient, à l’instant même piqué au vif de savoir qu’au final je n’étais au courant de rien..

« c’est de ma famille dont tu parles Tino.. » Énervée, je m’étais mise à crier au grand jamais je ne pensais qu’il puisse se produire quelque chose de la sorte, mais j’étais naïve. Trop naïve. Je devais clairement arrêter de faire confiance a qui que ce soit, parce qu’au final on était toujours déçus. Je m’étais relevée pour le stopper dans sa trajectoire. Pointant mon index vers lui, je prenais l’air le plus menaçant, que je pouvais revêtir. « mon frère ! C’est peut-être pas la meilleure personne que je connaisse, mais il fait partie de ma famille, et tu enquêtes sur lui. » Courte pause, tentant de remettre mes idées en place. Tout devenait toujours compliqué à chaque fois que je m’engageais dans quelques choses. « Si tu t’attaques à lui forcement tu t’attaqueras a moi ! » plus froide, plus distante, les larmes avaient arrêtés de couler sous l’énervement. « Dans ton ‘’Enquête’’ comme tu le dis si bien, tu ne penses pas qu’à un moment ça pourrait m’affecter ? que je pourrais être concernée par cette soudaine enquête ? » mimant les guillemets du mot enquête avec mes doigts, posant mes mains sur mes hanches. Inspire. Expire Lou. Tentant de calmer vainement toutes les émotions qui faisaient rage en moi, je baissais la tête, le regarder me brisait de plus en plus le cœur.

« tu sais ce qui me tue, c'est qu'au final je t'aime, et que toi tu en as profité..» amère, je lui avais dis ça tout bas. Je m'étais rapprochée de lui, sentant déjà que j'allais à nouveau craquer. Je déposai doucement mes mains contre son torse, puis d'une petite impulsion, je le poussais légèrement. Je ne comprenais pas, je ne comprendrais jamais.

« J’t’en prie n’inverse pas les rôles! » le ton se sa voix était plus sèche. Je le fixai me mordillant la joue, toutes mes idées se retrouvaient brouiller je ne savais plus quoi faire comment réagir. Mon cœur se serrait, un peu plus à chaque fois qu’il portait son regard sur moi. Mon cœur se brisait un petit peu plus. « Moi j'ai pleinement confiance en toi, et jamais je n’aurais été douté de tes sentiments, ou de ta confiance! Si tu m’aimais réellement Lou, tu ne douterais pas, tu me connaîtrais mieux que ça! Ton frère t’embobine, il te manipule, et tu ne t’en rend même pas compte! Il n’agit pas pour toi, il le fait pour lui! » passant rapidement une main dans mes cheveux, nerveusement. Ezra m’avait dit pratiquement la même chose, un soupir s’échappait de ma bouche. Et si pour une fois Ezra avait raison, si pour une fois nous n’étions pas en conflit comme d’habitude. Le fait de tout remettre en doute comme ça, m’avait énervée la réaction que Tino avait  aussi. «  P’tre qu’au final, tu ne me connais pas réellement, tu aurais dus t’en douter que je ne pouvais te faire confiance en un claquement de doigts. Tu le savais.. j’te donne tout ce que j’ai, et on vient me dire que tu te sers de moi comme ça, qu’est ce que tu ferais au juste à ma place hein ? »  la voix tremblante, nerveux, je n’arrive plus à rester assise, pas dans ces conditions. Je me redresse, je le toise de mon regard le plus noir, je savais que nous étions tout les deux bornés, plus que de raison.

« Je croyais que la mienne, c’était toi. » si les circonstances avaient été différentes, ça aurait surement été la plus belle déclaration d’amour que l’on ne m’ait jamais faite. Je lui aurais directement demander de m’épouser. J’avais baissé l’index que j’avais pointé dans sa direction, puis détournant le regard, je n’avais pour habitude de ne jamais baisser le regard la première. Mais cette fois-ci, je n’avais rien à dire, rien à ajouter. « Faut croire que je me trompais. » relevant les yeux vers le quadragénaire qui était en face de moi, je sentais à nouveau les larmes me monter aux yeux. «  t’est pas le seul à t’être tromper finalement. » La dispute reprenait de plus belle, et plus le temps passait plus je me sentais défaillir. Toutes mes pensées s’entrechoquaient entre elles.  Cette histoire avec Ezra était bien trop compliqué, et bien sûr il fallait que je m’en mêle que je comprenne pourquoi est ce qu’au final j’avais été mêler a tout ça. « C'est mon travail! Être un Rosenbach ne l’exempte pas de respecter la loi! » je soufflais un instant, tout s’embrouillait dans mon esprit.  «  Donc résumons grossièrement ce que tu viens de me dire, c’est si un jour tu dois t’attaquer à moi tu le feras, dans l’hypothèse ou mon frère ne respectait pas la loi.  » arquant un sourcil en sa direction. «  parce que je porte aussi le nom de Rosenbach. » tapotant mon front avec la paume de ma main, la seconde d’après. «  mais non, suis-je bête tu l’as déjà fais ça.. » je finis par croiser les bras sur ma poitrine, plus froide, que jamais. «  Mon frère n’a rien fait de mal.. » m’entêtai-je à lui marteler encore une fois, peut être qu’à force de lui répéter, il le comprendrait.

« J'ai profité de rien, je ne me suis jamais servi de toi! Je t’aime, et t’es en train de tout gâcher avec tes conneries! » secouant la tête a ce qu’il venait de dire. Mes conneries.. je lâchais un petit rire nerveux, sourire crispée sur le visage. Je venais de me faire une promesse silencieuse, de ne plus jamais me faire avoir, pas comme ça. J’avais plongé corps et âme dans cette relation pensant que je serais cette fois épargner, que cette fois il y aurait une happy ending. Mais comme la fois précédente je m’étais plantée. Comme je me plantais à chaque fois qu’on parle d’hommes au final. Je savais très bien comment ça allait finir. Les contes de fées c’était pas dans mon rayon de prédilection. «  mes conneries ?  » répétais- je comme si j'avais mal entendu. secouant la tête je me mordillai rapidement l'ongle de mon pouce, a la recherche du peu de patience qu'il me restait.. «  arrête de vouloir inverser les rôles. » La légère impulsion que j’avais donné du bout de mes doigts, l’avait fait reculer d’a peine quelques centimètres, il avait braqué ses yeux noisette sur moi. Il ne m’avait jamais regardé de cette manière. La colère. De la tristesse aussi un peu, j’étais peut-être aller trop loin, j’étais partagée entre ce que ma tête et mon cœur me disait. « Si tu penses tout ça, tu ferais mieux de partir. » une courte pause. De longues secondes. Quelque chose qui se brise. Je baisse la tête sur mes chaussures, que je n’avais même pas pris la peine d’enlever en arrivant. Je traverse le salon, bousculant Tino sur mon passage,  m’avance vers la porte pour récupérer mes affaires. Attrapant la veste que j’avais accrochée au porte manteau. Je l’enfilai, faisant un nœud rapide sur la ceinture du trench. La main sur la poignet de porte, je me ravisais ma veste sur le dos, avant de revenir vers Tino. «  tu sais quoi ? » articulai-je alors que je sentais mon coeur battre un peu plus vite. Un peu plus fort.  Replantant mes yeux dans les siens, alors que j’attrapais le sac qui était posé au sol. Je sentais mes jambes tremblotantes, je savais très bien qu’à partir du moment où je passerais cette porte plus rien ne serait comme avant. «  J’aurais préféré ne jamais t’avoir rencontré. » finis je par lâcher, c’était probablement faux, mais le but c’était de faire mal, comme je pouvait avoir mal actuellement.